Il est difficile d´attraper un chat noir dans une pièce sombre, surtout lorsqu´il n´y est pas (RP avec Vara Lawl)

MEGA FUCK

Le soleil était bas dans le ciel mais commençait à monter en peignant tous les nuages alentours d’une teinte ocre et rouge. Quelques rayons innocents perçaient quand même la couche de cirrus pour venir illuminer la route. C’était beau, c’était magnifique, c’était grandiose, mais surtout ça aveuglait un Adam qui faisait tout son possible pour conduire son pick-up d’une main sans l’envoyer dans un fossé. L’autre main était occupée à protéger ses yeux des rayons de soleils, magnifiques et grandioses. Il roulait vers l’est et avait oublié de se réveiller tard afin d’éviter ce cas de figure. Adam se promit d’acheter des lunettes de soleil à la prochaine localité où il s’arrêterait, les précédentes ayant étés perdues la semaine dernière, à Seattle.

Il avait prévu de rouler toute la journée, et certainement les prochaines également. Adam avait décidé de passer une partie de l’été au Canada. Il hésitait encore entre trouver du travail à Montréal ou à Toronto. Pour le moment, il avait réussit à se perdre quelque part dans le Montana. N’ayant pas de GPS et ne réussissant pas à se repérer sur les cartes routières. Adam comptait sur le soleil pour lui donner la direction à suivre. Donc il était obligé de soumettre ses pupilles à l’incandescente salutation de l’astre solaire à la con qui se sentait obligé d’être sur son chemin.

Après six heures de routes et un sandwich rapidement avalé sans quitter sa main du volant (Adam avait attendu que le soleil remonte suffisamment pour piocher au hasard dans son sac). Notre rupteur arriva finalement dans une petite ville du nom de Belgrade (qui était aussi le nom d’une capitale d’Europe de l’est, s’il se fiait à ses souvenirs, peut-être la Serbie). Il trouva une chambre dans un hôtel du coin et fit ses courses à la supérette locale afin de se réapprovisionner en plat rapide. Il avait remarqué que son repas du midi avait un petit goût étrange et une rapide vérification dans sa chambre l’avait alerté sur la très prochaine approche des dates de péremption de ses dernières courses.

Il était tombé sur un énorme lac au retour. S’étant arrêté pour le regarder, un retraité vint lui dire que selon la légende, Dieu avait crée le lagon en enfonçant un de ses doigts dans la terre avant de remplir le trou d’eau. Adam aimait beaucoup l’histoire. Surtout si on considérait que Dieu avait usé de son majeur pour accomplir son ouvrage. Cela voudrait dire qu’Adam avait sous les yeux les vestiges du plus gros doigt d’honneur jamais effectué sur Terre. Il se dit que les habitants de Belgrade en avaient de la chance.

Une fois la nuit tombée et la porte de sa chambre d’hôtel refermée. Adam se mit au lit et tenta de s’endormir. Il préférait se coucher tôt, pour des raisons assez évidentes en tant que personne préférant sa vie Dreamlandienne à sa vie du monde réelle. Sa chambre était un exemple de modestie chaleureuse associé à un certain confort. Du genre de celle à l’atmosphère beige sombre, quoique un peu vieillotte. C’était l’effet rideaux rouges. Il y avait également une petite peinture accrochée sur un des murs. On y voyait un Jésus serein, vêtu d’une tunique avec un mendiant allongé à ses pieds, qui regardait dans sa direction. Elle était encadrée et protégée par un verre bien propre, mais le cadre était trop grand et le verre n’appuyait pas correctement sur la reproduction, si bien que celle-ci avait commencé à se décolorer et qu’un de ses coins s’était enroulé sous l’effet de la chaleur. On avait l’impression que la tunique de Jésus se relevait peu à peu et que le mendiant allait bientôt zieuter ses bijoux de famille.

Adam chassa cette pensée de son esprit afin d’être certain de ne pas retomber à Mojoland et partit pour le monde des rêves.


Royaume des chats, again.

Adam s’était illustré du mauvais côté de la loi ces derniers temps dans ce royaume et estima qu’il valait mieux faire profil bas quelque temps. Il acheta un pack de bière avec de l’E.V non volé, ce qui, chez lui, était un évènement fêté aussi fréquemment que son anniversaire et tenta ensuite de trouver une gouttière dont l’ascension ne lui parut pas suicidaire. Cette tache accomplit, il la grimpa afin de vider le pack sur un toit lui permettant d’avoir un joli panorama à regarder. Notons qu’il dut pour ce faire, sauter par-dessus deux ou trois ruelles pour rejoindre un autre toit mais les ruelles n’étaient pas larges et son corps de voyageur, largement assez puissant pour tenter pareille saut. Son encombrant achat le suivit depuis le début de l’ascension avec son pouvoir de télékinésie : bien en l’air, proche de lui, là où il ne pourrait gêner personne. La picole commença une fois que le paysage sous ses yeux le satisfit. Ce dernier était une belle vision du fameux marché des chats. Adam était comme un bébé en voiture qui pleurait dans les bouchons et dormait quand le bolide filait à 180 à l’heure. Il lui fallait du mouvement devant lui pour ne pas qu’il se sente profondément triste. Il enfonça l’ouverture de sa première canette d’un push télékinétique réduit et commença à boire.



« Vous êtes absolument sûre que l’on vous l’a volé ? »

Un gémissement plaintif suivi d’une autre crise de larme fit office de réponse au sergent de la garde qui interrogeait la comtesse. Ce n’était pas la première fois que la grosse chatte Persane miaulait à la mort parce qu’elle avait perdue sa Parure (oui : il fallait mettre le "P" majuscule sinon elle se fâchait). En temps normal, une fouille en règle chez la dame ou son amant officieux permettait de retrouver le bijou sous un canapé ou une litière. Là, les perquisitions n’ayant rien donné et l’aristocrate avait commencé à hurler que sa Parure avait été volé. Sans donner toutefois plus de précision. Le sergent (un petit Scotish Fold aux oreilles enfouies sous on casque) se mit la patte en travers du visage pour dégriser ce dernier. Il avait tous les effets de la gueule de bois sans pourtant avoir bu la moindre goutte ces dernières vingt-quatre heures. Une des conséquences d’une visite chez la comtesse.

Il prit ses hommes à part et leur donna ses instructions.
« Bon les gars on va faire simple : vous me fouillez le marché à la recherche d’un délinquant que l’on connaît bien et vous le serrez. Une fois qu’on l’a foutu au cachot, on retourne voir la madame et on lui dit qu’il s’était débarrassé de sa breloque avant qu’on ne le chope. Elle va pleurer puis retrouver son bijou le lendemain. On relâche alors notre homme et tout le monde est content, des questions ?

Aucune ne fusère. Ses hommes aussi donnaient l’impression d’avoir passé la nuit la tête dans un fût d’éthanol. Il y avait aussi le fait que c’était là la procédure habituelle dans ce genre de situation.

« Alors allez-y. »

Un petit appartement en bordel, une odeur de café et de cigarette et Vara, assise sur le rebord de la fenêtre, qui pensait à tout, à rien, et surtout à rien. Onze heures du soir, une fraîcheur nouvelle dans l'air, les klaxons des dernières voitures, le vrombissement d'une moto perdue, les rires de jeunes ivres de force, d'espoir et d'alcool. Grisée par la ville agitée sous ses pieds et la fumée de sa troisième camel de la soirée, Vara laissait ses pensées s'égarer.

Les étoiles éteintes par  la lueur des lampadaires et le café qui refroidissait toujours dans sa tasse à  moitié vide. Vara fixait la ville dans le gris des yeux.

De retour à Berlin depuis trois jours. Et l'ambiance sournoise et grisante des anciens quartier punks. Vara avait enfin achevé tout son travail, et elle ne voulait pas dormir. La lune, à demi effacée par les lueurs de la ville, la fixait de son unique œil terne et vide. Tuons la lune. Qui était le génie qui avait dit ça ? La lune mourrait ce soir sous ses yeux. Elle lui envoya une longue bouffée de fumée pour effacer encore plus sa lueur. La nuit n'avait plus rien de romantique. La nuit était pleine de vie, la nuit brûlait de chants de fête et d'amants faisant l'amour, la nuit n'avait jamais été douce, mystérieuse et couvante, la nuit vibrait de tous les interdits. Vara aimait la nuit. Elle se serait presque sentie idéaliste, ce soir. La voix de Tom Waits en fond. Une sorte de vibration sourde sous les côtes. Elle jeta un coup d'oeil à son appartement.

Des valises à moitié déballées, des chaussettes dans un coin, des vieux livres dans l'autre, une vieille console branchée à une télé éteinte et sa chatte tricolore, Nusch, somnolant sur le canapé. Trois semaines qu'elle n'était pas revenue, son chat la snobait donc royalement depuis son retour. C'était une amie à elle qui s'était occupée de la nourrir mais elle ne s'était jamais montrée à elle, se contentant de manger chaque jour sa ration de croquettes. Capricieuse et fière comme une reine, la Nusch. Une tête mince et deux yeux jaunes, les poils mi-longs, le corps longs et minces et de fines oreilles bien trop mobiles. Un chat superbe, adopté auprès d'un fermier quelconque qui n'avait plus de place pour des chats en plus. Vara descendit de son rebord de fenêtre en bâillant, écrasa son mégot de cigarette dans un cendrier, ferma la fenêtre à regret.

