You'll dream in green ... [Présentation de Mr. Mint ~ En cours]

Salut mec! ^^ Bienvenu chez nouuuuus!

*est en pleine extase de voire autant de membre venir en si peu de temps*

A cause de vous j'suis venu dans mon pantalon! Mais passons! ^^

Bonne chance pour la suite de ta fiche mon brave, pour des questions par rapport au manga comme tu le connais pas forcément très bien hésite pas. Sinon cool enfin un lord! ^^ ça manque un peu de créatures et surtout de Lord ici. hate de voire la suite de ta fiche! Bonne continuation pour la suite. en tous cas je suis aussi assez content de voire que les partenariats rapportent des membres! ^^

Spoiler:

Chapitre 1 : Une fête.

Rien ne devait être plus agréable que de contempler un coucher de soleil infini, aux yeux d'Antsene. Le dégradé de rouge, de jaune, lui plaisait beaucoup, mais c'était surtout le rayon vert qu'il aimait. Comme sa chambre était située sur l'aile ouest du palais, sa fenêtre donnait directement sur le couchant, et tous les soirs, la fenêtre imprimait une partie de l'image du soleil. Chaque soir, un fragment, et un jour, le soleil se coucherait pour toujours devant Antsene.
Depuis qu'il était venu vivre au palais avec eux, le jeune garçon trouvait ses parents, ou plutôt le couple qui s'occupait de lui, plus sympathique. Il semblait qu'être au service du roi les rendait de meilleure humeur. Le couple possédait le don de donner un peu de mémoire au objets. Selon eux, les gens voulaient de moins en moins « avoir à retenir les choses » à Dreamland, et préféraient que les objets le fassent à leur place. C'était dans cette optique qu'ils avaient créé leur petite boutique ensemble, et après quelques années de dur labeur, un Lord les avait repéré. Et leur avait proposé d'entrer au service du Roi. Ils avaient alors bien évidemment accepté, et avaient obtenu un logement dans une aile du palais ; bien évidemment, le petit garçon aux cheveux verts l'avait suivi. était venu avec eux. Bien que ne sachant rien des liens qui le rattachaient au couple, il s'était toujours senti à sa place avec eux. Comme s'il avait toujours du en être ainsi.
Alors que l'enfant regardait avec attention sa fenêtre enchantée, la femme rentra. Elle posa sa tasse de thé sur la table, et s'approcha de lui ; il l'entendit, se retourna et sourit. Elle répondit à son sourire et l'invita à venir avec elle.

« Ma', où on va ?
- C'est une surprise ça, chéri, mais on arrive bientôt.
- D'accord ! ». Tout content, il attendit un instant, avant de reprendre :
« Eh Ma', pourquoi il vous a choisi à vous, le prince ?
- Le prince ? Le Lord, tu veux dire … Eh bien tu sais, commença-t-elle d'une voix douce, à l'époque, on avait la boutique …
- Oui, mais pourquoi il a choisi la votre ? Y avait plein de boutiques aussi jolies là-bas … Enfin, pas des plus jolies, mais quand même …
- C'est vrai, c'est vrai … » elle hésita. « Bon, je crois que je peux te le dire : c'est grâce à toi, après tout.
- A moi ? Mais … pourquoi ?
- Tu te souviens du jour où il est venu ? Quand tu l'as vu, tu t'es approché tout doucement de lui, et tu as touché son armure.
- Oui, et c'est là que la bête bizarre elle m'a attaquée. Elle était cachée sur l'armure.
- Il n'y avait pas de bête Antsene. C'était ton pouvoir que tu as vu.
- Mon pouvoir ? Comme le tien ou celui de papa ?
- Oui, exactement.
- Ah, chouette … alors, c'est quoi la surprise ?
- C'était ça la surprise, répondit la femme un peu décontenancée.
- Mais, demanda Antsene intrigué, ou on va alors ?
- A la fête, bien sûr ! D'ailleurs, elle est derrière cette porte. Entre vite !
- Oh oui ! » et il ajouta le geste à la parole, en ouvrant la porte et en pénétrant dans la pièce.

La salle était complètement dans le noir, et quand sa « mère » ferma la porte, l'obscurité fut absolument totale. Alors que l'enfant allait demander si on ne pouvait pas allumer la lumière, il sentit une main lui attraper les bras, et l'immobiliser. Puis des torches s'allumèrent, et il vit.
L'autel au centre de la chapelle, vide. Seul un épais poignard y était posé. A côté de la table de marbre, son « père » était debout, le Lord à ses côtés. Le Lord portait son armure rouge, la même que celle de leur rencontre, celle dont le rouge avait foncé vers Antsene. Se retournant, le gamin vit que sa mère lui tenait fermement les bras dans le dos, un grand sourire aux lèvres.

« Tout est prêt, Octavian ?
- Oui, répondit le Lord, nous allons pouvoir commencer. Amenez l'enfant.
- Ma', Pa', c'est quoi cette fête bizarre ? Tu me fais mal, Ma' …
- Tu n'es pas content Antsene ? demanda son « père ». Ton pouvoir va servir à tout le monde, grâce à Lord Octavian ! Il permettra de rendre Dreamland plus beau, plus … accueillant !
- Ça fera peut-être un peu mal, continua la « mère », mais je te promets que ça ne durera pas longtemps. »

Ce disant, elle le tira jusqu'à l'autel blanc, et le couple dut le forcer à y monter, puis le maintint en position allongée. L'enfant voulait crier, mais sa mère, avec son sourire figé, lui posa une main sur la bouche. Lord Octavian saisit le poignard, et le leva au-dessus de sa victime. Il commença à prononcer des prières dans une langue étrange. En se débattant, Antsene voulut le frapper, mais ses coups n'avaient aucun effet à cause de l'armure, et il s'épuisait plus qu'autre chose. Il abandonna donc, désespéré.
La logique voudrait que le sacrifice ait eu lieu, et que l'enfant soit mort après la perte de la quasi-totalité de son sang, versé pour la protection d'un royaume ignorant de la vérité. Mais il vaut mieux parfois laisser la logique de côté.
Avant même que le Lord ait eu le temps d'abaisser son arme, une explosion rouge jaillit de son armure et propulsa les deux amants contre les murs de la pièce. La masse écarlate commença à grandir, s'interposant entre le chevalier et l'enfant. Et, au bout d'un certain stade de croissance, l'armure devint de plus en plus terne, et grise. Puis, dans un dernier bruit de succion, la nuée se sépara de l'armure, qui devint transparente en un instant. Et la chose parla :

« Octavian, toi qui te doutes de ma puissance, tu sais qu'il ne faut rien tenter contre moi.
- Ta puissance ? Mais qui es-tu, pour te prétendre supérieur à moi ?
- Depuis le temps que j'appartiens à cette armure, répondit la chose, je sais tout de toi, et je sais exactement comment te battre. Aussi, ne tente rien contre moi. Cet enfant doit survivre, et je ferai tout pour. » Puis, à Antsene : « Toi, laisse-toi faire, je vais te conduire en un lieu où plus rien ne t'arrivera.
- Je suis désolé, mais je ne peux pas vous laisser partir, renchérit Octavian. Tout d'abord, immondice, quel est ton nom ?
- Je n'ai de nom que celui que votre race m'a donné : Scarlet.
- Scarlet … je retiendrai ce nom, au moins assez longtemps pour le graver sur ton tombeau.
- Ce ne sera pas nécessaire. »

Opérant une action étrange, Scarlet se fondit alors sur la surface du corps de Antsene, recouvrant sa peau, le moindre de ses poils. Sa vue devint sombre, floue, et il perdit entièrement connaissance.

