Blue Dork & Bunny Boy, The Encounter [PV:Carvey]

La journée avait été plutôt crevante ce jour-là. La raison principale de tout ceci ? C’était loin d’être l’entraînement quotidien, qui bien qu’il se déroulât plus souvent avec les vacances scolaires, conservaient cependant une activité régulière avec les élèves. Ce n’était pas non plus la gestion du centre sportif, bien que ce soit saoulant, on arrivait à faire ça rapidement. Mais c’était plutôt les conditions dans lesquelles on faisait le tout : la chaleur. Il faisait tellement chaud que le moindre moment où l’on cédait à la tentation de s’asseoir, on pouvait commencer à s’endormir sur place. Et puis, bien évidemment, tous les exercices physiques et travaux manuels cités plus tôt devenait plus que difficiles, on commençait à suer comme dans un sauna dedans. J’étais arrivé à la conclusion qu’il me faudrait me détendre ce soir-là, ou du moins, trouver quelque chose pour faire passer mes nerfs.

M’allongeant donc dans le pieu assez tôt, après avoir laissé les fenêtres ouvertes et avalé un petit comprimé magique (non, il s’agit d’un simple somnifère, vous croyez quoi ?), j’ai réussi à enfin m’assoupir pour échapper à la fournaise et atterrir dans le Dreamland. Ce que je n’avais pas préparé, c’était le lieu dans lequel j’allais me retrouver. En effet, je n’avais pas fait en sorte de déterminer un lieu précis avant de me coucher, me disant que j’allais laisser au petit bonheur la chance me diriger où mon subconscient allait me diriger. Et il fallait croire que mon subconscient voulait me voir souffrir, et m’avait envoyé directement dans l’antre du démon : le Royaume de la Lumière. Les gens pourraient croire qu’avec un nom pareil, il devrait ne pas avoir de créatures de ce genre ? Ha ha ha, si seulement…

Soupirant en observant les alentours, je me dis qu’au final, il devait s’agir d’un jeu malicieux du hasard. Il fallait croire que ce soir, j’allais devoir travailler. Bon, au moins, vous me direz, j’oublierais un bref instant que mon corps dans le monde réel était littéralement en train de fuiter de toute son eau, c’était le petit plus. Et puis, qui savait, j’allais peut-être réussir à atteindre enfin un endroit que je n’avais pas visité avant. Ces derniers temps, je fus renvoyé à chaque fois dans des vieilles ruines perdues en pleine forêt, me faisant me sentir comme Indiana Jones, Nathan Drake et autres, ou bien dans des villes pour me la jouer Ocean Eleven (ou Ocean One, vu que bon, tout seul, tout ça…). J’avais besoin de découvrir de nouveaux lieux, si je voulais réussir à atteindre mon objectif, c’était pour ça que j’avais commencé à voyager avec cette mégère après tout.

Reconnaissant quelques endroits et bâtiment autour, je marchais machinalement dans la direction du manoir de la grande mégère, me demandant ce que j’allais devoir supporter comme caprice. Il fallait dire qu’elle avait au moins l’amabilité d’être imaginative et de faire en sorte de varier ses demandes et ses gueulantes. J’aurais que trop facilement pu devenir fou et ennuyé (en même temps, c’est dire) si je devais entendre encore et toujours le même refrain. Soupirant, alors que mes pensées étaient en train de deviner quelle serait la prochaine réplique que je me prendrais au visage, je fus surpris de percuter quelque chose de… Touffu ? Tombant au sol suite au choc, je grognai en m’apprêtant à gueuler sur la personne responsable de ma chute, tout en me relevant.

« - Hey ! Regarde où tu m-WHAT THE ?! C’est quoi ce bestiau ?! »

Sans prendre le temps de me poser plus de questions, je me mis debout rapidement en faisant une pose ridicule de karatéka 101 (j’avais beau être professeur de Kick Boxing, je trouvais toujours cette pose clichée géniale) alors que j’observais la bestiole devant moi. Un gros lapin. Quoi, vous pensiez que j’allais faire une description de cinquante mots de long ? Ça a la gueule d’un lapin, et c’est d’une taille inhabituelle. Conclusion, c’est un gros lapin, simple comme bonjour. Bon d’accord, il y avait deux choses que j’avais remarquées. La première était qu’il était chargé comme une mule, qu’on l’on aurait pu penser qu’on s’en servait pour ça. La seconde était la présence d’un individu bipède à ses côtés. Décidant de laisser tomber ma garde pour dépoussiérer mes vêtements, avant de plonger mes mains dans mes poches, faisant comme si rien ne s’était passé, je m’adressai à l’individu à côté.

