Dream Land Infinity RPG
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 Avenir s'accorde au pluriel [Raven]

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Lysandre Videl
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Lysandre Videl


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MessageSujet: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeMar 15 Sep - 12:40

Les mains dans les poches d'un long manteau de cuir, Lysandre se tenait immobile devant l'immense tour noire qui constituait cette nuit son objectif. Il avisa l'édifice dans son ensemble, de pied en cap, silencieux comme une statue. La lisière de la forêt qu'il avait traversée pour parvenir jusqu'ici contournait la zone, comme taillée pour délimiter le terrain autour de la résidence de Pytie.

Le Contrôleur du Temps venait tout juste de rejoindre les Meteors. Sa rencontre avec eux, par ailleurs, resterait dans les mémoires du village d'Ingurgite comme l'une des plus grande catastrophes de son histoire. En songeant à nouveau au combat qui avait eu lieu cette nuit là, Lysandre émit un hoquet de rire. L'uniforme était consciencieusement plié dans la besace qu'il portait en travers de la poitrine, prêt à être revêtu s'il devait répondre à l'appel de ses nouveaux supérieurs. Supérieurs dont il espérait bien prendre la place tôt ou tard.

Lentement, le jeune homme se déplaça jusqu'au niveau de l'immense porte à double battant. Chacun d'entre eux devait peser son poids, il se demanda par quel genre de miracle il parviendrait à les pousser. En s'arrêtant un instant à deux pas de l'entrée, il leva de nouveau la tête pour observer le sommet. Environ deux cents étages, comme ce qu'on lui avait dit tandis qu'il voyageait en direction de la Tour de l'Oracle. Le monument était impressionnant, et cela ne tenait pas qu'à sa couleur d'ébène qui lui donnait des airs d'Isengard.

Des épreuves à chaque étage, qui changent toutes les nuits. L'Arbre des Rêves s'est bien gardé de mentionner ça. Si je ne suis pas capable d'atteindre la Pytie, je ne serai de toute façon pas en mesure de retrouver sa graine.

C'est que le végétal millénaire, quelques temps plus tôt, lui avait confié cette tâche importante. La première étape de cette requête était une visite à l'Oracle de Delphes, et Lysandre était déterminé à finir l'ascension en une nuit. Il était hors de question pour lui de se réveiller et recommencer indéfiniment au bas de la tour. Il avait donc consciencieusement avalé une dose de somnifères avant de s'endormir, afin d'être bien certain que rien ne vienne troubler sa progression.

Posant la main sur un des battants, il exerça une légère pression du poignet. Contre tout attente, les gonds pivotèrent en grinçant et lui offrirent l'accès à la première pièce de la tour. Il avait suffisamment arpenté Dreamland pour ne plus se poser de questions sur les paradoxes physiques, et fit donc un pas à l'intérieur pour observer ce qui l'attendait.

Le rez-de-chaussée était composé d'une unique salle circulaire assez surprenante, dont le sol était recouvert d'un carrelage en damier noir et blanc rutilant. La décoration était rétro-futuriste, semblable à une uchronie des années 1960. Les murs étaient jalonnés d'une multitude de sièges et de canapés uniformes au design post-moderne, et entre chacun d'eux se trouvait une plante exotique en pot. Les murs, taillés dans une matière semblable à du plexiglas, étaient parsemés d'une multitude de photographies représentant des situations de vie de famille américaine des sixties. Descendant du plafond, une série d'écrans faisaient défiler en silence des publicités sortant d'une époque de guerre froide, ainsi que des matchs de football ayant eu lieu depuis longtemps. De part et d'autre de la salle, des hauts-parleurs diffusaient en boucle la célèbre I Wanna Be Loved By You de Marilyn Monroe.

♪ The Poo Poo Pi Doo Moment ♪

Au milieu se trouvait un bureau d'accueil en forme circulaire, au centre duquel se trouvaient plusieurs postes d'ordinateurs semblables à des minitels. Une créature ressemblant justement trait pour trait à Marilyn se trouvait assise devant un moniteur, paraissant absorbée par son travail. La jeune femme portait une robe en tout point similaire à celle que la véritable chanteuse avait revêtu lors de la célèbre séquence où, passant au-dessus d'une bouche d'aération, un appel d'air en soulevait les pans.

Lorsque la porte claqua derrière le Voyageur temporel, elle leva la tête, affichant un air surpris, puis lui adressa un grand sourire irrésistible. Elle se leva vivement et contourna le bureau circulaire pour s'approcher de lui, révélant des mensurations identiques à la chanteuse originale. Lysandre lui adressa un sourire charmeur en retour, et lorsqu'elle arriva à sa hauteur, elle lui sauta au cou.

"Soyez le bienvenu, Mister President, je suis heureuse de vous rencontrer ! Fit-elle de sa voix suave de sex symbol."

Agréablement surpris, le Contrôleur du Temps répondit à son étreinte, avant de s'écarter pour l'interroger.

"Que me vaut un tel accueil ?
- Ne soyez pas surpris, Dame Pytie a prédit votre venue."

La créature pivota sur ses appuis et retourna à son bureau, offrant au jeune homme une vue parfaite sur sa descente de reins et son déhanché hypnotique. Il la suivit, et tandis qu'elle s'installait à nouveau sur son siège, il posa ses coudes sur le bureau et plongea son regard dans le sien. Il resta ainsi à jouer des yeux avec elle durant un long moment tandis que le morceau était joué par les hauts parleurs, ne revenant pas d'avoir l'opportunité exceptionnelle de pouvoir séduire une telle légende. Le fait qu'elle ne soit pas la vraie lui importait peu. Il y avait là le physique, l'attitude, et probablement les souvenirs d'une des plus envoûtantes femmes de l'Histoire.

"Je pourrais facilement renoncer à ma prédiction pour un verre avec vous, Marilyn, fit-il finalement
- Et c'est avec joie que j'accepte, Mister President, mais une autre nuit. Il vaut mieux pour tous les deux que je fasse mon travail et que vous parveniez tout en haut.
- Ho, je n'aurai qu'à penser à vous, j'imagine.
- C'est tout à fait ça.
- Ce ne sera pas difficile."

Marilyn rit d'une voix hors du temps, témoin d'une époque perdue, plongeant instantanément Lysandre dans un état de mélancolie comme il en avait peu connu. La différence, à présent qu'il avait vaincu sa peur du temps, résidait sans doute dans le fait qu'il appréciait désormais ces moments rares.

"Dites-moi ce qui m'attend, Marilyn.
- Le thème des épreuves de cette nuit s'appelle "Passé, présent et futurs". Il y a deux cents étages, comme vous le savez sans doute. Tous les cinq étages constituent un palier et à chaque étage, vous subirez une épreuve. Certaines d'entre elles vous permettront de prendre un raccourci et d'arriver plus vite au dernier en sautant un ou plusieurs paliers, d'autres vous ralentiront en vous faisant emprunter la voie la plus longue.
- Entendu. Ce thème est sur-mesure.
- Pour commencer la première épreuve, vous devrez emprunter l’ascenseur qui se trouve derrière moi, fit-elle en esquissant un mouvement du bras en direction de l'élévateur qui trônait au fond de la salle. Mais je vais devoir vous demander de patienter encore un peu.
- Et pourquoi donc ?
- Quelqu'un d'autre doit arriver, qui devra emprunter la même route que vous. Soyez assuré que j'en suis confuse.
- Ma foi, je me fiche d'attendre si c'est en votre compagnie, fit Lysandre en haussant les épaules, à peine contrarié par l'idée de ne pas pouvoir gravir la tour par ses propres moyens. C'est l'occasion de prendre un verre avant notre premier verre."

Marilyn rit de nouveau. Lysandre entama la discussion avec elle, et tira de sa besace une des bouteilles qu'il avait ramenées d'Ingurgite. La créature sortit deux verres à vins d'un placard et ils se déplacèrent jusqu'au canapé le plus proche, vidant progressivement le contenu du litron. La proximité se fit plus intime à mesure que le niveau d'alcool descendait, les éclats de rires plus réguliers et moins rationnels, et Lysandre oublia presque l'objet de sa visite tandis qu'il apprenait à connaître cette femme remarquable.
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Raven
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeMer 14 Oct - 15:28



Les branches se plièrent au passage de la guerrière qui manqua de trébucher sur une énorme racine tant sa fuite était entrainante. Raven traversait une partie de forêt à la course, poursuivie par un assaillant inconnu que la pénombre dissimulait parfaitement malgré sa proximité. Cherchant une échappatoire dans sa fuite effrénée, la voyageuse débouchât d’un coup sec sur ce qui semblait être une clairière d’apparence. Soulagé, mais a découvert, elle forçat une nouvelle fois sa progression en direction de l’unique bâtiment visible, au centre de la zone.


C’était une immense tour très sombre, ne donnant absolument pas envie d’en faire un quelconque refuge, mais la situation présente exiger un abri rapidement. Elle sentit soudain des griffes puissantes la lacérer au niveau de l’épaule droite de sa veste et l’emporter à moitié, transformant son haut bleue-marine en vulgaire loque de tissu. Dans le but que la chair ne puisse pas suivre une partie de la veste et un morceau de la chemise, Raven plongea au sol, effectuant une à deux roulades sur elle-même dans la petite pente. Cette cabriole lui apporta une poignée de seconde supplémentaire d’avance face à cet ennemi et lui permit d’atteindre l’énorme porte à double battants, sombre et inquiétante, représentative de l’unique entré de ce monument irréel.


Dans un ultime stress intense, elle se prépara à concentrer sa force dans l’optique d’ouvrir directement la porte,  cette dernière s’offrant brute et imposante à toutes les personnes souhaitant la franchir, une force plus développée ne serait pas de trop. Cette action ne fut pas nécessaire. Raven écarquilla les yeux de surprises voyant cette dernière s’ouvrir naturellement à son approche. N’ayant guère de réflexion pour la suite, elle s’engouffra rapidement à l’intérieur et s’empressa de refermer derrière elle, laissant la créature à l’extérieur.


Dos contre l’entrée, essoufflé de son périple, Raven s’agenouilla en fermant les yeux pour souffler quelques secondes. Les ré-ouvrants, elle esquissa en même temps un sourire de satisfaction accompagné du bruit des griffes de son poursuivant sur la porte qui s’estompa rapidement, ce dernier abandonnant tout espoirs de retrouver sa proie pour cette nuit.


Raven plongea sa main droite dans la poche intérieure de la veste, partie gauche, seule resté intacte face aux griffes acérées de cette créature et sortie une petite pierre colorée à forme atypique dont le vert était visiblement la couleur prédominante. La jeune femme venait en réalité de voler cet objet, très certainement en possession de l’individu derrière la porte à l’origine, intrigué par sa couleur et ayant vu cette pierre en action une nuit plus tôt. Raven referma son poing sur la pierre puis se releva. Elle entreprit de déchirer les lambeaux du coter droit puis de faire quelques nœuds avec le tissu dans le but de rester présentable, la chemise quant à elle, semblait ne pas avoir subi le gourou du propriétaire de l’objet dérobé.


Elle s’avança prudemment, perplexe sur l’endroit où elle venait d’atterrir. Un intérieur très éloigné temporellement, certainement autour des années ’60. La structure du lieu faisait ressortir quelque chose d’assez glauque aux yeux de la jeune femme, comme si la pièce était séparée du temps et de l’espace de Dream-land. Peut-être que c’est une raison pour laquelle la créature n’a pas pu la suivre à l’intérieur par ailleurs. Mais alors pourquoi la porte s’était-elle ouverte...



« Mais qu’est-ce que c’est que cet endroit.. »



Affichant un air à moitié inquiet secondé de curiosité, elle s’avança en direction d’un large bureau circulaire, endroit le plus visible de la pièce, centralisant l’attention de la jeune femme comme le comptoir d’un bar ou la réception d’un hôtel. Arrivé à hauteur, son attention fut déjouée par des rires provenant du canapé tout proche. Une femme était assise là, semblable à l’actrice Marilyn Monroe, surement amusé de la discussion entretenue avec son interlocuteur. Ce dernier était clairement un voyageur, assez grand et arborant des couleurs sombres,  il semblait apprécier ce même dialogue, affichant un regard affectif envers la jeune actrice. Raven fronça les sourcils, non confiante de constater un voyageur ici, qui pourrait être un adversaire ou un être aux pensés perturber même si l’atmosphère de la pièce ne semblait pas du tout se prêter au danger.


Marilyn tourna directement son visage vers elle, plongeant ses yeux dans ceux de la voyageuse. Immédiatement Raven se sentit légèrement enclin à la confiance, ressentant quelque chose de profond et d’apaisant similaire à un fleuve épais, calme et dense qui ne possède ni amont, ni avale. Lui adressant un léger sourire, elle invita la nouvelle arrivante à s’approcher, ce que l’Amazone fit sans trop d’hésitation, restant muette pour le moment.



« Il semblerait que la personne en question vient tout juste d’arriver »




Dernière édition par Raven le Lun 19 Oct - 22:15, édité 3 fois
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Lysandre Videl
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeJeu 15 Oct - 9:09

Lysandre ne remarqua pas immédiatement l'arrivée musclée de la nouvelle venue, absorbé qu'il était par sa conversation historique. Les joues rosies pas le vin, le visage joyeux de Marilyn s'était peu à peu rapproché du sien à mesure de leur conversation. La proximité des corps était désormais naturelle, décomplexée, ne souffrant d'aucune retenue. Il pouvait désormais presque percevoir le souffle de sa compagne, profitant intensément de ce moment, le verre à la main. La musique elle-même semblait accompagner la direction que prenait l'entretien en occultant la moindre parcelle de l'environnement alentour.

Néanmoins, lorsque l'intruse arriva au niveau du bureau circulaire, leur attention à tous les deux fut extirpée de leur bulle. D'abord, Lysandre dut retenir un soupir presque incontrôlable à la vue de la jeune femme. Lui qui pensait ne pouvoir trouver cette nuit plus agréable compagnie que celle de Marilyn fut soufflé. Malgré la blancheur de sa chevelure désorganisée, la jeune femme en question devait se trouver dans sa tranche d'âge. Peu vêtue, elle arborait un short qui dévoilait une paire de jambes affriolantes et fermes, symboles sans doute d'une pratique sportive régulière. Une partie de ses vêtements était déchirée, exposant au regard une opulente poitrine qui devait de toute façon, en général, ne pas être en mesure d'être contenue par le peu de tissu qui la recouvrait.

Stupéfait par cette véritable beauté slave, Lysandre dut reprendre ses esprits pour tendre l'oreille et percevoir enfin les craquements et les bruits de griffure émanant de l'autre côté de la porte. Il fit le lien avec l'état des vêtements de la jeune femme et se leva à la suite de Marilyn. Celle-ci lui indiqua alors qu'il s'agissait de la personne attendue. En voyant l'intéressée demeurer silencieuse, Lysandre lui adressa un sourire et se présenta.

"Et bien bonsoir. Puisqu'on va passer la nuit ensemble, autant tout de suite échanger nos prénoms. Je m'appelle Lysandre."

Son regard s'attarda sur la cicatrice transversale qui partageait le visage de son interlocutrice. Loin de la défigurer, elle lui confiait un certain charme supplémentaire, comme si le reste ne suffisait pas. Son sourire s'étira tandis qu'il jetait un coup d’œil à la bouteille de vin d'Ingurgite qu'il tenait encore à bout de bras. Il n'en restait guère que l'équivalent d'un verre, aussi demanda-t-il poliment à Marilyn d'aller en chercher un, qu'il remplit jusqu'à la vider entièrement.

"C'est tout ce qui reste, fit-il en le tendant à la jeune femme."

Puis il reporta son attention sur Marilyn et désigna la porte du pouce.

"Ce qui se trouve à l'extérieur ne risque pas de poser problème ?
- Rien n'entre dans la Tour sans que Dame Pytie le veuille, Mister President. Une chance pour vous mademoiselle, ajouta-t-elle en souriant à la nouvelle venue. Il ne vaut mieux pas sortir maintenant, vous vous en doutez."

Lysandre s'interrogea sur les véritables raisons de la présence de l'intéressée à la Tour de l'Oracle. Avait-elle choisi de s'y rendre, pour finalement croiser la route d'un monstre ou d'un Voyageur mal intentionnés ? Ou ne se trouvait-elle pas plutôt là par hasard, ayant trouvé refuge dans l'édifice à l'issue d'une course-poursuite ? Marilyn avait probablement été informée par Pytie de qui ils étaient tous les deux. Elle avait l'air de savoir exactement de quoi il retournait. Et l'interrogation du Contrôleur du Temps trouva réponse lorsqu'elle reprit la parole.

"Cet endroit est la Tour de l'Oracle. Demeure de Pytie et lieu d'épreuve des Voyageurs. Elle comporte deux cents étages et soumet ses visiteurs à de multiples épreuves. Chaque nuit, sa composition change en fonction de l'aléatoire ou de ceux qui y pénètrent, et si ces derniers ne peuvent parvenir au sommet avant leur réveil, ils doivent recommencer depuis le début la nuit suivante. Vous étiez attendue, mademoiselle, au même titre que Lysandre. Si vous êtes tous les deux suffisamment méritants, Dame Pytie vous accordera sa prédiction."

Qu'elle se sente obligée d'expliquer tout ça signifiait que son interlocutrice ne devait pas avoir la moindre idée d'où elle se trouvait. Cela chagrinait un peu le Voyageur temporel, qui espérait qu'elle savait au moins se débrouiller pour ne pas avoir à traîner un poids tout au long de sa progression. Son habituelle obstination à toujours terminer ce qu'il commençait le poussait à vouloir achever l'ascension de la Tour cette nuit-même, à ne pas devoir s'y reprendre plusieurs fois. L'idée de devoir gérer une difficulté supplémentaire ne le séduisait pas du tout.

"Le rez-de-chaussée de cette nuit n'est pas le même que celui d'hier ni de demain. Il se peut que si vous reveniez vous soyez directement confrontés à une épreuve en pénétrant dans la Tour. Ma présence ici est éphémère.
- Et où est-ce qu'on peut vous trouver habituellement ? S'enquit Lysandre.
- Ça c'est à vous de le découvrir, Mister President, répondit-elle en accompagnant sa phrase d'un clin d’œil suggestif, inclinant légèrement son buste en avant comme sur quelques photos célèbres."

La réponse arracha un sourire au jeune homme, qui l'écouta ensuite expliquer à sa future compagne d'une nuit les modalités de fonctionnement des épreuves de cette nuit. Elle répéta ce qu'elle lui avait dit avant l'arrivée fracassante de la jeune femme, récitant son texte comme une bonne élève. Après quoi elle leur désigna l'élévateur au fond de la salle et les invita à la suivre. Lorsqu'ils se positionnèrent devant les portes, elle appuya sur le bouton d'ouverture, révélant un intérieur assez luxueux.

"L'élévateur et les escaliers sont des zones préservées. L'accès aux étages supérieurs vous sera accordé si vous parvenez à réussir les épreuves qui vous seront imposées. Il ne me reste qu'à vous souhaiter bonne chance.
- Merci Marilyn. A bientôt."

Lysandre pénétra dans la cage d'ascenseur qui s'avéra être relativement étroite, presque un peu courte pour sa stature qui le poussa à incliner légèrement la tête pour ne pas s'y cogner. Il attendit d'être rejoint par sa compagne pour appuyer sur l'unique bouton qui ornait la tablette de commandes, et les portes se refermèrent sur le visage souriant de Marilyn. L'engin s'ébranla et il commencèrent à monter.

"Qu'est-ce qui te poursuivait tout à l'heure ? Demanda-t-il pour engager la conversation."

Tandis qu'il écoutait la réponse de son interlocutrice, l'élévateur stoppa son ascension et les portes s'ouvrirent sur le premier étage. Le Contrôleur du Temps posa un pied dehors, jetant un coup d’œil à leur nouvel environnement. L'endroit était assez désert, uniformément blanc et capitonné à la manière d'une cellule d'asile psychiatrique. Tout au fond, en face d'eux, se trouvait une créature humanoïde en camisole de force. Un homme au regard de sa calvitie avancée, qui leur tournait le dos en étant assis en tailleur.  Il se balançait d'avant en arrière sans un bruit, suivant un rythme régulier. Non loin de lui se trouvait un autre élévateur, promesse de progression. Enfin, au centre de la salle se trouvaient deux piédestaux sur lesquels étaient disposés des fioles.

Lysandre s'approcha lentement du centre, suffisamment au moins pour parvenir à distinguer le liquide incolore qui remplissait les deux récipients, et lire les étiquettes qui les ornaient. Oubli ornait la première, tandis que Souvenir était écrit sur la seconde. Le jeune homme se tourna vers sa compagne en lui jetant un coup d’œil interrogatif. Puis soudainement la lumière s'éteignit. Démarra immédiatement un projecteur invisible qui fit défiler sur le mur d'en face une pellicule à l'ancienne. Plusieurs images se succédèrent, montrant une créature à divers âges de la vie, de l'enfant à l'adulte.

Il y eut des phases de bonheur, une enfance heureuse et enjouée, une adolescence turbulente mais brève, un passage à l'âge adulte réussi, une mise à profit de ses compétences pour son village, ses camarades, sa famille. Puis le sexe et l'amour, de nombreuses femmes, jusqu'à la femme. La naissance du premier enfant, du second, un petit mâle et une petite femelle.

Mais il y eut aussi des phases d'horreur, avec une guerre, une bataille à laquelle la créature dut participer, la perte de camarades, du père, la mort naturelle de la mère. Il y eut aussi l'assassinat de sa femme par un illustre inconnu au visage masqué, l'enlèvement de ses enfants. La bande s'arrêta sur le visage effaré de la créature dont la vie venait d'être visionnée, signe de la folie qui avait gagné son esprit à la suite de ses traumatismes.

La créature en camisole surgit alors de la pénombre pour se poser dans le champ du projecteur, l'éclairage montrant aux deux Voyageurs qu'il s'agissait du même homme. Son visage était désormais apathique, dépourvu de la moindre expression. Demeurant immobile, il les regardait sans les voir, et seuls les contours de sa tête s'imprimèrent sur leur rétine lorsque la lumière du projecteur s'éteignit à son tour. Enfin, deux filets lumineux furent braqués du plafond sur les deux fioles. Lysandre resta un instant silencieux, réfléchissant à la nature de l'épreuve en question, avant de poser machinalement sa main sur l'épaule dénudée de sa compagne.

"Je crois que nous sommes supposés choisir ce qu'on doit lui faire boire. Peut-être qu'on doit le soigner. En lui faisant oublier ce qu'il a vécu, tout ce qu'il a vécu. Ça veut dire les mauvais moments comme les bons. Faire de lui un homme neuf, mais un autre homme. Ou alors, le faire se ressouvenir de tout, et affronter ses refoulements. Vivre avec l'horreur, mais aussi avec la mémoire de ce qui a pu être bon."

Il hésita un moment.

"Je vais te laisser choisir. Il n'y a peut-être pas de mauvaise réponse. Ça m'a plutôt l'air d'être un test d'évaluation qu'une épreuve éliminatoire."

Il y avait bien une autre solution, plus simple, plus rapide. La mise à mort de la créature, afin d'abréger ses souffrances tout en lui évitant de se changer en quelque chose d'autre, qui serait lui sans vraiment l'être. Il préféra passer cette option sous silence, ne sachant pas encore vraiment de quel bois se chauffait la jeune femme. Justement, le fait de l'observer agir le renseignerait sur la question.
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeSam 17 Oct - 14:21


Raven se rapprocha détournant son regard de Marilyn pour celui du voyageur. Elle put percevoir de l’étonnement et de l’attraction au fond des yeux de ce dernier  tandis qu’il s’avançait également, s’ouvrant plutôt à la convivialité plutôt qu’à une quelconque méfiance.  Même si elle était restée sur ses gardes quelques minutes plus tôt, la jeune femme n’en est pas pour autant antisociale et non mécontente de découvrir des personnes accueillantes, se détendit directement à l’invitation du jeune homme via une dégustation d’un vin fort appréciable après l’effort. Il se présenta sous le nom de Lysandre et d’après lui, Raven n’allait pas partir bien loin durant le reste de la nuit. Ce n’était pas vraiment un problème sur le coup, le monde extérieur n’étant pas aussi agréable à explorer cette nuit en tout cas.


En voyant l’intérêt visuel que lui portait Lysandre dans chaque regard, la jeune femme se laissa absorber quelques secondes par un bleu profond nappant l’iris du voyageur. Ce bleu était d’une profondeur inhabituelle et devait facilement rendre la concentration d’une discussion difficile avec de nombreuses femmes. L’attention portée à sa cicatrice la détourna de cette hypnotisation masculine. Il n’était pas le premier à surement se demander comment cette petite guerrière s’était débrouillée pour s’abîmer autant le visage. Gardant le silence jusqu’à maintenant, la voyageuse put discerner assez de point agréable en cette situation et laissa un léger sourire se dessiner sur son visage, contrastant avec les sourcils froncés, signe que le moment de repos n’était que temporaire.



«  Merci, il vaut mieux garder sa lucidité en ce moment de toute façon...  Je m’appelle Raven.  »


Adressant un regard soulagé à Marylin, elle ajouta en souriant toute gênée à la suite de son homologue masculin.


«  Merci beaucoup pour la tour en tout cas… Sans vous ça commencé à devenir carrément bouillant dehors »


« Rien n’entre dans la Tour sans que Dame Pytie le veuille, Mister Président. Une chance pour vous mademoiselle, ajouta-t-elle en souriant à la nouvelle venue. Il ne vaut mieux pas sortir maintenant, vous vous en doutez. »



Raven afficha un air perplexe à la suite de ces propos. Dame Pytie ? Qui est cette personne ? Le sentiment d’être arrivé devant une sorte d’examen comme une élève face à sa fiche de Bac, emplie la voyageuse lui donnant la sensation que quelque chose d’important allé bientôt suivre. De plus, quel était donc cette façon de s’adresser aux gens comme s’ils avaient toujours fait partit du cadre familiale. Cet endroit était des plus étranges, excepté une seule chose qui rattachée l’esprit de la voyageuse au temps réel, Lysandre. À sa différence ce dernier montra une certaine confiance, certainement au courant de bien plus de choses et ayant choisi volontairement d’être précisément à cet endroit cette nuit. Raven resta silencieuse, attentive au propos de Marylin, lui expliquant le principe de cette tour de deux cents étages soumettant les voyageurs à des épreuves diverses et variées. La composition de l’endroit change chaque nuits et tout réveil entraine l’éternel recommencement de l’ascension pour finalement  parvenir à ce qui semble être un oracle, au soumet de la tour.


De toutes les récompenses, le destin est certainement celle qui ferrât le plus hésiter Raven, cependant au prix de son propre destin et de sa volonté de le changer, peut-être que cela l’amènera plus rapidement à retrouver le chemin du rêve de sa sœur. Autrement dit, le but et peut-être bien plus proche qu’il ne l’a jamais été et qui plus est la voyageuse n’est pas seule et traversera cette épreuve avec Lysandre. Ce récent mais potentiellement de confiance compagnon qui même sans partager la même idéologie que la jeune guerrière va forcément aspirer au même but pour cette quête. La détermination éclata dans les yeux de Raven qui roula de l’œil vers Lysandre. Visiblement, il y a des chances pour que le grand homme soit un voyageur plus ancien qu’elle et ainsi peut-être possède-t-il des capacités plus puissantes ou  toutes prédisposées à gravir cette tour.

Perdu dans ses pensées, la voit de Marylin fit revenir Raven à elle. Face à l’élévateur, elle saluât l’actrice en souriant puis accompagna son coéquipier à l’intérieur après avoir remercié la pseudo-hôtesse d’accueil de ses informations et conseils.


La voyageuse se serrât de son côté dans le but de laissa un minimum de place à son nouveau partenaire. Autant en apprendre plus sur ce nouvel allié. Son idée d’initiative fut brisée par la voix du jeune homme, curieux de la source du bruit derrière la porte et de l’état débraillé de la jeune femme. Ce passant la main dans les cheveux comme pour les remettre en place sans réussite, Raven soupira légèrement et confia un clin d’œil malicieux à Lysandre avec amusement.



« Disons que j’ai un peu le chic pour les situations improbables. C’était mon vieil ennemi. Il me chasse à travers Dream-land depuis le jour où j’ai… »


Le bruit de l’élévateur et de la porte coupa la voyageuse, laissant naître une pièce capitonnée uniformément blanche. Raven fronça les sourcils et s’avança prudemment à la suite de son compagnon, sur le qui-vive également. La créature humanoïde qui se tenait là rappelait les êtres glauques propices à l’horreur présentent dans un bon Silent Hill, visuellement atteint de folie et perdu dans les ténèbres, il restait impassible et calme, de dos. Raven s’approcha de son partenaire qui l’interpella du regard au propos de ces deux fioles disposées au centre de l’espace. Oublie et Souvenirs, voilà deux choix bien étranges. Un projecteur démarra brusquement, le film qui suivi retraçait visiblement la vie de l’interné. Suite à cela l’image de ce dernier apparut clairement, se redressant et restant impassible face aux deux arrivants.


La main de Lysandre se fit sentir sur l’épaule de la guerrière. Le voyageur expliqua son point de vue sur le choix des deux fioles. L’oublie dans le but de faire disparaître la souffrance, ou les souvenirs dans le but de les affronter. Raven s’avança laissant tomber la main de son interlocuteur derrière elle, ce dernier lui indiquant qu’elle pouvait prendre le choix qui lui paraît être le mieux, préférant une attitude expectée, l’épreuve étant certainement sans grande conséquence de cause, ou plutôt, déterminante sur les étages à venir très certainement.


Se plaçant face à la créature, entre les deux fioles, Raven regarda profondément l’être en proie au désespoir. Elle afficha un regard dur et réfléchis, faisant ressortir tout le sérieux de ses traits de visages. Puis, se retournant légèrement, elle prit la fiole Souvenirs et plongea son regard dans le liquide, pensive.



«  Du plus loin que je m’en souvienne… Le fait d’oublier quelque chose, même de vraiment terrible ne signifie pas qu’il n’existe plus pour autant. Personne ne peut effacer les actions commises, qui se sont déroulées, toutes pour une bonne raison à un moment clef. Si ce mec est devenu ce qu’il est, c’est également de par ses choix prient un moment ou avec son état d’esprit, les autres solutions n’étaient selon lui, plus envisageable pour protéger ce qu’il aime. »


Sur ses mots, la guerrière s’accroupie, posant la paume de sa main droite sur la joue gauche de l’individu. Laissant transparaître un air légèrement triste et compatissant, elle retira le bouchon de la fiole en terminant son monologue.



«  Nous avons tous vécu des choses plus ou moins terrifiantes selon les personnes. Mais nous avons tous en commun un passé propre à chacun qui nous a freinés et continuera toujours de nous faire douter sur ce que l’on pense. L’important et de se souvenir, de garder à l’esprit les raisons qui nous on conduit à la tourmente, pour ne pas devenir ce que l’on ne veut pas être et faire en sorte que le reste de notre vie s’améliore au maximum. »



Concluant son explication, elle laissa couler le liquide de la fiole dans la gorge de l’intéresser puis se releva, reculant maladroitement en direction de son partenaire. L’Être se tordit indiciblement sous l’action des propriétés de la fiole restée totalement mystérieuse aux yeux des deux visiteurs. Puis cela s’arrêta, d’un seul coup. L’individu semblé avoir recouvré une certaine vie. Comme s’il venait de prendre conscience de sa propre existence. Les contrastes parcourant son corps commencèrent à s’éclaircir, puis l’individu devint transparent petit à petit comme s’il n’était qu’une image sortie d’une illustration. Toujours sous l’interrogation il disparut laissant les deux voyageurs seuls dans la pièce.


Raven, par réflexe, se retourna et s’empressa de saisir l’autre fiole dans le but de la conserver, cependant cette dernière disparut presque aussitôt, de la même manière que l’être qu’ils venaient de rencontrer. Une belle occasion ratée pour une voleuse perdue dans un endroit antique. Cela permettait aussi de se dire que quoique l’on veuille réaliser ici, tout restera à jamais sous le contrôle de la personne qui régit cette Tour. Un léger sourire de contentement se dessina sur le visage de la jeune femme qui attrapa le bras droit de son partenaire avec volupté pour l’entrainer vers l’autre issu, maintenant ouverte. Parcourant quelques escaliers en colimaçons que le temps ne semblait pas avoir épargné, elle entreprit d’interroger Lysandre avec une légère appréhension sur la nature de sa présence ici et pourquoi pas à Dream-land, outre le fait qu’il soit un voyageur visiblement en quête de réponses lui-aussi.



« Cool ! Cet endroit à l’air intéressant. Dis-moi Lysandre, quels sont tes pouvoirs de voyageurs exactement ? Et je me demande également si tu as une bonne connaissance de cet endroit… Tu sembles avoir choisis d’être là cette nuit contrairement à moi, même si la femme de l’accueil n’a pas l’air de cet avis. »



Cet homme avait l’air un minimum réfléchis malgré son comportement expecté du premier étage. Bien bâti, il doit être un coéquipier fiable possédant de bonnes capacités, quel que soit son pouvoir. La confiance ne s’établira qu’au fur et à mesure des épreuves, mais un lien solide pourrait être un atout de taille pour parvenir au sommet et pourquoi pas, s’entraider à l’extérieur par la suite.  Terminant leur ascension vers le deuxième étage, Elle s’arrêta face à la sortie et se retourna brusquement vers son homologue masculin. Affichant un sourire et une détermination prononcée, Raven colla ses avant-bras l’un contre l’autre devant elle, partie interne au ciel.



« Les Gants de Batailles des Dieux, m’ont été offerts suite à la phobie de perdre les gens qui me sont chères. Ils me permettent de protéger tous ceux qui comptent pour moi à Dream-land. Je ne me fais plus de soucis pour le passé depuis ce jour, on ne le change pas, mais le futur reste ouvert à toutes modifications. Je t’en parle directement avant de continuer... La connaissance de l’autre est importante face aux dangers... enfin, je crois »



Se demandant quel genre d’aprioris pouvait bien venir à l’esprit du voyageur, Raven poussa la porte dévoilant la deuxième étape de leur parcourt. La pièce était bien différente de la précédente. Se positionnant en longueur et laissant une pincée de mètres en largeur, l’étendue paraissait s’étirer dans le fond si loin que l’on ne pouvait voir l’extrémité. Les murent de ce couloir, fait de miroirs, s’étiraient de manière infinie vers le plafond.

S’avançant prudemment, Raven fut immédiatement interpellé par une image à l’intérieur du miroir. À l’instar du reflet d’elle-même habituellement visible dans sa salle de bain, rôle de tout bon miroir, celui-ci lui renvoya une image d’une autre époque, quand elle était petite fille. La vision était très nette à travers la glace, Raven était très jeune et s’amusait avec sa mère, probablement à un jeu de société dont elle était plus ou moins  friande durant l’enfance.


La voyageuse s’approcha avec hésitation, le regard inquiet, ne pouvant piper mot sur l’existence de cette image. Sa mère présente dans le reflet se retourna alors et d’un reste rapide saisis Raven au poignet, faisant resurgir en un éclair quelques symptômes d’une peur rédhibitoire appartenant au passé. Stupéfait de voir le bras du reflet sortir du miroir, la voyageuse se dégagea d’un mouvement vif et adressa un regard inquiet et pressant à son compagnon. Le couloir semblait long et il ne fallait visiblement pas trop s’attarder dans nos souvenirs…


Dernière édition par Raven le Lun 19 Oct - 22:15, édité 1 fois
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Lysandre Videl
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeDim 18 Oct - 10:10

Le choix de l'engagement plutôt que celui de l'évitement. Affronter au lieu de se dérober. Raven est donc une courageuse. Ou une intrépide.

Lysandre esquissa un sourire en observant le jeune femme s'emparer de la fiole du Souvenir. Cherchant à cerner la personnalité de son accompagnatrice à travers son discours, il l'écouta attentivement exposer sa vision des choses. Elle détenait une grande part de vérité. L'oubli n'effaçait pas le temps vécu, il ne faisait que l'occulter, le dissimuler aux yeux de celui qui ne parvenait pas à se souvenir - ou qui ne le voulait pas. Elle venait de résumer en quelques phrases le principe même de l'Histoire. Et, dans une moindre mesure, de la mémoire.

Connaître hier pour aborder demain, éviter de répéter les erreurs du passé. Reste à savoir comment Pytie va interpréter cette décision.

C'est en silence qu'il observa la jeune femme prendre un soin tout particulier à administrer la potion au malade, presque avec la tendresse d'une mère. Puis elle se recula, et le liquide opéra. Le dément se contorsionna étrangement, convulsa un moment, puis se stabilisa finalement, revenant changé. Il semblait un peu incrédule, sans doute interloqué par ce qui venait de se passer et le retour sans préavis de sa personnalité première. Puis il se mit à disparaître progressivement. Raven eut alors une réaction qui n'échappa pas à Lysandre, puisqu'elle tenta promptement de s'emparer de la fiole restée intacte. Celle-ci s'évanouit dans l'atmosphère à l'instar de la créature, laissant la jeune femme les mains vides.

C'est la réaction d'une personne qui sait s'emparer des opportunités qui s'offrent à elle. Jusqu'à quel point ?

Cette réflexion lui arracha un sourire suggestif lorsque, comme en écho, Raven attrapa son bras pour l'entraîner dans son sillage. La lumière envahit à nouveau la salle entière tandis qu'il s'approchaient de la porte de sortie. En pénétrant dans la cage d'escalier érodée par le temps, Lysandre profita de ce moment de calme pour apprécier allègrement la vue du fessier de la jeune femme, qui lui était offerte en contre-plongée. Ce temps mort leur fournit en outre l'occasion de poursuivre leur conversation, mais Lysandre réfléchit un instant à la manière de répondre à sa compagne tandis qu'elle l'interrogeait. Elle dut percevoir son hésitation puisqu'elle s'arrêta en haut des marches. Lui montrant alors ses gantelets étranges, elle accompagna son geste d'une explication exhaustive.

Bon... De toute façon, on va forcément être amenés à se montrer nos pouvoirs au cours de la nuit, songea le jeune homme.

"Je suis un Contrôleur du Temps. Je suis d'accord avec toi, ça ne servirait à rien de se faire des cachotteries alors qu'on est dans la même barque. Mais si je peux me permettre de te donner un conseil pour la suite, tu devrais éviter de fournir immédiatement des informations sur ce que tu peux faire à ceux dont tu croises la route. Il y a un certain nombre de types dans Dreamland qui n'attendent que ça pour prendre l'avantage. T'as sûrement déjà dû t'en rendre compte."

Lysandre s'arrêta un moment avant d'embrayer sur les raisons de sa présence à la Tour de l'Oracle.

"Il y a quelques temps de ça j'ai rendu visite à l'Arbre des Rêves, et il m'a confié une tâche qui passe par obtenir ma prédiction auprès de la Pytie."

Pour l'heure, il n'en dit pas plus, gardant la réelle nature du souhait de l'Arbre pour une autre fois. Peut-être plus tard dans la nuit, si Raven se montrait suffisamment fiable et qu'il ne douterait plus de sa propension à en parler autour d'elle. La rumeur de la visite de l'Arbre des Rêves par deux Voyageurs avait déjà dû commencer à se répandre, et certains devaient déjà être sur ses pas pour savoir de quoi il retournait, avec l'espoir humain mais idiot de lui voler son objectif.

"C'est un pouvoir assez intéressant que tu as là. Est-ce que ça veut dire qu'il ne fonctionne pas quand tu te bats pour des gens qui sont habituellement tes adversaires, voire qui te laissent complètement indifférente ?"

La phobie vaincue de la jeune femme expliquait par ailleurs la raison de son choix quelques minutes plus tôt. Pour que perdre ses proches atteigne un tel stade de crainte, elle avait dû longtemps être sujette à une peur de l'abandon, de ne plus compter pour quiconque. En somme, de n'exister dans la mémoire de personne, être dans l'oubli. Ce constat permit à Lysandre de déduire que la thématique des épreuves de la Tour de cette nuit avait été étudiée avec soin par la Pytie qui avait prédit leur arrivée. Une ancienne peur du cours du temps et de la perte des siens, de sa propre histoire, se mariaient bien pour faire face à une succession de pièges orientés sur les multiples dimensions de la chronologie. Il passaient la porte conduisant à la salle suivante tandis qu'il méditait à ces questions, tant et si bien qu'il fut coupé net dans son dialogue intérieur.

L'étage supérieur y coupa tout simplement court tant il détonait avec ce qu'ils avaient pu voir de la Tour jusqu'à présent. Totalement incompatible avec l'architecture de l'édifice vu de l'extérieur, il semblait s'étirer sur une distance astronomique. Des murs au plafond, une palette indénombrable de miroirs qui ne faisait qu'ajouter à la valeur démesurée de l'endroit, fournissant au couloir une profondeur démultipliée. Raven s'avança la première et Lysandre put apercevoir son reflet, si tant est qu'il puisse alors qualifier ça de reflet. Il ne put la reconnaître qu'à sa chevelure blanche, mais il s'agissait bien d'une enfant qui se trouvait là, en compagnie d'une femme adulte dont les traits rappelaient les siens. Il supposa qu'il s'agissait là d'une scène de son enfance.

Elle a choisi le Souvenir, Pytie joue donc le jeu.

Curieux, Lysandre s'avança à son tour et observa l'autre côté du couloir. Comme il s'y attendait après avoir observé le phénomène lié à sa compagne, ce ne fut pas exactement lui à cet instant précis qu'il vit. Ce fut un Lui avec une poignée d'années en moins, à l'époque de ses premières armes en tant que lieutenant de police. La fois où lors d'une intervention, il avait dû faire face à sa première résistance armée. A l'époque, il ne s'était pas attendu à la fusillade, pensant naïvement que les trafiquants allaient se rendre à l'arrivée de l'équipe. Il se revit, de dos, braquant une cible, dans un entrepôt de banlieue parisienne. Il se remémora alors les invectives du capitaine sous les ordres duquel il se trouvait à l'époque, un vieux briscard près de l'âge de la retraite qui en avait vu de toutes les couleurs au cours de sa carrière.

Et puis un type surgit de derrière un stock de bidons, et mit en joue la recrue Videl. Celui-ci n'eut pas le temps de réagir, il s'anticipa littéralement mourir. Ce fut le capitaine de l'escouade qui se mit sur la trajectoire de la balle en tirant, bourrant le jeune homme d'un coup d'épaule et l'envoyant valdinguer au sol, à couvert. L'officier et le criminel s’entre-tuèrent, l'un atteint à la tête et l'autre abattu, touché en plein cœur. Tandis que flics et bandits s'engageaient immédiatement dans un concert de pétarades, le jeune lieutenant encore en état de choc, abasourdi, observait le corps inanimé de son supérieur.

Ce souvenir douloureux de l'homme qui s'était sacrifié pour qu'il puisse vivre lui arracha une grimace de désappointement tandis qu'il s'avançait encore de quelques pas, faisant face à un autre souvenir. Cette fois, c'était un Lui adolescent, datant de l'époque où il était encore au lycée. Une soirée, dans un jardin, chez un quelconque camarade de classe dont il avait déjà perdu le nom. Ils étaient nombreux, éparpillés en plus ou moins petit groupe, et Lysandre avait une bouteille à la main tandis qu'il discutait avec des garçons et des filles. C'était l'époque difficile où il avait été gagné par une peur panique et constante de s'endormir, de perdre le temps précieux d'éveil et d'existence. Il trouva un aspect touchant à ce Lysandre gamin et profondément tourmenté, cherchant à grignoter le moindre espace d'immortalité qu'il espérait gagner.

Mais Raven le tira bientôt de sa contemplation lorsqu'il perçut de derrière lui son mouvement de recul. En se retournant, il ne vit pas que son visage catastrophé, il vit également le bras de la femme du reflet être à moitié sorti de l'image. Stupéfait, il se retourna immédiatement et constata que ses propres souvenirs s'approchaient à leur tour de la surface réfléchissante. Avec horreur, il vit le capitaine et le criminel abattus se relever et marcher dans sa direction. Il vit aussi le jeune Lysandre braquer un regard dur vers lui-même, plein de haine. Le Contrôleur du Temps n'eut que quelques instants pour prendre une décision, précipitée par la sortie d'un pied du capitaine mort.