Il se réveilla en sursaut, à cause de la fraîcheur de l'herbe, couverte de rosée. Il regarda ses mains, ne vit rien de particulier, aucun changement de couleur. Regardant à côté de lui, il vit une mare. Et la mare était rouge sang.
Comprenant à peu près ce qui arrivait, il effleura la surface de l'eau, et une partie du rouge de la mare s'éleva à sa hauteur.

« Scarlet ? demanda l'enfant.
- C'est le nom que les hommes me donnent, mais pour toi, je porterai le nom que tu voudras.
- Comment voudrais-tu t'appeler ?
- Eh bien … avant, on m'appelait Basil.
- Alors je t'appellerai Basil. Pourquoi tu m'as sauvé ?
- Parce que toi seul peux nous aider, nous permettre de vivre.
- De vivre ? Mais qui êtes-vous ?
- Nous sommes les couleurs, Antsene. Le peuple des couleurs.
- Mais pourquoi ne pouvez-vous pas vivre comme vous le voulez ?
- Un jour, un humain s'est sacrifié pour notre survie. Mais son sacrifice a eu un effet secondaire, et nous avons été maudites. Condamnées à servir la matière.
- Mais pourquoi je n'ai pu aider que toi, Basil ? J'ai touché d'autres couleurs avant, et jamais aucune ne m'a parlé.
- Tu te rappelles des pouvoirs du couple qui t'as adopté ? La femme avait un pouvoir qui concernait la mémoire, je crois. Et je pense qu'elle a volontairement supprimé les souvenirs qui nous concernent.
- Et quand elle m'a parlé d'Octavian et toi, comme elle m'a forcé à me rappeler de toi, son pouvoir a arrêté de fonctionner !
- Ça doit être ça, oui.
- Mais Basil, les couleurs m'obéissent grâce à mon pouvoir ?
- Non Antsene, ton pouvoir ne te permet pas de contrôler les couleurs, juste de les éveiller. Par contre, les couleurs t'aideront autant que tu les aidera. Par exemple, comme tu m'as libéré du joug de l'armure, je te fais une promesse : si un jour tu as besoin de moi, viens ici, et je t'aiderai du mieux que je peux.
- Merci Basil. Bon, je crois que j'ai beaucoup de couleurs à éveiller non ?
- En effet, il y en a beaucoup, et ce n'est pas autour de cette mare que tu les trouveras toutes. Tu devras voyager pour ta quête, mais maintenant, tu sais que tu as un soutien partout où tu te trouves. Enfin, la nuit est de plus en plus sombre, et cette forêt doit être dangereuse. Descend dans la mare, je vais écarter l'eau pour que tu puisse y dormir. »

Antsene descendit dans la mare et s'allongea au fond, sans se mouiller le moins du monde. Mais, avant de s'endormir, il demanda :

« Basil, pourquoi tu t'es mis dans la mare ?
- Quand une couleur n'a pas de support, au bout d'un moment, elle meurt. Si j'ai survécu quand tu m'as éveillé la première fois, c'est parce que j'appartenais encore à l'armure : c'est seulement une partie de moi qui a sauté sur toi ce jour-là. Sans support, une couleur normale ne survit pas plus d'une heure. Heureusement que j'ai trouvé cette mare, sinon tu te serai retrouvé seul dans la forêt.
- Donc, les couleurs ne peuvent prendre comme support que les choses transparentes ?
- Oui, mais tout ça attendra au moins demain. Il te faut dormir. Te reposer. »

Intermède

Le bibliothécaire changea de livre, et passa au suivant. Durant cette action, un soupir s'échappa de sa bouche.
Son métier de tri des arrivées, bien qu'à une époque il ait adoré le pratiquer, ne lui procurait aujourd'hui qu'une occupation sans réel intérêt, et un salaire. Les livres étaient nombreux à Dreamland, et si certains avaient des particularités dignes d'attention, la majorité n'était que récits pâles de vies mornes. Il passait donc de livre en livre, de cadeaux en donations, sans y porter beaucoup d'importance.
En plein travail de tri, l'homme tomba sur un livre particulièrement épais, et qui lui parut très ancien. Avec un nouveau soupir, il frotta la couverture poussiéreuse, et lut avec difficulté le titre en lettres d'or : "Mythes et Légendes du Monde Onirique", écrit apparemment par un certain Jonathan Swift. Surement un ancien voyageur, se dit l'homme. ne sachant quelle légende choisir, il ouvrit le livre en son centre, tourna quelques pages et se plongea dans la lecture des "Chroniques du Royaume des Espérances".

"On m'a dit tantôt, lors d'un de mes passages ici, une légende que je considère digne d'un roman. Cependant, dans la crainte de passer pour un fou à mon réveil, et n'ayant que peu de temps de sommeil, je me contenterai d'un récit bref, sous la forme de ce conte.

Il était un Roi, dans ce monde des rêves. Et ce Roi gouvernait avec amour de son peuple un Royaume important, de manière juste et austère. Tous ses sujets l'adoraient, et son fils en était le plus fervent admirateur. Le Roi, humblement, considérait que la royauté n'avait rien de sorcier à ses yeux, tant qu'on avait les oreilles pour ses voisins. Il s'avéra cependant qu'une blessure de chasse mal guérie se gangrena, et le Roi, après des douleurs insupportables, mourut de manière prématurée.
Le Prince, désespéré, ne pensait nullement à diriger son palais, et préférait pleurer la mort de son pauvre père. Cependant, le conseiller du Roi, un combattant des plus redoutables, pensait avant tout à l'état de son pays, et s'inquiéta bien vite de l'avenir du Royaume. En effet, partout autour, les problèmes s'enchaînaient : une maladie soudaine avait frappée la population, qui décroissait dangereusement ; le palais tombait en décrépitude, malgré le soin apporté par le service du Roi ; un climat de tension, enfin, planait entre le Royaume et ses voisins. Ce fut alors que le voyageur vint à paraître à la cour.
Le voyageur disait avoir parcouru des lieues et des lieues dans le désert, et parlait de manière totalement incohérente. Mais, parmi ses divers propos, il en fut un qui attira l'attention du conseiller. Il demanda à tous ses hommes de le laisser seul avec l'étranger, et quand ils furent en tête à tête, il l'interrogea :

"Tu dis connaître les soucis qui rongent ce Royaume, mais qu'en sais-tu exactement ?
- Je sais bien des choses, et je sais comment sauver ce pays de sa déchéance ... mais la méthode pour y parvenir est telle que je n'oserai la divulguer ...
- Parle, homme, il en va de l'avenir de ce pays !
- Je sais, sire, mais c'est que le meurtre est la seule solution ! En effet, à la mort du souverain, le Royaume a perdu sa chaleur, sa vie, et seul un sang nouveau coulant sur les pierres de ce palais saurait le remplacer !
- Un sacrifice, dis-tu ? Et qui devrions-nous, selon toi, sacrifier ?
- Un sang assez puissant et riche doit être versé ... selon moi, c'est le Prince qui devrait être éliminé."

