Dream Land Infinity RPG
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 Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}

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Joy Killamanjiro
Indiana Joy
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MessageSujet: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeSam 14 Jan - 14:57

Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} Imagef13






- Joy, mais réponds-moi !
- Je crois que tu devrais arrêter d’écouter n’importe qui dans les bars Jock.
- Non mais là c’est pas des conneries ! Je te dis qu’un groupe, ou des groupes possiblement, dirige Dreamland dans l’ombre ! Tout ce qu’on fait, subit, vit est en fait des conséquences de leurs décisions. Les Seigneurs, les Rois, même le Seigneur Obscur leur mange dans la main ! Tu te rends compte ? Et il paraît que d’autres groupes archi secrets de la mort luttent contre eux en secret dans une guerre secrète qui doit rester totalement…
- Secrète ?
- Non, transparente, mais y’avait un autre mot.
- Invisible ?
- Oui voilà. Une guerre invisible, parfaitement. Et secrète.
- Je t’ai déjà dit de ne pas écouter les déglingués dans les bars. Rappelle-toi le religieux en robe bleu foncé dans ce troquet l’autre jour. Il voulait ta thune et le numéro de ta sœur aînée. Sous couvert de lui apporter la vérité vraie en lisant au dos des paquets de céréales…
- J’ai jamais dit que j’avais cru ce qu’il a dit, j’ai dit que c’était un moyen possible pour connaître le futur ! De toute façon t’es un mathématichien, on peut rien te dire, tu raisonnes trop dans l’abstrait. Bon, c’est où qu’on va au fait ? Tu m’as emmené sans rien me dire, comme d’hab, Joyou.
– Il me dépose chez Fumarola, le Seigneur de la Fumée, pour un entretien au sujet de l’Alliance Élémentaire. Depuis la Celestia, je dois prendre des notes et augmenter le nombre de contacts avec mon Royaume, tu sais. Il doit venir aussi, je vais le présenter au Seigneur...discrètement, comme tant d’autres.
- Et moi on me présente pas ?
- Le jour de ta naissance, Jock, le monde s’est présenté à sa fin…
- Euh...y’a une blague, mais je l’ai pas comprite.
- En clair, Joy est numéro 2 de la Baby et ce serait bien pour lui de s’entretenir avec le Seigneur…
- Puis c’est ton mec, c’est bon j’ai compris. Dire que je vous ai sortis tous les deux d’une merde pas possible à Wordsmen, de ma verve sans équivalente ! Je me sens doloré dans mon cœur.
- Écoute Jock, promis dès que je sors de l’entretien avec le Seigneur de la Fumée, tandis que Lili poursuit sa mission diplomatique, je t’emmène faire du tourisme.
- Idiota !
- La ferme, Mylène !
- Pourquoi tu te gares ici ? Le palais est à deux rues.
- Pas besoin de me faire repérer, les dreamjournaleux sont sur mon rable depuis mon arrivée dans le top 2 de Dreamland.
- T’as pensé à faire l’émission « C’est mon Oich’ » : je vis mal ma célébrité ?




**




Sortie du van noir du voyageur des mathématiques, en plein milieu du Royaume de la Fumée. Bien sûr, le masque à gaz ou juste le masque de protection contre la pollution est de mise, pour éviter aux créatures les inhalations constantes et agressives de gaz. Seuls les plus résistants et les plus forts, les anciens guerriers, vétérans des conflits de la fumée, sont capables de vivre quelques heures dans l’ambiance irresponsable du Royaume. Le van avait traversé de grandes zones industrielles, une sorte de ville à la fois steampunk et futuriste, utilisant la vapeur, les pots d’échappements, et donc des machines aussi diverses que variées, allant du tracteur turbo speed au skate-board à charbon. On pouvait croire qu’il était impossible de vivre en ces lieux, pourtant les créatures qui maîtrisaient l’élément étaient tout à fait capables d’aller et venir paisiblement dans la ville. Pour les autres, le Royaume pouvait se montrer hostile, voire dangereux. Mais les habitants accueillaient toujours chaleureusement les nouveaux venus, les rêveurs étaient assez rares, et les voyageurs se rendaient dans le Royaume souvent par intérêts ou curiosité bien placée, rarement pour faire du simple tourisme. A l’image de Joy, qui venait pour causer affaires avec Fumarola.



Car oui, des groupes secrets mais actifs existaient, comme l’Oratorio, ou encore comme le Gunsen, et il était tout à fait possible que ce dernier possède une influence largement supérieure aux estimations, par le théorème de l’iceberg – et ce malgré la fonte des banquises. Jock avait raison, mais des gens aussi insouciants que lui ne pouvaient avoir accès aux informations concernant ces groupes. Lili-Anna et Joy étaient d’accord là-dessus : il fallait prévenir les dangers qui viendraient au-devant d’un aimant à emmerdes comme Jock, et le mieux avait été décidé : ne pas le mettre dans la confidence. Le point délicat était apparu après le procès de Joy à Wordsmen, puisque depuis Jock refusait de laisser la Princesse des Mots toute seule en balades, par solidarité. Il considérait la protection et la surveillance de Lili comme un problème d’honneur et un geste de franche camaraderie envers le mathématicien, qui n’avait pu refuser une volonté aussi féroce et sincère. La créature de Kazinopolis était peut-être intellectuellement et socialement défaillante, mais son amitié prévalait sur pas mal de choses importantes dans Dreamland. Ils avaient donc décidé de le garder auprès d’eux, même dans les missions périlleuses, en espérant tenir le secret de l’Oratorio le plus longtemps possible. En sachant que Jock avait le talent d’un journaliste people pour garder enfoui en lui des secrets, la décision était à la fois un pari, et une menace. Assumés bien sûr par le couple, mais qui ne perdait pas des yeux les oreilles et les neurones débiles du sieur Jock.



Ainsi il resta dans le van tandis que les deux se dirigeaient vers le palais, avec une pile de bande-dessinées, des bonbons et de la musique sur les oreilles. Oui, un peu comme un enfant, c’était aussi un peu le cas. L’entrée chez Fumarola ne se fit évidemment pas par l’entrée officielle, mais par une entrée secrète située à quelques rues de là, et menant aux sous-sols du Palais. Un labyrinthe de tuyaux brûlants, qui donnaient une chaleur à suer, embarquait les deux tourtereaux qui s’arrêtèrent assez rapidement pour s’embrasser pendant de longues minutes. En présence de Jock, ils évitaient les marques de passion, par pudeur, par élégance, et aussi pour éviter une rencontre imprévue. Jock avait le don de rencontrer des gens qu’il connaissait de près de loin et de rien du tout, car sa mémoire lui jouait régulièrement des tours. Il apostrophait du coup tout le monde, à peu d’anonymes près. Le bon pote.



Après ce moment de grand romantisme chaleureux, qui déborda derrière un voile de pudeur dans un boudoir sentant l’amour après l’amour...ils reprirent leur chemin labyrinthique dans le sous-sol dont le plan avait été donné quelques nuits avant par messager venant de la part du Seigneur de la Fumée. Lili-Anna le tenait dans ses mains et guidait Joy patiemment, en scrutant d’éventuelles portes dérobées, ou espaces recelant un gramme de froideur. Mais plus ils avançaient, plus la chaleur devenait suffocante, et plus la fumée s’épaississait. Finalement, un des gardes royaux apparut au détour d’un couloir, entre la fumée, la dispersa par ailleurs, et leur fit signe d’entrer.



L’intérieur du Palais était à l’image de la ville, la fumée en moins. Très moderne, de la tuyauterie, de la mécanique, des machines diverses, des pistons, des chaudières et aussi de l’encens pour calmer l’odeur de brûlé, doucereuse mais envahissante. On les fit rentrer dans une petite salle, au plus haut d’une tour comportant un escalier infini, et le couple vit posé sur un fauteuil Lysandre Videl, et de l’autre côté de la salle, devant un tableau contenant des images, Fumarola lui-même, qui se dépêcha pour les saluer.




- Merci à vous deux, on n’attendait plus que vous !
- Seigneur, ravi de vous revoir !
- Fumarola, Lysandre...de retour dans la partie, Lysandre ? Les Meteors vont comment ?



Une petite pique d’entrée, en souvenir des événements récents du Kitsune. Joy fit un geste de la main, une manière de faire comprendre au voyageur temporel qu’il n’y avait là rien de bien sérieux sinon une boutade pour détendre un peu la situation géo-politique du monde onirique. Aussi, il s’assit et se concentra sur le tableau, Lili en fit de même. Il regarda Lysandre, qui semblait concentré lui aussi ; il avait déjà eu les détails, semblait-il ? Ou peut-être commençait-il à les deviner ? Dur à dire, il devenait de plus en plus fermé à mesure que l’armée des voyageurs évoluaient, dans un sens comme dans un autre…Le matheux regarda le tableau, et le Seigneur de la Fumée reprit sa place, en se tenant cette fois debout.



- Bien, nous sommes tous là. Je n’ai pas pris la peine d’appeler tout l’Oratorio. Lysandre et Joy savent très bien travailler ensemble, malgré leurs situations respectives, ce qui force mon respect par ailleurs. J’ai eu des amis bien plus proches, qui se sont éloignés pour bien moins. Vous les humains êtes réellement imprévisibles...et Lili-Anna, j’ai jugé bon selon les récentes informations du Royaume des Mots, vous prendre sous mon aile, et un peu près de celle de votre...ami.



Il souriait largement. Le terme voulait tout et rien dire, mais tout le monde avait compris. Son air jovial disparut quand il s’assit lourdement, d’un geste fatigué. C’était sérieux, ce pour quoi ils avaient été convoqués par leurs tatouages respectifs, sans aucun doute.



- Si vous êtes là, c’est que ma capitale connaît une vague de criminalité en hausse. Un peu trop à mon goût. Bien sûr, cela pourrait ne pas vous regarder, mais j’ai de bonnes raisons de penser que le Gunsen est mêlé de près ou de loin à tout ça. Savent-ils pour l’Oratorio ? Je l’ignore, et c’est ce que vous devrez découvrir...en vous infiltrant dans un des deux groupes de chauffards que je vais vous présenter immédiatement.



Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} 50d16010




Il montra une image avec quatre personnes, une voiture. Il prit une règle et montra chaque visage. Joy les scruta. Des créatures, de belles gueules, des regards précis, nets, malicieux. Des emmerdeurs sans doute. Rebelles. Deux femmes. Deux hommes. Des cibles à approcher. Il commençait à noter mentalement tout ce que disait Fumarola, et commençait à créer des formules pour lancer ses hypothèses, en activant son pouvoir sans rien lancer de particulièrement lourd ou demandeur en énergie. Fumarola pendant ce temps développait.



- De droite à gauche, vous suivez bien. Je vous présente les quatre protagonistes qui sont mêlés à ce que je pense être une affaire lancée par le Gunsen. A droite, la belle gosse connue sur les routes du Royaume pour être une tarée du volant. Elle s’appelle Gréco, et c’est la directrice d’un club de chauffeurs semi-pro, allant du professionnel des courses et des moteurs au livreur de pizzas. Son club s’appelle le Jaguar Jungle, JJ pour les intimes, ou Corp JJ depuis qu’ils ont ouvert un garage pour blanchir l’argent des courses. Elle ne plaisante pas, malgré son sourire de mannequin. C’est une tigresse, et personnellement, je l’ai vue rouler une fois dans une course officielle, elle avait alors 8 ans et une Ferrari avec un moteur pour enfants. Elle était arrivée deuxième alors, derrière celui qui est juste à côté d’elle. Maintenant elle roule sur une Jaguar magnifique, que mes services ont prise en photo.



Jaguar de Gréco:





Il fit un temps de silence et vit Lysandre retenir des rires. Effectivement, il ressemblait beaucoup à l’acteur du monde réel, Von Diasal. La ressemblance était frappante, mais la créature semblait avoir beaucoup plus de bagages, dans sa manière de fixer le spectateur.



- J’ai nommé Alpha. Lui c’est un clandestin total, un autodidacte du volant. Il n’a jamais eu de travail connu, mais il est aussi riche que moi par les courses. Il gère toutes les bandes du coin, sans avoir de nom rassembleur. Tout le monde sait que c’est lui le patron, et quand il dit aux autres d’occuper l’autoroute qui entoure la capitale, on peut dire adieu à la fluidité de la circulation : tous les chauffeurs roulent derrière sa machine. Et c’est pas d’la merde, une Iguana qui n’a jamais été battue, sauf par Gréco, régulièrement. Je ne l’ai jamais vu rouler, Alpha, je ne sais pas du tout comment il peut autant être respecté en ne faisant que conduire. Mais méfiez-vous, rentrer dans son cercle, c’est rentrer dans l’arène aux fauves. Être son ami, c’est être surveillé par tous les chauffeurs de la ville. Je vous laisse imaginer si vous vous faites découvrir...ou alors vous ferez comme l’agent infiltré qui vous a précédé il y a quelques mois…


Iguana d'Alpha:



Il montra l’image suivante, un blondinet à la belle gueule, l’assurance en bandoulière, et un regard de tueur. Un ancien vétéran de la fumée, sans doute. Il montra le converti, puis la dernière personne, une femme, aux traits gracieux proches de ceux d’Alpha.




