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Tag cc6600 sur Dream Land Infinity RPG Newdre10Sujet: Vladimir Icarus - Au galop. [Terminée à vitesse grand V]
Vladimir Icarus

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Rechercher dans: Présentations Validées   Tag cc6600 sur Dream Land Infinity RPG I_icon_minipostSujet: Vladimir Icarus - Au galop. [Terminée à vitesse grand V]    Tag cc6600 sur Dream Land Infinity RPG I_icon_minitimeMar 24 Mai - 15:16

Icarus Vladimir
On éperonne toujours le cheval qui galope.

Ton personnage...
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Tag cc6600 sur Dream Land Infinity RPG Vladru10


Nom : Icarus
Prénom : Vladimir
Surnom : Le "Great-Rider"
Age : 19 ans
Sexe : Homme
Où habites-tu ? : Californie
Activité : Forain

Ton histoire...
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♠ Description Physique : Vladimir est un grand type à la morphologie athlétique, le profil étalon du sportif régulier, quand bien même il n'ait pas le temps d'en pratiquer. C'est la rudesse physique du travail de forain couplé aux combats de rue qui lui ont façonné ce corps vigoureux, résistant aux ports de charge lourde comme aux coups de poings. L'air nonchalant, il a tendance à voûter les épaules et à glisser les mains dans les poches, ce qui le diminue légèrement. Mais diminué ou pas, il reste la plupart du temps d'une courte tête au-dessus de la foule.

Son visage porte quelque chose de rodé. Si l'on ne peut nier que ses traits sont relativement fins, les traces des combats l'ont marqué de telle façon qu'on ne puisse que constater le vécu qui s'en dégage. Ici quelques bosses, là quelques cicatrices et là encore une mâchoire marquée qui s'achève en un menton rude. Une bouche épaisse aux lèvres discrètement déviées, surmontée par un long nez par deux fois cassé dont le témoignage de souffrance réside dans un petit accident laissé par les points de suture. Du reste, c'est une impression d'amabilité, de confiance et de force qui se dégage de ses sourires et de ses expressions faciales.

Les yeux du jeune homme parlent également beaucoup de son quotidien. Des cernes modelées par l'accumulation des beurres noires soulignent ce regard brun-doré aussi doux qu'empli de volonté. S'y attarder apaise, calme et repose. On en oublierait l'improbabilité de son éclat de cheveux, d'un rouge bronze particulièrement vif, absolument tout sauf naturel. Aux origines, la tignasse en bataille de Vladimir arborait un blond vénitien ténu, mais en se rendant compte de leur tendance à roussir, il a délibérément choisi d'aller jusqu'au bout de cette tendance et de passer à la teinture. Il a ainsi évité les moqueries et s'est renforcé d'une touche d'originalité assumée. Le roux ne paraît plus désormais que sur une petite barbe clairsemée lorsqu'il oublie de passer un coup de rasoir. Sa peau claire, par ailleurs, demeure.

La personnalité du jeune homme ne transparaît pas qu'à travers ses choix de coiffure et sa bille de protecteur, mais également à travers sa voix, qui se fait aussi bienveillante que résolue. Il en va de même pour son style vestimentaire, qui se fait affirmé. Rien de très cher ni ostentatoire, mais toujours bien coupé et adapté à sa forme, du jogging de travail à la tenue de ville, généralement de couleurs chaudes et rayonnantes. Ce style est très proche de celui qu'il présente dans Dreamland, si l'on excepte ses inclinaisons à porter un peu plus de fourrures et de vêtements amples.

♠ Caractère : De prime abord, Vladimir est juste un jeune homme affable et accueillant qui se déplace de manière nonchalante. Mais on s'aperçoit très vite qu'il est beaucoup plus que ça. Le ton de sa voix, la profondeur de son regard, la force de ses mouvements, tout chez lui amène à faire confiance. C'est quelque chose qui s'impose tout seul. Le jeune homme est apaisant, rien que par sa présence.

