Twin Brothers in da Twin Mountains ! (Pv: Nina feat Kaiser)

Il était tôt le matin, Nina venait de se réveiller et regarda son réveil qui hurlait car depuis son arrivé à Dreamland elle avait beaucoup plus de mal à se réveiller. Elle lu l'heure : 05:30. Elle se frotta le visage avec les mains et resta dans son lit encore quelque temps.

♪ J'avais pas envie de me réveiller...

Elle ne prit pas le temps d'aller à la douche et enfila directement un jogging, un vieux pull et des baskets. On avait beau être au printemps, il faisait toujours aussi froid ici. En sortant de chez elle, elle trottina jusqu'au parc à à peine quelques minutes de chez elle et en fit le tour pendant une heure. Elle y croisa beaucoup de gens : d'autres jeunes bien déterminés à perdre les quelques kilos qu'ils avaient en trop avant l'été, des petits vieux qui promenaient leur chiens et des adultes, seulement là pour se balader avant de devoir aller travailler.
Une fois rentré chez elle, elle pris les haltères qu'elle avait décidé d'acheter et commença à faire divers exercices. Elle avait compris bien assez tôt que si elle voulait visiter tout Dreamland, elle devait devenir plus forte, et pas seulement dans ce monde onirique, mais aussi dans le monde réel.
Mais elle ne voulait pas pour autant que son nouveau rituel quotidien du matin n'influence sur son physique : elle voulait continuer de ressembler à... elle même. Il y avait certes un changement chez elle, mis à part les muscles fins qui commençait à se dessiner, elle avait l'air d'avoir plus confiance en elle, et elle semblait plus heureuse : ce qui était le cas.
Une fois son sport matinal terminé, elle fila à la douche pour se débarrasser de la sueur qui collait à sa peau. Une fois le petit déjeuner engloutit, elle fila rejoindre Aelkal devant chez lui, et tout les deux s'en allèrent direction leur université.
Le reste de la journée se déroula plutôt normalement et elle devait l'avouer, elle n'eut pas à trop faire la sourde aujourd'hui, car l'université était pratiquement vide, après tout, c'était la semaine de révision, la plupart des étudiants restaient chez eux.
Quand arriva le moment tant attendu de s'endormir, Nina repensa au sport de ce matin, bizarrement, elle se dit qu'elle aurait du commencer avant car cela lui permettait de se défouler. C'est le sourire aux lèvres qu'elle rejoint le monde de Dreamland, une fois de plus en solitaire.
C'est en short de sport et en débardeur moulant, les cheveux attachés en une queue de cheval qu'elle passerait la nuit. En détaillant sa tenue elle se frappa le front avec la paume de sa main. Encore une tenue inconfortable selon elle. Elle s'attarda ensuite un peu plus sur ses alentours. En rejoignant une petite marre où elle remplit sa jarre, elle leva la tête vers deux immenses pics rocheux.

♪ Où est-ce que je suis tombé ? Serait-ce... ?

Elle avait entendu parler de cet endroit. Devant elle, deux immenses montagne se dressaient et étrangement, un grondement retentit. Quelqu'un qui ne connaîtrait pas l'endroit se serait dit que c'était probablement le tonnerre. Mais pas Nina, elle, elle avait entendu parler de cet endroit. Ses yeux se mirent à briller, son cœur à s’accélérer. Quoi de plus excitant que découvrir un autre endroit ?
Ce lieu se nommait les Montagnes Rivales. Et pour cause, elles passaient leur temps à se disputer, principalement pour savoir laquelle était la plus grande, la plus imposante et la plus dangereuse à grimper.
Nina eut la chance d'apparaître près de l'une d'elle, celle de droite et pénétra à l'intérieur de l'une des nombreuses galeries.
Elles auraient dû être sombre, si il n'y avait pas eu d'étranges veines lumineuses dans les parois. Les allées étaient vastes et poussiéreuses, preuve qu'elles n'avaient pas été entretenue depuis quelques mois.
Elle s'assit en s'adossant à un mur et sortit son calepin. Tout les nuits elle s'était arrêté pour essayer de cartographié Dreamland : c'était compliqué car toute les nuits, elle apparaissait à un endroit différent de celui où elle s'était réveillé, mais grâce à certains repères qu'elle pouvait voir à l'horizon elle était plus ou moins capable de situer la zone. Ces deux montagnes se trouvaient environ au centre de la première zone. Elle déplia la page centrale de son carnet, sortit un crayon de papier et se mit à quatre pattes au dessus de sa carte, commençant à crayonner deux montagnes.
C'est à ce moment là que trois voyageurs firent irruption dans la galerie. Ses yeux s'agrandirent. Elle replia sa carte en quatrième vitesse, remit tout à l’intérieur de sa poche et commença à reculer doucement.
C'était une méchante habitude chez elle, toujours sur la défensive : et pour cause, quand un voyageur tente de te tuer lors de ta première nuit dans un nouveau monde, et qu'en plus tu es de naturel méfiante, tu n'accorde plus aussi facilement ta confiance.
Elle souffla et retira le bouchon de sa jarre, juste au cas où. S'ils étaient trois, la fuite serait la seule solution. A la rigueur, deux, elle se dit pourquoi pas, mais trois impossible.
Elle était dos à la sortie et croisait les doigts pour que cette fichue galerie mène bien à une autre issue. Elle se mordillait l'intérieur de la joue, sous pression.