- Pablo Skywalker...évitez de lui parler d’étoiles, il déteste ça j’sais pas pourquoi. C’était un de mes meilleurs hommes, et je l’ai envoyé là-bas pour en apprendre plus sur le trafic dont je vais vous parler juste après. Il a pris des cours de conduite, et il s’est avéré qu’il était extrêmement doué. Mes formateurs ont dit qu’ils n’avaient jamais vu ça...je l’ai envoyé là-bas, et il m’a fait savoir qu’il ne reviendrait jamais. Bien sûr, j’aurais pu l’enfermer et le tuer, mais Pablo...a eu quelques missions douloureuses par le passé, et ce par ma faute, alors j’estime qu’il mérite sa retraite. Il est désormais accompagné, par Vittoria, la sœur d’Alpha. Méfiez-vous, si vous posez trop de questions, ou si vous êtes là où vous ne devriez pas être, il caftera immédiatement. Il s’attend sûrement à trouver des agents qu’il connaît, c’est pourquoi je vous envoie tous les deux, Lysandre, Joy. Personne ne se doutera de deux voyageurs. Lili-Anna restera en arrière, pour faire le lien entre vous et moi, et pour gérer un ami qui est venu prendre des vacances ici je crois ?
- Tout à fait !
- On arrive maintenant à l’objet même de la mission. Depuis des mois, et l’envoi de Pablo, le Royaume doit faire face à une épidémie due à une fumée nocive.
- Pléonasme.
- Pas ici, Joy. Pas ici. Une fumée nocive, donc. J’ai appris par Pablo qu’elle est connue dans les bas-fonds sous le terme de Drift. Ce serait une drogue qu’on prend pour « devenir » de la fumée ? Devenir comme de la fumée, et participer dans une sorte de monde de fumées à des rassemblements de fumées multicolores, comme dans un grand festival...de fumées...Je dois avouer que je n’ai pas tout compris, mais de la bouche de mes hommes qui ont servi de cobayes, vous devenez une fumée et vous rejoignez celles de la ville, et les habitants devenus fumées. Vous tournez autour d’un centre particulier, qui change à chaque fois ; vous tournez ensemble, dans une fumée collective. Le fait de tourner rend le cerveau atrophié ou malade, et certains, accrocs à la Drift et à la sensation de virage infini, meurent de leur dépendance. Pablo, dans son dernier message, m’a dit que les pilotes en prenaient pour fêter leurs victoires sur les routes du Royaume. Et qu’il se fournissait chez un certain  Speed Wagon . C’est là que vous intervenez. Infiltration d’un des deux gangs, tester la Drift, se fournir chez ce dénommé Speed Wagon, et déterminer ses liens avec le Gunsen. Vous avez tout le temps qu’il faudra pour récupérer ces informations. Ne prenez pas de risques inutiles. Vous avez des questions ? Je vous ai fait un dossier avec tout ce que j’ai dit, si vous avez des trous.
- Oui...on s’infiltre d’accord, je suppose qu’on va devoir faire des courses ? Comment ? Moi j’ai que mon van, et j’pense que ça va pas le faire !
- J’ai des voitures à disposition...Porsche, Chevy Camaro, Audi, Gran Torino…
- Une Ford Gran Torino ?? La 1972 ?
- Celle-là même.
- Ok, c’est tout ce que je voulais savoir.



Ils ressortirent par une porte dérobée, une de plus, et se dirigèrent vers un entrepôt. Lili-Anna retourna au van et alla chercher le matériel pour effectuer le suivi nuit après nuit, et Jock irait à l’hôtel, en suivant un groupe de touristes portant des masques à gaz. Arrivés à l’entrepôt personnel de Fumarola, accompagnés par un homme de confiance, Joy vit une dizaine de voitures de sport, comme autant d’ode à la pollution, au bruit et à la grande vitesse. Des modernes, des très récentes, des futuristes et quelques vieilles antiquités, comme la Bugatti de 1928, ou la Triumph Roadster de 1947 ! Il choisit directement la voiture de son choix, une Gran Torino de 1972, un modèle cultissime qui pouvait encore faire la différence sur les routes. Il laissa Lysandre choisir son modèle, enfila un costume qui le ferait passer pour un pilote amateur mais passionné, un marcel noir marqué « Karma Police », un sarouel tâché de peintures et des tennis confortables pour les pédales. Il mit un bandana de pirate dans ses cheveux et fit ronronner la belle mécanique. Il regarda Lysandre dans sa voiture et lui lança un regard de gamin.



Gran Torino de Joy:




- Prêt à faire hurler le bitume, la fumée et les écologistes vénères ?



Vroom vroom.








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Lysandre Videl
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Lysandre Videl


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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeSam 21 Jan - 18:30



Assis dans son fauteuil, Lysandre observait le masque qu'il avait à la main. Son masque de Meteor. Plus qu'une marque d'appartenance, c'était un symbole de conviction. Le point d'ancrage d'un idéal psycho-politique dont il était l'un des fers de lance. Un étendard. Dans l'esprit du Contrôleur du Temps, on ne se séparait pas des étendards, pas plus qu'on ne les brûlait.

L'inaltérable chaîne d'argent qui ornait son poignet, signe de son lien indéfectible avec le réel, était là pour attester de cette volonté de métal. Le tissu qu'il caressait distraitement du bout des doigts ferait désormais partie de sa panoplie de fétiches. Aucun événement, aucun chambardement qui ne fût par porté par sa propre impulsion ne ferait dévier sa ligne de conduite.

Le regard curieux et interrogatif de Fumarola, debout en face de lui, ne changerait rien non plus. Cela faisait un moment que leur conversation s'était terminée, ils se trouvaient désormais dans l'attente de Joy et de sa copine créature. Comme le Voyageur temporel l'avait craint dès le début, le garçon s'était entiché d'une chimère de Dreamland, et il continuait d'arpenter le même chemin dépourvu de substance. L'Oratorio et leur collaboration était une chose, mais avec les événements récents, qu'en serait-il sur le long terme ? L'interrogation du jeune homme se perdit dans le bruit caractéristique d'une porte qui s'ouvre. L'ado arrivait.

***

Plus tôt

"C'est gratuit, c'est sûr ?
- Ouaip mon gars, le Seigneur Fumarola s'assure que tous les visiteurs du Royaume puissent circuler sans être gênés par le smog.
- Bon, et bien merci j'imagine.
- Pas d'quoi. T'as besoin d'être déposé quelque part ? Un de mes petits apprentis va faire un tour à la fabrique pour nous ravitailler en pièces.
- Si ça peut me rapprocher du centre ville.
- Ouais, va le voir, il est en train de préparer la poubelle."

Lysandre enfila le masque à gaz et prit congé du garde-frontière et sortit du cabinet de douane. A sa gauche, Fightland et Armacity s'étendaient de chaque côté de l'horizon. A droite, c'était le Ban Lieu du Royaume de la Fumée, qui entourait l'immense carrière d'Uzinagaz. Cette dernière se dressait au loin, cachée sous un épais nuage de fumée polluante.

Il avait tout juste mis les pieds dans le Royaume de la Guerre, puisqu'un petit avant-poste Meteor se trouvait toujours secrètement près de cet endroit. Il n'était plus fréquenté depuis un moment, si ce n'est par les quelques créatures encore retenues prisonnières à l'intérieur. Il s'occuperait de celles-ci une autre fois. Cette nuit, il devait répondre à l'appel de l'Oratorio.

En contournant la bâtisse, il s'arrêta à l'arrière. Près du mur, une espèce de carlingue métallique proche des véhicules madmaxiens était positionnée à l'arrêt, remplie d'un tas de fournitures et de bidons d'essence. Vu son état, elle portait bien le nom de "poubelle". Il n'y avait que deux places à l'avant, et compte tenu à la fois des suspensions et de l'irrégularité du terrain, Lysandre se douta que le trajet ne serait pas de tout repos.

"J'peux vouzaider ? Fit une petite créature de la fumée qui terminait de chargé son coffre arrière. En apparence, le garçon donnait l'air d'avoir 14 ans.
- Ton patron m'a dit que tu allais en ville. Tu m'emmènes, gamin ?
- Bah si l'patron l'a dit, j'pas trop l'choix hein. Monte Voyageur, fais comme si j'avais mon permis carbone.
- Est-ce que tu as ton permis tout court ? S'enquit le grand bond en grimpant sur le siège passager.
- Un détail de l'histoire, ça, m'sieur, répondit l'ado en introduisant sa clé de contact. On a pas d'permis chez Fumarola, tout le monde conduit parce que les machines qui font de la fumée, on grandit avec, et on sait tous comment ça marche.
- Et heu... ça marche comment ? S'inquiéta Lysandre en entendant le bruit chaotique qui émergeait du moteur, accompagné d'une fumée blanche qui jaillissait du capot.
- Machine à vapeur, t'es pas au courant ? Y'a que dans Uzinagaz qu'on a l'droit de rouler avec des voitures à essence ou du carburant exotique. 'Fin ça c'est en théorie, parce que les gars du Ban Lieu, ils font un peu c'qu'ils veulent."

Le véhicule fit quelques caprices, mais finit par démarrer. Le gosse le fit s'engager sur un chemin de terre et commença à prendre de la vitesse. Le moindre caillou faisait bondir la bagnole de manière irrationnelle. En raison de son altitude, le Voyageur temporel manqua à deux reprises de se cogner la tête au plafond métallique.

"Tu t'appelles comment Voyageur ?
- Lysandre.
- Moi c'est Super 95.
- Evidemment.
- Quoi ?
- Non, rien, roule gamin."

Lysandre, curieux de découvrir cette région qu'il ne connaissait pas, observait le paysage. Le fameux Ban Lieu ressemblait à une immense agglomération désaffectée, ravagée par une quelconque forme d’apocalypse. Néanmoins, on pouvait deviner des signes d'activité un peu partout, ne serait-ce que par les fumées qui s'échappaient des cheminées d'usines abandonnées, ou les bolides dont on percevait le bruit du moteur sans pouvoir les distinguer.

A mesure qu'ils s'approchaient de la carrière, les bâtiments se rapprochaient et se densifiaient. La vie, quant à elle, se faisait plus visible avec des créatures apparemment très occupées.

"Pas d'chance, zavez pas pu voir Gaz Force One, annonça Super 95 alors qu'ils franchissaient le détroit de l'immense carrière de craie. 'Doit êt' de l'aut' côté du Ban Lieu.
- Gaz Force One ?
- Ouais, l'gros bateau volant de Fumarola ! C'est pour son armée. J'vais m'engager quand j'pourrai."

La remarque tira Lysandre de sa contemplation tandis qu'ils commençaient à arpenter les rues d'Uzinagaz.

"Pourquoi veux-tu intégrer l'armée de Fumarola, Super 95 ?
- J'veux défendre mon royaume contre les enfoirés du Feu. Z'ont viré mon arrière-grand-père et mon arrière-grand-mère de leur maison et j'veux pas qu'ils reviennent nous emmerder ici. On est bien.
- Je crois que Behemus ne s'intéresse pas à votre Royaume.
- Behemus ou c'lui d'avant, c'est tous les mêmes. On sait pas quand ils vont vouloir regarder par chez nous. C'est c'que dit mon daron. C'est c'que dit mon patron.
- L'Alliance Elémentaire a fort à faire avec le Royaume obscur.
- Le Royaume obscur nous a jamais emmerdé en tout cas."

La discussion s'arrêta là, Lysandre se retrouvant de nouveau accaparé par l'activité florissante d'Uzinagaz. Tout ici était fait de machines, d'usines et de cheminées. Les habitations elles-mêmes ressemblaient à des manufactures, et jusqu'un léger brouillard imprégnait les rues. Les locaux, principalement des créatures de la fumée, ne semblaient pas gênées par cette atmosphère. Au contraire, elles semblaient toutes galvanisées par une dynamique industrielle très marquée. Ici, c'était la productivité et le travail qui prédominaient. Pas la guerre, pourtant bien réelle en dehors, et au plus près des frontières avec la présence bienveillante d'Armacity et de Fightland.

Lorsque Super 95 immobilisa la poubelle dans la cour d'une petite fabrique de pièces détachées, Lysandre poussa un soupir de soulagement et sortit du véhicule en se massant le dos. Comme prévu, la course n'avait pas été des plus agréables. Par réflexe, il lança quand même un pourboire en essence de vie à l'ado, qui le remercia en s'inclinant brièvement, avant de disparaître dans les couloirs de l'usine.

Il ne fallut pas longtemps au Contrôleur du Temps pour repérer la Manufacture, le palais royal de Fumarola, qui se dressait à quelques dizaines de mètres au-dessus du reste de la ville tant elle était imposante. Au moins, il ne se perdrait pas. Sillonnant les boyaux de la ville qui se séparaient de son objectif, il se fit le plus discret possible pour trouver l'entrée secrète qui lui avait été indiquée. La porte en question était dissimulée derrière une large canalisation par laquelle fuyait une vapeur jaune malodorante. Impossible à repérer à moins d'aller dans cette direction, mais il fallait pour cela foncer droit dans un mur de pierre. Totalement contre-intuitif.

L'intérieur s'agença d'abord comme une grotte close et obscur, mais en s'habituant à la pénombre, le Voyageur temporel repéra un long couloir jonché de tuyauteries fumantes de derrière lesquelles émanait un bruit de machinerie. Naturellement sur ses gardes, il se rassura en portant sa main sur le dessus de la Dague du Temps tandis qu'il progressait dans ce dédale exigu qui le forçait à baisser la tête. Il fut soulager lorsque finalement, il déboucha dans la salle de réunion. C'est Fumarola lui-même qui l'accueillit, les bras ouverts et le visage souriant, heureux de recroiser un Voyageur qu'il appréciait particulièrement.

"Ha ! Lysandre Videl. Ou devrais-je dire Abercrombie ?
- Fumarola, salua Lysandre en allant directement s'asseoir sur le fauteuil.
- Vous êtes le premier arrivé, nous n'attendons plus que le protégé d'Euclide.
- Pas les autres ?
- Je vous expliquerai pourquoi lorsqu'il sera arrivé, nous gagnerons du temps. En attendant, j'imagine que vous avez beaucoup à me raconter ? Notre dernière rencontre remonte à la création de l'Oratorio, après tout.
- Il s'est passé tellement de choses depuis.
- Et pas des moindres. Je sens que vous en avez lourd sur la conscience, ça peut se lire sur votre visage. Nous pouvons commencer par un sujet agréable, avez-vous des nouvelles de la Cantatrice ?"

Lysandre esquissa un sourire.