Il attrapa la main de Raven et s'élança dans le couloir. Tout autour d'eux, une multitude de souvenirs qui appartenaient à chacun apparurent, plus ou moins douloureux. Ils s'animèrent et commencèrent à se démultiplier le long du couloir. Les miroirs semblaient accélérer la cadence, gagnant le plafond et prenant de l'avance sur la progression des deux Voyageurs en affichant des scènes avant même qu'ils n'arrivent à leur hauteur. Parfois, Lysandre crut percevoir un marasme étrange où sa propre mémoire et celle de Raven s'étaient mélangées pour offrir un visuel sur un événement dépourvu de sens qui mêlait leurs deux histoires. Un coup d’œil en arrière permit à Lysandre de comprendre que les premiers souvenirs s'étaient extirpés des miroirs, et les poursuivaient. Devant, sur les côtés, la prolifération des images s'intensifiait. S'ils ne réagissaient pas, ils seraient bientôt submergés sans espoir de s'en sortir.

"Accroche-toi, la première fois peut être un peu déroutante, fit-il à la jeune femme en resserrant son étreinte autour de sa main."

Il fit alors vivre à Raven une expérience qui ferait date dans sa mémoire. L'englobant dans une bulle de temps personnelle, il accéléra le flux temporel qui les concernait, augmentant considérablement leur rythme de course. La perception étrange et impossible qui donnait l'impression à la fois d'accélération et de ralentissement d'eux-mêmes et de leur environnement dut être pour Raven un temps vécu sensationnel. Lorsqu'un bras émergea sur leur trajectoire, Lysandre manqua de ne pas réagir et de se le prendre en plein thorax, mais bondit sur le côté juste au bon moment. Il se doutait que Raven, par manque d'habitude, n'avait probablement même pas eu le temps de voir l'obstacle s'interposer.

Une silhouette qu'il ne chercha même pas à identifier faillit bondir depuis l'arrière sur Raven, forçant le jeune homme à accélérer la cadence. Les souvenirs gagnaient en intensité et en vélocité, puisque à présent des individus commençaient à jaillir des miroirs devant eux. Derrière, le brouhaha naissant laissait supposer l'existence d'une véritable foule qui les poursuivait. Du plafond menaçaient de tomber des corps hostiles. Au fond, plus si loin que ça mais pas non plus tout proche, l'élévateur qui se faisait promesse de fuite. Lysandre consentit à enclencher la seconde, un peu inquiet qu'il était par le rythme alarmant à laquelle les souvenirs gagnaient en densité.

Soudain, à quelques mètres, une silhouette encapuchonnée bondit avec célérité et se positionna entre eux et l'issue. Elle disait quelque chose au jeune homme. Il était persuadé de l'avoir vue quelque part, sans parvenir à mettre le doigt dessus. Elle lui inspira instantanément un sentiment d'effroi.

Pas le temps de s'arrêter ni de la contourner !

Lysandre dégaina la Dague du Temps de sa main libre et arma son bras. En arrivant à l'impact de la capuche, il profita de la vitesse de sa course pour porter un coup transversal au niveau de la gorge, enfonçant son épaule dans sa cage thoracique. La personne ou la chose inconnue porta mécaniquement sa main au cou en basculant sur la côté, rebondissant sur la paroi réfléchissante. Elle avait néanmoins dégagé le passage. Les derniers mètres virent les souvenirs jaillir tous ensemble de haut en bas, de devant et de derrière, de chaque côté pour se refermer sur les deux Voyageurs à la manière d'une mâchoire de silhouettes et de bras. Dans un ultime effort, Lysandre lâcha la main de Raven pour l'empoigner par la taille, et bondit avec elle dans l'ascenseur qui ouvrait ses portes. Lâchant prise sur sa technique d'accélération temporelle, il appuya prestement sur le bouton pour refermer derrière eux. Avant que la porte ne bouche la vue, son regard perçut, parmi le flot de souvenirs, la silhouette encapuchonnée qui s'était redressée et se tenait immobile.

Essoufflé par la course, le Voyageur temporel s'appuya contre la paroi de l'élévateur qui s'ébranlait et entamait sa course ascensionnelle. Il respira longuement, posant les mains sur ses hanches. Il jeta un coup d'oeil à sa compagne pour vérifier si elle était encore entière, et tandis qu'il la détaillait de haut en bas, une voix jaillit d'un haut-parleur.

"Vous avez réussi cette épreuve en 3 minutes et 17 secondes, et bénéficiez de la clémence de Pytie."

Elle était dérangeante, robotique mais humaine, mêlant à la fois la fraîcheur futuriste et juvénile d'une Hatsune Miku avec l'ancienneté et l'aspect chevrotant d'une grand-mère Tipiak.

"Déduites du temps imparti pour la terminer, vous avez 6 minutes d'avance, qui vous permettent de sauter autant de paliers. Cet élévateur vous conduira jusqu'au 35ème étage, dernier du septième palier."

La voix se tut. Cette annonce arracha un sourire à Lysandre, qui se mit à ricaner. C'était une superbe nouvelle, qui leur donnait un coup de boost non négligeable.

"Marilyn n'avait pas menti, il est bien possible de sauter plusieurs paliers selon la réussite des épreuves. Mais ça veut aussi dire qu'on risque de redescendre, il faut qu'on fasse gaffe."

Lysandre se redressa, ayant récupéré son souffle. Examinant sa Dague, il constata qu'aucune trace de sang n'ornait la lame malgré le coup porté un peu plus tôt. Cette silhouette encapuchonnée le chiffonnait, mais il la chassa de son esprit en reportant son attention sur Raven.

"La femme du miroir. Qui était-ce pour toi ?"

Question somme toute personnelle. C'est que l'ascension de cette Tour ne semblait pas être uniquement qu'une bête succession de pièges. Plus ils progresseraient et plus Pytie, vraisemblablement, les inviterait à se découvrir mutuellement. La maîtresse des lieux devait avoir un projet, ou peut-être que ça l'amusait tout simplement de les observer apprendre à se connaître. Lorsqu'il s'était renseigné, il avait entendu quelques rumeurs à propos de la créature. A savoir qu'elle aimait jouer avec les Voyageurs qu'elle testait. L'avenir proche, sans doute, confirmerait peut-être cette supposition.

"Et pour revenir à ma première question, ton vieil ennemi de l'extérieur... Qu'est-ce que tu lui as fait ? Demanda-t-il avec un sourire amusé."

Tandis qu'il écoutait les réponses de son interlocutrice, il arrivèrent au fameux 35ème étage. Dans un tintement de cloche, l'ascenseur s'immobilisa et les portes s'ouvrirent sur une haute salle circulaire aux dimensions de cathédrale, qui présentait l'architecture d'une arène. Le Contrôleur du Temps s'avança de quelques pas sur la terre battue, jetant un coup d'oeil à la ronde. Les gradins, d'abord désespérément vides, se remplirent peu à peu de silhouettes qui apparurent de la même manière que le dément du premier étage s'était évanoui dans l'atmosphère. Ecarquillant les yeux, il remarqua qu'il s'agissait des souvenirs croisés dans le couloir aux miroirs, et se tint sur ses gardes. Mais ils semblaient curieusement pacifiés, et attendaient dans un brouhaha de supporters. Malgré ses efforts, il ne retrouva pas le type à capuche. Mais il le savait présent là, quelque part.

En face, une porte close qui donnait sans doute sur des escaliers se présentait comme l'issue de cet étage. Sur la gauche, une immense grille s'ébranla et s'éleva, laissant apparaître une forme humanoïde dans la pénombre. Elle sembla s'avancer vers l'arène, provoquant une ovation du public de souvenirs.

"Raven... Fit Lysandre en se courbant légèrement. Je crois que l'objectif de cette épreuve n'est pas difficile à deviner."

Le jeune homme banda son corps comme un arc, se tenant prêt à combattre, la Dague du Temps placée au niveau de son visage, comme en garde. Des ténèbres sortit alors une femme. Déconcerté par ce visuel qui n'était pas très menaçant, Lysandre se tint tout de même sur ses gardes analysa la nouvelle venue. De taille moyenne, elle arborait une longue chevelure blonde de laquelle émergeaient des oreilles pointues de créature. Elle portait une toge ancienne, blanc cassé, et marchait pieds nus. Son visage, plutôt quelconque, présentait un sourire malicieux et elle fixait les deux Voyageurs d'un regard rouge hors du temps. Lorsqu'elle s'arrêta à quelques pas d'eux, les gradins se firent instantanément silencieux. Alors elle prit la parole, révélant une voix enfantine:

"Raven Zakharov et Lysandre Videl, la fille aux Gants de Bataille des Dieux et le Contrôleur du Temps réunis pour atteindre Pytie. Je sais déjà qui vous êtes, fit-elle en riant comme une gamine. Alors je me présente. Je suis Subvenia, la Demoiselle des Souvenirs de Demain."

Elle marqua un temps d'arrêt durant lequel elle se scinda littéralement en deux, produisant une autre elle qui apparut à ses côtés. D'une même voix, elles reprirent la parole.

"Dites-moi Voyageurs, qu'est-ce qui vous fait encore peur ?"

Celle de gauche se changea en Chronos, le Seigneur du Temps et des Destinées, tandis que celle de droite se transforma en l'un des assassins des parents de Raven. Lysandre serra les poings, faisant grincer sa prise sur la poignée de la Dague du Temps. Les deux hommes gardèrent la bouche close tandis que la voix de Subvenia s'infitrait dans le crâne des Voyageurs.

Non... fit-elle dans la tête de Lysanre. Ça ne te fait pas peur. Chronos provoque seulement de la colère en toi. Peut-être même du mépris. Tu es une personne rigolote, Lysandre. Hihihi ! Tu méprises les Seigneurs ! C'est génial ! Tu es un dingue doublé d'un ignorant !

Un bruit d'explosion résonna dans l'arène tandis que les deux silhouettes se fondaient en une seule, qui n'était plus celle de la fille. A la place se trouvait une créature monstrueuse beaucoup plus grande, qui n'avait pas vraiment de forme descriptible mais qui évoquait à Lysandre une crainte qu'il ne parvenait pas à s'expliquer. Il fut de nouveau gagné par le même sentiment qui le harcelait quand il n'avait pas encore vaincu sa peur du cours du temps.

Comment est-ce qu'elle arrive à faire ça ? Est-ce que c'est de la véritable peur ou un simple rappel ?

Il se sentit un instant perdre le contrôle de son pouvoir, et la terreur faire flageller ses jambes. Dans un grognement de refus, il se cisailla l'intérieur de la paume gauche à l'aide de la Dague du Temps. La douleur le rappela à l'ordre et il tenta de se reprendre.

"Venez si vous l'osez ! Brailla la créature d'une voix gutturale et dégoûtante."

Esquissant un mouvement en direction de leur adversaire, Lysandre chuchota "Leap Second". Il fut propulsé un instant plus loin entre les jambes du monstre et le poignarda à trois reprises au niveau de l'articulation derrière le genou, qui se trouvait tout de même à hauteur de son visage. Dans un cri la bête plia la jambe et se réceptionna sur le tibia. Mais ce que le jeune homme ne vit pas arriver fut le mouvement esquissé par l'autre jambe. L'impact arriva au moment où il tournait la tête. Il se prit le coup en pleine face, volant à quelques pas de là, bouffant une portion de terre. En toussant, il se releva et observa la créature faire de même, ignorant vraisemblablement la douleur. Il s'essuya le visage et cracha le sable qu'il avait encore dans la bouche.

"Vous osez, fit la bête en riant grassement. C'est plus intéressant que les derniers couards qui sont partis la queue entre les jambes... avant que je ne les réduise en charpie."

Dans un grognement animal teinté de rire malsain, la Demoiselle Monstrueuse fondit sur les deux Voyageurs.
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeLun 19 Oct - 22:10



Déstabilisée par cette vision irréaliste, Raven put constater que son compagnon lui aussi, était aux prises avec ses propre démons temporels. Emotif également, il n’en perdait pas pour autant son sang froid. Attrapant la main de Raven, les voyageurs commencèrent à parcourir le couloir le plus rapidement possible. Se raisonnant de sa vision précédente par un mouvement saccadé de la tête, l’attention  de la jeune femme se centralisa d’un seul coup sur l’issu du parcourt. Tout comme son coéquipier, elle constata la progression effarante des personnifications temporelles comparées à la leur. Certain fantôme n’avait d’ailleurs aucune cohérence dans leurs présences ou provenait de dimension alternative au-delà de ce que l’esprit pouvait imaginer de possible ou pas. Signe distinctif de l’irréalité de l’endroit, ce n’était pas le moment de se poser trop de questions sur les possibilités ou non de palper ses souvenirs. Absolument rien n’était réel, ce qui n’impliquait pas non plus qu’une mort imminente, ou échec  était de même nature.

Raven ne pensait plus aux réponses que lui avait apportées Lysandre quelques minutes plus tôt, trop concentré sur l’événement qui se produisait à ce moment-là. Cela lui revint cependant  à l’esprit au moment où des mots du voyageurs se firent entendre, accentués par la pression de sa main sur celle de la jeune femme.


« Accroche-toi, la première fois peut-être un peu déroutante »


Soudainement une sensation inexplicable se fit sentir. Tout l’espace se figea, chaque chose quelle observée à présent était assombries et ornées d’un flou surnaturel. Elle leva les yeux avec  lenteur, de façon absolument indescriptible vers le haut et vit les corps spectrales tomber de manière très lente et ralentit. C’était une impression que la jeune femme n’avait jamais ressenti, comme si une fissure avait été faite dans l’espace et qu’absolument plus rien ne pouvaient avoir de répercutions directes sur eux. Etait-ce la le pouvoir d’un contrôleur du temps ? De toutes les forces mystiques ou matérielles existantes, celles qui maîtrisent la nature des choses voir l’existence elle-même sont d’un grand danger. Au-delà des contrôleurs élémentaires eux-mêmes, qui maîtrisent des aptitudes claires, précisent et destructrices tant la nature est puissante face à toute volontés, le contrôleur de temps ou d’espace reste bien plus large dans l’utilisation de tout ce qu’il peut entreprendre. De plus, outre son utilité conséquente, maîtriser un tel pouvoir doit nécessiter une force d’esprit et une concentration importante. Lysandre était visiblement un voyageur assez unique en son genre. Toujours de manière extrêmement lente, Raven se mit à légèrement sourire en songeant à tout ça, trouvant les aptitudes de son nouvel allié extraordinaire.


Même son esprit paraissait se ralentir au fur et à mesure de leur progression, non dans sa réflexion, mais belle et bien dans le temps à élaborer un quelconque schéma cérébral. Elle fut tirée de toute penser quand un bras vint vaguement essayer d’agripper la voyageuse. Lysandre, maître de sa technique devait avoir l’habitude de se déplacer dans ce genre de brouillard temporel et apporter cette connaissance à ses déplacements dans le but d’être très efficace dans sa rapidité d’action. Cependant, ce fut  un flash visuel qui ne rata pas la voyageuse, lui arrivant en direction du visage. Elle s’empressa immédiatement de le repousser de sa main. C’est alors que Raven se rendit compte qu’il n’était absolument pas question de lenteur, ou d’être dans une sorte de bulle de protection, hors dimension. La progression du bras de l’entité spectrale était elle, vraiment lente, mais la main de Raven par rapport à celle de son opposant était incroyablement plus rapide. Uniquement sur le moment de contact, le bras de la voyageuse se déplaça presque instantanément laissant derrière lui la trace contrastée et floue de son parcourt s’effectuant depuis la position initiale.


Cette action était dans l’esprit de Raven tellement flou et indiscernable qu’elle n’arrivait pas à suivre correctement ce qui était en train de se produire. Il était bien question de temps, uniquement. Leur avancée était bien plus rapide qu’un être normal. Même pour l’Amazone qui persistait à vouloir suivre le fil temps bien que mal.


Voyant l’issu temps attendu s’approcher à grands pas, la voyageuse ne resta pas plus attentive aux événements extérieurs que depuis le début de l’activation de cette technique mystérieuse. Elle sentit son corps se soulever avec facilité puis une sensation déroutante proche de la gravité zéro se produire, elle ouvrit d’un seul coup les yeux avec étonnement, légèrement haletante de la sensation égalent n’importe quelle montagne russe existantes. Ils étaient arrivés. Tout deux dans l’élévateur, Lysandre essoufflé de sa technique s’appuya contre la paroi tandis que Raven resta immobile quelques secondes, essayant de palper théoriquement ce qu’elle venait de vivre.


C’était tout bonnement fantastique. Dans l’esprit de la jeune femme, il s’était passé très peu de temps, alors que le parcourt était relativement long à la base. Le décalage temporel était vraiment stupéfiant. Retrouvant ses esprits elle entendit soudainement la voix robotique du haut-parleur livrer un message.


« Vous avez réussi cette épreuve en trois minutes et dix-sept secondes, et bénéficiez de la clémence de Pytie. Déduites du temps imparti pour la terminer, vous avez six minutes d’avance qui vous permettent de sauter autant de paliers. Cet élévateur vous conduira jusqu’au 35ème étage, dernier du septième palier. »


Raven se demanda inutilement à la suite de cette annonce si elle venait de gagner trois minutes et dix-sept secondes de plus à vivre, la technique de Lysandre retardant futilement les futures rides de la jeune femme dans l’avenir. Ecartant ce genre d’ineptie rédhibitoire, la voyageuse resta attentive aux mots de son allié qui se réjouissait de cette annonce. Raven comprenait le fait de progresser plus rapidement et restait consciente de la possible redescente, mais elle préféra rester silencieuse à ces propos, méfiante à l’égard de la tour. Son homologue masculin avait de toute manière, bien résumé la seule chose certaine, il fallait que les deux voyageurs soient extrêmement  prudents quant à la suite de leur ascension.

« La femme du miroir. Qui était-ce pour toi ? »

Raven regarda amicalement Lysandre laissant un léger sourire se dessiner sur son visage. Au fur à mesure de sa réponse, elle dériva doucement vers un faciès un peu plus sérieux et confiant.


« C’était ma mère. Elle me manque beaucoup parfois… Mais je l’aime et l’aimerais toujours de tout mon cœur. Tu as bien fait de m’entraîner avec toi, j’aurais pu vouloir rester pour la faire disparaître. Qu’on utilise ce genre d’image m’indigne. Cet oracle tout en haut, il se permet cela en sachant que  j’aime bien assez ma mère pour vouloir tuer une imitation d’elle en la voyant. Merci, Lysandre, rester aurait été peine perdu. »


Si le voyageur n’était pas intervenu. Les choses se seraient déroulées autrement. Il semblerait qu’une véritable correspondance puisse s’installer entre eux. Le fait de se découvrir au fur et à mesure de la progression n’est surement pas qu’une vulgaire impression et comme son partenaire, la jeune femme était elle aussi certaine que ce jet de dé était totalement calculé par l’être qui régissait l’endroit. Suite à cette auto-remarque, Elle reprit directement la parole sur un ton plus jovial.


« Ton pouvoir est carrément incroyable… Je suis totalement émoustillée par ta technique. Un contrôleur de temps, voilà qui est totalement hors de porter de mes idées faites jusqu’ici. »

Marque une courte pause.


« Pour le mien… ça ne marche pas tout à fait comme ça. Il est bien plus physique que le temps. Mon pouvoir est évolutif en fonction de ma volonté, si mon cœur change d’avis, alors mes gants changeront d’avis également. Je te remercie pour tes conseils de tout à l’heure. J’ai pus constater la dangerosité de Dream-land depuis que je suis voyageuse… Mais bon, là c’est différent pas vrai ~ ?! De plus, C’est la première fois que je tombe sur un endroit aussi dément… Ce couloir… C’était carrément dingue. »


Cette question qui n’en était pas vraiment une, confortait simplement dans l’esprit de la voleuse que son compagnon était fiable. D’un autre côté, pourquoi douter. Le simple fait de leur dernière péripétie venait de conforter grandement dans l’esprit de Raven que Lysandre pouvait être un partenaire noble, qui ne joue pas toujours forcément sa carrière en solo contrairement à certain voyageurs qui ne se soucis que d’eux-mêmes. Malgré ça, elle ne revint pas sur l’histoire de l’arbre aux rêves. Même si l’envie pouvait s’en faire sentir et que la confiance évolue, Lysandre semblait encore bien mystérieux et la réponse pouvait attendre. Si son périple devait l’amener à voyager alors peut-être que des découvertes incroyables pouvaient également être présentes, mais tout cela se réfléchira dans l’avenir.


« Et pour revenir à ma première question, ton vieil ennemi de l’extérieur… Qu’est-ce que tu lui as fait ? »


Raven se figea légèrement. Il est certain que si elle annonce tranquillement à Lysandre qu’elle a l’habitude de voler, même n’importe qui et que la conséquence de ses voles est la source de toutes ses poursuites et ennuis, le voyageur n’aura jamais confiance en elle. En réalité, quelques semaines après être devenue voyageuse, Raven rencontra une créature qui lui proposa quelques quêtes d’aventures banales, mais contre moral. Fourbe et scrupuleux, il offrit quelques objets à Raven en échange d’un vol spécifique. Raven effectua ce vol et ce mis à dot l’ennemi en question qui attire la curiosité de Lysandre.


« Eh bien… Il se nomme Neo Bug. C’est un insecte assez vorace et dangereux qui garde toujours quelque chose. Si tu en trouves un, alors ça veut dire que tu es tout prêt d’un objet. Récemment, j’ai trouvé un objet sympa, mais une de ces créatures me pourchasse depuis longtemps alors je l’ai ripouillé. Sa n’arrange pas les choses mais bon… merde hein ! »


Sur ses mots, elle sortit de sa poche intérieure le petit joyau arc-en-ciel pour le montrer à Lysandre, signe d’une petite victoire personnelle sur un adversaire récurrent. Puis elle le plaça dans sa petite sacoche pour ne pas l’égarer. Au même moment les portes s’ouvrirent, laissant les deux voyageurs prendre connaissance du 35ème étage.



•{----------}•



Vaste et induisant l’idée d’un futur combat, l’arène circulaire se dressa devant eux. Les formes spectrales vues quelques minutes plus tôt commencèrent à peupler les tribunes. Sur ses gardent, Raven observait l’endroit, positionné aux côtés de son compagnon.

L’attention fut captivée par la nouvelle venue, visiblement ennemi de l’étape, maculée d’obscurité et révélant un lourd potentiel. La guerrière observa Lysandre se mettre en posture de combat, ce dernier lui indiquant que l’affrontement était inévitable à présent. L’être pris alors l’apparence d’une innocente jeune femme. Innocente, pas complètement, car le vice était présent dans chaque regard de la créature. Elle était sûre d’elle, prête à utiliser toutes les peurs possibles pour détruire les deux voyageurs. De sa voix enfantine elle invita les deux candidats.


« Raven Zakharov et Lysandre Videl, la fille aux gants de bataille des dieux et le contrôleur du Temps réunis pour atteindre Pytie. Je sais déjà qui vous êtes, alors je me présente. Je suis Subvenia la Demoiselle des Souvenirs de Demain. »

Marque un temps d’arrêt, effectuant un clonage rapide.


« Dites-moi voyageurs, qu’est-ce qui vous fait encore peur ? »


Les deux répliques se métamorphosèrent en une image de Chronos, Seigneur Cauchemar du Temps, pour Lysandre et un homme inconnu, maculé de noir et difficilement cernable pour Raven qui se trouvait  en réalité en face de l’homme dont elle souhaite la mort au plus haut point. Impassible, l’Amazone observait la silhouette. Développant et faisant remonter une haine sans nom au plus profond d’elle-même. La voix de Subvenia vint ponctuer la sombre sensation dans l’esprit de la guerrière.


*Cet homme te rappelle-t-il quelque chose ? Tu es si faible que tu ne parviendras jamais à concrétiser une vengeance. La personne qui t’as atteinte le plus au monde et aussi celle qui restera éternellement impunie. Pour cette raison, tu n’es qu’une peine perdue parmi les êtres qui t’entourent !*


Les deux clones se reformèrent en un seul corps, qui se dressa, monstrueux devant les deux voyageurs. La créature, sombre et indicible, faisait office de réceptacle des peurs existantes. Elle était très juste, dans le degré d’évaluation du mal-être de Lysandre et Raven. Cette dernière, était envahie d’une sensation particulière. Ce n’était pas tout à fait comme la première fois qu’elle put vaincre sa phobie. Elle ressentait la même sensation qu’un homme devant une piscine de requin, un gâteau l’attendant sur l’autre rive. Qu’on demande à cet homme de récupérer le gâteau en traversant à la nage serait audacieux. La sensation de quelque chose d’impossible à réaliser qui nous encourage à abandonner pour sauver la casse.


La voix de la créature passant à l’offensive ramena Raven au combat. Elle esquissa un sourire, soudain nettement plus confiante, puis détala en direction du côté droit de l’arène en longeant la paroi. La jeune femme avait le défaut d’être entêtée et de beaucoup aimer au final, ce genre de situation perdue d’avance ou donner le maximum était vitale. Elle observa Lysandre agir, ce dernier préférant une attaque de front. Dans sa course, la voleuse fut impressionnée de voir le pouvoir de son compagnon de l’extérieur. Cela donnait l’impression qu’il était un être non-matériel durant ses phases d’actions, ce qui forçait l’admiration de la jeune femme. La créature ne put voir le coup venir et se fit mettre à genoux, résultant de la dague de Lysandre plantée à ce niveau. Cependant, elle contre-attaqua directement envoyant le voyageurs valser dans la poussière non-loin de Raven.

Le monstre semblait adorer le duel. Appuyant le fait que pour une fois, ses adversaires n’étaient pas si faibles que ça. Dans un nouveau souffle d’ivresse il se jeta sur les deux voyageurs. Ecartant immédiatement ses craintes dans le but de protéger Lysandre, Raven se plaça juste derrière ce dernier et fit ressortir une aura dorée assez vive le long de ses bras, signe de l’utilisation du Divin Field. La créature s’arrêta nette dans sa course, sonnée, butant violemment sur un mur invisible. Au contact, ce mur se révéla légèrement brillant et dorée pâle. Le bouclier formait un petit dôme autour des deux voyageurs d’environ quatre mètres de diamètre. La voyageuse le fit directement disparaître voyant le recule de la créature. N’attendant pas qu’elle prenne une nouvelle initiative et profitant de la confusion inattendu, Raven fonça directement sur elle préparant à bondir pour atteindre son visage. Apercevant du coin de l’œil la silhouette de son assaillante, le monstre, étourdis et déséquilibré tenta d’attraper avec force la guerrière dans son saut. Avantagé par sa réactivité, Raven anticipa le mouvement et l’esquiva, laissant le bras passer au-dessous et dévoilant le visage de l’ennemi, à présent a découvert.


Dans un cri de colère, Raven banda au maximum son bras gauche, ce dernier s’illuminant peu à peu, appuyant la volonté dans les yeux de la guerrière  déterminée à faire payer son insolence à la créature. Libérant son « High Fight Gloves », Raven abattit violemment son poing dans le visage de son opposant. La pression de la frappe accompagnée de l’élan pris juste avant noya le visage du monstre dans un mélange de formes indiscernables, dégoulinant légèrement sur les côtés, résultat de l’onde de choc produite par l’impact des Gants.


L’Être temporelle tomba lourdement, dos au sol. Se réceptionnant dans une position accroupie entourée d’un nuage de poussière, Raven se releva et ne remarquant plus aucun mouvement de la par de leur cible. Elle se retourna vers Lysandre pour lui adresser un sourire de satisfaction. Après quelques secondes, la victoire fut brisée par le bruit de terre battue, indicateur du deuxième round en préparation. Jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, la voyageuse vit l’Être horrifique se relever péniblement, lourdement endommagé par sa blessure cérébrale et son genou. Ce dernier était  visiblement trop sollicité pour un tel poids et montrait des signes de redditions. L’issu du combat était certainement proche.

À noter que tout être insensible à la douleur possède la fâcheuse tendance de trop forcer sur ce qui pourrait être déjà endommagé. Ne remarquant aucun problème notoire par manque de douleur signalétique, ils ne s’arrêtent souvent jamais, ainsi ceci joueras en faveur des deux candidats.


« Saloperie… »


Le corps se re-dédoubla, dans un grognement féroce, révélant de nouveau l’apparence des antagonistes principaux dans la vie des deux voyageurs. Dans un accès de colère, Raven rusha en direction des deux silhouettes. Pré-visiblement, celle de Chronos disparut, laissant la guerrière aux prises avec son propre démon. La créature avait surement conclus que malgré ça plus grande force, elle ne parviendrait pas à avoir le dessus sur les deux voyageurs. L’option de diviser pour mieux Reigner était encore meilleur. La puissance des gants compressaient les bras de Raven durant sa course, les contraignants à une pression plus importante, sous l’influence de sa technique. L’habitude commencée à se faire sentir à se niveau là. Supporter l’utilisation de se pouvoir était devenu quotidienne avec les jours et surmontable dans une telle situation de stress’.


Un premier coup fut porté, puis esquivé par l’assassin qui affichait un sourire macabre de folie, dépourvu de tout autre signe distinctif émotionnel. La jambe entière de l’entité surgit alors du noir de l’opposant, malmenant le torse de la guerrière qui fondit au sol. Amortissent sa chute à l’aide une acrobatie légèrement grotesque, Raven chercha une prise au sol pour contre attaquer de ses jambes et balayer son adversaire. Ce dernier esquiva de nouveau, trop vif encore. La créature en scindant son pouvoir en deux avait très certainement fait de même avec ses blessures, ce qui diminue son entrave.


L’ombre prie l’initiative d’attaquer la jeune femme, formant une lame très sombre à la place de sa main gauche. Raven, encore au sol et furieuse, bloqua immédiatement la progression de l’arme à l’aide de son pied droit qu’elle emboîta sur le bras de son opposant, au niveau de la jointure du coude. La main gauche de la guerrière arrêta la droite de son assaillant, au niveau du poignet. En position de détresse, sur la défensive, Raven résistait et s’emplissait de colère en ne voyant pas ses actions parvenir à leurs buts. Une large mâchoire se dessina sur le visage de l’assassin libérant une langue maculée de noir. Sur dimensionnée et semblable à celle d’une vipère, elle était sur le point dans finir avec la voyageuse quand cette dernière tira violemment d’un coup sur le poignet de la créature tout en poussant avec sa jambe droite. L’affrontement se retourna totalement et Raven put reprendre le dessus. Accroupie, un pied sur le bras gauche en lame de son opposant et plaquant l’autre au sol, Raven commença à frapper la silhouette noire au visage.


Au bout de quelques secondes, la créature Indicible ne bougeait plus beaucoup. Emportée par ses émotions, Raven ne parvenait pas à s’arrêter, trop colérique vie à vie de l’utilisation de ses souvenirs et continua de ses deux bras à frapper de plus en plus fort le pseudo corps de l’homme qu’elle aurait temps voulut éliminer quelques années plus tôt. Les larmes commencèrent à couler le long de ses joues, emplissant ses yeux de chagrins et décuplant une haine féroce à l’égard de toute cette manipulation.


Soudain, la voyageuse sentit son poing s’enfoncer dans la terre battue. Il n’y avait plus rien à frapper. Le corps, qui était déjà méconnaissable à la base, ne représentait maintenant plus qu’un tas d’immondice. Ce dernier pris l’aspect de la terre, comme si le temps de décomposition était accéléré au maximum et retourna se fondre au sol. Se relevant péniblement, encore sous un certain choc, la jeune femme réalisa alors que cette arène avait dû voir beaucoup de combats pour qu’il y eu autant de terre au sol. C’est alors qu’elle entendit en son esprit la voix de Subvenia, bien plus douce et calme, aux vocalises semblables à l’enfant du début.


*Tu es courageuse Raven. Tu es voleuse et instable. Mais tu as appris à canaliser ton besoin de vangeance pour affronter les épreuves du présent et ne pas te perdre dans tout ça. Métriopathe, tu as mérité de poursuivre cette route qui est la tienne. *

Marmonne en guise de réponse, tête baissée.


« Ouais...    Bhe ton oracle à intérêt de me dire où je peux trouver ma sœur… »


Se retournant et se dirigeant vers la sortie sans grande motivation, elle constata la victoire de son partenaire également, qui vint le rejoindre au niveau du nouvel élévateur. Une nouvelle fois, mais pas sans mal, l’épreuve fut un succès. Direction le 36ème étage.



•{----------}•



Actionnant l’élévateur, la jeune femme s’appuya sur le côté et resta silencieuse de longues minutes. Elle ne le montrait pas vraiment, mais elle était contente qu’ils parviennent à réussir cette épreuve. Sur deux cents étages, le trente-sixième c’est déjà plutôt bien.  Elle profita de ce moment de pause pour sortir de son sac une sorte de banane. Le fruit était gonflé légèrement d’un côté, uniformément jaune vif et plus gros que les bananes habituelles. Elle en offrit une à Lysandre, puis commença à éplucher la sienne. La tête de serpent visible immédiatement commença à ouvrir les yeux. Son réveil fut mis à mal par le poignet de Raven qui brisa ses cervicales d’une torsion sèche et vigoureuse. Arrachant la tête et laissant couler au sol le liquide que contenait le fruit, la voyageuse s’empressa de le déguster, retrouvant ainsi un semblant de vitalité supplémentaire.


Jette un coup d’œil amicale.


« J’en est peu, mais c’est un bon fruit. L’avantage c’est que sa boycotte ta faim pour un certain temps. On dirait du reptile, mais avec le goût du fruit. »


Comme le veux la coutume de l’élévateur depuis le début de la nuit, les deux coéquipiers échangèrent leur impression et questions durant le reste de l’ascension. La porte s’ouvrit de nouveau sur une salle ronde d’environ cinq mètres de diamètre. Le plafond n’était pas perceptible et les murs construits en pierres, donnaient l’impression d’endroit antique. Une créature apparut alors, de la même manière que ses paires dans la tour.


Avenir s'accorde au pluriel [Raven] 869516estival


Calme et silencieuse, elle offrait un visuel très particulier et sombre. Dépourvu de bras, seul ses yeux et sa robe pseudo-tentaculaire venaient à illuminer les alentours. Quelques gouttes d’eau lumineuse s’en échappaient, ponctuant la prestance de la créature avant de disparaître vers le haut, aspirées par une gravité contraire. L’Être se plaça au centre de la pièce et pris une voix de jeune femme extrêmement fatigué. Le flot de parole était saccadé et accéléré assez vite ou ralentissait encore plus comme sur un vieil enregistreur.


« Bonjour voyageurs. Nous sommes tous les trois réunis dans cette pièce pour la simple et unique raison que vous désirez poursuivre votre ascension. Je vais donc vous poser à chacun une énigme. Celui qui aura une mauvaise réponse… »

Marque un temps de pause.


« …Ne pourras pas poursuivre son chemin en ce lieu. »


Un léger silence plana, puis l’examinateur pencha légèrement sa tête en direction de Raven. Les épreuves étaient décidément bien plus variées et inattendus que l’Amazone aurait pu le croire. Discuter avec Lysandre durant les pauses élévatrices, permettait à Raven de rester confiante et de continuer. Mais une énigme est bien différente des combats habituels et des épreuves d’esprit. La réflexion est maintenant sollicitée. Dessinant des formes abstraites dans le vide comme pour ponctuer son discoure, le gardien de l’étage  commença son énigme.


« Raven Zakharov. Que vois-tu tous les jours, qu’un Roi voit de temps en temps et que Dieu ne peut pas voir ? »


Laissant la guerrière interrogative sur le moment. La créature bascula sa tête de l’autre côté, s’adressant à Lysandre sur le même ton.


« Lysandre Videl.  Je suis sans cesse devant toi, mais jamais tu ne pourras me voir, car si tu y arrives, c’est déjà trop tard. Qui suis-je ? »


Suite à ces paroles, Raven resta pensive, réfléchissant à la réponse la plus juste. Quelque chose qu’elle voit tous les jours, que les Rois ne voient que rarement et que Dieu ne pas voir. Il est question de quelque chose de commun, quelque chose en rapport avec le peuple et la majorité. Les Rois en voient, mais pas souvent, c’est donc quelques choses qu’ils contemplent ou utilisent de temps en temps. Toujours dans un esprit de rester commun chez les faibles et de plus en plus rare avec l’évolution de la puissance. Finalement, pour que dieu ne puisse jamais le voir, cela signifie qu’à son échelle de puissance, ça n’existe plus. Raven continuait de s’interroger puis se demanda finalement, qu’est-ce que Dieu ne possède pas, lui qui est omniscient et créateur de toute chose, unique et tout puissant…


Sur cette pensée, la voyageuse releva la tête, les yeux pétillants. Elle dévoila un sourire satisfait en adressant un pouce droit à l’examinateur.


« Mon semblable ! »

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Lysandre Videl
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeMar 20 Oct - 11:47

En voyant la Demoiselle fondre sur lui, Lysandre arqua les jambes pour se préparer à contourner la charge. Ce fut ce moment que Raven choisit pour se positionner derrière lui, générant une énergie colorée à partir de ses gantelets. La créature buta en plein dedans, révélant un dôme de lumière singulièrement doré. Dans un mouvement fluide que le jeune homme eut tout le loisir d'observer, sa compagne profita de la déstabilisation de leur adversaire pour lui porter un coup magistral en plein visage. Véritable furie blanche et dorée, Raven venait de se montrer sous son jour de guerrière en exprimant son plein potentiel de pugnacité. La bête chuta sur le dos et lorsque la jeune femme triomphante adressa à un sourire à Lysandre, ce dernier fit quelques pas dans sa direction dans l'intention de la congratuler.

Il fut aussitôt arrêté dans son mouvement. La Demoiselle avait choisi de ne pas en rester là et se muait à nouveau en deux entités distinctes. La suite des événements s'enchaîna rapidement, presque comme si les deux Voyageurs étaient gouvernés par un instinct plus fort que le contrôle qu'ils pouvaient avoir sur eux-mêmes. Tandis que Raven engageait la silhouette humanoïde qui était attachée à son histoire, le Voyageur temporel anticipa les mouvements du faux Chronos. Le visage littéralement figé dans un masque inexpressif, Lysandre partit en courant dans l'autre direction.

Ce n'est pas Chronos, mais la Demoiselle va vouloir en donner l'illusion. A des lieues de se rapprocher de sa véritable force, mais en recopiant son style à l'identique. Et son style est mon style. Je peux battre cette chose.

La prédiction du jeune homme ne manqua pas de se réaliser et la longue silhouette en filigrane du Seigneur du Temps se matérialisa bientôt à ses côtés. Affichant une expression d'euphorie non feinte, il courait selon une trajectoire parallèle à la sienne. S'engagea alors un affrontement presque chorégraphié, à jeu égal, mêlant usage du pouvoir temporel et mouvement continu. Les coups échangés s'entrechoquaient en pleine course, figeant leur image en une succession de frames à travers l'espace. Pour les occupants des gradins qui observaient l'affrontement, ce dernier ressemblait peu à peu à un véritable Slow Motion cinématographique. Comme si les deux antagonistes étaient visualisés à travers un kaléidoscope, chacune de leur posture se gravait en mosaïque.

Lysandre, sur la défensive afin d'éviter de gaspiller son énergie, rendit coup pour coup à son adversaire, attendant le premier faux pas pour prendre le dessus. Et cette erreur survint lorsque en approchant de la bordure de l'arène, le faux Chronos prit appui sur la muraille qui séparait les gradins de la terre battue. La réplique du Seigneur se propulsa sur ses jambes, fondant dans les airs sur le Contrôleur du Temps. Un léger sourire arqua le coin des lèvres de Lysandre. Il profita de l'impossibilité pour son adversaire de l'esquiver dans une telle posture pour le feinter. Lysandre fit zigzaguer la Dague du Temps à travers un mince couloir temporel confus, mise en pratique de l'Underhand Trick qui l'avait sorti à plusieurs reprises de situations qui tournaient en rond. Le faux Chronos écarquilla les yeux, voulant se protéger au niveau de la gorge, mais la lame frappa en réalité au niveau de l'abdomen et cela quelques instants avant même que Lysandre ne semble le frapper.

Ouvrant la panse de la réplique de Seigneur, Lysandre profita de son mouvement pour se retourner et le regarder passer derrière lui, rouler au sol et croiser les bras au niveau de son ventre. Chronos se débattit dans le sable, vraisemblablement sujet à une douleur cinglante. Le Contrôleur du Temps s'accroupit à ses côtés et l'observa un instant sans mot dire. Puis soudainement, la créature s'immobilisa et plongea les yeux dans les siens. Ils semblaient plein de haine.

Tu crois en avoir fini ? S'insinua la voix de la gamine dans sa tête.

"J'en ai fini avec toi, en tout cas, rétorqua le Voyageur temporel à voix haute. Ouvre-nous la porte."

Tu es tellement sûr de toi, fit la gamine en ricanant, tellement prompt à ignorer ce qui pourrait causer ta perte. Crois-tu que je ne t'ai porté aucun coup au cours de cet affrontement ?

Lysandre se tint silencieux.

C'est bien ce que je pensais. Je t'ai touché à douze reprises. Tu n'as rien senti, trop focalisé que tu étais à chercher la faille. Et pourtant, regarde. C'est maintenant que tu subis.

Le jeune homme écarquilla les yeux. Soudainement contracté des pieds à la tête, il sentit comme des poings le frapper à douze endroits de son corps simultanément. La violence de la frappe, conjugué avec la vitesse de son exécution le paralysa sous le choc et le fit basculer dans la terre battue. Croisant les bras au niveau de son ventre, le plus touché sans doute, il expulsa une toux humide, grimaçant sous la douleur.

Hihihi ! Apprends cette leçon par la voie difficile. C'est tout ce que tu mérites, "Dédain des Seigneurs". Tu as gagné mais à moitié. J'ai simplement retourné ton pouvoir contre toi. Frapper aujourd'hui pour que l'impact se fasse sentir demain. Vivras-tu assez longtemps dans Dreamland pour arriver un jour à faire ça ? Ou pour comprendre ne serait-ce que la moitié de ce que je viens de dire ?

Dans un rire enfantin qui n'en finissait plus, la créature se décomposa, retournant peu à peu à la terre et laissant sa voix se taire à l'intérieur du crâne du jeune homme. Celui-ci, entravé par son corps endolori, dut s'y prendre à deux fois pour se relever. Les frappes de la créature l'avaient suffisamment esquinté pour le forcer à boiter sur les premiers mètres, mais il reprit bientôt une marche régulière pour rejoindre Raven. Il supporta la douleur qui semblait s'estomper à mesure qu'il s'éloignait de la bordure de l'arène. Les ecchymoses semblaient plus superficielles qu'autre chose. Un rapide coup d’œil en arrière lui fit remarquer que les gradins étaient désormais vides. Les souvenirs s'étaient évanouis dans l'atmosphère sans qu'il l'ait remarqué.

La jeune femme de son côté avait également triomphé, et semblait vraisemblablement en bon état, ce qui rassura Lysandre pour la suite de l'ascension. Ils s'engouffrèrent dans l'ascenseur, et sa compagne attendit que les portes se referment derrière eux pour croquer dans un fruit qu'il n'avait encore jamais eu l'occasion de voir.

"Où est-ce que que ça se cueille ? S'enquit-il."

L'ascension d'un étage fut rapide, il débouchèrent rapidement sur l'étage suivant, laissant peu de temps à Lysandre pour poursuivre la conversation qui s'était interrompue dans le précédent élévateur. Il fut de toute façon intrigué par la découverte de la nouvelle salle, sorte d'antichambre antique faite en pierre. La créature qui apparut était unique en son genre, puisqu'elle mêlait une apparence fantomatique, horrifique, tout en étant imprégnée d'une sorte d'aura qui semblait inverser et bouleverser les dimensions temporelles. A chacun d'entre eux, elle opposa son énigme d'une voix dont le rythme était en pleine dysfonction.

C'est l'ombre ? S'interrogea le jeune homme plus par réaction que par réflexion. Non, ce n'est pas ça. L'ombre ne se situe pas devant. Enfin pas toujours, et puis ça ne colle pas.

Il médita un instant. S'il était friand d'intrigues, de mystères historiques et de problèmes à résoudre, il n'avait jamais particulièrement apprécié les énigmes. Celles-ci comportaient à son goût une part trop importante de liberté d'interprétation et de subjectivité. C'est pourquoi il alla jusqu'à imaginer, en toute bonne foi et quelque part avec légitimité, qu'il pouvait être question de la mort.

La mort est toujours devant soi, nul ne la voit jamais vraiment, et les représentations d'individus apercevant la grande faucheuse avant d'être emportés ne manquent pas. Est-ce que ça pourrait être ça ?