« - Il est à toi ce machin ? Je suis pas au courant des règles de la circulation ici, mais je crois que t’es en stationnement interdit. »

« - Disons que les lapins du monde réel ont pas l'air d'avoir bouffé des amphétamines quoi. »

Et béh, il fallait croire que celui-là s'était réveillé du pied gauche ce matin (Enfin, y avait-il vraiment un "matin" dans le Dreamland ?). À peine lui avais-je posé ma question sur la fameuse créature qui lui servait de monture que je me suis pris une gueulante. J'avais beau démarrer la conversation sur une simple boutade, l'humour ne semblait pas être le fort de notre bon ami. Croisant les bras derrière mon crâne, je le laissais ainsi balancer ce qu'il avait en tête dans ma pomme. Je n’étais pas là pour faire mumuse, donc on va le laisser s'amuser à laisser sa vapeur partir et basta. Vapeur qui s'incarna apparemment sous la forme de fumée, puisqu'il me souffla dessus le contenu de sa pipe. Retenant ma respiration pour ne pas aspirer ce qu'il y avait dans son calumet (pas envie d'être un Junkie comme lui), je fis semblant de tousser, de manière exagérée.

« - Désolé mon gars, pas intéressé par la drogue, j'ai un corps à entretenir. »

Et c'était vrai. L’entraînement quotidien pour pouvoir participer aux compétitions était une chose, mais il fallait aussi que je fasse attention aux consommations. Alcool que pour les soirs de fête, Junk Food qu'une fois de temps en temps, et les drogues, niet. J'avais beau avoir consommé de quoi me faire planer, sans plus, durant mes années étudiantes, si je ne voulais pas perdre ma licence et mon job, je devais faire une croix dessus. Mais bon, ça, il n’en avait rien à foutre, et je pouvais le comprendre. Aussi, pendant mon posing pour montrer mes biceps et abdos, de manière totalement moqueuse, il s'était barré en déclarant qu'il comptait voir "Le Collectionneur". Merde, ça voulait dire que j'allais devoir encore me le coltiner, et en plus de Régalia ?! Putain, tu parles d'une nuit...
Alors que lui avait pu aisément passer la sécurité, je me retrouvai devant le Gorille de la soirée. Et quand je dis gorille, c’est bel et bien au sens animal. Un singe du nom de Ponk, pas très marrant pour un macaque. Et disons que j’ai une ou deux fois fait des vannes sur le fait qu’il aimait un peu trop les bananes et que ça lui donnait un peu de ventre…

« - Qu’est-ce que tu fous ici, Maris ?
- Ponk ! Comment va ? La famille, la bouffe, tout ça, ça se passe bien !
- Le Collectionneur ne t’as pas convoqué il me semble. Et tu sais à quel point elle n’aime pas les surprises-
- Sauf si c’est des cadeaux, je connais la chanson, crois-moi. »

Il émit un grognement, montrant que je n’avais pas vraiment bien fait de l’interrompre. Ça allait être plus compliqué que prévu à ce que je vois. Bon, inutile d’essayer d’argumenter avec lui. Il a beau appartenir à la famille des macaques, il se comportait comme une vraie tête de mule. De ce fait, je devais sortir mon arme fatale : la Flatterie ! Posant une main sous mon menton et l’autre à ma taille, je faisais style de l’observer.

« - Huuuum ? Mais dit moi, t’aurais pas un peu maigris mon grand ?
- T-tu trouves ? Je veux dire, et alors, ça te dérange ?
- Du tout du tout ! Tu sais très bien à quel point moi-même je fais attention à ma ligne. J’ai surtout remarqué que tu avais l’air d’avoir une bonne dizaine de kilos en moins !
- Ah ! Enfin quelqu’un qui remarque ! J’ai commencé à réduire ma nourriture journalière, mais noooooon, madame pense que de retirer trois fruits sur 40 ne sert à rien.
- Elle n’a tout simplement pas une bonne vue ! Mon grand, on te croirait tout droit sorti de King Kong (la taille en moins) . Un jour, tu crèveras l’écran !
- Inutile de me le dire, je suis au courant… Bon, dégage avant que je ne change d’avis.
- Aye Aye, Sir ! Passe le bonjour à Shaka de ma part ! »