Vara esquissa un pas de danse et se mot à chantonner. Huddle a doorway with the Rain Dogs, for I am a Rain Dog, too.

Dreamland attendrait, au moins la fin de la chanson. Et la voix cassée de Tom Waits de renchérir :

Oh, how we danced and we swallowed the night
For it was all ripe for dreamin

Vara se jeta sur le canapé, rebondissant légèrement sur la surface molle et chassant son chat qui feula de mécontentement. Elle eu un léger rire, tenta de saisir la patte de Nusch entre ses doigts mais celle-ci lui échappa, allant se déposer avec souplesse en haut d'un meuble. Vara sourit.

Les yeux clos, la fin de la chanson se perdit dans les limbes d'un demi-sommeil plein de visions étranges, une sorte d'écran de chargement pour Dreamland, avait-elle toujours pensée.. En ronronnant, profitant de la demi conscience de sa maîtresse, Nusch alla se caler contre le cou de Vara, cessant de bouder pour le plaisir de dormir au chaud, juste avant que sa propriétaire ne s'abandonne au sommeil et aux joies de Dreamland. Le reste de la chanson se perdit dans les images à demi-éveillées de Vara. Et Tom Waits de finir :


Changement d'ambiance. Dreamland, nous voici ! Vara arriva directement au royaume des chats, ce qui n'était pas surprenant étant donné la quantité assez importante de poils qu'elle avait eu l'occasion de respirer avant de s'endormir. C'était une ruelle plutôt étroite, bordée de murs aveugles et sombres. Vara s'en extirpa au plus vite, se retrouvant avec plaisir dans un endroit un peu plus peuplé. Une rue bordée de bar, un vieux chats manchot qui s'accrochait à un mur en essayant d'aborder une jeune femelle au physique plutôt avantageux (des jambes magnifiques, nota Vara avec un mélange de désir et de jalousie purement féminine).

La jeune journaliste se mit à déambuler dans les rues sans but précis, juste pour le plaisir de marcher et d'observer. L'architecture du lieu en particulier l'intriguait, d'autant plus qu'elle n'avait que très peu de notions sur le sujet. Un petit côté orientalisant sans le moindre doute mais à part ça, Vara ne pouvait rien dire et c'était bien ceci qui irritait un coin de sa conscience. L'architecture de dreamland, ça doit être assez particulier non ? Il allait falloir qu'elle se renseigne chez elle pour pouvoir faire une comparaison.

Son attention fut malgré tout détourné par un spectacle assez particulier, un groupe de gardes dans les rues, visiblement à la recherche de quelque chose... Ou de quelqu'un. L'un d'entre eux tenait entre ses mains un papier froissé. Discrètement, Vara les suivit. Le visage d'un jeune homme était croqué sur la feuille. Cheveux en désordre rejeté en arrière et oreilles percées.  Elle s'approcha un peu plus, histoire d'essayer de saisir de quel crime était accusé le garçon. « Vol... Parure... ». C'était peu mais déjà assez intrigant. Continuant son chemin, Vara décida de mener sa petit enquête.

Elle suivit son envie, marchant d'un coin à l'autre de la ville pendant une petite demi-heure. Elle croisa plusieurs autres groupes de garde, et en suivit un jusqu'à se retrouver dévier de sa route, attirée par une forte odeur d'épice.
Le marché était une place agitée. Colorée, brûlante de monde et d'odeurs, de cris, de « prix bas », de « haute qualité », de « bonnes affaires ». Elle se fraya un chemin jusqu'à un stand quelconque, y acheta une pomme et continua sa route à petits pas. Elle finit par s'éclipser dans une rue parallèle : évidemment, un endroit aussi plein de monde et de biens revendables était le lieu parfait pour un voleur en herbe, mais quelque chose lui disait qu'elle aurait du mal à le retrouver là-dedans. Et puis, elle avait besoin d'un peu d'air. Elle regarda un peu autour d'elle, et remarqua soudain une silhouette sur un toit non loin. Par curiosité, elle suit plusieurs rues pour s'en approcher, et profita d'un échafaudage proche d'une maison pour se hisser sur le toit. Après quelques magouilles et quelques sauts plus ou moins bancal, elle avait rejoint la silhouette, qu'elle identifia comme étant le jeune voleur. Elle resta un moment derrière lui, détaillant sa nuque, son dos avec curiosité. Très grand, sans le moindre doute, mais plutôt maigrichon pour sa taille. Toutefois, elle bénit sa chance : décidément, ce soir, tout semblait venir à elle sans qu'elle n'ait le moindre effort à faire. Elle croqua un dernier morceau de pomme, jeta le trognon sur le côté et  alla s'asseoir à côté de lui.

-Bonsoir, monsieur le voleur.

Elle avait dans sa poche l'un des avis de recherche qu'elle avait ramassé par terre derrière un garde.

-Adam Bierce, c'est ça ?

Elle lui tendit la main, la serra, et sortit son carnet.

-Je suis Vara Lawl, reporter, j'aurais quelques questions à vous poser... Oh, pas forcément publié mais je suis nouvelle sur Dreamland, je me renseigne voyez-vous.

Elle lui adressa son plus joli sourire.

-J'ai entendu parler d'une histoire de vol de Parure, je m'interrogeais. Et sur ce royaume aussi, comme vous semblez avoir votre petite popularité par ici... Comment ça marche ? Où suis-je exactement ? Et votre couleur de chaussette préférée ? C'est un royaume, c'est ça ? Qui dirige ? Où ? Comment ? Vous n'auriez pas quelques renseignements sur l'architecture locale ?

Et Vara de partir sur une série de questions interminable. Ce faisant, en plus de ses notes, elle croquait à traits un peu maladroit son visage sur  une feuille à part. Vara n'avait jamais été très douée en dessin mais elle aimait bien garder un souvenir de sa première impression d'une personne. Et lui avait un visage et un style tout de même assez particulier.

Au milieu de leur discussion ma fois fort passionnante, ils furent interrompus par les cris des gardes qui les avaient repérés.

-Là-haut ! Sur le toit ! Il a une complice !

Vara sursauta, baisse la regard pour apercevoir celui qui les avait ainsi interpellé. Ils étaient 5, plutôt grands et plutôt baraqués.

-Humph. Y'a erreur sur la personne, les amis !

Comme ils n'avaient pas l'air convaincu et que Vara n'avait pas la moindre intention de se faire attraper, elle saisit le poignet d'Adam.

-On s'en va ! Pas envie de perdre du temps avec ça et j'ai pas fini mes questions.

Elle attrapa une dernière canette de sa main libre et tira Adam plus loin, sautant sur un toit proche avec plus ou moins de souplesse avec la ferme intention de partir à un endroit où ça sentirait moins le caca pour eux.

A ladie ladie G1rl

Question : quand vous êtes assis bien peinard au soleil, à vous faire dorer la pilule. Quand vous avez une bière en main avec la moitié de son contenu dans votre gorge, son pack à côté de vous et pleins de chats poilus dans votre champ visuel. De quoi avez-vous besoin pour rendre ce moment encore plus parfait qu’il ne l’est déjà ?

Réponse : une journaliste sans-gêne qui vous met un avis de recherche vous concernant sous le nez, taxe vos bières et dessine votre trogne d’une main mal assurée ?

Absolument pas ! C’est même complètement l’inverse ; qu’est-ce qui t’a pris de me sortir un truc pareil ?

J’suis désolé, je sais pas pourquoi, ça a jailli.

Allez dégage je veux plus te voir.
Bon, où on en était ? Ah oui…
Adam ne fut pas trop surpris par l’arrivée surprise de la demoiselle. Elle avait fait un petit boucan en tentant de monter ici. Il le savait car, à l’oreille, il avait suivi à peu près le même chemin qu’elle pour se frayer un chemin jusqu’ici. Ce qui le surpris plus, ce fut sa spontanéité et son sans-gêne. Bon si elle avait gentiment demandé la place et la bière, Adam n’aurait rien trouvé de mal à lui donner ce qu’elle demande. Là c’était un peu trop soudain pour qu’Adam se sente totalement à l’aise. Mais l’élément qui sauvait la donne était que… pour dire les choses de façon pas simplement, si on avait branché le cerveau d’Adam à un ordinateur et tapé corps, fille et parfait sur le clavier, on aurait droit au visionnage de photos où les représentantes de la gente féminine si dessus ressembleraient beaucoup à l’image de la présentée Vara. Cheveux courts, jolie sourire et vêtements légèrement rock’n roll. Après, l’histoire du caractère restait à régler mais au vu de la franchise et de l’absence de peur dont Vara faisait part, ce aspect là des choses allait dans le bon sens. Comprenons non bien, Adam avait déjà flirté des demoiselles pour moins que ça, mais seule une cour digne de ce nom seyait à une fille présentant les arguments de Vara Lawl. Et il n’y avait pas de personne plus vieux jeu qu’Adam en ce qui concernait la séduction proprement dîtes, ni de personne plus osé, cela dit en passant.