Ces mots plongèrent le conseiller dans une profonde réflexion. Devait-il assassiner le dernier héritier du Roi pour sauver le peuple ? Une cruelle ambition traversa alors son esprit, une ambition qui devait influencer au plus au point les suites de l'affaire. Il congédia l'homme, lui faisant jurer de ne rien conter de cette conversation à aucun homme. Cependant, alors que le voyageur quittait la salle, il prononça, comme une menace :

"Prenez garde, sire ! Car quiconque se voit enfermer dans le cercle du sacrifice en verra les conséquences les plus directes ! Et aucun avenir ne saurait être fondé sur cette loi !"

Ignorant ces paroles, le conseiller le fit emprisonner, conseillant à ses gardes de ne rien croire de la part de cet homme. Il mis en suite en place le plus triste des complots.
La nuit tombée, il ordonna à deux de ses hommes de venir dans la chambre du Prince, et d'y poignarder l'occupant du lit, leur assurant qu'un imposteur en avait pris la place. Sans se méfier, les gardes pénétrèrent en silence dans la chambre royale, et y égorgèrent le pauvre héritier, qui n'eut pas le temps de se réveiller, et qui connut une mort des plus douloureuses dans son sommeil. Les gardes, comprenant leur erreur, décidèrent d'une même pensée de s'entre-tuer.
Le lendemain, le conseiller, revêtant son armure la plus belle, alla trouver les partisans du Prince, et leur annonça son assassinat. Mais il annonça également que désormais, en attente d'un pouvoir plus important que le sien, lui, Octavian, prendrait le contrôle temporaire du royaume. Contrôle qu'il ne devait à l'avenir jamais laisser.

A part la difficulté morale qu'Octavian dépassa très vite, rien dans la mort du prince ne sembla plus heureux pour le peuple : l'épidémie disparut aussi vite qu'elle était apparue, et les sujets du royaume connurent une période de grande prospérité ; une rénovation du palais fut entreprise, avec succès, et le résultat fut des plus magnifiques ; enfin, Octavian signa de nombreux traités avec les pays voisins, et la paix fut assurée pour des siècles durant. Une paix qui cependant, ne semblait soutenue que par le sang. Car, en fin d'ère, dès que le Royaume recommençait à pourrir, Octavian procédait lui-même à une exécution, devant un public de plus en plus restreint, à cause de la fréquence croissante des meurtres. Et sa belle armure, autrefois d'or et de platine, selon le mythe, se couvrit du rouge le plus écoeurant ..."

Le bibliothécaire referma brutalement le livre, maugréant des paroles inintelligibles. L'ouvrage l'ennuyait déjà profondément, et il n'avait nullement envie d'en continuer la longue lecture. Il le posa donc sur la pile de manuels à sa gauche, et passa à l'ouvrage suivant. Puis, y repensant soudain, il se dit que vraiment, certaines légendes mériteraient de ne jamais être inventées.
Inventées ?

Chapitre 2 : L'armure de verre

Le Royaume des Espérances avait très mal vieilli, et tombait en ruines. Sur la facade nord du château autrefois resplendissant, des mousses proliféraient de manière excessive, et avaient eu raison d'un pan entier d'une tour. Une autre s'était écroulée sur elle-même, les fondations incapables de soutenir son poids plus longtemps. La herse avait rouillé, et des rongeurs affamés en grignotaient les barreaux.

La fin approchait. Un cycle devait s'achever, et achever cette demi-vie avec lui. Et tout allait se terminer maintenant, et ici, dans ce lieu d'espoir et de regrets, de joies et de mélancolie.
Car une silhouette avançait vers le palais. Un homme avec un costume noir, et un chapeau du même ton, se présentait devant la vétuste porte, un sac rempli d'objets divers sur le dos. Un coup de vent fit remuer ses cheveux verts, et la nostalgie l'emplit malgré lui. Pourrait-il se battre dans le lieu de tant de joies et de si peu de peines pour lui ? Pourrait-il éliminer ceux qui autrefois l'avaient aidé et chéri ? La réponse s'offrit vite à lui.

Il pénétra dans la dangereuse enceinte, et aperçut son premier adversaire. Celui qui était autrefois Pa' se tenait devant lui, droit comme un I, les poings serrés. Son expression était mêlée d'un sourire qui se voulait réconfortant et d'une impatience sans limites. Il n'avait presque pas vieilli, contrairement au décor, mais le changement était flagrant. Quelque chose avait dérapé dans l'esprit de l'homme.

« Antsene, dit-il d'une voix irrégulière, on t'attendait tu sais … Ton ami n'est pas avec toi ?
- Mon ami est bloqué dans une mare, actuellement.
- C'est dommage … pour toi. »

En disant cela, il posa sa main sur le mur derrière lui, et les pierres frémirent. Deux gigantesques poings de pierre jaillirent des murs derrière Antsene, et se mirent en position de l'attraper, comme on attraperait une sauterelle.

« Ne t'inquiète pas, mon garçon, la cérémonie pouvait attendre. On va faire ça maintenant, d'accord ? »

Les deux énormes mains se refermèrent sur le jeune homme, et ne laissèrent plus aucune ouverture. L'adversaire ricana, sentant à quel point la victoire avait été facile, quand il entendit un craquement. Puis un autre. Il regarda attentivement le piège, et vit des petits éclats de pierre jaillir par intermittence de la surface des poings. Il comprit alors son erreur. L'autre avait gardé son sac.
Une lueur dorée s'échappa des deux mains, et une explosion de lumière les fit rompre. Les roches détruites furent projetées en tous sens. La lumière se dissipa, et il vit Antsene qui marchait vers lui, son sac dans une main, une espèce de poutre jaune dans l'autre. Il rangea la poutre dans le sac de tissu, et, en passant à côté de son « père » médusé, il lui chuchota : « Je ne suis pas venu pour la guerre, mais bel et bien pour la paix. Et rien ne m'empêchera de passer. »

Les escaliers en colimaçon de la tour avaient toujours été hauts, mais ils semblaient ce jour-là plus longs qu'avant. Et surtout, un obstacle se présenta vite sur la route du voyageur, un obstacle venu du passé.