Décrire la journée du Kaiser serait aussi ennuyant que de lire le rapport de stage d'un étudiant en droit particulièrement studieux et assidu. Il avait beau être conseiller financier de l'une des plus prestigieuses banques mondiales, et tout en haut de l'échelle sociale allemande, il n'en demeurait pas moins que ses journées étaient particulièrement insipides. Peut-être était-cela, le secret qui se cachait derrière son exceptionnelle habileté à dissimuler ses émotions ? Le fait qu'il passe ses journées à expliquer des choses simples à des individus stupides mais extraordinairement riches, tout en parvenant à conserver son professionnalisme ?

Ce qui était certain, c'était que Dreamland était bien plus plaisant pour le quarantenaire que le monde réel. Il y avait ce qui lui manquait le plus dans sa vie : le goût du risque, la perspective de l'échec. Dreamland était un joyeux foutoir et bien qu'il ne le montrait jamais, le Kaiser était souvent surpris, et rencontrait parfois des volontés qui lui étaient supérieures. Dreamland était un défi, qu'il acceptait donc avec une joie extrêmement bien dissimulée. Il n'avait qu'à regarder les gobelins, SES gobelins, pour en constater les fruits.

En effet, l'Empereur était actuellement à Dreamland. Plus précisément aux montagnes rivales, dans la ville souterraine qui hébergeait son armée. Encore plus précisément au-dessus d'un gobelin agenouillé, faisant face à un cercle grossièrement tracé à la craie, dans lequel deux gobelins se battaient à mort (à mains nues).

Que faisait le Kaiser sous ce chapiteau monté à la hâte, devant une foule de gobelins assis sur des sièges improvisés, à observer un combat qui promettait d'être aussi épique que celui entre deux Voyageurs de la ligue Baby ? Pour le comprendre, il faut expliquer ce qui se trame aux Montagnes Rivales, depuis maintenant plus d'un mois.

Sept cents gobelins. Voilà le nombre de ces chétives créatures écailleuses qui composaient l'armée de l'allemand sur le papier. En réalité, ils étaient exactement sept cents quinze, et cela gênait le Kaiser qui adoraient les chiffres ronds. Il avait donc décidé à remédier à ce problème de surpopulation. Un autre problème subsistait également : les gobelins étaient nuls. En plus d'être stupides, ils étaient maladroits et seul leur nombre semblait être une force. Or, l'allemand voulait un groupe de soldats d'élite, pas une horde de stupides lézards. Il avait donc rapidement trouvé une idée afin de régler ces deux problèmes : arguant que les gobelins les plus paresseux, stupides et faibles étaient une menace pour la préservation d'une race « pure » de gobelins, créa une loi qui n'autorisait que les cent meilleurs gobelins à pouvoir se reproduire. (Les détails de cette reproduction seront divulgués à un moment plus opportun.)

Mais cette loi seule n'était pas suffisamment marquante. Aussi, le Kaiser ordonna qu'ait lieu, toutes les semaines, un combat à mort opposant les deux gobelins qui se seraient le moins investis dans les entraînements. Seul le vainqueur aurait alors le droit de poursuivre sa misérable existence.

On appela ce « divertissement » le Schießbude, soit le « jeu de massacre » dans la langue maternelle du Kaiser. Les gobelins en devinrent rapidement très friands, et le jeu se révéla vite devenir source de paris. De plus, cela poussa tous les gobelins à donner le meilleur d'eux-mêmes, afin de ne pas se retrouver dans l'arène. Les entraînements allaient des simples combats à des courses de vitesse, ou même du lancer de javolot, ce qui faisait que les gobelins n'ayant vraiment aucune affinité avec aucune de ces catégories étaient plutôt rares.

D'autres, révélant de solides compétences de travailleurs du bois (il n'y en avait qu'une cinquantaine et c'était la plupart d'anciens constructeur de huttes) étaient affectés à la création de charrettes qui seraient bientôt tirés par d'énormes sangliers. Pour l'instant, les sangliers élevés par les gobelins afin de leur fournir de la nourriture n'étaient passez brutaux et nombreux pour remplir cet objectif, mais le Kaiser y faisait travailler une petite douzaine de gobelins, qui s'occupaient du dressage et de la reproduction de ces bêtes.

Mais revenons-en à la situation présente : le Kaiser était en train d'assister au Schießbude de la semaine, avec une attention croissante. Il savait déjà lequel des gobelins allait gagner, et était très intrigué par les buts de chacun. L'un des gobelins, grassouillet, était un mécréant que la nature avait trop peu gâté pour qu'il soit bon à quelque chose. Mais le second, au contraire, était plutôt grand pour son espèce, et plutôt fort. Il faisait certainement exprès de ne pas s'entraîner afin de participer au combat à mort. Cela faisait bien quatre fois qu'il participait au Jeu, et gagnait. Auparavant, les gobelins s'entraînaient tout en gardant à l'esprit qu'ils pourraient avoir une chance contre leur adversaire, et ne poussait pas trop leur limites. Mais à présent, effrayés d'avoir à affronter ce « tricheur » qui aurait sa place dans la garde personnelle de l'Empereur, ils donnaient tous le meilleur d'eux-mêmes et cet état de fait plaisait fortement au Kaiser.