Pour l’heure, la jeune femme le harcelait de question au point qu’Adam avait du mal à rassembler suffisamment ses esprits pour répondre à la dernière qu’une nouvelle apparaissait. Il tint bon quelques rounds pourtant.

« Fais chier les gardes, ça marchera pour toi aussi ; au Royaume des Chats, j’aime pas mettre des chaussettes ; chaque région de Dreamland est un royaume ; le roi des chats ; dans son palais ; je sais pas ; la quoi ?

Il fut perdu à « architecture », ou à "local", il ne sait plus, quoiqu'il en soit, le reste fut une logorrhée interrogatrice. La femme s’était présentée comme journaliste. Métier qu’Adam répugnait la plupart du temps parce qu’en plus de n‘aimer ni les canards ni les torchons, il n’appréciait pas les gens offrant leur gorge au botte d’un état quelconque. Mais il ne fallait pas penser pour autant que l’avis d’Adam vis à vis de Vara était déjà arrêté dans une mauvaise impression, premièrement, elle s’était présentée comme une « reporter », certes ; mais à Dreamland. Et Adam avait assez d’intelligence pour imaginer que c’était un tout autre travail ; deuxièmement, s’il n’aimait pas la fonction du journaliste en elle même, il n’avait rien contre les personnes officiant la charge. C’est donc pour cela qu’il se prêta de bon jeu aux questions réponses de la voyageuse. Il nota également que la voyageuse était en train de lui tirer le portrait à l’aide d’un crayon et d’une feuille. Le fait était tellement insolite et n’ayant aucun précédent équivalent, Adam n’avait strictement aucune idée de la façon dont il devait réagir. Que ferait-elle avec un croquis de lui de toute manière vu qu’à Dreamland, les possessions matérielles disparaissaient entre chaque nuit ? Elle possédait un carnet spéciale ? Elle s’en fichait et voulait juste dessiner ? L’anarchiste appréciait les gens qui avaient une affinité (même quelconque) avec l’art. On trouvait généralement chez ce genre de personne un esprit plus ouvert que chez les autres.

Une charmante discussion aurait pu s’ensuivre, mais malheureusement, elle fut interrompue par l’arrivée un poil impromptu d’une patrouille de gardes de la cité. A leur tête, ce fameux sergent Scotish Fold avec ses petites oreille qu’Adam avait toujours l’irrépressible envie de gratter quand ils s’adressaient la parole. Le sergent, de son côté, avait toujours envie de gratter à l’anarchiste ses côtes avec le manche de son arme. Adam ayant une relation plus que conflictuelle avec les forces de l’ordre de ce royaume.

Voyant l’air passablement hostile des gardes (dû à une une allergie à Adam, certainement) notre anarchiste se dit qu’il ne ferait pas bon de rester dans le coin. Mais avant qu’il n’ait pu esquisser une seule action, Vara lui crocha le poignet et s’enfuit avec lui. Il ne trouva pas le temps d’emporter le pack qu’elle sauta du toit… sur un autre toit. Bond de chat. Adam entraîna la reporter sur un autre toit, puis un autre ; histoire d’être hors de vue du guet. Il zieuta ensuite un coup d’œil en contre bas. Un appentis visible lui offrit ce qu’il cherchait. Après un coup d’œil et un petit sourire en coin à Vara qui étaient du style « suis moi c’est rigolo », il sauta dans le vide, menton et nombril dirigé vers le ciel « youhou ! ». Son dos heurta l’appentis après quelques petites secondes de chute et il roula dessus pour s’écraser au sol  devant un demi-cercle de passants médusés. La cascade était rigolote, Adam aimait bien faire le bouffon dans ce genre d’occasion. Il se releva promptement et commença à courir dans une direction opposé à celle d’où provenait la patrouille en faisait des grands signes à Vara pour qu’elle le rejoigne.



« Bon, je sais plus à quelle question je m’étais arrêté, mentit Adam pour asticoter Vara. Cette dernière l’avait rejoint et l’anarchiste pris la parole une fois qu’ils étaient sûr de ne pas avoir étés suivis par la garde. Ah oui : l’architecture. Bah écoute, je ne suis pas un expert dans ces questions là mais quand on regarde un peu, on voit que les chats créer apparemment des bâtiments en pierre avec un style presque oriental. Les toits en coupole comme celui là, ça pardonne pas. Note si tu veux que les bâtiments sont plus gros parce que l’on est dans la capitale du royaume. Dans les villages en bordure, c’est les mêmes habitations mais elles dépassent rarement d’des ou deux étages. »

« Ensuite, j’ai entendu parler d’un nouveau bâtiment qu’ils avaient inauguré et qui ressemble à un énorme arbre à chat. Je me suis toujours dit qu’il fallait que je le visite mais… je serais plus que ravi d’y allez en charmante compagnie. Là-dessus, Adam lui tendit son bras comme le ferait un parfait gentlemen anglais (ou plutôt une parodie de parfait gentlemen anglais) et lui adressa un haussement de sourcil interrogateur. « Tentée ? Je te promet de je tenterais de répondre à toutes les autres questions qui te passeront par la tête en chemin»

L'affiche était malgré tout mal faite. Le jeune homme avait l'air bien moins agressif en vrai, et surtout bien moins puissant. Si Vara ne l'avait pas vu gambader sur les toits et cascader sur les établis avec elle, elle aurait même eu tendance à douter de sa capacité à voler quoi que ce soit, maigrichon qu'il était. Et de toute façon, vu son air un peu abruti quand elle lui avait parlé du vol, elle lui accordait sans trop hésiter le bénéfice du doute. Elle accepta sans trop d'hésitation son bras, avec un sourire amusé. Adorable petit charmeur.

Et qui savait lui parler, en plus : un arbre à chat géant ! Car il fallait bien avouer que quand il s'agissait de grimper et de se nicher dans des endroits farfelus, Vara se sentait une âme de chats. Et que vu les habitants du lieu, leur arbre à chat ce serait certainement pas du toc. C'est donc avec un enthousiasme certain qu'elle suivit Adam.

Enfin, le suivre, c'était beaucoup dire. Après tout, s'il était au courant de l'existence du bâtiment, il n'y était jamais allé, et malgré sa connaissance du lieu, leur recherche de l'arbre à chat s'apparenta plus à une ballade dans tous les recoins de la ville. Pour meubler le silence gêné qui risquait de s'installer, Vara enchaîna sur un sujet de conversation banal mais incroyablement efficace en règle générale : au détour d'un chemin, croisant un chat avec un accordéon, elle s'étonna de la similitude des instruments oniriques avec ceux réels et embraya sur une discussion sur la musique en général, en profitant pour grapiller quelques infos sur la musique locale. Elle n'avait jamais eu l'occasion de croiser un voyageur présent sur dreamland depuis assez longtemps pour pouvoir obtenir de bonnes informations sur le dreamland et elle appréciait beaucoup la compagnie du jeune homme, notant dans un coin de sa tête chaque information, dans le but de la vérifier plus tard. Sait-on jamais, peut-être en plus d'être un piètre gentleman le garçon était aussi un peu menteur.

Et donc, après quelques menus détours et une nouvelle course poursuite avec le Scottish Fold qui décidément semblait s'attacher à eux, ils finir par arriver, plus ou moins par hasard, devant le « bâtiment » en question.

Si on parlait d'arbre à chat, l'architecte semblait avoir pris le concept très au sérieux, construisant une base en forme de tronc dans une matière inconnue de Vara, qui semblait avoir été modelée comme on le ferait du métal, mais qui était pourtant rêche et tiède comme de l'écorce ; de minces échelles creusées à même ce tronc permettait d'atteindre des branches de la même manière, plus épaisse. Autour de cette masse centrale  se construisait tout un espace composé de niches, de ponts, de minuscules jardins avec heu, des tomates c'est bon les tomates, d'échelles étroites, et ce sur un espace plutôt imposant. Un guide lui expliqua qu'il s'agissait pour eux de reconstruire sur un terrain en friche depuis longtemps et que l'idée, même si elle avait mit du temps à être adopté, avait finalement eu un certain succès depuis son inauguration. En plus, ça faisait de l'ombre en été. Et un excellent salon de thé s'était implanté au sommet de l'arbre. Malgré ce coup de pub un peu trop facile aux yeux de Vara, elle sourit avec plaisir au guide, se disant qu'en effet, prendre un thé au sommet d'un arbre à chat géant avait un certain charme. Toutefois, il y avait bien plus urgent dans ses préoccupations, et dès que le guide les quitta, elle se précipita vers l'arbre, grimpant avec vivacité à l'arbre. Elle n'avait jamais été douée en escalade, et ce malgré les quelques années où elle l'avait pratiqué étant plus jeune ; elle appréciait malgré tout énormément l'exercice, et malgré un manque de grâce certain dû au fait qu'elle comptait plus sur sa force brute que sur une technique d'escalade pour grimper, elle restait plutôt efficace. A califourchon sur une branche, elle attendit Adam, qui était parti avec un peu de retard. Elle indiqua du doigt une niche circulaire vide, à quelques branches de là, où gisaient quelques livres fournis par les personnes gérant l'endroit ; plus difficile à atteindre, c'était une des rares présente encore vide. Se glissant précautionneusement le long du tronc pour atteindre la branche suivante, Vara la rejoignit prudemment et s'y glissa. Quelle ne fut pas sa surprise en y trouvant... Heu, je cherche. Si, si. Vous ne vous en doutez pas en lisant mais enfait ça fait un bail que je cherche. Bon bah, si en fait.

