Well... Shit... [PV Sphinx]

Le Sphinx regarda, calmement malgré sa rage, Sane mettre fin aux interrogations de ses alliés avec un « Hey, c'était pour la mission. » presque convaincant. Enlevez le « presque » quand vos interlocuteurs sont des météors, puisqu'ils gobèrent ça avec une flegme presque anglaise. Puis, le morpheur zombie fonça sur un chapiteau, en enleva les pics et s’empala avec. Le Sphinx applaudit, bien qu'encore bouillonnant de rage.

- Attends que j'en ai fini avec toi, avant d'essayer de te soigner avec de l'acupuncture. À moins que tu n'essayes de te suicider...

Sane fonça dans sa direction, lui balançant deux énormes et longues piques que le Sphinx envoya bouler avec son lampadaire. Le morpheur avait vraiment cru qu'il le toucherait avec une attaque aussi ridicule? Cela aurait néanmoins pu marcher sur un adversaire moins fort que Sane. Mais ce n'était pas le cas du type capable de manipuler à une main un lampadaire.

En tout cas, les piques qui soutenaient le chapiteau était longue, tout comme le lampadaire. Mais, vu que les piques étaient légèrement enfoncées dans le corps de Sane, et que le lampadaire était tenu par la main droite du Sphinx, ce qui lui rajoutait encore plus d'allonge, il n'était pas étonnant que le Sphinx ait une meilleure allonge que son adversaire. Ce que Sane semblait avoir oublié.

Aussi, alors que Sane fonçait sur le Sphinx, ce dernier lui donna un coup dans l'estomac, au milieu de l'étoile formée par les plaies béantes dans lesquelles étaient plantés les piquets. De quoi le faire partir brusquement en arrière, en l'obligeant à revoir ses tentatives d'attaque. Lors des Hunters Games, le Sphinx ne s'était pas révélé brillant au maniement de l'épée. Toutefois, lorsqu'il était encore un jeune Baby, il lui arrivait fréquemment -à Délirium City- d'arracher des lampadaires pour se battre.

Ainsi, le Sphinx n'était à son potentiel maximal qu'avec un lampadaire dans les mains. Et ce n'est que parce qu'il avait vu cette arme, non loin, qu'il s'était permis de laisser éclater sa rage et d'attaquer ce groupe de Météors. Ceux qui trouvaient le Sphinx puissant, à cause de sa force brute, n'avaient pas envie de l'affronter avec une telle arme. Mais Sane ne semblait pas le craindre, pas plus que la douleur. C'est pourquoi le Voyageur au masque à gaz se promit de ne pas le tuer, quoi qu'il arrive.

Il y avait trop peu de Voyageurs de cette trempe à Dreamland. Ce serait du gâchis, juste pour une histoire de foutage de gueule.

Toutefois, notre bon vieux Sphinx attendait quand même du zombie quelques gémissements de douleur, en dédommagement.

- À mon tour d'attaquer. J'vous conseille de vous écarter, les météors, il risque d'y avoir des dommages collatéraux.

Alors que Sane partait en arrière, le Sphinx fonça vers lui, puis balaya tout l'espace autour de lui du lampadaire, en une violente attaque horizontale à 360°. Si les météors ou Sane ne bougeaient pas, ils se la prendraient dans la gueule. La nuit promettait d'être amusante.

Le morpheur zombie s'était mis à chantonner, tout en esquivant l'attaque du Sphinx. Pour cela, il s'était servi des piques comme des perches, afin de se projeter dans les airs. Il avait sauté assez haut, et c'était vraiment bien joué de sa part. Même si une grande différence de niveau les séparait, le Voyageur au masque à gaz était vraiment impressionné par les actions du Sane. S'il avait un adversaire moins expérimenté, il se serait certainement pris une belle raclée car le Voyageur que le Sphinx affrontait faisait partie des pires : c'était une sorte de Berserker.

Un type qui ne se souciait pas de la douleur (la ressentait-il au moins?) et qui se souciait peu de sa propre défense ou survie, ne visant qu'à infliger des dégâts à son adversaire et à l'emporter avec lui dans la tombe. Toutefois, dans une certaine mesure, le Sphinx pouvait également être un Berserker. Qui souhaite survivre, certes, mais qui n'a pas peur de la douleur, ni de la mort, et qui serait capable de supporter la douleur pour en causer à son adversaire. La plupart de ses combats l'avait montré.