Le raisonnement se tenait et s'il était quelque peu hésitant, il songea qu'il avait là une bonne réponse. Néanmoins, lorsque Raven le devança, prononçant la solution à sa propre énigme, quelque chose fit tilt dans sa tête. Le pouvoir de Raven était directement lié à la protection des autres, de ses semblables. La jeune femme avait l'air sûr d'elle-même et au regard de son énigme, elle tenait effectivement la bonne réponse. Repensant l'intitulé au prisme de son propre pouvoir, fit le lien avec le temps. De toutes les dimensions temporelles, le futur était ce qui se rapprochait le plus d'une réponse potable. Impossible à réellement lire, toujours à l'avance, et dépourvu de son essence d'avenir dès lors qu'il était rattrapé, passant alors à la trame du présent.

"Le futur, l'avenir, selon comment vous choisissez de l'appeler. déclara à sa suite le Contrôleur du Temps."

Il crut percevoir un léger sourire s'afficher sur les lèvres de la créature fantomatique. Celle-ci, sans ajouter un mot de plus, leur adressa une révérence et leur désigna la porte de sortie, avant de s'évanouir dans l'atmosphère. Le duo poursuivit alors sa route, et ils s'engagèrent cette fois dans un nouvel escalier en colimaçon, qui semblait en revanche nettement plus futuriste. Les parois étaient faites du même plexiglas que les murs du rez-de-chaussée, tandis que les marches blanches et impeccablement polies réfléchissaient leur silhouette à mesure qu'ils grimpaient.

"Tu semblais très en colère contre la forme prise par la Demoiselle dans l'arène. Est-ce qu'il y a quelque chose que je dois savoir, qui risquerait de revenir et de poser problème pour la suite ?"

Il repensait à l'usage fait par Pytie de la mère de la jeune femme contre elle, et de ses propres souvenirs de jeune flic et d'adolescent pour le déstabiliser. Si Chronos avait somme toute aux yeux de Lysandre le rôle d'un adversaire, ce qui était apparu devant Raven dépassait ce stade. Leur lien lui avait paru plus profond, du moins suffisamment pour la faire littéralement sortir de ses gonds. Les quelques bribes du combat qu'il avait pu apercevoir tandis qu'il s'était lui-même battu contre le faux Chronos l'avaient interrogé.

"Joli caillou ce que tu m'as montré tout-à-l'heure, fit-il par ailleurs en mentionnant l'objet du rapt de sa compagne dévoilé un peu plus tôt. Je pense que tu as bien fait de le lui piquer. Dreamland est un endroit où l'on prend ce que l'on peut prendre. Celui qui n'est pas capable de protéger ce qui lui appartient ne mérite tout simplement pas de le conserver. C'est le monde des rêves, le monde où tout me paraît plus ou moins possible. Il ne faut pas se priver de ce potentiel."

La Dague du Temps entre les mains de Lysandre n'était pas réellement l'objet d'un vol. En réalité, Kairos la lui avait accordée pour le simple plaisir de voir les plans de Chronos être contrariés. Néanmoins, du point de vue du Seigneur du Temps, il était toujours considéré comme un voleur. Les lois et les règles n'étaient pas les mêmes à Dreamland. Et le jeune homme se trouvait beaucoup plus enclin à transgresser ce qu'il protégeait habituellement en risquant sa vie dans le monde réel.

"Ce Neo Bug a l'air d'y tenir en revanche. J'ai récemment affronté un essaim tout entier d'insectes. Des gros, des créatures. Ce ne sont pas exactement les choses plus faciles à éliminer, et d'ailleurs je n'ai pas réussi à en tuer plus d'une poignée. Je n'ai encore jamais croisé ce Neo Bug, mais à mon avis tu ne pourras pas toujours lui échapper. Une idée de ce que tu feras s'il parvient à te coincer ?"

Tandis qu'elle lui répondait, il arrivèrent à l'étage supérieur. Lysandre poussa la porte et pénétra dans ce qui s'apparentait à une grande salle d'opération de style post-moderne. Deux humains étaient installés sur des couchettes inclinées, le visage éclairé par de larges spots lumineux. De nombreux appareils électroniques jalonnaient les murs. Sur les tables, entre autres ustensiles de chirurgie et produits de stérilisation, se trouvaient une multitude de prothèses cybernétiques. A y regarder de plus près, les deux Voyageurs étaient de sexe différent. L'homme avait un bras mécanique chromé, tandis que la femme présentait un œil bionique ouvert et fixant le plafond, quand l'autre était clos. Du fond de la pièce, initialement positionné près de la porte de sortie qui donnait vraisemblablement sur un nouvel élévateur, s'approcha une silhouette.

Il s'agissait d'un homme dont les oreilles pointues trahissaient la nature. Vêtu d'une blouse blanche impeccable et d'un masque, il tenait ses mains gantées en l'air, comme frileux de toucher quelque chose au risque de corrompre la stérilisation. Il fixa un instant les deux Voyageurs d'un regard noir avant de prendre la parole de derrière le tissu qui couvrait sa bouche. Sa voix était autoritaire:

"Vous voilà enfin. Attrapez une paire de gants et un masque, on va extraire les augmentations. Cette porte ne s'ouvrira pas tant que vous ne m'aurez pas aidé à finir ces opérations."

Levant un sourcil en l'air, Lysandre eut un moment de réflexion avant de hausser les épaules. Il se dirigea vers le stocks de matériel qui se trouvait sur une table non loin et s'équipa, avant de s'approcher des deux corps inertes.

"Toi le grand blond à l'air débile, tu m'assisteras pour la femme. Et toi, la bimbo albinos, tu vas te poster sagement auprès du bonhomme. Vous connaissez Docteur Maboul ? Ben c'est presque pareil. Sauf que si le gros bip rouge s'allume, ils vont se réveiller et on va les avoir sur les bras. En clair ils vont vouloir nous botter le cul."

Lysandre se posta près du corps de la femme en fustigeant le type du regard. Les deux patients étaient habillés d'une blouse d'hôpital pour préserver leur nudité. Il y avait effectivement, près de leur tête, une diode rouge vraisemblablement reliée à leur système nerveux. Non loin, une grosse pince métallique accrochée à un boîtier noir semblait attendre chacun des deux Voyageurs, qui allaient devoir extirper et le bras et l’œil bionique chacun de leur côté.

"Au fait, j'me suis pas présenté. Je suis le docteur Frankenstein. Le vrai, pas l'horrible fable qui circule dans votre monde. Ma science n'est pas une abomination, c'est une vraie puissance onirique qui ne recule devant rien. Et ça, ce sont vos enfants, conclut-il en désignant les patients d'un geste de la main."

Il se gaussa, émettant un long rire d'escroc.

"Nan je rigole, je suis pas Frankenstein, fit-il en jetant ses gants parterre et en arrachant son masque pour se curer le nez. J'm'appelle Otto von Strasbourg. Charcutier itinérant. Du moins c'est ce que m'a dit Pytie. Enfin vous en avez rien à foutre hein ?"

Devant le regard médusé de Lysandre, et sans doute de Raven, le type s'esclaffa de nouveau.

"Si vous voyiez vos trombines ! Ha ! Magnez-vous le train, pour toutes les cinq minutes de perdues dans cette épreuve, vous redescendrez d'un palier. Oh, et..."

Affichant un sourire carnassier, il lâcha la suite de sa phrase telle une bombe:

"... Ce sont vraiment vos enfants. Et pas vos enfants respectifs. Non, non. C'est là que ça devient marrant. Ce sont vos enfants en commun. Issus du futur potentiel où vous vous retrouvez dans votre monde après cette nuit, où vous copulez comme les immondes escargots que vous êtes, vous mariez et vivez heureux et tout ce bordel. J'vous cache pas qu'il fallu pas mal chercher pour trouver cette trame temporelle, tant vous êtes bordéliques et pas foutus de rendre la chose probable. Pytie s'est mise dans une sacrée galère, mais elle a trouvé vos marmots à l'âge adulte devenus Voyageurs et les a fait ramener ici et maintenant. Haha ! Ça vous la boucle hein ? Magnez-vous le train. J'ai des saucisses à faire mijoter. Et je veux ces augmentations cybernétiques pour ma collection. Sinon la porte s'ouvrira pas."

Le type s'éloigna vers le fond de la salle, vraisemblablement près d'une cuisinière. Et, effectivement, il déballa une batterie de saucisses de Strasbourg qu'il plaça dans une casserole remplie d'eau. Complètement déboussolé, Lysandre inspecta le corps de la jeune femme et du jeune homme endormis. Ils étaient blonds, d'un blond très clair. A mi-chemin, en vérité, entre son blond à lui et le blanc frappant de Raven. L’œil bionique ouvert présentait sous sa coquille de métal la même iris dorée que celles de la jeune femme, et à bien regarder le visage du garçon, il ressemblait trait pour trait à celui du Contrôleur du Temps.

Bordel, est-ce que c'est possible ? Est-ce que c'est un mensonge, une illusion ?

A la fois amusé et choqué par une telle découverte, il jeta un coup d'oeil à sa compagne en s'emparant de l'énorme pince métallique. Qu'à cela ne tienne, ils avaient un boulot à faire. Ils ne pouvaient que perdre du temps et redescendre d'au moins un palier avec cette épreuve. Ils n'avaient donc pas le temps de méditer sur la nature éthique de ce qu'ils étaient en train de faire, ni sur la potentielle véracité des propos de leur nouvel hôte. D'autant qu'il y avait quelque chose qui chiffonnait énormément Lysandre dans ce qui venait d'être dit. La mention du mariage. Cette idée horrifique des chaînes perpétuelles et contractuelles lui procura un frisson, et il tenta de se concentrer sur sa besogne, refoulant loin, très loin cette idée de sédentarisation.
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeVen 23 Oct - 20:43



Répond avec le goût d’aventure dans chaque mot.

« Dans le Royaume Ovipare. Je ne vais jamais vraiment à l’intérieur des terres... Quelque chose me dit que c’est un endroit encore trop dangereux. Mais au bord des frontières il y en a déjà, de ces fruits. J’adore découvrir ce genre d’objets. »


[…]



Suite à leurs bonnes réponses, les deux aventuriers de la tour poursuivirent leurs ascensions sur un escalier en colimaçon. Ce dernier les conduira jusqu’à la prochaine salle, leur laissant ainsi le loisir d’échanger leurs pensées. Lysandre devança la conversation et semblait s’intéresser à des choses un peu trop profonde… Réaction normal de la par de celui qui a vu la vie de sa coéquipière, posant ainsi les questions qui en découlent, contrairement à cette dernière, qui n’a pas eu l’occasion d’observer celle du contrôleur de temps.


Fronce les sourcils et détourne le regard au sol.


« Absolument rien. »


La jeune femme n’était pas vraiment d’humeur à partager se souvenir avec son compagnon, qui pourtant aurait eu très certainement un comportement réconfortent comme depuis le début de cette aventure. Fort heureusement, le voyageur détourna son propos par la suite, entamant directement un sujet plus léger, soulageant ainsi l’Amazone de son anxiété.


« Joli caillou ce que tu m’as montré tout-à-l’heure, je pense que tu as bien fait de le lui piquer. Dreamland est un endroit où l’on prend ce que l’on peut prendre. Celui qui n’est pas capable de protéger ce qui lui appartient ne mérite tout simplement pas de le conserver. C’est le monde des rêves, le monde où tout me paraît plus ou moins possible. Il ne faut pas se priver de ce potentiel.

Ce Neo Bug a l’air d’y tenir en revanche. J’ai récemment affronté un essaim tout entier d’insectes. Des gros, des créatures. Ce ne sont pas exactement les choses les plus faciles à éliminer, et d’ailleurs je n’ai pas réussi à en tuer plus d’une poignée. Je n’ai encore jamais croisé ce Neo Bug, mais à mon avis tu ne pourras pas toujours lui échapper. Une idée de ce que tu feras s’il parvient à te coincer. »


Raven écarquilla les yeux, surprise des propos de Lysandre. Cet homme dont la posture évoque une certaine noblesse, pourrait effectivement accepter sans aprioris le fait qu’elle soit voleuse. À la suite de cette petite prise de conscience, Raven, hésitante, avoua de manière désolée et un peu gêné la totalité de ses aptitudes.


« Je n’ai pas été tout à fait sincère avec toi Lysandre… En réalité tout ce qui m’est arrivé au sujet des objets et de la créature, c’est arrivé uniquement par ma faute, car je suis une voleuse. Je suis obnubilé par certains objets que je vois à Dreamland, qui ont des facultés merveilleuses... Un peut comme la dague que tu portes. Parfois je me retrouve dans des situations dangereuses, pour moi et les autres. Un peu comme tout à l’heure. »

Souris de manière rassurante.


« Mais ne t’inquiète pas, je ne te ferais aucun coup pour obtenir cette dague. J’ai quelques principes quand même. »

Marque une courte pause et reprend de manière fluide et sûr d’elle.


« Je suis bien d’accord, ils sont coriaces. J’imagine qu’à un moment je serais dans l’obligation de l’affronter et de le tuer. Je fuis très souvent, par habitude je crois. Sauf quand je tombe en face d’un truc incroyable, je ne sais pas pourquoi, mais je ne peux pas m’en empêcher. »


Pénétrant dans la salle suivante, le décor médical présentant les deux sujets installés sur leurs tables d’opérations respectives n’annonçait rien de bien joyeux. C’était un homme et une femme, tout deux ressemblant très portait aux deux voyageurs, qui arboraient chacun une partie bionique. L’œil pour la femme et le bras pour l’homme. Le maître de l’étage trente-sept se présentait comme une créature grotesque, complètement fou et ne possédant visiblement aucun amour, même pour ses propres créations. Il s’avançât, révélant l’épreuve très attendue des deux candidats.


« Vous voilà enfin. Attrapez une paire de gants et un masque, on va extraire les augmentations. Cette porte ne s’ouvrira pas tant que vous ne m’aurez pas aidé à finir ces opérations. Toi le grand blond à l’air débile, tu m’assisteras pour la femme. Et toi, la bimbo albinos, tu vas te poster sagement auprès du bonhomme. Vous connaissez Docteur Maboul ? Ben c’est presque pareil. Sauf que si le gros bip rouge s’allume, ils vont se réveiller et on va les avoir sur les bras. En clair ils vont vouloir nous botter le cul. »


Raven observa le chirurgien d’un air méprisant avant de s’avancer lentement. Il fallait vraiment penser à l’objectif de cette tour pour ne pas frapper cet homme et ainsi avoir une chance de progresser jusqu’à l’étage suivant.


[…]



À la suite du monologue du pseudo-médecin, la guerrière était emplie de colère. Une fois de plus l’idée de s’amuser avec des choses telles que les souvenirs, ou encore le futur de quelqu’un qu’il existe ou non, n’était pas légitime. On ne joue pas comme on veut avec la vie et les sentiments des gens. Posant sa main sur la joue du jeune homme, elle le contempla d’un air compatissant tandis que le bouché se dirigeait vers sa cuisine, dans le but de déguster quelques saucisses, preuve incroyable de son implication moral dans cette épreuve. Oubliant son impulsivité dans un soupire à l’attention de son patient. L’Amazone resta impassible et commença l’épreuve, de manière attentive, à rapidité très modéré, mais sûr d’elle.


C’est vrai qu’il avait surement raison malgré son comportement infâme. Les deux patients leur ressemblaient beaucoup. C’était plutôt déroutant, Raven n’étant pas du tout de nature à aller jusqu’au mariage voir au-delà. Tout en imaginant ce futur alternatif, affichant peu à peu un léger sourire sur son visage, elle termina l’opération et décrocha lentement le bras du patient.


Elle attendit que son coéquipier finisse, ponctué par le bruit des saucisses dans la bouche du chirurgien macabre. Ce dernier évoquait vraiment un dégoût prononcé aux yeux de la voyageuse. Elle restait en retrait, attendant gentiment de pouvoir partir le plus rapidement possible de cette pièce. Le docteur se dirigea vers elle d’un air sournois.


« Alors, albinos, contente d’avoir pu aider ton petit ? »

Répond non-calament.


« Ce n’est pas mon petit. Vous n’êtes qu’un psychopathe qui utilise des choses interdites et contre-natures pour satisfaire votre incroyable soif de création. Vos méthodes sont infâmes et je ne me laisserai pas déstabiliser par des gens qui pensent contrôler mon destin. Vous, comme celui qui régit cette tour. »

« Respecte mon art, gamine ! Il ne tient qu’à moi de t’aider. »

Pointe Lysandre du bout de sa saucisse.


« Regarde-le. Ne me dis pas que des alternatives comme celle-ci ne te sont jamais apparu en fermant les yeux où tu seras une authentique menteuse. La différence c’est d’être humain ! À partir de là, on est prévisible, faible… Exactement comme vous deux. Concevoir un être totalement unique, ça ! C’est du génie. »

Croque avidement dans la saucisse.


« L’œil c’est toujours plus délicat. Tu es habile de tes mains, comment as-tu réussi à décrocher les connecteurs de nerfs aussi rapidement ? »

« J’ai déjà eu les mains dans quelques bordels avec plein de câbles. Je ne suis pas autant habitu… »

Lui coupe la parole, à la manière d’une réponse donnée sur un plateau de télévision.


« Ah ! La voleuse, Raven Zakharov, dans toute sa splendeur qui utilise ses facultés de mauvaises filles dans Dreamland. Ça ne te sauvera pas deux fois gros lolo. T’étonne pas de toute façon, ici on sait tout. Tu vois c’que je veux dire… »


Fermant les yeux pendant que l’homme se dirigeait vers Lysandre, Raven canalisait son envie indescriptible de faire redescendre d’un ton le pseudo-chercheur. Elle rouvrit les yeux sur un faciès limpide et sobre, faisant disparaître toute colère de son visage. Elle emboitât le pas en direction de la porte de sortie. La grille se déverrouilla, à la suite d’un dialogue entre les deux hommes de la pièce, laissant les aventuriers progresser vers leur nouvelle destination. La guerrière s’engouffrât directement dans l’issu, d’un pas décidé, sans se tourner et ne gardant que les bruits de pas de Lysandre derrière elle à l’esprit, écœuré par l’attitude du docteur. Elle entendit la voix de ce dernier, sous forme d’échos, comme un signe d’adieu.


« Bon courage Zakharov ! haha, Tu te passeras le bonjour ! haha ~ »


Ne prétend aucune attention à ce bruit, la voyageuse devança son compagnon dans l’escalier qui les mèneraient jusqu’au trente-huitième étage. Jetant un coup d’œil sur son bras gauche, Raven releva l’énergie restante dans son arme pour la nuit. {Compteur énergétique → 7/10}. Il reste encore assez d’énergie pour un ou deux affrontements, mieux vaut pour la guerrière d’économiser au maximum les forces dépensées. Raven profita de la petite ascension habituelle pour partager ses impressions avec son compagnon.


« Outre le fait que je trouve cet homme absolument dégueu’, ça, c’était super bizarre. »

Marque une pause, le temps de gravir quelques marches, puis reprend d’un air plus adouci.


« J’ai du mal à imaginer comment ça pourrait-être possible… Mais en tout cas nos enfants étaient super beau, malgré le métal. L’homme te ressemblait beaucoup. »


Dévoilant un nouveau panel de questions, la voyageuse ajouta en fin de discussion.


«… d’où viens-tu ? Et que fais-tu dans la vie exactement ? »


La réponse qui suivi clôtura cette séance de discutions, interrompu comme à l’accoutumé par le début de la prochaine étape.

L’Etage suivant, sorte de bibliothèque en fouillis, n’était pas très grand. L’endroit révélait une multitude d’ouvrage très ancien, certain plus utile que d’autre. Des étagères dont le bois vieillit par le temps étaient alignés de manière plus ou moins ordonnées, laissant l’impression que le lieu n’avait pas eue de visite depuis très longtemps. Au centre de cet espace était dressé un pupitre qui, illuminé d’une lumière céleste légère, attirait très rapidement les regards. Secondé part son coéquipier, la jeune femme s’avançant en direction du pupitre pour y découvrir une note.


« Devant vous ce dresse neuf joyaux parfaitement identiques les un aux autres, excepté un seul, faux et plus léger. À l’aide du balancier se trouvant juste derrière le pupitre, déterminez lequel n’a pas sa place parmi les vrais.

Postscriptum : Vous avez droit uniquement à deux tentatives. L’échec vous amènera à la perte de deux paliers, la réussite le contraire. »


Suite à la lecture de la note, les voyageurs purent constater la présence de la balance se situant effectivement juste derrière le pupitre, non loin d’une énorme coupe renfermant en son sein les neuf diamants. La voyageuse, pensive s’avança pour observer de plus prêt les joyaux. Tout porte à croire qu’il était question de rubis, tous identiques, même au touché dans les mains. Ne voyant absolument pas comment discerner lequel était le faux à l’œil, Raven regarda son compagnon essayant de partager une idée pour terminer rapidement cette énigme.


« Ok Lysandre, on a répondu à la femme étrange deux étages au-dessous, je pense qu’on peut gérer cette énigme également. On a juste à faire en sorte d’isoler assez de diamant d’un seul coup, pour pouvoir déterminer lequel est faux lord du deuxième. Ainsi nous aurons réussi l’épreuve en deux coups. »


Terminant sa constatation, elle attendit l’avis de son partenaire, plongé dans sa réflexion.

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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeSam 24 Oct - 17:05

Comment est-ce que c'est censé fonctionner ?

Lysandre avait définitivement bloqué son attention sur l'énorme pince électro-mécanique qu'il avait dans les mains tandis qu'il se demandait de quelle manière il allait bien pouvoir procéder afin de parvenir au bout de sa tâche. Il y avait sur le manche un certain nombre de boutons multicolores, tous signalés par un mot en anglais similaire à ceux que l'on pouvait trouver sur n'importe quelle télécommande de salon. Les Rec, Play et autre Vol + s'alignaient en rangs d'oignon au-dessus de leurs interrupteurs associés, sans présenter le moindre rapport avec ce que le charcutier lui avait demandé d'accomplir. De dépit, Lysandre observa l’œil de la jeune femme. Il avait remarqué dès le début qu'un certain nombre de points de jonction, semblables à des vis, jalonnaient le pourtour de l'armature métallique. Ces points semblaient relier l'appareil à la chair et au crâne de sa porteuse, mais étaient solidement ancrés à la peau, comme fusionnés. La machine et l'organique ne faisaient qu'un, et il semblait difficile voir impossible pour quiconque de dissocier les deux sans risquer une effusion de sang.

Malgré cela, il vit du coin de l’œil que Raven s'affairait avec la dextérité d'une habituée, agitant ses doigts et remuant ses bras dans un ballet chaotique mais savamment dirigé. Sa pince volait avec la grâce d'une baguette de chef d'orchestre, et progressivement, vis, écrous, nerfs artificiels et capteurs se retrouvaient disposés sur la tablette de travail. Jusqu'à ce que finalement, elle détache le bras du corps inanimé de leur supposé fils, et le pose à son tour. Stupéfait, Lysandre écarquilla les yeux et observa von Strasbourg s'approcher d'elle. Soucieux de ne pas être responsable d'un possible ralentissement de leur progression, le Contrôleur du Temps enroula tout le monde dans une zone de Slow Motion. De cette manière, le charcutier itinérant poursuivrait sa discussion avec la jeune femme sans se rendre compte que Lysandre mettrait beaucoup plus de temps que prévu pour réussir son épreuve. Ce gain de temps permettrait aussi de ne pas subir la moindre rétrogradation de palier.

Lysandre se frotta les mains avant de s'emparer de la pince, et pressa celle-ci sur l'un des points de jonction. Il appuya sur un bouton au pif. Une petite étincelle jaillit de la pointe, et un boulon fut éjecté de l’œil bionique. S'il ne comprenait pas vraiment comment il avait réussi à faire ça, le jeune homme sentit la satisfaction le gagner et il réitéra l'expérience avec le boulon suivant. Un à un, les points de jonction sautèrent jusqu'au dernier. Intuitivement, le Voyageur temporel en conclut que la pince réagissait simplement à la volonté de celui qui la maniait, ce qui n'était au fond pas plus mal et bien plus pratique. Car à présent venait la partie la plus délicate. Lysandre sentait les minutes s'écouler. Ralentir le temps de la sorte sur le trop long terme risquait de l'épuiser bien avant l'heure, quand bien même l'apport de la Dague du Temps dans l'usage de son pouvoir lui permettait de prolonger l'effort. Il souffla un coup avant d'écarter la pince, d'enserrer la mécanique encore vibrante, et la tira doucement vers lui.

Le bras de Lysandre était réellement mal assuré. C'est que les corps de femme qu'il manipulait habituellement étaient plein de vie et ne risquaient certainement pas de se retourner contre lui si jamais il les touchait à un endroit plutôt qu'à un autre - bien au contraire. Quant aux corps inertes avec lesquels il devait entrer en contact en raison de sa profession, ceux-là ne se relevaient plus, de toute façon. Une goutte de sueur perla à son front tandis qu'il s'approchait des derniers millimètres. Et soudainement, son bras hésitant trembla légèrement, ce qui valut au métal de la pince de se cogner contre la paroi qui séparait encore la chair de l'électronique. Aussitôt la diode rouge reliée au système nerveux s'illumina en générant un bref bip nauséabond. De surprise, Lysandre retira d'un coup sec l'appareil oculaire et le projeta sur la tablette de travail. En voyant la jeune femme ouvrir son œil désormais unique et l'observer, il jeta la pince. Par réflexe, il posa ses mains sur les épaules de la patiente pour l'empêcher de bouger.

"... Papa ? Prononça-t-elle d'une voix fluette et vraisemblablement étonnée.
- Nan, nan, nan ! Grogna Lysandre en jetant un coup d'oeil catastrophé en direction de Raven et de von Strasbourg."

Les deux étaient toujours engagés dans leur conversation au ralenti, ne pouvant pas remarquer en temps réel ce qui se passait de son côté.

"Qu'est-ce que tu fais là, papa ? S'enquit la fille en cherchant doucement à se relever. Tu paraîs si... jeune ! Qu'est-ce que tu fais ? Laisse-moi me lever !
- Chuuut. Shht, shhhht."

Lysandre ne voulait pas entendre ce genre de chose, aussi couvrit-il la bouche de la jeune femme avec sa main. Il était persuadé que tout ça faisait partie du plan de déstabilisation orchestré par la maîtresse de la Tour, et ne voulait pas se laisser influencer. La seule chose qu'il trouva alors à faire consista à calmer la jeune femme, la faire taire et tenter de la faire se rendormir. En la maintenant fermement sur sa couche tandis qu'elle forçait toujours davantage et qu'elle protestait. Du coin de l'oeil il repéra une poche de perfusion remplie de liquide incolore. Il ne savait pas vraiment de quoi il s'agissait, mais en désespoir de cause, il lâcha une main et s'empara à nouveau de la pince, qu'il pressa contre le plastique. Une petite gerbe d'étincelle jaillit de nouveau, et il repéra comme il l'avait espéré qu'une poudre blanche potentiellement anesthésiante se mêlait au liquide transparent. D'une main preste, il perça une veine de sa captive et laissa la solution se répandre dans son système tout en retrouvant une prise assurée sur ses appuis. Elle se débattit encore quelques instants, chacune de ses phrases étouffées étant ponctuée par les "Shhht" ou les "Chuuuuuut" d'un Lysandre déterminé à camoufler son échec.

La diode finit par s'éteindre lorsque la jeune femme ferma finalement les yeux, prononçant un dernier "Papa..." au moment où il retira sa main. Lorsqu'il fut certain que rien ne trahirait sa supercherie, Lysandre débrancha la perfusion et remplaça la poche usagée par une nouvelle qui se trouvait parmi le lot de matériel. Il relâcha finalement la bulle temporelle et fit mine de continuer à travailler. Raven et le chef de l'étage étaient encore en pleine conversation, ce qui signifiait que tout s'était bien déroulé. Lysandre soupira, conscient qu'il avait été à deux doigts de l'échec. Ce fut ce moment que choisit Otto pour le rejoindre.

"Ha, je vois que l’œil est déjà extrait. Reste plus que l'armature. Moins efficace que ta copine, mais pas mal non plus. Dépêche-toi gamin, plus qu'une minute avant d'écouler tes cinq premières. Tic, tac, bientôt un palier en moins.
- Si vous venez me perturber, l'ami, je ne risque pas d'y arriver dans les temps.
- Ouais, ouais. En tout cas bravo. Les gamins sont bien bâtis. Félicitation pour avoir réussi à taper là-dedans.
- "Taper là-dedans" ? Reprit le jeune homme en haussant un sourcil."

Le charcutier itinérant entreprit alors de lui adresser des clins d’œil appuyés et de lui envoyer des coups de coude exagérés au flanc tout en esquissant des mouvements de tête en direction de Raven. Sa voix se débarrassa de son accent germanique et adopta pour l'occasion les tonalités caractéristiques du beauf alcoolisé:

"Bah entre-nous, la ptite albinos avec sa foule au balcon, tu t'la farcirais bien hein ? Hé ? Ho ? Allez ? Ho ? Dis-donc ? Hein ?"

Lysandre laissa son regard traîner sur Raven, le coin de ses lèvres s'arrondissant de manière suggestive avant que ses yeux ne reviennent sur son interlocuteur.

"Tu te l'es forcément faite. Pas maintenant, mais bientôt. Demain déjà, d'après Pytie, puis après-demain, les jours d'après, j'en sais rien. Les mômes sont bien là pour une raison. Ce n'est peut-être pas la même ligne temporelle, mais tu les as fabriqués à un moment ou à un autre.
- N'importe quel homme normalement constitué aimerait faire toute sorte de choses à Raven. Ça ne prouve rien. Et je suis bien placé pour le savoir. Briser une ligne temporelle pour la mélanger à une autre... transgresser autant de règles n'est à la portée de quasiment personne. Cet homme et cette femme ne peuvent pas être nos enfants.
- Boarf. Allez, admettons qu'ils ne soient pas réellement vos enfants. En supposant que ce soit le cas, et je n'ai pas dit que ça l'était, qu'est-ce qui empêcherait que ce soit des répliques quasi-identiques ?"

A quelques secondes seulement de la rétrogradation d'étages, Lysandre se tut, observant le visage endormi de sa supposée fille tandis qu'il extrayait le rondin métallique qui avait failli causer sa perte. Il le déposa à côté de l’œil et fit pleinement face au faux docteur, le fixant droit dans les yeux:

"Peu importe. Je vais m'empresser de refouler tout ce que je viens de voir et d'entendre, et partir du principe que ce n'était qu'un piège et une illusion. Ouvrez donc la porte.
- Mouahaha. A ta guise."

Le type partit d'un long éclat de rire et accompagna le Contrôleur du Temps jusqu'à Raven, qui attendait patiemment à côté de la porte. Il leur ouvrit le passage et tandis qu'ils s'éloignaient tous deux à pas pressés au plus loin de l'énergumène, il balança une dernière réplique à l'intention de Raven. Lysandre ne chercha pas vraiment à comprendre de quoi il s'agissait, sans doute d'ailleurs s'agissait-il simplement d'une provocation à sa sauce. Tandis qu'ils gravissaient les marches conduisant au 38ème étage, la jeune femme poursuivit la conversation, ce qui chassa von Strasbourg de l'esprit du Contrôleur du Temps. A la suite de sa première réplique, il tenta de la rassurer. Sans doute pour se rassurer lui-même d'avoir potentiellement malmené sa propre fille, quand bien même il s'agisse de Dreamland et non du monde réel:

"Je ne pense pas qu'il faille se mettre martel en tête. Ces deux personnes n'étaient pas nos enfants. Le piège était tordu, ils les auront façonné pour qu'ils nous ressemblent. Et sinon je suis assez d'accord. Von Strasbourg était dégueulasse, conclut-il en riant doucement."

Bien qu'il n'en laisse rien paraître, il était bel et bien en train de chercher à se persuader lui-même. Mais la suite de la discussion lui allégea l'esprit. Il esquissa un sourire amusé en entendant les paroles de sa compagne, et répondit sur un ton joueur:

"Si je ne te connaissais pas Raven, je dirais que von Strasbourg t'a donné des idées et que tu essaies d'évaluer ma situation pour voir si je suis un bon parti. Mais attends, je ne te connais pas en fait..."

Flirt, et encore flirt. Qu'on mette Lysandre devant une femme qu'il trouvait à son goût et on faisait de lui quelqu'un d'aussi prévisible que le mouvement cyclique d'une horloge.

"... Je suis flic. J'appartiens à la Brigade des Mœurs de Paris. Tu sais, le service à cheval entre les Stups et la Crim'. Ça n'a rien de glamour. Les séries télé sont à des kilomètres de représenter la réalité. A la mondaine on trouve beaucoup plus rarement des cadavres et on ne se retrouve pas aussi souvent en pleine fusillade. Et généralement, quand l'un ou l'autre se produisent, c'est pour l'un beaucoup plus glauque, et pour l'autre beaucoup plus rapide que ce qu'on voit sur les écrans."

Il ricana en songeant à son capitaine.

"Les supérieurs ne sont pas des blondes sexy et les collègues sont loin d'être des Sherlock Holmes ultra-polyvalents comme dans les Experts. La chance qu'on a, c'est que les Navarro et les Julie Lescaut ne se bousculent pas au portillon non plus."

Il haussa les épaules, avant de retourner la politesse à sa compagne.

"Et toi, qu'est-ce que tu fais ? Laisse-moi deviner... Tu es dans le monde du sport, j'en suis sûr. Coach pour particuliers ?"

Lysandre était évidemment à tous points de vue très loin de la vérité. L'idée que Raven puisse être une habile cambrioleuse aussi dans la vraie vie, qui plus est expérimentée, ne lui effleura pas l'esprit un seul instant. Il n'eut de toute façon pas l'occasion de continuer à y réfléchir puisqu'ils arrivèrent bientôt dans une bibliothèque marquée par le temps. Emballé par un tel endroit, Lysandre alla directement feuilleter le premier ouvrage qui lui passait sous la main tandis que Raven s'approchait de la balance et des joyaux. Il fut relativement déçu, dans la mesure où tout était inscrit dans un langage qu'il ne comprenait pas. Les autres livres qu'il tenta de consulter étaient remplis de lignes identique, et c'est avec un dépit qui pouvait se lire sur son visage qu'il se déplaça jusqu'au pupitre. Après qu'il ait parcouru les indications, Raven prononça quelques paroles encourageantes qu'il partagea.

"C'est une épreuve de logique qu'on m'a déjà soumise par le passé, fit-il à voix haute. Je ne me souviens plus qui, ni quand exactement, ni pourquoi ni à quelle occasion, mais je sais que je l'ai déjà entendue. Je n'ai qu'à me remémorer comment on procède. "

C'était à croire que Pytie avait la capacité de lire dans leur tête. Ou peut-être qu'elle avait prévu qu'au moins l'un d'eux serait en mesure de se souvenir de la chose. C'était le genre de problèmes que Lysandre aimait, de toute façon.

- Je vais faire ça à voix haute progressivement, interromps-moi si jamais tu as une objection. Je vais partir de ton idée qui est plutôt bonne. Neuf joyaux, c'est deux groupes de quatre et un isolé. Non, j'ai mieux que ça, c'est trois groupes de trois joyaux. Le balancier a seulement deux plateaux. Il faudrait donc mettre trois joyaux sur chaque plateau et ainsi... éliminer six joyaux d'un coup !"

Il esquissa un sourire, la logique remontant peu à peu dans ses souvenirs. Il associa le geste à la parole tandis qu'il déplaçait les dits joyaux selon le schéma établi.

"Si les deux plateaux sont en équilibre, c'est que le joyau... se trouve dans l'autre groupe non-pesé. Ce n'est pas le cas."

L'un des plateaux penchait vers le bas.

"Notre joyau se trouve sur le plateau surélevé, qui est plus léger que l'autre. Il suffit maintenant de mettre..."

Il stoppa son mouvement hésitant un bref instant. Fallait-il mettre deux pierres sur un plateau, la dernière sur l'autre ? Son visage s'illumina tandis qu'il établit la réponse dans son esprit, claire et limpide comme de l'eau de roche.

"Même principe à plus petite échelle. Trois groupes de un, évidemment. Un joyau sur chaque plateau, le troisième en-dehors, et..."

Le balancier présentait un équilibre absolu entre les deux joyaux pesés. D'un air de triomphe, Lysandre s'empara de la pierre précieuse restée sur le côté et la montra à Raven:

"Voilà notre diamant."

Sur cette réussite, un léger tremblement ébranla la salle. Une série d'étagères située dans leur dos se mit à se mouvoir le long de ce qui semblait être des rails, selon un mécanisme archaïque. Ce déplacement découvrit une cage d'ascenseur dont les grilles s'ouvrirent immédiatement. Les joyaux quant à eux s'évanouirent dans l'atmosphère, celui précédemment situé entre les doigts du Contrôleur du Temps laissant sa main vide. Les deux Voyageurs s'engagèrent donc à l'intérieur de l'élévateur. Lorsque Lysandre referma la grille et appuya sur le bouton, l'engin monta.

"Deux paliers... On est au 38, soit au milieu du... huitième palier. On saute donc le neuvième et le dixième, ce qui nous amène directement à l'étage n°50, dernier du dixième. Si je ne me trompe pas."

Lysandre marqua un temps d'arrêt. Ils s'apprêtaient à passer le premier quart de la Tour de l'Oracle, ce qui signifiait que les épreuves risquaient dorénavant d'être beaucoup plus musclées. Les combats plus rudes, et les pièges plus létaux.

"Pour revenir à ce qu'on disait tout à l'heure... Tu es donc une voleuse dans Dreamland. Une chance pour toi que ce monde-ci échappe à ma juridiction."

Il sourit, ne se doutant pas un seul instant que la blague risquait de faire rire jaune sa compagne.

"Tu ne tirerais pas grand chose de la Dague du Temps, fit-il en perdant son regard dans le brillant argenté de sa lame. Elle ne sert réellement qu'à un Voyageur temporel. Entre tes mains, il s'agirait tout au plus d'un couteau tranchant."

Il rangea l'arme dans son fourreau. Ses yeux glissèrent dans ceux de son interlocutrice. Elle aurait bien l'opportunité de revendre la Dague à Chronos ou à Verne, qui s'empresseraient alors de la récupérer fiévreusement. Mais il préféra n'en rien dire à la jeune femme. Même si un lien de confiance s'établissait peu à peu entre eux, plus ou moins forcé par leur progression dans la Tour, ils en étaient toujours au stade de quasi-inconnus. Et s'il se fiait aux dires de la jeune femme, ce qui brillait ou possédait une particularité magique avait un fort pouvoir sur ses prises de décision. Mieux valait donc être prudent pour le moment.

L'ascension fut un peu moins longue que leur première longue avancée de paliers, ils ne tardèrent pas outre mesure au fameux étage n°50. En ouvrant les grilles, les deux Voyageurs purent découvrir une caverne d'apparence naturelle, recouverte néanmoins d'un sol épais mais doux, comme moelleux, semblable au recouvrement généralement utilisé dans les aires de jeux. Ils purent également constater que pas moins de quatre minotaures armés les attendaient, prêts à en découdre. Lysandre fit immédiatement chanter la Dague du Temps et se mit dans son habituelle position de garde, l'arme à hauteur de visage, le dos légèrement voûté. Dès qu'ils les aperçurent, les bêtes s'ébrouèrent et s'engagèrent dans une série d'invectives les uns les autres.

"Regarde, général Hiver ! Ils sont là ! Ils sont là ! Fit le premier en s'agitant.
- Tais-toi donc Eté, rétorqua le supposément nommé Hiver d'un air noble."

Un rapide coup d’œil apprit au Contrôleur du Temps que ces monstres n'étaient pas des mieux équipés. Leurs armes, des épées et des haches, avaient vraisemblablement déjà servi de nombreuses fois, et ils n'étaient protégés par aucune armure. Ils n'en restaient pas moins impressionnants et il s'agissait de ne pas sous-estimer ce combat à venir.

"Il faut les tuer vite. Les tuer oui, les tuer ! Pytie veut du résultat ! Du résultat !
- Nous sommes l'Escouade des Saisons qui Passent, l'élite de la Tour de l'Oracle, fit le troisième d'entre eux d'une voix rythmée. Hiver, Printemps, Eté, Automne, ceux-là même qui inspirent la débâcle.
- Et revoilà Automne qui fait de la poésie, Hiver ! Ecoute-le ! Ecoute-le !
- De la très mauvaise poésie, rétorqua le quatrième en mono-phrase aux tonalités sévères et graves. Nous sommes l'élite de l'inutilité.
- Inculte et misérable, voilà ce que tu es, Printemps piètre et minable, répondit Automne.
- EN LIGNE D'ATTAQUE ! Tonna Hiver d'une voix puissante qui résonna à travers toute la caverne."

L'autorité de celui qui avait été nommé général semblait ne faire aucune doute, puisque les trois autres monstres se turent immédiatement et s'alignèrent, disciplinés. Puis, comme si la seule conclusion logique et stratégique d'un tel ordre de bataille ne pouvait souffrir d'aucune autre alternative... ils chargèrent bille en tête, beuglant en canon synchronisé:

"BEUAAAAAARGH !"

Lysandre glissa un coup d’œil à sa compagne, pour lui adresser d'un signe de la tête qu'il lui faisait confiance quant à son autonomie dans la bataille. Après l'avoir vue se débrouiller contre la Demoiselle dans l'arène, il ne doutait plus de son efficacité. Aussi s'enveloppa-t-il d'une zone Swift Tailor, accélérant le temps autour de lui et s'élançant droit dans la charge. A toute vitesse, il alla cisailler le bras des adversaires qu'il avait choisis, passant habilement entre les corps désordonnés et imprécis. Ayant attiré l'attention d'Hiver et d'Automne, il amena le Général et le Poète dans un coin de la caverne, laissant le soin à Raven de s'occuper du Fou et du Lucide.
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeMer 28 Oct - 20:39


Ravit de la réflexion claire de son partenaire sur cette épreuve, Raven arborant son contentement non-dissimulé pénétra dans le nouvel élévateur au côté de Lysandre. Tout deux en direction de l’étage cinquante. Malgré l’agacement récent provoqué par le charcutier itinérant et la disparition de huit rubis, vrai, d’une valeur non-négligeable, la jeune femme retrouvait le sourire au fur et à mesure de la discussion. Récemment plus ou moins choqué par la découverte du métier de Lysandre, elle notait que géographiquement, les risques étaient fortement diminués. De plus, le jeune homme avait l’air bien plus souple d’esprit à Dream-land ce qui était un point positif dans la révélation de ses occupations. Elle esquissa un léger sourire gêné à la suite de la réplique de son compagnon et ajouta un plus d’humour, d’un air amusé dissimulant un sérieux compréhensif.


« Pour revenir à ce l’on disait tout à l’heure… Tu es donc une voleuse dans Dreamland. Une chance pour toi que ce monde-ci échappe à ma juridiction. »

« Oui, c’est ça. Tu ne pourrais pas m’attraper de toute façon ! »

Sourit puis reprend d’un air nostalgique.

« Tu as vu juste. Je vie à Sydney, dans un quartier pauvre. La vie n’y est pas facile, mais je ne suis pas exigeante. Les choses ont fait que je sois devenu ce que je suis aujourd’hui. Je donne quelques cours de boxe. J’en fais depuis toujours, même si je suis loin de pouvoir vraiment en vivre. »


Inutile de compliquer les choses avec l’image d’une véritable et authentique voleuse. Ce serrât mieux comme ça. Que Lysandre voie en Raven l’image d’une fille paumée complètement fauchée n’était pas un problème. Rester sur ces simples bases était bien plus sûr, les doutes étant déjà bien avancés comme cela avec l’image de la voleuse du monde des rêves. Ecoutant les derniers mots de Lysandre ponctuer la fin de l’élévation, la jeune femme lui répondit préventivement quand son regard croisa celui du contrôleur, se préparant à une nouvelle épreuve.