Vladimir est un soleil. Il ne s'agit pas là simplement du grand sourire rassurant qu'il offre à quiconque lui plaît. Rayonnant, étincelant, éclatant de bienveillance, c'est un empathique profond, une lumière dans la nuit. Il ne supporte pas la souffrance des autres et fait tout son possible pour sinon les en protéger, au moins la faire sienne. Préserver les plus démunis de leurs tourments, de ceux qui s'en prennent à eux, constitue chez lui un leitmotiv et un automatisme bien plus puissant que ce que la raison est censée lui dicter. Comme une pulsion qui surpasserait tout le reste. Une propension à se mettre dans des situations compliquées qui lui a valu et lui vaudra encore de nombreuses déconvenues.

Cette force de roi lui vaut de dégager une aura dont il n'est même pas conscient. Naturellement, ceux qui en ont le plus besoin ont tendance à le suivre et à se laisser galvaniser par ses paroles. A l'opposé et c'est le revers de la médaille, il n'est pas rare qu'il croise quelqu'un qui ne supporte pas son éclat. Une réaction commune, presque épidermique, consiste alors à tenter de le briser par tous les moyens. C'est là qu'intervient une autre force du jeune homme, à savoir sa capacité à toujours se relever après une chute. D'un optimisme inébranlable, il a coutume de dire que "ça va bien se passer". Il a en son for intérieur l'intime conviction qu'il est constamment possible de progresser, de s'améliorer. Et qu'abandonner, c'est perdre sans même combattre. Il doit cette mentalité de battant au fait d'avoir vu la mort de prêt. Pour Vladimir, vivre signifie avancer, sans cesse. Une sorte d'orgueil de guerrier.

De ce constat en émerge un autre. D'aucuns pourraient penser que le jeune homme ne connaît pas la peur, mais la réalité est autre. Sa pulsion de vie est en fait si imposante qu'elle surclasse la peur de la souffrance et de la mort. Vlad est tout simplement un brave. C'est ce qui le rend si confiant et pas le moins du monde enclin à douter du bien-fondé de ses actions. Une confiance qui, curieusement, est relativement absente dans ses relations avec les femmes. Si l'une d'entre elles lui témoigne de l'attention, c'est comme s'il ne s'en rendait pas compte. Comme si son esprit n'était pas du tout prêt à le voir. Un peu à la manière d'un grand enfant sur le plan sentimental.

Doté d'un sens du devoir et de la famille sans borne, il est prêt à tout pour soutenir ceux à qui il tient. Il lui est impossible de renoncer à honorer une parole donnée, ou bien de rester inactif alors que des gens ont besoin de lui. Mais ce caractère est révélateur du fait que si le jeune homme brille de mille feux, s'il est une lumière, ce n'est pas spécialement du fait de son intelligence. Sans être un débile profond, il n'est pas question de lui demander de faire du calcul mental, de prêcher le faux pour savoir le vrai, ni même d'établir des stratégies élaborées. Sur ce plan, c'est un garçon moyen, limité comme beaucoup d'autres. Vlad est avant tout un instinctif, qui se fie davantage à ce qu'il ressent qu'à ce qu'il pense.

C'est à ce niveau que se révèlent d'autres limites, comme sa difficulté à passer outre les provocations et le mépris. Ne supportant pas l'injustice, il considère les injures comme telles et cède systématiquement à l'appel du poing. Déshonorer les siens est à ses yeux un terrible affront qu'il ne peut laisser passer. Vladimir est donc un bagarreur par nature, qui ne rechigne jamais à se lancer dans la mêlée si la raison lui paraît juste. Par ailleurs, il voit le monde de manière si binaire et si manichéenne qu'il lui est difficile d'envisager des solutions qui soient plus modéré, plus grises. Ses relations sociales se découpent entre ceux qu'il aime, ceux qu'il n'aime pas, et puis ceux qui le laissent totalement indifférent. Le naturel chassé revenant toujours au galop, cette vision du monde lui permet de ne chercher que le bon en chacun et de trouver la force de pardonner à ceux qui font preuve de véritable remise en question. Un adversaire n'est pas forcément toujours un ennemi, et un rival aujourd'hui peut devenir un allié demain.

