Ton histoire...-----------------------------------
♠ Description Physique : « De quoi ? De qui pardon ? Solomon... Bertrand... Oui, ça me dit vaguement quelque chose... Il ressemble à quoi ? Des cheveux blancs ? Des yeux rouges ? Putain, ça existe vraiment des gens comme... Ah mais oui ! Maintenant, ça me revient ! C'est vrai c'est vrai, Solomon Bertrand. Solomon... Bertrand ! Quel drôle de nom. M'enfin, entre nous, de drôles de noms, on en voit partout hein ! Avec tous ces africains là, Mamadou Lélé, tout ça... Oui, je vois qui est Solomon Bertrand, maintenant que vous me le faîtes rappeler. C'est un albinos hein ? Oui, c'est bien ça.
Et bien je vais vous dire quelque chose. Solomon, lui... Lui il est beau gosse. Je ne suis pas gay, mais on peut admettre qu'il est beau gosse. Le genre brun mystérieux, ténébreux, mais en version blanche, visage pâle et yeux rouges. Il a un style très... Sombre ce garçon. C'est pour ça qu'on se souvient pas de lui, à part quand des gens comme vous nous l'évoque, et après on se souvient d'une trace dans notre mémoire, dans nos souvenirs, que notre inconscient a gardé mais que notre conscient a décidé de laisser de côté, pour... Pour une raison que l'on ignore, tout simplement. Le cœur a ses raisons que la raison ignore, cela marche aussi dans l'autre sens, c'est vrai, pourquoi cela ne marcherait-il pas dans l'autre sens ? Il y a toujours deux sens, jamais un seul...
Solomon, on ne le remarque pas de loin, ni de près d'ailleurs. Il se fond avec la masse, il fait partie de cet amas de gens que vous croisez dans la rue, ou que vous voyez traverser. Ce n'est pas un caméléon mais personne ne peut faire attention à lui. Il a une sorte... D'aura qui le fait passer inaperçu. Pourquoi ? C'est un grand mystère de la vie... De sa vie plutôt.
En même temps, si on regarde attentivement, Solomon serait une tache noire sur un tableau de couleurs. Et si vous observez maintenant ce tableau de couleurs avec cette tache noire en particulier, vous remarquerez que cette tache est la seule de cette couleur présente sur le tableau. Cela veut dire que Solomon est un être particulier et qu'il ne se fond pas tant bien que ça dans la masse. Et c'est pour ça que je dis que notre conscient veut l'oublier, pour une raison que tous ignore. Les gens normaux diraient que ce n'est pas sain de vouloir trop s'approcher de ce jeune homme. Les gens comme moi leur riraient au nez en leur disant que son cas est intéressant et fascinant.
Il est très très pâle, une peau qui ne bronzera jamais, un corps assez maigre, il n'a pas vraiment de muscles à vu d’œil, ses jambes sont très fines, de longues mains et des avant-bras très fins, tout ça nous prouve que son corps n'est pas fier d'une certaine assurance en résistance physique. Ce n'est pas perdu, il peut toujours recouvrir à une musculature typique et basique d'un homme de son âge mais là pour le moment, il n'y a rien.
Sa maigreur est aussi due à une grande consommation de tabac, comme vous pouvez le voir sur une radio que j'ai retrouvé pendant que l'on parlait. Vous voyez ces taches sombres au niveau des poumons ? C'est ça, tabac. C'est dommage, être un fumeur actif avec cette corpulence... Bien sûr, aucune corpulence ne justifie le tabagisme mais pour lui, c'est juste... Dommage.
Il n'est pas si grand que ça, il fait une taille normale, 1m80. Oui c'est normal, pour un jeune homme qui ne fume seulement. Vous, vous n'êtes pas bien grand par exemple, cher monsieur. »
♠ Caractère : « Il faut poser les choses : Solomon est quelqu'un d’asocial. Il n'aime pas être mélangé à d'autres personnes, il n'aime pas faire la connaissance de quelqu'un d'autre, il ne veut pas... D’interactions sociales, à part si c'est nécessaire car même si Solomon est un cas particulier, il est tout de même très intelligent. Et si l'interaction sociale est nécessaire, il le fera. De toute façon, aux jours d'aujourd'hui, la société nous pousse à avoir des interactions sociales, ne serait-ce que pour l'administration, la Poste, les impôts, les courses, tout plein de choses comme ça. Et Solomon n'échappe pas à cette règle. Donc il ''refait surface'', pendant le temps de son échange et tout de suite après, il redescend et se ferme.
