Une nuit qui restera dans les an(n)al(l)es [PV Smile ; Suga ; Adam Bierce]

Kazinopolis... Plus qu'une ville, une gigantesque métropole dans laquelle les rêves de richesse d'une grande partie de la population onirique se réalisaient. Une métropole dans laquelle se bousculaient des Rêveurs, des Voyageurs et même des Créatures des rêves, à une course effrénée qui faisait prendre tout son sens au dicton « Le temps, c'est de l'argent. »

Pourtant, devant un casino plutôt célèbre nommé le Giant Casino, une petite foule s'était amassée. Telle une véritable tornade, la foule restait mobile, laissant passer les rêveurs qui étaient bien plus intéressés par le casino que par l'homme au masque à gaz qui en constituait l'épicentre. Mais, tout comme la catastrophe naturelle, la foule attirait de nouvelles personnes, et des Voyageurs s'y trouvaient étrangement attirés.

Mais que pouvait bien foutre Sphinx au milieu de tous ces gens ? Il planifiait sa vengeance.

- Comme je viens de le dire, je cherche des volontaires pour une mission assez dangereuse mais très, très bien payée. J'en dirais plus que lorsque nous serions en plus petit comité. Pour l'instant, tout ce que vous avez besoin de savoir c'est que cette mission sera récompensé par plus d'Essence de Vie que vous n'en verrez jamais, même dans vos rêves les plus fous. Enfin, façon de parler.

L'homme masqué fit une pause, s'assurant d'avoir l'attention de l'intégralité de la foule, et reprit.

- Vous avez toutefois besoin de savoir trois choses, avant de vous proposer comme volontaire. La première est que nous allons probablement tuer des créatures des rêves, cette nuit, voire même plusieurs Voyageurs. Si pour des raisons morales ou autres, certains d'entre-vous seraient incapables de participer à ces actes, je vous prie de passer votre chemin. Le casino derrière-moi sera un bien meilleur cadre pour y poursuivre votre songe.

Une bonne partie des Voyageurs partirent, et ceux qui restèrent avaient, pour la plupart, pas l'allure d'un enfant de choeur.

- La seconde est que le risque est bien réel. Certains d'entre-vous vont certainement mourir cette nuit. J'en ferais peut-être même partie. Mais pour les survivants, la récompense sera toujours là. Un mot de passe sera personnellement donné, par mes soins, à chacun des participants. Il n'aura qu'à le donner à la caissière de la Dreamland Bank pour récupérer son dû. À savoir son propre poids en Essence de Vie.

Cette fois-ci, personne ne bougera hormis un type plutôt étrange, une sorte de punk à la crête disproportionné qui se fraya un chemin jusqu'à Sphinx et lui demanda, d'une voix éraillée:

- Bien, tu vas nous filer les mots de passe direct ou on va te crever. Comme ça, on récupérera nos poids en EV, sans risquer nos...

Le Sphinx venait d'attraper la gorge du punk, et déploya sa force afin de la lui écraser. Le reste de la phrase du Voyageur s'acheva dans un babil incompréhensible. Ainsi était mort Jimbo, N°3666 de la ligue M. Dire que Sphinx avait, un jour, occupé cette place. Quel ironie !

Tout cela s'était passé si vite que ni Jimbo, ni la plupart des Voyageurs présents dans l'assistance réalisa réellement ce qui venait de se passer.

- Je vous prie de m'excuser pour ce spectacle affligeant, mais je digère mal les menaces... et les imbéciles. Vous donner les mots de passe actuellement ne serviraient à rien puisque je contrat passé avec la Dreamland Bank ne sera pas valide tant que je n'aurais pas rencontré un certain agent de cet établissement, avec la liste des Voyageurs à rémunérer, leur poids ainsi que le mot de passe qui leur est associé.

Quelques Voyageurs -peut-être des amis de Jimbo- s'en allèrent discrètement, mais la plupart restèrent.

- Dernière chose, l'ennemi sera la Famiglia Addormentata.

Un murmure parcourut la foule, et ce fut cette fois-ci la moitié des Voyageurs qui fila sans demander son reste, regardant à droite et à gauche en espérant qu'aucun membre de la terrible et célèbre Famiglia ne l'ait aperçu avec ce fou dangereux. Personne ne s'opposait à cette famille, qui était l'une des plus importantes pègres locales. Il ne restait donc plus que les inconscients, les amoureux du frics, les bourrins sans peur et les espions envoyés par la Famiglia. Derrière son masque, le Sphinx esquissa un sourire satisfait, et sortit de l'une de ses poches un stylo et une feuille.

- Bien. Vous allez maintenant vous présenter un à un. Vous me donnerez votre nom, prénom ou surnom, votre place au sein du classement SMB et votre poids, ainsi que votre pouvoir. Je verrais ensuite si vous me convenez ou pas.

La foule se déchira pour former une espèce de file d'attente, dans laquelle les plus forts étaient premiers, et les plus faibles, derniers. Le Sphinx écouta avec attention le premier Voyageur se présenter.

[HDJ : L'idée du poids en EV m'est venu à cause du pouvoir de Suga ^^ Bref, j'espère que ça vous convient. À vous de voir si vous faites partie de la foule, et êtes intéressé par la mission, ou si vous êtes à l'autre bout de Kazinopolis en train de faire un truc qui n'a rien à voir. ^^]

Une autre journée de terminée, le boulot devenait tristement redondant et son père, le gérant de la boite l’avait convoqué aujourd’hui pour lui demander se qui n’allait pas.

Bien sûr il n’était pas question de passer pour un fou en lui expliquant que sa nouvelle vie au pays des merveilles l’intéressait presque plus que la monotonie de ce monde si répétitif, quoique l’idée lui aurait plu… Il se contenta donc de parler de petit problème mineur tel qu’une des douches qui ne fonctionnait plus, un cassier défoncer par un gros dur et quelques autres petites broutilles. N’étant pas dupe, le vieux compris évidemment que son fils lui mentait.

En toute franchise, Smile avait repris goût à une drogue qu’il n’avait pas expérimentée depuis si longtemps qu’il s’était lui-même surpris à remettre ses gants pour s’entrainer un peu avant que la place n’ouvre. La sensation qu’il avait redécouverte dans Dreamland était cependant dix fois pour ne pas dire mille fois plus excitant que n’importe quel combat sur le ring… Juste la semaine dernière il avait arraché à main nue le bras d’un adversaire, c’était plus qu’il n’aurait jamais osé pouvoir atteindre, mais ses nouvelles facultés y étaient pour quelque chose. Dans ce Nouveau Monde, il retrouvait cette confiance aveugle qu’il avait jadis eut sur le ring et personne ne lui enlèverait cela. Personne.

Se soir là, il embrassa ça copine et disparut dans la nuit, il avait pris ses espadrilles de course et ses écouteurs avant de se rendre à l’un des repaires secrets de son enfance. Il avait bien remarqué que sa vie amoureuse avait quelque peu changé depuis la découverte du monde des rêves, mais Alex n’était toujours pas résolu à en parler. De plus, une relation aussi solide et durable que la leur ne partirait pas en fumée comme cette petite maisonnette qu’il avait vue se faire réduire en cendre par un contrôleur de feu…

- Bordel…

Voilà que même ses pensées se retrouvaient envahi, il devait remédier à la situation, se changer les idées ou trouver une nouvelle motivation qui dans ce monde le tiendra à la limite d’une vie respectable. Était-il près ? Allait-il réellement recommencer ?

- Oui, j’ai plus le choix…

D’accord, il allait reprendre les armes et retourner sur le ring, demain il annoncerait la grande nouvelle, s’en était fini de cette vie d’entraineur, il recommencerait les entrainements, en plus cette nouvelle vie lui permettrait de doubler ses entrainements et d’ainsi rapidement retrouver une forme d’athlète, un vrai, pas juste un mec qui s’entraine pour bien paraitre.

Une fois sa course terminée, Alex arriva auprès d’un vieux repaire de vigies, sur le bord de la plage il ouvrit un placard fermer à clef et y trouva quelques articles bon marché qu’il avait autrefois cachés en cas de besoin. Il s’enroula donc dans une grosse couverture et se laissa border par le bruit des vagues avant de s’endormir pour de bon, avant de retourner vivre.

★

Dreamland. Enfin.

Apparu sur le sommet d’un bâtiment moderne, l’hybride sentit le vent caresser ses oreilles et d’un mouvement rendu trop habituel, il se leva de tout son long jusqu’à se retrouver sur la pointe de ses pattes. Le vent caressait chacun de ses poils et lui souhaitait la bienvenue dans cet univers si fantastique.

Ce lieu, il ne l’avait jamais visité encore, mais il en avait tant de fois entendu parler !

- KAZINOPOLIS !!!

Tel un gamin devant un magasin de sucrerie, l’homme chat bondit du haut du toit pour l’espace d’un instant se sentir plus vivant que jamais. Il s’élançait dans le vide tel un aigle et au dernier moment s’agrippa à l’une des banderoles colorées qu’il avait remarquées, il utilisa la force de ses nouvelles griffes pour en lacérer la chair et ainsi diminuer sa chute.

Un instant plus tard, il fit son atterrissage à la Iron-Man dans une petite ruelle. Il avait depuis peut appris à apprécier l’un des plus vieux dictons de se monde, les chats retombent toujours sur leurs pattes et ses coussinets aidait grandement la cause, ils amortissaient quasiment tout…

Heureux et de nouveau libre, Alex s’élança tout en restant discret, il adorait utiliser les coins d’ombres et les endroits plus inaccessibles pour la norme des rêveurs et voyageurs pour se mouvoir en toute discrétion.

Cela faisait plusieurs nuits qu’il espérait trouver cet endroit, il avait rencontré un voyageur avec un objet magique et en était sortie très intriguée, ces objets ne semblaient pas des plus courent et procédait tous des capacités sortantes de l’entendement. Il s’était donc dit qu’il trouverait peut-être un petit truc pour l’aider dans sa quête de puissance. Il ne voulait rien savoir des armes et, etc. Non, il voulait un objet utile comme celui de cet individu, le mec avait des lunettes qui lui permettaient de reconnaître, trouver et analyser les voyageurs ! Se qui non seulement était très pratique, mais ça changerait sa vie ici, tout simplement !

Puis, sans s’en rendre compte il arriva dans le coin exact ou Sphinx débuta son petit discourt, intriguer il l’écouta toujours dissimuler et décida que ce défit était tout à fait pour lui, bien qu’un peu bourrin et sans scrupule quant à la mort des autres, se mec était un bon orateur il fallait lui accorder. La petite exécution le laissa par contre perplexe… Un voyageur en tuant un autre se n’était pas nouveau, mais s’était cruel. Priver une personne de cet endroit s’était comme se couper les bras et les jambes volontairement dans le monde réel. Quand on goute à Dreamland, on n’oublie pas de si tôt.

Décider à faire fuir les plus faibles par souci de leur propre vie, le félin escalada la façade du bâtiment et sauta gracieusement avant d’atterrir une fois de plus en pleins milieux de la foule. Sur le coup, vue que l’homme au masque venait de terminer son discours et que la foule venait à peine de se mettre en marche, il fit une certaine impression à ceux qui l’entourait. Il vit bien que personne ne le connaissait, mais quelques murmures pourtant très faibles parvinrent à ses nouvelles oreilles bionicle. L’homme chat, celui que personne n’avait réellement vu était là devant tout se monde.