"Je vois Daphnée de temps à autres.
- La tension entre vous était palpable, et je ne parle pas que de l'animosité qui animait cette délicieuse jeune femme. Vous êtes un sacré gaillard, pour avoir réussi à la dompter.
- Je me doutais que vous seriez au courant.
- J'aime bien connaître la vie de mes hommes.
- Je ne suis pas votre homme, Fumarola.
- Je crois savoir que vous n'êtes plus l'homme de grand monde. Voulez-vous aborder ce sujet ?
- Entre autres. Je suis forcé de reconnaître que votre existence si longue doit vous avoir investi d'une certaine forme de sagesse. Vos conseils pourraient être les bienvenus, même si je me réserverai la liberté de prendre, au final, mes propres décisions.
- Nous avons un peu de temps devant nous. Je vous écoute, rétorqua simplement le Seigneur de la Fumée dans son sempiternel sourire goguenard."

***

Maintenant

Lysandre se contenta de sourire jaune à la remarque de Joy. Son esprit était trop accaparé pour se laisser aller à la réplique facile. Se murant dans le silence, il laissa les nouveaux venus s'installer, et écouta Fumarola dérouler son briefing. La situation était claire: il y avait peut-être le Gunsen derrière cette histoire. La mise en lumière de ce groupuscule avait été faite après l'attentat manqué des I.D. sur l'Opéra de Musikland, et l'Oratorio s'était monté en réaction. C'était la première fois que l'Eventail de Guerre parvenait aux oreilles du Voyageur temporel depuis lors. C'est que les Gunsens étaient discrets. Leur dernier suspect, le prince Salvatore Orycto, s'en était retourné sagement auprès de son père Roger du royaume lapin, et n'avait pas causé la moindre frasque. Il devenait donc évident que Fumarola rongeait son frein et cherchait à creuser la question. Qu'on l'attaque directement s'avérait néanmoins particulièrement osé. Mais, chaque membre de l'Oratorio était un ennemi désigné du Gunsen, ce n'était donc guère étonnant.

Un mission d'infiltration se profilait. Une première pour Lysandre, qui dans la police, n'avait goûté qu'aux filatures. Il allait falloir, pour ce coup, redoubler de prudence et de discrétion. Un challenge à la hauteur des ambitions du jeune homme. Il sourit, se leva et suivit l'équipe en direction du hangar. Tandis que Joy choisissait sa Torino, Fumarola lui tapota l'épaule.

"Pour vous, le modèle est tout trouvé. Regardez là-bas, ajouta-t-il en désignant du menton l'arrière de la pièce à demi-ouvert sur une grotte extérieure."

Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} Delorr10

Lysandre siffla devant les courbes de la voiture. Il s'agissait d'une DeLorean, entièrement revisitée pour la course à haute vitesse. Une jeune créature devant le véhicule. Ce n'était pas une créature de la fumée, et à part ses oreilles pointues, rien ne distinguait vraiment le gars d'un humain. A l'approche du Seigneur et du Voyageur, il releva ses lunettes et afficha un grand sourire enjoué.

"Seigneur ! J'ai réglé les derniers détails, elle est entièrement opérationnelle ! C'est pas du boulot de mauviette, je peux vous le garantir !
- Très bien, très bien Martin. Lysandre, je vous présente Martin Mac Flouille. Un vrai petit génie de la mécanique qui vient tout droit d'Albiana. Il était sans le sou et mourrait de faim. En voyant de quoi il était capable de ses dix doigts, je l'ai pris sous mon aile. Et voilà le résultat.
- C'est vous le Voyageur qu'allez utiliser ma Delolo ?
- Et bien, je suppose que oui. C'est un petit bijou, cette voiture.
- Je l'ai conçue et assemblée de A à Z. Il n'en existe que deux modèles. L'autre est détenu par...
- A l'origine, c'était une commande de Chronos, Lysandre, expliqua le Roi en coupant la discussion.
- Je ne peux pas lui nier son goût en matière de châssis. Est-ce qu'elle réagit au pouvoir du Temps ? Fit le concerné en passant ses doigts sur le capot pendant qu'il en faisait le tour.
- Tout juste ! Reprit le petit mécano. Votre pouvoir, c'est un peu comme sa réserve de nitro. Impressionnant hein ? En fait, le Seigneur m'a déjà demandé de doter ce petit bolide de quatre réservoirs de Nitro Fumaroline, de notre propre production, mais si vous avez besoin d'un petit coup de pouce supplémentaire, il vous suffira d'appuyer sur le gros bouton gris. Vos flux temporels seront directement aspirés par mon bébé.
- Et ça se manifeste comment ?
- Par un bon dans le temps. Très bref, hein, même si je m'y connais en technologie, je suis pas du Royaume du Temps. Mais en gros, vous réapparaîtrez quelques dizaines de secondes plus loin. Je parle bien en secondes, pas en mètres, la nuance est importante parce qu'elle dépendra fortement de votre vitesse de pointe. Et aussi de la puissance de votre pouvoir. Mais j'imagine que vous êtes coutumier de ce genre de choses.
- Je sais déjà le faire pour moi-même. Mais je n'avais encore jamais utilisé ça avec un véhicule, ça promet d'être amusant.
- En plus de ça, le système est hybride. Le carburant de base, c'est le Diesel Smog, qui offre le meilleur rendement consommation/kilométrage du marché. En appuyant sur le gros bouton noir, vous passez en alimentation thermodynamique, qui se sert des kilomètres avalés pour faire tourner des nano-turbines. Alors ne le faites pas avant d'avoir déjà bien roulé. Le moteur est quant à lui équipé d'un module à réaction nucléaire nourri à l'uranium. Je tiens l'idée de mon défunt mentor, le Doc. A tout moment, vous pouvez appuyer sur le gros bouton vert, ce qui fera basculer l'énergie électro-dynamique sur ce module. A partir de là, si vous atteignez les 2,21 Gigowatts, vous enflammerez littéralement bitume. Il sera difficile pour vos concurrents de tenir la distance, mais attention, si vous maintenez la réaction trop longtemps, vous risquez de faire exploser le moteur. On a pas encore essayé d'actionner la nitro temporelle en même temps que module nucléaire, alors je ne vous le conseille pas.
- Fantastique, fit Lysandre en laissant son sourire s'étirer malgré lui alors qu'il prenait place sur le siège conducteur et que l'odeur du cuir de luxe lui caressait les narines.
- Pour le reste, continua le mécano en s'appuyant sur le haut de la portière, c'est une vraie voiture de compèt' aux performances exceptionnelles, à pas laisser entre les mains d'une mauviette. Vous avez l'air badass, alors ça devrait aller.
- Heu... merci ?
- Je reste à votre disposition au garage si vous avez besoin de réparations durant votre mission.
- Merci, Martin, dit Fumarola en prenant sa place tandis que le mécano s'éloignait. Tout bien intégré, Lysandre ?
- Ça ne devrait pas me poser de problème. Un pied de nez supplémentaire à Chronos que de conduire le même modèle que lui. Merci de m'en donner l'opportunité.
- Si vous vous en sortez, je pourrais songer à vous offrir la voiture en guise de compensation. Mais ne me décevez pas, je tiens à mes bijoux.
- Dans un premier temps, je pense qu'on va tâter le terrain. Ce n'est pas une mission qu'on fera en une nuit.
- Faites comme vous l'entendez, tâchez juste de rester en vie. D'habitude je tolère les courses du Ban Lieu parce qu'elles me permettent d'écouler mes stocks de nitro et de carburant. Parce qu'une forme d'économie clandestine est profitable jusqu'à un certain point. Il m'est même arrivé de subventionner certains champions pour promouvoir mes productions. A présent que ça se retourne contre moi, je ne voudrais pas que ça vous cause à tous les deux plus de problèmes que nécessaire.
- On a déjà tous les deux fait face à pire que ça, décréta Lysandre en saluant son interlocuteur tandis que ce dernier refermait la portière."

Le jeune homme s'arrêta au même niveau que la Gran Torino du Voyageur aux mathématiques, et pressa la pédale d'accélération pour faire vrombir son moteur.

"Je n'aurai que la route pour ultime conquête, mon petit Joy, annonça-t-il en enfilant les mitaines de cuir et les lunettes de soleil qui ornaient le tableau de bord."

***

Plus tard

♪ Gangsta Dream Paradise ♪

Le public semblait s'impatienter. Des créatures de tout le Royaume de la Fumée, ainsi que quelques étrangers et Voyageurs, se massaient autour de la ligne de départ, certains s'adossant contre leur propre voiture à l'arrêt, tandis que des filles s'asseyaient sur les capots. L'ambiance était à la fête. Tandis que les véhicules s'alignaient progressivement, devant tous ces bolides, une splendide Niña Bonita très peu vêtue attendait de pouvoir donner le coup d'envoi. La nuit artificielle était tombée sur le Ban Lieu, et les poteaux électriques dressés de part et d'autres du circuit qui s'étendait à perte de vue répondaient aux phares ainsi qu'aux néons des voitures en symbiose.

La Torino de Joy et la DeLorean de Lysandre se trouvaient aux extrémités de la piste, séparés par une flopée d'autres challengers. Alpha, Gréco et Pablo Skywalker n'étaient a priori pas de la partie. Pour cette nuit, il s'agirait d'impressionner les patrons de ce business pour se faire remarquer. La suite, Joy et Lysandre la gèreraient en temps voulu.

"Bienvenue, bienvenue à tous ! Beugla une voix dans un haut parleur. Ce soir, nous accueillons huit concurrents, dont quatre nouveaux venus !"

Sifflements et cris se mêlèrent aux applaudissements, tandis que des dealers et des bookmakers passaient dans la foule.

"Veuillez saluer le retour du dernier vainqueur, Noah Flavius, alias la Plume Noire de l'Asphalte !"

Tonnerre d'applaudissement mêlé de jets de peaux de bananes, probablement de la part de ceux qui avaient perdu de l'argent en pariant sur la dernière course.

"De chaque côté, ses rivaux directs: Toner Almedo, Tonnerre de Varsovie pour les intimes, et Minati Kagutsucho, le Rasoir des Dames !"

Nouvelle réaction ambivalente du public.

"Saluez également le retour de Robert Bébert !"

Standing ovation pour ce conducteur un peu mal dégrossi qui tenait le volant d'une 2CV a priori inoffensive.

"Et voici les nouveaux challengeeeeeeeers ! Une acclamation pour Hectare Discret, le Fils du Démon !"

La foule suivit.

"Bénéton, le Panda sans Bambou !"

Nouvelles acclamations.

"Les deux derniers sont des Voyageurs qui ont le courage d'affronter l'impitoyable Ban Lieu, sans doute pour revenir sur les rotules ! Le premier aurait quitté le Royaume du Temps en levant son majeur à l'intention de Chronos, j'ai nommé Lysandre Videl, alias Time Wolf !"

Quelques applaudissements, mais des réactions mesurées.

"Et enfin, le meilleur pour la fin... Le phénomène de la Baby, le fils de sa maman, la terreur de la Celestiafest, l'équation irrésolue... Joooooooooy Killamanjiroooooooo !"

Foule en délire. Manifestement, Joy était favori, cette nuit.

"Que le meilleur gagne !"

Dès que le présentateur eut terminé de présenter les participants, la Niña Bonita se redressa et leva les bras vers le ciel. Un compte à rebours fut lancé sous les acclamations. Finalement, la fille abaissa les bras sous le tonnerre des moteurs et la mitraille d'un coup de feu.
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Joy Killamanjiro
Indiana Joy
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeDim 29 Jan - 9:47

Direction la zone périphérique du Royaume de la Fumée. Les amateurs de courses se rejoignaient sous d’énormes ponts plutôt discrets vus des tours et des cheminées qui surplombaient la ville. Des groupes de jeunes créatures, à motos, voitures, véhicules improbables sortis tout droit de l’imaginaire désertique de Mad Max, des bus customisés et des scooters débridés qui faisaient des figures sur des rampes placées un peu partout sur une énorme place, plutôt un terrain vague, où des carcasses de voitures faisaient office de comptoirs ou de bureaux improvisés. De superbes voitures étaient alignées dans un coin, les spectateurs venaient admirer les carrosseries et les ronronnements des moteurs allumés. L’ambiance était à l’excitation, au boucan, aux cris de joie, de fête, et aux engueulades dues aux paris pris sur un monster truck sans roues. Dans cette ambiance de zonards passionnés de mécanique, les deux voyageurs arrivèrent en se faisant mater, reluquer, juger, jauger. Deux voitures d’exception, avec une mention spéciale pour une Dolorean temporelle. Des vieux bikers s’approchèrent de la Gran Turino qui se garait près de la ligne de départ, tandis qu’un mec chauve et tatoué des pieds à la tête, avec la moustache d’Hulk Hogan et les muscles prêts pour participer au concours de l’homme le plus baraqué du monde, venait pour parler au matheux, qui a côté avait l’impression d’être parmi les géants.




- Un petit nouveau de dernière minute ? Tu sors de quelle écurie ?
- Euclide Performance. On débute. Y’a un prix à payer pour participer ?
- Ouais, tu signes juste la décharge qui dit que t’es mort à l’insu de ton plein gré.
- Ça me semble honnête.
- Tu sais rouler, gamin ? On voit à peine ta tête dépasser du volant...c’est pas une course pour les fillettes coincées à la deuxième vitesse, ici.
- J’sais pas, j’ai pas le permis. On verra bien. J’ai conduit un bus à deux étages en allant chez Deus une fois, en étant bourré et défoncé aux opiacés, j’pense que je vais tenir la route.
- Je vois, on a affaire à un amateur de sensations fortes. Ok tout est en règle. Bonne chance et si tu veux un coussin pour te rehausser, tu me fais signe.
- Ça me vexe un peu, mais je prends.