♠ Histoire : Le quotidien de Vladimir est celui d'un voyageur. Un vrai voyageur, du genre de ceux qui arpentent régulièrement les routes pour ne s'établir que l'espace de quelques semaines à un point donné, avant d'en repartir. Le jeune homme est un forain, membre d'une famille qui vit du métier depuis quatre ou cinq générations. Les Icarus ne s'appelaient pas comme ça à l'origine, puisqu'il s'agissait d'une famille européenne ayant choisi de migrer aux Etats-Unis à la fin du XIXème siècle. Le patriarche de l'époque, soucieux de favoriser l'intégration des siens sur la terre du "nouveau départ", aura choisi de changer de nom pour quelque chose dont la consonance soit plus passe-partout. Favorisant par-là même l'effet inverse, d'autant que lorsque l'on fonde un cirque avec les siens et que l'on parle anglais avec un accent plus que prononcé, on trahit immédiatement sa souche slave.

Aujourd'hui, les plus jeunes jusqu'à Vladimir lui-même ont oublié leur premier nom. Le "Cirque Icarus" est devenu au fil du temps et des chefs de famille le "Parc Icarus". Certes, le chapiteau trône toujours en bonne place au cœur du campement, mais il cohabite avec la grande roue, le train fantôme et le palais des glaces. On n'y trouve plus seulement des fauves, des chameaux et des équilibristes, mais également des marchands de barbe-à-papa, des vendeurs de souvenir et des diseuses de bonne aventure. C'est au milieu de tout cela que Vlad est né, juste avant le décès de son grand-père, alors patriarche.

Le nourrisson est d'ailleurs la dernière merveille qu'il aura été donné de voir au vieil homme, qui a pu partir en paix en laissant la tenue du parc à son fils aîné avec la satisfaction de savoir la relève du parc assurée. Vladimir est le premier fils de Pavel Icarus, héritier très attendu alors que ses frères et sœurs cadets ont déjà donné le jour à une flopée de rejetons. Le gamin arrive donc à la vie dans une famille étendue, qui n'a alors pas fini de s'étendre si d'aventure on prend le temps de s'intéresser aux lignées parallèles constituées par les frères, les sœurs et les cousins du grand-père. Cette opulence clanique, presque tribale, façonne un sens de la famille très puissant chez chacun des membres Icarus, Vladimir ne faisant pas exception.

C'est donc avec joie naturelle que l'enfant accueille, un à un, les petits frères et sœurs qui le suivent au rythme des voyages et des sédentarisations éphémères. Le Parc Icarus vogue au cœur de la Californie, s'installant en banlieue des grandes villes, principalement San Diego et Los Angeles, stationnant parfois mais plus rarement au Nevada. Difficile dès lors pour les enfants de suivre une scolarité régulière, le rôle d'instituteur à la prime enfance revenant aux mères et aux tantes. L'essentiel de l'apprentissage réside dans la formation au métier de forain. Tout jeune, Vladimir suit son père d'attraction en attraction et assiste aux dessous de la scène, à la maintenance des machines et au dressage des bêtes. C'est au cours d'une visite près de l'enclos aux chevaux, quelque part autour de sa dizaine d'années, que survient un accident traumatisant pour le gosse.

Habitué à côtoyer les canassons et pas effrayé le moins du monde par celles-ci, il profite d'un instant d'inattention de son père pour se faufiler entre les barrières et courir vers son préféré, un cheval dont la blancheur reste encore aujourd'hui puissamment gravée dans sa mémoire. Son nom, également: "Grani". Aussi doux soit-il, un animal reste imprévisible et la surprise causée par l'arrivée de Vladimir provoque la peur de l'étalon. La ruade est d'une violence telle que l'enfant est projeté au-dessus du sol et perd connaissance avant de retomber.

Il ne se réveille que quelques jours plus tard à l'hôpital, entouré par une partie du troupeau familial et ses parents à son chevet, la mine fatiguée à force de le veiller. Il souffre alors péniblement du thorax et apprend qu'il est passé à un cheveu de la mort. Depuis cet événement, il devient impossible pour le garçon de s'approcher de l'enclos aux chevaux sans qu'il ne soit saisi par des crises de panique. Ses nuits elles aussi se rendent difficiles, hantées par des rêves qui lui font revivre le pénible accident. Des cauchemars qui varient parfois au fil des années en se peuplant de créatures chevalines fantasques et terrifiantes, qui lui provoquent des sueurs nocturnes et des réveils en sursaut.