Quand t'as pas d'idée, tu mets un chaton. En plus un chaton c'est mignon et c'est pile dans le sujet. Genre si j'avais mis un mouton, ça l'aurait moins fait. Quoi qu'un petit mouton mignon c'est aussi pas mal pour combler un manque d'idée, j'essayerais une fois, c'est parfaitement adorable. Bon. Vara trouva donc un tout petit chaton, enfin, un enfant-chat auquel elle aurait donné environ 5 ans si elle devait se baser sur des critères humains. Un petit rouquin aux oreilles mobiles et aux yeux verts, perdus dans un livre qu'il feuilletait sagement.
Alors que faisait-il ici, me direz-vous, et quelle importance a-t-il dans ce rp ?
Et bien je n'en sais rien mais j'y réfléchis. Non vraiment. En fait, le fait que ce soit un chaton roux et mignon était censé vous rendre tellement stupide et béat que je n'aurais plus eu à trop chercher une suite mais bon, c'est plutôt foiré.

Pendant ce temps-là, dans un bar sombre et glauque, un chat bourré jouait au poker. Alors oui on s'en fiche mais je me devais de vous le dire. A part ses quelques kilos en trop il est beau non ? Et en plus c'est un dealer d'herbe à chat frelaté. Alors je sais pas avec quoi il frelate mais il frelate bien. Le vilain. Et s'il est dans un bar glauque et bourré c'est pour donner de l'impact à la scène parce qu'une boîte de nuit sur le thème années 80 ça aurait moins bien rendu quand même. Et il est recherché comme ça ça pète encore plus. Oh tiens, il est roux parce que les roux c'est le mal, ils ont pas d'âme les fourbes. Bah tiens. Bim.

Donc voilà, Vara faisait face à un petit chaton...

Sinon, c'est l'histoire d'un brin d'herbe et d'un canard qui se sont mariés et qui ont adoptés des guimauves. Quoi ça vous intéresse pas ? Moi j'aime bien. Y'a Guili Mili Ricky NICKY LAAARSON NICKY LAAARSON ok ok j'arrête. Pfff vous êtes nuls avec votre obsession des chatons vous croyez pas qu'un bébé guimauve c'est mignon aussi ? Comment ça non ? Mais siii. J'vous assure.

… Un petit chaton roux. Qui lisait sagement.

-Coucou petit, tu es là depuis longtemps ?

Il leva les yeux (oui, ses adorables petits yeux verts de petit chaton roux) et acquiesça vigoureusement. Vara sourit.

-Bon, je vais pas te voler la place alors.

Il la rattrapa, inquiet, par le bras.

-Ca me gêne pas... J'ai vu des gardes passer avant, ils m'ont fait peur, avoua-t-il.

Des gardes ? Ah oui, pour s'en souvenir, Vara s'en souvenait, elle les avait aux fesses il y a pas si longtemps.

-Oh... Pourquoi tu aurais peur des gardes, toi ?

Le petit regarda autour de lui, méfiant.

-Ils font trop de bruit.


Elle sourit. Elle aurait tout avalé de la part de cette boule de poil de toute façon. Elle grimpa pour le rejoindre et se mit de côté pour qu'Adam puisse aussi passer le bout de son museau à l'intérieur. D'ailleurs, malgré son air innocent, le chaton semblait étrangement tracassé. Ramassant un petit sachet à côté de lui, il se leva.

-Heu je dois y aller....  Papa m'attend.


La suite se passa très vite. Vara remarqua qu'il avait oublié une deuxième pochette semblable. Elle ressortit donc la tête, une pochette à la main, pour le prévenir qu'il l'avait oublié, quand elle vit le petit, fouillé par des gardes qui avait visiblement confisqué la pochette au gamin, la désigner du doigt. Elle cru vaguement entendre un « c'est eux qui m'ont demandé », et au moment de se précipiter telle une valeureuse justicière masquée, les gares se mirent à grimper vers eux.

-Ils ont de l'herbe à chat !

De l'herbe à chat ? Sceptique, elle ouvrit la pochette, avant d'écarquiller les yeux. Dafuq ? Après une longue série de jurons, elle s'assit.

-Non mais faut pas déconner. Je bouge pas. J'ai mal aux jambes.

Prenant un peu d'herbe à chat entre ses doigts, elle en laissa glisser entre ses doigt sur le nez du garde qui s'approchait d'eux. L'efet ne tarde pas, celui ci renifla, éternua, et se mit soudain à sourire d'un air béat sous le regard amusé de Vara qui, assise sur le rebord de la niche, balançait tranquillement ses jambes dans le vide. Sauf que les gardes approchait toujours. En bas, le petit chaton avait fui, et Vara avait soudain fortement envie de le suivre pour éclaircir l'affaire. Toutefois, ce qui la fit bouger était d'un tout autre acabit.

Au loin, un bruit sourd se fit entendre, suivi d'une explosion immense, visiblement à l'extérieur de la ville. Vara se leva d'un bond, se cogna la tête, grimpa au dessus de la niche et montra l'endroit.

-Il se passe un truc là-bas ! Faut aller voir ! En plus chaton m'a piqué mon carnet et il est parti par là-bas... J'aimerais bien garder mon carnet.


Saisissant à nouveau le poignet d'Adam, tenant de son autre main le sachet d'herbe à chat, elle sauta sur une branche proche et entreprit de descendre afin de re-re-refuir les gardes et d'aller explorer cette ville qui décidément avait l'air pleine de surprise.

Oui cette explosion est random mais je te l'avais promise. Maintenant je te laisse le soin de continuer petit homme. Courage. Y'aura même peut-être des tripes dans le coin de l'explosion, qui sait. Mystère.

L'Agoraphobe, le Seigneur et le Chaton

Rejoindre l'arbre à chat. Plus facile à dire qu'à faire. Adam n'était pas un natif de la ville même si le Royaume des Chats étaient facilement celui dans lequel il passait le plus de temps. Il avait estimé que la hauteur certainement hors de proportion de l'arbre à chat géant serait un gage de facilité afin de retrouver cette dernière. mais c'était oublier que la capitale du royaume avait déjà largement son comptant de tours bigarrées qui dépassaient de la ligne des maisons. Donc au final, Adam et Vara erraient un peu partout dans les différents quartiers de la ville, ce qui se révéla très agréable. La jeune femme partageant le goût d'Adam pour la découverte de la culture dreamlandesque et posait beaucoup de questions à ce sujet. Questions auxquelles l'anarchiste répondait avec un plaisir évident. S'étant lui même beaucoup intéressé à de multiples sujets de la vie du royaume, il était en mesure de répondre à beaucoup de questions de la journaliste, mais pas à toutes. Malheureusement pour lui car il ne souhaitait pas décevoir Vara à ce sujet mais elle posait parfois des questions beaucoup trop pointus pour ses connaissances. Discuter avec elle lui donnait envie de re-explorer ce royaume qu'il connaissait pourtant si bien. Et pour ça, pour cette nuit, la jeune femme allait occuper une place particulière dans l'esprit d'Adam. Rares étaient les personnes capables de stimuler l'anarchiste et il prenait soin de ces dernières, pour le bien qu'elle lui faisait.

Ils parvinrent finalement, quasiment par hasard, à trouver l'édifice. Excitée comme une puce par l'ouvrage, Vara échangea quelques mots avec un guide local avant de se précipiter sur l'arbre à chat géant. Adam s'élança avec un temps de retard à sa suite et commença l'escalade. Mais même si elle ne serait pas partie en avance, la jeune femme l'aurait tout de même largement devancé lors de leur ascension. Adam n'était pas particulièrement mauvais en escalade et son poids assez réduit comparé à sa taille lui assurait un avantage dans ce type d'exercice. Malgré cela, c'était ses bras tout en guimauve qui spoliaient ses capacités en escalade. Il leva la tête et vit sa partenaire assise sur une branche et lui désigner une cache dans la structure. Le chemin pour l'atteindre ne semblait pas évident à emprunter. Pourtant Vara l'emprunta comme... comme un chat, en fait. Adam eut plus de mal. Il fois qu'il y fut parvenu, il allongea la moitié supérieure de son corps dans la niche, ses jambes battant dans le vide.