« Je tirerais toujours quelque chose de ce genre d’objet, même ceux qui ne peuvent être utilisés par personne. Si nous nous étions croisé dans d’autre circonstance, peut-être que je l’aurais fais tu sais… Mais j’ai confiance en toi. Je crois… »


Les portes s’ouvrirent, laissant le silence et le nouveau panorama envahir les deux voyageurs. Caverneux et recouvert de végétation courte au sol, l’endroit était assez plaisant. Marcher sur ce sol moelleux donné l’impression de légèreté. C’était bien différent de toutes les autres salles visitées jusqu’ici. L’atmosphère paisible fut cependant brisé par la présence de quatre créatures, disposé non-loin, des minotaures d’une originalité décadente. Malgré leur dialogue étrange, ils montraient tous les quatre une volonté solide d’accomplir leur tâche. Raven fronça les sourcils à la vu des créatures qui se disposaient en ligne pour charger. Elle tourna rapidement la tête en direction de Lysandre, réceptionnant son signe de confiance. Regardant son partenaire disparaître rapidement avec deux des quatre minotaures, l’Amazone se concentra sur les deux derniers qui progressaient dans sa direction. Les créatures étaient représentées par les quatre saisons, visiblement symbole de leurs diverses personnalités et leurs manières de combattre.


L’un des deux était très rapide. À tendance un peu folle, il distança rapidement son partenaire pour parvenir face à Raven. Il présentait des caractéristiques complètement offensifs, munie d’une hache dans chaque main, Eté, de son nom, avait bondit le premier dans une excitation meurtrière. La jeune femme esquiva la frappe en hauteur d’un bon sur le coter, attendant le dernier moment pour agir. Elle contre-attaqua directement d’une impulsion de la jambe droite sur le poitrail de l’ennemi. Déséquilibré sur le coup, le minotaure émit un cri d’étonnement avant de basculer sur le sol végétal, laissant une de ses haches s’éloigner. Raven se retourna en direction du deuxième opposant, ce dernier à présent arrivé à sa hauteur. Il arborait une épée de longueur et d’épaisseur moyenne, idéale pour des combats polyvalent de manière générale et possédait une sorte de petite hache déformé dans l’autre main, utile pour bloquer ou parer tout en étant plus maniable qu’un bouclier. Il attaqua la voyageuse, l’œil vif prêt à en découdre. Immédiatement, son épée fut arrêtée par le métal des avant-bras en croix de Raven. La voleuse en profita pour repousser d’une impulsion la lame et en profiter pour frapper son adversaire cependant l’action fut coupée par l’intervention du minotaure fou.


« Crêve ! Crêve ! »


Le poing de la créature percuta le visage de la jeune femme qui sentit sa mâchoire craquer à plusieurs reprises. Complètement dé-fragmenté par cette frappe surprise, Raven valdingua quelques mètres plus loin comme une simple marionnette.


« Incroyable ! hahaha ! Tu as vu Printemps ? Elle se bat bien ! Elle se bat bien ! sa channnnge ! haha »

Regard présent et confiant de Printemps en direction de Raven qui se relève lentement.

« Tu as l’air d’être une valeureuse combattante. Mais contre l’élite tu ne pourras rien tenter. Tu ne rendras Eté que plus fou en l’attaquant. »

« Oh Oui ! Elle doit disparaître ! Il faut il faut ! »

« Calme toi, Eté, nous ne sommes pas autant pressés. Voyons un peu si elle est si téméraire qu’elle en à l’air. »


La voyageuse se redressa, passant sa main dans ses cheveux et essuyant du dessus de la main le sang de ses lèvres. Elle esquissa un sourire, fixant ses deux adversaires avec excitation puis frappa de son poing droit dans sa main gauche devant elle, symbole de préparation plus complète.


« Merde… Pourtant j’ai l’habitude de m’en recevoir… Mais là, je comprends pourquoi vous êtes des bœufs. C’est le cas de le dire. »


Le choque des mains provoqua l’activation directe du High Fight Gloves et les avant-bras de la jeune femme furent recouvert de l’énergie mystique à mesure qu’elle se jetait sur les deux créatures. Immédiatement, Eté l’imita, lui portant un puissant coup horizontal qu’elle bloqua fermement à l’aide de son bras droit. Le minotaure s’employa à attraper de sa main libre l’Amazone à la gorge cependant la guerrière fut plus rapide et d’un geste rectiligne de son bras gauche, l’attaqua instantanément à l’endroit même ou son pied s’était posé quelques minutes plus tôt. Subissant le violent impacte sur son torse suivi d’une douleur aigüe, la créature haleta, laissant un filer de sang sortir de sa bouche. Eté fut projeté sur le côté, s’étalant contre le sol humide dans un beuglement étouffé.


Déterminé, Raven passa sans attendre à Printemps. Ce dernier était à présent soudainement étonné de la prouesse de la jeune femme, dévoilant une posture défensive, sûr de lui. Le premier coup fut donné par Raven, toujours de son bras gauche, symbole de l’envie de faire partager les sensations entre les deux minotaures. Printemps était cependant plus réfléchit que son compagnon. Contrairement à son homologue de saison, il montrait une réflexion rapide durant le combat, mais devait également être trop sûr de lui. La créature dévia la frappe à l’aide de son ustensile spécial et tenta d’embrocher la voyageuse qui sentit sa chair se trancher sous le tranchant de sa lame, sur le dessus de l’épaule. S’apprêtant à contre-attaquer et lui faire payer cette douleur, Raven s’arrêta nette dans un choc puissant et confus. La créature venait de couper cour à toutes actions, rectifiant les idées de la guerrière d’un coup de boule bien placé. Un coup de boule de minotaure, voilà une frappe d’égale puissances au avant-bras divin de la jeune combattante de Dream-land qui s’étala comme un flan face à son adversaire, dévalant en sens inverse la légère pente de verdure qu’elle venait de gravir rapidement quelques secondes plus tôt. Eté intervint alors, blessé et présentant des problèmes de respirations. Il saisit la voyageuse en bas de pente par une cheville pour mieux l’envoyer valdingué dans le décor, quelques mètres plus loin. Printemps fit quelques pas en avant pour observer Raven ramasser ses restes avant de prendre la parole d’un ton sarcastique.


« J’ai failli croire, pendant quelques secondes, que tu avais une possibilité de réussir, tu sais. »

Reprend d’un air désabusé.

« Tu es loin d’être aussi forte que tous les voyageurs que nous avons vus passer jusqu’à présent. L’étage cinquante, c’est déjà trop pour vous. Il aurait été bon pour toi que tu te contentes de rêver de choses banales, comme tous ceux qui te ressemble. Finalement, tu ne m’auras même pas touché une seule fois, preuve de ton infériorité. Eté va te faire payer ton comportement et quand nous aurons terminé de te renvoyer en dehors d’ici, alors ce serrât le tour de ton ami las-bat, si ce n’est pas déjà le cas. »

« Ouii ! Ouii ! Je vais la finiir ! »


Impatient de terminer son affrontement, Eté regardait avec excitation la voyageuse se relever péniblement pour la deuxième fois. Se redressant, muscles contractés, Raven adressa un regard noir à l’attention des deux créatures, ponctué par un filé de sang coulant de son crâne et traversant son visage. Il fallait absolument tenter une nouvelle fois de percer et d’obtenir un bon résultat. Une créature sur deux était en état plus ou moins critique, mais Printemps lui ne semblait absolument pas fatigué. Bandant ses muscles, la guerrière commença à s’illuminer d’une aura couleur or.


« C’est toujours le problème des combats déséquilibrés… »

Etouffe une toux rauque et pesante. Reprend d’un ton féroce.

« Il est impossible que je perde face à vous deux. J’ai besoin de parler à cet enfoiré d’Oracle et personne ne m’empêchera d’atteindre cette information !

Et puis, je n’peux pas abandonner Lysandre maintenant. Il m’a déjà bien aidé, je n’ai pas besoin de le décevoir en guise de remerciement. »


Fonçant de nouveau sur les deux minotaures suite à son monologue, Raven semblait plus précise et sûr de ses actions. Elle se dirigea direction vers Printemps, qui l’observait toujours du même air. Comme pour ses précédentes tentatives, Eté vint rapidement s’interposer. Plein d’énergie et complètements dans l’inconscience, il avait bondit d’un trait dans le but de faucher la guerrière avant qu’elle ne face plus de distance. Voyant la scène arriver inévitablement, le lucide émit un léger sourire, fier de voir que l’Amazone n’était pas bien futé pour réutiliser la même action. Arrivant au bas de la pente, Raven se prépara à bondir pour esquiver l’autre minotaure quand ce dernier ce stoppa nette, meuglant de douleur. Un rapide coup d’œil de la voyageuse sur le torse d’Eté lui permit de comprendre que même si la première frappe qu’elle avait donné dans les cottes de la créature n’étaient pas forcement suffisante pour l’abattre, elle a néanmoins permit sur un temps plus long, à endommager sévèrement le minotaure créant une large tache noir à l’endroit fragilisé.


L’hypothèse d’une sorte d’hémorragie interne semblait être la cause de ce retournement de situation ce qui profita admirablement à Raven, toujours à son maximum, concentrant son énergie dans son bras à l’attention de Printemps. La créature mythologique qui ne s’attendait à aucun moment qu’Eté succombe de la sorte, ne put que réagir trop tard à cette offensive musclée. Il tenta d’embrocher la jeune femme qui esquiva d’un geste vif tendis qu’elle entreprit de le déséquilibrer. Puissante dans son action, Raven fit basculer la créature qui se releva presque aussitôt, affichant une mine bien plus furieuse que depuis le début de la rencontre. Il chargea la guerrière dans un ultime désire de pouvoir la tuer, mais Raven entreprit une fuite entrainé en direction de la paroi de la caverne. Soudain très confient de voir les chances de son opposantes se réduire à zéro, Printemps poursuivit sa course effrénée dans sa direction, arrivant rapidement juste derrière elle et brandissant sa lame tel l’instrument punitif de tout candidat.


Une fois au niveau du mur, l’Amazone accéléra, puis prenant impulsion directe sur la pierre, s’élança en sens contraire, bandant son bras droit chargé d’énergie. Le lucide, quelques pas derrière elle, ne s’attendait pas à cette possibilité d’action et désemparé, subit le gourou de la voyageuse. Le bras de Raven vint frappe le visage de Printemps, de face. Ce dernier s’écrasa sur lui-même, laissant le poing de la jeune femme progresser dans la chair avant de sortir sur le côté droit, emportant la moitié du faciès de l’animal dans une petite explosion de chair. Dans une rage de vaincre, la voyageuse mit fin à la vie de Printemps qui sombrât dans un étouffement à peine audible.


Satisfaite de ce résultat, elle garda sa concentration, remontant ses pas jusqu’à la petite pente ou était posté les deux créatures. Une fois sur place, Raven observa les alentours, désert. Le silence fut brisé par l’intervention d’Eté, tombant lourdement sur la guerrière qui esquiva d’un saut péri-eux arrière, puis d’un deuxième, pour s’écarte de la portée de la hache du minotaure.


« Tu n’es qu’une garce !! Tu vas payer ! »

Esquive de Raven qui rétorque d’un ton froid.

« Tu es trop désordonné dans tes coups. Tu en donnes beaucoup trop dans le vide et si on enlève ta force onirique et ton coéquipier, tu es faible. »


La créature présentait des difficultés à tenir debout. Raven profita de cet état critique pour terminer son combat de façon expéditive, montrant ainsi sa supériorité face aux deux créatures dans l’affrontement qui s’était moqué d’elle un peut plus tôt.


Elle attendit le moment opportun, esquivant les attaques de son opposant plus môles qu’au départ, puis commença à frapper à l’épaule ainsi qu’au torse. L’armure était enfoncée dans la chair à l’endroit de l’hémorragie et la créature ne put s’empêcher de poser un genou à terre tant le choc s’aggravait à la suite de cet enchaînement. Sans attendre, presque instinctivement, Raven lui porta un dernier coup plus violent du poing gauche sur son talon d’Achille maintenant bien avancé et le minotaure s’écroula dans la petite pente, battu. Le corps de l’ennemi dévala le petit dénivelé, l’œil blanc et langue pendante, caractéristique de son état proche de la mort si ce n’est pas déjà le cas.


Relâchant la puissance de son arme, Raven tomba à genou dans un soupire de satisfaction. Elle resta ainsi plusieurs minutes, passant sa main dans ses cheveux et sur son visage dans le but de s’éclaircir l’esprit. Ce dernier était en cage, tourmenté par les maux de têtes causé par le puissant coup de boule récent de Printemps, accompagné de la douleur dans la mâchoire du côté droit, provoqué au début du combat par Eté. La victoire était là cependant les deux créatures avaient laissé à la voyageuse un boulé au pied qui serrât nécessaire de porter jusqu’en haut de la tour. Dégustant avec lenteur sa dernière banane/serpent, la guerrière se releva lentement, ramené dans un état de stress par les bruits de combats de Lysandre à l’autre bout de la caverne. Désireuse de porter secours à son ami la jeune femme s’avança en direction du brouhaha sonore.


C’est alors qu’elle vit quelque chose d’intriguant au fond de la caverne. L’issu pour continuer, un peu plus loin n’était pas unique. Il y avait, deux issus. La grille ordinaire, rencontré généralement après chaque épreuve, ainsi qu’une autre grille bien plus sombre. Cette dernière n’était pas immédiatement visible et on ne la voyait surement que d’une partie de la caverne. Elle présentait visiblement de loin un symbole étrange au-dessus au contraire de l’autre qui arborait plutôt quatre marques, mais le tout restait cependant difficilement distinguable au vu de l’obscurité de l’endroit ainsi que la distance. Hésitante, mais gardant confiance en son partenaire, Raven se dirigea en direction des grilles dans le but d’y jeter un coup d’œil. Après tout si elle avait pu concrétiser une victoire moyenne face à ses deux adversaires, Lysandre lui n’aura probablement pas besoin de son aide étant donné son niveau plus élevé.


Face à la porte habituelle, la jeune femme plissa les yeux en direction du sommet, discernant les inscriptions plus nettement. Les quatre symboles représentaient très certainement les quatre minotaures que les deux voyageurs étaient en train d’affronter. Et le numéro cinquante et un était affiché au-dessus des symboles, dans un carré de pierre finement gravé. Curieuse, la guerrière se dirigea sur la droite, montant un petit, mais très large escalier de pierre vieillit par le temps et l’humidité. La grille noire était en tout point similaire mais présenté cependant une ouverture sur un escalier étrange, étroit et sombre montant en direction des hauteurs de façon vertigineuse. Le symbole unique arborai quant à lui juste au-dessus, le numéro soixante-quinze.


Ainsi il était peut-être possible de profiter d’une autre alternative. Gravir autant d’échelon d’un seul coup semblait étrange, l’élévation est importante en une seule nuit, mais à quel prix. Un bruit étrange vint alors briser la réflexion de la jeune femme. Affichant un regard effaré et inquiet, Raven distingua derrière la grille noire, deux énormes cornes massives émerger de la pénombre. Un autre minotaure était proche, bien plus imposant que ses précédents semblables. Sa dangerosité était autant représentée par sa taille et musculature impressionnante que par son énorme bâton à l’allure de poutre en guise d’arme, sculptée scrupuleusement à certains endroits, bien différents de l’équipement porté par les autres de sa race vue jusqu’à présent.


Certains détails étaient difficilement distinguables, mais il semblait se présenter comme un immense adversaire, bien droit et plus ancien, il donnait l’image d’un être très sérieux dans son rôle de gardien. Son manque total de déplacement et l’obscurité de l’endroit ne permettait pas de savoir s’il avait vu ou non la jeune femme.


Réfléchissant à ce qu’elle venait de découvrir, Raven fronça les sourcilles et s’écarta légèrement, redescendant les marches. Un bruit attira alors son attention. La grille habituelle se déverrouilla devant elle laissant apparaître un escalier confortable encadré par des murs recouverts de rose. Les bruits de batailles avaient cessés et la porte s’ouvrait, symbole de la victoire de son compagnon sur les deux adversaires. Jetant un rapide coup d’œil à son compteur, l’Amazone nota avec grimace le 5/10 qui restait. Elle entreprit de rejoindre rapidement Lysandre, curieuse de son avis sur ce qu’elle venait de découvrir.
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Lysandre Videl
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeVen 30 Oct - 17:50

Une poignée de foulées accélérées par le temps permirent à Lysandre d'éloigner Automne et Hiver de Raven et des deux autres. Les deux minotaures, entaillés respectivement au bras gauche et au bras droit, semblaient furieux de s'être fait toucher sans même parvenir à comprendre comment. En voyant leur charge commune, il avait paru évident au Contrôleur du Temps qu'ils n'étaient que des brutes épaisses incapables de la moindre stratégie de bataille. La ligne de combat ordonnée par le supposé "général" n'avait sans doute constitué qu'un mime de ce qu'ils avaient pu voir par ailleurs. Les bêtes n'étaient vraisemblablement capable que de reproduire maladroitement une interprétation, une caricature de tactique. C'est pourquoi les deux monstres qui fonçaient bille en tête derrière lui le faisaient sans le moindre calcul, sans la moindre prudence.

Et Lysandre comptait jouer là-dessus. En tant que grand type longiligne, il leur était nettement inférieur sur le plan physique. Bien conscient qu'un seul revers de la main de leur part l'enverrait voler dans le décor, à la manière du loup-garou qu'il avait affronté quelques temps plus tôt à Fashion Town, il savait que l'affrontement direct ne le mènerait nulle part. Aussi, lorsqu'il arriva finalement au bout de la caverne et s'arrêta, il se retourna pour faire face à ses adversaires. Les minotaures paraissaient un peu essoufflé lorsqu'il achevèrent leur course à leur tour, là où lui-même était encore plutôt frais. Son pouvoir temporel avait soutenu son rythme, quand Automne et Hiver avaient dû déployer des trésors d'énergie pour tenter de le suivre. C'était leur première erreur. Leur seconde, Lysandre l'anticipait déjà, serait qu'ils s'écharneraient à tenter de l'atteindre alors qu'il esquiverait sans cesse leurs assauts. Et lorsque enfin, leurs mouvements ralentiraient sous la fatigue, que leur corps leur paraîtraient lourds, il frapperait pour de bon. Les bêtes le fixaient méchamment tandis qu'il méditait à la manière de procéder, moment durant lequel elles reprirent aussi leur souffle. Ce fut Automne qui prit la parole le premier.

"Blond Voyageur aux prestes mouvements, c'est là ton heure. Nulle issue, il est temps.
- Tu sais, ce n'est pas parce que ça rime que c'est de la poésie, rétorqua le Voyageur temporel en affichant un sourire provocateur."

Le minotaure fronça les sourcils et émit un grognement. Il ouvrit la bouche pour s'apprêter à répondre en tentatives de vers acides, mais il fut coupé dans son élan par son compagnon.

"Il a raison, Automne. Mets-toi en garde. On est pas là pour entendre tes vers douteux."

Donnant l'exemple, le Général brandit sa large claymore droit devant lui, en direction du jeune homme. Bougon, Automne obtempéra et imita la saison froide, levant quant à lui les bras pour donner de l'élan à une immense hache à double tranchant au manche presque aussi long que son corps. Le sourire aux lèvres, la Dague en main, Lysandre s'efforçait de conserver son masque de suffisance en se mettant en position. En réalité, il bouillait à l'intérieur, d'un mélange d'adrénaline et de crainte. Un seul faux pas risquait de lui remettre les idées en place, il n'aurait pas droit à la moindre l'erreur.

Une légère goutte de sueur perla à son front. Les minotaures s'élancèrent.

Ce fut Hiver qui frappa le premier. Silencieux, froid, précis, il asséna un puissant coup de taille en travers du corps du jeune homme. Une seconde derrière, Automne abattit sa hache de haut en bas en poussant un grognement étranglé. Ouvrant la paume de sa main gauche d'un geste théâtral, Lysandre exécuta un Slow Motion dans la zone. Le mouvement coordonné des deux créatures fut alors ralenti. Les visages contractés par l'effort, ils le regardaient, sûrs d'eux-mêmes, tandis que le mouvement de leurs armes suivait leur trajectoire en direction de lui. Se glissant entre eux, le jeune homme relâcha immédiatement son pouvoir et bondit à deux reprises dans leur dos pour maintenir une certaine distance.

Ne pas frapper tout de suite pour ne pas gaspiller mon pouvoir. Ralentir par petites touches, économiser jusqu'au bon moment.

Hache et claymore percutèrent la roche dans un tintement métallique assourdissant, les deux minotaures se retrouvant, l'espace d'un instant, sans cible.

"Par les cornes de nos aïeux, où est donc ce diable astucieux ? S'étonna le Poète.
- Derrière, répondit le Général par instinct."

Ce faisant, il se retourna promptement et balança son épée par-dessus sa hanche dans le même mouvement, manquant de surprendre le jeune homme. Lysandre se recula juste assez pour voir un morceau de son t-shirt être déchiré. Se réceptionnant à deux pas de là, il porta sa main au thorax et la porta au niveau de ses yeux. Un peu de sang et une légère douleur piquante à l'abdomen lui signala que la claymore n'avait pas fait que toucher son vêtement. Une mince estafilade sillonnait le haut de son nombril. Serrant les dents pour afficher un sourire plus contrarié, Lysandre s'arc-bouta. Ce fut au tour d'Automne de tenter sa chance, en le chargeant une nouvelle fois. Le Voyageur temporel esquissa un mouvement sur le côté, et dans un Leap Second soigné, échappa à la hache en reparaissant quelques micro-secondes plus tard sur la gauche.

Il n'eut pas le répit escompté. Hiver était déjà sur lui, comme s'il avait anticipé son esquive. Il abattit sa lame dans sa direction, et Lysandre bondit une nouvelle fois in extremis, perdant une partie de la manche gauche de son manteau à cette occasion. Lorsque leur position à tous les trois fut stabilisée, Lysandre fixa les yeux du Général. Ce dernier le jaugeait comme l'animal qu'il était à moitié, attentif et calme, aux aguets. Malgré sa tête de bovidé, ce regard n'était pas celui d'un herbivore. Il avait tout du chasseur, du félin en traque. Le regarder permettait d'y lire un instinct puissant. Hiver était vraisemblablement le plus expérimenté des quatre, il avait l'air capable de ressentir tout ce qui se passait autour de lui. A côté, Automne faisait preuve d'un maintien très humain, presque sophistiqué. Ses assauts étudiés et son attitude baroque faisaient de lui le partenaire idéal du Général. Leur synergie était évidente, et il paraissait difficile pour Lysandre de s'en sortir sans être réellement attentif.

Tous ses sens étaient d'ailleurs aux aguets. C'était désormais une question de survie. Les assauts reprirent et avec eux, les esquives prestes. A plusieurs reprises, les coups du Poète amenaient Lysandre à une position que le Général anticipait, et à chaque fois le jeune homme manqua de se faire raccourcir. A chaque fois, également, la claymore passait un peu plus près. Mais il était sauf et son plan semblait se dérouler comme il l'avait établi. Les minotaures ne tarderaient plus à montrer des signes de fatigue, il en était convaincu. Il persévéra dans sa tactique, et lorsque finalement, Automne manifesta en premier le poids qui commençait à peser sur les muscles de son corps, le sourire du Voyageur temporel s'étira. Il fut plus large sur sa manœuvre d'évitement, et la claymore du Général passa cette fois bien plus loin que précédemment lorsque ce dernier tenta de l'atteindre. Ce point culminant du combat marqua le déclin des performances des minotaures. Il se montrèrent alors toujours plus lents, toujours plus lourds. Lysandre continua d'éviter les assauts, de plus en plus faciles, jusqu'à ce qu'Automne laisse sa hache choir durement sur la pierre en poussant une longue expiration.

"Diantre, savonnette et anguille et foutu vent, il file entre nos doigts comme l’évanescent !
- Alors il faut le tuer maintenant ! Rima sans le vouloir le Général."

A ce moment, Hiver dut percevoir que le combat touchait à sa fin, puisqu'il ne pouvait plus compter sur l'appui de son compagnon pour se rapprocher de leur adversaire. Dans un meuglement de vache, il lança littéralement son arme en direction de Lysandre. Un mouvement en arrière soutenu par un ralentissement du projectile permit à Lysandre de l'éviter. Et tandis que les deux bêtes désarmées se jetaient sur lui à corps perdu et d'un air las, le jeune homme décida d'en finir. "Swift Tailor," susurra-t-il. Il se faufila à toute allure entre les deux, passant dans leur dos. Dans une série de mouvements presque chorégraphiés en bande accélérée, il poignarda à plus d'une cinquantaine de reprise chacun d'entre eux sur toute la surface de leur corps, plongeant sa lame à travers leur cuir. Il s'arrêta avant même qu'ils n'aient fini leur charge, se murant dans une pose à genou, la Dague couverte de sang. Les deux minotaures se réceptionnèrent sur un petit promontoire, et restèrent un instant droit comme des i, sous l'état de choc qui ne leur permettait pas encore de percevoir la douleur. Ce n'est qu'au moment où Lysandre se releva qu'il s'effondrèrent sur la pierre, parcourus de tremblements tandis que leur sang se répandait au sol. Le jeune homme s'approcha d'Automne, l'attrapa par les cornes et le regarda droit dans les yeux. La voix chevrotante, la créature plaça ses derniers vers:

"Habile, froid, dépourvu de la moindre once de pitié... Je crois bien, moi, que de cette pitié qui te fait défaut.... Pour ton âme, ton cœur, ta tête j'éprouve désormais... Ah, suis-je né minotaure, je meurs en tout sauf en taureau..."

La bête expira son dernier souffle sur ce mot, "taureau" et ferma les yeux, laissant pendre sa langue de bœuf en travers de son museau. Lysandre reposa sa tête nonchalamment et s'empara des cornes de son compagnon de la même manière. Hiver respirait encore, il le fixait de son regard de chasseur, toujours alerte.

"On était la base de la base, confia le Général... Automne adorait nous appeler l'élite... C'était pas vrai. Il voulait qu'on le devienne alors qu'on partait du plus bas de la compétence, mais moi je m'en foutais, j'étais avec mes frères. Il y a bien pire qui vous attend. Hahaha, rit-il tandis que du sang commençait à envahir sa trachée, se traduisant par quelques gargouillis. L'Escouade des Saisons qui Passent est désormais libérée de ses obligations envers Pytie. Allez crever, Voyageurs, vous paumer dans cette Tour qui nous a paum..."

Lysandre planta sa Dague dans le cerveau de la bête avant qu'elle ne termine sa phrase. A l'instar d'Automne, le minotaure ferma les yeux et sa langue se coinça entre ses lèvres. Le jeune homme laissa la tête choir sur la pierre et se releva, s'éloignant en direction de la sortie. Tout en marchant, il inspecta les blessures qui sillonnaient ses avant-bras et son thorax, comptant les estafilades et les morceaux de vêtement déchirés. Constatant que les manches de son manteau ressemblaient dorénavant davantage à des guenilles qu'à autre chose, il les arracha tout bonnement, laissant ses bras à découvert. Un peu de sang coulait ça et là, le piquant, mais il décida de ne pas y prêter attention. Les blessures n'étaient pas sérieuses et ne constitueraient jamais qu'une gêne désagréable.

Lorsqu'il retrouva Raven il découvrit qu'elle s'en était sortie de son côté. La contusion au niveau du menton de la jeune femme laissait néanmoins deviner qu'elle avait dû se prendre un ou deux méchants coups mal placés. La nature de son pouvoir faisait toutefois d'elle quelqu'un de beaucoup plus solide que lui sur le plan physique, il ne s'étonna donc pas du choix qu'elle avait fait quant à l'affrontement direct. Ce qui marqua davantage son attention fut ce qu'elle lui expliqua tandis qu'elle lui désignait les deux portes. Un moyen d'accès plus rapide pouvait les conduire directement au 75ème étage, mais laissait présager une raide augmentation de la difficulté compte tenu de la silhouette qui gardait l'entrée. Lysandre hésita un moment, s'avouant dans un premier temps que la sûreté était de mise et qu'il valait probablement mieux prendre la voie la plus longue mais arriver au bout, plutôt que de s'engager dans un sprint sans issue. A ce titre, la morale du Lièvre et la Tortue résonnait dans son esprit comme une prière silencieuse. Mais avoir vaincu deux des quatre frères saisonniers l'avait galvanisé. Et il désirait en découdre au plus vite avec les mystères et les épreuves de la Pytie.

D'ailleurs, le papier peint rose de l'autre escalier est peut-être un piège pour nous attirer dans un truc pire que le minotaure...

"Allons voir ce grand cornu, fit-il à l'intention de sa compagne."

Lysandre gravit le vieil escalier jusqu'à la grille désignée par la jeune femme, et jeta un coup d’œil de l'autre côté. Un autre escalier semblait grimper très haut. Curieusement, il ne lui inspira aucune confiance, et l'idée de devoir subir d'autres épreuves au cours de l'ascension jusqu'au 75ème ne lui paraissait pas saugrenue. Haussant les épaules pour lui-même, il ouvrit la grille d'un coup sec, qui suivit son mouvement sans résistance. Les deux Voyageurs pénétrèrent dans cette nouvelle partie de la Tour, et se retrouvèrent face au Gardien.

Moitié plus haut que les précédents minotaures, cette nouvelle créature présentait une paire de cornes radicalement plus imposante. Il n'était vêtu que d'un pagne, et tenait fermement une immense poutre qui devait vraisemblablement être son arme. Son pelage blanc-ocre était particulièrement original, et son regard, quant à lui, luisait littéralement dans la pénombre. La lumière surnaturelle qui émanait de ses yeux disait de lui qu'il était fait d'un tout autre bois que ses précédents congénères. En les voyant arriver, il ne bougea quasiment pas, se contentant d'incliner légèrement la tête pour les aviser. Lorsqu'il prit la parole, sa voix rauque et puissante résonna à travers la pierre, se répercutant en écho jusque dans les lointaines hauteurs qui leur étaient promises.

"L'Escouade des Saisons qui Passent n'est plus. Ces jeunes bêtes sont désormais libres, et ce soir n'est pas le plus mauvais soir pour cela. Passé, présent, et futurs. C'est bien le thème que vous a imposé Pytie cette nuit. Il est rare qu'elle se donne tant de mal. Bien souvent, la Tour de l'Oracle n'est agencée selon nulle thématique. Les épreuves se suivent et se ressemblent, sans le moindre semblant de cohérence ni de logique. Mais aussi souvent, les visiteurs vont et viennent, sans jamais atteindre le sommet. Parfois, ils y trouvent la mort."

Le minotaure sortit de l'ombre et fit un pas dans le rayon de lumière qui émanait d'une ouverture aux étages supérieurs. Ils eurent alors à loisir de l'observer en plein jour, ce qui ne faisait que le rendre plus impressionnant.

"Peut-être êtes-vous destinés à rencontrer ma maîtresse. Peut-être mourrez-vous cette nuit. Nous ne le saurons qu'à condition que je vous mette à l'épreuve. Permettez-moi de me présenter. Je suis Vrishabha l'Inflexible, Féal Minotaure de Dame Pytie. J'ai longuement médité à ce thème qui a été choisi pour vous, et j'en suis venu à la seule et unique conclusion possible. Toute ascension s'arrête à son pic. Vous êtes passés par les étages inférieurs, et voilà que vous vous présentez devant moi. L'avenir est celui de tous les possibles, et je peux devenir le mur qui vous empêchera d'aller plus loin, ou le tremplin qui sera votre clef pour une réussite prématurée. Mon devenir dépend du vôtre. Aussi, je vous en prie, laissez l'Histoire se faire à travers notre affrontement. Et offrez-moi l'opportunité d'honorer la mort des miens."

Lysandre fronça les sourcils et fit un pas en direction de leur interlocuteur. La créature resserra immédiatement sa prise autour du manche de son énorme bâton, faisant grincer le bois. Ce bruit alarma le jeune homme, qui comprit instantanément l'écart de niveau entre ce nouvel adversaire et les précédents. Il s'arrêta immédiatement, l'adrénaline battant à nouveau à travers son réseau d'artères.

"Il y a peut-être une autre solution, fit-il d'une voix qui paraissait malgré tout assurée. Vous ne semblez pas aimer le sang. Vous êtes quelqu'un qui pense et qui réfléchit. Il n'appartient qu'à vous de décider de nous laisser passer sans encombre. Quelle prise peut avoir la Pytie sur vous ? Vous êtes doué de raison, vous n'êtes pas un esclave.
- J'appartiens à Pytie, répondit la créature en émettant un rire qui n'avait rien de mesquin mais qui semblait plutôt amusé dans un sens positif, pour des raisons qui dépasseraient votre compréhension. Le rôle de mon existence en ces lieux est de tester votre aptitude à dépasser les obstacles qui se dressent sur votre route. Il est inutile de tenter de me dissuader, Contrôleur du Temps. Vous et la Protectrice devrez passer par moi pour aller plus haut. Aussi, mettez-vous en garde, jeunes Voyageurs. L'Oubli Altérité et le Temps Universel vont se heurter à l'Inflexibilité. Ceci étant dit, procédons."

Tout cela se déroula l'espace d'une seconde. Venant de nulle part, le bâton-poutre de Vrishabha fusa en direction de l'abdomen de Lysandre. La surprise souleva les sourcils du jeune homme, qui voulut faire un pas en arrière mais dont le pied glissa sur la mousse humide qui recouvrait le sol de la caverne. Et tandis que la pointe de l'arme s'approchait dangereusement de son ventre, il voulut ralentir le temps pour s'accorder une marge et retrouver son équilibre. Contractant les muscles de ses hanches pour se stabiliser, Lysandre réveilla les douleurs causées précédemment par les coups multiples de la Demoiselle des Souvenirs de Demain. Il poussa un gémissement, échoua à déployer les flux temporels, et bascula en avant, s'offrant pleinement à la frappe de son adversaire. Sur le visage du minotaure, un étrange sourire mi-humain mi-animal s'afficha.

La frappe fut réellement fulgurante. Lysandre se sentit décoller du sol et projeté dans les airs, perdant la notion de l'espace tandis que ses jambes passaient par-dessus sa tête. Il heurta le mur de plein fouet, le choc lui arrachant un râle, et s'effondra dans la mousse herbeuse. Tandis qu'il se redressait en prenant appui sur la pierre froide de la muraille et qu'il relevait la tête pour observer Vrishabha, il sentit un goût métallique se répandre dans sa bouche. Son propre sang, ce qui indiquait que quelque chose à l'intérieur avait été sérieusement touché. Il cracha le surplus rougeoyant qui alla éclabousser le sol à ses pieds, et se mit en garde. En face, le minotaure passait son bâton entre son coude et son flanc, adoptant une posture de moine combattant. En même temps, il tendait sa main libre qui offrait la vue d'une paume ouverte. Une légère flamme se formait en son creux, et à mesure qu'elle gagnait en intensité, le sourire contre-nature qui était étiré sur le museau de l'animal s'élargissait. Lysandre prit une profonde inspiration en se léchant les lèvres imbibées d'un sang déjà coagulé. L'attaque avait été traître, imprévisible, et l'avait pris au dépourvu au pire moment. Piqué dans son orgueil, il émit un grognement qui à lui seul témoignait de l'étendue de sa contrariété. Le Contrôleur du Temps ne quitterait pas cet étage tant que la bête ne serait pas morte.
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeMer 4 Nov - 17:56



Ses yeux reflétaient une vigueur et une détermination sans faille. Raven le savait très bien, étant elle-même de la même constitution psychologique que le monstre. La jeune guerrière avait beaucoup de mal à contenir son sang froid. Après que son compagnon est apporté son opinion, les deux voyageurs s’étaient engouffrés dans le chemin sombre et étroit, plus rapide, mais libérant cette monstrueuse créature. C’est quand Lysandre rencontra la paroi, accompagné par la poutre de l’opposant que l’Amazone eut un surplus de colère difficilement maîtrisable vis-à-vis du Féal. Bien entendu, ce dernier semblait d’un autre niveau, il fallait par conséquent élaborer une façon rapide de pouvoir le vaincre sans pour autant y laisser la peau, victime ou non d’un tempérament trop prononcé. Cette dernière option était sur le point de se réaliser quand la jeune femme repensa à différents facteurs qui lui permettaient de contenir son impulsivité. Mourir signifié, toujours et encore, l’abandon du soutien apporté à Lysandre. Ce nouveau compagnon, récent, mais valeureux était là et disposé à la sauver comme il a pu déjà le faire quelques étages plus bas. Cette pensée a était d’ailleurs source de force face à Eté et Printemps quelques minutes plus tôt. Il est vitale de se concentrer uniquement sur l’essentiel et au but fixé à savoir les informations d’un authentique devint qui, même à Dreamland, changerait le monde réel.

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Plongeant son regard dans celui du minotaure, Raven rendit toute la colère et la soif de victoire qui pétillaient dans les yeux du monstre. Ce dernier n’était pas vraiment disposé à entrer dans un jeu d’impression. Il se contenta de canaliser plus de flamme dans sa main, symbole de sa supériorité et prenant le défi de la voyageuse pour un geste courageux de la part d’une créature nettement inférieur. Se préparant à courir dans sa direction, Raven fut propulsée immédiatement en arrière par un jet de flamme émanant de la paume du minotaure. La combustion instantanée dans ce couloir étroit avait provoqué un souffle puissant laissant l’espace s’envahir d’une fumée sombre et étouffante ponctuée de légères braises pétillantes. S’étalant violement sur le sol humide glissant, embarquant une partie de la pelouse au passage, Raven suffoquant puis se releva péniblement, titubante sous le poids d’une multitude de petites douleurs provoquées par les récents affrontements. Euphorique, la jeune femme affichée une mine réjouies ponctuée par une sorte d’inconscience vis-à-vis des conséquences du combat. Comme si le fait qu’on lui autorise à continuer la progression maintenant, même sans combattre, ne pourrait rien changer au fait que ce minotaure devait perdre.


La créature descendit lentement les marches pour rejoindre la jeune femme dans la zone des quatre saisons, au niveau de l’autre porte qui était le chemin prédéfinie normalement. Ce dernier aurait peut-être été plus clément, mais l’heure n’était pas aux remords. Se tenant le bras gauche, furieuse, Raven commença à se préparer, canalisant son énergie quand le minotaure l’interpella en levant sa main gauche encore enfumée.


« La Protectrice. Valeureuse mais complètement inconsciente du monde qui l’entoure. Tu penses que ce but est légitime, t’apporteras réponses et c’est vrai. Malheureusement, tes capacités ne te permettront pas d’atteindre le sommet de cette tour. »

Etouffe la fumée de sa main dans une rapide pression de doigts.

« Tu es maligne, mais la ruse à toute fin lorsque le mur qui l’oppose est insurmontable. »

Répond du même ton.

« Si tu penses que tu es insurmontable juste parce que le calcule du potentiel des gens qui pénètrent ici est prévu, alors tu n’es qu’un simple animal comme les deux autres barjo’s que j’ai vaincus. »


Jetant un rapide coup d‘œil à l’environnement, Raven constata un point stratégique où elle pouvait effectuer son plan facilement. L’endroit n’était pas vraiment un idéale, mais les quelques marches qui conduisaient à la porte sombre étaient suffisamment hautes. Sur ce regard, par ailleurs, elle put apercevoir Lysandre sortir rapidement du passage à travers le léger voile de fumée à présent presque complètement dissipé. Ainsi même si ce premier plan échouait, la coopération permettrait néanmoins de survivre voir de triompher.


D’un seul coup, Raven détala en direction du minotaure. Esquivant l’énorme pointe de la poutre, elle contourna le monstre pour se diriger vers les marches ainsi que le mur où quelques pierres apparentes faisaient offices de prolongement plus en hauteur. La Féal rattrapa son action manquée par un nouveau jet de flamme réchauffant le fessier de la jeune femme. Dans un bon élan de détermination, elle prit appuie sur les marches, puis les pierres, décollant du sol d’environ deux mètres dans le but de frapper durement la créature. Consciente que cette fois-ci, le but était de l’éliminer directement avant que la situation ne devienne vraiment critique, la voleuse banda son bras gauche au maximum faisant apparaître une aura rouge bien plus puissante que celle de sa faculté habituelle. Dans un sourire sûr de lui, le minotaure s’apprêta à faire de même avec son bras droit, dissipant immédiatement les flammes autour de sa main.


La technique du Strike Ceremon’ était utile face à des hordes mais également contre un ennemi massif. Ce dernier ne s’attendant pas à autant d’énergie accumulée d’un seul et unique coup. Raven frappa de toutes ses forces dans un cri enragé, percutant le poing de l’animal venus s’interposer. Le choc fut extrêmement violent. L’os de l’avant bras de la créature subit un effet de traction et sortit de sa chair au niveau du coude. Le poing du bras en lui-même explosa, rependant un hama de chair et de sang ça et là autour des combattants. La corne droite du gardien, ainsi que la peau de la partie droite de son torse et visage firent de même, s’arrachant dans l’onde de choque et les envoyant contre les murs. L’impact fut d’autant plus rectificatif pour la créature qu’il fut incroyablement lent, faisant subir au monstre la violence sur une durée plus longue. En effet le choc décomposait, à la surprise de la voyageuse, la chair du Féal de façon assez irréelle lui rappelant vaguement l’effet du pouvoir de Lysandre dans le couloir du début.


Propulsé contre la paroi rocheuse, Raven afficha un petit sourire satisfaite à l’intention de son partenaire avant d’étouffer un cri de douleur dû au choc et de tomber maladroitement sur le sol. Heureuse de son exploit, mais dans un état plutôt critique, la guerrière observa de son œil envahit par la voracité de l’affrontement, l’ombre du gourou se relever doucement à travers la poussière du choc. Ce dernier avait creusé un trou dans le sol végétal d’environ trois mètres de diamètres pour une légère profondeur autour du minotaure créant un nuage poussiéreux sur l’instant. Surmontant la nouvelle douleur très prononcée de son bras gauche, Raven fonça sur le Féal, essayant de le frapper une nouvelle fois en direction de son ventre. Contre toutes attentes, la créature effectua une manœuvre similaire, faisant tournoyer son immense bâton de cent quatre-vingts degrés à l’aide de son unique main restante. Le côté plat de l’arme se retrouvant face à Raven. Un rapide mouvement vint l’enfoncer sous la poitrine de la jeune femme, la stoppant nette dans sa course.


Vomit un verre de sang à moitié coagulé sur la poutre qui se retire lentement.

« … Eh Merde. »

Prend une voix sévère, dévoilant sa moitié du visage zombifié par l’attaque.

« Toute fin, je te l’ai dis, lorsque le mur qui l’oppose est insurmontable. »


Le minotaure poussa légèrement la voyageuse de son bâton puis le planta au sol. Immédiatement dans un geste rapide et puissant, il saisi Raven à la gorge et la fit décoller du sol. Le visage décharné du minotaure s’illumina quand une flamme vint parcourir son bras dans le but de carboniser la guerrière déjà en manque d’oxygène. À cet instant, la voyageuse sentie son souffle faiblir de plus en plus et sa vision se troubler… La vie la quittant au fur et à mesure des secondes…
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Lysandre Videl
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeJeu 5 Nov - 17:25

En apercevant les flammes du minotaure gagner subitement en intensité, Lysandre se remémora son affrontement contre le supposé frère du Juge Dango à Ingurgite. Par réflexe, il se réfugia au sein d'un renfoncement de la muraille. Lorsque les flammes jaillirent, elles passèrent tout près de lui, augmentant sensiblement la température ambiante. Le jeune homme jeta ensuite un coup d’œil sur le côté pour constater que sa compagne n'était plus présente sur les lieux et que leur adversaire se dirigeait vers la salle précédente à travers la fumée. Profitant que la créature s'était désintéressée de lui, il la laissa passer en silence, avant de lui emboîter le pas, la main posée sur le ventre tant la douleur qu'il ressentait à l'abdomen l'handicapait. S'appuyant contre l'encadrement du porche qui séparait les deux parties de la Tour, il aperçut la silhouette de Raven en contrebas, vraisemblablement sauve. Il eut l'occasion d'assister à l'échange entre la bête et la belle, moment de répit qu'il utilisa pour se faufiler à pas pressés dans la caverne. Le véritable affrontement commençait maintenant, et ils n'allaient pas être trop de deux pour achever ce monstre.

♪ Put it Down ♪

Il fut dans le dos du minotaure lorsque celui-ci suivit le mouvement de sa compagne, silencieux comme un loup en chasse. Du coin de l’œil, lui-même observa la trajectoire de la jeune femme, réellement impressionné qu'il était par son style de combat. Si la violence et la grâce avaient pu un jour se marier, Raven en faisait la démonstration à l'instant même. Bondissant à la manière d'un chat sauvage sur les marches de pierre, puis sur la paroi accidentée, elle jaillit dans les airs en un flou blanc et or. Elle arma son poing dans la chute, se présentant alors aux regards dans une suspension éphémère, le visage marqué par la fureur du combat et ses courbes harmonieuses se découpant dans la semi-pénombre de la grotte.