C'est peu de temps après cet événement que Vladimir atteint l'âge du collège, et va pour la première fois dans un établissement scolaire. Là où ses frères et ses cousins continuent d'étudier avec leurs mères. Pavel Icarus tient absolument à ce que son fils apprenne pour qu'il puisse savoir un jour tenir la gestion du parc. L'adolescent en changera régulièrement au fil des déplacements du campement, et n'y trouvera jamais vraiment sa place. Récoltant plus de bleus que de bonnes notes à force de se battre contre des gamins qui méprisent son mode de vie, il finit par sécher allègrement les cours pour traîner dans les rues de banlieue.

Ses rencontres ne sont pas fréquentables. Il finit souvent par se battre et manque plusieurs fois de se prendre un mauvais coup de couteau ou une balle mal placée. Mais voilà, si l'on excepte les chevaux, Vlad n'est pas vraiment effrayé par quoi que ce soit, et si l'on en vient à manquer de respect aux siens, il serre les poings. Il ne recule pas non plus devant ce qui lui paraît injuste, et n'hésite pas à courir après des voyous pour récupérer là le sac volé d'une grand-mère, épargner ici à une jeune fille le déshonneur d'un viol. Ce n'est pas que Vladimir aime se battre, mais c'est qu'il aime voir la reconnaissance dans les yeux de ceux à qui il vient en secours, et qu'il aime sa famille plus que tout. Il est d'ailleurs connu parmi les Icarus pour cette empathie et ce besoin de protéger les autres malgré lui. Dans la famille, il se murmure qu'après avoir frôlé la mort, il a cessé d'avoir peur de quoi ou de qui que ce soit.

La mort naturelle de Grani, quelques années plus tard, ne cause aucun réconfort au garçon. Il observe de loin la dépouille du cheval être emmenée en camion par ses oncles. Au fil de sa croissance, il s'affirme dans ce comportement de bagarreur qui lui vaut une réputation en conséquence. Paradoxalement, cette étiquette lui permet de ne plus subir les railleries de l'école. Les ados cherchent à le connaître et à faire copain avec lui, dans un premier temps par crainte. Cette bienveillance est progressivement reconnue partout à mesure que l'âge vient, et se manifeste au collège puis au lycée par des roustes sévères à ceux qui martyrisent les plus timorés. Ceux qui le craignaient commencent à s'intéresser réellement à lui, et la peur cède la place à l'adhésion. Il sèche moins les cours mais continue à distribuer des pains dans les rues, mode de vie sans lequel il ne pourrait plus se sentir complet.

Quoiqu'il en soit, arrivé à l'âge adulte, péniblement diplômé du secondaire mais diplômé quand même, il se voit déléguer de manière progressive la gestion du parc par son paternel. Mettre la main à la pâte n'est plus suffisant, il lui faut dorénavant se pencher sur la comptabilité et les relations client. Le clan lui porte une confiance avouée et compte bien faire reposer sur ses épaules leur avenir à tous. Une perspective qui ne l'enchante pas forcément, mais qu'il s'est résolu à assumer tout en continuant à espérer que son père vive vieux.

♠ Dreamland : « Quoi... »

Vladimir ouvrit le yeux. Immédiatement, les flash de ses derniers instants de conscience jaillirent à sa mémoire. La fulgurance du coup de poing américain, le couteau planté dans son abdomen, les rires affreux des agresseurs... Le gamin avait-il réussi à s'enfuir ? Il n'en avait pas la moindre idée. Cette fois, il s'était heurté à un os. Trop de types à étaler avec trop de mauvaises intentions. Mais comment aurait-il pu laisser ces brutes faire du mal au gosse dans cette ruelle à la con ? Evidemment, maintenant, il ne se relèverait peut-être pas de cette rencontre. C'était curieux d'ailleurs, et peut-être pour cette raison qu'il ne ressentait pas la moindre douleur. A bien y réfléchir, était-il réellement réveillé ou déjà au paradis ?