Il zieuta sa voiture, un vieux modèle parmi des caisses beaucoup plus récentes et sans doute plus performantes. Il aurait sans nul doute à utiliser son pouvoir, malgré les recommandations du mécano de Fumarola, qui lui avait assuré que la bécane roulerait sans doute mieux que les autres. Point à ne pas négliger, elle était dans ces vieilles voitures lourdes, en métal, qui en avait sous le capot, mais aussi dans la carrosserie. Une boîte de métal dans un rayon de boîtes de plastique, le mécano avait rigolé en songeant aux accidents possibles qu’elle provoquerait. Faudrait-il jouer là-dessus ? Sans doute pas. Joy n’avait aucune envie de gagner ces courses, juste de trouver le Gunsen pour les traquer « jusque dans les chiottes », comme dirait le taré de l’est du monde. Il fut tiré de ses pensées par des vieux qui s’exclamèrent devant une fille, une créature, qui s’asseyait sur le capot de la Gran Turino. Elle regardait Joy avec des yeux malicieux, tout en tenant une batte d’où gouttait du sang.



- Salut, m’sieur Joy ! J’adore lire le courrier du cœur du Dreamag, et je pensais pas voir le numéro 2 de la Baby ce soir !
- Euh salut…
- J’viens de me fritter contre ces pimbêches des Midnight Sinners ! J’ai envie d’un petit rodéo sur le capot de ton engin, tu me serres ?
- Je crois pas non, je me suis inscrit pour participer à la course de ce soir. Tu repasseras ?
- C’est bon fais pas l’inaccessible, j’suis au courant pour la Princesse des Mots, le Coin des Potins de Dreamland a en fait un article !
- Le Coin des Potins ?
- Ouais, le journal people de Dreamland, tu connais pas ? On vous soutient à mort, même si y’a un groupe qui a juré sur leur fondatrice qu’elles arriveraient à vous séparer.
- Tu en fais partie, du coup ?
- Oui...mais c’est pas mon but ce soir ! Je viens...jauger la puissance du moteur, comme on dit ici !
- Tu t’appelles ?
- VanQuish. Stéréna VanQuish. Je viens d’un patelin de steampunkos, de la banlieue sud-fumée.
- Enchanté, Stéréna.
- Ce soir c’est VanQuish.



VanQuish:


Elle alla rejoindre son groupe et mit en tenue la fille qui allait lancer le top départ. Devant les vieux bikers qui bavaient devant la Gran Turino, Joy essaya de se faire une place pour entrer dans la voiture, et s’assit sur le coussin rehausseur. Ses pieds touchaient du coup tout juste les pédales, mais ça devrait pouvoir se faire. Il avança la voiture à l’extrémité de la ligne de départ, faisant un signe du pouce à Lysandre dans sa voiture temporelle. S’il avait bien fait gaffe, les cibles à approcher n’étaient pas de la partie, mais il était à peu près évident qu’au moins l’une d’entre elles était en train d’assister à la course. Joy mit ses lunettes de pilote à la Naruto, se débarrassa des vêtements superflus et mit ses gants anti-transpirants achetés en route. Il mit un casque de protection, parce que bon, autant éviter la mort de merde ce soir. Il ressemblait à un pilote des années 1920, ce qui fit rigoler une bonne partie du public présent de son côté, et la dénommée VanQuish s’allongeait de temps à autres sur son capot, si bien qu’il devait la dégager. Cette dernière leva une jambe, enleva quelque chose sous sa jupe qui ressemblait plutôt à une ceinture, et accrocha ce quelque chose au rétroviseur du matheux. Oh, un string noir. C’était un peu comme s’il était devenu subitement une rock star, le côté tuning beauf en plus !
Les présentations étaient en train de se faire, et Joy activa son pouvoir. Pour pouvoir rouler tranquille, valait mieux partir dans les premiers. Il plaça des algorithmes sur tout l’intérieur de la voiture – l’extérieur était déjà fait depuis l’inscription. Il avait aussi placé des algorithmes sur ses voisins, les voitures plus proches de lui. Oui, il était connu, mais on ne savait pas tout à fait comment fonctionnait son pouvoir. Tout serait dans le timing.


Spoiler:




- Je t’en foutrais, du fils à sa maman ! Totalement off limit ce présentateur !




Le matheux avait été reconnu, et les applaudissements indiquaient en tout cas que le classement avait fait son petit bout de chemin. Hélas ? Il serait sûrement ciblé assez rapidement par les autres, juste pour l’écarter rapidement du circuit. La fille qui donnait le top départ, le genre physiquement intelligente et cambrure de folie baissa les bras, et Joy lança son premier algorithme pour doubler de base sa vitesse au démarrage, en lockant le calcul au carré. Vitesse exponentielle, multipliée par deux à chaque calcul. Autant dire que la Gran Torino partit comme une flèche devant toutes les autres caisses, avec Joy hurlant, le pied au plancher. Il était directement en pole position, mais les autres suivaient derrière, dangereusement, et avec une précision dans la conduite qui était immédiatement perceptible. Le volant de la voiture tremblait et Joy passa toutes les vitesses avec une rapidité et une dextérité qu’il ne s’imaginait pas. Il prit un premier virage et se fit dépasser par deux voitures, la première celle du Panda, la deuxième par la 2 CV du dénommé Bébert. Joy se concentra sur l’arrière de la 2 CV et décida de la coller au train. C’était sans compter la conduite experte en un mouvement de queue de poisson du dénommé Toner Almedo, qui lui fait un signe de la main en le dépassant, et en le faisant basculer sur la route. La Gran Turino se plaça perpendiculairement à la route, et la voiture de la Plume Noire de l’asphalte s’encastra dans la sienne, pour finir en capot en accordéon. Trop légère, la carrosserie de sa voiture venait de se plier en accordéon. Le nommé Noah sortit en gueulant et entra dans la Gran Turino.



- T’as niqué ma caisse putain ! Pas moyen, je finis la course comme étant ton co-pilote ! Faut que tu dézingues le voyageur là, Lysandre Babidel ! Sa voiture est un vieux modèle qui était interdit y’a des années en compétition ! Approche-toi de lui pour que je lui tire dans les pneus !
- Euh, sans façon, je préfère qu’on gagne à la régulière !
- Toi tu conduis, moi je tire ! Allez roule !



Joy remit son algorithme en place, et lança le moteur qui rugit sur la route. Les autres avaient pris une avance certaine, mais il était maintenant seul sur une piste, avec un co-pilote qui lui disait comment conduire, car il connaissait la piste, et il lançait ses formules à la chaîne, sans réellement se fatiguer car c’était le même algorithme. Après une trentaine de secondes complètement démentes où le paysage n’exista plus, il vit les premiers culs des voitures devant lui. Il accéléra encore, et envoya Toner Almedo dans un pilier dans une queue de poisson dirigée par son co-pilote, une main sur le volant, l’autre sur un flingue.



- Je t’ai dit non putain !
- Tais-toi l’pilote, er roule !



Joy plaça une formule sur l’arme et l’envoya par la fenêtre, devant le regard médusé de l’autre qui regardait ses mains d’un air hébété. Le matheux, concentré sur la route, lui parla calmement dans une pétarade d’enfer, tandis qu’il se frottait à deux voitures, et devant lui, la Dolorean de Lysandre qui prenait de la distance.



- C’est ma voiture, ce sont mes règles ! On gagne à la régulière mathématique avec moi ! Indique-moi les manœuvres et le meilleur chemin à prendre au lieu de te comporter comme un crétin !
- J’écoute pas les paroles d’un ringard portant un casque et des gants !
- Alors tu sors de ma caisse MAINTENANT !
- Ok ! OK c’est bon !! CHICAAAAAAAANE !


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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeDim 29 Jan - 15:10



Ayant suffisamment fait ronronner son moteur pour avoir le loisir d'observer dans le détails les courbes intrigantes de la Niña Bonita, Lysandre accueillit avec soulagement le coup d'envoi. D'un mouvement preste du bras sur le levier de vitesse, il donna à son véhicule l'impulsion nécessaire au démarrage lorsqu'il appuya sur l'accélérateur. Étonnamment, Joy partit bille en tête et fit sans aucun doute le meilleur départ. Peut-être bien poussé par ses formules, l'ado mit plusieurs distances entre lui et les autres.

Sur les premiers cent mètres, Lysandre se stabilisa en sixième position. Derrière, au coude à coude, Minati Kagutsucho et Hectare Discret semblaient se la jouer cool, même si la vitesse de croisière avoisina rapidement les 150 km/h. En laissant ses yeux passer du rétroviseur à la route qui s'étendait devant lui, Lysandre autorisa son esprit à appréhender l'environnement immense qui s'étendait de part et d'autre de l'asphalte.

Le Ban Lieu avait quelque chose d'apaisant, malgré son aspect fracassé, usé et vieilli par le temps. Son étendue désertique ponctuée d'usines, de routes et de nuages semblait coupée du reste de Dreamland. Elle s'offrait au ciel en toute simplicité, dans un appareil brut, livré sans atours au regard des conducteurs. Le Voyageur temporel se sentit entrer en communion avec cet environnement austère et épuré. Dans cet état de tranquillité, il pouvait percevoir toute la puissance mécanique qui vibrait à travers le châssis de la DeLorean.

Finalement, les deux autres le dépassèrent, chacun d'un côté, pour continuer de filer au devant de lui. Lysandre considéra alors qu'il était temps de passer à la vitesse supérieure. Poussant son levier vers le haut, il fit légèrement tourner son volant pour rogner sur le bord de la piste, et remonta progressivement la distance qui le séparait d'eux. Il n'avait pas énormément de à faire, le moteur de la DMC faisait l'essentiel du travail. Lorsqu'il repassa devant Kagutsucho et Discret en contournant leurs bolides, son attention fut captée par le carambolage qui avait lieu au loin. Il ne tarda pas à dépasser le point d'impact, et le Contrôleur temporel put constater qu'il s'agissait de la Torino de Joy et du véhicule du nommé Flavius. Ce dernier se faufilait à l'intérieur de l'habitacle du Voyageur des maths au moment où Lysandre les dépassait.

Ok. Flavius hors course, Kagustucho, Discret et Joy derrière. Reste Almedo, le Panda et la 2 CV.

Au loin, les deux arrières des trois voitures en question semblaient s'éloigner progressivement.

L'objectif n'est pas forcément de gagner, mais si on ne se fait pas remarquer, ce sera une perte de temps... On va voir ce que tu vaux vraiment, ma jolie.

Vitesse supérieure. Lysandre demeura pied au plancher, et laissa le bitume se faire avaler par les roues de sa Delorean. Une grisante sensation de vitesse l'envahissait au fur et à mesure de la route défilait. Ces perceptions étaient nouvelles pour le Contrôleur du Temps, qui n'avait jamais vu dans la conduite autre chose qu'un moyen de mobilité pratique. C'était la toute première fois qu'il participait à une course, sur un circuit dédié à la vitesse. Et le phénomène n'avait rien à voir avec ce qu'il pouvait ressentir lorsqu'il accélérait le temps pour se mouvoir. C'était tout autre chose.

En rattrapant la 2 CV de Robert Bébert, il se rendit compte que plusieurs centaines de mètres les séparaient désormais des deux premiers. Toner Almeda  et Bénéton se disputaient la tête de la course en roulant bien trop près l'un de l'autre. Derrière, c'était Joy qui devait faire face aux véhicules de Kagutsucho et de Discret, qui semblaient toujours adopter le même rythme. Il y avait peut-être anguille sous roche. Les deux chauffeurs avaient dû se mettre d'accord sur la conduite à tenir pendant l'épreuve.

Joy va très bien s'en sortir tout seul.

Alors que le nez de la Delorean arrivait au même niveau que celui de la 2 CV, une voix bourrue émana de ce qui ressemblait à un haut parleur positionné sur le toit du vieux modèle.

"Hé ! Ho ! Time Wolf !"

Lysandre dressa un sourcil. Ce surnom ridicule ne lui plaisait pas du tout. Il se demandait d'ailleurs quelle pouvait bien être l'inspiration qui avait poussé le présentateur à l'affubler d'un sobriquet pareil.

"Lève le pouce si tu m'entends, Time Wolf !
- Bordel."

Résigné, le jeune homme dressa le pouce sans lâcher le volant des mains ni la route des yeux.

"Moi c'est Robert ! Continua le conducteur de la 2 CV à travers son système de haut parleur.
- Je suis au courant, marmonna Lysandre.
- Mes amis m'appellent Bébert. Toi tu m'as l'air sympa, alors tu peux m'appeler Robert Bébert !"

Lysandre leva les yeux au ciel. Comment une 2 CV pouvait-elle tenir le rythme d'une course comme celle-ci, déjà ?

"Une ptite mise en garde avant d'rentrer vraiment dans la partie, mon gars. Dans le Ban Lieu, on teste pas que la puissance des véhicules, on cherche aussi à savoir ce qu'ont les conducteurs dans l'ventre ! Alors j'espère que t'as les nerfs solides et les tripes bien accrochées. Ha ha ha !"

Sans ajouter quoi que ce soit, le fameux Robert Bébert sembla déclencher quelque chose. Un torrent de flamme jaillit du cul de la 2 CV et il partit à toute berzingue loin à l'horizon, rattrapant puis dépassant les deux autres. Ces derniers le laissèrent simplement passer en s'écartant, tant la vitesse du vieux modèle était dangereuse. La surprise fut la seule réaction possible pour Lysandre, qui se contenta d'observer le phénomène en écarquillant les yeux. Et comme si cela ne suffisait pas, des phénomènes étranges commencèrent à se produire autour de la piste.

Des volutes de fumée jaillirent de part et d'autre de l'asphalte, comme des points de téléportation qui se déplaçaient au même rythme que la DeLorean. Ces fumerolles erratiques se rapprochèrent progressivement du centre de la route, si bien que le Voyageur temporel, suspicieux, dut réaliser de petits slaloms pour ne pas les percuter. Jusqu'à ce que finalement, l'une d'entre elles se manifeste juste devant son capot. N'ayant d'autre choix que de foncer, il rentra dedans... Et rien ne se produisit. Enfin, rien dont il se soit attendu, comme un impact violent ou une sortie de route.

A la place, la fumée traversa la DeLorean pour s'arrêter au niveau du siège conducteur, où elle prit la forme d'une jeune femme. Une créature de la fumée. Souriante, elle se matérialisa en croisant les jambes et les bras, la chevelure blonde appuyée contre le repose-tête. Pour tout vêtement, elle n'avait qu'un soutien-gorge blanc, des bas assorits et une moitié de robe de mariée qui traînait autour d'elle, laissant ses cuisses à découvert. Deux plumes blanches ornaient ses boucles d'oreilles.