Après ma pseudo pose de salut militaire, je passais rapidement le dit gorille pour me diriger à l’intérieur. Pfiou, il en a le physique, mais surtout la cervelle pour se faire avoir si facilement. Ça faisait un problème en moins, mais hélas, j’avais réussi à contourner la rivière pour me lancer dans une mer déchainé. Régalia n’aimait effectivement pas les visites surprises. Donc il me faudrait compter sur ma chance pour voir si elle avait du travail pour moi, et le cas échéant, fuir avant qu’elle n’envoie ses chiens à mes trousses. Estéban ne devrait pas être là ce soir (si je me rappelai bien de son planning, qui, vu que je m’en foutais, n’était pas chose aisée…), donc ça devrait me faciliter la chose. Suivant ainsi une route habituelle, j’atterris enfin dans la pièce d’attente des visiteurs. Et qui c’était que je retrouvais sur les lieux ? Oui bien sûr, monsieur lapin grognon ! C’était bien ma veine, j’allais avoir le droit à deux grincheux pour le prix d’une. M’enfin, qui sait, peut-être que ça allait bien se passer. Décidant donc d’établir un nouveau contact vocal, je me déplaçais afin de me placer en face de mon collègue, mains dans les poches, et repris la parole.

« - Alors, toi aussi tu viens pour du taff avec Ramon ? Laisse-moi deviner : t’es un revendeur ? »

Je faisais allusion au bordel qui était accumulé sur sa bête. En effet, la bestiole qui lui servait de monture avait tout un arsenal d’objets tout aussi différents les uns que les autres. Cela pouvait aller de la simple bricole à de l’armement, tout en passant par les artefacts aux formes indéterminés. Je passe les détails, il y avait rien de réellement intéressant ou de tape à l’œil, ou du moins dans le mien. Toujours pour essayer d’alimenter la conversation, je pointais dans la direction de sa bestiole afin d’indiquer de quoi je parlais.

« - Et où tu l’as trouvé, ton pote ? Je dois avouer qu’il a l’air pas mal balèze pour un rongeur. Pratique pour tout ton bordel. »

Eh ben, il fallait croire qu’y en avait un qui n’avait pas eu le droit à ses céréales préférées ce matin. Enfin, s’il mange des céréales d’ailleurs. Me suis toujours demandé quel était le régime alimentaire des différentes créatures du royaume. Il est vrai que le gorille à l’entrée était en effet un adorateur de bananes, mais je pensais qu’il agissait en tant que caricature au-delà d’un quelconque besoin nutritif. Mais bon, si ça se trouve, ils étaient comme nous. Tu leurs foutais un bon gros steack (ou une petite salade pour nos chers amis vegan) et ils étaient heureux. Enfin, on va éviter la viande de lapin avec lui, je doute qu’il puisse trouver la vanne amusante. Toujours était-il qu’il n’avait pas vraiment apprécié mes tentatives de sympathisassions, et qui pouvait lui en vouloir ? J’étais connu dans le métier comme « Connard de Profession, et Agent de l’emmerdement avant tout ». Après tout, c’était bien marrant de foutre les pieds où l’on veut (surtout dans la gueule), mais ça l’était encore plus de les voir rager avec une réplique cinglante.

Toujours était-il qu’il embraya assez rapidement avec la suite de la conversation. J’avais donc droit au CV de l’individu : Carvey, Marchand itinérant, et Bob, Monture itinérante. Huh, un vendeur, voilà bien ma veine. Déjà que je n’avais pas encore réfléchi à comment j’allais devoir traiter avec Régalia (même si j’avais toujours un as dans ma manche (enfin, dans ma poche intérieure, mais vous aurez compris l’idée) pour cette occasion) j’allais devoir écouter les nombreux marchandages qu’il y aurait entre la Diva et le vendeur de carpette. Comment ça, le respect est mort ? Enfin bon, il n’est pas méchant, il me tend la main pour compléter ses salutations, et vu que je suis pas un crevard (enfin, si, mais vous m’aurez compris), je lui fais une bonne vieille poignée de main à l’ancienne. J’avais hésité à faire un bon vieux Check, mais il ne semble pas d’humeur. Il enchaîna en assumant mes relations avec Régalia ainsi que le taff que je faisais pour elle, ce à quoi je ne pus m’empêcher de répondre.