Nan, c'est pas le paradis...

En fait le coin lui paraissait familier, mais pas dans le bon sens. Il était déjà venu ici, et en fut convaincu lorsqu'il se leva et se tint debout. C'était une grande plaine, au ciel sombre déchiré par une foudre au tonnerre silencieux. L'herbe était rouge, comme sanguine, et il était seul au milieu du vide. L'endroit le mit instantanément mal à l'aise, une sensation qu'il connaissait bien pour l'avoir expérimentée toute son adolescence au fil de ses nuits. Mais cette fois, c'était différent. C'était comme s'il était plus conscient de ce qui se passait autour de lui.

Un rêve lucide ? Le dernier délire d'un mourant au fin fond d'une ruelle ?

Un bruit de fond sembla monter de quelque part. Vladimir fit un tour complet autour de lui-même. Il craignait de savoir ce qui arrivait, mais n'était pas encore en mesure de le distinguer. Le bruit se fit plus clair, et se mua en galop lointain. Le fracas des sabots sur le sol gagna en intensité depuis une direction que le jeune homme réussit finalement à déterminer. Il décida aussitôt de courir dans l'autre sens.

Nan, nan ! Balancez-moi tous les connards de la terre, plantez-moi avec mille couteaux si ça vous chante, mais me forcez pas à voir ça ! Pas maintenant que je suis en train de crever...

Une voix forte tonna dans l'atmosphère.

« Tu cavales encore et toujours, Vlad ! »

Le galop, désormais assourdissant, annonça l'arrivée du poursuivant. L'énorme étalon dépassa le jeune homme et s'arrêta net devant lui pour frapper. La ruade projeta Vladimir dans les airs et le temps sembla s'arrêter tandis qu'il revivait l'éternelle chute de ses nuits. Balayé par le choc de l'atterrissage, il lui sembla hoqueter.

« Comment faire autrement ? C'est de ta faute, Grani... Fit-il en se relevant péniblement. »

Le cheval se retourna et lui offrit la vue de son visage. Comme à l'accoutumée, Vladimir dut réprimer une nausée. Une chair limée, vidée de sa substance qui donnait à voir de l'os et des tendons. Deux orbites vides à demi-masquées par une crinière filasse, et une mâchoire, cette mâchoire... Plusieurs rangées de dents pointues et carnassières, prêtes à dévorer. L'animal de cauchemar eut un instant d'immobilisme, avant de renâcler et de frapper le sol du sabot. Le mouvement fit tressaillir le rêveur.

« Tiens, gamin, c'est la première fois que tu réponds. Qu'est-ce qui t'arrive ? »

En y repensant, Vlad se rendit compte qu'effectivement, jusqu'alors ses rêves s'étaient soldés par une cavalcade effrénée perdue d'avance. Tout en se massant l'épaule douloureuse, il trouva par ailleurs étrange de percevoir de la douleur dans un songe.

« Je suis en train d'agoniser sur le bitume, ça doit être pour ça.
- Reste à ta place et aies peur ! Tonna la bête en fonçant sur lui tout écumante de rage. »

La terreur paralysa la proie, qui ne put que subir le choc de plein fouet, vomissant sang et salive, projeté dans les airs. Il frappa du poing sur l'herbe en se redressant, tandis que le Grani d'horreur lui faisait de nouveau face.

« A quoi bon t'acharner, puisque je vais mourir ?
- Ridicule !
- Toi aussi t'es mort, d'ailleurs. Je t'ai vu partir, les quatre sabots en l'air, dans le camion d'oncle Boris. Y'a des années de ça, et pourtant, tu continues à me pourrir mes nuits, comme si m'avoir presque tué ne t'avait pas suffi. S'il faut que je crève pour que tu disparaisses, tant mieux !
-  Mourir, toi ? Si tu fuis chaque nuit, sans cesse, c'est parce que t'accroches à la vie comme une moule à son rocher. Je suis ton épouvantail, mieux placé que n'importe quelle créature pour le savoir. Tu te crois brave ? Ton galop n'est qu'une fuite en avant ! Beugla la bête en se cabrant, déchirant l'air d'une voix puissante qu'un éclair accentua dans le ciel. »

Vladimir se mit à trembler. C'était plus fort que lui et d'aussi loin qu'il s'en souvienne, ça avait toujours été ainsi. Il ne pouvait pas faire face aux chevaux, encore moins à celui-ci. Néanmoins, cet échange inédit avait fini par éveiller quelque chose en lui. Se pouvait-il que sa quête perpétuelle de voyous à tabasser, de gens à protéger, de tâches à assumer ne soit au final qu'un moyen d'oublier qu'il avait peur de mourir ?