Malgré la stupeur, Lysandre tenta de garder son sang froid. Il glissa un ou deux coups d’œils rapides dans sa direction avant de fixer une nouvelle fois son attention sur la route.

"Quel est le projet ? Se contenta-t-il simplement de demander en fronçant les sourcils, relativement incrédule.
- Je m'attendais à davantage de politesse, miaula-t-elle d'une voix amusée. Des présentations, au moins. Je suis une jolie demoiselle et j'ai entendu dire que Lysandre Videl aimait les jolies demoiselles.
- Tu n'as rien entendu du tout sur moi. Et je te trouve bien présomptueuse. Qu'est-ce que tu fais dans ma voiture ?
- Oui, c'est vrai... Je n'ai rien entendu sur toi. J'ai dû aller chercher l'information moi-même. Cela fait deux ans que tu es dans Dreamland, et pourtant, personne ne parle de toi. C'est un peu triste, tu ne trouves pas ?
- J'ai mes raisons de garder un profil silencieux, rétorqua le Contrôleur du Temps."

Lysandre semblait malgré tout contrarié par les propos moqueurs de sa passagère indésirable. Sans s'en rendre compte, il laissa son compteur grimper tout seul.

"Oui, oui, le risque que le laquais de Chronos te retrouve t'effraie au plus au point. C'est le seul Voyageur dont tu as vraiment peur, parce qu'il partage ton pouvoir et parce que tu sais qu'il est plus fort que toi. Mais c'est une excuse. Tu espères bien un jour être plus fort que lui, et alors tu t'en trouveras une autre."

La mine du Contrôleur du Temps se renfrogna. L'énervement commençait à le gagner et il prit un virage un peu court, manquant d'envoyer la DeLorean dans le décor. La route commençait à perdre son aspect rectiligne pour aborder des virages plus serrés.

"HI ! Cria la passagère en s'accrochant à la poignée. Fais attention, voyons ! Je suis délicate et fragile, comme une fleur !
- J'en ai marre de tes conneries. Qui es-tu et qu'est-ce que tu veux ?
- Dans mon milieu, on m'appelle la Mariée, dit-t-elle en riant. Et j'ai une proposition à te faire.
- Celle qui me passera la bague au doigt n'a pas encore croisé ma route, rétorqua Lysandre dans un sourire goguenard.
- Voilà l'esprit qu'on m'avait vanté."

Lysandre se tut. Visiblement quelqu'un avait parlé de lui à cette "Mariée", et quelqu'un qui le connaissait.

C'est bizarre, elle en sait beaucoup et pourtant elle n'a pas l'air dangereuse... Songea-t-il en visualisant soudainement un tournant en épingle à quelques centaines de mètres de leur position.

Le jeune homme n'avait jamais drifté, ça allait l'occasion de voir ce qu'il valait vraiment en tant que conducteur. Positionnant son pied près de l'embrayage, il attendit d'approcher l'ouverture du tournant. Puis il appuya de toutes ses forces sur la pédale, juste avant de la relâcher aussi sec. La DeLorean émit un bruit strident et son cul glissa le long du couloir extérieur sous ses coups de volant amphatiques, projetant une fumée grise et laissant des marques de gomme sur le bitume. La Mariée poussa un autre cri, et lorsque le véhicule se stabilisa, avisa le jeune homme d'un œil coléreux. Elle était tout échevelée, des mèches blondes retombant sur son visage comme si elle venait de faire l'amour.

"Tu l'as fait exprès, dit-elle en se recoiffant.
- Je n'allais pas continuer tout droit, rétorqua machinalement le jeune homme en jetant un coup d’œil dans le rétroviseur, surtout surpris d'avoir réussi sa manœuvre.
- C'est ta manière de séduire les filles, les prendre par surprise ? Les filles de la fumées ont de l'estime pour elles-mêmes, tu sais. Ça ne marchera pas avec moi.
- Je commence à perdre patience. Qu'est-ce que tu veux ?"

Progressivement, la DeLorean se rapprochait des voitures de Toner Almedo et de Bénéton le Panda. Du coin de l'oeil, Lysandre vit sa passagère le sonder avec un petit sourire malicieux.
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeMer 1 Fév - 16:19

- Que quelqu’un me sorte de là !
- C’est le meilleur moment de ta vie, mec, et tu t’en évades ! Virage à droite, serré !



La Turino continuait de crépiter et de faire rugir son moteur, cette fois avec deux passagers à son bord. Le jeune pilote Noah Flavius gueulait comme un putois sur le siège du mort, et pour un mort il savait ouvrir sa gueule, quelque chose de solide. Cassant les oreilles de son pilote, il modifiait les trajectoires, essayant de pousser sur les pédales et bidouillait l’autoradio pour ne pas louper son émission de rock smog  favorite. Bref, il mettait un bordel monstre sur le tableau de bord, et on ne parlait même pas ici de sa volonté d’essuyer les rétroviseurs en pleine course. Joy devait mesurer ses trajectoires, mais il recommençait à poser les calculs nécessaires en algorithmes le temps de rattraper les autres. Flavius était monté en selle et donnait les ordres pour la route à suivre. Restait beaucoup de concurrents, un peu trop sans doute. Il voyait les voitures de deux pilotes qu’il ne connaissait pas, Minati et Hectare. Les deux semblaient jouer des coudes pour passer, notamment dans les tournants qu’ils prenaient en dérapage contrôlé, et la petite guerre interne, entre les deux ailes de leurs voitures, annonçait une catastrophe imminente. Joy se tint prêt, et quand l’un fut collé à une rambarde de sécurité par l’autre, en faisant jailli des étincelles, il augmenta la vitesse de son véhicule et passa sur la gauche comme une fusée. Noah Flavius ouvrit sa fenêtre, passa la moitié de son corps et commença à les insulter copieusement, jusqu’à se prendre un lutin volant qui vérifiait avec un radar portatif les vitesses de pointe des véhicules. Le nez en sang, il revint à sa place en arrosant copieusement les sièges. Joy ouvrit la boîte à gant tout en gardant un œil sur la trajectoire prise à une vitesse démesurée.

Il restait celui qui était le favori selon Joy : Robert Bébert. Il avait déjà croisé son nom dans le Dreamag, et si le patronyme lui avait échappé, en le voyant courir il lui était revenu des articles mentionnant son nom, dans les rubriques sports automobiles oniriques. Il restait aussi Bénéton, un panda qui roulait dans un 4x4 à sa taille et surpuissant, quasiment un tank en comparaison des voitures des autres concurrents. D’une vitesse de croisière hallucinante, blindé et bloquant toute la route, l’énorme véhicule était impossible à doubler, surtout que son conducteur faisait bien attention à ce qui se passait derrière lui. C’était la Muraille de Chine, ce panda, avec son compensateur ! Joy tenta à plusieurs reprises de se faufiler, mais l’autre réagissait toujours au quart de seconde, avec la volonté claire et franche et l’envoyer contre un mur, ou un obstacle indésirable. Alors, le mathématicien passa aux choses sérieuses. D’une part, Noah Flavius gueulait qu’ils arrivaient dans la zone des tremplins, ils pouvaient voir d’ailleurs les voitures des premiers bondir dans les airs, tout devant. Ensuite, les algorithmes placés sur le 4x4 étaient encore inutilisés pour part. Joy mit un coup d’accélérateur et prit un tremplin...le reste se joua en à peine deux secondes.





1. Considérons un engin de plusieurs tonnes boosté avec une ressource spécifique.
2. Prenons un point de référence, A+. Ce point servira de point d’ancrage pour le passage du véhicule. A+ doit être le résultat d’un calcul entre la vitesse de l’engin boosté, et l’arrêt net provoqué par une surcharge soudaine de la carrosserie.
3. Une fois ce point d’ancrage lancé et en action sur le véhicule, les résultats en déclinaison sont ouverts, ce qui nous donne : vitesse augmentée, bond augmenté, poids allégé et contrôle de la trajectoire de l’objet T pour Turino.
4. L’objet T continue sa course en passant à une demi-seconde près en frôlant le premier véhicule.
5. Par acquis de conscience et de savoir scientifique, tous les véhicules en visuel sont alourdis de la même manière.
6. Faire taire Noah Flavius par tous les moyens.


Le jeune voyageur appliqua ses formules et ce qu’il préparait depuis le début en quelques instants, si bien qu’il visa au loin très loin une 2CV qui s’envolait dans les airs le temps d’un tremplin infini, qui était en fait une rampe improvisée le long de bidonvilles perdus dans la fumée. En visualisant la 2 CV de Robert Bébert, et avec la distance, il perdit sa concentration sur sa propre voiture, et sentit un énorme choc. Des pattes de panda apparurent sur les côtés, et il comprit que Bénéton avait sauté sur la Torino. Seulement, pris dans l’élan, le saut et la vitesse, son poids créait un déséquilibre immédiat, que Joy ne put résoudre à temps. Dans un saut prenant l’allure d’une toupie, la Torino fit des tonneaux et allait s’échouer dans un fracas d’acier si Joy ne l’avait maintenue au bout du cinquième tonneau dans les airs, et ralentissait la manœuvre en modifiant les formules de poids de la structure. Comme arrêté dans l’espace et le temps, le véhicule se mit à tourner lentement et se posa avec force et honneur, en faisant hurler les suspensions et en frappant les têtes des passagers sur l’intérieur du toit. Le panda lui continua ses tonneaux de lui-même et alla s’échouer quelques mètres plus loin devant une maison abandonnée. Noah Flavius sortit et vomit directement dans une sorte de seau à moitié rempli de fumée solide. Joy sortit à son tour en rampant sur le sol et en sentant la terre avec plaisir. Il tourna la tête, la voiture n’avait presque rien, mais il avait épuisé une partie de son énergie à la maintenir en l’air, dans une position des plus improbables. Il le savait, il en était capable...il était capable de faire ça, même si c’était un siphon d’énergie. Bon à savoir. 

Il vit un camion conduit par VanQuish arriver près de la Gran Turino pour la remorquer. Le moteur avait sauté, il ne s’en était pas aperçu de suite. Il monta donc à côté de la créature qui souriait et lui fit un bisou de félicitations pour avoir participer, et écouta la suite de la course au talkie-walkie du camion, en sirotant une bière bien méritée.



- Une course rapide, pour une fois, mais là c'était des amateurs !.
- Ouais, bah ils sont violents quand même...
- Allez, t'as bien roulé...au début !! Après bon, t'as perdu tes moyens on dirait. .
- Ouais, et une queue de poisson...c'est pas très Charlie ça.
- Tous les coups sont permis, on considère que tu dois gérer ton véhicule en toute circonstance ! C'est comme ça ici ! .
- Mouais, si tu le dis, j'espère juste que j'ai pas fait perdre des gens du coup.
- Ah ça gueule contre toi, c'est clair, mais on a tous adoré tes figures et la façon dont tu as roulé ce soir ! Pour un baptême, tu as su recracher l'eau sur les autres. Pas autant que ton pote à la voiture chelou là, mais bon. .
- Ouais, il doit avoir plus l'expérience que moi aussi...
- Je te dépose quelque part, ou tu veux qu'on fasse un tour dans un endroit tranquille rien que tous les deux ? .
- Tu vas me faire le coup de la panne ?
- Ok, j'ai compris, monsieur le voyageur, t'es pas ce genre de mec ! .
- Et toi ce genre de taxi ! Je dois aller voir l'arrivée...fais pas la gueule.
- Dernière fois que je perds mes sous-vêtements pour une tête d'ange ! .
- Attends la prochaine course.
- Vantard. .
- Chauffarde.
- Touchée. Même si....
- Stop.
- Vous savez que vous faites semblant de m'oublier, mais je suis là.
- Ah tu parles pas à tes amis imaginaires, Noah ?
- Très drôle ! Je t'ai déjà dit que j'étais pote avec le Seigneur de la Folie !
- Je confirme, il était présent sur la piste !



En traînant la Torino, le camion alla suivre la suite des aventures très chocolatées, 2 CV tunée versus Delorean temporelle versus voiture de rallye de Toner Almedo. Merci Dreamland.
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Lysandre Videl
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeDim 5 Mar - 14:18



"Ça suffit maintenant. Tu vas sortir de ma DeLorean. S'impatienta Lysandre en fronçant les sourcils.
- Ce n'est même pas la tienne ! Rétorqua la fille de la fumée en affichant une mine faussement surprise."

Le Voyageur temporel tourna la tête dans sa direction la fusillant du regard alors qu'elle riait comme une adolescente.

"Hi hi hi ! Ce que tu es amusant, Lysandre !
- Incroyable, tu te moques ouvertement de moi.
- Il y a des choses contre lesquelles on ne peut pas lutter, tu le sais bien toi-même, n'est-ce pas ? Hi hi.
- Fais-moi ta proposition, qu'on en finisse."

Au moment où il finissait sa phrase, il y eut quelque part, loin derrière eux, un fracas monumental. Un coup d'oeil à l'avant apprit au conducteur qu'il n'y avait plus que Toner Almeda qui se trouvait devant lui dans son champ de vision. Trop absorbé par sa conversation avec l'indésirée mais non moins désirable intruse dans son habitacle, il n'avait même pas remarqué avoir dépassé Bénéton le Panda. L'origine du lointain carambolage n'était pas déterminable, mais il décida de ne pas y prêter attention et enfonça l'accélérateur dans le plancher pour rattraper le Tonnerre de Varsovie au plus tôt.

"Tu es trop pressé. Je ne suis pas certaine que tu aies véritablement vaincu ta peur du temps qui passe.
- Suffisamment pour utiliser mon pouvoir contre toi si tu continues à m'ennuyer, répondit le Meteor en donnant un coup de volant pour aborder un virage.
- Je suis terrorisée par ces menaces. Le temps est un pouvoir si effrayant, ajouta-t-elle en mimant un frisson.
- Lorsque tu seras vieille et fripée, tu penseras différemment.
- Dans combien de siècles ? Je suis sûre que dans ton monde, avec mon âge je pourrais être ta grand-mère. Notre existence est bien moins insignifiante que la vôtre, mon petit."