Solomon n'a eu alors jamais eu de relations amoureuses. Ce qui est dommage, il est pourtant bel homme et je suis sûr que beaucoup de jeunes filles ne seraient pas insensibles à son charme mais il fait en sorte de ne pas laisser faire, lui et sa ''présence''. Après, personne ne peut vraiment le décrire, et je pense que personne n'a su le décrire aussi bien que moi. Même ses parents n'y arriveraient pas. Je les plains quand même.
Mais... Solomon m'inquiète. Il ne fait pas de scandale, ne pose pas de problème, rien à noter sur ce qu'il fait ou ne fait pas... Certes. Sauf qu'il agit de manière bizarre. Vous connaissez sûrement des personnes un peu bizarres, qui échappent à la normalité mais qui savent revenir car ils sont normaux, ils deviennent bizarres pour le plaisir, ils le font... Exprès. Mais vous avez certainement vu des gens bizarres. Ces gens qui ne vous font pas peur obligatoirement, mais dont vous savez que le comportement n'est pas semblable à celui de la majorité des individus. Cela peut se remarquer tout de suite ou, ce qui paraît encore plus bizarre, qu'en observant attentivement une personne et l'on remarque... L'anormalité de la personne. Je vois souvent Solomon lorsque l'on va manger regarder attentivement son couteau, puis les gens qui se trouvaient autour. Je le vois aussi regarder les cygnes qui se trouvent sur le lac d'à côté, tenant une pierre avec un côté pointu, les regardant d'un air hypnotisé...
Je ne sais pas quoi dire sur la personnalité de Solomon. Je ne veux faire peur à personne, mais je souhaite pour lui qu'il trouve quelque chose d'autre pour... Refouler ses pulsions. Quelque chose de moins... Salissant.
Quoi ? Qui je suis ? Je ne sais pas moi-même, c'est drôle. Et vous, qui êtes-vous ? »
♠ Histoire : Une enfance n'est pas forcément une partie de vie qui renferme beaucoup de bons souvenirs insouciants et naïfs. Il se peut très bien que cette enfance renferme beaucoup plus de mauvais souvenirs et que cette enfance soit celle d'un petit garçon qui naquit albinos. La génétique avait ses règles, que l'auteur de ces lignes décida d'ignorer totalement. Quelle a été la raison qui avait poussé cet auteur un peu perdu dans ses pensées et hors de son style d'écriture habituelle à vouloir chasser les principes d'une reproduction génétique ? Tout simplement car les parents dudit albinos n'étaient pas albinos, ni ses grands-parents, ni ses arrières grand-parents et même si on remontait à la nuit des temps, expression si célèbre dans les contes pour enfants, les prophéties ou dans les films comme « Indiana Jones » ou « Benjamin Gates » pour désigner un point temporel très éloigné dans l'Histoire avec un grand H bien sûr, même si l'on remontait jusqu'à là, personne ne pouvait trouver des traces d'un parent albinos.
Alors comment nommer cela ? Le hasard ? La vie ? La fatalité ? On pouvait très bien donner un mot à cela, mais où en était l'utilité ? Car Solomon ne se préoccupait pas de ça. Il s'en fichait de savoir pourquoi il était venu au monde avec une telle absurdité génétique, car c'était le dernier de ses soucis, le tout dernier. Le vrai problème était qu'il n'avait pas vécu une enfance comme celle que tous ses semblables avaient pu vivre. L'enfance de Solomon était remplie de rejet et d'éloignement. Et oui, depuis son plus jeune âge.