« Antsene ! cria la femme, l'air enjoué. Tu es revenu ! Comme tu as grandi, et tu es devenu si beau …
- Ça me fait aussi plaisir, Ma'.
- Comme tu es là, on va pouvoir continuer la fête, hein mon chéri ?
- Je ne suis pas venu pour la fête, Ma'.
- Ah, dit-elle, l'air déçue, mais alors pourquoi …
- Je dois mettre fin à la lutte, Ma'. A toutes les erreurs que vous commettez.
- Mais quelles erreurs ? Antsene, tu as des mots bien trop sérieux à la bouche … tu veux du gâteau ?
- Laisse-moi passer, Ma'. Je ne veux pas être violent avec toi.
- Antsene … (son humeur sembla changer en un éclair, et elle fut soudain très en colère) je vais te réapprendre … la politesse … »

Devant Antsene, la femme qui se tenait sur les marches il y a quelques secondes se métamorphosait. Sa forme changeait, son volume grossissait, emplissait tout l'espace de l'escalier. Des cornes poussaient, à des endroits insolites et étranges, des pustules proliféraient, un liquide gluant suintait de toutes les pores de la peau écailleuse qui se formait …
En souriant, le jeune homme s'était avancé vers le monstre, et levant les bras, il s'avança et …

… et il serra sa « mère » dans ses bras.

« Je te l'ai dit, Ma', je ne suis pas là pour me battre, et tes illusions ne marchent plus sur moi. J'ai grandi, on dirait. »

Il laissa sa mère en état de choc, assise sur une marche, et acheva l'ascension du long escalier.

Bien sûr, il était en haut.
Dans l'ancien donjon, maintenant sans toit, les meubles avaient apparemment tous été arrachés par une sorte de tempête, qui avait laissé par-ci par-là des débris de bois et de tissu. Au centre du donjon était assis Lord Octavian. Il portait l'armure transparente, qui ressemblait plus maintenant à du verre qu'à du métal. Contrairement au couple, il avait subi les ravages de l'âge, et son ancienne crinière brune était maintenant de la couleur des murs qui l'entouraient. Des rides sillonnaient son visage de long en large. Et pourtant, cet homme qui semblait déjà mort se leva, et sortit de son dos une épée qui avait vu beaucoup, beaucoup trop de sang.

« Alors ça y est, commença le vieux chevalier, d'une voix cassée, tu es venu récupérer ton dû ?
- Vous parlez de ce palais ? Je n'y tiens pas tant que ça, en fait.
- Je m'en doutais. Quoi qu'il en soit, bien que je sois normalement plus près du gouffre que toi, ce sera ton corps qui sera étendu là, à l'issue de cet affrontement. Et le Royaume …
- Et le Royaume vivra, de ce sang neuf versé pour lui … depuis mon départ, j'ai entendu nombre de fois cette maxime vous concernant, Lord Octavian. Vous et le château.
- La prophétie n'annonce pas de fin, il n'y en aura donc pas. En garde, Antsene Prasinyas. »

Il se mit lui-même en garde, son épée bien droite devant son visage tailladé.
Antsene ne cilla pas, comme pétrifié. Puis, calmement, il posa son sac au sol, et s'avança vers le chevalier étonné.

« Tu ne prends pas d'arme contre moi ?
- Je n'aurai pas besoin d'arme pour te vaincre, Octavian. J'aurai juste besoin de mes mains ... » il les montra au vieil homme, puis les frotta sur son veston noir, qui sembla s'embraser. « … et de mes nouveaux amis. »

Le veston parut incendié de flammes noires, qui montèrent bien au-dessus de la tête d'Antsene. Il leva un bras en direction de son ennemi, et les flammes suivirent ce bras, ce doigt accusateur. Elles plongèrent en direction de l'homme, et l'assaillirent. L'encerclant, elles le brûlèrent, lui firent ressentir les pires douleurs, pour finalement se dissiper. Laissant derrière une statue de pierre, vêtue d'une armure de verre.

« De rêve ou cauchemar, je ne sais pas qui t'a enfanté, Octavian, mais mes flammes ont purifiées ton âme. Repose en paix, homme mystérieux. »

Il marcha vers le corps pétrifié, et toucha le front. Le corps prit doucement une forme de poussière, et s'évapora dans l'air du crépuscule. L'apparence de la paix, celle de la poussière dans le vent ? En vérité, il savait qu'il ne courait aucun danger dans ce lieu, contre ses personnes. Aucune d'entre elles n'avait de réelle puissance, car elles n'étaient en fait rien qu'une part du désespoir du lieu. Rien que des chimères.
Antsene reprit son sac, et redescendit lentement les marches de la tour.

D'autres Royaumes, d'autres chevaliers attendaient de le combattre. Mais lui ne combattrait plus seulement pour les couleurs, pour la liberté. Son combat devait être celui d'un homme. Celui d'un Roi.

Spoiler:

Bon, j'ai lu ta fiche, les descriptiosn ça passe, l'histoire aussi d'un point de vue taille... mais le contenu... A vrais dire j'ai presque rien compris en fait puis en fait tu soulève plein de questions, de détails et tout, mais auquel on ne réponds pas vraiment quoi. genre: Pourquoi c'est spécialement ton perso qui doit être sacrifié? En quoi le fait qu'il ai ce pouvoir et le fait qu'il soit sacrifié aide le royaume à regagner de sa splendeur? puis c'est quel royaume exactement? Puis pourquoi il est en train de disparaitre? Des tas de trucs comme ça. En fait, ton histoire laisse dans l'incompréhension et le flou le plus complet. La fin de l'histoire laisse totalement sur sa fin... On sais pas trop ce qui c'est passé après le retour de ton perso dans son royaume d'origine ni vraiment pourquoi... Enfin je sais pas si c'est que moi mais honnêtement j'ai pas vraiment compris.

Je peux pas te blamer par ce que t'as lu qu'un tome du manga, tu peux pas connaitre très bien l'univers et donc tout saisir et te l'approprier comme il faut... mais ça me gênerait de valider une fiche dont je comprends pas l'histoire en gros...

Après j'aimerais bien 'lavis d'autres membres qui ont lu la fiches me dire ce qu'ils en pensent ou des autres modo. Savoir si c'est que moi quoi ^^

Sinon dernier détail. Un lord est forcément rattaché à un royaume. c'est une créature qui a un statut particulier, une sorte de général en quelque sorte. Ils ont souvent un rôle de gardien de temple dans les royaumes. c'est souvent en gros des protecteurs du royaume quoi. Or, le royaume d'origine de ton perso n'existe plus. Il est donc lord de quel royaume?

J'ai lu l'histoire moi aussi et j'avoue avoir souligné quelques incohérences que je vais t'aider à éclaircir .

Tout d'abord je rejoint Axel sur le fait que cette histoire nous pose un peu dans un contexte inconnu, avec un sacrifice dont nous ignorons les conséquences et un Lord qui apparait mais tu sais pas trop ce qu'il fait la .