Le ton conservait son aspect joueur, mais le fond déplut considérablement à Lysandre. C'était là le nœud des angoisses du Contrôleur du Temps. Comment admettre que les créatures puissent vivre si longtemps alors qu'elles n'étaient que des produits de l'esprit humain ? Comment accepter de mourir en moins de cent ans quand des entités qu'il côtoyait aujourd'hui pourraient lui survivre des siècles et des siècles après sa mort ? Il finirait par tomber dans l'oubli, disparaître comme s'il n'avait jamais été là, alors que des choses qui n'étaient même pas censées pouvoir dire "je" perdureraient malgré tout ?

"Fais attention à ce que tu dis quand tu t'adresses à un Meteor, claqua-t-il simplement.
- Les Meteors... Hi hi. Tu t'accroches encore à ça ?"

La question de la passagère était tellement lourde de sens, après les événements de l'Aube du Kitsune. Les conséquences de cette nuit historique avaient été lourdes. Machinalement, le jeune homme lâcha le volant d'une main pour la porter à sa poche et empoigner son masque de Meteor. Il la regarda de nouveau.

"Avant même d'intégrer les rangs, j'étais déjà un Meteor. Je le suis toujours, et le resterai à jamais. Quitte à porter seul les idéaux de toute une armée.
- Une telle dévotion en dépit des circonstances... Tu es un bon petit soldat.
- Ce n'est pas une question de discipline, mais de conviction. Dreamland est un monde de chimères, mais sa portée dépasse l'onirique. Ce qui se passe ici se répercute sur les actes et les décisions des rêveurs et des Voyageurs dans le réel. Directement ou indirectement. Si j'ai une mission, c'est celle de faire en sorte que le fantasme ne prenne pas l'ascendant sur la réalité.
- Je te trouve bien complexé, Lysandre. Tu n'es investi d'aucune mission en réalité, tu n'es qu'un Voyageur moyen dans un univers en plein chambardement, qui cherche à se démener face à des forces qu'il ne comprend pas et contre lesquelles il ne peut rien.
- Et toi, une chose sans substance qui parle beaucoup sans vraiment dire quoi que ce soit. Je te laisse dix secondes pour me dire ce que tu veux avant de vraiment m'énerver. Et je ne plaisante pas."

Il braqua son regard d'acier sur la route, affichant une mine inflexible. La jeune femme sembla percevoir qu'il devenait sérieux, puisqu'elle cessa de sourire. Poussant un soupir, elle passa la main dans ses cheveux et ferma les yeux, avant de croiser les bras.

"On m'avait prévenue que tu risquais de ne pas être tout le temps amusant. Ce n'est pas grave. C'est simple, je fournis de la Drift aux gang locaux depuis plusieurs semaines. Nous sommes plusieurs à se partager la distribution et notre boss m'a chargée d'entrer en contact avec toi pour t'en vendre. Il paraît que t'as des contacts avec Barrak, le roi de Musikland ?"

Lysandre ne répondit pas immédiatement. La Drift, c'était bien le nom de la drogue dont Fumarol voulait démanteler la filière. C'était presque trop beau qu'une des dealeuses du coin vienne directement le voir. Pouvait-elle le conduire au Gunsen ?

"Ça se pourrait... Je m'entends bien avec Daphnée la Cantatrice, et Barrak a apprécié qu'avec Joy, on ait sauvé son Opéra de l'attentat des I.D. Suffisamment pour ne pas vouloir me tuer tout en sachant mon affiliation aux Meteors. Que c'est gentil de sa part, hein ?
- Super. Speed Wagon, mon patron, aimerait sortir des frontières du Royaume de la Fumée pour écouler la Drift. Avec tes contacts, tu pourrais arriver à contourner la législation de Musikland en t'appuyant sur les gangs du Ban Lieu d'Uzinagaz.
- C'est placer beaucoup de confiance en un Voyageur moyen, souligna-t-il avec ironie.
- Qu'il est susceptible ! Oublie un peu ça, et pense aux bénéfices. Voilà ma proposition: gagne la confiance d'Alpha du Ban Lieu. Commence par réussir cette course. Le reste se fera tout seul. Je reviendrai vers toi lorsque tu auras avancé pour la suite des opérations."

Elle se pencha sur lui et lui fit un bisou sur la joue, émettant un autre gloussement avant de se changer en fumée et de s'échapper du véhicule. Lysandre grommela. Il se rapprochait de Toner Almedo. Sur les nerfs, il envoya un Slow Motion englober le corps du pilote, dont la trame temporelle fut alors considérablement ralentie par rapport à celle de son véhicule. Il fit ensuite une violente embardée sur le côté lorsqu'il arriva à son niveau. Le choc fut brutal, et incapable de faire agir ses réflexes ou son talent dans les temps, le Tonnerre de Varsovie s'encastra dans le décor sans plus de cérémonie.

La DeLorean pénétra alors dans un défilé. La route se restreignait entre deux hautes parois de canyons. Restait une ligne droite de plusieurs kilomètres u bout de laquelle se trouvait sûrement le dernier concurrent en lice, Robert Bébert. Le Contrôleur du Temps appuya sur le bouton rouge de son tableau de bord, enclenchant la Nitro Fumaroline. Il subit alors le phénomène d'aspiration, son corps étant plaqué contre son siège alors que sa nuque pliait vers l'arrière. Du coin de l’œil, il repéra les flemmes bleutées qui dépassait de l'angle du rétroviseur, et laissa son véhicule tracer sa route entre l'étroitesse du défilé.

Lorsqu'il jaillit de l'autre côté, il constata qu'il s'approchait de la ligne d'arrivée. A trois mètres à peine de celle-ci, le fameux Robert Bébert poussait sa voiture dont le moteur avait apparemment explosé. C'était logique. Comment une saucisse pareille aurait pu tenir la distance avec une fusée à réaction plantée dans la mécanique ? C'était déjà un miracle qu'elle ait permis à son conducteur d'arriver si près de la fin de parcours. En voyant débouler la DeLorean, ce dernier sembla d'ailleurs s'affoler et déploya une énergie phénoménale à faire avancer la 2CV, sous les encouragements hystériques de la foule La fin de la course se déroula comme dans un roman photo. A chaque image, le visage fermé de Lysandre visait la ligne, quand celui de Robert se contractait sous l'effort. Le nez de la 2CV franchit la ligne blanche un millimètre avant que Lysandre ne la dépasse à toute berzingue. Mais cela suffit à le faire triompher.

Le Voyageur du Temps freina, laissa son véhicule ralentir et finalement s'immobiliser à quelques dizaines de mètres de là, frappant violemment le repose-tête du siège passager. Il n'avait pas gagné. Derrière, il entendait l'ovation destinée à Robert Bébert.

Deuxième... Songea le Voyageur en se passant une main sur le visage. Toujours si prêt du but, et pourtant...

Ce à quoi il ne s'était pas attendu, c'est lorsque quelqu'un ouvrit violemment sa portière pour l'en sortir. Complètement surpris, il n'eut même pas le temps de réagir qu'il se retrouvait déjà soulevé par une partie de la foule, qui se mit à l'acclamer à son tour. Il se retrouva dans l'incompréhension la plus totale. Certains scandaient "Videl" d'autres "Time Wolf" -ce qui lui arracha une grimace de mécontentement- jusqu'à ce qu'il soit reposé parterre, et qu'un petit groupe s'approche. Grâce à au brief de Fumarola, il reconnut immédiatement Alpha et les siens, en s'apercevant que Joy et Noah Flavius les accompagnait.

"Bon, bon... Fit le sosie de Von Diasal (ou Vin Diesel ? Lequel était l'original ?) en écartant les bras pour faire taire l'attroupement."

Il esquissa un sourire plein de confiance alors que le silence se faisait, montrant clairement qu'il était le grand patron de la zone.

"Vous nous avez impressionnés, tous les deux. Joy Killamanjiro et Lysandre Videl, ça faisait longtemps qu'on avait pas vu deux Voyageurs capables à la fois d'avoir l'échine suffisamment solide pour soutenir les coups de boutoirs des autres concurrents, et de tenir la distance sur toute la longueur du circuit. Bébert a gagné ce soir, mais vous avez retenu l'attention de notre petite famille."

Il plongea sans regard dans celui du Meteor, puis dans celui du partisan de l'équilibre, sans jamais se départir de son sourire goguenard.

"Les gars, je suis Alpha. Et je serai content de courir contre vous la nuit prochaine. On pourra voir si vous avez vraiment des tripes. Vous en dites quoi ?"

Lysandre, encore un peu retourné, fixa leur interlocuteur un moment, avant de se rendre compte que c'était l'opportunité qu'il leur fallait pour se rapprocher à la fois du gang et de Speed Wagon. Il jeta un coup d'oeil à Joy, lui adressa un léger sourire, et dressa le pouce en direction du chauve de films d'actions.

"Ça roule, Diasal. Si t'es prêt à manger de ma gomme temporelle, je serai ravi de te montrer le cul de ma DeLorean, provoqua-t-il gentiment leur nouvel adversaire en provoquant l'euphorie de la foule."

Alpha ricana volontiers, avant de s'arrêter brusquement comme s'il venait de se rendre compte d'un truc.

"Attends... quoi ?"
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeMer 8 Mar - 16:24

Finalement, la 2 CV avait tracé la DeLorean temporelle, comme quoi les vieilles mécaniques valaient bien les anciennes, et suffisait de savoir manier une caisse prétendument dépassée pour gagner contre les nouvelles. Le confort et la radio hurlante en moins, okay soit. Joy était avec Noah Flavius et VanQuish, dans le camion qui les ramenait vers les applaudissements furieux autour de Lysandre Videl – ou plutôt Alpha aka Vin Diasal, mais avec ce monde, il était vraiment difficile de savoir qui était Lysandre, et qui était Diasal entre les deux. Comprenne qui pourra. Un monde fou donc, qui criait le nom, surnom, deuxième prénom, nom de jeune fille de Lysandre, et surtout, le plus important, le matheux nota la présence de la bande d’Alpha, le chef des lieux. Je sais je le répète, mais la narration était foireuse. Alpha qui tenait donc à féliciter par lui-même le jeune rookie de l’asphalte, le voyageur nouvellement star du bitume. VanQuish gara le camion à côté de la zone et Joy s’approcha pour entendre le dialogue entre le membre de l’Oratorio et le chef des pilotes du Royaume de la Fumée. Ainsi, leur premier objectif, se faire repérer en faisant n’importe quoi avait marché, et ils étaient conviés à courir « dans la prochaine », comme on disait dans ce milieu. Il fit un clin d’œil à Lysandre et lui tourna les talons. Le Meteor connaissait la mission, et en particulier la sienne. Pas besoin d’attirer les regards sur leur duo, il valait mieux pour l’heure se la jouer vaguement indifférent, quoique potes. Il allait remonter dans le camion quand VanQuish vint le voir, accompagnée par un gang de bikeuses qui reluquait Joy sans vergogne.




- Alors c’est lui le ptit mignon ? Un prodige de la vitesse sur une Torino, on aura tout vu…
- C’est quand que tu lui fais couler l’huile de moteur, Vanny ?
- Il refuse, c’est un timide. Faut prendre des gants avec lui.
- Vous me faites trop d’honneur, les filles. Quoi de prévu pour la suite ?
- On va rouler dans toute la Ban Lieue, tous les phares allumés, les moteurs à fond, et les baffes crachant de la bonne zic ! Tu montes en selle, Torino !
- Torino ?
- C’est ton surnom ici. Les copines embarquent ta caisse, elles va te la retaper pour demain soir, avec sûrement quelques améliorations pour que tu tiennes la route face à Alpha. J’espère que tu acceptes, c’est pas tous les jours qu’on peut rafistoler de la ferraille pour affronter le big boss !
- Ouais, alors qu’on est aussi bonnes garagistes que les mecs !
- Je vous crois les filles, puis c’est votre journée alors j’accepte. Je vous paierai !
- T’as tapé dans le rétro de VanQuish alors pour toi ce sera…
- Nope, je tiens à vous régler. Puis ma copine serait pas d’accord…
- Han, il fait le coup de la copine imaginaire !
- On croirait entendre Lysandre, tiens. Mais c’est vrai, mais si c’est compliqué depuis que je suis banni de son Royaume , que sa famille me déteste, et que son grand-père soit mort devant mes yeux à cause d’un...pote ? Mouais…comment dire...
- Ok, Torino, ferme-la un peu et monte en selle. Tu verras, la Vanny a des sièges moelleux, chaleureux, confortables qui savent vibrer quand on fait rugir le moteur !
- Surtout ne lésinez pas sur les métaphores, au cas où j’avais pas compris !




Le matheux marcha un peu pour trouver le rassemblement, et il vit là quelque chose d’unique. Il en avait entendu parler, il avait lu et vu des choses sur le sujet, autant dans le monde réel que dans Dreamland, mais c’était beau et impressionnant à voir et à vivre. Alors que sa Torino partait se faire bichonner, le camion ouvrait la voie à un cortège infini de véhicules. Voitures anciennes, de luxe, familiales, sportives, de courses, de rallye ; des motos tous cylindres, des customisées, des vieilles bécanes ressemblant à des maisons, de toutes les couleurs, des trois roues, quatre roues avant, motrices, des side-cars, des motos volantes, des roues multiples aux pots d’échappements tout aussi nombreux, des tandems à moteur ; des camions de tous les âges, faisant cracher les klaxons. C’était une manifestation de moteurs, de fumées, de carrosseries, de pilotes prêts à rouler tous ensemble. Et devant le camion transportant la caisse de Joy, le groupe d’Alpha roulait en tête, avec les machines les plus puissantes de tous les circuits du Royaume de la Fumée. Il comprit alors la cohésion du groupe, la légende de ce Royaume, et le potentiel que représentait ces pilotes qui ne pensaient à rien d’autre cette nuit sinon rouler. Rouler encore et toujours. Rouler pendant une heure dans la Ban Lieue, tout bloquer, klaxonner, cortège de fumées...c’était incroyable, et Joy, sur le siège arrière de la moto de VanQuish, sans casque et portant un drapeau dont les insignes ne lui parlaient pas, inscrivait tout dans sa mémoire, pour ne pas oublier cet instant de route magique, où rien d’autre sinon la vitesse et les amis n’existait. Disparu l’Oratorio, disparue la mission. Tout était parti, l’essentiel se passait là, à un mètre et quelques du bitume, parmi les fumées toxiques qui rendaient surtout euphoriques.