Il n'était pas un enfant lambda, qui voulait découvrir le monde, poser plein de questions sur la vie et l'existence de toute chose. Il était encore moi l'enfant lambda qui s'égosillait lorsqu'il n'était pas content ou quand il était satisfait de quelque chose. A partir de l'âge où il pouvait enfin transmettre des pensées de manière cohérente, sans qu'elles ne répondent à un quelconque besoin, il ne parla que très peu. Le rêve de tout parent qui se respecte, non ? Que son enfant soit calme, qu'il ne dérange pas et qu'il puisse rester dans son coin sans qu'on ait à se préoccuper de lui ou qu'on ait à s'inquiéter. Car Solomon était intelligent, il comprenait rapidement. ''Fais pas ci, fais pas ça'', une fois seulement suffisait et pouf, miracle : l'enfant obéissait. Finalement, ses parents le délaissèrent rapidement, au profit de leur carrière. Et ce fut le commencement de cette solitude, cette solitude qui naquit chez le garçon. La solitude noire, silencieuse, qui passait aux yeux de tous... Inaperçue. Quand le monde s'endormait, quand les lumières étaient éteintes, lorsque les ombres reprenaient le contrôle de la peur, lorsque le son de la nature devenait l'allié du démon, Solomon était assis sur son lit. Il regardait devant lui, sans trop fixer quelque chose de précis. Le garçon n'était pas fatigué, et pourtant son regard semblait vide. Son regard semblait vide, mais des larmes perlaient son visage. Un pleur silencieux, inaudible pour tous. Connecté à la fréquence du cœur de Solomon, il hurlait à en perdre haleine. Un bruit assourdissant, qui pourrait vriller les tympans. Mais personne n'entendait cette complainte silencieuse. Personne ne se disait que ce garçon avait un problème. Personne ne se disait que s'asseoir à côté de cet enfant pour écouter et comprendre ses problèmes lui serait bénéfique et lui permettrait de vivre tranquillement. Personne donc, et Solomon se demandait si tout le monde avait oublié son existence. Comment pouvez-vous empêchez un enfant qui souffre de s'implanter lui-même une idée aussi fixe que celle-ci, surtout si les personnes autour de lui ne se préoccupaient pas de son état mental ?
Au tout début, l'idée que le monde l'oubliait enroula ses branches de lierre autour de chaque parcelle de son cerveau tout doucement, petit à petit, neurone après neurone. Et se répercuta finalement dans tout son corps, créant cette impression de dérangement, de malaise que les personnes qui s'en approchaient pouvaient ressentir. Et petit à petit, cette idée en devint une phobie mais à la différence de certains individus phobiques, Solomon vivait avec la sienne, sans chercher à vouloir changer. Car rien ne pouvait changer cela, rien de réel ne pouvait changer cela. Il ne l'avait pas accepté bien sûr, mais elle fit simplement partie intégrante de sa vie.
Décidant finalement qu'il fallait qu'il vive par ses propres moyens, Solomon quitta le domicile familial, lieu dont il ne retiendra ni les bons, ni les mauvais souvenirs. Pourquoi s'en préoccuper ? Il fallait savoir ravaler sa rancœur et sa tristesse inavouée, qui avaient contaminées le cœur du jeune homme depuis qu'il était petit. Cela l'avait façonné, taillé, comme le sculpteur taillant la pierre pour réaliser sa statue. Solomon regarda la fenêtre de sa chambre une dernière fois, avant de partir et découvrir sa nouvelle maison, son premier appartement. Appartement qui était sobre, qui restait dans une gamme de tons gris clair-noir-blanc, dans un quartier inconnu de Paris et tranquille, où personne ne viendrait le déranger. Il avait pu s'offrir cet appartement grâce à sa carrière qui commençait à grimper : en effet, Solomon était connu sous le nom de Salomon Blake, écrivain à succès de romans noirs et fantastiques. Personne ne connaissait l'identité de Salomon Blake, à part l'éditeur qui publiait ses livres qui était son oncle, oncle qui a toujours été gentil avec son neveu mais sans plus. Il avait tout de même lu par mégarde une des nouvelles qu'il avait déjà écrite et se concertant personnellement avec Solomon, il décida de publier petit à petit ces petits bijoux d'écriture. Qui se vendirent « comme des petits pains ». Il proposa alors à son neveu de continuer à écrire et d'établir un contrat entre eux. Solomon accepta, mais continua tout de même de mener une vie qui pouvait paraître comme ordinaire aux yeux du monde, celle d'un étudiant.
Solomon, dans ses nouvelles, adoptait un style très noir et ajoutait du fantastique, adaptant le travail d'Edgar Allan Poe à sa conception de l'imaginaire. Les descriptions qu'il écrivait étaient violentes, mais il choisissait les mots adéquats à chaque phrase pour émettre un sentiment précis chez le lecteur qui lisait l'ouvrage. La cruauté de ses écrits étaient bien évidemment due à sa phobie, et celle-ci avait donnée naissance à des... Pulsions. Des pulsions qu'il ne pouvait pas assouvir, sinon il ne pourrait pas continuer à les assouvir. Alors il écrivit et écrivit, laissant tout le mal qu'il avait en lui se déverser, goutte par goutte à travers les mots qui apparaissaient sous sa plume. Mais ce n'était pas assez, et Solomon devait continuer à vivre avec.