- Hey, il semblerait qu’une petite fête est sur le point de commencer ! J’en suis !

Machinalement et non bien impressionner devant les prouesses de l’homme chat, le mec au masque répétât les questions afin de prendre son inscription au sérieux, son poids et, etc.

- Je suis Smile, je n’ai aucune idée de mon classement et mon poids ne t’intéresse pas, je suis ici, car je cherche un objet magique et non de l’essence de vie. Pour la suite, j’ai de quoi qui devrait t’intéresser, mais sache que je ne tue aucun voyageur, chacun a droit de revenir m’affronter une fois que je les ai écrasés.

Se tournant vers la foule comme un prêtre prêt à servir le vin de minuit, il fit mine de s’étouffer pour réchauffer sa voix. Un murmure moqueur parvint de la foule et un imbécile se risqua même à lui demander s’il avait une boule de poil dans la gorge.

Un regard, une bouffée d’air et un cri bestial des plus intense sortis de sa bouche, un rugissement semblable à celui d’un lion en pire. Voilà se qu’était le mélange entre l’homme et la bête, un crie guttural et macabre qui d’un simple coup, paralysa la moitié de la foule, tous dans la ligue baby ou de nouveau voyageuse, ceux si se retrouvèrent écrasé sous la force de cet homme aux oreilles de chat.

- Ceux qui ne se sont pas pissés dessus sont libres de venir m’affronter s’ils le veulent.

Rien. Mais il devinait un sourire se former sous se masque, voilà que Smile entrait dans la cour des grands.

★

Technique utilisé:

- Je suis Smile, je n’ai aucune idée de mon classement et mon poids ne t’intéresse pas, je suis ici, car je cherche un objet magique et non de l’essence de vie. Pour la suite, j’ai de quoi qui devrait t’intéresser, mais sache que je ne tue aucun voyageur, chacun a droit de revenir m’affronter une fois que je les ai écrasés.

Le nouveau venu ponctua sa tirade d'un rugissement félin, ayant fait l'effort de se tourner vers la foule afin de ne pas incommoder le Sphinx, que les manières du Voyageur agaçait. L'homme masqué n'aimait pas les types qui se prenaient trop au sérieux, les types arrogants, même lorsque ceux-ci étaient du niveau d'Ares. Pourtant, il ne pouvait pas se permettre de cracher sur la moindre aide offerte, et cet abruti de poseur n'avait pas du tout l'air d'un espion de la Famiglia.

- Du moment que tu peux t'occuper des créatures des rêves, cela me va. Quel est ton pouvoir ? Parce que t'auras beau t'arracher les cordes vocales, mon gars, ça ne fera pas sourciller les types que nous seront amenés à combattre.

Le Sphinx écouta attentivement la réponse du dénommé Smile, écrivit quelques mots sur sa feuille d'une écriture vive et rapide, et fit signe au suivant d'approcher. Il s'agissait d'un jeune homme plutôt atypique, avec sa chevelure bleutée ponctuée d'une mèche d'un jaune doré. Il n'avait pas l'air d'être bien solide, et semblait perdu au milieu de cette foule de vétérans, qui avaient autant de cicatrices que de délits à leur actif.

- Euh bonsoir... Moi c'est Suga, je viens à peine d'arriver à Dreamland et je ne sais pas si je suis dans un classement et pour mon poids et bien c'est marrant parce que je viens de réaliser que j'avais le pouvoir de la balance, je peux être très, très lourd, littéralement parlant. Voilà...

Il semblait plutôt hésitant, pas bien assuré. Pas du tout le genre de personne que recherchait le Sphinx, ou pour laquelle se ferait passer un espion de la Famiglia. S'il ne pouvait être certain de l'efficacité de ses pouvoirs, le Sphinx pouvait être sûr que ce jeune garçon dégingandé n'avait aucun lien avec ses ennemis.

- Le pouvoir de la balance... Intéressant. Je demanderais à l'employée de banque de te peser avant de te donner ta récompense.Suivant !

Sans lui accorder davantage d'attention, Sphinx lui fit signe d'aller rejoindre Smile et les autres « élus ». Il n'y en avait que deux autres, et ils n'étaient pas vraiment connus. Un observateur attentif aurait rapidement remarqué que le Voyageur masqué triait la foule sur le volet, ne prenant que des individus peu connus mais avec des pouvoirs intéressants. Des types qui ne pouvaient pas faire partie de la Famiglia, du fait de leur faible notoriété. En effet, cette organisation ne recrutait pas n'importe qui.

La foule fut rapidement triée, et les Voyageur qui n'avaient pas été élus regardaient les autres, un air de mépris peint sur le visage.  Seulement une dizaine de Voyageurs avait été sélectionnée, soit la moitié de la foule initiale. Le Sphinx passa dans les rangs, distribuant à chacun un morceau de papier sur lequel était écrit un mot de passe. Sur celui de Suga, il y avait écrit : « Petite pomme pourpre passe sans peur ».

Chaque Voyageur avait promptement dissimulé son papier sur lui, non sans jeter quelques regards peu amène autour d'eux. Certains épiaient les autres, tentant de lire un autre mot de passe dans l'espoir de doubler leur récompense. D'autres, au contraire, regardaient autour d'eux afin de déterminer qui étaient les potentiels voleurs, et donc les menaces futures. Le seul qui n'avait reçu aucun morceau de papier était Smile, mais le Sphinx lui avait soufflé quelques mots à l'oreille, à la place. Quelques-uns des Voyageurs élus -les mêmes qui voulaient voler le mot de passe des autres, étrangement- auraient donné cher pour savoir ce que lui avait dit l'homme au masque à gaz.

Mais vous, lecteurs, êtes privilégiés et allez avoir le droit de satisfaire votre digne curiosité. Voilà, à peu de choses près, ce que murmura Sphinx à l'adresse de Smile.

- Là où nous allons, il y aura des objets magiques. Mais ce sera à toi de te débrouiller pour récupérer celui qui t'intéressera le plus, sans mettre en péril la mission. Si tu ne t'en sens pas capable, autant partir dès maintenant.

Une fois que tout le monde eut rangé son papier, le Sphinx se mit à marcher, suivi du reste du groupe. Il n'avait dit à personne sa destination, et cela obligeait les membres du groupe à suivre son allure, sans tenter des initiatives qui auraient pu compromettre la réussite de la mission que Sphinx gardait encore secrète. Le morpheur et ses sbires étaient invisibles au milieu de la foule de Rêveurs et de Voyageurs qui affluaient des quatre coins de Kazinopolis, et ils peinaient à ne pas se perdre dans l'immensité de cette mer humaine, née des courants créés par les milliers d'êtres qui suivaient l'adage « le temps, c'est de l'argent ».

Lorsque le Sphinx considéra qu'ils étaient assez proches de leur destination finale, et qu'ils avait semé leurs poursuivants -espions et Voyageur déçus de ne pas avoir été choisi, il fit s'arrêter le groupe et prit la parole.

- La mission de ce soir est simple à dire, mais difficile à réaliser : il s'agit de détruire l'un des entrepôts possédés par la Famiglia Addormentata.

Personne ne sembla réellement effrayé par l'annonce que venait de faire Sphinx. La plupart se doutait qu'il s'agissait d'une connerie de ce genre. Après tout, le Voyageur masqué n'avait-il pas dit -à demi-mot- qu'il comptait s'attaquer à la Famiglia ?

- Le problème est que, d'après mes sources, la plupart des objets présents dans l'entrepôt sont protégés par une sorte de champs de force. Il serait inutile de détruire l'entrepôt en épargnant son contenu, aussi la mission consiste à tuer le membre de la Famiglia qui génère ces champs de force, tous les gardes que nous rencontreront afin d'éviter qu'ils ne donnent l'alarme et que nous ne nous retrouvions avec toute la Famiglia sur le dos. Une fois ceci fait, nous détruirons les biens matériels.

Maintenant que les choses étaient mises au clair, le groupe pouvait reprendre sa route. Le Sphinx n'avait pas donné ses raisons quant à la nécessité de détruire cet entrepôt, et il trouvait cela parfaitement normal. Il payait suffisamment ses alliés temporaires pour qu'ils s'abstiennent de poser des questions. Enfin, « payait »... Tout cela n'était qu'une vaste arnaque, mais seul l'homme masqué le savait.

Ils arrivèrent bientôt en vue de l'entrepôt en question. Il s'agissait d'un immense bâtiment gris, dont la couleur et l'aspect uniforme contrastaient avec le casino qui se trouvait juste en face : « La Fiesta de l'Arizona ». Si ce casino, connu pour tremper dans des affaires louches, et cet entrepôt n'étaient pas loin l'un de l'autre, ce n'était pas par pure coïncidence. Si Athia avait connaissance du contenu de ce bâtiment grisâtre, nul doute qu'il disparaîtrait de la surface de Dreamland en un instant.

Mais les membres de la Famiglia aimaient les paris risqués. Tout ou rien, comme au Poker. Si Athia découvrait l'entrepôt, elle découvrait le casino. Et vice-versa. Sauf que, puisque le casino était protégé par des familles et des pègres autrement plus puissantes que la Famiglia Addormentata, l'entrepôt l'était également, indirectement.

Du moins, protégé d'Athia et de la justice. Mais pas protégé d'un groupe de Voyageurs, mené par un certain Sphinx, qui ignoraient tout du concept même de « comptes à rendre » et n'avaient pas besoin de preuves solides pour faire disparaître un bâtiment de la surface de Dreamland.

Tous purent rapidement voir l'entrepôt de près. Il semblait désaffecté, abandonné, et aucun garde ne patrouillait autour. Mais si les informateurs de Sphinx ne lui avaient pas menti, le plus dur ne serait pas de s'introduire dans l'entrepôt. Mais d'en sortir...

- Quelqu'un pourrait nous ouvrir un passage dans ce mur fait de tôles, sans réveiller les morts ? J'suis allergique aux portes.

En parlant de morts, le Sphinx ne croyait pas si bien dire. Car derrière le mur qu'ils s'apprêtait à franchir, des espèces de goules attendaient la venue d'éventuels voleurs, comme d'indicibles chiens de garde. Et s'ils parvenaient à triompher d'eux, qui sait quelles autres horreurs les attendaient, tapies dans l'obscurité complète de l'entrepôt...

★★★

Après tout ce chemin parcouru au milieu des personnages grossiers qui constituait ce monde d’argent et de chance, Smile put enfin se sentir utile ! Lui qui avait déjà les griffes qui le démangeaient depuis un bon moment étala un large sourire devant la demande de Sphinx. Il écarta Jack doucement fin de se dissocier du groupe, Jack était l’un des voyageurs choisit avec qui il avait pu discuter un peu avant d’arriver à l’entrepôt, de plus sa phobie était  intéressante, il avait peur des choses collantes, donc ce voyageur arrivait à se recouvrir de matière adhésive et coller a peu prés n'importe quoi. Pouvant aller de quasi liquide à une solidité relative, il pouvait modeler la glue qui émane de son corps comme bon lui semble et ainsi créé une défense non négligeable face à des adversaires nombreux.