Il attendit la mise à mort, imperturbable, et récompensa le vainqueur en lui accordant son attention. Un chef devait paraître inaccessible, mais pas trop.

- Tu as payé ta paresse avec le sang de ton adversaire. Te voilà libre de reprendre l'entraînement, après avoir eu droit au « repos du champion ».

Une autre idée du Kaiser : le vainqueur, après avoir subi un bain de foule, pouvait rejoindre la seconde hutte la plus prestigieuse de la ville après celle de l'allemand : celle de l'ancien conseiller du chef gobelin. Là-bas, il avait le droit à un fabuleux banquet, à du vin, et d'autres mets susceptibles d'éveiller l'appétit et le désir d'un gobelin. De quoi comprendre le fait que ce gobelin veuille à ce point se battre toutes les semaines.

Sa tirade prononcée, le Kaiser fit relever le gobelin qui lui servait de « porte-paperasse » (vu qu'il se trimballait toujours avec de quoi écrire ses plans machiavéliques concernant la suite de sa conquête de Dreamland) et partit en direction e sa hutte. Il fut intercepté avant d'y arriver par un gobelin maigrichon et plutôt grand.

C'était l'un des messagers gobelins de l'Empereur : ils étaient les seuls à pouvoir s'adresser au Kaiser directement.

- Maître, maître ! Les guetteurs ont aperçu des étrangers. Ils n'ont pas pu voir s'il s'agissait de Voyageurs ou de créatures des rêves, mais ils sont moins d'une dizaine et viennent dans notre direction.

- Envoie donc une escouade de cinq gobelins les accueillir. Histoire d'en apprendre plus sur leurs intentions...

Voilà qui promettait d'être intéressant. S'il s'agissait de Voyageurs, c'était l'occasion rêvé de combler ce qui manquait cruellement dans l'armée du Kaiser : des pouvoirs hors normes.

Nina ne put retenir un soupir désespéré. Elle voulait juste exploré ces montagnes et voilà qu'on lui avait flanqué 3 voyageurs avec qui discuter pour qu'elle s'en sorte tranquille, et probablement une armée de gobelin ou un truc du genre. Elle fronça les sourcils : décidément c'était pas sa nuit. Et dire qu'elle avait si bien commençait.

Elle se tourna en direction du bruit. A estimé, comme ça, environ, ils devaient être une trentaine. Elle se crispa encore plus, concentré sur la source du bruit. Autant de voyageurs ne peuvent pas être réunis au même endroit, sauf si il y a un évenement, hors là, il n'y en a pas. Elle en conclut que ce serait encore des gobelins. Elle se retourna vers les trois voyageurs et pencha la tête sur le côté en souriant : autant essayé d'être amicale.

♪ Ehm, Nina, contrôleuse de l'eau. Je ne vis pas ici, je cartographiais juste la zone. Enchanté de vous rencontrer. Concernant le bruit, je doute fort que ce soit des voyageurs, peut être des créatures de Dreamland ? Je ne sais pas pour vous, mais moi je vais voir ce que c'est.

Sans attendre la réponse du groupe de trois, elle se retourna et marcha vers la source du bruit. Elle n'avait pas peur des créatures, car elle savait que celles qui vivaient dans ces montagnes était des piètres combattant. Peut être que c'était une erreur de jugement mais elle tenta quand même le coup.

Une fois qu'elle rencontra le groupe (ils étaient bien environ une trentaine, comme estimé). Ils lui saisirent les mains pour l'entraîner vers le centre de la caverne. Bien qu'elle fut au début surprise, ils n'avaient pas particulièrement l'air hostile, et ils connaissaient probablement mieux ces grottes qu'elle, elle décida donc de se laisser faire.

Une fois au centre, elle découvrit un véritable petit village. Elle ressortit son calepin et arracha une page vierge pour dessiné rapidement l'intérieur de la caverne. Il semblait y avoir une hiérarchie, même si elle en ignorait encore le fonctionnement. Elle devina facilement que la maison la plus grande devait être celle du chef, du moins ça lui sembla logique. Elle sourit, contente de la nouvelle découverte.

Elle entendit des bruits de pas. Ils étaient trop fort pour que ce soit l'une de ces petites créatures qui en soit à l'origine. Elle se retourna et vit un homme, plutôt âgée. Elle eut à peine besoin de réfléchir : il était évident que c'était un voyageur. Elle se remit immédiatement sur la défensive. Et un quatrième voyageur ! Ça n'allait jamais finir ?

Elle recula et se tourna pour chercher une issue. Il y avait beaucoup trop d'obstacle dans son champs de vision pour qu'elle réussisse à en discerner une : elle était faite comme un rat. Elle se mordit la lèvre et se retourna vers le voyageur.

♪ Que voulez-vous ?