« - Et accessoirement voler des marchands peu collaboratifs avec elle également… Non, je déc’, elle n’est pas crevarde à ce point… Je crois ? Bref, Johann Maris, récupérateur de biens. Ouais, je préfère ce terme plutôt que « pilleur de tombeau », c’est tellement péjoratif… »

Blague à part, nous en terminâmes (ça, c’est du vocabulaire) avec cet échange et chacun retourna à sa place. Ai-je fait en sorte de dissuader le fait qu’il m’avait appelé Larbin ? A quoi bon, cela ne ferait que la énième fois que ça m’arrive, et franchement, j’avais la flemme de devoir reprendre le compte. Je l’aidais, elle m’aidait, et tout le monde était content, fin de l’histoire. Des fois, je me demande si c’était vraiment pas plus simple que je me démerde tout seul à trouver une carte du Dreamland plutôt qu’à attendre vers où elle m’enverrait la prochaine fois. Mais à quoi bon, c’est tellement plus fun de découvrir les lieux au fur et à mesure. Sans compter les emmerdes qui s’accompagnaient parmi les surprises qui me donnaient l’occasion de me défouler un peu.

Nous fûmes vite interrompus par l’intervention de Régalia qui appela Carvey, que je suivais naturellement. Arrivant dans ce Hall, que j’avais vu un bon grand nombre de fois depuis ma découverte du royaume des songes. Et bien évidemment, en plein milieu, se trouvait la grande (seulement en taille) Régalia. Et à sa tête, elle était de mauvaise humeur (comme d’habitude vous me direz). Alors que les salutations se faisaient entre le marchand et Le Collectionneur, je me contentais de faire un signe de main pour dire bonjour. Oui, pour une fois, je me taisais. J’avais envie de voir comment s’en sortait le petit Carvey face à la démone de l’avarice. Et manque de bol pour lui, elle était d’humeur vorace apparemment. Bien sûr qu’elle voudrait avoir un petit cadeau venant de la part de son ami le marchand, mais je doute qu’un bon de réduction sur son prochain achat chez « Carvey et Bobby » puisse lui plaire. Mais assez des agitations, j’étais bon prince, et il me fallait avancer un peu. Interrompant la discussion, en levant m’avançant l’index levé, je me plaçai ainsi entre les deux de la discussion.

« - En fait, il a rapporté quelque chose. Enfin, « On » te ramène quelque chose. »

Sans plus attendre, j’étais en train de farfouiller dans mes poches en cherchant ce que je voulais refourguer. Puis, dans un rire de victoire, je sortais brusquement, en levant la main en l’air, l’objet planqué. A première vue, cela paraissait pour un simple marteau. Oui, un marteau. On pourrait croire que cela paraissait être une blague, mais les yeux de Régalia se mirent à s’écarquiller, sans pour autant exprimer de l’exaspération ou de la colère, juste de la bête interrogation.

« - … Me dis pas que c’est-
- Le Marteau de forge de Guilomyr, un ancien artisan d’Armacity, et pas des moins connu si j’en crois le mal que j’ai eu à récupérer ce machin. Tu crois que j’allais revenir ici sans accomplir la mission de la dernière fois ?
- Oui, répondit-elle d’un ton sec sans hésitations. Pour le coup, je me sentais blessé. Mais je ne vois toujours pas le rapport entre Carvey et toi.
- J’allais y venir ! Fis-je en mettant mon bras autour du cou du marchand. Sans les talents et stratagème de ce cher jeune homme, ce « magnifique » marteau ne serait pas en ta possession, hé hé. »

Je terminai mon exposé en regardant avec un grand sourire mon « partenaire », mais qu’il devait sans doute interpréter plutôt comme un « acquiesce sinon t’es cuit ». Une fois ce petit incident dissous, je vis quelqu’un s’approcher pour me prendre des mains le fameux marteau et l’apporter au Collectionneur, avant que cette dernière ne commence à inspecter l’objet en question. Ce qui me faisait penser que je n’avais pas vraiment vérifié si c’était le bon. J’avais juste appris qu’un vol pour l’objet s’était effectué quelques temps après que j’ai débarqué à la ville, et me suis contenter de voler les voleurs, rien que ça. Il ne me restait plus qu’à prier pour que je ne me sois pas planté.

« - Bon… Ça passera pour cette fois. Maintenant, reste dans ton coin, les grandes personnes doivent parler.
- Gna Gna Gna, Ok, ok. »

Faisant signe de retrait, en balançant une main en l’air, je souhaitais une dernière fois bonne chance à mon collègue, alors que je rejoignais le garde du corps numéro un de Régalia, Estéban, Esté pour les intimes. Comme à son habitude, l’homme était grand, droit, et silencieux. Il se la jouait peut-être, mais bon, on irait pas le provoquer. C’est pourquoi après m’être adossé au même mur, je pris parole.