Nonchalant, il regarda au alentour et décida qu’il devrait faire les choses à main nue. Facile vu qu’il procédait des griffes super acérer et tranchantes. Il s’approchât donc de la structure puis se déplaça un peu sur le côté. Dans la ruelle la nouvelle porte n’attirerait pas autant l’attention que s’il l’avait faite devant la grande rue ou plusieurs passants auraient pu venir nuire à leur plan.

Sphinx semblait être un meneur d’hommes, mais l’odeur qui émanait de lui ne trahissait pas. Il semblait inquiet un peu sur ses gardes ou stresser, Smile n’était pas tout à fait sur, mais il avait souvent senti cette odeur caractéristique qui en général n’était pas des plus propice au bonheur. Dans tous les cas, le danger ne l’inquiétait pas, il s’en sortirait même s’il devait peut-être y laisser une vie… De plus, un sentiment fort lui indiquait qu’il rêverait surement un jour se mec au visage masquer, une sorte d’aura de puissance si l’on veut. Un peu à la manière de Suga, les deux dégageaient une certaine force malgré le peu qu’il avait pu voir, enfin… Bien plus que Jack ou les autres.

D’un bon coup de patte, Smile perça quatre lignes droites et recommença jusqu’à découper une réelle porte dans la tôle. Elle n’était pas des plus épaisse et s’était tant mieux, il n’aurait pas aimé se retrouver important devant tout se petit monde.

Mais aussitôt eut-il terminé d’ouvrir un passage qu’une main noire et presque gluante l’attrapa par le collet pour le tirer à l’intérieur, les goules étaient affamer et s’était jeté sur lui avec l’idée de le dévorer vivant. Voilà que les festivités commençaient ! Qui le suivrait ? Il n’en avait aucune idée, mais ses créatures là n’était pas très puissantes, elle était simplement… très, très nombreuse !

Un coup de griffe par si, un coup de poing ou de pied par là, Smile réussit rapidement à créé un petit cercle d’environ deux mètres autour de lui, ses notions en Wing-Chung lui revirent à l’esprit et il se mit presque à rire aux beaux milieux de ses affreux monstres, si seulement un jour dans sa vie il s’était imaginer devoir utiliser cet art-là dans un réel combat, il n’y aurait jamais crue, mais complètement axé sur la défense et la repousse ennemi, c’était tout bonnement la meilleure idée pour la situation ! Négligeant la force de ses frappes au profil de sa vitesse d’exécutions, il terrassa rapidement une dizaine de ses monstres et pue enfin retrouver un petit groupe de trois voyageurs, tous dos à dos il s’était rassembler pour ne pas se faire isoler par les monstres.

Rapidement, il bondit en l’air pour atterrir sur la tête d’un des monstres et lui lacérer la tête de ses griffes, ensuite il l’utilisa comme tremplin et s’écrasa en donnant un coup de pied marteaux pour en réduire un deuxième au silence et enfin il envoya un coup de pied rotatif pour balayer les jambes d’un troisième avant de l’étriper d’un coup de griffe net et précis.

- Hé les gars ! vous m’avez manqué, vous savez, ceux-là sont moches !

Le petit groupe constituer de Jack, Suga et d’un autre encore inconnu devait bien être content de voir arriver le gros bourrin du groupe, mais le nombre d’ennemis lui ne cessait d’augmenter, ils n’avaient donc pas une seconde à perdre et devait continuer de se défendre sinon la marrée sombre les avaleraient vivant !

★★★

- Hé les gars ! vous m’avez manqué, vous savez, ceux-là sont moches !

Le Sphinx avait pu constater la véracité des paroles du morpheur par lui-même. Ils étaient tous entrés à la suite de Smile et s'était retrouvé face à une véritable armée des morts. Un véritable piège à cons. Une goule fonça droit dans le mur, touché par l'une des attaques du Sphinx. L'homme au masque à gaz sauta en plein milieu du gros groupe de goules, et leur porta un coup de pied rotatif, manquant toutefois de perdre l'équilibre à la fin car c'était sa première fois.

Le coup eut l'effet désiré. La force du Sphinx était telle que toutes les goules touchées furent projetés à une vitesse phénoménale contre les murs du hangar, certaines traversant même la tôle. Pas très efficace, niveau discrétion mais cela avait permis au Sphinx d'économiser son pouvoir en n'en utilisant qu'une dose pour autant d'ennemis. Certains avaient d'ailleurs perdu la tête dans l'échange, les tendons atrophiés n'étant plus aussi efficaces que lorsque leurs possesseurs étaient vivants.

Non loin de là, des zombies englués par le pouvoir de Jack tenait compagnie à d'autres créatures, victimes des lancers de cartes d'un autre Voyageur. Individuellement, chaque Voyageur du groupe semblait vraiment efficace. Il ne restait plus qu'à voir ce que ça donnerait contre un ennemi réel.

Le but n'étant pas de terrasser tous les morts-vivants, mais de s'approcher des étagères pour foutre le bordel, le Sphinx commença à creuser une autoroute dans les rangs des créatures putréfiées. Il voulut en attraper une, mais sa main fut stoppée net par un putain de champ de force.

Pendant ce temps, les morts-vivants s'approchaient de lui, d'une marche lente mais terrifiante. Certains avaient la gueule en sang, d'autres n'en avaient plus du tout, laissant leurs chicots pendre pitoyablement. Une vision d'effroi, qui aurait terrifié le jeune homme dans le monde réel. Pas à Dreamland. Les morts-vivants se mirent bientôt à voler, projetés contre l'étagère. Ils se fracassèrent contre le champ de force.

Le deuxième test n'était pas plus concluant, l'accès à l'étagère était interdit à tous. Quelqu'un était à l'origine de ces champs de force et le Sphinx devait le trouver, puis le tuer. Mais ce ne serait pas facile, peut-être qu'il lui faudrait attendre plus de temps et plus de Voyageurs ?

- Le comité d'accueil te plaît, Sphinx ? À la direction, ils craignaient qu'il ne soit pas assez chaleureux, aussi ils m'ont envoyé.

Le type qui venait de s'exprimer était facilement reconnaissable à son masque de lion. Golde Lion. Un homme aux pouvoirs aussi mystérieux que l'était son apparence.Très influent au sein de la Famille, et donc auprès de tous les groupes influents de la Famille, comme la célèbre Famiglia Addormentata par exemple. C'était certainement cette dernière qui l'avait envoyé sur les traces du morpheur.

Pas facile de voir ses émotions, derrière ce masque, mais Golde Lion paraissait confiant. Le Sphinx, lui, ne l'était pas et était bien loin de l'être. Aussi, avant que le manque d'assurance ne lui fasse perdre tous ses moyens, il bondit vers l'autre masqué tout en tentant de lui décocher un coup. L'homme au masque de lion parvint à esquiver d'un bond, touchant le Sphinx avec un objet assez étrange. S'étant rapproché du groupe des autres Voyageurs, il toucha Jack avec son objet, d'un geste si rapide que ce dernier n'eut pas le temps d'esquiver.

- J'espère que vous parviendrez à me divertir. Et que vous appréciez le changement.

Il fit de même avec Smile et l'invocateur de cartes mais commit une grave erreur : il tournait le dos à Sphinx, qui se rapprochait dangereusement, armant son poing qu'il fracassa contre le dos de Golde Lion. Cependant, ce n'eut pas l'effet escompté. Au lieu d'envoyer voler dans les airs Golde, le Sphinx ne lui avait quasiment causé aucun dommage. De plus, son poing était à présent collé à son dos par une épaisse glue blanchâtre dont il ne parvenait pas à se défaire. Il avait beau tirer de toutes ses forces, rien à faire.

Il fallait pas être Einstein pour comprendre : ce salaud avait interverti leurs pouvoirs. Ce qui signifiait que...

- Jack, fracasse lui la tronche !

Le Voyageur fonça sur Golde Lion et tenta de lui envoyer un coup de pied, mais le coup l'ébranla à peine. Golde Lion claqua des doigts et l'un de ses sbires émergea de l'ombre, envoyant bouler Jack. Deux autres sbires tentèrent d'arracher le Sphinx au dos de leur maître, sans succès. Golde Lion se contenta de rire devant l'incapacité de ses hommes à lui arracher Sphinx.

- Laissez tomber et allez vous occuper des autres Voyageurs. Ce cher Sphinx ne peut plus rien faire, sans son pouvoir.

Tandis que Golde Lion s'éloignait pour profiter du spectacle, l'homme masqué qui était collé à son dos réfléchissait. Il se mit à hurler en direction de ses hommes.

- Bordel, Jack ! T'es vraiment un putain d'autiste ! Avec mon pouvoir, n'importe quel débile aurait pu le défoncer, mais toi t'es carrément au-dessus ! Putain, ton père a dû te couper à la pisse, c'est pas possible ! Ou alors, tes parents sont frères et sœurs ce qui expliquerait ta tête de consanguin!

Le Sphinx s'était souvenu qu'à ses débuts, il ne pouvait déployer sa force que lorsqu'il se mettait en colère. C'est pourquoi il tentait de mettre en rogne Jack, et cela avait marché. Poussant un hurlement de fureur, le Voyageur se précipita vers le Sphinx. Il arma son poing, et voulut transpercer l'homme au masque à gaz avec, mais ce dernier parvint à se déplacer légèrement sur le côté, au dernier moment, et c'est Golde Lion qui prit le coup.

L'homme immense au masque de lion partit dans les airs et en lâcha l'objet magique de saisissement. Le Sphinx essaya de l'attraper au vol, mais la glue agit sur lui comme un élastique et il suivit le mouvement de son frère siamois. Pendant ce temps, Jack fonçait à leur rencontre, décidé à tuer le Sphinx.

C'était vraiment la merde, d'autant plus que chacun des sbires était un Voyageur, qui maîtrisait son pouvoir.

[HDJ : Je ne parle pas de toi, Adam, car je ne sais pas si tu vas arriver en même temps que Golde Lion, ou plus tard. Voilà ! Et si vous estimez que j'ai mal joué ce PnJ, bah je modifierais ^^]

Alors que Jack le fou furieux partait en direction de sa nouvelle cible, Gold Lion lui étalait un sourire d’excitation sous son masque doré, malheureusement pour les voyageurs encore aux prises contre les quelques goules présentes, personne n’eut conscience de se geste.

De son côté Smile n’eut pas le temps de comprendre qu’il venait de se faire toucher par la canne du mafieux, par contre ça ne lui pris pas plus d’une seconde pour se rendre compte de la différence, habituer à toujours avoir eu un certain avantage en terme de capacité physique, il se retrouvait désormais désarmer et plus faible qu’à l’habitude. Comparer à son voisin qui lui venait d’hériter d’une queue, des crocs et des oreilles de chat, il s’en tirait plutôt bien, car paniquer, il tentât une fuite vers la sortie tout en criant et en courant partout.

Dans tout se remue-méninge, Suga qui avait un pouvoir sur son propre poids bondit au bon moment pour éviter le coup d’une goule affamé qui se fit trancher en deux par dieu seul sais quoi. Au même moment, le voyageur disparut dans un nuage de fumée.