Comme Axel te la dit, à la base un Lord est quelqu'un qui est voué à son seigneur cauchemar ou roi des rêves ( selon s'il est gentil ou méchant ^^ ) .
Le lord est alors assigné à la protection de son royaume contre les éventuels dangers qui le guette .
Dans l'idée, le Lord Octavian veut en effet protéger son royaume contre ... sa disparition pure et simple si j'ai bien compris ?
Ce qui n'est pas une mauvaise idée sauf sur un point :

"Le Royaume des Espérances avait très mal vieilli, et tombait en ruines."

Je cite ce passage car il ne colle pas avec l'esprit de Dreamland . Dans le monde des rêves, tout ce qui existe ( les royaumes, les seigneurs, les créatures, etc ... ) a été créer par la conscience humaine, par ses peurs, ses envies et ses délires .
Ainsi comment le Royaume des Espérance pourrait disparaitre et tomber en ruine ? Cela voudrait dire que toute l'humanité sur terre à perdu espoir .. je ne pense pas que cela puisse arriver .

Pour finir je doit t'avouer que l'utilisation de ton pouvoir sur les couleurs m'intrigue énormément, j'aimerais bien voir une petite fiche technique de toute les possibilités que t'apportent ces couleurs ( attention à respecter une certaine logique pour les pouvoirs/couleurs, car chaque couleur à une signification propre, et le pouvoir qui en découle ne doit pas forcément sortir de nulle part sans aucun rapport avec la signification de la couleur utilisée . )



Du coup en résumé, je te conseille de rajouter quelques petites précision sur le royaume en ruine, et un petit indice sur " pourquoi des parents veulent buter leur enfant pour un mec qui les a embaucher pour mettre ses souvenirs dans des objets ?" parce que la je comprend pas ^^ .
Ensuite changer le royaume utiliser, prend le royaume de quelque chose qui à complètement disparu des peurs ou des envies des gens .

( Ex: dans le manga à un moment on rencontre le seigneur de la peste, qui a énormément perdu de ses pouvoirs ainsi que de son royaume car aujourd'hui, bah la peste on s'en fou )


Voila, ces quelques modifications apportées je pense que notre cher Admin sera plus à même de comprendre ton personnage et de peut être le valider .


ps: courage, il est dur de faire une fiche pour un lord mais tu es sur la bonne voie . Et si tu as des question sur Dreamland et son fonctionnement, n'hésite pas à demander .
Un petit mp et c'est plié ^^

Pour répondre à Axel :

Pour ce qui est de tous les points obscurs, je vais ajouter un chapitre entre le 1 et le 2, qui expliquera pas mal de trucs.
Pour le Royaume, comme je les connais pas trop, je savais pas trop encore, mais j'ai deux options :
- soit je commence sans Royaume, et j'en rejoins un ensuite (quand j'en saurai plus) ;
- soit je prend un Royaume qui me paraît intéressant, mais qui sera pas forcément ce à quoi je m'attend actuellement : l'Arbre des Rêves.
Quand tu dis que la fin laisse sur sa faim, je crois que c'est normal, parce que une vraie fin n'arrive réellement qu'à la mort d'un personnage, or là je raconte le passé d'un homme, c'est donc pour moi logique qu'il n'y ait pas réellement de "fin".

Pour répondre à Django :

Le nouveau chapitre expliquera aussi le point qui concerne le Royaume des Espérances et ses origines. Tu me dis de me centrer sur quelque chose qui n'a plus d'importance sur Terre pour nombre de personne, je pense parler dans ce cas de la religion et du fanatisme (enfin vous verrez quand j'aurai fait ce fameux chapitre).
Je vais aussi ajouter quelques précisions sur le peuple du Royaume dans le dernier chapitre, qui expliqueront notamment ce qui concerne les "parents".

Pour ce qui est de mon pouvoir enfin, les couleurs auront sans doute des capacités un peu en décalage par rapport aux traditions, parce que mon pouvoir est justement de leur laisser faire ce qu'elles veulent, et pas ce à quoi on les associe habituellement.

Je pense faire ces modifications ce week-end, demain au plus tôt. Merci pour votre aide et vos conseils, j'espère réussir à faire une fiche à la hauteur !

Double post pour dire que l'intermède est ajouté.

J'ai indiqué sur la fiche de présentation le royaume que je souhaite occuper.

bah franchement... ce petit ajoute arrange vraiment tout. On comprends vraiment mieux ce qui se passe. pourquoi Octavian agis ainsi, pourquoi le royaume est en train de dépérir et tout. Et puis a vrais dire ce petit ajout se laisse lire beaucoup plus tranquillement et est moins indigeste. Par contre juste un détail. Si on suit la logique de l'histoire, octavian n'est pas lord mais devient roi du royaume. Le roi est juste celui qui dirige, généralement ça se passe par les liens du sang comme titre mais si y a un renversement de pouvoir, comme c'est un peu le cas là, le mec qui prends la tête devient le roi. c'est le seul détail un peu incorrecte.

Pour ce qui est du statut de lord. Tu peux pas être lord sans être affilié à un royaume donc si c'est le royaume que tu choisis, t'es lord de l'arbre des rêves... (après tout une créature étrangère au royaume peut devenir lord tant qu'il n'est pas trop étranger au royaume où il devient lord. Un chien peu pas devenir lord au royaume des chats mais un tigre de glace pourrait donc a priori ton perso ça peu le faire quoi) Si t'arrive à me suivre car pas sure que je soit bien claire là... ^^'

Je clarifie. Là c'est soit tu prends lord de l'arbre des rêves, soit t'es pas lord en gros si t'as pas d'autres royaumes qui t'intéressent. lord sans royaume c'est pas possible tu vois?

Pour ce qui est des points que Django par rapport aux techniques et tout, j'attendrais la fiche technique et ton test RP que tu dois faire pour pleinement valider le statut de lord, si tu le veux toujours le faire, et j'aviserais ensuite. Donc bonne chance pour ton test RP de 100 lignes (avec un combat obligatoire) Pour ce qui est du reste de la fiche pour le moment ça me va.

Le test RP, je le fais avant ou après la fiche technique ?

Avant. Mais prends ton temps ça presse pas. Et pas besoin de faire du zèle et de faire 200 lignes quoi ^^

(Surtout que c'est déjà énorme 100 lignes... )

Spoiler:

Bien sûr, le météore ne résistait pas à la gravitation. Il s'écrasa donc en grand fracas et en prodigieux effets pyrotechniques dans la plaine verdoyante. Sa chute n'eut pour témoins qu'un couple d'oiseaux qui s'envolèrent alors, et un soldat s'entraînant dans la forêt voisine. Celui-ci fut étrangement peu étonné par cet événement pourtant inhabituel, et s'approcha de l'objet.
Le météore n'avait rien de commun. Sa surface était plutôt irrégulière : tandis que d'un côté la pierre ocre semblait formée de manière très naturelle, de l'autre côté, l'aspect lisse de la roche donnait l'impression que celle-ci avait été découpée dans une falaise. Le combattant, curieux, avança encore vers l'objet, et ne craignant apparemment pas sa chaleur probable, le caressa.
Le transfert fut immédiat. En un instant, l'homme sentit une autre présence occuper son corps, en prendre les commandes, et il ne put rien faire pour l'en empêcher. Une chaleur étrange se dispersait dans ses os, dans ses muscles, dans ses nerfs … Ses yeux normalement d'un bleu profond prirent la couleur du rubis, et un sourire se traça sur ses lèvres. Le sourire évolua ensuite en éclat de rire, et ce rire retentit dans toute la campagne environnante. Puis la chose se mit en marche, pensant à ses actes futurs, à sa vengeance qui approchait …