Spoiler:






Le convoi roula pendant une heure et demie, avant de se disperser et chacun est rentré chez son automobile, comme disait le poète. Comme elle l’avait annoncé, VanQuish et ses copines se dirigèrent vers un hameau de fumée fait de tours, des steampunks du sud-fumée du Royaume de la Fumée. Un coin tranquille, où s’entendait uniquement le bruit des machines, et on la fumée s’échappait le long de rails qui l’amenait directement vers le centre du Royaume, la ville de Fumarola. Une trentaine de bikers et bikeuses les entourait, et le matheux se rendit compte qu’il avait perdu Lysandre dans le convoi, définitivement. Il vivrait de son côté ses propres aventures, en espérant qu’il entende parler de la Drift. Une fois arrivé, il envoya un message de fumée pour signaler à Lili-Anna sa présence, et lui dire de se tenir prête pour demain soir. En attendant, inutile d’amener Jock et elle-même dans ce trou. Les deux, en van, se feraient repérer en quelques minutes. Joy était donc seul pour ce soir. Il vit les filles s’engager vers un grand entrepôt, et VanQuish au guidon suivit le groupe, entra à son tour dans le bâtiment.

A l’intérieur, les motos descendirent d’une dizaine d’étages, et s’arrêtèrent à côté de quelques sœurs mécaniques, environ une cinquantaine, la moitié en train d’être réparées. Dans un coin, une dizaine de véhicules se faisait réparer tranquillement. Un ascenseur remontait les étages, et ils arrivèrent dans la salle principale de l’entrepôt, sorte de bar gigantesque, avec un deuxième étage de chambres, de salons, de salles de jeux et de salles d’entraînements sur des motos factices et des écrans en steampunk. Des mécanismes se baladaient dans l’endroit, de minuscules zeppelins robots crachant des taffes noirâtres passaient, prenaient les manteaux et servaient à boire. Des automates en cuivre jouaient de la musique tandis que les créatures se prélassaient dans ce lieu. Dans un fauteuil en acier, recouvert de quelques coussins, Joy s’installa et fut suivi par tout un groupe qui accompagna VanQuish. Les discussions allèrent bon train, on félicita Joy sur sa performance, tout en lui donnant des conseils pour le lendemain soir, face à Alpha.


La conductrice commençait à se rapprocher dangereusement du matheux, en souriant naïvement d’un air malin. Joy eut quelques mouvements de recul, mais la proximité rendait leurs contacts immédiats. Il fut sauvé par l’arrivée d’un motard pressé, qui donna de petits tubes à essai à tout le monde. Joy regarda VanQuish avec un air interloqué, ne comprenant pas l’agitation soudaine, les rires et les éclats de voix excités qui montaient dans l’entrepôt.





- La Drift est arrivée ! Merci Speed Wagon !
- Vous prenez de cette merde ?
- Seulement après les soirs de course ! On en prend pour retrouver tout le gang et la bande d’Alpha dans l’inconscient collectif de la Drift, et on tourne tous ensemble, parfois trop vite, parfois assez lentement pour qu’on profite du voyage ! C’est génial, tu vas essayer dis ?
- Euh...j’ai entendu que ça pouvait être motel en fait…
- Ouais, mais c’est comme les mauvais pilotes. Tu peux rouler dangereusement, tant que tu contrôles, y’a aucun souci.
- Je connais cette théorie.
- Bref, t’en veux ?
- On va dire que oui, mais à petite dose.
- On rejoint le JJ ce soir !




Le matheux se remit en tête le briefing de Fumarola. Le Corp Jaguar Jungle était le gang de Greco, la rivale directe d’Alpha. Ainsi, les créatures du Royaume pouvaient rejoindre les fumées qu’elles appréciaient, comme elles le voulaient. Effet intéressant. Joy n’avait pas réellement d’appréhension, il se souvint brièvement de sa rencontre avec un voyageur de la drogue dans le Royaume des Reptiles, où il avait vu tous les symboles mathématiques de la défonce, dans une grande pluie acide, merci le peyotl…jusqu’à finir dans les prisons royales du Royaume où des choristes répétaient des chants hippies...Royaume de barges. Là, c’était différent, la prise était disons professionnelle, et il lui faudrait sans doute passer par là pour ensuite prétendre approcher le trafic. Il vit la bouche de VanQuish s’approcher et se poser sur ses lèvres, sa langue s’engouffra et déposa une fumée qu’il ingéra sans demander son reste, de surprise. La jeune pilote finit son don de fumée par une galoche et disparut en fumée.



On ne va pas se mentir, Joy la suivit assez rapidement. Il devint lui-même fumée et vit, en tant que fumée, l’autre visage du Royaume. Ce qui était solide n’existait plus, ils étaient tous les deux dans un vaste ciel immense, et des grains de fumée se promenaient partout dans ce ciel. Jusqu’à se rassembler, au loin, et tourner autour d’un immense pylône, qui fut en réalité, en s’approchant, une cheminée qui crachait les nouvelles fumées du Royaume. Joy essaya de se mouvoir, et la fumée qui était VanQuish le prit par la main, ou ce qui était sa fumée en termes de fumée...Il sentit un courant l’aspirer, et il joignit son corps de fumée à d’autres, surtout à celui de VanQuish qui se mélangea immédiatement à lui. Il sentit des connexions, comme des pointes entre leurs deux fumées, signe qu’ils s’entendaient bien, qu’ils se répondaient, parlaient sans se parler. Encore conscient bien sûr, Joy pensa à Lili-Anna, pas avec regret, mais simplement comment elle réagirait quand il lui dira l’aventure passée en étant de la fumée...peut-être pourraient-ils tester la Drift ensemble ?



C’est ce qu’il pensa avant de ressentir la puissance du virage. Un virage infini le prit, lui comme les autres, et attaque son corps, ce qu’il ressentait comme étant son estomac, sa chair physique, son cerveau, ses yeux. Il se sentit poussé, tiré, aspiré et mené dans un tournant qui n’en finissait pas, et VanQuish, sans doute habituée à voyager dans la Drift, navigua avec plusieurs autres fumées. Joy se frotta, un peu timide, complètement bloqué par le mouvement, puis resta à un moment seul, à la traîne. Il vit alors un nuage venir, et il fut poussé par une fumée qui l’accrocha. Il eut alors les mêmes sensations qu’avec VanQuish, quelqu’un s’entendait bien avec lui. Lili-Anna ? Peu probable . Lysandre n’était pas le genre à s’accrocher avec des mecs. Alors, dans une maîtrise totale de leurs corps, le gang d’Alpha passa en visages de fumée devant le corps-fumée de Joy, et ce dernier vit passer le leader, Pablo, Gréco, quelques lieutenants, la fille qui donnait le top départ, Lysandre et ... WAIT...Lysandre… ? WHAT THE FUUUUUUU !



C’est alors qu’elle apparût. Un visage souriant d’abord, puis l’accrochage, le fameux accrochage qui le ramena dans le virage, mais l’accrochage fut tellement puissant que Joy eut l’impression d’être happé. Vittoria, la sœur d’Alpha, venait de le choper par tout son corps et le ramenait dans le virage. Il se sentait pas mal à ses côtés, léger et...il vomit et tomba sur le sol de l’entrepôt, en prenant un virage infini au niveau du sol, cherchant à tourner dans son propre corps. Il vit des gens se précipiter sur lui, des gens qui n’étaient pas ceux d’avant la prise de Drift, il vit VanQuish, défoncée à côté de lui, et il étouffait, essayait de rentrer en lui-même, quitte à se blesser.




- ALEEEEEED ! Blurblunnurlnluenlublublubeoh !
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Lysandre Videl
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeDim 12 Mar - 12:31



Lysandre fut emporté par un mouvement de masse vers sa Dolorean sous le regard amusé d'Alpha qui montait dans son propre bolide. Lorsqu'il fut balancé sur son propre siège conducteur, le Contrôleur du Temps se rendit compte qu'il n'était pas seul dans l'habitacle. Robert Bébert avait prit le siège passager, et Toner Almedo comatait sur les cuisses de la Niña Bonita du coup d'envoi. Cette dernière adressa un sourire radieux à Lysandre, qui fut moins stupéfait par leur présence à tous les trois dans sa caisse, que par la densité de la foule qui se mouvait autour du véhicule.

"Sans rancune, Time Wolf ? Questionna Robert Bébert en dégainant un magnum de vin rouge sorti de nulle part."

L'intéressé resta interdit pendant quelques instants, avant de simplement secouer la tête et de mettre le contact. Lentement, les gangs s'engouffrèrent dans les véhicules tout autour, clairsemant la foule auparavant compacte.

"Ne m'appelle pas comme ça, Robert. Ce surnom est ridicule. Où est-ce qu'on va maintenant ?
- Ha, pas Robert j'ai dit, c'est trop... c'est quoi le mot savant... impersonnel, voilà. Pour toi ce sera Robert Bébert ! Tu vois pas d'inconvénient à nous prendre avec toi comme nos bagnoles sont défoncées ?
- Ok, Robert... Bébert. On va où du coup ? Tout le monde a l'air de prendre le volant.
- Ha, ça... Commença le vainqueur de la course en servant du pinard dans un verre déposé sur le tableau de bord.
- 'culé de Voyageur... fit la voix faiblarde de Toner Almedo depuis l'arrière de la voiture. T'as bousillé ma caisse.
- Fais pas gaffe au Tonnerre ! Mentionna Robert Bébert en tendant le verre à Lysandre, qui le prit machinalement. C'est mon poto et il est un peu frustré que tu l'aies dégagé comme ça. Et la fille parle pas, elle sait surtout sourire et faire des pipes quand tu regardes ton match de Blitzball, tu vois le truc. C'est une bonne copine aussi."

Lysandre but une gorgée.

"Et donc, on va où ?
- Ha ouais. Bah après chaque course, on parade un peu dans le Ban Lieu. Puis on se la donne sévère à coups de Drift. Tout ce que t'as à faire, c'est de suivre l'Iguana d'Alpha.
- C'est de la piquette, ton truc, Robert Bébert, annonça le Voyageur temporel en tirant la langue.
- C'est le meilleur, tu déconnes !"

Lysandre lui rendit son verre dans une grimace dégoût et fit démarrer la DeLorean, embarqué par la cohorte de véhicule qui s'ébranla au même moment. La musique commença à résonner de toute part alors que les phares s'érigeaient en bande de lumière qui fendait la nuit. Robert Bébert se mit à monologuer sur des sujets absurdes tandis que le Voyageur temporel conduisait. A l'arrière, les deux autres passagers restaient silencieux. La fille semblait absorbée par les propos du vainqueur, même si elle donnait l'impression de ne rien comprendre. Almedo se mit à ronfler bruyamment. Lysandre ne pensait à rien, il était soudainement la proie d'une fatigue douce, celle qui pèse sur les paupières sans aucune gêne. Par moments, au cours de l'heure et demie du trajet qui suivit, le jeune homme capta des bribes de phrase du gros moustachu. Certaines auraient dû le faire réagir, mais il se contenta de les accueillir comme si tout était normal.

"...hé ouais mon gars, en vrai je suis pas une créature, je suis un Morpheur des oreilles rondes..."

"...hé ouais mon gars, Super Sauveur c'est mon frère..."

"...hé ouais mon gars, je possède la baguette de pain d'abondance et mon magnum est le litron des légendes, du coup je manque jamais de bouffe ni de pinard..."

"...hé ouais mon gars, la femme parfaite, c'est la Vénus de Milo..."

"...hé ouais mon gars, ça fait 33 ans que j'suis Voyageur..."

"...hé ouais mon gars, ma braguette se dézippe encore plus vite qu'Usain Bolt sur un 100 mètres..."

"...hé ouais mon gars, j'suis un ami personnel d'Athénaïde Killamanjiro..."

"...hé ouais mon gars, dans le réel je suis l'agent de Brice Willous et de Maître Gims..."

"...hé ouais mon gars, si t'es né c'est parce qu'un jour, ton père a estimé ta maman ferait un bon fourreau à son épée..."

"...hé ouais mon gars, le saucisson est encore meilleur quand tu mets des chaussettes dans tes sandales..."

Il y avait forcément quelque chose de plus dans le verre de vin que Bébert avait fait ingurgité à Lysandre. Le jeune homme était comme amorphe, apathique, il ne savait plus vraiment réagir à ce qu'il entendu, aussi énormes que soient les révélations de son interlocuteur. Il n'avait même pas la force de se demander s'il le moustachu mentait ou pas. Pourtant son attention était complètement fonctionnelle en ce qui concernait la conduite. Bientôt, les véhicules commencèrent à se séparer, il avait déjà perdu de vue Joy depuis longtemps. Il continua de suivre l'Iguana et le reste du gang, qui traversèrent une étendue désertique avant d'approcher un immense complexe mécanique.

Boss et lieutenant garèrent leurs voitures, imités par quelques dizaines d'autres véhicules. Robert Bébert ricana et aida Lysandre à se garer à son tour. Une fois à l'arrêt, il sortit le premier et contourna la DeLorean pour le soutenir alors que le Contrôleur du Temps ouvrait la portière en tanguant. La Niña Bonita se dirigeait vers l'intérieur du complexe en le bras de Toner par-dessus son épaule, émettant un petit rire cristallin tandis que le comateux cherchait à lui caressait la poitrine. A l'intérieur, la musique battait déjà son plein. Robert Bébert aida Lysandre à mettre un pied devant l'autre pour se rapprocher de l'entrée.