Le docteur semblait être dément, sadique et presque effrayant. Mais la véritable bête de foire, ici, c'était Sphinx. Celui qui donnait des cauchemars aux enfants, ici, c'était Sphinx. Et le fait que le morpheur esquive ses assauts et attire l'attention commençait à irriter encore plus notre homme. De plus, Sane avait manifesté son envie de le disséquer. Souvenez-vous, le Sphinx n'aimait guère les menaces. Si, avant, il avait juste l'intention de corriger Sane, il venait de réaliser un truc.

Cet enfoiré de Berserker représentait une véritable menace !

Le Sphinx n'avait plus le choix : il fallait passer aux choses sérieuses. Il cessa ses frappes inutiles, décidant d'attendre que Sane ait achevé sa trajectoire. Une nouvelle fois, Sane envoya un pique vers Sphinx, comme s'il s'agissait d'un javelot. Cette fois-ci, le Sphinx ne se contenta pas de le dévier. Il le rattrapa. Le véritable lanceur d'objets hétéroclites, ici, c'était Sphinx.

Retour à l'expéditeur !

Le javelot fit le trajet inverse, avec une puissance certes bien plus importante. Si Sane ne le déviait pas, il allait très certainement traverser sa chair, comme une balle tirée par une arme à feu très puissante, et continuait son chemin sur encore quelques mètres.

Un deuxième javelot de fortune fendit l'air, visant le lampadaire du Sphinx. Mais ce dernier, bien qu'en forme de barbe à papa, était constitué d'un matériau bien plus solide, c'est à dire de l'acier. C'était également la raison pour laquelle le Sphinx pouvait le tenir aussi longtemps, sans le voir se désagréger à cause de ses poils urticants. Le javelot toucha donc sa cible, mais ne la transperça pas et fut juste légèrement dévié, avant d'achever sa course au sol.

Apparemment, Sane voulait lancer une nouvelle fois un javelot sur le Sphinx, mais ce dernier commençait à en avoir marre. Il se rapprocha d'un coup, sautant sur le morpheur, positionnant son corps de manière à ce que le javelot vienne s'enfoncer dans la chair de son ventre, du côté gauche, juste à côté de son rein. Il grimaça derrière son masque, mais la douleur se dissipa vite. Ou plutôt, fut bien moins forte que celle occasionnée par les nombreuses plaies que le Sphinx avait sur le visage.

Vous n'êtes pas sans savoir qu'il souffre continuellement et blablabla, ce qu'il fait qu'il est presque insensible à la douleur. Il la ressent quand même mais y est autant habitué qu'un type qui passe ses nuits dans un Iron Maiden. Bref, le corps de Sane était encore empalé par trois autres piques, mais elles étaient situés du côté gauche et le Sphinx était du côté droit du zombi, avec le côté gauche de son ventre empalé par le pique qui s'évaporait en une volute de fumée de plus en plus dense. Il attrapa d'une main ferme celle de Sane, et de l'autre main, il le frappa violemment au visage. Il aurait pu transformer son bras droit en trompe osseuse, pour le tuer, mais il n'avait pas encore basculé dans un état aussi dément que celui de Sane.

Le Sphinx était certain qu'il ne parviendrait à tirer du morpheur aucun gémissement de douleur, pourtant il ne pouvait pas laisser cette menace en paix. Transformant son poing droit en trompe, il le pointa sur l'épaule gauche du morpheur.

- Comme ça, je peux pas te louper.

Puis, il lui tira une gerbe de sang, faisant fondre l'épaule et les os qui se trouvaient derrière la chair. Le bras gauche du zombie fut séparé de son corps, et tomba au sol car le pique qu'il tenait s'était entièrement dissous. Le Sphinx avait à présent une plaie du côté gauche de son ventre, d'où s'écoulait du sang. C'était un inconvénient de son pouvoir : il ne pouvait pas stopper les hémorragies en conservant les armes adverses plantées en lui.

Enfin, il avait un autre moyen de la stopper. Plaquant sa main sur sa plaie (plus pour le style que pour autre chose), il transforma le sang qui s'écoulait en une multitude de chenilles, à qui il ordonna de rester collées ensemble, et d'ainsi, d'empêcher le sang de sortir de son corps. Les chenilles, immunisées au sang du Sphinx, obéirent et il n'eut plus à se soucier de cette plaie. L'action lui avait prise même pas quatre secondes, et il n'avait pas cessé d'observer Sane.