- Putain, il vient de se réveiller ! Et pourquoi j’ai perdu mon pouvoir ?!

Fou de rage, Smile évita une goule puis une autre, au moins sa forme physique et ses compétences en art martial du monde réel étaient toujours présentes, il ne restait plus qu’à comprendre et récupérer son pouvoir.

Dans le mouvement qui propulsa le Big boss vers le mur le plus éloigner, celui si se défit rapidement des deux simples boutons qui retenait son blouson tout en pratiquant une culbute acrobatique parfaite qui lui permis d’atterrir doucement sur ses pieds. Ses semelles de cuir véritable glissèrent sur un bon mètre et puis le colosse se releva enfin totalement pour faire face à la petite foule de toute sa grandeur.

Un regard, un claquement de doigts. Voilà qu’un valet mécaniser se présentât avec un nouveau veston tout neuf et aida l’imposant lion à se vêtir. Quant à Sphinx, toute la colle amortit son arrivée un peu plus loin.

- Voyer vous, je n’allait pas venir les mains vide, je déteste me salir et déjà la perte de se blouson en peau de vison céleste me désole au plus haut point.

Un autre claquement de doigts et puis une dizaine d’autres robots se présentèrent, si on faisait rapidement le calculer il y avait un engin pour chaque voyageur présent dans la sale et deux de plus qui trainait un gigantesque trône d’or pour que le puissant et imposant Gold puisse s’y asseoir. Ce qu’il fit d’un geste à la fois élégant et effrayant. Sa pause aux doigts entrelacer désignait un vrai amateur de spectacle en folie qui devant tout ce jeu d’échec géant venait de s’asseoir pour ainsi contrôler la partie.

- Je vous présente mes gardes du corps, tout fait d’or pur ils sont à la fois des créatures des songes et une matière première. MAIS ! l’or est liquide me direz vous ! et bien vous avez raison ! Mais ceux si sont créé pour me servir ! Voyer par vous-même.

La chose qu’il s’était bien gardé de dire s’était qu’ils avaient tous en plus une capacité spéciale hériter du même bâton qui venait de causer la zizanie au sain de l’organisation, chaque entité d’or avait reçu le pouvoir d’un voyageur et s’était là la carte maitresse du dirigeant des lieux. Lui il n’espérait qu’une chose, voir Sphinx sombrer dans la folie et ensuite il pourrait retourner au casino secret ou se déroulait la soirée spéciale, voyer vous la sale même ou était encore Adam il y a peu se trouvait exactement sous les pieds des voyageurs recruter par le papillon de nuit, mais ça non plus se n’était pas un hasard, Lion avait tout prévue !

Alors que la garde royale se plaçait tout autour de leur chef le rendant par la même occasion invulnérable pour le moment, l’un d’eux bondit dans la mêler avec le bâton utiliser un peu plus tôt, il comptait bien échanger encore quelques personnes et ainsi les dénudé d’espoir.

Dans les robots on comptait deux simplement doté d’une capacité à se rendre solide et liquide, mais avec toute cette matière il y avait de quoi avoir peur, ensuite un autre était capable de faire pousser une infinité de pointes d’or sur son corps, un autre avait la capacité de se transformer en éléphant toujours doré et puis quatre autres avait la faculté de changer des membres de leurs corps en arme telle que des épées fusils et ainsi de suite. Sans parlé de la garde personnelle de Lion.

Les choses se corsaient et tout n’allait pas pour le mieux, Smile toujours aux dépourvues venait de mettre l’une des dernières goules au tapis quand il remarqua que Jack fonçait tête baisser sur son compagnon, voulant bien y faire quelque chose il bondit comme à son habitude, mais une sentinelle lui barra la route. Des comme celle si il n’y en avait que trois et les deux autres soutenait le trône du roi, doté d’un pouvoir de répulsion ou d’attraction liée à la gravité elle était les préférer du monarque qui les collectionnait.


- Quatre-vingt-huit ?

- Oui maitre.

- Apporte-moi un martini veux tu ? Comme je les aime, avec brisure d’or et une olive sylvestre !

- Tout de suite maitre.

- Alors Sphinx ! Comment trouves-tu mon petit jeu ? Intéressant non ? Sans cette canne tu resteras toujours collant, mais que veux-tu, on ne peut pas toujours écraser des insectes en espérant garder les mains propres ! Regarde ta seule chance de sortie s’échapper ma canne à la main ! Un de mes préférés, il a un pouvoir tout spécial que j’ai apporté juste pour vaincre ton propre pouvoir.

Et au même moment, le robot à la canne s’enflamma de flamme jaunâtre représentative d’un pouvoir lié au royaume du feu, il était bien sûr l’acquisition la plus précieuse de Gold Lion, mais on lui avait donné l’ordre de bloquer l’avancer des voyageurs et il ne faisait jamais les choses à moitié ! Jamais.

HRP:

Bon gré, mal gré, notre pauvre Sphinx se retrouva jeté au sol comme une vulgaire serpillière quand Gold se débarrassa de son manteau et du Voyageur qui le gênait. Une nouvelle humiliation de plus, après la perte de son pouvoir. Mais le Voyageur masqué n'avait pas le temps d'y penser : il devait récupérer son pouvoir. Tandis que Gold Lion se la pétait avec son blouson dernier cri et ses serviteurs bling bling, le Sphinx tentait de se décoller du sol, sans succès.

L'artefact magique brillait faiblement, à quelques mètres seulement de lui, et il ne pouvait rien faire. Comme si ça ne suffisait pas, des goules affamées s'approchaient de lui avec une démarche horrifiante. Ces créatures, qu'il avait méprisé alors qu'il était en possession de son pouvoir, représentaient un danger. Dont il ne pourrait se défendre, englué comme il l'était.

Mais la situation n'était pas assez désespérée. Après tout, il pouvait encore se libérer de la colle, récupérer l'objet magique, l'utiliser sur Jack puis sur lui-même et, ainsi, récupérer son pouvoir. C'est pourquoi l'un des serviteurs dorés de Gold Lion écrasa allègrement la main du Sphinx, ramassa le sceptre et s'éloigna vers son maître. Et tout ça, sous le regard de l'homme au masque plaqué or, qui devait se réjouir de voir Sphinx dans un état aussi méprisable.

Sans son pouvoir, l'homme au masque à gaz n'était rien. Telle était l'image que donnait Sphinx. On pouvait le croire démoralisé, désespéré, au bord des larmes ou même angoissé. Pourtant, même derrière son masque, il était d'une impassibilité inhumaine. Il ne pouvait pas perdre, c'était inconcevable. Ni même abandonner. Et laisser libre court à sa rage ne servait à rien, dans cette situation-là.

L'homme qui se cachait derrière le nom du Sphinx n'était pas un génie. Pourtant, il réalisa l'exploit de réfléchir à plein régime alors qu'il était plaqué sur le sol, sans défense, sur le point de se faire dévorer par une horde de créature mortes-vivantes. Lui qui était un morpheur, ne s'était jamais demandé comment les contrôleurs s'y prenaient pour maîtriser leur pouvoir. Maintenant qu'il faisait partie de cette classe de Voyageurs, il n'avait plus que quelques dizaines de secondes pour trouver la réponse à cette question.

Il réussit. Mettez ça sur le compte de l'imminence de sa mort, de son statut de Voyageur expérimenté ou encore de son intelligence. Il comprit qu'il devait se servir de son esprit, et tenta d'imaginer que toute la colle avait disparu. Cela fonctionna. Ce que son esprit avait fait de manière intuitive, il était capable de le reproduire de sa propre volonté. Il se mit rapidement sur ses jambes.

Se concentrant ensuite sur l'aspect de son propre corps, il se rendit compte qu'il était capable de devenir liquide... Il utilisa cette capacité alors que les zombies achevaient leur course en lui tombant dessus, babines retroussées et mâchoires décharnées claquant à quelques centimètres de son nez. Résultat, les pauvres goules étaient engluées comme des mouches dans de la gelée.

De plus, le Sphinx réussit à se grandir, créant de plus en plus de colle pour se doter d'une silhouette plus grande, plus imposante. Jack, qui était encore en colère, le contemplait avec de grands yeux, bouche bée : il n'était jamais parvenu à une telle puissance, alors que c'était son propre pouvoir. Sauf qu'à Dreamland, ce n'est pas le pouvoir qui est le plus important. Ce sont la volonté, l'expérience, la combativité mais également l'imagination du Voyageur.

On pourrait, par exemple, comparer un Voyageur à un moteur, et son pouvoir à de l'essence. Même si on change d'essence, le moteur reste le même. Et si des essences de piètre qualité ne permettraient pas à ce moteur d'être exploité correctement ( invocateur de canards en plastique et j'en passe), certaines essences le pourraient. Donc, si le Voyageur (ou moteur) est déjà bien puissant, changer d'essence, tant que le pouvoir reste exploitable, ne va pas le rendre impuissant. Enfin, ceci n'est qu'une des théories fumeuses qui pourrait expliquer que le Sphinx maîtrise mieux ce pouvoir que son véritable détenteur. Revenons à nos moutons dorés.

Les robots s'étaient décidés à passer à l'attaque, et se ruaient en direction de l'ancien morpheur. Cependant, que ce soit les épées, les fusils, les pointes d'or ou même les défenses d'un éléphant doré, rien ne semblait être capable de traverser la nouvelle enveloppe corporelle du Sphinx. Pourtant, le masqué n'en était pas moins vulnérable : quand il serait à court d'énergie et reprendrait une forme normale, toutes les balles et les objets englués dans son corps causeraient sa mort.

Sauf s'il s'en débarrassait avant. Sphinx conserva sa forme semi-liquide, semi-solide, mais annula l'effet de la glue afin que tous les objets soient rattrapés par la pesanteur. Il lui suffit ensuite de sauter, pour laisser derrière-lui tous les corps étrangers. Aussi simple que bonjour. De plus, sous cette forme, il était incapable de toucher physiquement les gens. Il les traversait simplement. Bien sûr, il pouvait les étouffer en les engluant... Mais on ne pouvait pas faire mourir un robot d'asphyxie. Quant à Jack... Après avoir foncé tête baissée dans son allié, sans succès, il s'était fait une raison et semblait avoir reporté son attention sur les goules, attendant que Sphinx redevienne plus tangible.

Le seul défaut qu'avait cette armure formidable, c'est qu'elle était hautement inflammable. Mais la Famiglia ne comptait pas de contrôleurs du feu parmi eux, n'est-ce pas?

- - Alors Sphinx ! Comment trouves-tu mon petit jeu ? Intéressant non ? Sans cette canne tu resteras toujours collant, mais que veux-tu, on ne peut pas toujours écraser des insectes en espérant garder les mains propres ! Regarde ta seule chance de sortie s’échapper ma canne à la main ! Un de mes préférés, il a un pouvoir tout spécial que j’ai apporté juste pour vaincre ton propre pouvoir.

Prouvant la véracité des paroles de son maître, le robot qui tenait la canne s'enflamma. L'effet fut direct : le Sphinx redevint normal, faisant disparaître la moindre trace de glu de son corps. Il voulait pas finir cramé. Mais comment se rapprocher du robot à la canne sans se faire cuire ?