« - Quoi de neuf Esté ?
- …
- Toujours un plaisir de parler avec toi. »

« - Et donc tu vois, je me retrouvais alors face à plusieurs sangliers, y en avait partout !
- …
- Oui, je sais, pas possible ! Et pourtant, en utilisant les couloirs fins ainsi que mes barrières, j’ai réussi à filer.
- …
- Bonne question, et bien vois-tu, c’était simple. »

C’est ça que j’aimais avec Estéban, toujours prêt à m’écouter quand j’avais une bonne histoire à lui raconter. Bon après, les retours et réactions quant à mes propos étaient assez monotones et identiques, mais bon, je ne lui en voulais pas. Le pauvre, il bosse dans un musée, tu m’étonnes qu’il ne doive pas s’amuser tous les jours. Je veux dire, non seulement le gars est entouré de babioles qui le font beaucoup trop penser à la Casa dé Régalia (Nom Breveté), et en plus, il bossait de nuit, du coup il voyait quasiment personne de notre fuseau horaire. Le pauvre. Mais heureusement que je suis là pour l’aider à passer une journée agréable ! Mon objectif à chaque fois et de lui arracher un sourire, un rire, voire même un juron ! Tout est bon du moment que j’ai une réaction, parce que bon, je n’ose pas le dire devant lui, mais il est d’un ennui…

Cependant, alors que j’allais arriver au Climax de mon histoire, je fus interrompu par un des larbins qui me demanda de le suivre. N’étant pas de nature obéissante, je refusai en lui conseillant de ne pas revenir du tout voir Régalia, vu qu’il risquait de se faire démonter. Hélas, il ne semblait pas être d’humeur à plaisanter, et m’attrapa parle poignée pour le trainer. Non pas que je me prenais pour un mec balaise, mais je pensais tout de même pouvoir résister à la force d’un machin d’un mètre cinquante, mais c’est qu’ils avaient de la poigne ! Me tournant vers Estéban, lui gueulant de l’aider, je le vis… Sourire. L’enculay ! Il n’attendait que ça pour me voir dégouté d’échouer jusqu’à maintenant. J’étais tellement dégouté que je me laissai maintenant trainé, grognant en me demandant ce que voulait la patronne.

Quelques minutes plus tard, j’étais enfin arrivé derrière les coulisses, là où y avait tout le bordel accumulé par l’autre folle depuis… Je sais pas quand, mais en tout cas, bien longtemps (elle est méga vieeeeeeiiiiille). Toujours était-il que je fus enfin accompagné, m’étant levé à un moment, vers les deux autres qui semblaient avoir fini de parler. Demandant un résumé de la situation, je fus ainsi informé que j’allais devoir faire les casseurs, encore une fois, en m’arrangeant que seule la pièce en sa possession soit celle existante. Direction la Pandarie… Je voulais dire Pandaland. En soit, cela ne m’aurait pas dérangé, jamais été là-bas, ça aurait fait une nouvelle entrée dans mon journal. Le problème, c’est quand elle m’annonça que j’allais être sous les ordres du fermier de lapin.

« - Eeeeeeuh, j’ai pas bien entendu.
- Je disais, tu accompagneras Carvey ici présent pour cette mission.
- Ok, temps-mort ma grande, tu devrais savoir que je n’ai besoin de personne pour ce genre de mission.
- Oh ? Pourtant, il me semblait que tu n’as pu t’en sortir sans les « stratagèmes » de notre ami pour la dernière mission.
- Hummmmm… »

Vous l’aurez compris, je me suis fait avoir par ma propre embrouille. Si j’avouais maintenant, je mettais Carvey dans la merde (non pas que j’en avais quelque chose à foutre), mais aussi mon cul, car elle n’aime pas qu’on lui mente, surtout en demandant une « compensation » pour ce genre d’affront. Grognant dans ma barbe, les dents grinçantes, je me forçais à faire le sourire du « Oui Madame, Bien Madame, Va chier Madame » en répondant que j’allais faire en sorte de co-opérer. Faire en sorte signifiant bien évidemment que je n’allais pas faire dans l’effet de zèle. Nos accords mis en place, moi et Carvey furent raccompagnés à l’extérieur (comprenez par là : Jetés dehors), afin de pouvoir commencer l’opération « Panda-pas de vase ». Craquant mon cou, étirant mes muscles et massant mon postérieur endolori, je me tournai vers Carvey, avec un sourire de moqueur (donc, normal) aux lèvres.