La marche était un exercice pesant, se disait Antsene. Pesant, mais utile en sa qualité d'activité sportive. Mais la marche avec un sac rempli d'objets divers et pesants était-elle réellement un sport ? Après des jours de recherche d'un Royaume, il commençait légèrement à saturer. Lui qui avait dû trouver dans les objets les plus étranges les couleurs les plus simples avait du mal à trouver un Royaume ?
Il était vrai qu'il ne s'était pas facilité la tâche en éliminant le Royaume qu'il avait sous la main, mais qui aurait voulu être Lord là où le sacrifice était monnaie courante ? Il ne regrettait absolument pas son geste, et essayait de ne plus trop songer à tout ce qu'il avait enduré à ce moment-là. De plus, il avait compris qu'un Royaume basé sur le fanatisme et le meurtre n'avait aucun avenir dans le monde des rêves. Par contre, il lui fallait maintenant trouver un toit, et une direction à suivre, un sens à ses pouvoirs. Il ne voyait pour lui aucun profit au combat, alors autant que ses talents servent à un autre. Seulement, la recherche de l'autre n'était pas si évidente que ça, remarquait-il à présent.

Sa progression le mena à une chose tout à fait inattendue : une espèce de serpent lui barrait la route, en obstruant complètement le chemin. Enfin, d'un serpent, il voyait surtout un gigantesque tentacule cylindrique qui traversait le passage. Et ce tentacule semblait extrêmement long, à en juger par son épaisseur. Mais alors qu'il essayait de la toucher, la chose ne bougea pas. Aucun réflexe ni mouvement. D'ailleurs, avec plus d'attention, Antsene ne remarqua rien qui ressemblât à un pouls. Et, à la texture, ce qu'il avait pris pour un corps ophidien était en fait … végétal ! La chose mystérieuse était donc une racine. Mais une racine de cette taille devait appartenir à un arbre d'un gabarit … Antsene préféra ne pas essayer d'imaginer de quel gabarit. Une chose était sûre, il arrivait à un Royaume. Un nouveau Royaume, qui aurait sans doute besoin de l'aide d'un voyageur inconnu et complètement étranger au pays … peu probable, mais pas non plus impossible. Encouragé par cette découverte, il s'agrippa à la racine, et y grimpa, non sans difficulté. Et cela fait, il eut le plus beau point de vue de sa vie. Dit d'une meilleure manière, il l'aurait eu si les circonstances n'avaient pas été si particulières.
Certes, un tronc titanesque occupait la majorité de son espace visuel, et ce tronc semblait étendre ses branches bien au-dessus des nuages. Certes, les habitations et commerces étendus sur ses racines étaient des plus pittoresques. Mais les flammes qui rongeaient une des racines principales rendaient le paysage autrement moins attractif. Une épaisse fumée noire s'élevait vers le ciel, et une odeur de grillé montait à présent aux narines d'Antsene. L'émerveillement faisait place dans sa tête à l'horreur. Sous le choc, il sauta de la racine, et courut vers l'arbre.

Peur. Colère. Panique. Les trois régnaient sur la population du Royaume, en cette crise majeure. Les flammes s'étendaient rapidement sur la racine, et de nombreuses familles devaient fuir l'incendie. La chaleur était omniprésente, et l'air devenait singulièrement sec à l'approche du tronc. Bien qu'une bonne partie des habitants semblât s'échapper du futur brasier, Antsene aperçut quelques téméraires qui se dirigeaient dans la direction opposée. Curieux, ils en suivit certains. Bien qu'utilisant des chemins divers, tous allaient au même endroit. Et le voyageur comprit vite lequel.
Il avait d'abord cru que la majorité de la population s'enfuirait en courant. Mais, en fait, seuls les habitants des maisons les plus éloignées du centre-ville avaient ce réflexe. Sans doute parce que, dans toute culture, les étrangers sont exilés aux frontières des territoires. Et les étrangers fuyaient parce qu'ils n'avaient pas la foi des autochtones en une chose. Et cette chose, c'était le Roi. Quand Antsene parvint à traverser la foule réunie devant la racine embrasée, il comprit en quoi exactement le peuple avait foi. Les Lords se tenaient devant le lieu de l'incident, en cercle.

A quoi sut-il que ces personnes étaient les Lords ? En apparence, rien ne permettait de le dire. C'était plutôt une impression, une sorte d'aura émanant de leur groupe. Sans doute ce que l'on appelle le « pouvoir », se disait le voyageur. Sauf que, pour une raison qui lui échappait, ils ne faisaient rien pour protéger l'arbre. Ils restaient en position statique, regardant les flammes, semblant attendre une chose, un signe …
Trop impatient d'agir, et prenant son courage à deux mains, Antsene s'avança hors du cercle de spectateurs, et alla directement vers les Lords, en leur demandant :

« Excusez-moi, vous attendez réellement que l'arbre soit entièrement carbonisé ?
- Vous n'avez rien à faire si près des flammes, veuillez reculer, répondit l'un d'eux sans se retourner.
- Et vous, que faites-vous exactement devant le brasier ? La pluie arrive rarement sans raison valable, vous savez ? » Entendant ces mots, l'un d'eux finit tout de même par lui faire face, suivi de quelques autres :
« Pour qui vous prenez-vous ? Nous sommes chargés de protéger ce Royaume, et vous êtes chargé de nous laisser faire, pigé ? Alors maintenant, reculez !
- Je peux au moins savoir pourquoi vous ne faites rien ?
- L'un d'entre nous est à l'intérieur, et nous as dit qu'il s'occupait de l'affaire. Alors on reste là en attendant qu'il revienne. »

Par « l'intérieur », l'homme qui parlait désignait une grande bâtisse située au pied du tronc. Ses murs étaient déjà en partie dévorés par les flammes, mais on pouvait se douter qu'un Lord avait des préoccupations plus importantes qu'un petit incendie. Et ce fut dans cette optique que le jeune homme aux cheveux verts proposa :

« Ça vous dérangerait si j'allais l'aider ?
- Vous êtes fou ? répondit l'homme. Cette maison est en flammes, et le péril à l'intérieur est hautement plus important …
- Je m'en doute, mais je pense que si votre ami mets tant de temps, il aura du mal à sortir de là vivant.
- Bon, faites comme bon vous semble, mais on vous aura prévenu … »