Des secousses survinrent à ce moment-là, et même Gold Lion parût surpris. Le Sphinx fut obligé de fermer les yeux, derrière son masque. Il se sentit tomber. Quand il les rouvrit, il se trouvait dans une espèce de cave, sur un lit d'éboulis. Non loin de lui, il y avait le type au pouvoir du félin. Comment s'appelait-il, déjà ? Un truc en S...

- Smile ! Putain, j'suis content de me retrouver avec toi et pas avec l'autre dingue. J'pensais pas qu'ils enverraient un si gros morceau... Enfin, faut qu'on retrouve m... nos pouvoirs ! T'arrive à maîtriser le tien, ou pas encore ? Tu crois que tu pourrais t'occuper du robot pyromane pendant que je lui fauche l'objet magique ?

Quand on est dans la merde, il ne faut pas hésiter à s'accrocher à son voisin pour s'en extirper.

Sans trop comprendre que s’était Adam, un autre voyageur qui avait provoqué l’explosion, Smile ainsi que Sphinx et quelques autres se retrouvèrent au niveau inférieur accompagner d’une tonne de débris en tout genre. Malheureusement pour Gold Lion qui contrôlait plutôt bien la situation jusqu’ici, l’attaque-surprise du jeune homme avait réduit à néant une grande quantité de goules et un robot semblait avoir été séparé en deux sous une grosse pierre, enfin… C’était une affirmation puisque ledit robot rampait tout en essayant de diminuer ses crises électriques qui le faisait bouger dans tout les sens avec aucune grâce.

Instinctivement, Smile chercha celui qui avait son pouvoir et c’est avec horreur qu’il le vit à moitié mort à deux mètres de lui… Au moins il reviendrait plus fort d’ici quelques minutes…

Gold Lion lui s’était empressé de prendre ses robots personnels et de se déplacer vers la sortie la plus proche, avec l’arriver de cet incontrôlable élément, il n’était plus requis ici, il viendrait peut-être si les choses ne tournaient pas en sa faveur plus tard dans la soirée, mais il semblait qu’Athia le demandait. Or, sa liaison avec elle l’empêchait de décliner l’offre, il s’avança donc pour jeter un coup d’œil furieux à son éternel ennemi. Maudit soit Sphinx pensât-il. Puis en adressant un clin d’œil à Adam, il disparut laissant la sale besogne à ses robots restants.

- Smile ! Putain, j'suis content de me retrouver avec toi et pas avec l'autre dingue. J'pensais pas qu'ils enverraient un si gros morceau... Enfin, faut qu'on retrouve m... nos pouvoirs ! T'arrive à maîtriser le tien, ou pas encore ? Tu crois que tu pourrais t'occuper du robot pyromane pendant que je lui fauche l'objet magique ?

- Je euh… Ouais t’inquiètes, je ne comprends pas encore mon pouvoir, mais j’ai d’autres cartes dans ma manche… pardon mauvais jeu de mots.

Sans le vouloir, il venait d’invoquer une grande quantité de cartes banales qui s’écoulèrent de ses manches. Voilà qui était intéressant, d’une certaine façon les invocations répondaient à son appel, mais il n’avait pas la moindre idée de qu’es qu’il pouvait invoquer, pour le moment il valait donc mieux s’en tenir au corps à corps.

Quand au robot enflammer, il se tenait non loin d’eux la canne à la main, toujours enflammé, il était sur le point d’enclencher la phase deux, soit la mort de sphinx par le feu.

Ce qu’il n’avait pas prévu c’était un voyageur un peu fou qui n’avait plus rien à perdre. Enragé et désireux de retrouver son pouvoir, Smile bondit en direction du robot et dans sa course prit l’élan nécessaire à son attaque, une glissade au bon moment et voilà qu’il plaçait un coup de pied directement sous le menton de sa cible jusqu’à lui faire lâcher sa prise, le truc maintenant s’était qu’il devait rattraper l’objet avant que quelqu'un d’autre ne s’en occupe.

- Aie, putain le feu de cette chose fait un mal de chien ! Attrape la canne avant qu’elle ne se brise ! …

[HRP : coup de circuit ! La passe à Damdam ! J’espère que tu apprécies la chance que tu a d’entrer en possession de cet objet ! Ne le casse pas avant que Sphinx retrouve son pouvoir !]

Lorsqu'on se repose sur d'autres personnes, il arrive qu'on soit déçu. C'est une leçon que Sphinx ne tarda pas à apprendre. Son plan, si génial sur le papier, l'était bien moins en conditions réelles. Les Voyageurs qu'il avait recruté n'étaient pas à la hauteur.

Non, à vrai dire, c'était Sphinx lui-même qui n'était pas à la hauteur. Il n'était pas suffisamment renseigné ou préparé, et l'ennemi leur avait joué un bien mauvais tour. L'homme au masque à gaz avait perdu son pouvoir, mais il avait persisté, pensant être capable de détruire l'entrepôt, de récupérer son pouvoir et de s'enfuir.

Et le voilà, mis au tapis par un adversaire invisible, réduit à demander l'aide d'un autre Voyageur pour l'assister. Le dénommé Smile qui parvint, non sans peine, à triompher du robot doré et pyromane.Voyant le danger écarté, notre ami masqué se releva et s'élança en direction de l'artefact.

La canne vola dans les airs, montant à une hauteur hallucinante devant les deux orbites sombres d'un certain masque à gaz, et s'apprêta à retomber dans ses mains... mais un individu albinos surgit de nulle part et, tout en hurlant, expédia la canne hors de l'entrepôt avec un coup de pied bien placé avant de retomber sur le Sphinx.

Ce dernier n'en croyait pas ses yeux, partagé entre stupeur et désespoir. Des émotions qui laissèrent rapidement place à une rage sans précédente : quel dommage que notre bon vieux Sphinx n'ait plus son ancien pouvoir ! Il poussa le chieur sur le côté, et se releva rapidement afin d'avoir l'ascendant sur l'ange tombé du ciel.

- Tu... tu... TU VIENS DE FAIRE QUOI, LÀ ?!

Mais quelque chose dans le regard de ce type lui laissa à penser qu'il n'était pas le seul à avoir le sang en ébullition. Ce n'était plus son pouvoir, qui était en jeu, mais également sa vie. Il ne pouvait pas s'engager dans un nouvel affrontement et prendre le risque d'être pris par surprise par Gold ou l'un de ses sbires.

- Qu'importe, je n'ai pas de temps à perdre !

Se prenant pour spiderman, le masqué parvint à projeter un filin de colle en direction du plafond, situé bien plus haut. S'assurant qu'il tenait le choc, il l'empoigna avec l'intention de sortir du sous-sol et de se rendre dans la rue pour récupérer l'artefact. Le laissera-t-on faire ?

Au moment où sa main se refermait sur ce foutu bâton, l'Artefact se mit à monter dans les airs à une vitesse hallucinante, si bien que même en sautant, le Sphinx n'aurait pas pu le rattraper. Il fut tenté de projeter un filin de colle pour le récupérer mais une désagréable voix retentit derrière lui.

Se tournant, l'homme au masque à gaz revit l'albinos qui lui était tombé dessus. Il affichait un sourire vraiment désagréable et semblait beaucoup s'amuser. Derrière son masque, Sphinx se rembrunit. C'était donc cet imbécile la cause de l'envol du sceptre. Mais pourquoi ? La réponse ne se fit pas attendre, et l'albinos partit dans un monologue bien long et bien chiant. En fait, le type semblait avoir peur du Sphinx ou, en tout cas, redoutait une confrontation avec lui. Il avait donc décidé de le faire chanter en le menaçant de casser l'Artefact en le faisant tomber de cette hauteur.

Mouais. Ce fut au tour du Sphinx d'avoir un sourire malsain. Il commençait à en avoir marre de tous ces Voyageurs débarqués d'on ne sait où, qui usaient de leur bouche à tort et à travers. Premier du nom : le dénommé Smile, qui avait crié à l'adresse du Sphinx plus tôt « d'attraper la canne avant qu'elle ne se brise ». Le deuxième du nom : l'albinos inconnu au bataillon, qui semblait s'imaginer que la canne pouvait se briser en tombant d'une telle hauteur.

On était à Dreamland, pas dans le monde réel. Et c'était un Artefact de grande valeur, pas une vulgaire canne de rang D.
De plus, si elle était si fragile, pourquoi ne s'était-elle pas cassée quand elle s'était prise un shoot de Blanche-Neige et avait traversé la vitre pour atterrir avec fracas sur le sol ?

Bref, une bande d'amateurs. Mais à cause de cette bande d'amateurs, le Sphinx n'allait pas réussir les objectifs qu'il s'était fixé. Il décida d'écouter le monologue de l'albinos jusqu'au bout tout en projetant lentement mais sûrement une flaque de colle dans sa direction. Dissimulée dans son ombre puis l'ombre de l'entrepôt qui se dressait sur leur droite, la substance poisseuse continua son chemin jusqu'à parvenir aux semelles de l'albinos qui, concentré, ne sembla pas s'en rendre compte.

Même un génie devait avoir ses limites.

Lorsqu'il tenterait de se déplacer, Blanche-Neige aurait une très mauvaise surprise. Apparemment, il voulait que le masqué retire tous ses vêtements et aille braquer une banque pour lui ramener de l'argent. Pour le reste, le jeune homme n'avait pas compris grand chose, ignorant ce qu'était « un taux de change inter-royaume inexistant ». Certainement du blabla pour tenter de rabaisser son interlocuteur.

Le Sphinx baissa la tête, puis se la prit à deux mains. Il semblait au bord du désespoir pour le spectateur lambda, et à raison. Son plan se cassait la gueule, il avait perdu son pouvoir et, maintenant, on lui demandait de s'auto-ridiculiser et de se compromettre avec les autorités de Kazinopolis... de quoi ruiner sa carrière de Voyageur.

En réalité, notre homme riait. C'était un rire plutôt étrange, un brin nerveux. Le genre de rire qu'avait très rarement le Sphinx, quand on 'avait bien mis au fond, qu'on l'avait rabaissé au maximum mais qu'on lui donnait l'opportunité de vider sa frustration sur quelqu'un.

- Hahahaha. T'as de l'imagination, Blanche-Neige ! Pourquoi ne laisserais-tu pas tomber l'Artefact, hein ? Histoire de voir s'il rompt ou pas ?

Le Sphinx releva la tête et fit un pas vers son « maître-chanteur ». Rappelant ainsi à l'albinos qu'il n'y avait pas beaucoup de distance entre lui et sa « victime ».

- Lorsque tu le feras tomber, soit le bâton se cassera, soit il ne cassera pas. Mais dans les deux cas, il n'y aura plus rien qui m'empêchera de te tuer.

Étonnant que le Sphinx paraisse si confiant alors que, quelques instants avant, il semblait craindre l'albinos lors de leur première rencontre. Mais à ce moment-là, il ignorait tout de la nature de son pouvoir, ce qui n'était plus le cas.