Une Amazone, se surprit-il à penser alors qu'une énergie rougeoyante venait se concentrer au bout du gant de la jeune femme.

Au même moment, le minotaure esquissa un mouvement similaire à Raven, semblant suffisamment sûr de lui pour encaisser tout ce qui viendrait. Ce mouvement symétrique arracha Lysandre à sa contemplation, qui n'entendait pas confirmer cette présomption. Cette aura rouge laissait présager quelque chose de fort, au moins plus que ce que la jeune femme avait donné à voir jusqu'à présent. Aussi le Voyageur temporel décida-t-il que Vrishabha mangerait jusqu'à la moindre miette de ce qu'elle lui réservait, et même plus. D'un geste prompt, il fit pointer la Dague vers le plafond, plaçant la poignée de revers près de son visage. Les flux temporels s'écoulèrent le long de ses membres, grisant le jeune homme qui savourait d'avance la surprise qu'il réservait à l'animal. Il déploya alors un trésor d'énergie pour englober l'amplitude de la créature à l'intérieur de la zone de ralentissement qu'il lui dédiait. L'adversaire était féroce, puissant, tout son être semblait inconsciemment vouloir résister au pouvoir du jeune homme. Une goutte de sueur perla à son front tandis que les deux poings se rapprochaient. L'effort serait intense, mais il conviendrait à leur adversaire, c'était certain.

Au moment de l'impact, la première onde de choc se répandit tout autour, se répercutant sur les parois en causant un léger tremblement. Il en aurait fallut plus à Lysandre pour être décontenancé. En grognant, il maintint fermement la créature sous son emprise. Les répliques furent canalisées par les flux temporels, ondulant le long du pelage et du cuir de l'Inflexible, lui faisant payer les dommages et la douleur sur un intervalle bien plus long que ce qui aurait dut être. Un bruit de craquement retentit, et la vision de l'os déchirant la chair de leur adversaire au niveau de l'articulation arracha un sourire de triomphe à Lysandre. Sourire qui s'étira lorsque l'attaque de Raven explosa littéralement la main du minotaure avant d'entamer une bonne partie droite de son corps.

Essoufflé, le jeune homme abaissa sa lame et laissa pendre ses bras, relâchant l'effet de son pouvoir sur la bête. Raven, elle, échangea un regard de satisfaction avec lui avant de percuter la roche et de se laisser choir au sol. Tout autour des trois protagonistes, la poussière s'était mêlée à la fumée, donnant aux lieux des airs de cratère volcanique si l'on exceptait la différence de température. Sous le corps étendu de Vrishabha s'étendait un cratère relativement large qui témoignait, si l'état de l'animal ne suffisait pas, de la violence de l'attaque qu'il avait subie. Pourtant, le féal minotaure se relevait déjà, fendant l'air chargé en particules tandis qu'il reprenait lentement une position verticale. De toute sa hauteur, un bras armé un bras pendant, il s'offrit à leur vue dans toute sa splendeur. Mi-superbe, mi-décomposé, il aurait parfaitement convenu de le qualifier de Double-Face bovin. Et à la stupeur de Lysandre, la Selina Kyle qu'était Raven se redressa pour partir à l'assaut, témoignant d'une opiniâtreté et d'une persévérance rares. Il la suivit du regard se faire arrêter net par la vélocité décourageante de leur adversaire, qui prononça une parabole et la traita ensuite comme un vulgaire déchet sur le sol en la titillant du bout de son bâton. Enfin il se désarma et l'attrapa par la gorge, la soulevant comme si elle ne pesait rien, l'étranglant sans ciller.

Le souffle court, les membres et le ventre endoloris, Lysandre ferma les yeux tandis que la vie quittait sa compagne. Oh, oui, il aurait besoin de Raven par la suite. Elle avait déjà plus que montré qu'elle était capable de l'accompagner jusqu'au bout. Sans sa force de frappe, sa propre ascension se serait conclue à cet étage, et peut-être même aurait-il finit sa course dans Dreamland, se réveillant le lendemain en ayant tout oublié du monde des rêves. Il n'y avait pas d'alternative possible. Qu'à cela ne tienne, si la Tour de l'Oracle revêtait des allures de Gotham City, il en deviendrait le Bruce Wayne.

Une main en moins, l'autre occupée. Ça fait deux fois plus de chances de ne pas me faire attraper.

Dès qu'il rouvrit les paupières, Lysandre s'élança poignard au clair en direction de l'Inflexible. Chaque foulée lui causait des remontées vomitives et sanguinolentes, mais il s'efforça d'ignorer la souffrance pour atteindre sa cible. Lorsqu'il fut à portée, il profita de son élan pour bondir au niveau de l'épaule meurtrie du minotaure, s'agrippant directement aux muscles à découvert. La bête poussa alors un grognement et tourna vivement la tête dans sa direction. Le grognement céda la place à un meuglement strident lorsqu'il posa le pied sur la fracture ouverte afin de se propulser au niveau de la carotide de l'animal. Enroulant son bras libre autour de son cou, il accompagna son mouvement circulaire de deux coups de poignards, un pour chaque œil avant de lâcher prise pour aller se réceptionner maladroitement à quelques pas de là. Immédiatement, Vrishabha lâcha Raven qui s'étala à ses pieds en soulevant un petit nuage de poussière. Portant sa main à ses yeux crevés desquels s'écoulait un flot de sang incontrôlable, il meugla si fort que les murs en tremblèrent. Il se balança dans tous les sens, en avant et en arrière, de gauche à droite, tentant sans doute tant bien que mal de calmer la douleur par quelques mouvements désespérés. Lorsqu'il sembla plus ou moins accoutumé à cette souffrance, il se stabilisa, les yeux toujours cachés et le buste à demi-penché sur Raven. Son mufle émettait par à-coups régulier un mouvement d'air qui chassait la poussière, signant chaque oscillation de sa cage thoracique par une respiration lourde. Lentement, prudemment, Lysandre s'approcha pour fanfaronner.

"Tu m'as oublié, connard."

Il marqua cette première réplique par un violent coup de Dague directement au-dessus du nombril de l'animal. Le cuir, plus dur que celui de ses congénères, opposa de la résistance quand la lame le traversa dans les deux sens. Aussitôt, Vrishabha poussa un bref cri animal, lâcha son visage et esquissa un geste du bras circulaire hasardeux pour tenter d'attraper Lysandre, qui n'eut qu'à se baisser pour l'éviter. Dans le mouvement qui suivit pour se relever, il tourna sur lui-même afin de poignarder le flanc droit déjà en lambeaux de la bête. L'Inflexible, qui avait bien perdu de sa superbe, émit un nouveau cri animal presque déchirant, rabattant sa main dans la direction du coup. Mais Lysandre était déjà dans son dos et le frappa à trois reprises autour de la colonne vertébrale. Juste au moment où le minotaure se retournait en pivotant sur lui-même, le Contrôleur du Temps lui sectionna les tendons situés derrières les genoux sans démontrer la moindre once de pitié.

L'animal tomba lourdement à genoux les bras ballant, et laissa pencher sa tête vers l'avant. Vrishabha avait vraisemblablement fini par renoncer à ses espoirs d'en sortir vivant. Dans cette position, il offrait à Raven une vision piteuse. Aveugle, amputé, démuni, il semblait dépourvu de volonté. Pour forcer le trait, le jeune homme l'attrapa de sa dernière corne apparente et rejeta son visage en arrière avant d'appliquer sa lame au niveau de sa gorge.

"Un mur infranchissable ? Tu n'es qu'une vache, un animal, même pas réel. Là d'où je viens, les vaches, on les saigne.
- Ah... Fit la voix rauque et déclinante de l'Inflexible. L'ego est une chose qui m'aura dépassé jusqu'à la fin. T'apparaît-il si inconcevable que ce que tu conçois comme ta propre création te surpasse, Contrôleur du Temps ?"

Lysandre resta silencieux. Le minotaure poursuivit.

"N'as-tu jamais envisagé qu'une création échappe complètement à son créateur, au point d'outrepasser les limites qu'il s'était convaincu de lui fixer ? C'est peut-être justement là la beauté de la création et le génie du créateur. Il arrivera un jour où tu rencontreras celle qui te dépassera sur tous les plans. Tu seras alors forcé de reconnaître ton insuffisance. Je ne me fais pas oracle à la place de Pytie en l'affirmant. D'obstacles en obstacles, tu traceras le chemin qui t'y conduira, c'est dans l'ordre naturel des choses. Et à ce moment fatidique, tu devras faire un choix. J'en redoute d'avance pour toi la nature.
- C'est tout ce que tu as à dire ? Cingla un Lysandre agacé.
- Protectrice... Continua l'Inflexible sans répondre. Tu dois demeurer maligne. Il appuya ce dernier mot d'un long regard appuyé de ses orbites vides et sanglantes, voulant sans doute glisser un message profond derrière celui-ci. C'est ce qui t'a permis de passer outre l'obstacle que je fus. C'est ce qui te permettra de continuer à affronter ceux qui viennent, et je ne parle pas que de l'avenir immédiat. Il est temps, Contrôleur. Je suis désormais inutile à Dame Pytie. Plus de futurs possibles pour moi. Mène à son terme notre rencontre. Tourne cette page de l'Hist..."

D'un geste sec et net, Lysandre cisailla la gorge du minotaure, qui répandit alors le liquide rouge de la vie. Virshabha bascula en avant et s'effondra face contre terre. Il fut un instant parcouru de légères convulsions avant de s'immobiliser, vraisemblablement raide mort. Le jeune homme rangea sa lame et ramassa la corne arrachée du Gardien, qu'il glissa dans une poche en guise de trophée. Il aida immédiatement après Raven à se relever, passant son bras sous son épaule afin de l'aider à se maintenir debout. Sans ajouter pour le moment de mot supplémentaire, il entreprit de gravir les marches à ses côtés jusqu'à retourner dans la salle d'où ils venaient. Puis, une à une, il commencèrent à gravir les marches qui devaient les conduire au 75ème étage. Il fallut attendre un bon premier tour complet de colimaçon, à leur rythme lent, pour que Lysandre daigne briser le silence. Il dirigea immédiatement la conversation sur un sujet autre que la tirade du minotaure ou les conditions de la mort de ce dernier, signifiant par là-même qu'il ne voulait pas en discuter.

"Tu avais tort."

Devant l'air probablement interrogatif de sa compagne, il ricana doucement.

"Même si j'étais flic dans Dreamland, je t'attraperais. C'est déjà le cas, ajouta-t-il en effectuant une légère pression de son bras sur le dos de la jeune femme pour rendre son propos tangible.

Suite à cette tentative maladroite de détendre l'atmosphère, il plongea à nouveau un moment de le silence. Il demeura cependant un peu moins longtemps la bouche close, étant donné que leur ascension devenait presque monotone à mesure qu'il passaient les étages et qu'il souhaitait oublier sa douleur au ventre. Lorsqu'ils dépassèrent l'ouverture filtrant le rayon de lumière qui éclairait le contrebas, il réengagea la conversation en glissant un sourire joueur.

"Si un jour tu as l'idée de prendre un vol Sydney-Paris, je serai ravi de te payer un verre. J'ai rarement passé une nuit aussi folle en compagnie d'une femme. On n'est même pas encore à la moitié qu'on tient à peine debout. Sacrée performance."

Le reste de la montée resta le même, laborieux et douloureux. Le jeune homme comptait les marches et les étages tandis qu'il discutait avec Raven, un peu moins convaincu de parvenir tout en haut de cette tour qu'il ne l'était au départ. Les minutes s'allongèrent, les jambes se firent plus douloureuses et lorsqu'ils parvinrent finalement à l'étage n°75, Lysandre dut arrêter un instant de soutenir Raven pour reprendre son souffle. Durant ce moment d'arrêt, ils purent découvrir à loisir la salle suivante. Elle s'offrait à eux à la manière d'un petit boudoir assez épuré, comportant une sorte de canapé, une coiffeuse en bois surmontée d'un miroir et quelques fauteuils. Sur le mur d'en face se présentaient deux portes dont l'aspect désormais familier rappelait que derrière se trouvaient sûrement des ascenseurs. Lysandre finit par s'engager à l'intérieur de la pièce, et dès lors qu'il y posa les pieds, retentit une seconde fois cette nuit-là la voix Hatsune-Tipiak déjà entendue plus bas dans la Tour.

"Veuillez recevoir les honneurs et les félicitations de Pytie pour avoir triomphé des minotaures chers à la thématiques de cette nuit. Dans sa grande mansuétude, elle vous offre une opportunité de bienfaisance. Pytie est consciente de l'état de difficulté dans lequel vous vous trouvez présentement, c'est pourquoi la couche du Boudoir de Préservation a été disposé cette nuit dans la perspective de vous offrir un havre de paix. L'un de vous va pouvoir recouvrir une partie de ses capacités et de sa bien portance. Il suffira pour cela qu'il ou elle s'y allonge et patiente quelques instants."

Le visage de Lysandre s'illumina avant de reprendre une mine épuisée, se doutant que cette carotte ne viendrait pas sans bâton. La voix informatique confirma immédiatement son doute.

"Néanmoins, le pouvoir du Boudoir sera dès lors inopérant, et le second d'entre vous devra continuer dans son état actuel. De plus, si vous choisissez d'en faire usage, il vous sera imposé de redescendre de deux paliers via l'ascenseur qui se trouve à votre droite. Si au contraire, vous choisissez de continuer en l'état, sans profiter des bienfaits de Pytie, il vous sera possible d'emprunter l'élévateur de gauche, et ainsi grimper directement jusqu'au trentième palier, soit l'étage n°150. Soyez conscient de ce dilemme en prenant en compte le fait que celui d'entre vous qui utilisera le boudoir ne sera pas intégralement rétabli."

La voix marqua son arrêt par un grésillement qui provint du haut-parleur invisible. Lysandre émit un léger hoquet de rire.

"Aller au 150ème, et s'y faire aplatir parce qu'on sera incapable de se défendre. Bien sûr."

Il se retourna vers sa compagne et s'approcha d'elle. Physiquement, elle avait l'air de se porter mieux que lui. Ce qui l'inquiétait davantage était le chiffre qui s'affichait sur son compteur, bien trop proche du zéro pour être de bon augure. Il s'empara délicatement de son bras et posa sa main sur le gantelet magique. Il avait une idée assez clair de ce qu'il allait faire à présent et espérait que tout fonctionnerait comme il l'imaginait. Il envisageait même le pire, à savoir que Raven l'abandonne sur place en lui prenant ses effets personnels à l'issue de ce qu'il avait en tête. Mais n'avait-elle pas dit qu'elle lui faisait confiance ? Il avait bien l'intention de compter là-dessus.

"Je n'ai pas l'intention de refuser cette offre, et je serai intraitable. Mais je crois avoir davantage besoin que toi de ce... boudoir. Alors voilà ce que je te propose. Je vais utiliser ce qui me reste d'énergie pour remplir ce compteur. Je ne sais pas comment ça marche, mais j'ai vaguement remarqué que ça diminuait à mesure que tu utilisais ton pouvoir. On ne va pas aller bien loin si tu ne peux plus t'en servir, alors je vais accélérer le temps pour lui. Je vais le faire se vider et se remplir comme si tu passais à la nuit suivante. Je n'ai jamais tenté d'accélérer le temps pour quoi que ce soit sur une période aussi longue auparavant, alors je pense que je ne serai plus vraiment en état de me déplacer jusqu'à ce canapé lorsque j'en aurai terminé. Je compte sur toi."

Sans même attendre de réponse, il laissa les flux temporels enrober l'objet magique et fixa les chiffres. Le compteur demeura d'abord statique, mais s'anima soudain en descendant progressivement jusqu'à zéro. Vint alors la partie la plus difficile. Lysandre se vida littéralement pendant de longues secondes durant lesquels rien ne sembla se produire, une légère sueur rendant brillant son visage et humidifiant ses cheveux. Puis, au moment où ses yeux se révulsèrent sous l'effort et qu'il lui sembla que le monde se dérobait sous ses pieds, il eut le temps d'apercevoir le compteur remonter subitement jusqu'à son maximum. Puis, le black-out.


Dernière édition par Lysandre Videl le Mer 18 Nov - 15:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeSam 14 Nov - 0:32



Soutenu par son compagnon, la voyageuse reprit peu à peu conscience. Jetant un regard perdu sur la dépouille du minotaure qui l’aurait étranglé quelques minutes plus tôt, elle émit un soupir de soulagement, se laissant entrainer par Lysandre dans la suite de leur ascension. La douleur était difficilement supportable cependant, la guerrière trouvait un charme tout particulier dans ce genre d’état. Une sorte de vision masochiste où le plaisir d’être en piteuse posture relève forcement d’un combat épic du niveau du combattant. Dans la montée des marches qui les conduiraient directement au soixante-quinzième étage, l’attitude des voyageurs ce faisait plus persévérante et gonflé par la récente victoire, leur indiquait que leur progression était régulière et réalisable.


« Tu avais tort. Même si j’étais flic dans Dreamland, je t’attraperais. C’est déjà le cas. »

Plisse les yeux d’un air amusé en même temps que la pression sur son dos. Puis reprend d’un ton sensuelle emplit de malice.

« Bien joué, monsieur l’agent… Mais un peu trop facile pour vous sur ce coup »

S’étire du côté libre, non soutenu par son compagnon, puis dépose un baiser sur la joue de Lysandre.

« Merci. C’est la deuxième fois que j’évite de disparaître de Dreamland grâce à toi… »


Consciente des sentiments des autres à son égard, elle qui a pour habitude de tenir compte des aspirations et nécessitées de ses compagnons. Raven gardaient un certain optimisme vis-à-vis de cette aventure, dans le but de le faire partager à son nouvel allié. Les dommages causés étaient inévitables dans une telle quête, aussi, elle entreprit de se focaliser sur un moyen de pouvoir se rafistoler un peu. La voix de Lysandre vint soudainement la sortir de sa réflexion à mi-parcours.


« Si un jour tu as l’idée de prendre un vol Sydney-Paris, je serai ravi de te payer un verre. J’ai rarement passé une nuit aussi folle en compagnie d’une femme. On n’est même pas encore à la moitié qu’on tient à peine debout. Sacrée performance. »

Rire de Raven, étouffé par la douleur des récents affrontements.

« Outch… Effectivement, c’est plutôt encourageant je trouve. Il va falloir qu’on trouve une solution quand même, car ça risque de devenir compliqué…

De même pour moi, d’habitude, j’ai au moins droit à quelques verres avant l’exercice physique (Voix accentué par l’humour), mais si tu veux m’en offrir un pour te rattraper, alors ce sera avec plaisirs. Malheureusement, je suis plutôt pauvre tu sais... Paris me semble être vraiment très éloigné. »


Il était plutôt préconisé de continuer à dissimuler le secret de la voleuse. Même si Lysandre saura tôt ou tard la vérité, le manque d’argent étant déjà une sorte d’indice sur la situation réelle de la jeune femme. Poursuivant un court échange dont les propos plus ou moins banals révélaient peu à peu la réflexion des deux voyageurs sur l’ensemble de leur vie, ces derniers s’arrêtèrent immédiatement une fois en haut de l’escalier. S’appuyant contre le mur, la jeune femme entreprit d’analyser ses récents aléas physiques, laissant son partenaire reprendre son souffle suite à cette montée presque titanesque de vingt-cinq étages dans leur état.


L’espace suivant, dont l’aspect reflétaient celui d’un petit salon de détente et de décontraction laissait entrevoir deux portes, toutes deux symboles d’une progression future. Pénétrant dans l’espace, Lysandre activa la voix robotique déjà entendu un peu plus bas dans la Tour. Celle-ci expliqué le principe de ce nouvel endroit atypique. L’un des deux guerriers pouvaient retrouver une partie de son énergie ce qui permettrait aux voyageurs de poursuivre leur route normalement. Ainsi, l’oracle avait bien des yeux partout depuis le début et estimait très certainement la progression des deux candidats intéressantes, consciente elle aussi que la mort ne pouvait qu’aboutir face à l’état actuel des choses. Malgré ça, l’autorisation de se régénérer ne considérait qu’un seul des deux aventuriers et orienté également le choix de la porte de droite, faisant redescendre les candidats de deux palliés.


« Aller au 150ème et s’y faire aplatir parce qu’on sera incapable de se défendre. Bien sûr. »

S’étire à l’entrer de la pièce, montrant un semblant de vitalité retrouvée.

« Je suis bien d’accord… »


L’Amazone se figea soudain, observant avec curiosité son compagnon se reprocher d’elle et lui saisir le bras pour venir poser ça main sur son arme. Perplexe, elle écouta avec attention Lysandre lui expliquer son idée. Il est vrai que des deux voyageurs, le contrôleur de temps avait subi certains coups radicalement mal placés. Raven, elle, n’avait qu’une mâchoire déboîtée, maintenant revenue en place et de grosses égratignures. Elle laissa donc un silence planer, symbole de son consentement vis-à-vis de la décision. Il n’était pas facile de prédire quelle sera la réaction du mécanisme face à un tel plan… Cette partie plus ou moins inquiétante monopolisait bien plus les pensées de la guerrière.


Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que les chiffres restants ne tombent à zéro. Suite à cela, la voyageuse porta un regard septique à son partenaire avant de s’apercevoir que ce dernier ce vidait complètement de son énergie, laissant la fatigue apparaître seconde après seconde sur son visage. Les chiffres bougèrent soudainement, remontant et laissant Lysandre sombrer dans l’inconscience. Immédiatement, Raven sentit une puissance énergétique l’envahir qui s’évapora en légère onde de choc fissurant la pierre à ses pieds. Jetant un œil sur le compteur, la voyageuse resta hébétée sur l’affichage. Ce dernier semblait complètement perdu, affichant un « - ? », désorienté par la course du temps. Haussant les épaules et espérant que cela n’interfère pas dans des situations futures, la jeune femme se pencha sur Lysandre dans le but de le soulever et de l’installer sur l’étrange sofa.


Ce retournant en direction des deux portent, elle vit celle de gauche s’évaporer dans une sorte de brume, ne laissant que celle de droite comme ultime choix. Appuyant sur le bouton, elle disparut également de la même manière. Déconfite, Raven retourna sur ses pas pour venir s’asseoir au pied du canapé, attendant que Lysandre ce réveil.

Un bruit sourd ce fit soudainement entendre, faisant disparaître immédiatement la porte précédente de la même manière que les deux autres. La pièce tout entière ce mis à trembler légèrement puis une action d’ascenseur amenant une sensation d’apesanteur qui vint se faire sentir. L’Amazone comprit alors que l’endroit les amenait directement à l’étage 65.


Terminant sa course dans le même bruit sourd, la pièce se verrouilla révélant à la place du mur ou les deux portent de progression étaient présentées, un espace immense dont la surface couvrait un large périmètre. Voyant le décor disparaître dans une brume sombre et étrange, la jeune femme s’approcha de la limite de la pièce, à un pas du sol de la nouvelle pièce. Ce dernier était fait de dalle de toutes les couleurs et présenté une distance d’environ vingt mètres entre les deux voyageurs et la prochaine porte. Cette dernière était bien plus solide que les précédente et ne pouvait visiblement pas être forcé par quelqu’un de normalement constitué. Fronçant les sourcils, la guerrière entrepris de poser délicatement son pied droit sur la première dalle de couleur violette. Immédiatement, son pied bascula l’entraînent dans un léger déséquilibre qu’elle parvint à contrôler. La dalle quant à elle, disparut dans les ténèbres, sombrant dans un gouffre sous la légère pression du pied de la candidate.


Se frotte les yeux en ce retournant à moitié d’un air réfléchit avant de jeter un coup d’œil sur Lysandre qui semblait se relever.

« Bien reposé ? Je crois que ton idée va pouvoir nous remettre dans la course. »

Marque une courte pause.

« La coopération devrait pouvoir nous aider… Une fois encore. »


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Lysandre Videl
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeJeu 19 Nov - 17:18

En sombrant dans l'inconscience, Lysandre voyagea dans un méandre d'images indistinctes, dépourvues de logique. La faiblesse de son état avait rendu son esprit perméable aux interférences et aux intrusions. Entre les flashbacks mélangés, les appréhensions décousues et les idées incontrôlables, il perçut sans vraiment les comprendre les chuchotements d'une voix fluette, féminine, presque inaudible. A chaque instant lui apparaissait un visage de jeune femme, voire de petite fille, quelque chose entre les deux. Mais lorsqu'il rouvrit les yeux, ce bref coma s'échappa du processus de mémoire qui s'enclencha lorsqu'il tenta de savoir où et quand il était. Réfugiée en un coin lointain de son esprit, sa perte de conscience fut refoulée, sans vraiment être complètement effacée. Il savait que quelque chose lui manquait, mais la vue de Raven acheva de le faire déconsidérer cet oubli.

Le Contrôleur du Temps ne se manifesta pas immédiatement, laissant ses paupières à moitié clauses pour analyser le comportement de sa compagne sans qu'elle se sache observée. La première chose qu'il remarqua dans son environnement tint pourtant davantage à lui-même qu'à l'Amazone, puisqu'il se sentait soulagé de sa douleur à l'abdomen, disparue. De la même façon, il estima que ses réserves d'énergie avaient été raisonnablement renflouées, donnant tout son sens au terme sommeil réparateur. Seules demeuraient les estafilades coagulées causées par les minotaures et les contusions causées par la Demoiselle.

Soulagé par son état, Lysandre recentra son attention sur Raven au moment où celle-ci se leva du pied de la couche, et s'approcher du nouvel environnement qui entourait la pièce et qu'il découvrit en même temps. L'étage lui-même avait dû bouger de place pour se retrouver ainsi. Silencieusement, la jeune femme posa un pied sur une dalle de couleur qui tomba dans le vide, manquant de l'entraîner avec elle. Après quoi elle se retourna vers lui.

"Je me porte comme un charme, ou presque... Fit-il en se levant de la couche, grimaçant sous l'effet de quelques courbatures. C'est vrai, ça a marché ?"

Le Voyageur temporel inclina la tête pour jeter un œil au compteur sur le bras de sa compagne et sourit à la vue de la réussite de leur pari.

Pourvu que ça tienne, maintenant, songea-t-il. Je ne connais pas les conséquences d'une telle durée d'accélération.

Lysandre s'approcha de la zone dallée en s'étirant. En jetant un coup d’œil à l'endroit où se trouvait quelques instants plus tôt la dalle violette, il remarqua que se trouvait à la place un vide noir dont il n'était pas en mesure de déterminer la profondeur. Il afficha une moue contrariée avant d'évaluer la distance qui les séparait de la porte. A l'évidence, ils ne pourraient pas atteindre l'autre côté en courant normalement. Et comme c'était une question de poids, simplement accélérer sa course ne suffirait pas à franchir la zone dangereuse. Alors, il faudrait au contraire ralentir le temps sur leur passage, empêchant ainsi les dalles de tomber immédiatement au moment où ils poseraient les pieds dessus.

"Tu es prête ? Ce sera une ligne droite, pas de marche arrière possible."

Une fois la confirmation de Raven reçue, le Contrôleur du Temps les engloba tous les deux au sein d'une zone de Slow Motion, étendant les limites de celles-ci au minimum pour ne pas trop tirer sur la corde. Il posa un premier pas sur la dalle jaune qui rencontra son pied, invitant sa compagne à lui emboîter le pas d'un geste de la main. Il traversèrent la première moitié du dallage sans encombre, jusqu'à ce que l'un d'eux pose le pied sur une dalle rouge vif. Au même instant, des silhouettes apparurent auprès d'eux dans un flou cinématographique. Autour de Raven, trois versions d'elle-même. En focalisant son attention sur ceux qui l'encerclaient, et bien qu'il ne put distinguer le visage de la troisième version, Lysandre put en conclure qu'il en était de même pour lui. La première version était celle d'un lui plus vieux de presque le double de son âge. La quarantaine bien tassée, la chevelure grisonnante et la mine goguenarde qu'il ne connaissait que trop bien, il arborait néanmoins une longue balafre sur le côté gauche de son visage. La deuxième version semblait avoir tout juste son âge, ou quelques années de plus. Il lui manquait un bras. Mais aussi terrible que pouvait être la perspective de perdre un membre, c'est la troisième version de lui-même qui le scotcha sur place. Encapuchonné, le visage plongé dans l'ombre, ce Lysandre potentiel était droit comme un i. Rien qu'à l'observer, Lysandre sentait son échine se glacer. C'était la deuxième fois qu'il le rencontrait dans la même nuit, la première étant dans la galerie des glaces du début de l'ascension. Deviner à présent qu'il ne s'agissait de nul autre que lui-même suscita en son for intérieur une crainte plus grande encore. Car si avoir été saisi d'effroi sans même savoir de qui il s'agissait était irrationnel, l'être toujours en étant désormais conscient de son identité relevait de l'absurde. Et depuis qu'il avait vaincu sa chronophobie, rien ne faisait désormais plus peur à Lysandre que l'absurde.

Qu'est-ce que c'est que ça... Avoir peur de moi-même, d'un truc qui n'arrivera peut-être jamais et qui ne montre même pas son visage. Ça n'a pas de sens, bordel.

Le malaise était trop grand. Sans même se préoccuper des états d'âmes de sa compagne, il l'attrapa par le bras et la tira sans ménagement en direction de la sortie.

"On s'en va, Raven. Pour l'heure ils sont calmes et ce ne sont peut-être que des reflets, mais on a déjà vu ce que des reflets peuvent faire par ici."

Sa voix était calme et assurée, mais il était bel et bien effrayé par ce qui se trouvait là, si bien qu'il s'efforça de parler avec emphase pour ne rien trahir de son trouble et y substituer son ton impérieux. Il s'éloignèrent, les corps des versions à venir d'eux-mêmes pivotant pour les suivre du regard. C'est avec un certain soulagement pour Lysandre qu'ils parvinrent finalement au seuil de la porte. Relâchant enfin l'action de son pouvoir, le jeune homme poussa rapidement le battant, pénétrant dans une cage d'escalier en colimaçon. Il commença à gravir les marches, et en jetant un coup d’œil vers l'étage suivant, il s'exclama:

"Oh !"

Il gravit quatre à quatre l'escalier et put confirmer ce qu'il soupçonnait en contrebas une fois arrivé sur le pas de la nouvelle porte. Le colimaçon continuait à grimper sur une poignée d'autres étages. L'opportunité leur était vraisemblablement offerte de choisir quand commencer leur prochaine épreuve. Plus bas ou plus haut, la difficulté allant sans doute de paire. Sans craindre la défaite, il continua de monter.

"Je n'ai pas fait attention aux versions de toi qui étaient là-bas. Est-ce que ce que tu as vu t'as plu ? Fit-il à Raven pendant leur ascension."

Il laissa la jeune femme lui conter ou non ce qu'elle avait envie de lui dire, comptant les étages chaque fois qu'ils passaient devant une porte. Son sourire s'élargissait à mesure que le nombre s'accumulait, de quoi lui faire oublier sa peur préalable. Finalement, l'escalier s'arrêta à ce qu'il avait déterminé être l'étage n°72.

"On est presque revenus au 75ème... Je crois qu'on a fait le bon choix en décidant de profiter du Boudoir. Et je suis à peu près sûr que la Pytie a fait exprès de nous le proposer... C'est un vrai jeu de faux-semblants. Coup de poker sur coup de poker, elle veut savoir si nous allons finir par craquer."

Sur ces mots, Lysandre poussa la porte... et s'arrêta net dans l'encadrement. Les deux Voyageurs se trouvaient au bord d'un petit vestibule qui semblait bâti en niche. En face, gardant l'entrée du reste de l'étage, se trouvait un grand chien à deux têtes allongé sur un tapis et enchaîné au mur. En les entendant débarquer, ses  deux paires d'oreilles se dressèrent, plus l'une des têtes ouvrit un œil. Il renâcla, et avant même que Lysandre et Raven n'aient pu réagir, se retrouva sur ses pattes. Sa queue qui se terminait curieusement en serpent balaya l'air derrière lui, et il les fixa de ses deux visages malicieux. Une malice qui avait quelque chose de pervers. Il s'agissait d'un Orthos.

Avenir s'accorde au pluriel [Raven] Orthos10

"Hohoho ! Ricana de manière folle la première tête. Des visiteurs ! Des visiteurs ! Posons-leur l'énigme ! Posons-leur l'énigme ! Posons-leur l'énigme !
- Oui... Fit l'autre d'une voix atone. Sauront-il déceler la vérité dans le mensonge, ou deviendront-ils notre dîner ?"

Le corps du canidé tressaillait tandis que la queue en forme de serpent se remuait. Toutou avait envie de jouer, et visiblement cela faisait longtemps qu'il n'en avait eu la joie. A la vue de la bête, Lysandre fut rassuré de constater que le niveau de cette dernière ne représentait pas un réel danger pour eux, du moins s'il était possible de se fier à l'espèce d'aura qu'elle dégageait. Mais si répondre à une énigme leur permettait d'économiser de l'énergie, il se plierait volontiers à l'exercice.

"Peut-être que n'aimons manger que lorsque la chair est juteuse...
- ... ou peut-être que nous n'aimons manger que lorsque la chair est nerveuse...
- ... l'un de nous dit la vérité...
- ... l'autre ne fait que mentir...
- ... si vous découvrez lequel des deux fait quoi, vous aurez gagné et nous vous laisserons passer...
- ... sinon, vous aurez perdu et nous vous mangerons, oui nous vous mangerons ! Hohoho !
- Pour le deviner, vous n'avez le droit que de poser une seule et unique question à l'un d'entre nous."

Les deux se mirent à haleter, laissant leur langue pendre et un mince filet de bave s'écouler de part et d'autre de leur mâchoire. La solitude les avait résolument rendus déments, au moins l'un plus que l'autre. A nouveau leur était proposée une énigme semblable à quelque chose que tout le monde avait déjà entendu au moins une fois. Celle-ci parlait à Lysandre, qui se mit à réfléchir tout en rassemblant ses souvenirs, remarquant alors que toutes les énigmes jusqu'à présent avaient un lien avec leur mémoire. Jusque dans ce détail, Pytie jouait sur les mots et les thèmes. Lorsqu'il eut fini de compiler intérieurement son raisonnement, le Contrôleur du Temps pointa du doigt la tête la plus folle.

"Toi ! Si je demandais à ton autre tête si elle aime la chair quand elle est juteuse, que me répondrait-elle ?
- Qu'il la préfère nerveuse ! Hoho."

Ok... S'il ment ça veut dire que l'autre répondrait en fait qu'il l'aime juteuse, mais comme il me mentirait alors sur ce que l'autre aurait dit, il répond nerveuse. Et s'il dit la vérité alors l'autre serait un menteur, et en disant nerveuse ce dernier mentirait sur le fait qu'il l'aime en réalité juteuse. Donc dans tous les cas ces trucs-là mangent juteux.

"Ok. Vous aimez votre viande juteuse.
- C'est exact...
- ... et il va nous falloir encore attendre pour croquer dans de la bonne viande juteuse !
- Allez-y visiteurs. Mais revenez jouer avec nous à l'occasion. Ce n'est pas très amusant de garder la porte de la Forêt de l'Oubli sans savoir quand les prochains visiteurs vont arriver."

La queue frétillante, l'Orthos se décala et la tête la plus folle alla rogner dans un os qui se trouvait au sol, avant de se le faire disputer par l'autre. Tandis que l'animal bicéphale se mit à ignorer complètement les deux voyageurs dans un grognement joueur, ces derniers se faufilèrent jusqu'à la sortie et passèrent de l'autre côté. Fermant un instant les yeux tandis qu'il refermait la porte en s'y appuyant avec son dos, Lysandre poussa un soupir de soulagement avant de dire en riant:

"Ils peuvent toujours courir. Je ne sais pas pour toi mais à mes yeux un seul passage est amplement suffisant."

A ce moment le Voyageur temporel prit connaissance de leur nouvel environnement. L'endroit avait tout d'une forêt, feuillages et fleurs, arbres et buissons. Prudemment, Lysandre s'y risqua. Après avoir progressé quelques minutes parmi l'humus et les branchages, il découvrit finalement une clairière au fond de laquelle les attendait de pied ferme un immense sanglier enchaîné.

Avenir s'accorde au pluriel [Raven] Wild_b10

Le jeune homme s'arrêta tout net et se dissimula derrière un bouleau en espérant ne pas s'être fait repérer. Manque de chance, l'énorme bête s'ébroua et chargea immédiatement, arrachant littéralement ses chaînes qui n'avaient dû être disposées là que pour la figuration. Tandis que le Sanglier de Calydon fonçait sur leur position en faisant trembler la terre, Lysandre se pinça l'arrête du nez et ferma les yeux. Les grosses bêtes comme ça, ça prenait beaucoup trop de temps et d'efforts pour ce que ça rapportait. Heureusement, il n'était pas seul.

"Raven... Tu es plus apte que moi à abattre en vitesse un truc pareil. Je vais me contenter de te filer un coup de pouce."

D'une main, le Contrôleur du Temps saisit la poignée de la Dague du Temps. De l'autre, il tendit les doigts en direction de sa compagne et l'enveloppa d'un flux accélérateur, faisant profiter à la jeune femme de sa technique Swift Tailor. Mais il avait l'esprit préoccupé. Au regard de l'énergie dégagée par l'animal, ce n'était pas le danger principal de cet endroit. Tandis qu'il méditait à la question, la manière avec laquelle l'Orthos avait appelé la forêt dans laquelle ils se trouvaient l'interpella finalement.

La Forêt de l'Oubli...

L'instant d'après, ce nom lui échappa.
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeSam 28 Nov - 23:26




« Prête ! »



De nouveau admirative de la technique utilisée par Lysandre, elle le suivi sans dire mot, traversant le dallage coloré qui conduisait à la porte suivante. Ne voyant aucune réaction de la part de la pièce en elle-même, Raven détourna son attention de ses pieds durant quelques secondes, activant comme le veux la beauté du hasard un nouveau mécanisme au contacte d’une dalle rouge. Aussitôt, trois répliqua se montrèrent à elle, sur sa droite. L’une, reflétait clairement l’image d’une femme dépravée, devant accomplir des actions malsaines dans le but de tirer profil de la vie ou de la richesse du monde. C’était une image tout à fait correspondante avec une partie de l’esprit de la jeune femme. Si elle ne réfléchissait pas d’une manière subtile, qu’elle se plait à employer parfois et avec l’aide des alliés qu’elle rencontre, ce serait très probablement le résultat escompté. La deuxième image était différente et offrait plutôt l’image de quelqu’un de compatissant dans la douleur, de compréhensive. Une jeune femme qui ne chercherait à rien d’autre que protéger de la manière la plus pure qui soit. La dernière image, quant à elle, proposait un double alternatif exactement comme elle. Mais quelque chose dans ses yeux et dans sa manière de se vêtir n’était pas tout à fait représentative de la réalité.


Visiblement, ces copies la représentaient comme étant des chemins alternatifs possibles, dû à son caractère impulsif et aux erreurs présentes au cours de son aventure. Cela ne tenait qu’à peu de choses de pouvoir devenir l’une de ces images dans l’avenir, non-conformes aux aspirations de la jeune femme.  La poigne de Lysandre fit sortir la guerrière de sa contemplation, rappelant qu’il n’était pas très prudent de trop s’attarder ici. Immédiatement sous l’effet de la piqure de rappel de son compagnon, Raven emboîta le pas derrière lui à toute vitesse sans rien ajouter, ce concentrant des à présent sur leur but ultime : parvenir au sommet de la Tour de l’Oracle.


Immédiatement, Raven pénétra la suite de la tour, collant de prêt Lysandre qui désactiva sa capacité temporelle avant de pousser le lourd battant. Restant juste derrière son compagnon,  Raven l’imita, partageant son impression de réussite et son envie de progression à la découverte des escaliers en colimaçon. En effet, l’Oracle semblait voir les choses sous formes d’épreuves méritantes, il était donc assez logique pour elle de céder à l’envie de faire progresser deux voyageurs de leur statut.



« Je n’ai pas fait attention aux versions de toi qui étaient là-bas. Est-ce que ce que tu as vu t’as plu ? »

Affiche un air amusé et rétorque entre deux respirations

« Trop étrange… J’me laisserais sûrement pas dépérir ainsi ! Je sais peut-être pas forcement ce que je veux sur l’moment parfois, mais en tout cas j’ai toujours sûr ce que je ne veux pas être. C’pas demain la veille qu’un grand manitou me le fera gober. »



Poursuivant leur ascension, les voyageurs retrouvèrent pratiquement leur progression initiale, une fois l’escalier terminé. Lysandre fit remarquer que toute leur évolution à l’intérieur de la tour de l’oracle était parfaitement contrôlée par l’individu divin, ce dernier mettant tout en place au fur et à mesure pour tester l’intelligence et le bon sens des voyageurs face à leur propre reflet.



Acquiesce énergiquement

« Nous ne la laisserons pas triompher de cette quête. À nous deux, nous sommes en mesure de déjouer tous les pièges qu’elle nous impose. Je te suis ! »



Elle s’engouffra dans l’ouverture à la suite de son homologue masculin avant de buter maladroitement contre son dos. Se décalant sur le côté d’un geste vif, la jeune femme écarquilla immédiatement les yeux, remplie d’étonnement, avant d’exprimer doucement sa fascination de sa voix la plus émerveillé.



« Incroyable… Un Cerbère... »



L’animal gigantesque, un Orthos en réalité, était dressé sur ses quatre pattes et fixait les nouveaux arrivants d’un air malicieux. Raven contemplât la créature avec fascination dans un premier temps avant d’en faire un rapide croquis sur son journal. Puis, restant silencieuse, elle écouta avec attention le dialogue des deux têtes de l’animal qui semblait présenter des caractéristiques particulières. Une personnalité par tête, joueuses, l’un ment et l’autre pas. Décidément cette nouvelle épreuve était synonyme d’esprit embrouillé. Réfléchissant tant bien que mal à leur devinette vis-à-vis de la manière dont on peut bien se remplir la bedaine, la voleuse émit un soupir qui fut immédiatement coupé par la voix de Lysandre.



«  Toi ! Si je demandais à ton autre tête si elle aime la chair quand elle est juteuse, que me répondrait-elle ? »

« Qu’il la préfère nerveuse ! Hoho »

Quelques secondes de silences

« Ok. Vous aimez votre viande juteuse. »



L’amazone regarda son compagnon d’un air étonné avant d’afficher un léger sourire confiant, accompagnée d’un air déterminé. Sans rien dire, suite à la remarque de la créature, elle emboîta le pas du contrôleur jusqu’à la sortie donnant à une futur épreuve.


Effectuant le rituel de découverte immédiat d’un nouvel espace, la voyageuse découvrit une immense forêt, bien différente des espaces clos rencontrés jusqu’alors. Elle se retourna en direction de son compagnon qui refermait la porte.



« Ils peuvent toujours courir. Je ne sais pas pour toi, mais à mes yeux un seul passage et amplement suffisant. »

« Je confirme. Heureusement que t’as réflexion était là, car je crois que toute seule j’aurais fini en Frolik assez rapidement. Bien joué »

Reprend d’un air rêveur et enjoué

« On croise vraiment des créatures incroyables… Quand j’étais petite, j’ai le souvenir que ma mère me racontait très souvent des histoires sur les dieux et les diables, sur la mythologie et toutes les légendes de Grèce. J’aimais beaucoup rêver de ces univers oniriques incroyables… Et maintenant, je suis à l’intérieur de ses histoires… »

Secoue sa tête

«  Bref, j’m’égare, allons-y »



Elle progressa dans l’environnement végétal avant de distinguer une clairière à travers les feuillages. Un sanglier de Calydon ce tenait-là, animal valeureux qui détala sans réflexion des les premiers signes de présences des deux voyageurs. Lysandre, qui s’était rapidement déporté derrière un arbre l’interpella alors que la créature se rapprochait.



« Raven… Tu es plus apte que moi à abattre en vitesse un truc pareil. Je vais me contenter de te filer un coup de pouce. »

Balbutie vaguement, les yeux absorbés par l’ennemi

« Hm… Oui… Oui ça marche, j’men occupe. »



La jeune femme regarda brièvement son compteur. Ce dernier n’avait pas bougé d’un poile : « - ? ». Cela n’inspirait guère, mais ce n’était pas le moment d’y réfléchir. Elle ressentit soudainement une énergie particulière l’envahir. Elle commencé d’ailleurs à aisément la reconnaître à présent. C’était celle de Lysandre. Utilisant sa technique Swift Tailor sur la guerrière, elle avait désormais toutes les cartes en mains pour terrasser ce sanglier.