Ouais, j'ai peur de mourir... Mais...

Vlad se redressa. Il fronça les sourcils, la mine pleine de résolution. Il avait cessé de trembler, et ignorait désormais la douleur. En un éclair, le petit garçon effrayé par les poneys avait cédé la place à un jeune adulte prêt à en découdre. Après tout, s'il était au seuil de la mort, qu'est-ce qu'il pouvait encore craindre ?

« Tu te goures, le canasson. J'ai bien peur de mourir, mais t'as oublié quelque chose...
- Hein ? La créature de cauchemar sembla tendre la moindre parcelle de ses muscles.
- J'ai soif de vie. Une vie pleine, remplie de bonheur et de joie, en compagnie des miens. C'est bien plus important, et bien plus grand que tout ce que tu pourrais faire pour m'effrayer. »

Grani ne répondit pas. Il se contenta de bondir droit sur lui, de la fumée s'échappant de ses naseaux. Mais Vladimir ne se dégonfla pas.

Je t'attends !

Au moment de l'impact, le jeune homme bondit dans les airs, s'accrocha à l'encolure de la monture infernale et profita de la puissance de son galop pour atterrir sur son échine. Un hennissement coléreux sonna le coup d'envoi du plus violent des rodéos. Fermement accroché à la crinière poisseuse, Vladimir cria à s'en rompre les poumons. Combien de temps cela dura, il n'aurait pas su le dire. Une demi-heure, une heure, deux ? Toujours est-il qu'il tint bon. Et lorsque épuisée, la bête finit par s'arrêter et courba sa tête décharnée, il comprit qu'il avait triomphé de sa plus horrible peur. Alors aussitôt, l'environnement se métamorphosa du tout au tout. La prairie aux tonalités infernales céda la place à une étendue verte et ensoleillée, ponctuée ça et là d'arbres isolés. L'animal disparu d'entre ses cuisses et il se retrouva étalé face contre terre avant de pouvoir s'assurer un bon équilibre. Un pas tranquille se fit entendre non loin, et s'arrêta à quelques pas de lui. Lorsqu'il releva la tête, il découvrit une magnifique jument immaculée. Ce spectacle l'apaisa instantanément, et il s'assit en tailleur en face d'elle, tendant sa main vers elle sans même y penser, sans peur. L'animal s'y frotta la joue, lui arrachant un sourire. Puis elle se recula, et prit la parole d'une voix majestueuse.

« Je suis Epona Regina. S'il existe en ce monde une créature qui se rapproche de la maîtresse de tous les chevaux, c'est de moi qu'il s'agit. Mais il n'existe nul être qui puisse nier la liberté absolue des cavales de Dreamland. Tiens-le toi pour dit, Voyageur.
- Quoi ? S'enquit le jeune homme. Dreamland ?
- Je suis heureuse d'accueillir le premier Great-Rider depuis bien longtemps. J'imagine que tu as beaucoup de questions. Grani va se charger d'y répondre. »

De plus en plus incrédule, Vladimir observa avec des yeux ronds un petit quadrupède s'échapper de la crinière de la maîtresse des chevaux, virevoltant à l'aide de petites ailes. Sa robe rouge cendre collait avec ses dimensions de chiot pour confondre davantage le jeune homme. Il s'agissait là d'un cheval, mais d'un cheval impossible. Et ce n'était pas non plus l'être de cauchemar qu'il venait d'affronter.