- De plus, comme tu le constateras dans quelques instants, la fuite n'est pas envisageable. Tu as peut-être raison et peut-être que l'Artefact se brisera en rencontrant le sol. Je garderais alors définitivement mon pouvoir actuel. Mais il est plutôt badass, non ? Comme pour appuyer ses dires, des tentacules de colle suintèrent de son corps et emplirent l'espace autour de lui. Cependant, je ne pourrais pas m'occuper de Gold tout seul, et Smile et les autres m'ont fait faux bond. Je peux te garantir la même récompense que je leur ai promise : ton poids en « thune onirique » comme tu l'appelles.

Le Sphinx fit de nouveau un pas en avant, et désigna l'artefact qui se trouvait dans les airs.

- Alors, on a un deal? demanda-t-il, plagiant délibérément l'albinos avec une pointe de cynisme.

Pour la seconde fois de la nuit, l'artefact s'envola vers d'autres cieux. Le visage du Sphinx s'assombrit, irrité d'être aussi sous-estimé. Ce type pensait vraiment pouvoir lui faire ça à lui ? Refuser une offre aussi alléchante et lui chier littéralement sur les pieds, tout en s'en sortant indemne ?

Il s'approcha de l'albinos, tandis que ce dernier était pris d'un véritable fou rire alors qu'il se savait pris au piège. Ce fut au tour du Sphinx de rire une nouvelle fois. Là encore, il riait car il avait la possibilité de se venger, de décharger sa frustration sur quelqu'un. Mais son rire sonnait faux, car le Sphinx était vraiment dégoûté d'être pris à la légère par ses adversaires. Le prenaient-ils pour un enfant de cœur ? Ou étaient-ils tous fous ?

- Tout ça commence vraiment, mais VRAIMENT à m'énerver ! Je sais pas pour qui tu me prends, mon garçon, mais tu as joué avec la MAUVAISE personne.

Le masqué approcha ses tentacules de l'albinos, et les appendices « crachèrent » un liquide blanchâtre qui évoquait du s... de la glue ultra épaisse et fort. Le masqué entreprit ainsi de coller l'albinos au sol, aspergeant tout son corps de cette matière vraiment... immonde et collante. Il allait lui faire passer l'envie de rire.

- Tout à l'heure, tu m'as traité de grosse mouche, hein ? J'vais te montrer ce que ça fait d'être écrasé comme un vulgaire insecte ! J'espère que t'es pas claustrophobe !

Et le Sphinx, envoyant ses tentacules attraper de nombreux débris , se mit à encercler Adam avec tous ces blocs de béton, manufacturées, et à lui créer une espèce de prison très peu stable, le toit consistant en une simple dalle de pierre, vraiment très lourde.

Contemplant sa construction, le Sphinx s'éloigna de plusieurs pas et, envoyant un dernier filin de colle sur l'un des blocs servant de fondations à la construction, tira dessus d'un coup sec avant de se retourner et de courir vers là où devait se trouver l'Artefact.

- Adieu !

Pressé par le temps et guidé par la seule idée « d'écraser Adam comme un insecte sans se salir les mains », le masqué n'avait pas imaginé une seule seconde que son pouvoir lui permettrait d'éviter l'effondrement de la structure sur lui, et donc de s'en sortir vivant. De plus, ce que ne savait pas le masqué, c'est que son pouvoir avait une distance maximale d'effet. Ce qui signifiait qu'en s'éloignant d'Adam, il enlevait tout pouvoir collant à la substance poisseuse qui recouvrait le Voyageur, le libérant.

Mais bon, le masqué avait d'autres chats à fouetter.

Il ramassa l'Artefact, qu'il avait eu peur d'avoir perdu pour toujours mais qui n'était pas si loin que ça de lui et d'Adam, et se mit à la recherche de Jack.

Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était que le jeune homme n'allait pas vouloir de son ancien pouvoir.

- No way ! Je ne te rendrais jamais ton pouvoir ! C'est le mien, maintenant !

- Est-ce que je t'ai demandé mon avis ? Et puis, tu vas où comme ça ?

- J'me casse d'ici ! Les explosions, les robots avec des pouvoirs, les zombies.... Raaaaah ! Tout le monde est soit mort, soit a disparu ! On a eu la chance d'en réchapper ! J'ai capté que tu m'avais traité de consanguin afin que j'utilise mon pouvoir, mais c'est fini. J'me tire !

Le Sphinx faisait face à Jack. Il n'avait pas eu de mal à tomber sur le jeune homme, qui avait décidé de se faire la malle. Manque de bol, il était parti du côté où se trouvait le masqué. Les bras croisés, le Sphinx se plaça devant la trajectoire du jeune homme.

- Casse-toi de là ou j'te réduis en charpie avec mon nouveau pouvoir !

Pas impressionné pour un sou, le jeune homme ne bougea pas d'un cil, attendant que le rookie passe à l'acte. Pendant ce temps, des tentacules de colle plutôt fins serpentaient sur le sol, se fondant dans les ombres des deux protagonistes afin de s'approcher des pieds de Jack, autour desquels ils s'enroulèrent furtivement.

Cependant, Jack n'était pas né de la dernière pluie et remarqua vite fait la technique. Il parvint à faire lâcher prise aux apprendices.

- Hé ! Tu m'as pris pour un naze, ou quoi ?

- J'essayais juste d'être clément. J'commence à en avoir marre d'être menacé, que ce soit par toi, par l'autre albinos, par le masqué ou par quiconque. Puisque tu sembles vouloir être traiter comme un adversaire de valeur, je vais te montrer ce que peut faire ton pouvoir entre de bonnes mains...

Tout en parlant, des tentacules de glu se déployèrent autour du Sphinx, entamant un véritable ballet aérien. Les appendices gluants n'attendaient que l'ordre du masqué pour passer à l'action.

Comprenant qu'il ne serait pas bon d'attendre, Jack se mit à courir vers la sortie, mais les tentacules furent plus rapide. Avec un bruit de claquement de fouet, elles s'allongèrent très rapidement afin de le cueillir, s'enroulant autour de lui et l'obligeant à quitter le sol, pour se retrouver à quelques mètres du Sphinx, totalement enroulé dans des bandelettes gluantes.

- Je commence à apprécier ce pouvoir. Tant de puissance c'est... grisant ! Je comprends mieux ce que ressentent Ares et Liam. Pouvoir se battre rien qu'avec la force de l'esprit, sans avoir besoin de lever le petit doigt... Mais il est temps pour moi de récupérer mon vieux pouvoir.

- NOOOOOOOOOOON

Le masqué tapa sur sa tête puis sur celle de Jack. Les tentacules furent alors absorbés par le jeune homme, qui s'effondra par terre, vidé. Le contrecoup fut également violent pour Sphinx, qui chuta lourdement : changer de pouvoir était une sensation très désagréable. Comme si, durant quelques secondes, on remplaçait le sang dans vos veines par un autre.

Dès que le Sphinx put se remettre sur pied, il empoigna le sceptre à deux mains et mobilisa toute sa force afin de le briser. Au prix d'un violent effort, il y parvint. Plus personne ne serait la cible d'un tel objet. Quant à Smile et les autres Voyageurs, c'était tant pis pour eux : le masqué ne pouvait pas prendre le risque de perdre son pouvoir.

Des applaudissement se firent entendre, et le Sphinx se retourna. Il s'agissait bien entendu de Golde.

- Comme c'est émouvant ! Le petit papillon a retrouvé ses ailes. Un second round avec mes robots te diraient ? Ou bien as-tu enfin pigé que tu n'étais qu'un misérable insecte que je puis écraser sans me salir les mains ? Fuis donc, petit papillon, rejoins donc ton camarade. Ou alors, viens m'amuser un peu, hahahahaha !

Le masqué se retourna, pour apercevoir le dos de Jack qui n'avait pas demandé son reste. Le morpheur était indécis : devait-il partir également, ou affronter Golde, en prenant le risque que la clique de robots dorés ne se ramène ? Il finit par choisir la solution la moins risquée.

- T'as gagné, Golde. Je vais fuir, une nouvelle fois.

- T'es bien comme en disent les rumeurs : tu n'affrontes que des Voyageurs bien plus faibles que toi. Plus une mouche à merde qu'un papillon, décidément. Tu me déçois, moi qui voulais m'amuser...

- Mais je reviendrais, Golde. Et que tu sois là ou pas à ce moment-là, la Famiglia Addormentata tombera.

- Tu parles beaucoup, petit papillon. Je serais bien heureux de t'accueillir comme il se doit, ce jour-là. Je suis lassé de voir ton dos !

Sans ajouter d'autres mots, le Sphinx se décomposa en un nuage de phalènes et s'évapora dans le ciel de Kazinopolis.

[HDJ : Le rp n'est pas fini, la suite du rp se passera une nuit bien après celle-ci, qui se situe après l'event bastballe, en terme de chronologie.]

Kazinopolis : bien des mois plus tard, à proximité d'un entrepôt.

Malgré la nuit étoilée qui plongeait la ville dans l'obscurité, Kazinopolis était toujours éclairée par de gigantesques lampadaires. Il n'était donc pas étonnant d'y voir s'y agglutiner toutes sortes de créatures nocturnes, telles que certaines petites fées ou encore des papillons de nuit.

* Mais cette nuit, les lampadaires de la ruelle sont recouverts de papillons de nuit. C'est quand même bizarre... * se disait Sélim, l'un des gardiens de nuit embauché par la Famiglia.

Depuis l'affaire Sphinx, la sécurité de l'entrepôt avait été redoublée et quatre gardiens, des Voyageurs qui avaient déjà fait leurs preuves, s'assuraient qu'il n'y avait rien de suspect aux abords du bâtiment. Sélim était parfait pour ce genre de job, puisqu'il était un morpheur panthère : la nuit était son domaine, son terrain de chasse.

Mais cette histoire de papillons de nuit le mettait mal à l'aise. Il y avait quelque chose de louche qui se cachait derrière ça. Ces papillons n'étaient pas là, quand il s'était mis à son poste. Il en aurait mis sa patte à couper. Et puis, pourquoi frappaient-ils inlassablement l'ampoule des lampadaires ? Okay, ils étaient censés être attiré par ce type de lumière, mais à ce point ?

Le N°856 de la ligue M secoua la tête, afin d'essayer de faire disparaître ses doutes. Il n'allait quand même pas baliser pour quelques papillons attirés par des lumières, dans une ruelle déserte ! Il se força au calme.

- Ce ne sont que des papillons, Sélim. De gentils papillons... murmura le Voyageur, rassuré d'entendre sa voix.

Le jeune homme avait beau être depuis un moment à Dreamland, et avoir eu son lot de combats, il n'était jamais bien rassuré quand il y avait du surnaturel. Et c'en était, indéniablement. Depuis un mois qu'il gardait ce côté-là de l'entrepôt, il n'avait jamais vu une telle masse de lépidoptères. Et dieu sait combien il y en avait encore, tapis dans l'obscurité... Avec son ouïe féline, Sélim pouvait entendre le bruissement de leurs ailes.

D'habitude, il y en avait bien quelques-uns et le jeune homme ne pouvait pas s'enlever de la tête l'impression désagréable qu'il avait d'être observé, mais là... Il y en avait beaucoup trop.