Remerciant son interlocuteur d'un signe de la tête, il courut vers le manoir, et s'arrêta juste devant.
Les flammes l'empêcheraient de passer, rien n'était plus sûr. Comment les contourner ? Antsene chercha autour de lui un objet qui pourrait l'aider, avec une masse suffisante … l'idée de masse retint son attention. Il avait de quoi en créer une suffisante pour faire sauter la porte. Il fouilla dans son sac, sous l’œil étonné des de quelques habitants, avant d'en sortir une espèce de bouclier ovoïde, d'une couleur orangée, qu'il posa au sol et frotta d'un cou sec. Une silhouette en sortit alors, telle un fantôme, et s'étendit devant l'homme. Il lui dit :

« Bahamath, rends-moi un petit service, veux-tu ?
- Un petit service, moi ? s'offusqua Bahamath. Toi, simple créature de rêve, tu me demande à moi, de te rendre un petit service ?
- Euh oui, c'est en effet ce que je t'ai …
- Mais où as-tu vu, pauvre insolent, que je faisais quoi que ce soit de petit ! Mon œuvre est gigantesque ! Je suis la reine parmi les couleurs, l'impératrice parmi les puissances !
- Bon d'accord, alors pourrais-tu me rendre un énooooorme service ?
- Eh bien, avec plaisir.
- Détruis cette porte, s'il-te-plaît.
- Ça me va. »

Bahamath recula, se cambra, et fonça comme une fusée en direction de la porte. Au contact, un grand bruit de choc se fit entendre, et l'obstacle explosa en milliers de petits débris. Bahamath revint en arrière, et revint à sa place dans le bouclier, tandis que le jeune homme la remerciait amicalement. Puis, ayant rangé l'objet dans son sac, il se releva, et entra dans la maison, mitraillé par les regards médusés des villageois et de certains Lords. Conscient de son succès, il sourit, ne se retourna pas, et s'avança dans le lieu en flammes.

La chaleur étouffante l'opprima dès son arrivée, et il se hâta de trouver le Lord manquant. Depuis le temps que l'autre était là-dedans (bien qu'Antsene n'ait aucune idée de combien de temps il y avait passé), une poutre avait pu l'assommer, ou bien il avait pu faire un malaise à cause des vapeurs toxiques de la combustion … mais une seule question le taraudait réellement : qu'est-ce qui avait bien pu attirer cet homme dans une baraque en flammes ? Il y avait sûrement une raison logique, liée sans doute à l'incendie de l'arbre. Et il devait lui aussi la découvrir ; il en prit la résolution en passant à l'étage supérieur par l'escalier de marbre dont le tapis commençait à sécher irréversiblement. Voulant ouvrir une porte, il se rappela douloureusement que la maison ne venait pas de s'enflammer, en manquant de se brûler la main au troisième degré avec la poignée en métal. Il attrapa un pan de sa veste, et l'utilisa comme gant. Les gonds résistèrent légèrement, puis cédèrent brusquement, et la pièce lui fut ouverte.
Et Antsene de remarquer deux éléments très peu rassurant l'un l'autre. Le premier étant l'homme mal en point, à côté du seuil qu'il venait de passer, contre le mur, tenant encore en main sa lance de gardien du Royaume. Le second étant l'homme face à eux dans la pièce, les yeux fermés, et dont les flammes entouraient le corps, comme des vêtements. Des langues de feu tournoyaient autour de son corps, et il ne semblait pas tenir compte de la présence du nouvel arrivant. Qui en profita pour s'accroupir devant le combattant au sol, et lui demander :

« Désolé de m'inviter dans votre combat héroïque, mais je crois comprendre que vous êtes en difficulté. Puis-je …
- Fuyez dès maintenant, répondit l'homme, se mettant dans une position plus confortable. L'homme que vous avez devant vous est beaucoup plus dangereux qu'il n'en a l'air. C'est lui qui …
- A provoqué l'incendie de l'arbre ? Je m'en doutais.
- Oui, mais d'après les témoins, il l'aurait fait à partir d'une simple lampe à huile. Il a touché la flamme, à main nue, et a ensuite projeté cette flamme sur une tenture, pour en accroître la taille. Et quand il l'a jugée suffisante, il a mis le feu au tronc. Ses pouvoirs dépassent l'entendement.
- C'est justement pour ça que je suis là. Vous ne pensez pas vous débrouiller seul, si ? Laissez-moi vous donner un coup de main.
- Vous êtes bien téméraire, jeune homme … et mon rôle est de vous protéger. Alors nous combattrons côte-à-côte.
- Avec plaisir. »

Il aida le Lord à se relever, et il se préparèrent au combat : l'un brandit sa lance vers la silhouette embrasée, l'autre posa son sac et en sortit une épée verte, qui leva à son tour devant lui. Le troisième sembla à ce moment-là prendre conscience de leur présence, et se retourna vers eux, un sourire menaçant aux lèvres. Avant toute action, le Lord murmura au voyageur :
« Il a les yeux fermés pour une raison qui m'échappe, mais sa cécité ne dérange nullement sa perception du monde extérieur. Prenez garde. »
Puis l'ennemi leva vers eux sa main, et des flammes déferlèrent dans leur direction. Les deux hommes se jetèrent sur le côté pour éviter l'attaque, et se rendirent compte que le feu qui dévorait les murs ondulait dans leur direction. Il se relevèrent donc prestement, et Antsene cria à son compagnon d'infortune :

« J'espère que vous avez un atout supplémentaire qu'une vieille lance pour le battre !
- Vieille ? Avant ce combat, elle était presque neuve … mais je vous retourne la question. L'épée a quelque chose de particulier, à part sa couleur inhabituelle ?
- Bonne remarque, mais vous avez tort : ce que cette épée a de particulier, c'est justement sa couleur. »

Se disant, il activa son pouvoir, et une aura verte entoura la lame. L'aura s'assombrit, et grésilla légèrement en s'intensifiant sur la lame. Antsene lui dit :
« Je compte sur toi, Vanadian. Montre-moi l'étendue de tes capacités. »
Sans attendre de réponse, il fonça sur son adversaire, suivi de près par son allié. Et il porta un coup. L'autre, croyant bien faire, déploya un rideau ardent entre la lame et lui. La lame traversa le rideau, et faillit l'atteindre, mais l'autre recula, et projeta en arrière d'un coup de pied le Lord. Antsene railla leur ennemi :

« Tu pensais avoir une bonne idée, en bloquant mon attaque ? Tout le monde aurait ce réflexe, mais contre ma lame, tu as mal choisi ton arme : Vanadian déteste la chaleur, tu auras du mal à la contrer avec tes petites flammèches …
- Vanadian est le nom de cette épée, donc …
- Non, l'épée n'a pas de nom particulier, je l'ai achetée sur une foire. Vanadian est le nom de la couleur de l'épée.
- La couleur ?
- Le Color Rise, ajouta le pyromane. Un pouvoir mythique, très ancien … Mais insuffisant pour me vaincre.
- Pour vaincre une simple créature de cauchemar, même somatokinétique ? J'en doute. » Puis, à l'adresse du Lord : « Il est clair que la pyrokinésie n'est pas son pouvoir habituel, vu son faible niveau de maîtrise ; en fait, il peut déplacer le contrôle de son corps dans les surfaces qu'il touche, comme la flamme de la lampe, et probablement comme l'homme à qui appartient ce corps. Cela explique la cécité : il a utilisé son emprise sur les yeux pour contrôler les flammes. »