« - Bon ! Au moins, on sait à quoi s’attendre pour la suite des évènements. Avant qu’on commence, j’aurais besoin de détails « tactique », on va dire. »

Je disais bien entre parenthèses, puisque je n’étais pas forcément pour de la planification, mais plutôt de l’improvisation. Agir sur mesure, en sorte. Cependant, le fait que j’ai un collègue avec moi allait devoir changer la donne, pour une raison assez basique.

« - J’aimerais savoir ce que tu sais faire à peu de choses près qui pourrait nous servir pour le taff. Qu’on se retrouve pas comme des cons dans la merde alors qu’on aurait un plan de repli. Pour ma part, j’ai surtout des capacités défensives, mais bon, je peux me démerder pour deux-trois trucs. Enfin, on y va comment ? Tu pars devant et je te retrouve là-bas une autre nuit, ou alors t’as un moyen de rusher sur place ? »

Spoiler:

Pour le coup, il fallait dire que je l’avais un peu mauvaise. Non pas que l’idée de travailler avec quelqu’un allait me déplaire, c’est déjà arrivé par le passé que j’ai à collaborer avec un autre sous-fi-je veux dire, mercenaire de Regalia, il fallait parfois y aller à plusieurs pour gérer les différents bordels qui puissent nous arriver à la gueule dans ce monde farfelu… Mais de manière générale, je pouvais déjà connaître un peu comment l’autre fonctionne. Je veux dire par là qu’étant donné qu’il faisait partie du même camp, j’aurais pu entendre à peu de choses prêt entendre parler de ses capacités, et donc, me préparer un peu plus à l’avance à comment on allait gérer le bordel. Mais pour le coup, trainer avec Bunny Boy me disait que ça n’allait pas faire long-feu si on y allait avec les méthodes habituelles…

Bref, passons. L’homme annonce ainsi qu’il était plutôt doué en infiltration et diversion, le genre à pouvoir rentrer n’importe où en se faisant passer pour un vendeur à la sauvette… Ce qui semblait être de toutes façons le cas vu le bordel qui se trimballait sur sa monture. Faudra d’ailleurs qu’il m’explique pour comment il puisse se balader tranquillos avec un machin pareil sans que le premier carnivore venu ne décide de s’en fort son repas. Moi ? Méh, je ne bouffe pas à Dreamland. On a beau me dire que ça ne change en rien notre corpulence dans la vie réelle, je préfère m’abstenir, on sait jamais sur quoi on pourrait tomber… Mais bref, je m’égare. Il pensa ainsi à faire en sorte de rentrer sur les lieux afin de pouvoir simuler marchander avant qu’on puisse casser les vases et filer à l’anglaise. Pourquoi pas, je ne suis pas contre perso. Là vint la question de comment se rendre sur place, et c’est au moment où il m’en parla qu’une idée me parvint à l’esprit.

« - Attends, je sais parfaitement ce qu’on peut faire. *Ahem* ESTEBAAAAAAAAAAAAAAN ! »

Alors que je me mis à gueuler comme un sagouin, en quelques secondes, le fameux Esteban apparu à côté de nous dans une téléportation dont il avait le secret. Toujours aussi silencieux et discret qu’il le puisse, il me demanda ainsi ce que j’avais besoin. Enfin une parole de sa part dans cette soirée ! Je lui en voulais encore de s’être foutu de ma gueule avant, mais je respirai un bon coup avant de lui annoncer la couleur.

« - J’aimerais que tu mattes dans ton carnet si y a quelqu’un proche de Pandaland et que tu nous téléporte là-bas. Ça peut se faire ? »

Attendant quelques secondes en m’observant, je soupirai avant de lui faire un « Por Favor » avec mon accent ultra sexy avant qu’il ne plonge enfin dans son bouquin. Une petite minute plus tard, il me regarda en acquiesçant de la tête, signe que c’était tout bon pour la suite. Acquiesçant à mon tour, je posai une main sur l’épaule de Carvey et le poussai légèrement contre la peluche qui lui servait de monture.

« - En voiture Simone, on décolle ! »

Et nous disparûmes ainsi du lieu, téléporté à notre prochaine destination.

La suite dans : Opération "Panda-pas-d'vase".