Peut-être devrait-il le priver de son autre bras pour le calmer.

[HDJ : Bon, la légendaire perte de bras est arrivée. Si ça te dérange, je modifie sans problèmes. J'ai pas trop aimé ta remarque par rapport à Ares et Sphinx, hier, et ai décidé de me venger sur ce perso-là ]

Ce n'était plus du viol, mais un véritable gangbang. Malgré la perte de ses deux bras, Sane continuait à vouloir se battre, semblant attendre de Sphinx qu'il lui administre un magnifique bukkake avec sa trompe comme l'une des prêtresses assoiffées de sexe de Bible Black. Bref, tout ça pour dire que Sane semblait trouver la situation très drôle et se jetait sur le Sphinx, la tête en avant. Peut-être espérait-il le percuter avec la violence d'un camion-benne ?

Mais là, une tortue fut invoquée et empêcha Sane d'aller plus loin. Une tortue ? Pas vraiment, en fait, car ça ressemblait plus à un Pokémon. À un croisement entre Locklass (et pas Looklass) et Tortank, si vous voulez tout savoir. Enfin, l'invocation était plutôt balèse, car elle parvint à arrêter le morpheur pris de frénésie dans sa lancée.

Ensuite, elle se lança vers Sphinx tandis que les météors s'occupaient de ceinturer leur compagnon, et de l'amener de force. Le Sphinx fonça vers eux et bondit sur les airs, pensant passer au-dessus de l'invocation... mais celle-ci était très rapide et se plaça sur son chemin. Il eut beau la frapper de toutes ses forces et l'envoyait bouler à l'autre bout du terrain, la tortue revenait, la gueule en sang, l'empêchait de passer tandis que les autres se barraient.

- Une paire de couilles pour quatre ! Affligeant... Et en plus, vous abandonnez vos collègues inconscients...

Sphinx se sentait comme Spartacus, de la série éponyme, au moment où sa femme lui était arrachée par les romains. Même si les raisons qui le motivaient à garder Sane auprès de lui n'étaient pas celles que l'on pourrait croire. Un tapis volant fut rapidement  créé par l'un des météors, et ils montèrent dessus afin de prendre la poudre d'escampette. Puisant dans cette vision de nouvelles forces, le Sphinx assena un violent coup de lampadaire à la tortue.

Puis, fonçant à toute vitesse vers le tapis volant, déjà haut dans le ciel, il bondit soudainement et, plantant le lampadaire dans le sol comme s'il s'agissait d'une perche, il se projeta dans les airs à une hauteur qu'il n'avait jamais atteinte auparavant. Le lampadaire resta planté au sol, aussi fier et droit que l'une des tours médiévales de Bratislava.

Un sourire se dressait sur son visage, alors qu'il traversait l'air à grande vitesse en direction du type qui s'était payé sa tronche. Il avait espéré, plus tôt, que Sane se calme, mais avait finalement décidé qu'il allait s'amuser à voir jusqu'où son immunité allait. Il comptait lui arracher ses jambes également, et s'amusait à le regarder ramper au sol comme une limace.

- J'arrive, les gars. J'ARRIVE !
- Ouaaais ! Je t'aime bien Sphinx, je te disséquerais plus tard du coup ah-ah-ah-ah !
- Bah, essaye maintenant... Merde... Fais chiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiier !

Un mètre... Il lui manquait à peine un mètre pour agripper le tapis volant. Le Sphinx chuta longuement, avant d'atterrir lourdement sur le sol. Les fuyards avaient laissé derrière eux les deux météors inconscients, et notre Voyageur masqué hésitait à se venger sur eux.

Finalement, il n'en fit rien. C'était lâche, et il aurait eu l'impression de cracher au visage de Liam en faisant ça. Même si ce dernier l'avait lâchement abandonné au royaume de Pâques. Il regarda plutôt le tapis volant, qui s'éloignait de plus en plus. Cela rappela au Sphinx un slogan bien connu d'une marque de lessive nommé Cilit Bang : Dites adieu à la saleté !

C'est avec cette pensée en tête qu'il finit par se réveiller. Pas mal de météors étaient vraiment des déchets...