Au moment où il était parvenu dans la niche, le petit chaton roux en sortait. Adam avait le souffle trop court pour questionner Vara à son sujet mais il la voyait regarder fixement en bas. Il suivit son regard et vit l'attroupement de gardes au prise avec le petit rouquin. Adam n'entendit pas l'échange de parole, mais les jurons de Vara suivit de la patrouille de chat commençant à grimper dans leur direction était suffisamment explicite comme ça.

Sujette à une crise de flemmardise aigu, Vara manifesta son désir de ne pas bouger. Adam rentra les jambes dans la niche et attendit que les gardes parviennent à leur hauteur. La journaliste neutralisa le premier arrivant d'une dose illégale de drogue féline en plein dans le museau.  Adam eut à peine le temps de se dire que c’était terriblement dégueulasse comme technique que Vara se redressa, l’attention porter par une énorme explosion qui s’était déclenché en dehors de la ville, dans les faubourgs extérieurs aux murailles. Elle manifesta immédiatement le désir d’allez inspecter. Ce en quoi son envie conjointait celle d’Adam, qui était aussi attiré par les explosions que les insectes de nuit par une lumière bleue phosphorescente. La journaliste parla aussi de son carnet, celui où elle notait toutes les observations qui lui semblaient intéressante sur le monde onirique. Possédant le même goût qu’elle pour la découverte, Adam comprenait peut-être mieux que quiconque à quel point elle pouvait être attaché à un tel objet ; même si l’anarchiste n’utilisait personnellement pas ce genre d’accessoire, et ce, afin de se redécouvrir ce qu’il aurait pu oublier. Il descendit de l’arbre à la suite de Vara et s’élança avec elle à la poursuite du chaton roux, et les gardes de la ville, à la leur.

_________________________

« Ce n’est pas notre Dreamland. »

Clem regarda autours de lui et il lui semblait que ce Royaume des Chats avait l’air tout à fait normal. Il se tourna vers son seigneur et lui demanda :
« Vous en êtes sûr, Seigneur ? Il me semble à moi que…
-Oui oui mais je m’en fiche un peu de ton avis sur la question, tu vois ? Quand on est dans mon laboratoire et qu’on échappe à une explosion née de la fusion entre un canard et la cinquième dimension, et bien on est content quand on est que dans un monde parallèle à celui que l’on connaît.

Le front de Clem se plissa dans un effort d’intense concentration.

« Et là nous sommes… ailleurs ? »

-Plus ou moins, quand change de monde, on retrouve des constantes et des variables. Je reconnais la ville et son architecture, mais pas ce bâtiment là, tu vois ? Enfin la meilleure preuve que tu peux avoir, c’est que personne ne me reconnaît.

A ce sujet, Clem était obligé d’admettre que c’était le meilleure moyen de se convaincre qu’ils avaient changé de Dreamland. Un pickpocket a tenté d’escamoter les poches de son seigneur pas plus tard que tout à l’heure. Dorénavant, la seule chose qui restait du malandrin, c’était son ombre gravé sur le mur par l’explosion, telle une ombre d’Hiroshima.

« Pas de tripe ? demanda Clem en regardant la silhouette noire, désormais entrée dans la postérité en même temps qu’Héliée, en tant que personne à ne pas faire chier. Ce dernier leva un sourcil.

"A 3000 dégrées ? Aucune chance. »

-A ce propos, vous vous balader souvent avec ces petites grenades dans vos poches ?

-C’est fou ce que l’on peut obtenir en mélangeant une goutte de sang de mon sang et un miroir resté trop longtemps au soleil, répondit son seigneur d’un ton badin en ignorant la question. Clem frémit en se demandant comment il trouvait chaque semaine le courage d’allez faire un rapport dans le laboratoire de son seigneur. En tout cas aujourd’hui c’était le rapport de trop.  

« Tient là regarde ! » lui cria Héliée en lui pointant quelque chose du doigt.

-De quoi ?

-Une patrouille de gardes qui poursuivent un couple de voyageur qui poursuivent, eux, un chaton. C’est une vision tellement géniale que je veux que tu y participe : tu vas immédiatement arrêter les gardes.

-Quoi ? C’est une plaisanterie ?

-Bien sûr, mais ça ne t’autorise pas pour autant à l'ignorer. Allez vas-y.

Ne pas obéir à un ordre direct d’Héliée étant une forme légale de suicide dans son royaume, Clem s’exécuta et utilisa son pouvoir afin de se retrouver presque instantanément au milieux des gardes, non sans avoir bousculé quelques quidams au passage. La bagarre qu’il déclencha laissa largement le temps à Adam et à Vara de rattraper le chaton. Adam n’eut juste qu’à utiliser son pouvoir quand il n’y eut plus aucun passant entre le voyageur et le félin afin d’attirer ce dernier sans qu’il puisse faire quelque chose pour l’empêcher. Une fois parvenu dans une ruelle un peu calme, Adam le suspendit par les pieds et secoua le chaton afin de vider ses poches sur le sol.

« Tu retrouves ton carnet ? dit le voyageur à Vara et désignant du menton le petit tas d’objet répandu sur le sol. Seulement parmi lesdits objets, il y en avait un qui réservait aux deux voyageurs une mauvaise surprise…

Des bonbons, des petits couteaux, une parure, des sachets d'herbes à chat, une crotte de nez, un yaourt périmé, un soldat en bois, une bicyclette, un crochet de voleur à la Morrowind, des coupes en argent, des livres énormes qui pèsent pas lourds mais qui coûtent cher, un médaillon enchanté à 2400 qu'aucun marchand ne pouvait acheter... Enfin, je m'égare. Le fait est qu'il y y avait tout et n'importe quoi dans les poches du gamin, mais de carnet, nada.

-Ou tu l'as mis ? demanda-t-elle au garçon en essayant de garder son calme. Ou as-tu mis mon carnet ?

Le petit chaton, qui se tortillait dans tout les sens en essayant de se dégager, croisa les bras sur son torse, boudeur.

-J'te le dirais pas.

Vara prit un air menaçant.

-Oh si tu vas me le dire... Tu sais ce qu'il arrive aux petits chatons qui restent trop longtemps la tête en bas ?

-J'crois pas aux histoires, moi.

-Oh mais c'est pas des histoires... C'est scientifique... Là ton museau est en train de devenir tout rouge parce que le sang te remonte à la tête... Et au bout d'un moment, quand tout ton sang sera remonté à ta tête, tu sais ce qu'il va se passer ?

Elle laissa un moment planer un silence menaçant.

-Elle va EXPLOSER.

Tout le monde aime les explosions. Bon, ici, pas de tripes, mais des morceaux de cervelles : ça compense non ?
Le chaton, néanmoins, ne semblait pas convaincu.

-Tu n'importe quoi.

-Oh que non. Comment tu t'appelles, petit ?

-Léopold.

-Et bien Léopold... Etant donné que ton corps doit contenir environ... Hum mettons 4 litres de sang, imagine ce qu'il se passera quand tout sera dans ta tête qui est déjà remplie par environ 1,5 kilo de cervelle... Tu penses vraiment que tout ça va rentrer ?

Si le petit avait pu pâlir, il aurait pâli. Vara eu un sourire purement machiavélique.

-Je te donne environ deux minutes... Alors, ce carnet ?

Il aurait pu répondre si je ne m'étais pas soudainement rendu compte que j'avais oublié en chemin un objet "qui réservait aux deux voyageurs une mauvaise surprise". Et là vous vous dites "pfuah, elle est nulle". Et bien non mes petits, car tout et prévu depuis le début. Et là vous relisez le début du post en vous demandant quel objet pourrait bien apporter cet élément perturbateur tant attendu ! L'herbe à chat arrive en tête dans votre top 5 des objets qui pourrait attirer des ennuis. Après tout, c'est bel et bien une drogue dans ce royaume. Mais non, et de toute façon, les gardes sont trop occupés à se battre pour s'en occuper. Et là, vous vous souvenez soudain de la Parure du premier post et vous vous dites "OMG C'EST LUI QUI L'A TROP FORT" mais non, ça c'était une feinte vulgaire de ma part. Désolé. Et de toute manière, nos gardes, ils se BATTENT, je vous l'ai déjà dit. Donc ils peuvent pas nous poursuivre. Faut suivre.

Donc là vous commencez à saturer. Vous vous dites "mais que diable est cet objet perturbateur dont elle nous rabat les oreilles depuis tout à l'heure ?". Enfin vous le pensez peut-être pas en rime, mais ça c'est parce que ça sonnait classe. Ou alors, vous êtes peut-être énervé. Qui sait. Dans le style "non mais pour qui elle se prend cette grognasse, si elle continue je la tabasse". Mais sans les rimes, je me répète. C'est dur de penser en rime.