Puis, un monde imaginaire, connu d'une bonne partie de la population terrestre mais inconnu au reste. Solomon découvrit le monde des rêves, il découvrit ce qu'on appela « Dreamland ». Et ce qui se passa chez Solomon fut déterminant pour le reste de sa vie, aussi bien celle du monde onirique que celle du monde réel. Pourquoi la vie en général continuait-elle à le changer constamment ? Il se posa cette question un soir, cigarette à la bouche, regardant par la fenêtre de son appartement l'agitation du soir de Paris. Il en conclut finalement que la vie, ayant été étriquée par une quelque force supérieure, se vengeait sur chaque être vivant qu'elle pouvait rencontrer.
♠ Dreamland : Le rêve n'est pas un état comme un autre chez l'Homme, ce n'est pas quelque chose où l'on pourrait passer cinq secondes dessus sans s'y attarder. Non, c'est quelque chose de perturbant, brouillant tour à tour vos sens, sens dont vous n'avez plus conscience au moment où votre esprit, votre conscience tombe dans ce qu'on appelle communément le sommeil. La phase entre le moment où vous fermez les yeux et le moment où vous commencez à rêver est majoritairement inconnue de tous. Certes, les médecins, les psychologues, les philosophes et autres théoriciens pourraient donner une hypothèse et l'expliquer, mais cela serait futile et la majorité de personnes en ce monde s'en fiche un peu, voir complètement. Mais alors, pourquoi s'y attarder ? Pourquoi en parler ? Tout simplement car pendant ce processus, on s'oublie. On oublie partiellement qui on est, on oublie partiellement ce qui nous fait exister. On se souvient juste des moments que l'on a pu passé, des moments que l'on a vécu, des gens que l'on a rencontré. Et on atterrit finalement quelque part.
Solomon avait donc passé cette étape. Il avait atterri dans un lieu où il n'y avait pas de fond : ni de devant, ni de derrière, ni de gauche, ni de droite. Il était dans un lieu qui était infini. Et noir. Il ouvrit les yeux et il ne vit que du noir, du noir à perte de vue. Quel était ce rêve ? Il n'en avait fait aucun de ce genre avant. Il ne se passait rien, rien du tout. Il ne savait pas ce qu'il pouvait bien faire, il ne savait ce qu'il devait faire, il ne savait rien. Rien du tout. Si bien qu'il réfléchissait et se demandait finalement... Qui était-il ? Il trouvait ça drôle. Il était dans un lieu complètement plongé dans l'obscurité la plus totale, aucune possibilité d'action ne lui parvenait, et il ne se connaissait pas. Comment pouvait-on ne pas se connaître ? Mais... Pourquoi voulait-on se connaître ? Pour se sentir vivant ? Se sentir... Unique, irremplaçable ? Foutaises. Quand on ne se connaissait pas, on pouvait renaître, avoir une nouvelle vie. S'oublier, puis recommencer.
« Je me sens... Bien... », pensa-t-il.
Il ferma les yeux.
« … Tu n'y es pas. »
Solomon sentait le monde qui l'entourait changer, mais il garda les yeux fermés. Il sentait un vent qui lui soufflait dessus, un vent frais, un vent du Nord. Pourquoi le Nord ? Pour rien, cela lui faisait penser à un Nord. Lequel ? Y était-il déjà allé dans ce Nord ? Il ne savait pas. Il s'oubliait, petit à petit. Il ne pensait à rien en particulier. Il semblait attendre que le vent qui lui soufflait dessus s'arrête. Et il s'arrêta. Il pouvait enfin ouvrir les yeux : il était devant une école. Il le savait car c'était écrit, au-dessus du grillage, du portail. Enfin, il pensait que c'était écrit. En fait, il n'y avait rien d'écrit. Il se demandait finalement pourquoi il se trouvait là. Qui l'avait mit là ? Il n'en savait rien, il ne voulait pas savoir. Il se l'était simplement demandé, comme ça. Il avait quelque chose dans le dos, quelque chose de rempli. Il attrapa la chose et la tira : c'était un sac à dos. Il l'ouvrit pour y découvrir deux simples cahiers, une trousse et un cahier de texte. Il vit un nom sur le cahier : Solomon Bertrand.