Tout d'un coup, un bruit de verre brisé se firent entendre, et les lumières s'éteignirent. Les yeux de Sélim changèrent de couleur, prenant une teinte verdâtre alors qu'il passait en vision nocturne. Un frisson désagréable lui passa dans le dos, tandis que son cœur s'emballait. Oui, il se passait vraiment quelque chose, ce soir. Un bruissement d'ailes se fit entendre, très proche. Les papillons semblaient foncer sur lui, et il sortit les griffes afin de les accueillir comme il se doit.

C'était trop tard pour lui. La créature s'était déjà reformée derrière-lui. Les dernières choses que les sens extrêmement développés du jeune homme perçurent, furent la finesse désagréable d'une espèce de tige qu'on lui enfonçait dans le thorax, alors que quelqu'un lui susurrait à l'oreille :

- Dommage, Sélim. On dirait que tu as mal choisi tes amis...

Choqué, le jeune homme ne poussa pas un seul cri alors que la vie s'échappait de lui. Il se transforma rapidement en essence de vie, mais son bourreau était déjà parti. Maintenant que le premier gardien était mort, le compte à rebours avait commencé. Il fallait terrasser les trois autres gardiens avant que l'effet de surprise ne soit gâché par une alerte.

Sphinx n'eut aucun mal à se débarrasser des trois autres. Même Gin, le mieux classé des quatre (N°602) ne lui posa aucun soucis. Bien entendu, sans l'effet de surprise, se débarrasser de ces hommes aurait été bien moins facile, et le masqué n'en serait pas sorti indemne. Mais il ne s'apprêtait pas à s'attaquer à un ennemi bien classé, mais à une véritable armée de l'ombre. Il n'y avait pas de place pour l'honneur, lorsqu'on exterminait la vermine.

Et tant pis si la vermine était constituée de types avec une bonne bouille comme ce Sélim. Ils étaient du mauvais côté, à présent, et allaient tous mourir : rejoindre la Famiglia Addormentata était une mauvaise idée depuis que le Sphinx voulait dissoudre cette organisation.

Après avoir tué les gardiens, le Sphinx fendit la tôle de métal afin de pénétrer dans l'entrepôt. Se transformant rapidement en une nuée de phalènes, il se mit hors de portée des zombies, en quête du souterrain par lequel l'albinos était venu, quelques mois plus tôt. L'intérieur du bâtiment avait été refait mais, même si on était dans le monde onirique, les matériaux de construction neufs étaient différents de ceux anciens et le Sphinx put rapidement voir où se trouver la faille qui avait été rebouchée à la hâte. Reprenant forme humaine, il donna un solide coup de poing dedans afin de s'ouvrir un passage, tout en bénissant son masque pour filtrer l'air impur qui émanait du passage emmuré.

Puis, redevenant un nuage de lépidoptères, il s'engouffra dans le passage qui devrait le mener, du moins l'espérait-il, à l'un des repères secrets de la Famiglia Addormentata.

Des têtes allaient tomber, cette nuit.

Voler dans l'obscurité n'était pas un défi pour le Sphinx, grâce aux centaines d'unités visuelles que contenait chaque paire d'yeux des phalènes le consituant. De plus, le passage semblait désert, abandonné. Ce qui était plutôt étrange car la Famiglia Addormentata ne laisserait certainement pas sans surveillance un passage qui menait jusqu'à l'un de leurs repères secrets. Le passage se rétrécit petit à petit, tandis qu'une lumière bleuâtre baignait les environs.

Se retransformant en humain, le masqué s'engouffra dans l'ouverture plus étroite, qui débouchait sur une salle plutôt grande et atypique : grossièrement taillée dans la roche, le sol en était recouvert de sable et de multiples jarres, et d'espèces de sarcophages égyptiens, donnaient à la salle un air plutôt exotique. Le jeune homme avait l'impression de se retrouver dans l'antichambre d'une pyramide égyptienne... Pas très rassurant.

D'ailleurs, au milieu de la salle, un sarcophage ouvert contenait une momie qui semblait tout ce qu'il y a de plus morte. La première chose que chercha le Sphinx fut la sortie, qu'il ne tarda pas à apercevoir : elle se trouvait à quelques dizaines de mètres derrière la momie. Malgré l'ambiance particulière, le jeune homme passa à côté de la momie, non sans lui jeter un regard furtif.

- BOUAH !

La momie se redressa soudainement et poussa un cri qui fit sursauter le masqué. Sa bouche, grande ouverte, lui donnait un air de dément... Tout comme les yeux dessinés sur les bandages lui dissimulant la moitié du visage. Le sable se mit à se déplacer très rapidement, afin de bloquer la sortie que la papillon avait vu à son arrivée.

- Je t'ai fait peur, j'espère ? Cela fait longtemps que je prépare ce coup, attendant que quelqu'un fasse la bêtise de s'en prendre à la Famiglia Addormentata. Plusieurs mois, même. Tu es le Sphinx, non ? La Momie contre le Sphinx... Ce serait un super titre de film, ça ! T'en penses quoi ?

- Tu parles trop.

Le Sphinx se lança sur la momie, tentant de l'atteindre au visage. Ce combat n'allait pas être facile, il le sentait. Son coup fut stoppé par un véritable mur de sable qui s'éleva entre lui et le sarcophage. Son poing traversa le mur durci, mais pour rien.

Sans quitter son sarcophage, la momie poursuivit.

- Ouah, t'es pressé ! On a même pas commencé les présentations, pourtant ! Je suis Ali Abdi, le 65ème de la ligue M. Et toi, t'es le Sphinx. Un petit rookie, à peine numéro 150, qui a fui comme un lâche face à Samuel et qui maintenant, s'imagine s'attaquer à l'une des Famiglias de Dreamland. J'espère que j'vais pas trop m'ennuyer...

Pendant que la momie parlait, le Sphinx réfléchissait : son adversaire contrôlait le sable, et il n'y avait que ça aux alentours. Autant dire que le type était parfaitement dans son élément. Il allait donc falloir que le masqué redouble d'effort et se batte à fond, Très bien. Alors que le mur s'estompait, le Sphinx attrapa son masque et l'arracha, avant de le jeter par terre.

- Qu'est-ce que tu fais ?
- On règle pas ses comptes si on met un masque. Un masque, c'est un message pas signé. C'est un assassinat. Je vais te tuer, Ali. Et je veux que tu saches qui te tue, et pourquoi tu meurs.
- Haha, très drôle. Vas-y, balance, qu'on s'marre !
- Tu meurs parce qu'en travaillant pour la Famiglia, tu contribues à la persécution de nombreux Voyageurs et créatures des rêves. Extorsion de fond, assassinat, vol, contrebande, trafic d'essence de vie, parties illégales de poker, voilà des crimes dont tu te rends complice.
- Ouah ! Et toi, le gentil héros, ne serais-tu pas en train de rentrer de manière illégale chez quelqu'un d'autre, et de commettre des assassinats ?
- Parfois, il faut combattre le mal avec un mal encore plus grand.
- Ohoho ? J'veux voir ça !

Une statue de sable se dressa, réplique géante de la momie. Elle bondit vers le Sphinx, amorçant une attaque monstrueuse avec son gigantesque poing de sable. Le morpheur ne semblait pas vouloir esquiver le coup, et restait stoïque.

Le poing continua sa lancée sans rencontrer aucune résistance. Le Sphinx n'était plus là, n'était plus une seule entité mais des milliers. Sous la forme d'une multitude d'insectes, il se déploya autour du bras, le contournant avant de se reformer en un seul être et de prendre appui sur l'épaule du géant. Là, sautant sur la tête et évitant le second bras du golem de sable, il fonça droit vers le sarcophage et son contenant.

L'ancien Sphinx aurait certainement tenté de mesurer sa force à celle du colosse jaunâtre, afin de se tester. Le nouveau ne gaspillait plus ses forces dans de telles bêtises. Il avait compris qu'il y avait plus fort que lui et qu'il devait donc se battre à fond, et user de toutes ses ressources, afin de vaincre ses ennemis. Fini le temps où il se contentait de déployer sa force à son maximum et d'agir en gros bourrin.

La réflexion avait maintenant une place très importante dans chaque combat.

Ne pas perdre son temps avec les manifestations du pouvoir, mais s'en prendre directement à la source. Une stratégie simple, et efficace. Mais pas si facile que ça à mettre en place.

En effet, un poing surgit soudain du sol, venant cueillir le Sphinx qui s'élançait vers Ali. Projeté vers le plafond, il le percuta brusquement et en eut le souffle coupé. Tout en tombant, il eut le temps de jeter un coup d’œil vers le géant, à qui il manquait un bras. Intéressant.

C'était le second point essentiel qu'il fallait maîtriser dans un combat : l'analyse de son adversaire, afin de s'adapter. De ce que le Sphinx voyait, son adversaire ne pouvait contrôler qu'une quantité de sable limitée. Cette quantité équivalait à celle du géant de sable : autrement dit, pour invoquer un troisième bras de sable, le contrôleur avait dû sacrifier celui de son géant.

C'était donc plutôt débile de la part d'Ali de se battre en créant une espèce de créature de sable. Pourquoi ne pas s'attaquer directement au morpheur, comme il venait de le faire ? Et pourquoi ne pas créer des lames de sable, qui seraient bien plus dangereuses ? La réponse était simple : pour s'amuser.

- T'es pas drôle, comme type ! Tu n'essaies même pas de t'amuser avec le jouet que je t'ai créé...  Quel dommage !

Cette saleté de momie faisait partie des adversaires qui prennent leur pied dans un combat durant lequel ils dominent totalement. Ainsi, ils n'utilisaient leurs capacités à fond que très rarement, et avaient tendance à sous-estimer leurs adversaires. Même si ça portait atteinte à son ego, cela donnait plus de chances au morpheur de remporter ce combat. Il se releva, et se remit en garde.

- Allez, sois cool ! Regarde, j't'ai laissé te relever sans essayer de t'attaquer, tu peux bien me faire plaisir, non ? Joue avec le géant de sable !

Ignorant totalement le colosse (qui avait récupéré son bras et s'avançait vers lui), il reprit sa course vers le sarcophage. Ne se faisant pas avoir deux fois par la même erreur, il sauta en l'air au moment où le poing surgissait du sol ensablé. Mais, alors qu'il arrivait au-dessus du sarcophage, deux mains ensablées et gigantesques se formèrent, et s'apprêtèrent à l'écraser entre elle.

Les mains tapèrent dans le vide, le 150ème de la ligue M ayant fait apparaître ses ailes afin de prendre de l'altitude.

- Tu peux voler ? Ouah, c'est cool !

* Ce type se la ferme donc jamais ? *

Prenant de la distance vis à vis du sarcophage, le Sphinx préparait son attaque depuis la voie des airs. Il allait avoir besoin de toute sa concentration. Soufflant un peu, il se lança. Comme il s'y attendait, des mains et des poings de sable tentaient de le cueillir dans les airs mais il parvint à les prendre de vitesse. Par deux reprises, il s'en fut fallu d'un cheveu pour qu'il ne se retrouva pas le corps brisé entre deux véritables murs de sable durcis.

Il parvint enfin au Saint Graal et balança son poing dans la face de la momie... qui se craquela. La force phénoménale du morpheur papillon avait à peine suffi à craqueler l'enveloppe de sable durcie qui entourait la momie. Par contre, le sarcophage ne supporta pas la force exercée par le corps de son occupant, poussé par le poing du Sphinx, et se brisa avec fracas.