Bon, dans tout les cas, calme toi noble lecteur. Tout va bien, et l'objet je vais te révéler. OK, ça c'était purement gratuit et simple comme rime mais j'y tenais. Reprenons notre liste. Oublions les bonbons, tout à fait innocent dans la poche d'un gamin, sauf si ce sont des bonbons explosif mais ce serait pousser la coïncidence un peu loin. Le soldat en bois, on peut oublier, sauf s'il est ensorcelé. Les couteaux, bon, c'est risqué mais ça peut encore s'expliquer. Le crochet, les livres, la coupe, tout ça, bon, ok, c'est une narratrice en overdose de Morrowind qui s'est laissé aller. La bicyclette, je l'admet, c'est pokémon qui laisse sa marque. Qu'est-ce qu'il nous reste alors ?

Le yaourt périmé ! Et oui, c'est gagné !

Bon, et là vous commencez à voir où je veux en venir avec tout ce remplissage, qui, en plus de me faire écrire un post inutilement long comme je les aime, me permet d'introduire quelqu'un que j'ai follement envie d'introduire. Peut-être que le commun des mortels ne comprendra pas. Peut-être que même toi, Adam, tu n'a toujours pas saisi mais je ne doute pas assez de tes capacités de réflexion pour y croire vraiment. Mais bon.

Le fait est que je vous demande d'accueillir le énième PNJ inutile de ce rp, j'ai nommé Coin-coin ! C'est donc un canard enragé qui se jeta sur notre joyeuse troupe, sautant sur le yaourt avec un "coin" de soulagement. Avant de se rendre compte que celui-ci, trop vieux, venait de périmer. Le canard se figea. Les larmes qui perlaient dans ses yeux auraient presque donné à Vara l'envie de le plaindre, s'il n'avait pas soudain changé d'expression. Quand le canard releva la tête, ses yeux brûlaient de toute les flammes de l'enfer et le "COIN" qu'il prononça était sans contexte le "coin" le plus menaçant de toute l'histoire des "coin". Vara se leva d'un bond. Pas besoin de comprendre le canard pour saisir le message qu'il leurs adressait. Sa réaction dut donc parfaitement logique.

-ON SE CASSE !

Arrachant le chaton des mains d'Adam pour le coller sous son bras, attrapant les bonbons explosifs de l'autre (bon, d'accord, j'étais obligée, ok ? C'était trop tentant), elle en lança au hasard en espérant ralentir son adversaire. Elle fut la première surprise en entendant des détonations dans son dos mais comme dit, j'étais OBLIGÉE de les placer ces bonbons explosifs. Que Vara passe pour une idiote en lançant ce qu'elle prenait pour d'innocents bonbons ou pas.

Donc, la fuite reprit, avec un chaton sous le bras. Dans leur dos, un "MONSIEUR CHAT" infiniment menaçant et des bruits de tronçonneuse leur apprirent qu'ils n'étaient pas forcément les seuls à être poursuivi.

Voilà où nous en sommes. Une femme, un homme et un chaton poursuivis par un canard enragé par la mort de son yaourt, lui même poursuivi par un chat avec une tronçonneuse, poursuivi par un énorme crapaud bodybuildé. Mais où est Moignon, me direz-vous ? Il est dans votre cœur, les amis, il restera pour toujours dans votre cœur.

Cette image de poursuite me faisant beaucoup rire, je serais presque tentée de m'arrêter là-dessus malgré le fait que je ne fasse, au final, que retourner à la situation initiale (oui, la course poursuite, on y revient toujours, mais c'est bien, de courir, ça permet de garder la forme). Mais ce serait cruel. Je vais donc malgré tout vous révéler la véritable cachette de Moignon l'écureuil geek, bourré de tic et hyperactif. Mais c'est bien parce que je suis infiniment généreuse. Il est... Attendez je le cherche mais je le trouve pas... Il est... Hum non mais vraiment c'est chaud de trouver un écureuil dans cette foule... Non mais je vais pas vous arnaquer, vous en faites  pas, Moignon est trop génial pour que je le laisse de côté... Hum... Mais enfin, il doit bien être quelque part !

HRP:

"Hey ! Mais pourquoi je suis pas dans le post de la madame ? Mais c’est trop dégueulasse ! Abwubwuwbwuwbwu !"

Le canard cancanera 3 fois

A force de courir comme des dératés, Adam et Vara étaient coincé dans une des nombreuses impasses que formaient les ruelles de la capitale du royaume. Les deux voyageurs s’étaient écartés pour laisser de la place à un Coin-Coin désespéré qui s’était plaqué contre le mur et qui regardait avec une horreur croissante la tronçonneuse de Mr. Chat s’approcher toujours un peu plus de lui. Ses terribles dents d’acier ronronnaient avec encore plus de force que le chat psychopathe tandis que ce dernier prenait son temps pour approcher vers sa victime en poussant des ricanements. Le moment où Mr.Chat ne pouvait plus tergiverser arriva bientôt, il leva son arme au dessus de la tête de Coin-Coin et…

« Et merde, plus de pile ! Moi je dis toujours, si on veut avoir un truc qui marche, il ne faut pas acheter chinois ! » Une grenouille bipède sortant d’un nuage violet, là où se tenait juste avant sa version bodybuildé, l’interrompit.

-Vous ne pouvez pas tenir des propos racistes Mr.Chat, sinon le post sera  supprimé.

-C’est pas raciste c’est la vérité !

-Coin !

-La ferme toi !

-Heu… Mr.Chat ?

-Quesquya ?

-Y’a une foule qui nous regarde.

Mr.Chat se retourna. Effectivement, la ruelle, pourtant large d’une demi-douzaine de mètres, était bouchée par des dizaines et des dizaines de badauds. Pas un seul n’ouvrait la bouche mais tous les yeux étaient fixés sur l’étrange trio.

-Il y a trop de monde ici. On n’est pas au Pays Trop Mignon.

-Coin !

-D’ailleurs Coin-Coin tu as été très vilan. On t’as vu tenté de voler le yaourt de ce pauvre petit chat, ce n’est pas bien !

-Oui ! La sentence pour le vol de yaourt est… Mr.Chat sortit une hache de son dos. La DÉCAPITATION !

-Coin !

Shlack !

-Hhhhhhhhh ! Mr. Chat !

-Quoi ? C’est lui qui a commencé !

-Reposer la tête de Coin-Coin sur son corps ; ça ne se fait pas de décapiter les gens comme ça.

-Coin !

-D’accord ! D’accord ! Mais s’il se remet à attaquer les gens sans raison, ce ne sera pas ma faute la Grenouille.

Plop !

« Ce n’est pas sa faute s’il a faim Mr.Chat. »

-Coin !

-Heurm… fit une voix dans la foule. Le trio se retourna.

-Vous êtes le Roux Rayé, n’est-ce pas ? Fit une autre voix. C’était, semble t-il, une règle universelle concernant les foules : les personnes la composant ne parlaient jamais deux fois d’affilé.

-Quoi ? Mr.Chat ?

-Coin ?

-Moi ?

-Oui.

-Selon la prophétie, vous êtes sensé libérer notre peuple du Tyran.

-Quel tyran ?

-Heu… on sait pas…

-Vous êtes opprimé, là maintenant tout de suite ?

-Herf… pas exactemment…

-Pas vraiment vraiment…

-Pas encore en tout cas.

-Mais le Roux Rayé nous sauvera. C’est la Siamoise qui l’a dit.

-Qui ça ?

-La Siamoise.

-Elle sait tout.

-Elle voit tout.

-Elle entend tout.

-Elle mange tout.

Toute la foule se retourna vers la voix qui avait prononcé cette dernière phrase. Un chaton, perdu au milieu des grands, s’expliqua d’une toute petite voix.

« C’est parce qu’elle mange toutes les offrandes qu’on lui donne. »

La foule détourna son attention et la reporta sur la bande de Kaeloo.

« Et où est-ce que l’on pourrait voir cette Madame Siamoise, s’il vous plait ? Je crois que l’on aurait deux trois petites questions à lui poser. N’est-ce pas Mr.Chat ?

-Ouais ! Qu’elle nous dise où on pourra trouver le Tyran, et après… Mr.Chat sortit de derrière son dos deux énormes colts. On le bute !

-Coin !

-Pas si vite le Canard ! J’aurais certainement besoin d’un bouclier humain.

-On va vous montrer où elle habite, suivez nous.

Là-dessus, la ruelle se vida en quelques instants. Laissant un Adam, une Vara et un Léopold quelque peut silencieux suivre du regard l’étrange cortège quitter les lieux. Adam fut le premier à réagir en poussant doucement du coude la voyageuse.

« Si l’autre chaton n’a pas ton carnet, peut-être que cette Siamoise pourra nous indiquer où il se trouve. On les suit ? Demanda t-il avant de baisser les yeux vers le chaton que Vara tenait toujours.