…
Qui était ce Solomon ? Lui avait-il volé son sac à ce garçon ? Dans quel but ? Il y avait sûrement une raison à cela. Cherchait-il en ce moment son sac, ce petit Solomon ?
« Salut Solomon ! »
Un garçon était passé, il lui avait tapé dans le dos et était rentré dans l'école en courant, en criant de tout son saoul. Une jeune fille passa timidement à côté d'elle.
« Salut Solomon », disait la petite fille avec un léger sourire.
Et elle rentra à l'intérieur de la cour de l'école. Solomon ne pouvait plus bouger, il était pétrifié. C'était lui ? Il s'appelait Solomon ? On... On l'avait reconnu ? Comment pouvait-on le reconnaître, et surtout... Pourquoi le reconnaissait-on ? Il se souvenait. Il se souvenait que tout le monde l'évitait avant, il se souvenait que les gens l'oubliait, qu'on ne lui prêta pas attention, qu'on s'en fichait. Qu'il était oublié de tous. Alors comment pouvait-il se faire reconnaître ? L'oubli, c'était son élément, quelque chose qui le composait, qui faisait partie de lui. Il était habitué à être oublié depuis qu'il était petit. Pourquoi là ? Pourquoi maintenant ? Que pouvait-il faire surtout ? Il ne pouvait pas... Vivre du jour au lendemain avec des personnes qui le reconnaissait, qui se préoccupait de lui, qui pouvait s'inquiéter pour lui. Il était tétanisé. Il ne pouvait pas vivre comme cela. L'oubli qu'il avait subi, vécu depuis toujours ne pouvait pas disparaître comme ça, il ne pouvait et surtout, il ne voulait pas.
Une masse d'élèves le poussa vers l'école et malgré lui, il entra dans la cour. Un cercle s'était formé autour de lui, il était piégé. Il ne pouvait plus rien faire.
« Salut Solomon, ça va ? »
« T'as regardé le nouvel épisode de Pokémon sur Tfou ? »
« Ma maman va nous faire des crêpes au nutella pour le goûter, tu viens ? »
« T'as quoi Solomon, ça va pas ? »
« Fais pas ta chochotte Solomon ! »
« Viens, il faut que tu m'aides à récupérer mes billes ! »
« Allez ! »
« Allez ! »
« Allez ! »
« Allez ! »
« Allez ! »
Solomon était couché par terre. Il voulait qu'ils arrêtent de l'appeler, de lui parler, de prononcer son nom. Mais les enfants, formés comme un cercle autour de lui, ne s'arrêtaient pas. Ils continuaient encore et encore. Solomon se mit en position d'un nouveau-né, un fœtus dans le ventre d'une mère, une mère qui ne s'était jamais occupé convenablement de lui. Il voulait retrouver une sérénité, en bouchant ses oreilles pour ne plus entendre les enfants. Mais il les entendait toujours, comme si ses mains ne couvraient rien.
« Tu ne peux pas te faire oublier, tôt ou tard, quelqu'un se souviendra de toi et se rappellera de ton existence. Personne n'est oublié, sa présence reste gravé dans la mémoire d'une, deux, trois personnes, ou même tout le monde. C'est ainsi qu'est la vie. Soumets-toi à cette règle maintenant. »
« Soumets-toi. »
« Soumets-toi. »
« Soumets-toi. »
« Soumets-toi. »
« Soumets-toi. »
« Soumets-toi. »
Comment Solomon pouvait répondre à ça, comment pouvait-il se battre contre ça ? Il ne pouvait rien, il pleurait. C'était la première fois depuis des années qu'il n'avait pas pleuré. Cela lui fit mal, il n'était également pas habitué à ce genre d'état. La tristesse. Le désespoir. Quelque chose comme ça. Il n'arrivait plus à réfléchir. Les larmes qui perlaient son visage étaient semblables à des gouttes de lave. Il souffrait, son cœur battait à la chamade, il résonnait comme un tambour mais cela causait une immense douleur. Pourquoi cela lui arrivait-il ? On ne lui avait rien demandé depuis qu'il était enfant et il s'était habitué à ça. Alors pourquoi on lui causait un tel tort ? Il ne voulait pas être reconnu, il voulait être... Oublié.