Ce dernier semblait posséder d’une envie meurtrière de faire payer leur intrusion aux deux candidats fonçant à travers la végétation dans un grommellement puissant qui appuyait son féroce caractère. Surcharger, Raven commença à sentir son esprit vaciller quelque peut. Similaire à un excès d’alcool, la jeune femme semblait s’enivrer d’une puissance un peu trop importante pour la capacité de ses gans de batailles. Voyant la situation devenir relativement incontrôlable psychologiquement, Raven entrepris de libérer l’énergie de son arme, activant ainsi sa technique de base habituel. Il devenait difficile pour elle qui n’était pas une authentique contrôleuse d’élément et encore moins, de temps, de différencier si le présent était toujours retardé ou bien avancé par rapport à son action.


Un souffle puissant ce dégagea alors de ses bras la déconnectant littéralement de son environnement. Les yeux amplement envahies par une soif impulsive de destruction accompagnés par des mimiques rappelant un déséquilibre mental, l’amazone explosa en puissance, faisant retomber son regard sur l’animal. Ce dernier s’arrêta immédiatement. Premier témoin de ce spectacle troublant, il devait sentir que quelque chose ne tournait pas rond chez cette femme, en plus de cette aura particulière que les gants de batailles dégageaient secondes après secondes.

Reculant de quelques mouvements de pattes, le sanglier de Calydon venait de comprendre qu’en un temps record, les rôles venaient de s’inverser. C’était devenu lui, l’intrus et la proie. Seul était présenté face au mammifère, entre les flottements énergétiques ; le regard vide de l’amazone ainsi que son sourire déconcertant et avide, comportement similaire aux prédateurs qui sévies dans la brousse.


Immédiatement, l’animal vociféra sur place, pendant que les gants de batailles de Raven se débloquèrent dans un grondement métallique. Les plaques dorées de l’arme se détachèrent le long de son bras gauche pour former une armature nettement plus importante. Le compteur qui précédemment n’affichait rien d’autre qu’un simple point d’interrogation ce mit à défiler à toute vitesse avant de ce stopper sur « 99 ». À ce moment là, une couleur bleue azure recouvrit le compteur, symbole d’une sorte de suspension temporelle. L’arme de la jeune femme aillant pris vie pour protéger les gens qui comptaient pour elle, il était fort possible que cette dernière évoluait différemment avec l’intervention de son compagnon. Des plaques se disloquèrent de l’avant bras droit et formèrent une sorte de fleur éclatée, modifiant ainsi clairement l’esthétique de base.

Commençant à faire quelques pas, Raven tendis son bras sur le côté en le contractant au maximum. Une pression extrêmement importante semblait s’imposer sur son allonge et toute l’énergie qu’elle venait de libérer ce concentra immédiatement autour de ce nouvel arsenal.



[ - ıllıllı Dяєαмℓαи∂ Iиfιиιту ıllıllı - ]



« Astral Breath » : Propulse un souffle (d’un léger bleue) énergétique très puissant à diamètre variable en fonction de la volonté de l’utilisateur. Se souffle est très rapide, cependant la cible une fois touchée voix le flux qui la traverse aller très lentement, désintégrant progressivement et par morceau puis couche ; sa peau,  ses muscles, son corps et squelette. La violence de cette déflagration est représentative du niveau de l’utilisateur et sa trajectoire reste dans tous les cas linéaire. Cette technique très fatigante ne permet pas d’utilisation prolongée, excepté si elle est synchronisée aux pouvoirs de Lysandre Videl.



{Niveau 1 – Nécessite 6/12}


Lié à la volonté de protéger Lysandre Videl : Lorsque cette technique est combinée aux pouvoirs du contrôleur de temps, alors elle ne nécessite aucune énergie d’utilisation de la part de Raven. De plus, cela lui permet un gain de temps variable pour maintenir l’entropie après son activation, puisant de l’énergie comme à un robinet. En contrecoup, cela dévore les ressources de son coéquipier et à tendance à rendre Raven assez instable émotionnellement.



Spoiler:



[ - ıllıllı Dяєαмℓαи∂ Iиfιиιту ıllıllı - ]



Raven ramena son bras devant elle, posant sa main gauche sur son épaule, puis relâcha toute la puissance canalisée dans la paume de celle de droite en direction de la créature, associant stabilité et brutalité. L’énergie de la technique de Lysandre combiné à celle du surplus engendré par l’étape du boudoir regroupés, défigurèrent à jamais le sanglier qui ne lâcha aucun sons au passage de l’attaque clairement chaotique.


Ne laissant qu’une rainure importante dans le sol terreux accueillant le cadavre déchiqueté du sanglier, l’amazone abaissa son bras, toujours contracté. La structure reprit sûr le champ son état initiale et le compteur redescendis directement à « 12 », représentation d’une évolution acquise. L’impression d’énergie autour d’elle avait complètement disparu, seule subsistée une sorte de folie sur le visage de la voleuse.



Regarde avec mépris le cadavre de la créature en affichant un sourire de satisfaction

« Triste bête…  Tu penses peut-être m’arrêter… »

Attrape le cadavre à la gorge et fixe ce qu’il reste de son visage d’un air haineux et tourmenté tout en contractant la poigne de plus en plus

« Tu croyais peut-être… Que tu m’empêcherais toi aussi ?! »

Eclate la trachée turgescente de l’animal avec ses doigts, faisant gicler du sang un peu partout avant de revenir à elle d’un battement de cil

« … Mais… Qu’est-ce que je suis en train de faire… »

Se relève après quelques secondes, du sang sur les mains et les joues à cause de son impulsivité

« Qu’est-ce qu’on fou là en plus ? Je ne me souviens pas avoir débarquée dans une forêt à un quelconque moment… »



Etrangement, la voyageuse n’arrivait absolument plus à déterminer d’où est-ce qu’ils étaient venus, ni où est-ce qu’ils devaient se rendre, d’ailleurs. Hébétée, elle se retourna vers son compagnon comme si elle venait de se réveiller d’une simple sieste.



« Dis… Qu’est-ce qu’on est venu faire ici au faite ? Je ne me souviens plus trop... On était là pour faire quoi déjà... ? »



[ - ıllıllı Dяєαмℓαи∂ Iиfιиιту ıllıllı - ]



La situation commençait à devenir des plus troublantes. Impossible de se souvenir quelle était la raison de leur présence à l’intérieur de cette forêt. Raven tourna en rond quelques minutes, mettant plusieurs fois sa tête entre ses bras. C’est alors qu’elle remarqua les chaînes du sanglier restés au sol. Juste derrière, la lumière devenait de plus en plus sombre entre les feuillages au fur et à mesure de la ligne de l’horizon. Cela dessinait presque un chemin, cependant pourquoi l’emprunter ? Pour aller où ? Si ça ce trouve, les deux voyageurs venaient de cette direction. Les chaînes du puissant mammifère symbolisaient pourtant quelque chose… Il serait idiot d’arriver dans cet endroit, dans son dos, pour finalement se retrouver ici.
Après quelques minutes de prises de tête incessante, Raven se retourna en grommelant pour s’arrêter nette face à son compagnon. Elle l’observa d’un air réfléchis avant de lâcher de manière rassurée.



« Oh moins, mon compteur est revenu et c’est grâce à ton pouvoir.  Je crois que mes gants ont enregistrés ton empreinte. Une sorte… d’évolution, d’une certaine manière. Mon subconscient doit te considérer comme un véritable allié. »

Echange quelques mots avec Lysandre avant d’écarquiller les yeux, soudain soumis à une révélation

« Heureusement les blessures des minotaures ont dispa… »



Plusieurs images lui revint immédiatement au cerveau. Marylin à l’accueil, les souvenirs obscurs, La demoiselle, les minotaures, le Féal, L’Orthos. Au fur et à mesure qu’elle retrouvait la mémoire, son illumination fut partagée dans les yeux de son compagnon et se retournant brusquement, ils prirent la route à travers les feuillages, en direction de la déclinaison de lumière sur les couleurs végétales.
Après plusieurs minutes de progression à travers la forêt de l’oubli, ils arrivèrent face à une importante falaise. Une entrée était grossièrement creusé dans la pierre et le numéro présent à l’accoutumé au-dessus de l’ouverture était effacé.

Impossible de déterminer s’il était vraiment question d’un chemin fiable à prendre ou non, en effet, peut-être que d’autres sorties étaient possibles et seraient synonymes d’une ascension plus reposante. Qu’importe, ce qu’y était sûr, c’est qu’il ne valait mieux pas rester plus d’une heure dans cet endroit au risque d’oublier jusqu’à leur existence à Dreamland si le phénomène s’aggravait encore.
Usant de ce nouveau chemin, la voyageuse s’engouffra dans l’escalier fait de pierre. Contrairement à tous les autres escaliers rencontrés jusqu’alors, celui-ci présentait un nombre de marches complètement dérisoires. Rapidement au sommet, ils débouchèrent sur une salle immense. Un petit pont de pierre se présentait face aux deux candidats, parsemé d’une multitude de bougie dont la lueur dévoilée les contours de l’espace, également présente sur plusieurs parois finement creusées. Une lumière très importante émergeait d’un trou dans le plafond pour venir se refléter sur une surface liquide. L’endroit était intégralement remplit d’eau et il ne permettait que ponctuellement de pouvoir évaluer la profondeur de l’immense bassin.



Étage de Scylla:



Raven s’avança jusqu'au bout du ponton. Tournant sa tête vers la droite, elle remarqua la présence d’une faible construction en bois reliant leur position à une entrée similaire. La voleuse retrouva une sensation qu’elle connaissait parfaitement, celle d’être en dehors d’un parcourt autorisé. Malgré ça, il était question de la Tour de l’Oracle et donc hors-sujet à suivre un chemin précis.
De l’autre côté de la rive, à quelques dixaines de mètres ce trouvaient deux flambeaux qui éclairaient une seule et unique sortie. Cette dernière rappelait directement les élévateurs déjà rencontrés jusqu’alors. Un nombre semblait se dessiner au-dessus du porche, cependant impossible à décerner réellement. La jeune femme observa la surface de l’eau quand un mouvement d’ombre vint attirer son attention au niveau d’une zone éclairée. Il y avait peu de lumière, mais ce qu’il laissait entrevoir était réellement effroyable et n’engageait rien de bon pour la suite.


Le corps d’une simple jeune femme nue, au côté d’une tête de canidé et de ce qui semblait être des ombres de serpents. Aucunes cohérences entre ces trois ombres. La créature aquatique se déplaça soudainement d’une rapidité pâlissante, laissant entrevoir l’ensemble de son anatomie. Cela ne semblait être qu’une seule et même créature. Ce genre de chimère particulière au nom de Scylla gardait généralement des endroits spécifiques que ce soit dans la mythologie classique où encore dans des légendes diverses rapportées.



Avenir s'accorde au pluriel [Raven] 417749scylla



Raven regarda autour d’elle, prêtant une oreille attentive à la voix de son compagnon. Son regard s’arrêta sur le faisceau émanant du plafond, une idée lui vint alors. L’ouverture était ronde, élevé, mais assez large. L’autre entré ne présentait aucun intérêt, cependant il était plus judicieux de se déplacer dans cette direction si l’idée de la jeune femme venait à se concrétiser. Entrainant son partenaire par la main, elle le guida jusqu’au ponton de droite avant de se placer contre une immense colonne de pierre. Se tournant face à son compagnon, elle lui rappela le joyau qu’elle avait trouvé auprès d’une certaine créature insectoïde en venant ici.



Fouille dans sa poche et souris malicieusement à Lysandre

« La Voilà… Tu te souviens de cet objet ? C’est un instantapouss’. En fonction du liquide que tu utilises dessus, ainsi que de la quantité, on obtient différentes pouces de végétations différentes. J’en ai besoin pour le donner à cet enfoiré de Charogne… Et retrouver ma sœur… Mais je sais qu’avec de vrais personnes j’y parviendrais et même si je dois côtoyer des êtres exécrables… Le passé m’a appris à miser sur des valeurs sûres à présent. »

Adresse un regard sérieux et reprend d’un ton très calme, faisant ressortir toute sa franchise

« Mon instinct, c’est mon arme. Elle m’a prouvée que tu es quelqu’un sur qui je peux compter. En me synchronisant avec toi, cela signifie que j’aurais toujours une sorte d’extrait de ta force pour m’aider à progresser à travers Dreamland.  S’il subsistait un doute auparavant, à présent il n’en est rien. Tu es une belle personne, Lysandre Videl et si un jour tu as besoin de moi, je serais là et prête à te soutenir. »



Sur ses mots, l’amazone tendit lentement son bras puis laissa tomber dans l’eau la seule et unique monnaie d’échange contre les informations concernant sa sœur.



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Spoiler:



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Immédiatement, au contacte de la surface de l’eau, le joyau se fissura laissant naître des pouces végétales à travers les fissures. Elles commencèrent à grandirent exponentiellement et envahir la surface de l’immense colonne, du coter des deux voyageurs.

Après quelques minutes d’attentes, la plante s’était totalement identifiée en tant que grimpante. C’était une sorte de vigne, cependant elle possédait visiblement une capacité de croissance au-delà de la compréhension humaine. Des sortes de racines pénétraient littéralement la pierre au fur et à mesure de leurs progressions et les tiges ce transformaient en quelques secondes en bois.

Soudainement, plus rien, la plante s’arrêta. Elle n’aurait pas permis d’aller plus loin dans son élévation, malgré ça, il s’avérât que ce geste fut suffisant pour débloquer un nouveau chemin cacher. Le végétale avait formé une échelle naturelle qui permettait directement d’atteindre le trou lumineux situé au plafond.

Durant les vingt minutes qui suivirent, les deux candidats progressèrent de manière totalement inattendue. La jeune femme invitât son compagnon à la suivre en escaladant l’enchevêtrement de branches menant directement à l’ouverture de l’étage supérieur. Après quelques coups de frayeur, ils y parvinrent finalement, terminant leur ascension grâce à la roche abîmée par le temps.



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La main de Raven émergea du gouffre pour venir se plaquer sur le sol froid. S’hissant dans un ultime effort, l’amazone s’écroula sur le sol, essoufflé de l’effort. Reprenant sa respiration, elle aida directement son compagnon à la rejoindre. La pièce était très sombre et extrêmement surchargé en objet de tous genres. Une pancarte en bois se dresser à quelques centimètres des voyageurs, devant le gouffre. En se retournant on pouvait apercevoir une entrée à environ cinquante mètres derrières et de la même manière, la sortie en face. Aucune possibilité de déterminer l’étage où ils étaient n’atterris. La pièce était rectangulaire, presque totalement assombri. Seul subsistait la lumière du gouffre qui provenait d’encore plus haut ainsi que quelques filets de lumières supplémentaires, plus petits, dispersés ça et là à travers l’espace.


La guerrière tourna légèrement la tête, interloquée par le message de la pancarte. « Silence ! ». Se redressant, elle aperçut alors une silhouette indicible dans la pénombre, jusqu’à ce qu’elle passe dans un faisceau de lumière. Cette vision effroyable était assez représentative d’une progression laborieuse. Légèrement inquiète, Raven recula d’un pas, se collant au torse de son compagnon…



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Nom : Abandonné

Description : Créature Oculophobe. D’apparence désorganisée et effroyable, il ne présente aucun organes de vue. Il semble cependant extrêmement réceptif au son. Il peut générer au maximum jusqu’à cinq bras et dix tentacules. Très sensible à la lumière.


Spoiler:


Localisation : Royaume Obscur, Tour de l’Oracle

Catégorie : Rare

Image :


Spoiler:



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Lysandre Videl
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeJeu 3 Déc - 19:08


-16

Lysandre se désintéressa brièvement de sa compagne pour observer les alentours. C'est que la forêt ne lui disait rien sur la manière dont ils y étaient parvenus. Quelle idée de mettre une forêt dans une tour, premièrement. Il se souvenait vaguement d'avoir traversé une salle pleine de dalles multicolores, mais ce qui venait après semblait s'être estompé en un flou mémoriel étrange. Comme si ce que Raven et lui avaient vécu entre-temps n'avait été qu'un rêve. Un rêve dans Dreamland, quoi de plus normal, même si le Voyageur temporel n'avait pas vraiment la tête à l'ironie. Il y avait quelque chose dans l'atmosphère qui ne tournait pas rond, un mouvement d'air dans le bruissement des feuilles qui sonnait à son oreille comme pour l'avertir d'un danger qu'il ne pouvait ni voir ni entendre.

Ce fut les cliquetis de gantelet de l'Amazone que le tirèrent de sa rêverie. Tournant la tête dans sa direction, il entreprit de contourner la zone du combat en slalomant entre les arbres qui bordaient la clairière, jusqu'à ce qu'un coup d’œil sur le visage de Raven l'arrête dans sa progression. Cette expression primitive, cet air de chasseuse lui évoquaient quelque chose d'intime, de personnel. Quelque chose qu'il avait déjà vécu lui-même quelques temps plus tôt. Le souci étant qu'il ne se rappelait plus quoi. Cela avait peut-être un rapport avec un rouquin, des hommes en uniforme... ? Une ville pleine d'alcool... ? Stupéfait, il constata que la jeune femme sauvage qui se trouvait là lui était familière. Il se rappela que c'était Raven. Troublé, Lysandre se passa une main dans les cheveux et s'appuya sur un bouleau, rassemblant ses souvenirs immédiats qui semblaient manifestement déterminés à se faire la malle. En fouillant un peu il constata que les plus éloignés n'étaient pas tous épargnés par le phénomène, certains flous se substituant à une mémoire claire et compacte. Il y avait même quelques blancs qui n'expliquaient pas vraiment certaines valeurs admises de son état d'esprit.

Mais cette prise de conscience de la perte de mémoire progressive fut interrompue par l'action de Raven, qui expulsa littéralement une onde bleue rectiligne de son bras. L'énergie alla s'encastrer dans le crâne de l'animal, dont la partie faciale fut désagrégée par progression ondulatoire... proche du pouvoir temporel. Le phénomène fascina le Contrôleur du Temps, qui se posa mille et une question sur le pouvoir de sa partenaire. Questions qui s'envolèrent immédiatement après avoir jailli dans son esprit. A dire vrai, le jeune homme commençait un peu à perdre les pédales. Il ne reconnaissait plus vraiment son environnement comme une partie du tout qu'était la tour de l'Oracle, et ne savait plus vraiment différencier les concepts de monde onirique et de monde réel. Où était-il, que faisait-il, quelle heure était-il ? Il aurait bien été incapable de répondre à ces questions, les seuls points d'attache à sa réalité subjective demeurant Raven et lui-même. Aussi lorsqu'elle commença à parler au cadavre et qu'elle finit par exploser la trachée de l'animal déjà défiguré, il fut saisi par un sentiment d'effroi qui répondait à ses instincts primitifs.

Les réactions de la jeune femme, qui semblait elle aussi se faire peur, n'allèrent pas vraiment le rassurer. Elle le remarqua finalement -ou peut-être qu'elle savait déjà qu'il était là- et lui posa des questions. Stupéfait, Lysandre ne répondit pas. Puis elle lui parla de son pouvoir, des blessures des minotaures... Et alors que les premières réactions du Voyageur temporel avaient été soit de s'éloigner et de fuir dans la forêt, soit d'attaquer la jeune femme, sa conversation avec Raven fit remonter comme par épisodes de flashbacks les souvenirs disparus. Comme un boomerang lui revenant en pleine tête, l'effet de la remémoration lui fit prendre conscience avec douleur de l'oubli définitif dans lequel il avait failli se perdre. D'instinct, il emboîta le pas à Raven qui semblait savoir quelle direction prendre.

"Cet endroit est toxique, tirons-nous."

Ils progressèrent en silence à travers la forêt, désormais bien conscient qu'y rester avait un effet nocif sur leur esprit. Il importait donc de conserver en mémoire la raison de leur présence en ces lieux, de se les remémorer en boucle pour ne pas perdre le fil. Peut-être qu'une particule, spore ou autre gaz se trouvait dans la forêt, émis par les plantes, pour affecter ainsi leur mémoire. Ou peut-être s'agissait-il simplement d'un maléfice de nature magique. Qu'importe pour Lysandre, lorsqu'ils se retrouvèrent devant la falaise et la sortie au numéro effacé, il ne réfléchit pas plus longtemps et suivit sa compagne à l'intérieur. L'emprise de la forêt sembla s'estomper, puisqu'il cessa de ressentir le malaise prégnant sous les arbres. La seule séquelle qu'il conserverait peut-être de ce passage étant l'oubli de ce qui s'y était passé, il s'estima heureux de s'en sortir à si bons comptes.

La salle suivante lui arracha un sifflement de contemplation. Debout sur les premières planches du ponton qui surplombait la zone aquatique, Lysandre leva la tête pour admirer les lieux. Il s'agissait d'une caverne construite de main d'homme, les murailles étant jalonnées de plusieurs centaines de bougies, une ouverture promettant la sortie se trouvant sur leur droite. L'amplitude de cathédrale de cette cavité semblait s'étendre sur une bonne douzaine d'étages. Le regard de Lysandre se posa sur ouverture circulaire qui ouvrait le plafond, avant de revenir sur le ponton parallèle et la voie de sortie promise. Son regard passa de l'un à l'autre, puis à et il fut bien forcé de reconnaître que s'ils voulaient sortir, Raven et lui devraient se mouiller. Aussi lorsque la silhouette de la créature sous-marine dessina du remous à la surface, l'idée réussit tout sauf à le séduire. Il y avait là-dessous quelque chose d'à-moitié féminin et d'à-moitié bestial. Et bien que le mariage des deux lui plaisait lorsqu'on en venait à aborder les relations entre les genres une fois sous la couette, cette femme animale-ci ne l'inspirait pas vraiment.

Ce fut à ce moment de doute où calculait leurs chances de survie en nage libre, que Raven revint du bout de leur ponton pour l'attraper par le bras et l'entraîner sur le second. Elle lui parla alors en des termes simples mais criants de vérité. Il fut question de sa sœur vraisemblablement perdue, nouvelle information sur sa compagne qu'il grava dans un coin de sa tête, et de l'abandon qu'elle consentait à faire pour leur permettre de progresser tous les deux. Signant par là-même l'amplitude de la confiance qu'elle lui accordait. Habitué à ce que les femmes s'ouvrent à lui dans tous les sens du terme, le jeune homme esquissa un sourire charmeur et toucha le nez de son interlocutrice du bout du doigt avant d'ajouter:

"Evidemment que je suis une belle personne. Mon second choix de carrière était le mannequinat."

Boutade gentillette qui était avant tout destinée à pallier son incapacité à répondre à quelque chose d'aussi profond par une réplique d'intensité égale. La maturité émotionnelle du Contrôleur du Temps devait être proche de celle d'un enfant. Il était bien conscient cependant de la force des propos de la jeune femme, qui venaient confirmer l'attitude générale dont elle avait fait la démonstration jusqu'à maintenant. Peut-être Raven avait-elle raison, peut-être était-il une belle personne. Il n'avait jamais eu l'occasion de se poser la question, se contentant jusque-là de vivre sa vie comme s'il suivait une partition. L'Amazone, elle, correspondait assurément à ce qualificatif. C'était ce genre de rencontres qui forgeait une destinée, et peut-être que l'avenir dicté par la Pytie lui offrirait un aperçu de ce qui pourrait en advenir.

Le sacrifice matériel de Raven, quoiqu'il en fut, se matérialisa en une solide plante grimpante qui s'éleva jusqu'à l'embouchure de la cavité circulaire, s'y arrêtant net. Sur l'impulsion de la jeune femme, Lysandre entreprit l'escalade. D'abord bien content de ne pas avoir à dire bonjour à la créature aquatique, il déchanta lorsqu'il constata que l'effort physique était intense. Bien que la perception de la douleur dans Dreamland différait quelque peu du monde réel, il finit par sentir ses muscles le supplier d'arrêter et manqua par deux fois de lâcher prise. Lorsqu'il rejoignit Raven tout en haut après avoir gravi les dernières prises rocailleuses et s'être fait aider par la jeune femme, il se laissa rouler sur le sol pour reprendre son souffle. Ses yeux se posèrent machinalement sur la pancarte "Silence !", mise en garde qui lui fit l'effet d'un coup de fouet. Il se releva en tentant de calmer sa respiration, juste au moment où Raven esquissait un pas en arrière qui l'arrêta à son contact. Lysandre eut à loisir d'observer la pièce rectangulaire et plongée dans la pénombre. Les formes indescriptibles qui jalonnaient l'endroit lui évoquèrent plusieurs tas et amas d'objets disposés là au hasard au fil du temps. Et puis, passant dans l'un des faisceaux lumineux, la silhouette désarticulée d'une créature.

Qu'est-ce que ça doit être moche.

Il fallait prendre rapidement une décision, l'affrontement dans le noir avec un adversaire aussi peu engageant et dont ils ne savait rien n'étant pas la meilleure option qui lui venait à l'esprit. Posant une main sur l'épaule de Raven, il lui passa devant et lui offrit sa main. Comme s'il en était encore besoin, il posa également un doigt sur sa bouche et l'invita à le suivre. C'est à pas feutrés qu'il s'approcha de la paroi la plus proche et qu'il entreprit de la longer, s'arrêtant à quelques mètres à peine du maître des lieux que la proximité rendait visible davantage. La conscience intime du temps qui passe du jeune homme lui donna l'impression que cette chose avait suffisamment d'âge pour avoir été oubliée de tous, s'être oubliée elle-même, et avoir oublié le monde extérieur. Ce qui en faisait quelque chose de très dangereux, si l'on considérait le choc que pouvait être la prise de conscience de soi, de son passé et de son avenir après des millénaire d'apathie. Une chose cependant, un comportement sembla se dégager des mouvements de la bête par-delà ses grognements et ses gesticulations tentaculaires qui produisaient d’écœurants gargouillis en écho. Dès qu'elle passait dans une zone de lumière, elle s'en écartait aussitôt en gémissant, ce qui laissait supposer qu'elle n'aimait pas le contact de la clarté. Lysandre resta statique pendant une bonne demi-douzaine de minutes, le temps d'étudier une trajectoire typique, selon la disposition des rayons lumineux. Puis lorsqu'il fut certain d'avoir trouvé un passage que n'emprunterait pas la bête, il exerça une pression sur la main de son accompagnatrice et s'y engagea.

Le passage sembla durer une éternité, la tension étant à son comble, alourdie par le risque de causer le moindre bruit qui sortirait la créature de son état d'isolation passive. Lysandre arrêta leur marche par deux fois, comptant les secondes avec précision en écho de son propre pouvoir, le temps de laisser passer la chose devant ou derrière eux afin de ne pas la surprendre. Ces deux moments d'arrêt, au cours desquelles ils purent percevoir son souffle fétide et l'humidité qu'elle dégageait en se déplaçant, furent les plus intenses. Mais ils parvinrent finalement à passer le porche sans se faire repérer, attendant toutefois d'avoir gravi une bonne partie des marches qui les séparait de l'étage suivant avant d'ouvrir la bouche.

"J'ai bien cru qu'on allait se rater. Une idée de ce que peut être un truc pareil ?"

Tandis que Raven lui répondait, il laissa son regard s'attarder sur les murs, qui à mesure qu'il progressaient semblait être davantage entretenus. Peu à peu la pierre froide et couverte de mousse fut remplacée par un marbre lisse, puis recouvert par un velours rouge des plus soignés. Ils arrivèrent finalement devant la porte du lieu de l'épreuve suivante, surmontée d'un énorme 86. D'un air assuré, le Voyageur temporel posa la main sur la grille, qu'il la rabattit sur le côté, et poussa la porte.

De l'autre côté se trouvait... un dressing. Moment de break entre deux passages intensif, l'atmosphère détendit instantanément le Voyageur temporel. L'ambiance était la même qu'au rez-de-chaussée, une sorte de zone neutre post-moderne aux murs de plexiglas, typée uchronie de guerre froide, qui diffusait en boucle un célèbre morceau des années 1950 aujourd'hui ultra repris par les publicitaires et les cinéastes.

♪ The Mr. Sandman Moment ♪

Il y avait là une multitude de tenues uniformes ainsi qu'une cabine parquée dans un coin de la pièce. En face, une autre porte donnait l'accès à la suite des réjouissances. Et il était bien question de réjouissances, puisqu'un écran ultra large faisait défiler des consignes selon un cycle répétitif. Il était possible d'y lire en caractère minitel:

"Vous vous apprêtez à pénétrer dans les quartiers de la succube Shéhérazade. Au service de Pytie, elle est la figuration fantasmagorique des désirs de toutes les époques. Vous ne triompherez de cette épreuve qu'en parvenant à la duper à travers trois ères historiques. Il n'y aura pas de second essai. Le moment où elle vous repérera sera aussi celui où vous serez condamnés à errer parmi les esprits ayant succombé à son pouvoir, chaque nuit pour l'éternité. Afin de ne pas perturber le bon déroulement de cette épreuve, veuillez enfiler une tenue d'adaptation. Vos vêtements vous seront rendus si vous réussissez."

Les mots étaient menaçants et juraient avec le côté joyeux de la musique. Adressant un sourire à Raven, Lysandre lui lança: "Je te laisse la cabine." Après quoi il s'empara d'une tenue qui semblait correspondre à sa taille. Sans même attendre de vérifier si la jeune femme était toujours dans les parages, il entreprit de se déshabiller et d'enfiler la combinaison. Semblable aux tenues de Motion Capture et parcourue d'une multitude de petites diodes lumineuses, elle lui donnait probablement un air de visiteur de l'espace ridicule. Lysandre haussa les épaules pour lui-même et disposa ses vêtements sur une petite table près de la porte, attendant le retour de Raven. Lorsque celle-ci sortit de la cabine, elle lui arracha une pensée lubrique, la combinaison moulant au plus près ses formes terriblement généreuses.

Damn.

Il attendit qu'elle soit à ses côtés pour finalement poser sa main sur la porte. Mais contrairement à ce à quoi il s'attendait, le battant ne pivota pas. A la place, tous deux furent inondés par une lumière si intense que le jeune homme fut forcé de fermer les yeux. Il se perçut alors ballotté dans tous les sens, pour finir allongé sur une surface dure. En écartant les paupières, il découvrit avec stupeur le nouvel environnement dans lequel il se trouvait. L'endroit était composé de murs de métal froid, recouvert de câbles et d'ordinateurs qui diffusaient son et images pornographiques. L'ambiance, complètement cyberpunk, offrait en spectacle des dizaines et des dizaines d'individus de tout sexe tous nus, répartis sur des balcons le long de plus d'une dizaine d'étages jusqu'en haut. Des cliquetis et des bips électroniques retentissaient de toute part tandis que les ébats multiples avaient cours, et Lysandre put remarquer sur le corps des femmes et des hommes les plus proches des prothèses cybernétiques. Au niveau des bras, des jambes, des yeux... du sexe. Il s'agissait de créatures et de Voyageurs, tous emportés par une fièvre de luxure, vraisemblablement des perdants de l'épreuve qui s'étaient mués en esprits, échos d'eux-mêmes et de leur défaite. Il y avait peut-être dans le lot de très anciens Voyageurs qui avaient vécu avant sa naissance, mais Lysandre était trop sidéré par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux qu'il n'en tint même pas compte.

Il voulut se redresser sur sa couche de métal pour tenter de repérer Raven dans cette mer de personnes, mais fut repoussé par une main qu'il ne vit pas arriver. Une femme, coiffée d'une crête punk rouge et au corps couvert de tatouages, se plaça à califourchon sur lui, ce qui lui permit de découvrir qu'il était lui-même nu comme un ver... et que ses bras étaient devenus mécaniques.

La tenue d'adaptation ?

Il n'eut pas le temps de réfléchir davantage. Le Contrôleur du Temps se vit le sexe empoigné par sa prétendante, et engagé par surprise dans des ébats dont il n'avait prévu ni le début ni la fin. Car du reste, il ne vit pas la fin. Il posa ses bras mécaniques sur les hanches de sa partenaire pour accentuer la cadence de ses mouvements, plus machinalement que par réel consentement. Puis la lumière l'inonda à nouveau, et il se sentit partir dans tous les sens. Il se reçut cette fois debout, adossé contre quelque chose, et constata en ouvrant les yeux un nouveau changement d'environnement.

En levant la tête, il vit que l'agencement des lieux était le même, plus d'une dizaine d'étages découpés en balcons, depuis lesquels étaient visibles des dizaines de Voyageurs et de créatures en état de luxure. L'ambiance était en revanche cette fois beaucoup moins désespérée, déchargée de sa dimension "No future", pour présenter une atmosphère typique de la représentation cinématographique du hippie américain des années 1970. Des tentes, des camping-cars, des fleurs et de la fumée de weed qui imprégnait l'air. Baissant les yeux sur lui-même, le Contrôleur du Temps se découvrit vêtu d'une longue toge blanche fendue au niveau de sa virilité, qui avait pour délicieux ornement la bouche d'une créature en tenue d’Ève tatouée du symbole de la paix. Deux autres créatures féminines au même apparat se trouvaient à côté, jouant de la langue comme sur une glace. Sur son propre crâne il perçut la présence d'un couronne dont il devina la composition fleurie en la tâtant du bout des doigts. Partout autour d'eux, étendus au sol ou plaqués contre les murs, des groupes de deux, trois, quatre personnes qui semblaient avoir perdu la notion de l'espace et du temps, pris par une folie lubrique. Toujours aucune trace de Raven. La bonne nouvelle étant toutefois qu'il ne repéra pas non plus la présence de la succube. Son état d'esprit n'était pas non plus à la réflexion, puisqu'il sentait venir le point culminant de l'action buccale de ses compagnes éphémères. Mais avant qu'il n'arrive à ses limites, le blanc lumineux l'envahit de nouveau, et il fut remué sans ménagement. Le contact du mur dans son dos disparut, pour réapparaître au bout de sa paume.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, Lysandre faisait face à Raven. Tous les deux stables sur leurs pieds, leurs visages n'étaient espacés que de quelques centimètres à peine, à tel point qu'ils pouvaient percevoir leurs souffles mutuels s'échanger en rythme binaire. La jeune femme avait le dos apposé sur une colonne de style romain, et était vêtue d'une tenue de patricienne des plus menues. Lysandre, la main appuyée sur la colonne, l'entourait presque intégralement, la recouvrant de toute son ombre. Il était lui-même vêtu d'un pagne d'éphèbe, et leur situation lui fit émettre un hoquet de rire. Il glissa un coup d’œil sur les côtés et leva légèrement la tête. Les murs de marbre étaient antiques, recouverts de rideaux rouges, jalonnés de bustes sans visage et de couches de tissu. Les Voyageurs et les créatures égarées s'adonnaient à l'orgie romaine sur la dizaine d'étage qui les séparaient du plafond. Lysandre reporta son attention sur Raven, dont l'expression faciale témoignait des émotions fortes qu'elle venait sans doute de vivre. Il ouvrit la bouche pour lui dire quelque chose, mais un mouvement sur le fond du rez-de-chaussée l'en empêcha. Une silhouette affriolante se découpa alors de l'ombre d'une colonne dans cette direction, et s'avança parmi les participants. A n'y pas se tromper, il s'agissait de Shéhérazade.

Avenir s'accorde au pluriel [Raven] Succub10

Ce fut au moment où la créature posa les yeux sur lui que Lysandre se sentit porté par une puissante pulsion sexuelle qu'il ne maîtrisa plus. A la fois terrifié à l'idée de s'égarer dans les quartiers de la succube, et complètement séduit par ce qu'elle venait d'insinuer dans son esprit, il tourna vivement la tête vers sa compagne et posa sa main libre sur sa hanche. Il s'agissait de tromper l'attention de la maîtresse des lieux. Et il ne voyait plus de mal à se faire du bien en associant l'utile à l'agréable. Sans un mot, il pencha la tête vers Raven, lentement, très lentement. Ses lèvres rencontrèrent les siennes et s'actionnèrent délicatement, mues par une fièvre charnelle qui le dépassait purement et simplement. Sa main, quant à elle, entreprit de remonter lentement le long de l'abdomen de la jeune femme en direction sa poitrine.

Sans même la voir, Lysandre comprit que la succube s'approchait d'eux, puisque l'aura sirupeuse qu'elle dégageait s'intensifiait. Il eut confirmation de sa dangereuse présence lorsque les lèvres de la démone entrèrent en contact avec son oreille, déclenchant instantanément un afflux sanguin au niveau de son bas-ventre. La voix, susurrante, envoûtante, terriblement irrésistible, s'insinua à l'intérieur de lui à la manière d'un aphrodisiaque puissant.

"L'extase de la découverte d'un corps nouveau... Je ne connais aucun de vous deux... Vous aurais-je ratés pendant toutes ces années ? A moins que..."

En même temps terrorisé et esclave de ses pulsions, Lysandre se sentait disparaître à l'intérieur de lui-même. Il n'était plus raccroché à sa conscience que par le contact de ses lèvres sur celles de sa compagne, et par le mouvement de sa main sur ses attributs. Il aurait perdu si les paroles de Raven n'avaient pas résonné à cet instant précis à l'intérieur de lui-même, porteuses de toute leur confiance et de toute leur profondeur. Il fallait qu'ils puissent aller plus loin, au moins pour cette nuit. Ils étaient là pour ça, arriver tout en haut, et de la même façon qu'elle avait affirmé avoir besoin de lui, il avait besoin de s'appuyer sur elle pour ne pas sombrer. Alors progressivement, en s'efforçant de ne pas répondre aux provocations physiques et verbales de la succube, d'ignorer la puissance de son aura de luxure, il reprit les rênes de lui-même. Il décida de tromper la présence néfaste, de jouer la carte des perdus, d'aller au bout de de ce qu'ils étaient censés être aux yeux de leur geôlière. Son bras descendit lentement le long du corps de Raven, et lorsque vint le moment où il glissait ses doigts dans l'intimité de la jeune femme, le contact avec Shéhérazade se rompit. Il perçut un léger gémissement d'insatisfaction sur sa droite, suivi de quelques mots: "Quel dommage. Je dois être distraite." Et au moment où l'Amazone semblait s'abandonner à la dextérité de son jeu de main, le blanc les envahit tous les deux.

Après les soubresauts désormais coutumiers, Lysandre se retrouva allongé sur le sol. Il ouvrit les yeux, le rapide examen qu'il entreprit en se relevant lui indiquant qu'il était de nouveau vêtu de ses vêtements habituels. Il ne chercha même pas à comprendre comment tout cela avait fonctionné, et aida Raven à se relever. L'endroit où il se trouvaient était une plateforme donnant sur un gouffre circulaire, et dont la seule issue se trouvait devant eux. Elle se présentait sous la forme d'une gigantesque porte parcourue de bosses, comme si quelques chose à l'intérieur avait cogné dessus pour sortir. Au-dessus, l'énorme numéro 120 était inscrit en rouge sur le mur à la manière des inscriptions que l'on trouve communément dans les entrepôts de marchandise. Juste en-dessous, un panneau métallique présentait quelques mots.

"Ci-siège AERO, Atlas des vents, Gardien malgré-lui de l'Horloge de la Tour."

En reportant son attention sur sa compagne, qui devait encore être retournée par les récents événements, Lysandre lui adressa la parole.

"On aura l'occasion de discuter de ce qui vient de se passer par la suite. Ou de ne pas le faire. Tout me convient."
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Surnom : l'Amazone
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeMer 16 Déc - 2:41

Avenir s'accorde au pluriel [Raven] 519161Pegi16



La jeune femme s’arrêta, recentrant ses yeux sur le bout du doigt de son compagnon jusqu’à la faire loucher quand ce dernier vint toucher le bout de son nez. Émue par le geste de Lysandre et laissant la sensation de lien tant appréciés envahir son corps, la voyageuse commençait à sentir ses barrières émotionnelles faiblir ce qui n’était pas arrivé depuis extrêmement longtemps. Sensation effrayante que d’être soumise à des émotions d’amour, elle se résonna immédiatement intérieurement laissant couler quelques secondes de silences. Raven se retourna doucement face à la structure végétale avant de répondre sur un ton très optimiste accompagné d’un brin de sévérité.

« Ouais ! Eh bien j’ai un don pour ressentir ce genre de choses, alors t’as plutôt intérêt à rester concentré ! »


[ - ıllıllı Dяєαмℓαи∂ Iиfιиιту ıllıllı - ]


Suivant son partenaire dans l’espace sombre, Raven attrapa la main du contrôleur qui l’entraina immédiatement contre lui, ponctué dans l’instant par un nouveau doigt venant s’appuyer contre ses lèvres. Affichant son air espiègle, elle ne bougea pas d’un centimètre prêtant une oreille à l’écho des immondes gargouillis de la créature. Les deux candidats poursuivirent leur démarche d’action jusqu’à la paroi la plus proche ou la guerrière lança un mime vocale à son compagnon tout en se plaquant signifiant distinctement ; « encore mon visage ». Contemplant l’infamie de plus prêt par la suite, Raven s’attrista immédiatement devant l’ombre difforme. Cette chose n’avait sûrement rien connu d’autre que la solitude tout au long de sa vie. Comme une souffrance étouffée sans que l’on puisse en avoir réellement conscience. Oublié de lui-même dans les ténèbres les plus profonds, l’être semblait particulièrement sensible à la lumière.

Se fiant totalement à Lysandre comme depuis plusieurs étages déjà, Raven se laissa guider au signale de son compagnon, le suivant pas à pas à travers un itinéraire bien déterminé dans le but que l’ennemi ne se rende pas compte de leur présence. L’opération fut un succès, après quelques secondes de stress et une confrontation directe effrayante, ils parvinrent à atteindre les escaliers qui menèrent les voyageurs à l’étage supérieur.


« J’ai bien crus qu’on allait se rater. Une idée de se que peut-être un truc pareil ? »

Observe les murent d’un œil pensif

« J’adore ce genre de situation, mais c’est largement plus difficile que dans… »

S’arrête nette et reprend, distraite

« J’veux dire… Que c’est moins facile d’être discret avec un être aussi bizarre en face. J’ai l’impression qu’il ne ressemblait à rien… Parce qu’il n’a même plus besoin de ressembler à quelque chose. Je trouve ça triste que l’on s’abandonne à ce point, il y a toujours une solution avant... Tu ne penses pas ? »

Quelques mètres de silences

« Je me demande jusqu’ou on a progressé, j’ai l’impression qu’on serait totalement perdu si on n’était pas au courant qu’un oracle contrôle cette tour. »


Le décor changea alors pour troquer son vêtement sobre contre quelque chose de plus luxueux. Après quelques minutes Raven se mis à sourire avec fierté en contemplant le numéro 86 sur la porte de l’épreuve suivante. Pénétrant dans un nouveau dressing symbole d’une sorte de point de contrôle, la jeune femme s’avança en direction de l’écran, analysant la nouvelle consigne.


« Vous vous apprêtez à pénétrer dans les quartiers de la succube Shéhérazade. Au service de Pytie, elle est la figuration fantasmagorique des désirs de toutes les époques. Vous ne triompherez de cette épreuve qu'en parvenant à la duper à travers trois ères historiques. Il n'y aura pas de second essai. Le moment où elle vous repérera sera aussi celui où vous serez condamnés à errer parmi les esprits ayant succombé à son pouvoir, chaque nuit pour l'éternité. Afin de ne pas perturber le bon déroulement de cette épreuve, veuillez enfiler une tenue d'adaptation. Vos vêtements vous seront rendus si vous réussissez. »


N’aillant pas l’habitude de se vêtir de latex, la jeune femme se changea puis se présenta, de manière inconfortable à son compagnon dont le regard semblait resté figer sur elle. Ne prétend pas vraiment attention à ce détail plus que d’ordinaire, elle s’avança à ses coter pour s’engouffrer dans le nouveau lieu recouvert d’une lumière éblouissante. Se s’entend malmener physiquement, ne distinguant rien de l’action, Raven perçu une douleur vive mais extrêmement courte avant d’ouvrir les yeux subitement.