« Toutes les créatures équestres ne sont pas bienveillantes, reprit la jument majestueuse. Je déplore que certaines cherchent à se repaître de la peur des rêveurs. Grani a joué, et a perdu. Sa punition pour t'avoir fait souffrir si longtemps consistera à te servir de guide à travers le périple que tu ne manqueras pas d'entreprendre.
- Gnagnagna... Grogna le petit pégase cendré en venant planer devant le nez du jeune homme. T'es fier de toi, Vlad ? Me voilà réduit à l'état de mascotte par ta faute
- Grani ? Attends, tu veux dire que...
- Alors je t'arrête tout de suite parce que je sais que cette idée te trotte dans la tête depuis un sacré bout de temps. Oui, je m'appelle Grani, mais non, je ne suis pas le cheval que tu as connu quand t'étais gosse. Parce que c'est de ça qu'il s'agit, hein, tu balisais avec les chevaux à cause d'un qui portait mon nom ? Moi je suis et j'ai été une sorte de représentation de lui. Ne me mets pas dans le même sac. Je suis une créature de Dreamland, un cheval cauchemar ! C'est bien moi qui t'ait fait cauchemarder pendant tout ce temps.
- Ou du moins il l'était, intervint Epona. Ton triomphe sur ses pièges lui vaut désormais d'être lié à toi jusqu'à ce que tu disparaisses. C'est un juste retour des choses, si l'on considère que tu es celui qui lui a donné le jour.
- Pardon, mais... Je comprends rien à votre charabia.
- Ralala... Soupira Grani. Bon, j'imagine que je vais devoir tout t'apprendre, puisque la grande dame l'a décidé.»

S'ensuivit une longue série d'explications, de démonstrations et d'exemples. A chaque nouvelle information, Vladimir écarquillait davantage les yeux. Se pouvait-il qu'un tel monde existe ? Un monde de rêve, de tous les possibles, dont les limites étaient celles de l'imagination ? C'était une véritable injustice que seuls ceux qui triomphaient de leur plus redoutables phobies soient en mesure d'en profiter pleinement. Un injustice qui était paradoxalement à son bénéfice, car il finit par en être convaincu: c'était trop merveilleux pour être un délire. A la fin de l'entretien avec les deux créatures, un grand sourire radieux s'affichait sur ses lèvres.

« Donc je suis un Voyageur, moi aussi. Tout à l'heure, vous m'avez appelé "Great-Rider", qu'est-ce que ça veut dire ?
- L'Invocateur de Chevaux de Dreamland, banane. L'Invocateur Équestre. Ici tu te trouves sur la Plaine du Galop-Vent, qui change d'endroit toutes les nuits. C'est le domaine d'Epona Regina et de tous les chevaux des rêves qui veulent s'amuser avec les rêveurs. »

Vladimir se fit silencieux. Il était certain de ne pas mourir, maintenant. D'un moment à l'autre, il se réveillerait, peut-être à l'hôpital. Mais il était déterminé à ne pas y laisser la vie. Il se relèverait, encore, pour pouvoir continuer à être auprès des siens. Pour avoir l'occasion de découvrir ce monde merveilleux qui lui tendait les bras. Comment avait-il pu seulement douter d'arriver à se relever après un accident pareil ? Un coup de couteau, et alors ?

« Qu'est-ce que je dois faire, maintenant ? Demanda-t-il tout sourire à Epona.
- Tu es libre de faire absolument tout ce que tu veux. Les plus paisibles d'entre nous se trouvent ici, sur ces terres, mais les chevaux sont éparpillés partout dans Dreamland, ils figurent parmi les créatures les plus affranchies de ce monde. Nous sommes comme le vent. Et par tradition, nos Voyageurs sont aussi indépendants que nous. Il ne tient qu'à toi d'utiliser ton pouvoir pour honorer ce privilège, ou bien finalement en arriver à ternir notre honneur. Je ne te forcerai à rien. Mais si d'aventure tu traînes les chevaux dans la boue et l'opprobre, je t'interdirai à jamais l'accès à cet endroit. Ma parole est donnée.
- Pour l'instant t'es aussi utile qu'une cravache sans éperon, enchaîna Grani. Mais si tu suis mes conseils on pourra trouver un ou deux chevaux qui accepteront de t'aider. Obtenir des invocations, c'est pas de la tarte, faudra soit être très persuasif, soit les battre en duel. D'autant qu'en ce moment c'est un peu la pagaille dans Dreamland, avec les alliances de guerre et la Celestiafest. Ça t'auras l'occasion de t'en rendre compte par toi-même, je vais pas te tenir par la main tout le temps. Mais après tout, si t'as réussi à avoir raison de moi, tu dois pas être trop manchot.
- Hihihi... Fit la reine des chevaux dans un hennissement vraisemblablement amusé. Te voilà en de bonnes mains, Great-Rider. L'avenir dira si tu feras bon usage de cette force qui est désormais la tienne. »