Le cauchemar parut soudain moins avenant, et le sourire disparut de son visage. Il leva les bras, et des ailes de feu jaillirent des murs en direction des deux combattants. Les deux tentèrent de contrer, mais furent violemment projetés l'un contre l'autre. Le choc contre le dos du Lord coupa le souffle à Antsene, qui tomba au sol. Leur ennemi voulut en profiter, et dirigea les flammes vers lui. De sa main, la cible interposa l'épée entre eux, et un très fort grésillement emplit la salle. Une fumée blanche s'échappait du point de contact, et une sorte de tension planait dans l'air. La flamme finit par s'évaporer, à la grande stupéfaction de leur ennemi, qui poussa un cri à peine humain. Il se retourna vers le mur en flammes derrière lui, et pénétra dans le brasier. Une sorte d'énergie sembla circuler entre le corps et l'âtre, et bientôt, le réceptacle humain inerte tomba sur le plancher, inconscient. « Il a entièrement pris le contrôle de l'incendie, expliqua Antsene. Il est devenu une flamme vivante ! »
Et c'était vrai : en un instant, le feu sembla prendre une forme totalement inédite, un mélange de créature et d'humain, qui se matérialisa sur le plancher devant eux. La créature de cauchemar semblait avoir du mal à choisir sa forme finale, car elle passait par de nombreux stades animaux, voir par des apparences parfaitement incongrues. Enfin, une silhouette humaine émergea des flammes, et se positionna devant les deux hommes. A sa main gauche, on pouvait voir un très large sabre entièrement constitué de feu, et on voyait dans la main droite un bouclier de même nature.
La suite de la rencontre était certaine, l'issue était incertaine. Après tout, le combat n'était presque qu'une question de chance, alors il n'y avait qu'une seule solution. En même temps, les trois personnages se jetèrent dans la mêlée, et achevèrent le combat acharné qui avait déjà trop duré.

Antsene porta un coup en direction de l'épaule de son ennemi, qui para d'un coup de bouclier, et lança vers sa tête sa lame ardente. Le Lord stoppa la lame de sa lance, et le voyageur en profita pour se pencher, et faire circuler son épée au niveau des jambes de l'être de feu. L'attaque le toucha, grâce aux propriétés de Vanadian, et le monstre tomba à genoux, comme s'il ressentait la douleur causée aux flammes. Puis Antsene fit passer une partie du pouvoir de Vanadian sur la lance du Lord ; juste une faible quantité, pas la totalité. La lance fut nimbée d'un léger halo émeraude, et son allié comprit où il voulait en venir : il donna un coup du manche dans les « côtes » de l'ennemi. Celui-ci se plia en deux, sous le coup d'une douleur cette fois sans doute réelle. Alors Antsene se releva, et, d'un geste triomphant, éleva à deux mains sa lame verte au-dessus de lui. Puis, d'un coup sec, il abaissa cette dernière, et trancha la « gorge » de la flamme vivante.

Les Lords se retournèrent brusquement vers le bâtiment embrasé. Une explosion venait de retentir, et une formidable onde de feu se propagea lentement autour de l'étage de la maison. Deux corps furent expulsés par le choc, et allèrent s'écraser sur une racine voisine. Les protecteurs du Royaume accoururent pour aider les deux rescapés de la catastrophe. Ils furent rassuré de reconnaître leur collègue et le voyageur qui avait voulu l'aider. Ce fut le second qui reprit connaissance le premier, et qui leur assura, l'air parfaitement serein :

« Problème réglé. On a fini le boulot.
- Mais quel boulot ? Qui était avec vous là-haut ?
- La cause de tout ça. Mais pas de danger, il est inapte pendant un certain temps. Par contre (il toussa un peu, puis continua), il vous faudrait éteindre ces flammes, sinon il se réveillera sous peu.
- Après tout ça, il a pas encore décidé de mourir ? demanda le Lord ayant combattu à ses côtés, qui reprenait lui aussi connaissance.
- Il était composé de flammes, et je doute qu'un simple coup d'épée ait pu le tuer. Mais mieux vaut ne pas prendre de risques. Il reviendra, c'est sûr, mais sûrement pas sous cette forme. Où bien il y perdra d'autres plumes ... »

Antsene regarda Vanadian, posée à côté de lui. L'épée s'était arrêtée de luire, et avait repris son apparence d'origine. Soudain, un mauvais pressentiment envahit son esprit, et il essaya de comprendre pourquoi. Et quand ce fut fait, il se frappa le front et s'insulta lui-même de diverses manières. Quand on lui demanda pourquoi, il répondit :

« Pourquoi ? Eh bien, je viens de me rappeler que j'étais venu avec un sac ici, et que ce sac est resté là-haut.
- Vous avez perdu toutes vos affaires alors ?
- Oh, je ne me fais pas de souci pour le contenu du sac, celui-ci était ignifugé. Mais peu de personnes aiment se faire abandonner dans une baraque en flammes, et peu aussi aiment subir des explosions. Surtout quand ces personnes sont celles que je transporte. »

y a 2-3 points vraiment sympa dans ta façon de jouer ton pouvoir et qui peuvent amener à des situations très drôles.
Déjà le fait que ton personnage invoque en gros de entités qui ont leur personnalité propre et qui sont pas forcément à son service et peuvent avoir leur petit caractère et qui se soumettent pas facilement.
Aussi le fait qu'au final il soit surchargé d'objets qui peu ajouter un détail plus ou moins contraignants sympa. (surtout que ce serait drôle à mort de le voire sortir un objet trop ridicule et faire genre "tu ne le sais pas encore mais je viens de sortir mon arme la plus puissante" MDR
Puis le style est globalement bon et les idées sympa.

Après y a quelques détails un chouïa gênants.
Comme par exemple le fait que tu parle souvent de ton perso en disant "le voyageur" quand ton perso est une créature c'est confusant.
Mais globalement, le fait qu'en gros ton perso se pointe et défasse presque sans difficulté et sans grande aide de l'autre lord son adversaire alors que le lord déjà installé est carrément mis en difficulté par cette créature... Sur le coup ça fait un peu too much je trouve. Fais un peu gaffe à ce genre de trucs ok? Mais bon c'est pas de l'abus ignoble qui fait peur aux chiens.

Bref. je valide ta fiche moi. Bienvenu sur le RP, Mr Mint, lord du royaume de l'arbre des rêves. ^^

Désolé pour le voyageur, je manquais de substantifs, et j'avais zappé pour les rêveurs
Et pour ce qui est de la puissance apparente de mon personnage, c'était juste pour donner le sentiment qu'il faisait bonne impression aux Lords.

Enfin merci pour la validation !

Félicitation pour ta validation

Et à bientôt dans le monde magique de Dreamland