Elle se trouvait dans un espace assez futuriste, au centre d’une pièce connectée de files, baignée d’une lumière de néons rougeâtres. La voyageuse était complètement nue, sexuellement empalée sur un homme à l’allure ténébreuse, ce dernier semblait se délecter de la situation, affichant un air enivré à sa camarade de jeux qui ne semblait pas bien comprendre. De par et d’autre d’un canapé au design improbable, deux femmes tenaient les mains de Raven, chacune présentant une partie inférieure du corps comme étant un implant cybernétique. L’homme se redressa d’un geste vif pour venir attraper de sa main gauche la gorge de la guerrière. Dans un premier temps horrifié, Raven ne tint cependant aucune réaction agressive et se contenta de plisser les yeux en direction de la baie vitrée d’un immense balcon, bercée par les à-coups de ce partenaire inconnu. Ce balcon donné un point de vue très en hauteur d’un espace complètement envahi par la luxure, la population s’adonnant au même rituel plus bas, ponctuant un paysage futuriste dément. Immédiatement, la voyageuse fut crispée par son reflet dans la vitre qui lui renvoya une image d’elle-même, métallique et hybride. Le bas de son visage était robotique, donnant naissance à une mâchoire puissante aux dents légèrement pointues.

L’Amazone fronça légèrement les sourcils puis s’abandonna totalement, consciente que chaque minute étaient une épreuve. Fixant d’un œil de plus en plus rêveur le plafond, l’action de son partenaire se fit de plus en plus vigoureuse autour de son corps nu accompagnées de quelques caresses apportées par les deux jeunes femmes hybrides jusqu’à l’illumination total du champ de vision de la guerrière.
Malmenée de nouveau, Raven ressortit du flash immaculé qui s’estompait peu à peu laissant pressentir une atmosphère totalement différente. Quand elle retrouva ses repères, sa position n’avait absolument pas changée. Toujours enfourchée sur un homme, la pièce était cependant bien plus accueillante et présentait de la végétation ainsi que bon nombre de personne s’adonnant à une orgie des plus conviviales. Tous souriants, ils offraient un spectacle d’euphorie complète sous l’emprise d’opium ou de cannabis, leurs accoutrements rappelant une époque lointaine, d’un peuple ethnique ou asiatique. Malgré la présence de nature, ils semblaient riche et ne pas avoir de comportement brutal, cependant la voyageuse remarqua rapidement du coin de l’œil que chaque homme de la pièce avaient prit soin de combler un des orifices des femmes présentes ici.

Face à Raven se tenait une statue d’idole dont le visage ne rappelait rien de connut à la voyageuse. Elle échappa un léger soupir puis, tirant un nuage de fumer sur un calumet, se relâcha légèrement de plaisir sous l’action continue de ce nouveau compagnon. Après quelques minutes et à la venu de deux autres hommes, l’esprit de Raven disparut de nouveau dans un blanc éclatant.

Ouvrant les yeux, surprise, la guerrière resta figée face à Lysandre ne laissant qu’un vaste silence en guise de retrouvaille. Il était néanmoins clair que si elle faisait tout pour enterrer ce qu’elle pouvait ressentir, la situation actuelle n’encourageait absolument pas cette démarche et obligée même la jeune femme à poursuivre son envie irrésistible de fusionnalitée. Se sentant protéger et précieuse dans l’ombre de son coéquipier contre cette colonne, elle se mit à sourire en même temps que lui sur cette situation, essayant de cacher tant bien que mal son besoin de le consommer. Soudainement, leur attention fut détournée par le maître des lieux qui s’approchait lentement, Shéhérazade, la succube.

La présence de cet être onirique au pouvoir envoutant suffisait à rendre l’atmosphère de plus ne plus sulfureux. Gardant dans un coin de sa tête sa conscience propre de devoir poursuivre l’ascension de la tour et que tout cela n’était que sujet à la déstabilisation, Raven tenta de bloquer toute envie suggestives tant bien que mal. Ce fut malheureusement impossible, le pouvoir de Shéhérazade dépassant de loin toute résistance psychologique directe. Il était plutôt question de détourner son propre esprit dans le but de tromper la volonté de la créature. Voyant son partenaire comprendre également la situation de la même manière, la guerrière ne bougea nullement face à l’action du voyageur et entreprit de résister jusqu’à la dernière seconde.

Au fur et à mesure de la progression de l’être onirique, la résistance devenait de plus en plus complexe. Des images corporelles parvenaient, de plus en plus nombreuses, dans l’esprit de la voyageuse qui s’abandonna progressivement à la tendresse du contrôleur de temps, satisfaite de son sort. Après quelques minutes qui donnèrent l’impression d’être des heures, Shéhérazade entra directement en contact avec Lysandre, ce qui émit également une pulsion interne pour le moins étrange à l’intérieur de l’amazone. Malgré une vie plutôt solitaire, Raven savait très bien ce que le besoin des mâles représentait pour eux et de manière générale, certain homme pouvant commettre d’horribles péchés pour cela, contrairement à la majorité des femmes. Ainsi, la guerrière entreprit de calmer au mieux son partenaire dans le but de le soutenir et de leur faire gagner du temps.


« L’extase de la découverte d’un corps nouveau… Je ne connais aucun de vous deux… Vous aurais-je ratés pendant toutes ces années ? A moins que… »


Passant sa main droite dans les cheveux de son compagnon, Raven laissa tout son amour s’échapper dans le but de faire basculer la vision de l’instant. Plaquant la paume de sa main gauche contre les attribues du contrôleur, elle se concentra au mieux, l’embrassant le plus tendrement possible. De cette manière, elle apporta un soutien apaisant à son compagnon pour ne pas qu’il sombre dans la luxure. La voyageuse émit subitement un tressaillement de bonheur au contacte des doigts de son compagnon contre son intimité. Cette vision, plus agréable que l’ivresse, termina de conclure l’action de la succube qui se désista.


« Quel dommage. Je dois être distraite. »


À ces mots, la créature s’écarta, laissant le même blanc que précédemment envahir l’espace. Se réveillant brusquement dans un sursaut de plaisirs, lâchant au passage un gémissement étouffé, Raven regarda autour d’elle un peu abasourdit.


[ - ıllıllı Dяєαмℓαи∂ Iиfιиιту ıllıllı - ]


« Putain !! … »

Gênée sur l’instant, elle saisit la main de Lysandre puis se relevant, observa la plate-forme où ils venaient d’atterrirent. L’aspect de la structure circulaire donnait une vision d’arène à l’endroit. La porte affichant le numéro, en face des deux candidats était la seule sortie possible. Suivant le regard de Lysandre, Raven observant l’écriture au-dessous du numéro 120, signe d’une bonne progression.


« On aura l’occasion de discuter de ce qui vient de se passer par la suite. Ou de ne pas le faire. Tout me convient. »

Répond d’un large sourire malicieux

« Ce n’est rien, il fallait bien… Faire quelque chose pas vrai ? »

Ajoute en s’avançant de quelques pas

« Mais tu dois le savoir j’imagine, qu’il est dangereux de laisser une femme sur sa faim. »


Dépassant largement plus de la moitié de la plate-forme et se retrouvant à quelques mètres de l’immense porte, la voyageuse s’arrêta nette à l’écoute d’un bruit sourd se rapprochant de plus en plus. S’écartant d’instinct pour revenir sur ses pas, elle fronça les sourcils en voyant une sorte d’énorme golem l’évitant dans les airs surgir de l’entre, déformant au passage la structure de la porte. La créature ne devait sûrement pas être à l’aise dans des environnements trop étroits.


Lève la tête vers la créature qui se stabilise face aux deux combattants, à environ six mètres du sol

Spoiler:

« Aero, J’imagine ?! »

Ecarte légèrement les plaques de son corps libérant une aura verdâtre très intense et répond d’une voix grave et résonnante

« Bienvenue, voyageurs. Si vous êtes parvenue jusqu’ici, alors vous savez que je n’ai nul besoin de m’expliquer. »


Aussitôt sa phrase terminée, la créature leva la main en direction des deux guerriers et abattis sur eux une rafale de vent assez violente, créant des coupures ça et là sur le corps de nos deux protagonistes. Sentent le vent faiblir, Raven n’attendis pas une seconde de plus pour se lancer en direction de l’Atlas qui ne bougea pas d’un centimètre. Activant ses gants énergétiques, elle s’élança férocement pour atteindre la hauteur du torse de la créature qui laissa éclater une rafale très puissance partant dans toutes les directions. Surprise et impuissante, Raven s’envola sur plusieurs mètres s’écrasant sur le sol de la structure et glissa jusqu’au bord. Ne pouvant s’agripper avant, elle bascula de moitié dans le vide ne gardant prise que pas ses bras.

Au-dessous, le noir envahissait l’espace, symbole d’une chute très importante. Cependant, un endroit semblait légèrement illuminer tout au fond et cette lumière était visiblement reflétée sur une surface aqueuse. Repensant à l’étage ou elle avait utilisée son objet, la guerrière s’énervant contre elle-même et remonta immédiatement sur la plateforme. Une fois revenue dans la course, elle observa quelques secondes son compagnon aux prises avec l’Atlas, cherchant une astuce pour pouvoir le vaincre.


« Gardien malgré-toi ?! Te sembles-tu obliger à ce point de tenir ton rôle ? »

Se retourne vers Raven et abat son poing sur elle, action manqué

« J’y suis contrains. Le privilège de poursuivre dans le lieu bénit qu’est l’Horloge de la Tour n’ai donné qu’à ceux qui en sont dignes. Vous n’avez aucune chance de terminer votre parcoure. »

*J’en ai marre de toutes ces conneries de destinées… On va s’y rendre à ton horloge ça je peux te l’affirmer…*


Raven riposta dans l’instant en frappant l’une des armatures de céramique qui s’enfonça dans le corps de l’individu, emportant le bras de l’amazone au passage. Fort heureusement, elle perçût à ce moment un ralentissant notable de l’aura de l’Atlas. Reconnaissant la faculté de Lysandre, celle-ci utilisée sur le gardien produisait un effet ralentit assez important pour le remettre à un état gazeux beaucoup plus paisible. C’est à ce moment que la guerrière décida de bondir sur Aero pour le frapper, chargeant son pouvoir de manière plus importante au préalable et effectuant son attaque de zone sur la pierre symbolisant le visage du monstre. Quand cette dernière éclata, l’onde de choc en forme de dôme projeta l’air qui constatait le corps du gardien quelques minutes plus tôt, en direction des parois de l’espace, le faisant disparaître dans un écho de frustration.

Souriante, malgré l’énorme trou du coter gauche de la plateforme qui avait bien faillit l’entrainer dans les baffons de la Tour, Raven s’écarta légèrement en direction de Lysandre, reprenant son souffle au passage et remarquant que sa technique lui avait nécessité moins d’énergie qu’au début de la nuit.


« Pfffouu, encore une bonne combinaison, c’n’était pas si évident… Allons voir cette si belle horloge. »


Après quelques minutes de discutions, les voyageurs commencèrent à progresser en direction de la sortie quant une voix émergea du noir, amusée, grave, reflétant parfaitement le ton d’une autre très reconnaissable. Celle de Raven. Se figeant et écarquillant les yeux, l’amazone distingua deux silhouettes apparaître de la pénombre et passer le porche de l’issu pour venir faire basculer de leur présence le numéro « 2 » inscrit sur le haut de la porte. Ce dernier s’écrasant à terre semblât provoquer l’activation d’un mécanisme mystérieux. La plate forme vibrât puis commença à s’élever lentement en direction des hauteurs. Seul subsistait à présent les quatre personnes sur l’énorme ascenseur circulaire. L’un des deux nouveaux arrivants était impossible à distinguer. Une aura mystérieuse l’entourant, il était encapuchonné et assez sombre. Il semblait resté en retrait pour le moment. L’autre personne était une femme, très sec musculairement, qui dégageait une aura violente. Elle s’avança directement et pris la parole sans aucun problème. Ses avant-bras étaient recouverts d’un tatouage presque fantomatique, long et original de même que sa coiffure, arborant un rose très vif. Son corps quant à lui, n’était habillé que d’un unique jogging rose bonbon, ses seins étant enrobées dans un tissu assez solide.


Alternative Raven

Spoiler:

« C’est pas mal du tout haha, t’es arrivé jusque là. Sa n’m’étonne pas de moi d’un côté, mais tu es quand même trop faible, je ne vais pas te laisser périr avant la Pythie et entacher l’image de la femme par ton échec »

S’étire. Regard inquiet de Raven vis-à-vis de la jeune femme

« Mais... Tu es... »

Pointe du pouce l’homme à quelques mètres derrières

« Exactement ! Je m’appelle Raven Zakharov et avec l’aide de mon compagnon, on va finir ce stage de merde et voir l’oracle. Si j’m’y pointe avant toi, j’pourrais peut-être savoir comment gambader dans Dreamland t’imagine, alors y’a plus qu’à vous éliminer pour toujours et tu resteras ici, à ma place héhé »

Restant sous le choc de ce qu’elle venait de voir et d’entendre, la voyageuse se secoua la tête pour se remettre dans l’action et rendre sa détermination visuelle à ce simili. Il devait s’agir de la fusion parfaite des trois images vues précédemment sous forme fantomatique. Cette Raven-ci semblait bien différente de la voyageuse fière et compatissante qu’était l’amazone. Jetant un rapide coup d’œil à son compagnon, Raven confirma ce qu’elle pensait en background de son esprit, par la logique, il semblait d’or et déjà attentif et réfléchit à l’action et la présence de l’homme mystérieux. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que cet homme était apparu. Inspirant la peur et la manipulation des événements, il devait être adversaire dangereux et sous-réserve de Lysandre, une pâle copie de ce qu’il redoute le plus devenir. La voleuse se rappelait qu’elle avait lu un jour, que la vie à la fâcheuse tendance à vouloir nous transformer en quelqu’un que l’on ne veut pas devenir. Cette représentation suivait sans nul doute cette règle, exactement comme la pétasse aux cheveux roses qui prétendait être la meilleure et la plus apte à réaliser cette quête.


Les deux femmes se tournent autours au centre du cercle, le même meurtre dans le regard

« Je vais te décevoir je crois, mais je m’appelle également Raven Zakharov et je vais t’éclater la gueule, comme jamais quelqu’un n’a pu te l’éclater au par avant. Ne prêtant pas être plus authentique que la vérité »

« Haha ! Bien, c’est ça continue, tu ne pourras pas m’empêcher de te terminer, j’ai ma petite sœur à retrouver tu comprends… »


À ces mots, l’amazone se jeta sur son double qui esquiva immédiatement. Attrapant les cheveux de Raven, elle balaya violemment la guerrière qui s ‘étala au sol. Dans un style impérial et orgueilleux, le simili adressa un sourire supérieur à la voyageuse, puis s’écarta légèrement, dépitée.


« Tellement pathétique de voir de quelle manière tu te contentes de te reposer sur les épaules de Lysandre. Tu ne mérites pas d’être sa partenaire, tout juste s’il pourrait se servir de toi comme d’un vulgaire sac de semence. Oh ! Attend, c’est dont ça… »

Fait volte face à Raven qui se relève, le regard haineux

« Je vois, Allez aller, voyons jusqu’où vous êtes capables d’aller. Surpasse-toi, Zakharov. »


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Lysandre Videl
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeMer 16 Déc - 17:59

Le visage de Lysandre se fendit d'un sourire tandis qu'en s'avançant vers la porte déformée, Raven lui signifiait ne pas désirer en rester là. Ce côté assumé et le fait qu'elle soit sûre de ses envies plaisait beaucoup au Contrôleur du Temps, qui, s'il les aimait toutes, reconnaissait préférer ce genre de femmes aux plus timorées. Il s'apprêta à la rejoindre lorsqu'une succession de bruits sourds retentit de l'autre côté du battant, de plus en plus rapprochés, de plus en plus forts. Raven se recula, et au moment où elle fut de nouveau à ses côtés, l'Atlas enfonça littéralement la porte qui alla frapper la paroi en ajoutant une bosse supplémentaire sur le métal. La créature se stabilisa à bonne hauteur, déclenchant un bref échange de ce qui ne furent même pas des politesses entre elle et Raven. Tout de métal et de masses d'airs mouvantes, Aero émettait une aura de puissance assez incroyable. Ses plaques de tôle vibraient sous l'action du vent, son souffle semblait se répandre dans la pièce à la manière de bourrasques nerveuses. Le contempler ainsi insinua le doute dans l'esprit du Voyageur temporel quant à leur capacité à triompher de lui.

Au moment où l'Atlas expédia une nuée de lames de vents dans leur direction, le premier réflexe de Lysandre fut de croiser les bras devant son visage. Réaction salvatrice puisqu'en passant sur son corps, l'attaque l'entailla de partout en déchirant ses vêtements et faisant gicler quelques gerbes de sang sur le sol. Raven, ne doutant pas, fut la première à porter l'assaut dès que le vent perdit en intensité. C'est l'attitude de sa compagne qui fit se ressaisir Lysandre. Dégainant la Dague du Temps, il se laissa imprégner par les flux temporels et tenta de conserver son calme. Raven fut alors expédiée dans les airs et il l'observa glisser jusqu'au bord, se raccrochant alors même qu'elle allait chuter. Il voulut aller lui porter secours, mais la créature le contourna et se posta entre lui et elle. Sur ses gardes, Lysandre l'observa concentrer des masses d'air au niveau de son poing métallique.

"Piégé par le combat entre deux univers, servitude involontaire, émulé par la guerre, marmonna Aero tandis qu'il s'apprêtait à frapper.

Ces paroles firent dresser un sourcil à Lysandre, qui s'il savait que la créature parlait pour elle-même, se reconnut dans ses propos. Il soupçonnait à présent cette part de lui qu'il n'aurait jamais découvert sans Dreamland, cette aspiration à l'affrontement qui s'était manifestée en dépit de sa propre volonté face au chien rouge de Béhémus. Pouvait-il encore la nier ? Le coup de l'Atlas passa si près de lui qu'il chassa immédiatement cette question de son esprit. Lysandre bondit sur le côté en sentant le vent condensé bourdonner à son oreille. Un centimètre de plus et son crâne aurait su ce qu'une pastèque ressent lorsqu'on lui tire une balle de revolver à bout portant. Le Contrôleur du Temps donna un coup de Dague sur la carlingue vibrante de l'Atlas. L'arme rebondit sur le métal en émettant des étincelles, ne causant au plus qu'une rayure. Lysandre n'avait aucun moyen de battre seul un tel monstre. Du coin de l’œil, il vit que Raven s'était hissée sur la plateforme et qu'elle semblait prendre un temps de réflexion. Le jeune homme décida alors d'occuper leur adversaire en choisissant d'esquiver du mieux possible ses attaques, parfois contraint de se concentrer à le ralentir malgré ses résistances naturelles au pouvoir du temps. L'ennemi était puissant.

L'ouverture se produisit lorsque la compagne du Voyageur temporel attira son attention. Aero tenta de la frapper sans succès, causant l'immédiate riposte de la jeune femme. Raven était bloquée, mais suffisamment proche pour frapper. Lysandre savait qu'il n'y aurait qu'un seul essai et qu'il leur faudrait forcer pour abattre ce monstre bien plus puissant qu'eux. Il se concentra de toute ses forces, piégeant l'Atlas dans une zone restreinte mais condensée de Slow Motion. "Gaaah..." grogna-t-il sous l'effort, tant le monstre résistait à son emprise. Au-delà d'une concentration purement énergétique, malgré le support fourni par les propriétés de la Dague du Temps, c'est aussi dans ses ressources physiques que le jeune homme dut aller puiser. Le visage rouge de concentration, la tension artérielle battant les estafilades sanguinolentes provoquées par les lames de vent, il força jusqu'à ce que la violence ambiante des masses d'air s'atténue. Légèrement, difficilement, mais suffisamment. Raven prodigua de concert un puissant coup chargé qui défonça le casque de fer, causant par-là même une brèche dans le vecteur d'existence de l'Atlas. L'air, le gaz et le vent retenus au monde onirique s'échappèrent immédiatement dans l'atmosphère, réduisant Aero à néant. Lysandre relâcha la pression, complètement essoufflé, le corps parcouru d'une sensation de milliers de piqûres.

"On s'en est bien sortis, oui... Mais après ça je doute que nous soyons en mesure de vaincre les créatures des étages supérieurs. C'était déjà limite, l'Atlas n'était presque pas sensible à mon pouvoir. Je crains qu'on doive ensuite se débrouiller autrement."

Il jeta un coup d’œil à la porte dont l'encadrement circulaire était désormais béant, inspirant longuement.

"Ce qu'il a dit m'a rappelé ce dont tu parlais tout à l'heure à propos de la créature tentaculaire qu'on a passée en silence. On en a assez vu pour savoir que les choses qui se terrent dans cette tour n'y sont pas toujours parce qu'elles y ont consenti. Ce truc ne s'est pas seulement laissé allé, on l'a laissé faire. C'est la solitude et l'isolement qui conduisent à ce genre de dérives. Ça ne vaut pas que pour les créatures. Avec mon métier, je peux t'assurer avoir déjà croisé des hommes et des femmes si seuls qu'ils en sont venus à rompre avec le monde qui les entoure. Je crois qu'il n'y a pas pire que le sentiment d'abandon. Certains essaient d'y pallier comme ils peuvent, que ce soit à travers l'addiction, la foi, la passion, le travail... Mais d'autres n'ont même pas les moyens de se raccrocher à quoi que ce soit. Alors des créatures comme ça, qu'est-ce qui pourrait encore les sauver ?"

Et ressent-elle le besoin de l'être ? Partant du principe que les créatures ne ressentiraient qu'une espèce de conglomérat d’émotion de la multitude, a-t-elle seulement ressenti un jour quelque chose de réel ?

Lysandre et Raven s'avancèrent en direction du porche. Ce fut à ce moment que les deux silhouettes les devancèrent en pénétrant dans leur salle, provoquant l'effondrement du deux, l'ébranlement de la plate-forme, et le début de l'ascension. Fronçant les sourcils en reconnaissant instantanément la silhouette encapuchonnée, Lysandre resserra l'étreinte de sa main autour de la poignée de son artefact. Instantanément saisi par le sentiment d'effroi qui commençait à lui devenir familier, il tenta de garder contenance et jeta un bref coup d’œil sur l'accompagnatrice de ce nouveau venu. C'était une sorte de Raven aux cheveux roses, au comportement de cagole vindicative et qui engagea la conversation avec l'Amazone sur un ton provocateur. S'éloignant des deux femmes vers la périphérie de la plateforme qui s'élevait à un rythme lent, Lysandre focalisa son attention sur l'homme à capuche, d'abord sans dire un mot. Comme s'il faisait face à un miroir, le type imita son mouvement et s'arrêta en même temps que lui, à bonne distance, Dague au clair. Malgré ses tentatives, le Contrôleur du Temps ne parvenait pas à distinguer les traits sous la capuche.

Impossible de prêter main forte à Raven, songea-t-il alors que l'Amazone se réceptionnait tant bien que mal suite à la riposte de la vulgaire elle-même. Ce... truc serait sur moi au moindre mouvement. Qu'est-ce que c'est bon sang ? Un double ? Un véritable autre moi ? La Tour de l'Oracle est si ancienne, sa maîtresse si liée au pouvoir du temps... Se pourrait-il que ma présence en un lieu à tel point sensible aux flux temporels ait favorisé l'ouverture d'une faille, fragilisé les séparations entre deux présents alternatifs ?

"Nous pensons tous les deux à la même chose, fit soudainement le type sous sa capuche, d'une voix terriblement identique à la sienne. Tu es comme moi, donc tu penses comme moi. Il n'y a aucune raison de s'affronter maintenant. Laissons les femmes débattre et se débattre."

Ecarquillant les yeux, Lysandre ne répondit pas, se contenant d'être droit sur ses appuis, prêt à bondir au moindre mouvement. Cette voix... C'était littéralement la sienne. Cette aura étrange autour de l'autre, en revanche, était tout autre. Lysandre pouvait y percevoir une sensation d'accomplissement, ainsi qu'une intense satisfaction. Sous sa capuche, son interlocuteur sembla redresser légèrement la tête. Ils restèrent ainsi quelques instants sans rien dire, le silence n'étant troublé que par le bruit de l'élévateur et les chocs de l'affrontement entre les deux Raven.

"L'horloge de la Tour de l'Oracle, fit le Contrôleur du Temps en brisant leur mutisme mutuel, c'est la cause de cette anomalie.
- J'en suis venu à la même conclusion, répondit l'encapuchonné. Nous venons du même étage que vous, de la même plateforme, avons vaincu le même Aero. Mais nous avons passé les premiers le porche, quittant notre présent pour atterrir dans le vôtre.
- C'est voulu par Pytie, répondit Lysandre qui engageait la conversation sans parvenir à se détacher de son sentiment d'effroi. L'horloge est une faille.
- C'est voulu par Pytie, entreprit de répéter l'autre. L'horloge est une faille. Passé, présent et futurs. Futurs multiples qui prennent racine dans un présent qui ne peut être qu'unique. Reste à savoir pourquoi seuls nos deux présents se sont entremêlés. Pourquoi moi, pourquoi toi ? C'est là tout le paradoxe.
- Et la capuche ?
- La capuche ? C'est moi qui devrait te poser la question."

Bouchée bée, Lysandre sut instantanément que son interlocuteur disait vrai. Il se connaissait trop pour ne pas percevoir, dans le ton de l'autre lui-même, qu'il n'y avait aucun mensonge mais une profonde incrédulité. A l'évidence, il y avait ici quelque chose à l'oeuvre qui altérait la perception qu'ils avaient d'eux-mêmes, ce qui rendait d'autant plus incompréhensible la peur et les frissons qui parcouraient l'échine du jeune homme.

Qu'est-ce que ça veut dire bordel ? Il me voit encapuchonné lui aussi ? Il se croit vêtu comme je le suis ? Est-il possible... qu'il soit aussi effrayé que moi ?

Levant la tête, le Contrôleur du Temps constata qu'ils approchaient de la fin de leur lente ascension. Il reporta son attention sur son interlocuteur, dont les contours commençaient à s'estomper. Fronçant les sourcils, affichant une expression résolue qui dépassait sa peur, Lysandre avertit son double encapuchonné.

"Je suis unique.
- Moi aussi."

Sans ajouter un mot de plus, les deux Lysandre s'observèrent mutuellement disparaître. Lorsque la plateforme se stabilisa devant le bras de béton qui conduisait à une autre immense porte circulaire, le simili-Lysandre à capuche et la simili-Raven vulgaire avaient disparu de l'élévateur. Le Voyageur temporel recouvra instantanément son calme. Plongeant un regard dans les yeux de Raven, il chercha en elle le moyen de comprendre pourquoi cet autre lui suscitait une telle émotion en lui. La réponse ne venant pas, il se concentra sur la numérotation de leur étage.

"150, fit-il à voix haute. La progression est beaucoup plus chaotique, le principe de paliers s'est complètement délité. Reste sur tes gardes, ces doubles ne sont pas que des images, ce sont de véritables nous issus d'un présent alternatif. Et nous les reverrons avant la fin, j'en suis convaincu."

Invitant l'Amazone à la suivre, il s'avança vers la porte qui s'ouvrit automatiquement à son approche. En pénétrant de l'autre côté ils découvrirent une salle circulaire, parcourue d'un cercle de pierres qui jalonnait les parois et sur lesquels ils posèrent le pied en entrant. Tout le centre était ouvert, offrant une vue imprenable sur un gouffre s'étalant sur la trentaine d'étages qu'ils avaient gravis par élévateur. Une gigantesque horloge prenait racine tout en bas, s'élevant jusqu'au niveau d'un immense cadran blanc nacré dont les aiguilles tournaient dans tous les sens. Le gouffre, auréolé d'une constante lumière bleutée, était parcouru par des décharges énergétiques et des fumerolles au milieu desquelles oscillaient un pendule de bronze démesuré. Passant sur les côtés, le long du cercle de pierre, les deux Voyageurs atteignirent l'autre côté. Lysandre s'arrêta devant la sortie, hésitant. Quelque chose en lui lui hurlait de détruire l'horloge, de couper cours aux liens qui les unissaient à leurs doubles, mais la raison lui dicta qu'il ne serait de toute façon pas en mesure de rompre une faille à lui tout seul. Alors, il poursuivit sa route.

Ils entamèrent l'ascension d'une pente douce plutôt plongée dans la pénombre, à l'intérieur d'une cavité naturelle sont l'espace entre les parois se rétrécit rapidement jusqu'à ne plus former qu'un long couloir sombre. Sans un mot, ils marchèrent relativement longtemps, parfois à tâtons, jusqu'à déboucher sur une grotte. L'endroit était éclairé par des cristaux fluorescents qui distillaient une lueur colorée sur les murs en se reflétant sur les zones d'eau. Des bruits de tambours résonnaient depuis les différents boyaux qui s'offraient à eux, de même que des rires puissants et des sonorités de fête.

Avenir s'accorde au pluriel [Raven] Cavern10

Curieux, Lysandre s'élança aussitôt en direction des bruits en empruntant la voie centrale. Il courut un moment, jusqu'à déboucher sur une cavité plus grande encore que la précédente, où il découvrit un village... de cyclopes. Se cachant immédiatement derrière un grand tonneau, il pria pour que Raven soit aussi rapide que lui à se dissimuler. Puis, prudemment, il risqua un coup d’œil par-dessus le fût. Les habitations étaient assez énorme, ce qui était compréhensible si l'on tenait compte de la taille des occupants. Rassemblés au centre de la grotte autour d'un grand feu au-dessus duquel était en train de rôtir un sanglier de Calydon, les cyclopes se trouvaient dans un esprit de célébration. La teinte de leur peau différait de l'un à l'autre selon un dégradé de bleu, et là où le plus petit d'entre eux dépassait bien les trois mètres, les plus grands avoisinaient la demi-douzaine. Au fond de la caverne, assis sur un trône de bois, d'os et de piques, se tenait assis le plus grand et le plus robuste d'entre eux, vraisemblablement le Seigneur Cyclope du clan. La créature imposante était couverte d'une armure dorée, coiffée par heaume de métal ajusté pour son œil unique, et tenait fermement en main un marteau de la taille de trois hommes orné d'énormes pics.

Perdu dans ses observations, Lysandre manqua de ne pas remarquer les deux cyclope qui passèrent à côté du tonneau. Se baissant au dernier moment, il eut la chance que les deux êtres étaient accaparés par leur conversation.

"Polyviden dire que nous manger bientôt chair humaine.
- Chef voir futur nous manger humains, mais pas voir quand Désgora manger nous."

Lysandre blêmit. Se pouvait-il que les humains dont il étaient question fussent Raven et lui ?

"Désgora fort. Désgora troubler vision Polyviden.
- Bah. Toi prendre vin, Polyviden réclamer."

L'un des deux cyclopes sembla s'éloigner dans une autre direction. Lysandre avait déjà lu quelque chose sur les Désgora en parcourant Dreamland, sortes de créatures tentaculaires qui tenaient davantage de la légende que d'un danger réel. Si une chose pareille se trouvait dans les derniers étages de la Tour de l'Oracle, il semblait désormais compréhensible que si peu de Voyageurs ou de créatures aient atteint le sommet.

"Non, pas par là. Prendre ce tonneau, vin rouge.
- Toi pouvoir dire plus tôt."

Lysandre sentit son cœur s'arrêter. Son regard se figea dans celui de Raven, et avant même que l'un des deux n'ait pu réagir, le tonneau derrière lequel ils se cachaient fut soulevé du sol, faisant basculer le Contrôleur du Temps sur le dos. De travers, il aperçut les visages hideux des créatures.

Merde.

L'un des monstres l'attrapa par la jambe et le hissa sans effort jusqu'au niveau de son visage. L'autre lâcha son tonneau et alla faucher Raven d'un geste du bras, l'empoignant pour l'apporter à quelques centimètres de son œil unique. "Humain !" Beugla celui qui tenait Lysandre avant de détaler en direction de l'attroupement de cyclopes, occasionnant par-là à Lysandre un ballottement dans tous les sens qui lui donna la nausée.

"Chair humaine ! Chair humaine ! Chair humaine !" Tonnèrent les membres du clan en se mettant à danser au tour du feu.

Le Seigneur Cyclope, calmement, se dressa sur ses jambes et retira son heaume, découvrant ainsi son visage plus brun que les autres, mais à la mine curieusement moins belliqueuse.

Avenir s'accorde au pluriel [Raven] Polyvi10

L’œil unique du chef de clan passa de Raven à Lysandre sans dire un mot. Le Contrôleur du Temps, bien que tête en bas, était pleinement conscient de leur impuissance face à un clan entier. Il sentit venir la fin de leur course s'il ne tentait rien.

"Polyviden ! Clama-t-il. C'est votre nom ? Vous êtes le Seigneur Cyclope de la Tour de l'Oracle, c'est bien ça ?
- Faire rôtir humains, lança le chef de clan en guise de réponse, provoquant l'euphorie générale.
- Attendez ! Hurla Lysandre en tirant son cri en longueur sur le temps pour le rendre plus grave, et ainsi le faire se répercuter plus durement sur les parois de la caverne."

Surpris, les cyclopes s'arrêtèrent, et leur chef s'approcha du Contrôleur du Temps.

"Toi pas dire à Polyviden lui quoi faire. Toi nourriture.
- Je respecte votre autorité et votre puissance, Seigneur Polyviden, répondit le jeune homme soulagé d'avoir capté l'attention. Vous êtes un grand voyant, non ? Vous avez prédit notre venue et saviez que vous pourriez nous manger. Mais je suis un Voyageur possédant un pouvoir du temps, je sais aussi que l'avenir n'est pas écrit dans la roche. Je sais que vous avez aussi dû voir un avenir sans Désgora !"

Des murmures parcoururent les cyclopes, que le nom de la créature légendaire faisait vraisemblablement frémir de terreur.

"Polyviden grand Oeil-Loin, mais ça, futur impossible, réfuta le monstre.
- Il chasse les vôtres depuis longtemps, je me trompe ? Lysandre espérait gagner du temps et en apprendre plus sur la situation du clan vis-à-vis du Désgora.
- Depuis longtemps, nourriture parlante. Aussi longtemps que nous pas manger chair humaine.
- Est-il plus important pour vous de manger de la chair humaine ou de protéger votre clan, Polyviden ?
- Moi pas voir rapport.
- Nous pouvons vous aider à battre le Désgora !"

Un autre murmure parcourut le clan. Polyviden sembla réfléchir, avant de hocher la tête de manière négative.

"Vous trop faibles. Désgora trop fort. Toi mentir ?
- Je suis le grand Personne, et ma compagne s'appelle Nulle ! Là-dehors, nous sommes de vraies légendes, nous avons vaincu plusieurs Désgora par la ruse ! C'est pour ça que vous avez vu ce futur sans lui, parce que nous pouvons vous aider à l'obtenir !"

Le monstre médita encore quelques instants en se grattant le menton, sous l’œil attentif de ses semblables. Puis, d'un geste de la main, il ordonna qu'on libère les deux Voyageurs.

"Moi écouter Personne."

***

L'étage n°175 se situait au niveau des strates supérieures de la caverne des cyclopes. Il s'agissait d'une immense salle de pierre taillée dont le plafond était soutenu par des rangées et des rangées de colonnes grecques. Le domaine du Désgora. Raven et Lysandre s'avancèrent, le long de l'allée centrale qui était éclairée par des lignes de torches. Aussi silencieusement que possible, tout autour, les meilleurs guerriers du clan cyclope se déplaçaient dans la pénombre, de colonne en colonne. Polyviden lui-même fermait la marche derrière les deux Voyageurs, heaume vêtu et arme sortie. "Moi pas avoir pensé à attaque surprise, avoua la créature en chuchotant. Toi grand stratège, Personne." Lysandre esquissa un sourire de satisfaction, qui s'effaça aussitôt la créature légendaire maîtresse des lieux se manifeste. Aussi haut que le Seigneur cyclope, ses tentacules battant l'air au rythme de gargouillis plus écœurants encore que ceux de l'Abandonné, le Désgora pointa sa silhouette au bout de l'allée. Son long rire démoniaque se répercuta en écho sur les pierres, de même que le raclement de sa masse sur le sol. Lorsque finalement, il ne fut plus qu'à quelques mètres d'eux, tous s'immobilisèrent. Lysandre, incapable de soutenir le regard d'une telle monstruosité, sentit une goutte de sueur perler à son front.

"Huk, huk, huk. Polyviden qui ose m'attaquer chez moi, comme si les rôles s'inversaient, comme s'il devenait le chasseur et moi la proie. Avec deux petites choses insignifiantes pour l'épauler.
- Toi finir chasser cyclopes, tonna le Seigneur. Toi mourir, Mephisthulu Croqueur de Visions.
- Je vais prendre plaisir à t'affronter, Seigneur cyclope ! Hurla le démon en brandissant soudainement sa masse."

Aussitôt, les guerriers de Polyviden jaillirent de l'ombre et bondirent sur la créature. Surpris, le Désgora laissa s’appesantir son arme du poids de trois cyclopes, tandis que le Seigneur le chargeait. Lysandre fit mine de s'élancer à son tour, puis au moment où le chef de clan frappait le Désgora, attrapa Raven par le bras et l'entraîna vivement dans l'ombre de la colonne la plus proche.

"Je n'ai jamais eu l'intention de découvrir l'issue de l'affrontement, souffla-t-il à sa compagne tandis qu'il donnait l'impulsion de la fuite.

Les bruits de l'affrontement retentirent derrière eux tandis qu'ils s'éloignaient en courant vers la sortie. Certains cyclopes geignaient déjà de douleur. Alors qu'ils atteignaient l'arche qui leur promettait l'ascension d'un nouvel escalier ou d'un élévateur, la voix de Polyviden résonna dans les pierres.

"MOI TRAHI PAR PERSONNE ! NUL(LE) NE FUIR ! MAUDITS !"

Tandis qu'ils passaient l'arche, Lysandre ricana et s'adressa à Raven.

"Le meilleur dans cette histoire ? Mon père s'appelle Ulysse."

La sortie s'affina en un corridor qui les amena droit à un ascenseur similaire aux premiers qu'ils avaient empruntés en arrivant dans la tour. Pénétrant à l'intérieur, Lysandre s'empressa d'appuyer sur le bouton. Il ne fut totalement soulagé que lorsque la cage vibra et commença à monter. Les deux Voyageurs eurent le temps de reprendre leur souffle, et lorsque la cabine s'immobilisa, purent découvrir le 195ème étage. Mais ils n'étaient pas seuls.

Déjà là, Cagole-Raven et Capuche-Lysandre se tenaient au centre de la salle circulaire aux allures d'église. Un vitrail multicolore projetait une lumière kaléidoscopique sur le sol de marbre. Sur les murs, une tapisserie médiévale représentait les affrontements de deux Voyageurs contre les doubles d'eux-mêmes à des époques différentes, sous des apparences différentes, avec des positions différentes. L'endroit, cette nuit, leur était consacré. Lysandre fit chanter la Dague du Temps en la sortant de son fourreau et s'avança de concert avec sa compagne, s'arrêtant à quelques pas de leurs similis. Aussitôt, dans un flou cinétique, se matérialisa sous les yeux des quatre Voyageurs deux formes humanoïdes. Surpris, Lysandre haussa les sourcils lorsqu'il constata qu'il s'agissait de la créature de la toute première épreuve, celle que Raven avait choisi de soigner en lui faisant se remémorer toute sa vie. Sauf que l'homme était cette fois-ci en double exemplaire. L'un d'eux, que Lysandre identifia comme le leur, affichait une mine blasée, désenchantée mais calme, tandis que l'autre, s'il montrait une certaine nervosité, semblait heureux de découvrir son environnement.

"Le Souvenir est là.. commença le leur.
- ... ainsi que l'Oubli, claqua celui de leurs doubles.
- L'un ne peut être sans l'autre. Tout comme ce que vous redoutez d'être...
- ... et ce que vous voulez devenir. Pourtant, il faudra bien vous décider."

Sur ces paroles énigmatiques, les deux clones s'évanouirent dans l'atmosphère en se signant d'une révérence. Le message, s'il était flou dans la forme, s'avérait clair dans le fond. Alternative Raven et  Alternative Lysandre semblaient l'avoir comprit également, puisqu'ils se mirent en position de combat.


♪ Final Stage ♪

Sans attendre de prendre le premier coup, Lysandre alla directement au contact de cet autre lui qui le fascinait autant qu'il le terrorisait. Dague scintillante, il donna un coup de travers qui rencontra un pouvoir temporel. Ralenti par ces flux qui étaient les siens sans vraiment l'être, Lysandre fut un instant déstabilisé. L'autre fit quelques pas élégants en arrière, et s'arrêta. Sans le voir, le Contrôleur du Temps put sentir son propre sourire se dessiner dans l'ombre, sous la capuche.

"Tu es plus faible que moi rendu au même niveau. Qu'est-ce qui t'a ralenti ? Vouloir t'appuyer sur Raven ? Tu devrais pourtant savoir qu'on s'en sort mieux tout seul.
- Ralenti... Tu ne devrais pas utiliser des mots dont la portée ne peut être comprise que par un véritable Contrôleur du Temps. Je vais te montrer la différence entre toi et moi."

Alternative Lysandre sembla tressaillir sous ses mots. De peur ou sous l'effet d'un heurt de son ego, peut-être un peu des deux. Du reste, il fut le suivant à s'élancer à l'assaut. Les Dagues s'entrechoquèrent, provoquant une gerbe d'étincelles qui fit légèrement vibrer l'atmosphère en pleuvant sous l'impact. Les deux artefacts, censés être unique au sein d'une même ligne temporelle, déformaient le présent tourmenté. Lysandre et son alternative s'engagèrent dans une danse acrobatique harmonieuse, luttant réciproquement contre leur propre pouvoir, courant tout autour de la salle en s'expédiant coups de poings sur coups de poignards. A jeu égal, les deux hommes se rataient parfois, se blessaient plus souvent, emportés par une fièvre temporelle instable où le moindre assaut tranchait les voiles du présent. A plusieurs reprises ils se retrouvèrent au milieu de la lutte violente et furieuse des deux Raven, manquant de se faire arracher un membre sous l'action des Amazones. Le ballet temporel, ponctué par leurs gémissements, le bruit des lames, emportait avec lui un vrombissement de plus en plus ondulatoire tout autour d'eux. La réalité environnante ne supportait pas leur affrontement, comme en témoignait la déformation de l'atmosphère qui sillonnait leurs mouvements et qui démultipliait les images d'eux-mêmes figées dans l'espace. Puis, vint le moment où sur une erreur de Lysandre, son alternative parvint à enfoncer profondément sa Dague dans le flanc du Contrôleur du Temps. Celui-ci, émettant un léger cri de douleur, s'effondra sur le sol en portant la main à la blessure. Autour d'eux, l'atmosphère sembla se calmer, et leurs formes se stabilisèrent. Tandis que son autre lui se penchait pour le percer encore et encore à tous les endroits du corps, Lysandre sentit son souffle s'accélérer et la colère l'envahir. "J'ai gagné !" Fulmina Capuche-Lysandre. Mais celui qui était à sa merci refusait tout simplement d'être battu ici. La douleur était vive, sa respiration saccadée et sa vision troublée, tandis que la lame le mordait froidement. Le mot qu'il prononça sous l'influence de la défaite ne put lui parvenir que de manière instinctive, primale, sans qu'il ait eut besoin d'y réfléchir. Il répondait à un besoin de survie des plus basiques.

"Stasis !"

Le jeune homme perçut les flux temporels s'étirer pour la première fois autour de lui à la manière de fils barbelés, pour aller envelopper son adversaire. Ce dernier sembla surpris, hésitant, chercha à résister à ce pouvoir, mais fut finalement piégé dans une immobilité parfaite. La course du temps s'était arrêtée dans le petit espace qui les séparait. Lysandre, méconnaissable ainsi couvert de sang, ramassa son arme et se redressa vers son ennemi, qui s'il le terrorisait toujours, le mettait suffisamment en colère pour dépasser la peur. Il brandit la Dague, avant de l'abattre en lançant:

"Ma supériorité est avérée."

Pourtant la lame ne rencontra aucune résistance. Lysandre fendit l'air et bascula en avant, tirant sur sa plaie dont la douleur lui fit perdre l'équilibre. Manquant de s'effondrer face contre terre, il se retourna pour constater qu'Alternative Lysandre avait disparu. Un regard plus large sur le reste de la salle lui apprit que Raven se tenait encore debout, mais que son adversaire également avait disparu. Avait-elle triomphé, avait-elle perdu ? Elle était vraisemblablement toujours en vie. La voix métallique typée Hatsune-Tipiak retentit alors dans la salle.