« Sinon… on en fait quoi de lui ? »

_________________






























"Hey ! Mais je suis pas dans ce post non plus ? Hey ! Hey la madame ! Hey tu peux me mettre dans ton post steuplait ? Steuplait ? Steuplaiiiiiiiiit ! Abwubwubwubwubwu !"

Le chaton que Vara avait sous le bras ? La réponse était évidente.

-On le garde et on va voir la Siamoise. Je veux dire, je la connais pas, elle, alors que lui je suis sûr qu'il m'a volé mon carnet, donc il doit bien avoir une idée d'où est passé mon carnet. En plus il est sage.

Elle tapota la tête du chaton qui, effectivement, était sage, déprimé par la perte de tous ces objets qu'il avait mis tant de temps à rassembler. Elle le retenait désormais par le poignet, ayant bien trop mal au bras pour le porter plus longtemps.

Vara suivit donc l'étrange troupe. Elle était ravie. Kaeloo était une série quasiment inconnue en Allemagne, mais dès qu'elle l'avait découverte, elle s'était sentie obligée de s'enfiler tous les épisodes -et ce malgré son très mauvais niveau en français. C'est donc avec un immense sourire et un enthousiasme non dissimulé qu'elle suivit la petite troupe, sautillant presque.

Et ils y arrivèrent.  Qu'est-ce qui a deux bras le matins, quatre oreilles le midi et sept tentacules le soir ? Et bien oui, c'est  la Siamoise, celle qui mange tout, qui voit tout, qui sait tout !  Elle habitait par ailleurs dans une très jolie cabane formée des dons de ses admirateur et qui ressemblait à un château de sable d'enfant. Des cailloux, des coquillages, des morceauxde bois s'assemblaient pour former une espèce de petit igloo, un peu à l'écart de la ville. Cela faisait un peu penser au palais du facteur cheval, en bien moins impressionnant.

Enfin bon, dans cette petit hutte habitait la... Créature. Une créature qui, songea Vara, s'était clairement trompée de royaume.Genre vous croyiez que la Siamoise ça allait être un chat siamois bande de nuls. Ou un chat siamois à deux têtes. C'est pas rigolo. Non, non, c'est une créature si étrange que j'ai la flemme de la décrire, une créature tellement indéfinissable, tellement omnisciente, omnipotente, omnivore que je vais la laisser à ton imagination. Et cette créature s'exprima en ces termes, d'une voix douce d'enfant mais d'un ton sérieux comme la mort elle même.

-Je t'attendais, Elu, toi et tes compagnons
J'aime bien la laitue (?) et tu es un lion
Le tyran est en vue, mais il nous manque Moignon
Sans cet hurluberlu, tu n'es qu'un trou du f***
Et sérieux, sans lui, la prophétie elle foire totalement, tu l'as collé où ? Vous devez être au complet pour... ce tyran trucider.

Visiblement fière  de son quatrain foiré, elle leur sourit avec douceur.

-Non vraiment, il vous faudrait Moignon.
Sinon, le tyran vous gobe tout rond.

-Bah c'est vrai ça, où qu'il est moignon ?

-Coin.

-Quoi c'est vrai ? C'est incroyable ça !

-Il est en danzer ! Il faut le serser.

-Coin.

-IIIIIIIIIIH ! Pauvre Moignon.

-Ah oui, quand même.

-On DOIT l'aider.

-Coin.

-Mais... Et notre tyran ? SIAMOISE ! Où est le tyran ?

-Il est juste ici, mes amis.
De roux il est vêtu
Et il ne mange pas sa laitue (?)
Il est vraiment petit,
Mais c'est le Diable, je vous dis !


Vara commençait à comprendre et ça ne lui plaisait pas du tout. Car son prisonnier... Etait roux ! (PUM PUM PUUUUUUM).

-Mais qui c'est, qui c'est !

-A côté de la fille, j'vous dis.

Tout le monde se retourna vers Vara et Adam. Elle déglutit. Soudain, le petit lui mordit le bras et se mit à courir pour s'enfuir.

-LE TYRAN S'ENFUIT ! RATTRAPEZ-LE !

-COIN ! (Cri viscéralement belliqueux.)

Kaeloo, qui s'apprêtait à les suivre, s'arrêta brusquement.

-Mais, attendez les zamis ! Et Moignon ?

-Coin ! (plus lointain, mais toujours aussi viscéralement belliqueux)

-Oh ben oh ben c'est pas zentil ça les zamis... oh dites ! Vous ! Vous pourriez pas aller chercher Moignon ? Merci c'est zentil ! On risque d'avoir besoin de lui.

Et là, elle se transforma en gros crapaud et les suivit, détruisant un ou deux lampadaire au passage.

Est-il utile de préciser que « vous », c'était Adam et Vara ?

Elle soupira. Elle avait une grosse marque de dent bien saignante sur le bras, pas de carnet, et l'obligation morale de sauver un écureuil en danger. Elle se tourna vers la Siamoise.

-Dites, vous...

-Non.

-Mais je...

-Vous n'êtes pas l'élue, vous n'êtes même pas un chat.

-Mais c'est ridicule j'ai....

-Non.

-MAIS JE VAIS VOUS...

-Non.

Vara eut un soupir et sorti de la cabane, en colère, bientôt suivi de quelques personnes.

-Vous devez sauver l'écureuil.

-Pour que le tyran soit défait.

-Nous avons besoin de vous.

-Mais je ne sais même pas où il est !

-La Siamoise en a parlé.

-Deux fois, elle a dit « laitue ».

-Il doit forcément être...

Du doigt, le chat désigna les champs situés avant la ville.

-Dans le château de Duchesse.

... Ou peut-être que c'était le château, un peu plus loin.

-Quoi, Duchesse, celle qui a perdue sa Parure ?

-Elle perd tout le temps sa Parure.

-Et elle a un canari.

Légèrement agacée, Vara s'apprêtait à demander avec toute sa délicatesse quel P***** DE RAPPORT il y avait entre un canari, de la laitue, un palais, une pa... Pardon, Parure, et un écureuil hyperactif, quand une autre personne continua.

-Il ne mange que de la laitue, donc elle a toujours un stock.

Vara eut un long, un TRES LONG soupir.

-Je vois. Adam, ça t'emmerde de risquer de te faire enfermer ? On a un écureuil en danger...

Elle s'approcha de lui et lui chuchota à l'oreille :

-En vrai, c'est mon personnage préféré de la série, je peux pas le laisser comme ça... En plus ça a l'air rigolo comme palais.





Abwubwubwu ?

La Puissance de la Fonk

« Je t'attendais, Elu, toi et tes compagnons
J'aime bien la laitue (?) et tu es un lion
Le tyran est en vue, mais il nous manque Moignon
Sans cet hurluberlu, tu n'es qu'un trou du f***
Et sérieux, sans lui, la prophétie elle foire totalement, tu l'as collé où ? Vous devez être au complet pour... ce tyran trucider. »

Il se retrouvèrent finalement tous à suivre le troupe terriblement bigarré qui alla chez la Siamoise. Cette dernière servit un tous un quatrain en mezzo-soprano salement loupé vers la fin. Au programme, une prophétie qui sentait bon la salade et le rebondissement. Quand il fut clair pour tout le monde que le Tyran serait un roux, il fut tout aussi clair pour tout le monde que le petit chaton trimballer par Vara depuis une grosse dizaine de minute était le seul concerné. Et ce bien qu’il y avait deux autres rouquins dans cette histoire en la personne de Mr.Chat et de Clem Free mais non, indubitablement le grand méchant de cette histoire était la plus innocente des personnes de la pièce ; c’était toujours comme ça.

Quoi qu’il en soit, le « sage » chaton (dixit Vara) ne s’attarda pas dans la salle et prit la poudre d’escampette… et un trio de personnages de dessins animés aux trousses. Avant de partir, Kaeloo réussit à charger Adam et Vara de retrouver le membre manquant du quatuor. Avec sa puissance de persuasion propre à ceux qui quittent le débat avant que de dernier ne commence, les deux voyageurs ne purent discuter. Après une tentative avorté pour retrouver la trace de son carnet, Vara eut une prise de bec avec la foule où elle apprit que Moignon se trouvait certainement dans le château de la Duchesse car la Siamoise avait glissé subtilement (et on insistera jamais assez sur le sens de ce mot) qu’elle était liée à la prophétie. Après avoir soupiré pour deux, Vara se tourna vrs Adam avant de lui demandé :

« Je vois. Adam, ça t'emmerde de risquer de te faire enfermer ? On a un écureuil en danger... »

Le concerné eut à peine le temps de se glisser une cigarette entre les lèvres et de commencer à répondre un :

« Et bien ton argument sur l’écureuil est absolument imparable mais… »

avant que la voyageuse ne s’approcha de lui pour lui chuchoter à l’oreille, ce qui lui causa un frisson typiquement masculin, les arguments suivants :

« En vrai, c'est mon personnage préféré de la série, je peux pas le laisser comme ça... En plus ça a l'air rigolo comme palais. »

Si l’argumentation était légère et n’aura pas suffit à un autre moment, un autre contexte ou tout simplement une autre personne, elle était bien suffisante pour Adam. Qui ne disait jamais non à l’idée d’allez visiter un lieu inconnu. Surtout que là, il avait bien envie de connaître le fin mot de cette histoire.