Les enfants se rapprochaient de plus en plus de Solomon, se penchant sur ce corps maigre et pâle. Ils arboraient des visages de démons, des démons qui ne possédaient que des yeux en fente et un large sourire carnassier. Ils continuaient à lui dire de se soumette en chœur. Il ne pouvait plus rien faire : c'était la fin.
Et soudain, la haine le gagna. Une haine immense, terrible, dangereuse, meurtrière. Une rancœur envers le monde avait naquit en lui, une rancœur qui lui fit du bien. Il se calma tout doucement, ses larmes ne le faisaient plus souffrir, elles s'arrêtèrent de couler. Il respira, il semblait être apaisé maintenant. Il avait trouvé la paix. Ou du moins, il allait la trouver, il connaissait la voie de sa tranquillité, il en était proche, il la touchait presque du bout des doigts. La rancœur qui naquit en lui était une rancœur avec le monde, toutes les personnes qui vivaient sur Terre. Depuis l'enfance, personne ne s'était préoccupé de lui, personne ne s'était intéressé, énervé, inquiété pour Solomon. Et maintenant, seulement maintenant, le monde voulait changer la donne ? Solomon n'était pas d'accord.
Il se releva. Les enfants aux visages de démons s'écartèrent, ils le regardèrent, abasourdis. Que préparait-il ? Était-il sérieux ? Ils rigolèrent tous ensemble, d'un air narquois, moqueur. Solomon ne les regardaient pas, il cherchait, il cherchait la solution à son problème. Et il la trouva, il souriait tellement la réponse était évidente.
« Vous voulez vous souvenir de moi ? »Les enfants s'arrêtèrent de rire, de stupeur.
« Et bien vous allez vous souvenir de moi... Comme votre pire cauchemar. »Il se jeta sur un des enfants et l’étrangla, si férocement, si brutalement qu'il arriva à planter ses doigts dans son cou, les enfonçant dans sa chair et déchiqueta en deux la partie respiratoire de l'enfant. Les autres bambins reculèrent, effrayés. Solomon trouva une longue pierre à pointe tranchante à côté de sa victime. Il l'attrapa avec sa main enduit du liquide rouge précieux de l'être dorénavant mort, se retourna et se jeta sur les autres enfants. Il planta son arme en plein visage d'un des enfants, trancha la gorge d'un autre, fit tomber un autre et écrasa son visage avec son pied, répandant ce qui composait son crâne au sol. Il en prit un autre et lui tordit le cou, ouvrit le ventre d'encore un autre, et ainsi de suite... Le carnage s'arrêta enfin avec la mort du dernier enfant à qui il lui avait ouvert la mâchoire de force jusqu'à ce que cette dernière se déboîte et lui planta sa pierre dans son œil, la lui enfonçant jusqu'à la cervelle pour la laisser planter dans sa boîte crânienne. Solomon était recouvert de sang, son corps avait maintenant la même couleur que ses yeux. Il était fatigué mais il avait réglé cette part de lui-même. Il voulait être oublié et il avait peur qu'on se souvienne de lui. Maintenant, il acceptait le fait que des gens puissent se souvenir de lui, mais il savait qu'il ne pourrait pas se contrôler et que ce genre de pulsions allaient lui venir rapidement.
Et il se rendit compte de l'endroit où il se trouvait. C'était... Cela lui semblait réel. Pourquoi au juste se trouvait-il là ? Il savait qu'il rêvait, mais que le monde dans lequel il se trouvait était aussi légitimement réel que le vrai monde, que son monde à lui. Cela lui semblait bizarre. Il sortit de la cour et partit explorer le monde qui l'entourait. La sortie de l'école débouchait sur un long tunnel noir, qui lui semblait long. Mais qu'importe, cela ne le préoccupait guère. Il marcha alors tout du long et pendant sa traversée, il réfléchissait, touchait les parois du tunnel qui semblait être en pierre : tout ce qu'il voyait, ressentait, touchait lui renvoyait une sensation semblable à son vrai monde. Était-ce possible ? Il se souvenait qu'il s'était endormi... Se pourrait-il qu'un monde, qu'un univers parallèle existait et que l'on y accédait en rêvant ? Ou alors était-ce simplement l'un de ces rêves éveillés que l'on pouvait faire rarement, qui était tout sauf impersonnel ?