Epona Regina tourna les sabots, et s'en retourna d'un pas tranquille là d'où elle venait. Vladimir l'observa partir silencieusement, la mine enjouée. Lorsqu'elle ne fut plus qu'un point à l'horizon, un raclement de naseau se fit entendre près de son oreille, sur l'épaule où s'était perchée la version miniature et colorée de Grani.

« C'est pas que j'ai des fourmis dans les ailes avec cette nouvelle forme, mais je commence à m'emmerder sévère. C'est toi qui m'a foutu dans cette galère, alors remue-toi un peu, j'ai besoin de distraction !
- Ok ! On y va, Grani. Indique-moi la direction la plus intéressante. »

***

A l'issue de cette première nuit, Vladimir s'éveilla comme il l'avait pressenti dans une chambre d'hôpital. Le bruit caractéristique de l'appareil qui relevait son pouls ne le trompa pas. Il lui fallut un peu de temps pour que sa vue floue s'éclaircisse, dissociant les formes autour de lui qu'il reconnu en sa famille la plus proche. Sa sœur cadette fut la première à se rendre compte de son réveil et sauta à son coup dans un cri enfantin de soulagement. Le petit choc le fit grimacer de douleur, mais il fut content de la retrouver. D'un seul mouvement, sa mère, son père, et le reste de sa fratrie prirent conscience de son retour parmi eux. Le visage radieux de Mishaella Icarus répondit à son propre sourire. Pavel Icarus, à sa droite, leva des yeux cernés vers lui. Un léger sourire, puis une mine sévère.

« C'est la deuxième fois qu'on a tous cru te perdre, Vlad. Et cette fois tu l'as vraiment cherché.
- Mais je reviens toujours, pas vrai ? Fit l'intéressé dans une grimace. Sa voix lui paraissait plus faible que ce à quoi il s'était attendu.
- Dans quel état la prochaine fois ?
- Tout va bien, papa, vraiment. Ne t'inquiète pas. Est-ce que le gamin va bien, lui aussi ?
- L'infirmière nous a dit que c'est un gosse qui a appelé les secours. J'imagine que ça doit être de lui que tu parles. Il va bien, occupe-toi plutôt de toi.
- Alors c'est parfait. Dis-moi, papa ?
- Oui ?
- Tu crois qu'oncle Boris voudra bien que je travaille un peu avec lui ?
- Pardon, j'ai bien entendu ?
- Ouais... J'aimerais apprendre à connaître les chevaux. »



J'aime -
1. La famille
2. Les autres
3. La vie
4. Les justes
5. La bagarre
Je n'aime pas -
1. La mort
2. L'abandon
3. Les bourreaux
4. Les irrespectueux
5. La fuite



- Phobie : Hippophobie, la peur des chevaux

- Pouvoir : Invocateur de Chevaux

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• Le personnage sur ton avatar : Suoh Mikoto, de K Project (Galerie du Fan-Artiste)
• Rang spécial désiré : Soleil (#cc6600)
• Relation prédéfinie : -
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Derrière l'écran...
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• Prénom ou pseudo: Zel
• Age: 24 ans
• Comment as-tu connu le forum ? Lysandre behind !
• Connais-tu Dreamland ? Ouais
• Depuis quand fais-tu du rp ? 10 ou 11 ans maintenant.
• Pourquoi as tu choisi ce forum? Bah vous êtes cool.
• Des critiques sur le forum ? Nan !
• Une remarque ? Toujours pas.
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