Intacte, la momie se releva devant un Sphinx médusé.

- Et si on passait aux choses sérieuses ?

* C'est donc ça, la puissance d'un des meilleurs Voyageurs de la ligue M ? Dire qu'il y a encore 64 types au-dessus de ce gars, sans compter ceux de la ligue S... *

Finalement, mettre fin aux exactions de la Famiglia Addormentata n'allait pas être une tâche aisée.

- Puisque tu préfères t'amuser avec moi plutôt qu'avec mon jouet, je vais te donner l'occasion de faire les deux. Hahahahahahaha !

Le sable s'amassa autour de la momie, venu des quatre coins de la pièce. Une nouvelle fois, le golem des sables se dressait dans la zone de combat. Sauf que cette fois-ci, le jeune homme n'avait d'autre choix que de l'affronter. Tandis que la Momie était à sa préparation, le Sphinx était aux siennes : méticuleusement, il creusait de profonds sillons dans la chair de ses poings afin qu'ils soient recouverts de son sang. Lors de sa prochaine attaque, sable durci ou pas sable, la Momie n'en sortirait pas indemne.

Le jeune homme s'était ressaisi. Il faisait face à l'un de meilleurs Voyageurs de Dreamland, c'était certain, mais ça ne voulait pas dire qu'il ne pouvait pas gagner. Il ne devait pas se focaliser sur le problème, mais sur la solution. Et cette dernière était limpide : il devait venir à bout des défenses du contrôleur de sable.

- C'est bon ? On peut commencer ?
- Viens affronter ma création, Sphinxounet !

Plusieurs solutions s'offraient au Sphinx : il pouvait rester éloigné de la statue ensablé et l'attaquer en projetant son sang, à longue distance, ou l'affronter dans un duel de force. Il préféra choisir la solution du duel de force. Il fonça donc droit sur la statue, son objectif étant clairement la tête de la momie, qui n'était pas enterrée sous le sable.

La Momie le laissa s'approcher puis, lorsqu'il fut à une distance bien trop proche, s'apprêta à le cueillir avec ses deux autres poings. Souriant, le voyageur couvert de bandelettes savaient ce qu'il se passerait : le Sphinx utiliserait sa phénoménale force pour bloquer les bras de la Momie, mais il se retrouverait alors sans aucun moyen d'attaquer et la Momie n'aurait plus qu'à l'achever en projetant des balles de sable dans sa direction.

Une ne suffirait certainement pas, mais des centaines ?

Cependant, ce fut au tour de la Momie d'être abasourdie : le Sphinx venait de se faire pousser deux bras supplémentaires, au niveau des omoplates, et s'en était servi afin de bloquer ceux du colosse.

- Quatre bras ? C'est quoi cette connerie! ?
- Comme tu l'as dit, il est temps de passer aux choses sérieuses.

Le Sphinx était encore trop loin de la tête de la momie pour l'attaquer, mais ce n'était pas un problème. Transformant son bras droit en trompe, il lui tira une rafale de sang en plein dans la tête (sans que la Momie ne puisse esquiver, puisqu'en plein duel de force avec les deux bras supplémentaires du masqué), ce qui fit fondre le sable, les bandelettes et légèrement le visage du contrôleur.

- AAAAAAAAARGH ! Bordel, ça fait un mal de chien ! J'vais te buter !

Fou de rage, le contrôleur perdit enfin le rictus agaçant qu'il avait aux lèvres et tenta d'augmenter la pression qu'exerçaient les bras de sable sur ceux du Sphinx. Mais ce n'était pas suffisant. Semblant vouloir écraser le jeune homme sous le poids de ses bras, il les renforça en prenant du sable de son corps. Mal lui en prit, puisque le Sphinx tira une nouvelle fois dans sa tête. Puis, encore une autre fois. Afin de ne pas laisser le temps à la pellicule de sable de se recréer sur le visage d'Ali.

Les bras de sable se désagrégea dans l'air et le Sphinx bondit, profitant d'être libre de ses mouvements pour attaquer. Un mur se dressa entre lui et sa proie, qu'il tenta de contourner. En vain, puisque le mur en faisait le tour. Il pouvait toujours passer par-dessus, mais il y avait le risque que le contrôleur fasse déplacer le mur vers le plafond d'un coup, et épingle le jeune homme au plafond.

Le Sphinx s'arrêta donc, préférant reprendre son souffle. Puis, l'enfer commença. Des balles de sable partirent dans tous les sens, projetés par chaque centimètre carré du mur. La Momie, ne pouvant pas voir la position de son adversaire, avait décidé d'attaquer dans toutes les direction afin de ne rien laisser au hasard. Le morpheur en prit une à l'épaule et une à la jambe, avant de décider de gagner la voie des airs et de se coller au plafond.

Là, volant en vol stationnaire à quelques mètres du plafond, il restait au-dessus du champs d'action des balles dont il pouvait entendre le bruit des détonations. Mais pour combien de temps ?

Il fallait trouver un moyen de passer la défense de la Momie, afin d'en finir une bonne fois pour toutes. Mais pour le moment, mieux valait la laisser s'épuiser en vain. Contre un adversaire aussi polyvalent, c'était la solution la moins coûteuse.

- Tu vas crever, Sphinx ! Tu vas crever !

Le bloc de sable changea de forme avant de devenir une parfaite sphère, qui se mit à se déplacer en roulant tout en envoyant des balles de sable dans toutes les direction. Il était à présent impossible de les esquiver, car il n'y avait plus d'angle mort. La résistance du Sphinx pouvait lui en permettre d'en prendre quelques-unes, mais pas plus.

- Que dis-tu de ça ? T'apprécies ma sculpture ? J'vais t'buter, enfoiré !

Le Sphinx fit apparaître des ailes sur ses jambes, et fit disparaître celles qu'il avait dans le dos.

* Je comptais garder cette technique en réserve pour Lion, mais il ne me laisse pas le choix...

Il se prit une véritable pluie de balles de sable durant sa chute mais c'était le prix à payer pour lancer une contre-attaque.. L'homme blessé attendit le dernier moment, alors que le sol se rapprochait à très grande vitesse, puis se déplaça instantanément en direction du point sur lequel la sphère de sable était appuyé sur le sol.

Là, il attrapa la sphère à quatre bras et banda ses muscles afin de soulever la sphère de sable et son contenant. Il poussa un rugissement bestial afin d'accompagner l'effort, un peu à la manière des karatékas avec leurs kiais.

- Qu'est-ce que tu fous ?!

Sans se soucier des balles de sable qui le frappaient au visage, aux bras, au torse, le masqué se déplaça de nouveau instantanément, faisant exploser les ailes de ses jambes en une pluie d'écailles. Direction ? Le mur. Un sourire cinglé barrait le visage du morpheur : on allait voir qui de l'insecte ou du sable était plus résistant à la compression. La momie se mit à gueuler de toutes ses forces qu'il était cinglé, mais elle n'avait pas d'autre choix de rester dans sa sphère, entre les bras du Sphinx, à espérer que son véhicule de sable tienne le choc.

- J'ESPÈRES QUE T'AIMES LA PIERRE !!!
- J'SUIS PLUTÔT SAAAAAAAAAAAAAAAAAB.... !

Les deux cris se fondirent en un seul, puis disparurent. Le silence fut, tandis qu'un épais nuage de poussière et de sable se mêlait et dissimulait la sphère de sable et son porteur. Plusieurs dizaines de secondes passèrent et l'épaisse fumée se dissipa, révélant un spectacle des plus singuliers.*

Encastrés dans le sol, dix mètres plus loin que le mur de soubassement qu'ils avaient traversés, se trouvaient deux objets plutôt atypiques et de taille humaine.

D'un côté, un épais cocon de soie gisait, seul vestige du morpheur papillon de nuit. De l'autre, une espèce de sarcophage de sable était tout ce qu'il restait d'Ali Abdi. La momie, couverte de son propre sang, ne tarda pas à se redresser tant bien que mal et à sortir de son cercueil.

- Ouah, cet enfoiré ne méritait pas son classement... J'avais pas autant galéré dans un combat depuis longtemps. Mais bon, il ne doit pas rester grand chose de lui, cocon ou pas cocon...

- Tu n'arrêtes donc jamais de parler ? déclara une voix provenant de l'intérieur du cocon.

Un Sphinx totalement frais et prêt à se battre en sortit, déterminé à poursuivre le combat jusqu'à ce que son adversaire décède.

- … Non mais attends, si tu te régénères... C'est pas du jeu...

Le morpheur insectoïde ne répondit pas et se jeta sur la momie, qui riposta en faisant apparaître des chaînes de sable. Les liens virent s'attacher autour des poignets du Sphinx et l'arrêter dans son élan, l'obligeant à s'immobiliser peu à peu tandis que des milliers de particules de sable venaient faire grossir les chaînes.

- Et toi, tu peux contrôler des centaines de mètres cube de sable sans sembler fatiguer ton pouvoir. Pas très fairplay non plus...

Les bras du Sphinx se désagrégèrent en une nuée de phalènes qui s'éloigna des chaînes de sable, avant de se reformer plus loin. Sauf qu'Ali avait prévu le coup et il fit voler un nuage de sable qui entreprit d'écraser les phalènes, privant le masqué de deux de ses avant-bras. Le jeune homme poussa un cri de douleur, tandis que le sang coulait à flot.

Cependant, un sourire narquois étira ses lèvres tandis que deux minuscules ailes apparaissaient sur ses jambes. Il s'efforça d'oublier la douleur, et de se concentrer sur sa respiration. Il ne pouvait se permettre d'être distrait du combat en cours. Une lame de sable vola dans sa direction, suivi de deux autres, il les esquiva tant bien que mal en se déplaçant de côté, avant d'effectuer un déplacement instantané droit sur la momie.

-  Qu... Impossible !

Sans répondre, le masqué plaça le geyser de sang en direction de la momie, qui tenta d'ériger une barrière de sable, mais sans succès. Le sang réduisait le sable en vapeur, en parvenant à le dissoudre instantanément. En contrepartie, le Sphinx s'affaiblissait et il commença à atteindre l'anémie. Des taches de couleurs se mirent à danser devant ses yeux et sa vision devint peu à peu trouble.

Il eut la présence, avant de s'évanouir, de transformer le flux sanguin en phalènes, qui vinrent colmater tant bien que mal les artères et les veines à vif que laissaient dévoiler ses deux moignons.

…

Lorsqu'il revint à lui, le Sphinx put remarquer qu'il ne restait plus rien de l'ancien n°65 de la ligue M. Il avait donc remporté une victoire considérable, mais il avait failli y passer. Il réalisa donc une chose : il n'était pas encore prêt à se frotter à la famiglia addormentata. Si Golde était capable de s'entourer d'alliés aussi puissants, alors peut-être qu'il valait mieux qu'il en reste-là, cette nuit, et passe les prochaines à s’entraîner jusqu'au jour où il serait de taille.

Allongé sur le dos, baignant dans son propre sang, le Voyageur regardait la voûte du passage souterrain d'un air songeur, comme s'il s'agissait d'un ciel étoilé.

À charge de revanche.