Il était enfin sortit du tunnel et avait atterrit dans une sorte de ville. Il y avait beaucoup de personnes et l'endroit où il semblait se trouver devait être une sorte d'avenue. Il y avait toutes sortes de personnes : des nains, des géants, des créatures humanoïdes à oreilles pointues. Il vu même des chats à piercing. Il y avait aussi des humains, qui marchaient avec des épées, des arcs, des poissons volants. Solomon était perdu. Il vit une petite créature à oreilles pointues adossé à un mur dans une ruelle légèrement sombre et il décida d'aller lui parler.
« Eh ben dis donc », lui dit la créature d'une voix rauque et caverneuse, « vous venez de sortir d'un beau carnage.
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Où est-ce qu'on est ? Où je me trouve actuellement ?_Et bien, vous êtes à Keilow, la capitale du Royaume Bytwal, on est... En zone 2 je crois.
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Vous n'avez pas compris ma question : où je me trouve actuellement ?_... Ah je vois, vous êtes un bleu ? Vous venez de découvrir Dreamland ça veut dire ! Et bien, bienvenu à Dreamland mon ami, le monde des rêves ! Lorsque vous vous endormez dans votre monde, humain, vous vous réveillé ici, dans ce monde parallèle au vôtre. A Dreamland, les consciences des êtres réels se rejoignent et se regroupent mais tout le monde n'a pas conscience de notre univers, à part vous et ce qu'on appelle des Voyageurs. Ce sont des personnes comme vu qui ont compris que Dreamland est un monde qui existe car vous avez précédemment vaincu votre pire peur, votre phobie. Et cette phobie vous donne l'accès à un pouvoir qui découle de cette dernière. Mais vous comprendrez bien mieux demain soir. C'est quoi votre nom ?
_
Solomon..._Solomon, je vous oublierai pas, du moins pas avant un moment. Un gars recouvert de sang de la tête aux pieds, ça se retient ! Quand je raconterai ça à ma femme...
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Et ça ne vous fait pas peur de voir quelqu'un avec du sang partout sur lui vous accoster dans la rue ? _Mon gars, j'ai vu pire...
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Tu crois ? »Et Solomon le plaqua au sol et commença à le ruer de coups. Des passants pouvaient voir la scène mais personne n'alla regarder exactement ce qu'il se passait. Ils ne préféraient pas, ils ne voulaient pas être mêlé à ça. Solomon continua de ruer de coups sa victime, jusqu'à ce qu'il ne fut plus conscient de la réception des poings de son agresseur. Ce dernier eût maintenant plus de sang qu'il en avait sur ses mains. A cheval sur la créature, il regarda le ciel qui était gris. Il plut finalement, offrant une sorte de douche à Solomon. Mais pour lui, ce n'était pas une douche : cette pluie était la preuve de sa renaissance complète. Il avait débloqué un verrou de son esprit qu'il ne voulait pas toucher, il s'était rendu compte qu'il avait des pulsions de meurtre, de sang. Et enfin, il avait découvert un endroit où il allait assouvir ses pulsions de bête sans être gêné dans son monde, dans le monde réel. Et cet endroit était...
Dreamland.
J'aime - 1. Être tranquille. 2. Les cigarettes. 3. Ecrire. 4. Le sang sur les mains. 5. Doctor Who | Je n'aime pas - 1. Les gens. 2. Ses parents. 3. Les gens. 4. Les plats trop épicés. 5. Ta personne. |
- Phobie : Peur de l'oubli.
- Pouvoir : Contrôle la mémoire.
- Objet magique : Une épée qui peut rétrécir ou s'allonger, suivant la volonté de l'utilisateur. Comme le bâton magique de San Goku.
• Le personnage sur ton avatar : Kaneki Ken, Tokyo Ghoul
• Rang spécial désiré : L'Oublié
• Code du règlement : Derrière l'écran...-----------------------------------
• Prénom ou pseudo: Non.
• Âge: 17 ans et demi.
• Comment as-tu connu le forum ? En tapant Dreamland RPG sur Google. Normal.
• Connais-tu Dreamland ? Yep.
• Depuis quand fais-tu du rp ? 3 ans et demi.
• Des critiques sur le forum ? Pas encore, on verra bien.
• Une remarque ? Tout propos dérangeants et insultants ne sont pas à prendre en compte. Ceci est là simplement pour servir la présentation, lui donner une certaine ambiance et un aspect particulier au personnage auquel je donne vie. Merci.
Concernant l'épée, je ferai un RP où je l'obtiendrai.