"Vous venez de triompher de la dernière épreuve de Pytie. Veuillez recevoir ses honneurs et ses félicitations. En tant que Vainqueurs de la Tour de l'Oracle, l'accès aux quartiers de Pytie vous est accordé."

Sur ces mots, la tapisserie qui se trouvait sous le vitrail se replia sur elle-même, dévoilant une porte qui donnait accès à une cabine d'ascenseur. Après avoir rangé son arme, Lysandre boitilla douloureusement jusqu'à l'élévateur. Le Contrôleur du Temps était dans un état déplorable et c'était un miracle si ses genoux acceptaient encore de le porter. Il se laissa directement reposer contre la paroi de la cabine, et tandis que Raven appuyait sur le bouton, glissa en position assise. Une traînée de sang macula le bois derrière lui. Les cinq derniers étages lui parurent s'étirer indéfiniment, tant la douleur le torturait. Même les paroles de sa compagne semblaient incapables de le tirer de l'état d'apathie vers lequel il se dirigeait tandis qu'il percevait le tonique de sa conscience diminuer au fil des secondes.

Le dernier "Ding" retentit, et la porte s'ouvrit sur une silhouette floue d'enfant, qui émit un petit rire amusé avant de claquer des doigts. Aussitôt, des bandages jaillirent de derrière elle et allèrent imprégner les corps meurtris des deux Voyageurs. Les bande de tissu, vraisemblablement magique, leur redonnèrent très rapidement de la vigueur, et Lysandre se sentit capable de se redresser. Sa vision se clarifia et il put découvrir le dernier étage. Dans un style identique au rez-de-chaussée, les murs étaient faits d'une sorte de plexiglas en alliage étrange, les meubles étaient tous blancs ou noir et façonnés selon un design post-moderne. Cuisine, salon, chambre... Il s'agissait d'un loft luxueux tout entouré d'une immense baie vitrée, qui offrait une vue magistrale sur la forêt qui entourait la Tour de l'Oracle. Bouché bée, Lysandre s'avança de quelques pas et suivit du regard la gamine blonde qui sautilla jusqu'à l'autre bout de la pièce en chantonnant.

Avenir s'accorde au pluriel [Raven] Pytie10

"Oh, oui, oui, oui ! Fit-elle en applaudissant. Vous êtes les premiers depuis... siiiiiiii longtemps ! Hi hi ! Vous avez été très amusant oui, je vous aime beaucoup tous les deux ! J'avais vu que vous pouviez arriver jusqu'au bout, je l'avais vu ! Pour cette occasion historique, je vais vous révéler votre avenir dans un meilleur endroit. Mon planetarium !"

Pytie claqua de nouveau les doigts, et la pièce fut plongée dans le noir, la baie vitrée circulaire disparut. Un énorme projecteur en forme de pyramide égyptienne encastré dans le sol s'enclencha devant la créature, faisant apparaître sur un plafond circulaire une multitude d'étoiles et de galaxies qui tournaient sur différents axes. Assise sur un trône doré qui s'éleva à mi-hauteur, Pytie les toisait de cet air malicieux qu'ont les enfants sur le point de faire une farce.

Avenir s'accorde au pluriel [Raven] Pytie11

Lysandre, couvert de bandelettes, se perdit dans la contemplation de l'univers au-dessus de sa tête. Sans réellement parvenir à réaliser que, pour de bon, Raven et lui avaient atteint l'étage n°200.
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeVen 18 Déc - 0:52



« J’espère aussi que l’on y parviendra malgré ça... Gardons confiance »

Basculant son regard vers le sol, consciente que les propos de son compagnon lui correspondait en quelque part pour avoir perdu l’intégralité des êtres chers à son cœur, Raven s’adressa à son partenaire, les yeux chargés d’une certaine tristesse.

« Oui… C’est exactement pour cela, que je déteste le destin. Absolument personne ne devrait être capable d’influer sur l’existence d’un être. Qu’il soit comme nous, ou onirique. Je te rejoins sûr le fait que bon nombre d’entre eux n’ont certainement pas souhaité être ici. »


[ - ıllıllı Dяєαмℓαи∂ Iиfιиιту ıllıllı - ]


Déstabilisée par la frappe puissante de cette nouvelle opposante, Raven s’écroula une nouvelle fois sur le sol, un filet de sang commençant à se frayer un chemin le long de sa lèvre, ouverte une fois de plus. Elle avait beau n’être qu’un répliqua dans l’absolue, cette néo-Raven était bien plus forte qu’elle physiquement. Même sans présence d’une arme ou objet similaire à ses gants de combats, ce qui était par ailleurs assez troublant, le simili semblait possédait une force physique largement au-delà de la norme.

Satisfaite de voir le « modèle originale » à quatre pattes crachant quelques remontées glaveuses, la nouvelle Raven encastra violemment son pied dans le ventre de la jeune femme qui cracha de plus belle avant de s’étaler sur le flan.


« Boooonnn… On va peut-être penser à en finir arrivé à un moment… t’es quand même assez pitoyable finalement comme nana »
Adresse un regard en direction des deux hommes qui discutent en périphérie

« Mon petit doigt me dit qu’ils discutent de choses vachement importante. Ton Lysandre est pas mal du tout, pas étonnant qu’une fille comme toi essaye de s’agripper à cela »

« Je sais… Très bien, ce que tu représentes »

« Ah oui ? Je n’vois guère où tu veux en venir »

Se relève péniblement, l’œil vif et déterminé

« Tu es celle qui s’est laissé dominer par le côté sombre des choses. Je suis comme toi, seulement à l’instar de me complaire dans une personnalité noire comme les ténèbres eux-mêmes, je garde toujours espoir de pouvoir rencontrer des personnes de valeurs, qui eux-aussi, partage les mêmes aspirations que moi. Je suis méfiante et je me pause souvent la question de savoir si je ne devrais pas me satisfaire de ce que ma propre personne peu s’approprier, mais si tu recherches toi aussi ta sœur comme je recherche la mienne, tu devrais savoir alors qu’il n’existe aucun bénéfice à être quelqu’un de puissant, bafouant ses semblables et apportant par la même occasion, la même tourmente que l’on t’a apportée. »

Affrontement de regard silencieux de quelques secondes

« Finalement, qui est la plus pitoyable de nous deux… Raven Zakharov. Jamais, je ne deviendrais comme toi, même si ce que tu représentes fait partie de moi »

S’énerve, l’expression écœurée sur le visage, ponctuée par l’engrenage de l’étage qui se stop au 150ème

« Ohlala qu’est-ce que c’est surfaiiit !! Et Bla bla bla […] Tu sais comme moi que la confiance n’existe pas. Aucune amitié ne résiste à l’obscur, tes amis t’abandonneront pour de l’argents, du pouvoir ou pour une vie meilleure que celle de traîner avec une perdante telle que toi. Je précise que ce que tu dois retenir, c’est l’égoïsme. »


Suite à ses paroles, le corps de la femme aux cheveux roses devint plus fantomatique puis s’évapora complètement dans l’espace, embarquant son propre compagnon et laissant les deux voyageurs seuls, face à la porte de la future épreuve.

Reprend sa respiration quelques minutes puis rejoins Lysandre, s’étirant et craquant son corps tout en écoutant le contrôleur

« Oui, je suis d’accord. »


Partageant l’opinion de son partenaire, la voyageuse s’avança à sa suite pour passer la frontière du porche symbolisant l’étage 150. L’oracle était proche, ce n’était pas le moment de se laisser aller. La salle contenant l’horloge était assez grande, circulaire, comprenant un gouffre de plusieurs mètres d’où l’énorme cadrant émergeait. Symbole d’un axe temporel particulier, les deux voyageurs la contournèrent, poursuivant leur route puisqu’aucune barrière n’étaient vraisemblablement mis en place pour les en empêcher. Raven ne prêta pas vraiment attention à cette construction, considérant que rien n’était clair dans ce périple et favorisant une ascension des plus révélatrices une fois devant la Pythie.


S’engouffrant dans un passage sombre débouchant sur un espace plus large baignée d’une lumière pâle provoqué par quelques cristaux originaux, les voyageurs commencèrent à percevoir des bruits étranges, similaire à un rassemblement en direction des différentes cavités. La guerrière emboîta le pas du contrôleur jusqu’à déboucher sur un village grotesque représentatif d’une race de cyclopes. Ces créatures semblaient dans un esprit de fête, se préparant à déguster de la viande rôtie d’un sanglier rencontré quelques étages plus tôt. Percevant le premier mouvement et sur le qui vive depuis quelques minutes grâces au bruit festif, l’amazone se plaqua immédiatement contre la première chose qu’elle perçut, à savoir son propre compagnon, qui vint rapidement trouver son bonheur derrière un tonneau. La taille des créatures annoncées d’or et déjà à la voyageuse qu’il serait extrêmement compliqué de pouvoir venir à bout de ce genre d’adversaire physiquement et ce, même à l’aide de ses gants de combats. Soucieuse de la suite des événements, elle resta à couvert et en pleine réflexion vis-à-vis de cette situation quand le dialogue des deux cyclopes lui attirèrent l’oreille.


Il semblait parler d’une créature étrange inconnu à la guerrière. Malheureusement toute réflexion fut coupée par l’action du cyclope qui, dans un besoin de boisson importante brisa la couverture des deux voyageurs. Directement empoignés par les deux créatures, la présence de Lysandre et Raven à l’intérieur de ce village était une bénédiction culinaire pour les géants qui semblaient se réjouir d’avoir des humains à dispositions.


Présenté face à ce qui semblait être leur seigneur, l’action des deux voyageurs devenait terriblement réduite, la mort se rapprochant de plus en plus. Le seigneur, lui offrait une image plus respectable que ses congénères.

Ecoutant le dialogue entre Lysandre et le seigneur cyclope, Raven restait légèrement septique de sa technique même si le flash-back de l’Orthos lui rendit presque toute la confiance nécessaire. Même si les cris de joies du peuple cyclope semblaient retentir à chaque phrase de leur seigneur, prônant le casse-croute de voyageur, il était notable que le monstre accordait de plus en plus d’attention aux paroles de ce petit homme qui disait pouvoir vaincre autant de Desgora qu’il y a d’étoile dans le ciel. Raven ne savait absolument pas de quelle créature il était question, cependant, pour qu’un peuple comme celui-ci en est peur il était probable qu’il soit question d’une monstruosité supérieure à la totalité des créatures que la jeune femme avait pus rencontrer depuis son arrivée à Dreamland. Cependant, elle appuya fortement l’idée de son partenaire, jouant un rôle dans le but de s’en sortir vivant.


Suite à ce croustillant dialogue, les deux voyageurs se retrouvèrent à l’étage 175, secondé par le peuple cyclope ainsi que son seigneur Polyviden. Grâce à l’ingéniosité du contrôleur de temps, ils avaient réussi à obtenir du temps supplémentaire pour franchir l’endroit et de même, avoir un soutien de taille face à cette future créature. Raven restait silencieuse depuis le moment du barbecue, se contentant d’appuyer certaines actions et paroles de son compagnon.


S’avançant en première ligne, n’écoutant que d’une oreille la fin d’un échange silencieux entre Lysandre et Polyviden, l’amazone observa avec attention l’environnement antique, fasciné par la structure de l’endroit tout comme cette tour en général qui depuis le début de cette aventure avait su captiver toute forme possible d’époque et de matérialisation pour apporter une identité propre à chaque épreuve. Même si la Pythie était quelqu’un qui prenait plaisirs à jouer avec le cœur des gens, son pouvoir ainsi que sa façon de gérer la création était tout bonnement fascinante. Soudain attirée par un mouvement dans le noir, la guerrière entreprit de reculer rapidement tournant le regard en direction de son homologue masculin également focalisé sur ce détail.

Le Desgora était énorme, infâme et impressionnant tant par sa taille que son aspect répugnant. Son corps tentaculaire n’inspirait que l’effroi et il brandissait un énorme bâton finement sculpté.

Spoiler:

« Huk, huk, huk. Polyviden qui ose m’attaquer chez moi, comme si les rôles s’inversaient comme s’il devenait le chasseur et moi la proie. Avec deux petites choses insignifiantes pour l’épauler. »

« Toi finir chasser cyclopes, toi mourir, Mephisthulu croqueur de visions »

« Je vais prendre plaisir à t’affronter, Seigneur Cyclope »


Une fois la bataille lancée, Raven se fit saisir par Lysandre et entraînée derrière un pilier. Comme elle le supposée, c’était une ruse du contrôleur dans le but de toujours progresser plus rapidement sans encombre. Acquissent à sa réplique, confiante, elle le suivi comme une ombre à travers le pseudo sanctuaire, laissant les cyclopes et le Desgora derrière dont la marque de présence se résumaient à présent qu’au son de leur voix. Les deux noms précisément choisis dans le but d’embrouiller les poursuivants faisaient sens dans la réplique de détresse du seigneur. Se rappelant l’ancienne légende des cyclopes sur l’île grec de l’odyssée, la voyageuse eu un large sourire quand son compagnon lui précisa le nom de son géniteur.

« Haha, c’est de lui que te viens de telles inspirations ? Tu m’impressionnes de plus en plus. Il ne reste plus grand-chose qui nous sépare du sommet à présent. »


S’engouffrant dans l’élévateur se situant au bout d’un corridor, effectuant le même rituel que de coutume, ils n’eurent cependant pas le temps d’échanger plus que ça et les portes s’ouvrirent sur le 195ème étage, promesse d’une réussite de plus en plus proche. Quand les battants s’ouvrirent, ils dévoilèrent une pièce à l’aspect médiévale recouvert de tapisserie. Illuminé par des lumières étranges, leurs doubles étaient déjà présents au milieu de l’espace. Apparut soudainement la créature de la première épreuve ainsi que son double, symbolisant par des répliques très courtes et énigmatiques le début de l’affrontement entre réalité alternée.


[ - ıllıllı Dяєαмℓαи∂ Iиfιиιту ıllıllı - ]


Les deux femmes s’échangèrent directement sans aucune réflexion, une pluie violente de coup de poing se dégageant l’une de l’autre en alternant leur position et situation physique. Activant ses gants de bataille, la guerrière rivalisait approximativement avec la force de son alter-ego. Raven se retourna brusquement, s’employant à frapper sa rival au bas ventre quand cette dernière esquiva d’un geste souple pour venir abattre son pied dans la tête de la voyageuse qui s‘écroula à terre. Attrapant ses cheveux et s’abaissa pour leur visage soit bien en face l’un de l’autre à hauteur moyenne, elle lui lança un sourire moqueur puis lâcha ses cheveux, la laissant embrasser le sol de nouveau.


« Tu vois, contrairement à toi, je m’emploie chaque jour à violenter chaque personne que je rencontre ce qui, m’apporte des problèmes tout comme toi j’entends bien, mais ! Me permet de me refaire littéralement. Je ripouille absolument tout et je le fais sans aucune conscience propre exactement comme quand tu ne te maîtrises plus. Ce voiler la face sur ce que l’on est s’est mal et ce n’est pas ton pouvoir de l’amitié de merde qui va te sauver… »

Se relève spontanément, tout muscle contracté et vient directement frapper la narratrice au torse puis au visage


Alternative Raven perdait soudainement un peu plus d’avantages, recevant des coups cependant le combat se poursuivit durant plusieurs longues minutes durant lesquels Raven affichant un sourire non dissimulé, comme si elle avait envie de rire au fur et à mesure qu’elle contrée les poings de son adversaire pour lui en redonner directement par la suite. Interpellée part ce comportement, son double effectua une sorte de manipulation physique qui propulsa le dos de la guerrière contre la tapisserie, lui coupant la respiration, mais pas le sourire.


Lance agressivement

« Tu vas crever à deux doigts du but, alors explique moi pourquoi t’as l’air si heureuse pauvre meuf ? »

Raven redresse la tête, sûr d’elle et avance lentement en direction de son opposante

« Ce qui me fait sourire… Depuis que je t’ai vu tu critiques mon amitié… Mais c’est elle qui va t’anéantir. »


Suite à ses mots, l’amazone banda son bras gauche soudainement illuminé d’une aura bleue fantomatique, puis dans un mouvement d’action rapide propulsa son pouvoir lié à Lysandre directement sur son double qui n’eue pas le temps d’interrompre cette manœuvre. Prenant la déflagration de face en balayant tout le haut de son corps, alternative Raven émit un gémissement de douleur avant de se figer sur place. Sa peau était brûlée et il semblait en manquer quelques parties et ses yeux venaient de devenir uniformément blancs. Tombant d’abord à genou, puis face contre terre, le simili disparut comme il était apparu la première fois.


Refermant les paupières en soufflant, épuisé et haletante, Raven put constater qu’il ne lui restait pratiquement plus aucune énergie (0.5/12). L’Atlas et son double nécessitant des techniques plus importantes. Rejoint part Lysandre et voyant l’état du contrôleur, elle s’employa immédiatement à faire venir l’élévateur qui venait d’apparaître derrière une tapisserie juste au moment où la voix arbitraire les congratulés de leur réussite. Une fois en sécurité à l’intérieur, il les amena au dernier étage.

Dans le même contexte que le rez-de-chaussée, la pièce était post-moderne et offrait un aspect de réconfort. La pythie, toute jeune fille qui se tenait à présent devant eux, les couvrit de bandages magiques leur faisant oublier en partis leur souffrance. Suite à cette action, Raven suivi silencieusement l’oracle à la suite de Lysandre, silencieuse quant à l’étonnement provoqué par cet endroit temps espéré.


« Oh, oui, oui, oui ! Vous êtes les premiers depuis… Siiiii longtemps ! Hihi ! Vous avez été très amusant oui, je vous aime beaucoup tous les deux ! J’avais vu que vous pouviez arriver jusqu’au bout, je l’avais vu ! Pour cette occasion historique, je vais vous révéler votre avenir dans un meilleur endroit. Mon planétarium »

Lâche ironiquement

« Bhe voyons… »


En un claquement de doigt, l’oracle changea la configuration de la pièce révélant ce qu’elle appelait « son planétarium » au plafond circulaire de l’appartement. Raven s’émerveilla face à cette découverte de la même façon que son compagnon, puis son œil fut attiré par le regard de la Pythie, assise sur son trône et les observant d’un air intéressé et joueuse. Raven se détacha alors de sa contemplation pour se diriger lentement vers elle. S’arrêtant à quelques centimètres d’elle, la tête de la voyageuse parvenait aux genoux de la petite l’oracle qui pencha légèrement la tête pour plonger ses yeux dans ceux de la guerrière et prendre la parole assez forte pour que le contrôleur entende.


« Toi en premier ? Très bien Raven. Ne t’en fais pas, je sais exactement de quelle manière tu me vois. Tu n’aimes pas le destin en général, c’est d’ailleurs pour cela que tu ne serais jamais entrée dans cet endroit de toi-même. »

Silence de Raven

Spoiler:

« Je t’ai observé durant toute l’ascension que vous avez effectués, au même titre que Lysandre. Il est clair que tu es une femme fière et valeureuse, malgré ça. (Claque sa langue), tu ne serais jamais parvenus jusqu’à moi seule. J’ai rencontré bon nombre de voyageurs qui furent plus puissant que vous deux, cependant la force n’est pas toujours le principal facteur à garder en tête pour réussir. Ce qui vous a permis d’être performant, c’est votre compatibilité et ça, c’est quelques choses que j’aime beaucoup.

Je ne vais pas m’étendre plus longtemps sur ce sujet, car il est clair que tous les trois nous savons déjà tout cela. La tour vous l’a montrée tout comme je vais te montrer ce que tu souhaites tant savoir, Raven. »


Raven écarquille les yeux tendis que la Pythie vient poser sa main gauche contre sa joue, toujours le regard fixé au sien.

« Mais... Heuu... Vous êtes sûr que… Bon. »

Sourire de Pythie, affichant un air compatissant et amusé

« Je t’écoute, Raven, Pause moi une question, la plus précise possible au sujet de ce que tu aimerais savoir hihi »

« Où es… »

Rectification en quelques secondes de silences

« Est-ce que je vais revoir ma petite sœur un jour ? »


Pythie enleva sa main du visage de la guerrière puis se renfonça sur son trône, la regardant toujours avec la même expression, un petit sourire malicieux sur les lèvres.


« Faith Zakharov, née en russe dans la même famille que toi. Oui, je vois son existence en effet. »

Toute l’attention de Raven grandit, de légères larmes commençant à se former sur ses paupières inférieures

« C’est… C’est vrai ? »

« Hihi, bien sûr Raven, je suis un oracle »

Pythie lève un doigt en voyant le bonheur de Raven monter reprenant d’une voix douce

« Cependant ! Ce n’est pas la réponse que tu attends, mais elle n’est pas morte, en effet. Tu finiras effectivement par retrouver ta sœur, Raven. »

« C’est vrai ?! Où se trouve-t-elle ? »

« Je ne peux pas te le dire, Raven »

« Mais pourquoi ?! Si vous le voyez, dite le moi !! »

Se penche au-dessus de la guerrière, navrée

« Parce que si je te le dis, tu vas y aller. Et si tu y vas, ma prédiction s’écroulera et tu ne la retrouveras pas, parce que l’endroit où tu devais te rendre avant cela ne t’auras pas vu arriver… Tu comprends ? »

« Je vois… Putain. C’est pour ça que je déteste les oracles. Vous n’êtes maître d’aucun destin, seule nous-mêmes sommes aptes à contrôler notre propre destin. »

« Tu n’as pas tort, il n’empêche que le vrai destin change absolument chaque seconde ceci dis, la ligne originel à suivre est la même et je la connais. Maintenant, écoutes ce que je vais te dire, Raven »

La fixe intensément

[ - ıllıllı Dяєαмℓαи∂ Iиfιиιту ıllıllı - ]

« Ton destin est tatoué de courage et de persévérance qui t’apporterons toute la sérénité et le calme pour retrouver ta sœur. Poursuis tes liens d’amitiés et devient le contraire de celle que tu ne souhaites pas devenir. Faith Zakharov est toujours vivante et elle est présente dans Dreamland. Comme toi, elle a découvert le monde des rêves et souhaite l’explorer. Suit ton instinct et tu la retrouveras, mais je te préviens, Raven, elle ne sera pas forcement dans le même état d’esprit que sa grande sœur. »

[ - ıllıllı Dяєαмℓαи∂ Iиfιиιту ıllıllı - ]

Ajoute, d’un silencieusement comme une gamine qui raconte un secret à sa copine

« Et ne t’inquiète pas pour lui… Tu le reverras beaucoup plus vite que tu ne l’espères héhé »


Pythie se redressa lentement, aillant terminé de répondre à la guerrière puis d’un air très amusé, notamment par l’attitude déconcerté de Raven, s’adressa d’un regard enjoué à Lysandre l’invitant à prendre place face à elle. Ne sachant quoi répondre, la voyageuse s’écarta sur le coté en penchant sa tête en direction du ciel étoilé. Se perdant dans la vision du planétarium, l’amazone médita la tendre promesse faite à ceux qui parviennent au sommet de la Tour, la prédiction de l’oracle.

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Lysandre Videl
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeSam 19 Déc - 15:32

La prédiction par Pytie à Raven, essentiellement concentrée sur la petite soeur de cette dernière, parvint aux oreilles attentives de Lysandre. L'enfant jouait avec ce qu'elle savait de l'avenir, disait à son interlocutrice juste assez pour qu'elle acquière le savoir qu'elle désirait obtenir, mais pas suffisamment pour ne pas vouloir en apprendre davantage. Chose que l'Amazone formula par elle-même en manifestant son mécontentement, avant de recevoir une ultime mise en garde de la créature. Le jeune homme ne connaissait pas réellement les conditions de la disparition de sa cadette. Mais il savait, pour avoir déjà croisé des mères et des sœurs éplorées, qu'une telle absence était déchirante. Dreamland, dans ce cas précis, était sûrement pour la jeune femme un moyen de retrouver la dénommée Faith dans le monde réel, un moyen de donner du sens au fait de proclamer la rechercher "jour et nuit".

Puis vint son tour, Raven s'écartant pour lui laisser la place. Les yeux de la créature millénaire se posèrent sur Lysandre avec la vivacité d'un reptile, le toisant du haut de son perchoir alors qu'il s'avançait vers elle. Le jeune homme ne put détacher ses yeux du sourire qui semblait s'étirer sur les lèvres de l'enfant. Quelque chose de sournois se cachait là-dessous.

"Contrairement à Raven, tu es venu de ton plein gré, déterminé à me trouver, fit-elle de sa voix juvénile. Tu termines toujours ce que tu commences, n'est-ce pas ?
- C'est l'Arbre des Rêves qui m'a orienté vers toi.
- Hihi, tes yeux voient une enfant, alors tu me tutoies. Les propos de la Demoiselle des Souvenirs de Demain et ceux de Vrishabha semblent s'être évanouis comme la fumée sous le vent.
- Je tutoie aussi mes amis, les petits voyous et les femmes qui me plaisent, dit-il en glissant un œil à Raven. Le fait est, Pytie, que tu me tutoies également.
- Lorsque tu retourneras voir l'Arbre des Rêves, remercie-le chaleureusement de ma part ! Cette vieille créature est un véritable nounours en sucre pour t'avoir envoyé jusqu'à moi ! Oh et puis, j'irai lui rendre visite moi-même. Cela fait siiiiiii longtemps que l'on ne s'est vus, lui et moi."

Lysandre se tut, laissant la Pytie poursuivre sans l'interrompre. Elle parlait distinctement, volontairement encore pour que Raven puisse tout entendre.

"Tout de même, un Contrôleur du Temps, à moi, rien qu'à moi, pour moi toute seule ! Ton pouvoir et les miens sont siiiiii profondément connectés ! Chronos m'a longtemps jalousée et me jalouse toujours. Sa haine de Deus découle du même complexe. Et sachant ce que tu as fait, percevant ce que tu t'apprêtes à accomplir... Hihi, je suis tellement excitée à l'idée de t'en faire part !
- Je suis là pour ça, ne te faisons pas attendre plus longtemps."

Pytie opina du chef d'un air enthousiaste, se penchant pour aller caresser la joue du Voyageur temporel. Elle laissa toutefois ses doigts en suspension à quelques millimètres, regardant Raven avant de l'avertir.

"Raven, accroche-toi. Le Pouvoir du Temps va réagir de la façon la plus violente à ma présence. L'impact sur Lysandre pourrait te surprendre."

Puis, sans autre préavis, elle déposa délicatement sa petite main sur la peau du Voyageur temporel. Au contact, Lysandre sentit littéralement ses pupilles se dilater et pendant un bref instant, eut l'impression que l'arrière de son buste reculait sous l'effet d'une accélération brutale. Puis, soudainement, survint devant ses yeux une explosion multicolore qui brouilla le visage de l'Oracle. Le temps se mit à lui battre les veines, les horloges à sonner ses nerfs, les compteurs à tourner son estomac. Finalement, la voix de Pytie retentit partout dans la salle.

♪ The Oracle ♪

"Tu es venu ici en suivant la recommandation de l'Arbre des Rêves, à la recherche de sa Graine originelle. Il t'aura offert sa vision du passé, à mon tour de t'offrir ma vision de l'avenir. "Je perçois en toi une Bête qui grogne, qui trépigne et qui réclame de sortir"."

Entendant cette dernière phrase, le Voyageur temporel écarquilla les yeux. Son trop grand besoin de réalité, de contrôle sur soi et le déni de sa nature profonde lui avaient fait refouler l'état de transe guerrière dans laquelle il s'était retrouvé en tombant, enfin, sur un combattant qu'il n'avait pas résisté à provoquer, qui l'avait amené aux portes de la mort, qui l'avait poussé dans ses derniers retranchements. Le visage de Dango s'imprima sur sa rétine avec la clarté d'une étoile avant de se répandre dans l'univers qui surplombait leurs têtes. Ressuscitant un instant la pulsion de mort, l'instinct chasseur et combattant de Lysandre, les propos de la gamine firent pulser l'adrénaline à travers le corps du jeune homme. Son souffle s'accéléra, ses muscles se contractèrent.

"Tu as déjà entendu cette phrase par deux fois. La première, c'est l'Arbre des Rêves lui-même qui te l'aura dite. L'autre, c'est le ressouvenir de ses paroles alors que celui que tu crois être le frère de ton Juge Dango, le chien rouge de Behemus, t'avait mis à mal. Cette phrase, Lysandre, c'est l'expression du Grand Méchant Loup qui sommeille, tapi en toi, au fond, en attente de se réveiller pour bondir à la gorge de ceux qui auront l'audace de se mettre en travers de ta route. Il s'est déjà éveillé, et s'éveillera encore. Malgré ton application à nier l'évidence, à contourner une réalité que tu ne voulais ni ne pouvais accepter, Dreamland t'aura poussé dans tes retranchements. Car c'est ce que tu es, Lysandre. Un guerrier. Un chasseur. Un tueur. Un survivant que l'adversité n'a jamais fait que soupirer dans le monde réel, mais qui est venue le heurter de plein fouet au cœur de l'onirisme. Vaincre ta phobie du temps qui passe n'était qu'un début, tu vas à présent devoir apprivoiser ta véritable nature."

Le discours de Pytie fit prendre conscience à Lysandre de la portée des propos et de la quête de l'Arbre des Rêves. "Il y a fort à parier que la voie sur laquelle tu vas t'engager en cherchant la trace de ma Graine te révélera des vérités personnelles que tu es à des siècles de soupçonner." C'était ce que lui avait dit l'entité végétale millénaire. Et jusqu'à présent, c'était le cas. Malgré la folie qui l'avait opposée à Dango, il s'était évertué à nier cette part de lui. Après tout ça aurait été absurde. Comment lui, jeune flic déjà désabusé par la nature humaine, qui pensait avoir déjà vu suffisamment d'horreurs pour ne plus être surpris pas quoi que ce soit, pouvait s'égarer à se croire une sorte de combattant, une sorte de chasseur, une sorte d'assassin ? Combien d'autres mystères introspectifs l'attendaient encore sur la route qu'il s'apprêtait à parcourir ? Les questions se bousculaient à tel point dans sa tête qu'il en oublia presque la présence de Raven à ses côtés. La mention du Juge Dango et donc des Meteors auxquels il appartenait venait de dévoiler ses allégeances, mais la perte de sa couverture ne lui effleura même pas l'esprit.

"Tant de troubles en toi, tant de contradictions, de craintes, de certitudes... Reprit Pytie dont la force de prédiction fit soudainement se révulser les yeux à l'intérieur de ses orbites. Ennemi des Seigneurs, ami du peuple de l'Arbre, allié d'une Reine insecte, adversaire du Seigneur du Temps. Des proportions démesurées pour un pouvoir aux mille mesures. Pour toi qui ne pense les créatures que comme des totems, des représentations conglomérées de l'inconscient collectif, viendra l'heure où tes choix t'apparaîtront beaucoup plus cornéliens que ce à quoi tu t'attends aujourd'hui. La Graine n'est pas ce que tu crois qu'elle est. Elle est tellement plus. Tellement plus, pas seulement pour Dreamland, mais aussi pour toi. Pour la trouver, tu devras en premier lieu arpenter les routes de la Troisième Zone, car c'est là qu'elle s'est retrouvée en premier. Mais c'est au cœur de la Deuxième Zone que tu sauras le mieux par où commencer. Bientôt viendra le moment où ton général Mosha commettra une erreur de jugement. Si cette erreur n'aura qu'un impact relatif sur l'influence des Meteors, elle ouvrira pour toi une fenêtre sur l'avenir. Si tu souhaites accélérer la découverte de la Graine, c'est dans cette direction qu'il te faudra aller, car la blonde plantureuse te mènera directement à ton premier indice. Mais sache qu'il n'y aura pour toi plus de retour en arrière possible. La voie sur laquelle tu t'engageras alors sera irrémédiable, et dompter la Bête qui Trépigne deviendra ta seule alternative si tu veux survivre dans ce monde onirique. Et sache que Mosha n'interviendra pas seulement dans ta quête de la Graine. Elle sera un moyen pour toi d'accélérer ton ascension parmi les étoiles. Pèse-bien le pour et le contre avant de faire ton choix. Car c'est selon lui qu'en plus de te violenter, se définiront tes alliés et tes adversaires au sein-même ta propre armée."

Lysandre réfléchit un instant aux propos de l'Oracle. Il n'avait pas encore eu l'occasion de rencontrer le général Mosha, mais il savait que c'était une femme retorse, aux dires des autres recrues. Quel rôle pourrait-elle bien avoir sur sa progression ?

"Ne néglige pas le cerbère de Behemus. Je perçois en toi que tu soupçonne déjà son rôle dans ton devenir. Celui que tu surnommes "Dango" deviendra peut-être ton ennemi le plus assidu. Pytie sourit à ce moment. Une relation bien étrange, qui lie le loup d'argent au chien rouge."

Loup d'argent ? Songea Lysandre pour lui-même, trouvant le surnom assez surfait.

"Je vois d'autres protagonistes dans cette histoire... Tous, si nombreux qu'il m'est impossible de tous les nommer sinon ceux que tu connais déjà. L'enfant, l'enfant joyeux des mathématiques. Si proche et si éloigné à la fois. Votre route commune vous mènera dans les pires et les meilleurs endroits de Dreamland, les caves et les greniers, les tunnels et les nuées, les Enfers et les Edens. Je vois la musique, je vois la grande Clef de Sol, qui aspirera tel un léviathan à tendre ses pseudopodes jusqu'aux confins du monde des rêves... Sa guerre contre les Batteurs de Vent tentaculaires... L'Oracle semblait très concentrée. Tu feras partie de cela. L'enfant aussi. Cette voie est floue. Trop floue pour moi. Son issue peut devenir terrible, ou s'achever en apothéose. Peut-être bien les deux à fois. Garde un œil sur l'enfant, comme il gardera un œil sur toi."

Joy... Il était avec moi à l'Arbre des Rêves. Nous sommes liés, évidemment.

"Et puis, il y a la Protectrice, l'Amazone, la Furie blanche et or, sans qui tu n'aurais jamais pu venir ici. Sans qui je n'aurais pas voulu que tu parviennes jusqu'à moi. Car la peur de l'Oubli est conjointe de la peur du Temps qui passe, fit la créature en insistant bien sur le mot "conjointe". De rêves en réalité, vos routes se recroiseront, bien plus vite que vous ne l'imaginez. Sache d'ors-et-déjà que lorsque tu rencontreras ma propre sœur jumelle, la grande et magnifique Sibylle, vous vous tiendrez côte à côte."

Pytie marqua une pause, sembla froncer un instant les sourcils au-dessus de ses yeux révulsés, avant de finalement afficher un sourire euphorique.

"Il y a la prostituée flamboyante, et son compagnon sanguin. La Muse et le Faune..."

Aurore ! Songea immédiatement Lysandre. Aurore et Célestin.

"Il y a aussi le Fou des deux Mondes, qui participera à ta transformation, avec eux. Quand Dreamland et le monde réel se mélangent dans l'esprit d'un Voyageur, que peut-il advenir de bon ? Que peut-il advenir de mauvais ? Cet épisode de ta vie te marquera profondément. Il fera resurgir l'animal au moment le plus approprié... Mais sera-t-il lâché dans le monde des rêves, ou dans la réalité ? Hihi ! Il y a peut-être dans cette question quelque chose de très dérangeant pour celui qui chérit la réalité et place les rêves en-deçà. C'est tellement amusant que je ne vais pas te le dire, ça te gâcherait le plaisir de la découverte."

Lysandre fronça les sourcils, serrant les poings. Les propos de la Pytie étaient énigmatiques et pour le moins inquiétants. De quoi pouvait-elle bien parler pour se moquer ainsi de lui ?

"Oh... Enchaîna-t-elle en levant brusquement la tête vers le plafond galactique. Oh... Oh ! Hihi ! Je vois. La partie la plus importante pour toi, et toi seul. Ton parcours est si ouvert aux possibilités, aux lignes parallèles, aux imbroglios temporels... Chronos, Kairos, Aiôn. Les trois temps de l'introspection d'un Voyageur de Minuit. Tu es passé par Chronos. Seigneur Cauchemar, celui qui t'a physiquement octroyé ses capacités, ses aptitudes, une partie de lui. Et puis, tu as croisé Kairos, le Dragon maître des opportunités, grand gardien d'une roue de fortune figurative, perdu à travers les trames temporelles de Dreamland, celui qui a connu toutes les époques et même davantage. Celui qui a constitué ton point de basculement, qui t'a engagé sur la voie de l'adversité et qui t'a permis de t'élever. Il te reste à rencontrer ton Aiôn, le temps cyclique du retour sur soi, l'autre toi d'avant, de maintenant, et de demain. Hihihi... Tu l'as déjà rencontré, mais pas en tant que tel. Ce qu'il te réserve est aussi mirifique que terrifiant. Je suis impatiente d'assister à un tel spectacle, et de découvrir le chemin que tu choisiras d'emprunter !

Pytie rompit alors le contact avec Lysandre, retirant sa main. Les yeux de l'Oracle reprirent leur orientation naturelle et elle se redressa sur son siège. Le Voyageur temporel la fixa un moment, reprenant ses esprits tandis que l'influence de la gamine sur son pouvoir s'estompait. Pytie soutenait son regard d'un air rieur. Puis, au bout de quelques instants, elle claqua des doigts et la pièce retrouva sa configuration initiale, le siège redescendant au niveau du sol. Lysandre l'observa bondir parterre et prendre Raven par la main pour l'entraîner en direction de la cuisine.

"Ta recherche de Faith Zakharov me rappelle l'attention que me portait ma sœur quand nous étions encore ensemble. Elle était beaucoup plus avisée et adulte que moi, je la considérais moins comme une jumelle que comme une aînée et elle me manque beaucoup depuis que je suis partie. Viens, on va faire un chocolat chaud et on se racontera des choses de fille !"

Éberlué par la soudaineté du changement de sujet, Lysandre se laissa choir sur un sofa stylisé et se passa une main dans les cheveux. Il tenta de rassembler les mots de l'Oracle. Elle en avait tant dis, et si peu à la fois !

"Je perçois que vous ne tarderez pas à vous réveiller tous les deux, fit la gamine en sortant un sachet de ce qui ressemblait à du Banania, je vous autorise donc à rester avec moi jusqu'à ce que ça arrive. Je suis contente d'avoir enfin un peu de compagnie !"

L'évidence frappa finalement Lysandre lorsque finalement, il prit conscience que Pytie avait dévoilé à Raven son appartenance aux Meteors. Elle en avait d'ailleurs dévoilé beaucoup sur lui, bien plus que sa seule intégration à l'armée étoilée, mais comment aurait-il pu en être autrement ? Pour lui qui au début de la nuit avait choisi de distribuer des informations distillées au compte goutte à sa partenaire, se retrouvait désormais bien eu. Le fait était que l'Amazone en savait désormais plus long sur l'état d'esprit et l'intériorité de Lysandre que la propre mère du Contrôleur du Temps. Cette pensée lui arracha un sourire à mi-chemin entre l'amusement et la contrariété. Qu'une femme en sache si long sur lui le fragilisait forcément. Il se leva, plaça les mains dans son cuir et s'avança jusqu'au niveau de la baie vitrée. Du bout des doigts, il caressa la corne de Vrishabaha qui reposait toujours au fond d'une de ses poches, trophée de sa victoire sur la Tour de l'Oracle. Une bandelette lui retomba sur l’œil, il la remit en place en émettant une légère grimace de douleur.

"Je ne pourrai pas vous faire d'autres prédictions avant 500 nuits, continua l'Oracle, mais je sais de toute façon que nous ne nous reverrons plus avant longtemps. Je ne regrette pas que vous soyez là. J'ai tout fait pour que les épreuves vous correspondent... et plus encore, hihi. Je suis assez fière du passé, du présent et des futurs auxquels vous avez dû faire face. J'espère que vous les avez appréciés vous aussi !
- C'était tout sauf une visite d'agrément, rétorqua Lysandre en détachant son regard de la forêt en contrebas pour s'approcher de Raven. J'aimerais garder contact avec toi dans le monde réel. Je te dois toujours un café. Ou une bonne bouteille."

Pytie s'esclaffa et renversa du lait chaud sur le plant de travail à côté de la tasse qu'elle destinait à Raven. Lysandre sourit à sa compagne, procéda à un échange sommaire des coordonnées qu'il mémorisa avec une certaine assiduité. Et puis, il se saisit de la tasse chaude que lui tendait la gamine. Ils allèrent tous les trois s'installer sur le sofa, devant un écran de télé que Pytie alluma pour leur montrer en accéléré l'intégralité de leur ascension. Ils restèrent ainsi de longues minutes à discuter, Lysandre évitant un maximum d'aborder le sujet des Meteors, orientant la conversation dans une autre direction lorsqu'il sentait que les propos tenus menaçaient d'y venir. Puis, vint le moment où Raven se réveilla dans un nuage vaporeux. Lysandre, qui avait pris des somnifères avant de s'endormir, ne fut pas surpris d'être le second à rester. Cependant, "rester" demeurait une notion relative. Il n'eut pas l'occasion d'échanger d'autres mots avec Sibylle. Alors qu'il tentait d'ouvrir la bouche pour lui poser des questions sur ses prédictions, il s'arrêta en la voyant hilare, en train de lui faire un geste d'au revoir de la main. Dans la seconde qui suivit, il s'évapora dans un nuage de fumée.
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MessageSujet: Re: Avenir s'accorde au pluriel [Raven]   Avenir s'accorde au pluriel [Raven] I_icon_minitimeSam 19 Déc - 20:13



Gardant ses propres réflexions pour plus tard, Raven s’assit juste à côté et écouta de ses deux oreilles la prédiction faite à son compagnon. L’oracle cités une multitude de lieu et de personne que l’amazone n’avait jamais rencontré de toute sa vie. N’aillant plus d’appréhension quand aux pouvoirs de Lysandre, la jeune femme suivit le conseil de l’oracle et pu percevoir des milliers de sensations déroutantes quand l’enfant vint poser sa main sur la joue du contrôleur. Elle écouta par la suite attentivement la divine providence s’abattre sur Lysandre et suite à ce moment troublant mêlant le destin aux paroles de la créature, tout redevint normal. La guerrière plissa les yeux en direction de son compagnon. Elle venait de comprendre une petite partie des choses dont elle ne soupçonnée pas encore l’existence. Visiblement, son partenaire appartenait à un groupe se nommant, météore. Divers noms cités dont les représentations laissèrent croire qu’il était question de voyageurs au même titre que l’amazone qui fut citée également comme étant récurrente sur la route du contrôleur.


Le petit Oracle s’approcha alors pour entrainer Raven avec elle en direction de la cuisine. Elle souhaitée discuter de leur similitude d’avoir une sœur. Pythie était cependant dans l’image plus petite alors que Raven était l’ainée de Faith, ce qui était intéressant en comparaison.


« Ta recherche de Faith Zakharov me rappelle l'attention que me portait ma sœur quand nous étions encore ensemble. Elle était beaucoup plus avisée et adulte que moi, je la considérais moins comme une jumelle que comme une aînée et elle me manque beaucoup depuis que je suis partie. Viens, on va faire un chocolat chaud et on se racontera des choses de fille ! »

Se laisse entraîner, sans trop de réaction

« Ce n’es pas évident de trop s’éloigner des siens… sûr... Quelque chose que nous partageons toute les deux... En effet »

« Oui… Je comprends ton sentiment d’être prête à tout pour cela »

Coupe la discussion, interpellée

« Je perçois que vous ne tarderez pas à vous réveiller tous les deux. Je vous autorise à rester avec moi jusqu’à ce que ça arrive. Je suis contente d’avoir enfin un peu de compagnie ! »


Ne répondant pas vraiment à la suite de ses propos concernant le côté humoristique de leur ascension, la guerrière partagea d’expression l’avis de son compagnon qui se rapproché, stipulant que le parcourt avait été compliqué pour eux.


« J’aimerais garder contacte avec toi dans le monde réel. Je te dois toujours un café. Ou une bonne bouteille. »


Son cœur réchauffé en une seconde par les propos de Lysandre, la voyageuse accepta d’un sourire et lui dicta le numéro de téléphone de l’appartement délabré ou elle vivait. S’installant sur un sofa en compagnie de l’oracle et de son compagnon, Raven visualisa le film de leur ascension, perdu dans els nombreux souvenir que cela lui fit remonter et permettant lui permettant de mieux en mieux à cerner le contrôleur de temps. Au bout d’un moment, Raven se réveilla, abandonnant la Tour de l’Oracle dont elle n’aurait jamais pensée fait l’objet cette nuit-là.

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