« Si cet écureuil est du même calibre que celui de ses amis, on ne devrait pas avoir trop de mal à le trouver, je pense. Je passe devant. »


L’architecte du palais de la Duchesse avait vraisemblablement eu comme ordre générale de faire une place « aussi simple et poupouneuse qu’un couffin » ce dont il s’était attelé avec tout le flegme habituel de sa profession. Dans les fait, le tout ressemblait à une adorable résidence d’été campagnarde payé par quelqu’un qui considérait les problèmes d’argent avec la même distance qu’une possible armageddon dans plusieurs millions d’années : un reniflement et on n’y pensait plus.

Les deux premiers (et seuls) étages dépassant du sol étaient attribués à la Duchesse et dont le moindre centimètre carré avait du être aspergé par de la penture d’or et l’équivalent d’une bassine de parfum. Ce qui trônaient sur les étagères feraient bander d’envie le moindre cleptomane et réfléchissaient la lumière mieux que n’importe quel miroir. Qu’on se le dise, la Duchesse aimait les bijoux. Cette dernière invitait souvent tout le gratin de la capitale à ses fastueuses réceptions car c’était comme ça que devait se comporter une aristocrate.

Ses sous-sols (suffisamment nombreux pour faire rentrer techniquement sa maison dans la grande famille des bunkers parfumés) abritaient également une cellule terroriste qui se regroupait et s’entraînait afin de renverser le pouvoir en place car s’était comme ça que devait se comporter une aristocrate.

Le chef de cette cellule présentait un profil particulier, Arnold, de son vrai nom (mais il préfère que l’on l’appelle « Terminator », tellement plus classe) qui a troqué le métier d'auto-stoppeur contre celui de terroriste, avait en effet énormément de difficulté à se faire comprendre à cause de son accent autrichien et de sa propension à hurler des menaces. Ses hommes n’étaient d’ailleurs pas de première intelligence car la seule condition pour rentrer dans leur groupe consistait à « ressentir une énergie particulière monter en soi quand on écoute de la fonk ». Terminator appelle cela « La puissance de la Fonk » et pour la détecter chez ses aspirants recrues, il leur faisait écouter une musique tenant au final plus de la disco que de la véritable fonk mais personne à ce jour n’a eut le courage de le lui dire. L’important était que ça marchait, car la musique était, il faut bien l’avouer, entrainante. L’entrainement à la danse prenait d’ailleurs une grande place dans l’emploi du temps de ces terroristes, bien plus que l’apprentissage d’utilisation des cocktails molotov (l’arme révolutionnaire par excellence, aussi appelée « la grenade incendiaire du pauvre », avoir accès aux énormes quantités d’argent de la Duchesse et s’en servir pour doter ces hommes d’un équipement de meilleure qualité n’avait jamais effleuré l’esprit de Terminator).

Bref, tout ce petit monde vivait dans la joie, la bonne humeur, la fonk et la promesse d’une révolution qu’ils accompliraient bien… un jour ou l’autre.

Mais tout changea un jour où l’un d’entres eux, interpellé par les bruits que faisaient leur détecteur d’intrus, jeta un coup d’œil au moniteur relié aux caméras du jardin ; le RP était en train de les rattraper et rien n’y survivra.

Dans ce lieu fermé et joyeux qui dansait la fonk autour d'une bouteille de jus de pomme, il courait une rumeur, un bruit venu du fond des âges et qui se transmettait de génération en génération : un jour, le roi de la fonk arriverait, et ce jour là, la prophétie se réaliserait et comme un maître tout le monde l'accueillerait.

Et ce jour là était sur le point de se réaliser. Et l'homme qui venait de tourner la tête vers la caméra du jardin avait aperçu le début du destin du royaume sans même s'en rendre compte, ne trouvant pas plus troublant que ça l'image de deux buissons trottinant côte à côte vers la porte d'entrée.

Vara avait toujours adoré se déguiser. Et les jeux d'infiltration c'était son truc. Mais pas quand il s'agissant d'être patient.

C'est pourquoi, quand il fut prouvé que non, ouvrir la serrure d'une porte verrouillée avec un morceau de canette de bière n'était pas possible, elle décida de manière toute simple de passer par la fenêtre.

C'est donc dans un grand fracas de verre brisée que le premier des deux buissons géants s'introduisit dans la maison, bientôt suvi de l'autre. Il se rejoignirent dans le couloir, tandis que Vara se débarassait des quelques feuilles coincées dans cheveux et des éclats de verres éparpillés dans ses cheveux. Grâce à sa chance incroyable, elle ne s'était que vaguement écorché le bras et s'en sortait particulièrement bien pour quelqu'un qui venait de fougueusement se jeter par une fenêtre.

D'un geste parfaitement déterminé, la pose conquérante, Vara se plaça devant Adam.

-Je vais à gauche, tu vas à droite, le premier qui a l'écureuil crie très fort un nom de poisson d'eau douce, d'accord ?

Et ils se séparèrent, trottinant tout deux vers leur destin.

Et comme le travail m'appelle, nous allons continuer tout cela en accélérant un peu le rythme. Vara piqua donc un sprint, courant de salle en salle, fouillant les étagères, cassant des vases sans le faire exprès. Et soudain, elle arrive devant un immense miroir. Et cet immense miroir lui parla.

-Wesh mademoiselle, toi jolie femme, qu'est-ce que tu fous là, t'es paumée ou quoi ?

Si Vara avait pu le gifler, elle l'aurait fait. Malheureusement, gifler un miroir aurait été ridicule. Elle opta donc pour un grand coup de pied.

-Tu ne me parles pas comme ça espèce de...

Et là, le miroir mangea Vara.
Ou Vara tomba dans le miroir.
Et oui.
Parce que j'ai envie.

De son côté, Moignon, qui faisait une indigestion de salade, s'était enfui de la cage où l'avait enfermé la duchesse : désormais dans la cave, il subjuguait le monde avec sa maîtrise de la fonk, tel le héro de sa prophétie. Malheureusement, la vilaine indigestion de salade qu'il faisait était très contagieuse et se répandait autour de lui par rayon gamma laser, ce qui commençait à affecter les terroristes autour de lui... La bouche ouverte, l'oeil torve, ils tombaient tous sous le charme de Moignon mais le symptôme le plus évident était que lentement, subjugué par la beauté du petit animal, tous devenaient... Roux?! Des zombies roux ?! C'est quoi ce scénario de merde là ?

En attendant, Vara était coincé dans son miroir mais en même temps, à part la voix du miroir qui lui parlait régulièrement, elle trouvait ça plutôt drôle. A partir du miroir, elle s'était retrouvé dans une dimension parallèle, un reflet du manoir, mais vu de l'extérieur. Et comme le miroir ne semblait pas vouloir la laisser partir, elle commença à se promener.

Elle fit un tour aux cuisines, et piqua une pomme, qui disparut dans la vraie vie. Trouvant cela plutôt amusant, elle piqua aussi un couteau de cuisine, et puis, on sait jamais, ça peut être pratique.

-Hé jolie jeune fille, si tu veux des myrtilles, dans le frigo tu devrais faire un saut.

-Tu m'aides à voler des trucs dans ta propre maison ?

-Je m'ennuie ici, il faut bien qu'on rit !

-Ça se dit pas.

-C'est parce que dreamlandien je parle, comme mon ami Charles.

-Ça se dit quand même pas. T'es obligé de parler en vers ?

-Non.

-Alors pourquoi...

-J'ai toujours rêvé d'être poète.

-Oh, c'est plutôt sympa comme rêve. Moi quand j'étais enfant...

Et c'est en devisant joyeusement de rêves perdus et de souvenirs d'enfance avec le miroir poète que Vara continua sa visite. L'avantage, de là où elle était, c'était qu'elle pouvait se déplacer partout sans être vue. Et elle pu donc tout observer.

Il y avait de l'or, de l'or et de l'or ; une collection de presse papier en verre ; des canaris, beaucoup de canaris ; et une bande de terroristes roux qui... Qui s'inclinaient devant Moignon en l'appelant maître ?
Le petit écureuil, d'ailleurs, semblait savourer sa situation et, avec un rire maléfique, parlait de conquête du monde.
Vara, qui était bien embêtée parce que bon, ils avaient besoin de Moignon pour la prophétie, se demandait comment le récupérer quand soudain elle se souvint.

-Pseudorasboraaaaaaa !

-Tu sais, mademoiselle, personne n'entend rien d'ici.

Avec un juron, Vara se détourna et se mit à courir vers l'endroit où se trouvait Adam, d'autant plus qu'un gros bruit de chute venait de retentir de l'endroit vers lequel il devait être.

Elle arriva dans la pièce miroir de l'endroit où elle pensait trouver Adam, mais le pauvre garçon...