"Haha... C'est ta première gorgée du magnum des légendes, mon gars. C'est normal d'être un peu secoué. Les prochaines fois ça ira mieux. Allez viens, t'as pas encore goûté à la Drift, c'est la fête à l'intérieur !
- T'aurais pu me prévenir, merde... Grommela Lysandre.
- Ça va vite passer, t'inquiète, conclut le gros moustachu en poussant la porte."

A l'intérieur, l'ambiance était celle d'une véritable discothèque. Des enceintes énormes crachaient un son électro bien gratiné, tandis que Von Diasal/Alpha et les siens se déhanchaient au rythme de basses qui ébranlaient les murs de métal. Le vainqueur de la course déposa le Voyageur temporel sur un fauteuil avant de rejoindre la piste. Le jeune homme se massa la tête alors qu'il se sentait progressivement émerger de l'état cotonneux dans lequel il se trouvait. Au moment où il semblait refaire surface, quelqu'un s'installa sur ses genoux. Le rythme de la musique avait changé, moins dur et plus soft, proche d'une cadence de slow.

♪ A Simple Touch ♪

En se concentrant, il découvrit la silhouette d'une parfaite inconnue qui se dandinait sur ses cuisses. Derrière elle, la face chauve d'Alpha entouré de deux bonitas, qui avait l'air de lui parler, assis lui-même sur un canapé.

"... tu vois Videl, quand tu sautes Natalie Portman, t'écoutes ça ou du smooth jazz. Pas du Death Metal ou de l'électro lourdingue. Portman est une sacrée Voyageuse, by the way, j'veux dire, elle sait remuer les hanches tu vois. Et sinon, le gamin s'est fait embarquer par les bikeuses, je donne pas cher de sa virginité s'il s'en est pas déjà débarrassé. Tiens d'ailleurs, tu connais Pedrito Voldemaille ? Un jour ce connard s'est fait passer pour moi, j'te jure. Un bon vieux puceau des familles, qui s'est pris pour le grand Alpha. J'suis allé lui défourailler la tête à coups de Verge d'Héphaïst, toi-même tu sais. Paraît qu'il est toujours à la recherche de la rondelle de Salkon, depuis. On m'a dit que le Seigneur de la Folie était derrière tout ça."

Lysandre observait son interlocuteur d'un air vide, incapable de comprendre un traître mot de ce qu'il pouvait bien raconter. Pendant ce temps, la nana sur ses genoux commençait à lui embrasser le cou.

"Tu sais quoi Videl ? Continua le chauve avant d'embrasser l'une de ses compagnes. Je sens qu'il y a comme une sorte de connexion entre nous. Un truc profond, tu vois.
- J't'avoue que je suis pas au mieux de ma forme pour te répondre, là... Fit le flic en trouvant la force de prononcer quelques mots tandis que par réflexe, il attrapait à pleines mains la crinière de la fille pour explorer son cou avec ses lèvres.
- Nan mais moi je sens ces trucs là. Regarde-moi ça, t'es suffisamment en forme pour t'occuper de la petite frangine dont tu connais même pas le prénom. Y'a que les vrais qui réagissent comme ça au réveil, avec la force des comètes.
- Je sais pas, rétorqua Lysandre en émergeant progressivement, glissant ses mains sous les vêtements de sa compagne.
- Quand t'as une bite et que t'ouvres les yeux sur un bonbon rose comme elle qui se trémousse juste au-dessus, rien peut t'atteindre pour planter ta graine, t'es pas d'accord ?
- Tes mots sonnent juste, Diasal.
- Profite du voyage, mon pote, haha."

Alors que la bouche du Contrôleur du Temps s'emparait finalement de celle de la splendide créature, cette dernière laissa échapper un gémissement. Il goûta ses lèvres et sa langue, ingérant sans s'en rendre compte un filet de fumée onirique. Déjà un peu assommé, la Drift acheva de lui faire perdre lien avec ce qui faisait sens. Tout en gardant contact avec le corps de sa compagne, il se sentit s'élever en fumerolles au-dessus du Ban Lieu, suivant le mouvement de l'équipe d'Alpha. Il n'avait pas vraiment conscience de ce qui se passait, se déplaçant au rythme des hanches de la donzelle sur lui. A un moment, il perçut la présence de Joy, dont il reconnut le visage de fumée. Le garçon semblait voler en compagnie d'une nana qui n'était pas Lili-Anne, ce qui arracha un sourire à Lysandre. Tous les deux se séparèrent de nouveau, le grand blond emporté parce qu'il sentait comme une main s'introduisant dans son pantalon alors que le mouvement général dansait en farandole autour d'un pylône d'Uzinagaz.

Un peu déconcerté par la double présence qu'il subissait, à la fois voguant dans les airs tel une fumerolle et très sensible aux contacts de son corps physique, le Voyageur temporel mélangea ses notions d'espace. Il alternait les mouvements de conscience, ouvrant une fenêtre sur l'atmosphère avant d'ouvrir les yeux sur la créature au souffle court qui l'entourait désormais de ses jambes, rythmant leur relation hybride de coups de reins profonds.
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeMer 15 Mar - 18:36





La nuit je mens, je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens, je m'en lave les mains
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho




Pourquoi avait-il cet air en tête alors qu’il n’était pas en train de rêver, pas en train de dormir, pas en train de marcher dans Dreamland. Non, il était dans l’escalier en colimaçon qui descendait vers son âme, vers ce qu’il était, dans un virage descendant mortellement enfumé. Non, erreur, il manquait simplement d’air. En faisant cet effort intérieur, il ressentait une douleur immense, comme une porte fermée en soi, sur soi, qui n’était rien d’autre qu’un refus du corps, ou un rejet, ou bien des paroles lancées entre le corps et l’esprit, entre le matériel et l’impalpable...Il se questionnait sur la place de son corps par rapport à son esprit, la place de son corps par rapport aux autres corps, le danger du virage, les dangers de la course, les dangers de sa vie, le van Mylène Farmer, Lili-Anna, l’Oratorio. Jock. Jock suffisait à lui-même. Tout cela, il le perçut dans la demi-seconde de trop, celle où il crut mourir, exploser, imploser de l’intérieur par manque d’air, quand il arriva...le torrent d’air pur, la fin du corps fumée, Vittoria au loin, partant avec l’homme de Fumarola, le prodige traître de la route...Il sentit se déverser en lui une marée d’air, une respiration apaisée, et il se réveilla toujours allongé sur l’entrepôt, par terre, torse nu et une seringue plantée avec un réservoir disparu. L’air était réel, on lui avait percé la poitrine, et de la fumée tournait au-dessus de lui, en zigzags, elle tirait parfois la langue, se moquait de lui, puis disparaissait en volutes amusées. C’était ça la Drift...quelle saleté, et pourtant, la communion qu’il avait ressentie...la communion avec une personne, la sensation de faire partie d’un tout, le mouvement du virage que tout le monde prenait à l’infini, et ce frôlement d’être, ce frôlement de soi contre quelqu’un d’autre, sans le corporel, sans la chair, sans les obstacles, fusionner réellement, dans une improbable danse de fumerolles...voilà qui était assez surprenant, et correspondait assez bien aux délires possibles des pilotes. Par contre, le danger était là, pour qui ne connaissait pas la substance, pour qui se laissait trop aller, pour qui serait trop aventureux, peut-être. Voilà qui correspondait bien là aussi à la mentalité de ces pilotes fous du bitume du Royaume de la Fumée. Joy enleva l’aiguille plantée dans son poumon en grimaçant terriblement, et vit les autres en train de planer dans le virage. Extatiques, endormis, en pleurs ou en train de sourire, il y avait de tout. Il prit un verre, passa de l’eau dans ses cheveux, et se mit en route, enfourchant une moto qu’il ramènerait à VanQuish. Avant de partir, il prit les tubes de fumée contenant la Drift qui tournoyait en rigolant comme une petite diablesse, en rires de fumées grisâtres. Il essaya aussi de repérer qui pouvait se fournir chez Speed Wagon. Mais la chose était claire : VanQuish et ses potes n’étaient que des petits consommateurs. Le bas de la chaîne du produit, les consommateurs occasionnels. Il espérait, pensait-il en faisant cracher le moteur de la bécane sur la route pour revenir vers son van, que Lysandre avait eu plus de chances en partant avec Alpha et sa meute de tarés. Il fonça à travers le Royaume en réfléchissant, un peu énervé et un peu bougon de son trip qui ne s’était pas vraiment passé comme prévu. Il roulait sans tenir le guidon, à l’image d’un célèbre chef d’œuvre qu’il avait lu étant un peu plus jeune…





Spoiler:





Un truc le chiffonnait dans cette histoire. Il aurait voulu tester ça avec Lili. Ouais parce que VanQuish avait cru bon l’embrasser pour lui refiler la Drift, mais ça remplaçait pas la Princesse...sa Princesse, des Mots. Il se dit qu’un baiser ne voulait rien dire, et il continua de rouler en songeant également à la course qui l’attendait la nuit suivante. Le garage allait sûrement attendre un peu, mais pas la mission. Il se doutait que Lysandre n’allait pas repointer son nez jusqu’à la prochaine course, et il se décida donc de jouer les intermédiaires. Il arriva au van que Jock nettoya avec des jets de fumées propres qui faisaient briller la carrosserie, et Mylène semblait ronronner des soins apportées par la créature de Kazinopolis. Joy ne fit pas attention et rentra directement dans la partie arrière de son véhicule et vit Lili en train de lire à toute vitesse un ouvrage sur les véhicules gobelins volants et suicidaires, fonctionnant à l’hélium et à la folie. Elle leva la tête, retira ses lunettes de lecture rapide (qui permettaient de ne pas se fatiguer les yeux en lisant à toute vitesse) et lui sourit doucement, tout en fronçant les sourcils.



- Toi, tu as fait une connerie. Dis voir.
- Oh trois fois rien. J’ai participé à la course, j’ai perdu mais on m’a invité dans un after d’anthologie. J’ai pris de la Drift.
- Oho...et c’est comment ? Ça vaut les risques qu’ils prennent ? Tu ramènes des infos ?
- Justement, je comprends un peu les risques, même si je ne souhaite pas en reprendre. Et j’ai pas d’infos, j’étais avec des petits consommateurs, une fille nommée VanQuish qui…
- VanQuish hein ? Qu’est-ce qu’elle t’a fait, petit cœur ?
- Arrête de lire dans mes yeux !!
- C’est dans mon pouvoir. Puis j’ai 844 ans, je connais cet air chez vous, les voyageurs.
- Ça y est je suis vexé…
- Arrête ton char et dis voir.
- Elle m’a embrassé pour me donner la Drift. Puis elle m’a fait du rentre-dedans…
- Et ?
- Et c’est tout.
- C’est tout ?
- Je viens de le dire ?
- C’est tout quoi ?
- La ferme Jock.
- Imbecil !
- La ferme Mylène !
- Bon, écoute euh...viens on va sur la banquette. Et Jock tu restes là où tu es !
- Oooooh, je pensais vivre par procuration un truc de malade !




Après un debriefing et des câlins prolongés quand Jock se trouva éloigné pour soulager des envies pressantes, et après le retour de ce dernier accompagné par cent cinquante voitures des forces de Fumée officielles, Joy ressortit du van plus léger, mais logiquement davantage concentré sur la course à venir. Il décida de prendre du bon temps pour finir sa nuit, et prit un de ces fameux véhicules gobelins suicidaires, fous et dangereux, avec Lili-Anna. En vol, ils furent rejoints par Fumarola, qui avait nommé un gobelin avec qui il avait fait les quatre cent coups des années auparavant, quand il n’était alors qu’un jeune Seigneur adepte des signaux de fumée. Joy lui exposa les effets, les participants, les trajets des courses, les concurrents, les différents gangs, et les forces en présence – enfin, il lui parla de la course à venir, que le Roi verrait depuis quelques hauteurs, comme de coutume. Ce dernier lui souhaita bonne chance et partit au bar s’en jeter un (un cocktail molotov gobelin en long drink : de l’alcool d’or fermenté, beaucoup de piments, beaucoup de tabasco, beaucoup de poudre à canon comestible, le tout à ébullition...ils ont arrêté la production officielle, y’en a certains qui devenaient aveugles ou qui prenaient feu spontanément, parfois dans leurs voitures, ce qui vous avouerez est assez problématique quand on roule avec quelques litrons de nitroglycérine de production gobeline, frelatée, et tombée du camion, dans tous les sens du terme).

La nuit suivante, il se pointa à moto dans le garage qui s’occupait de la Gran Torino. Les copines de VanQuish avaient fait de l’excellent travail, à condition d’aimer le rose intégral sur une voiture, et d’aimer VanQuish dont le corps avait été reproduit sur un papier autocollant et foutu, jambes écartées, sur tout le capot. Collée entièrement, son image semblait en dire long...Le bon goût était PRÉSENT. Les clins d’œil étaient tellement nombreux sur la voiture – comme le Just Married, ou la capote du toit marquée Manix – qu’ils en devenaient des clins d’yeux. Et ça c’était pas banal ! Mortes de rire, elles sortaient de dessous la voiture, du coffre chargé de nitro bleutée phosphorescente, une nitro d’une qualité étonnante, qui était beaucoup moins soumise aux chocs. Malines, les filles. La vraie VanQuish arriva depuis le siège conducteur, qu’elle avait customisé pour Joy, c’est-à-dire surélevé et les pédales étaient plus proches pour ses pieds. Vexant oui, mais utile ! Les filles se lançaient des coudes ou des clins d’yeux pour une nouvelle série en écoutant les deux parler, mais une moto fit son entrée dans le garage, et interrompit absolument toutes les tentatives.



- Pas touche, les gonzes, il est à moi le petit avec les affaires de clodo.
- Ah bah j’te remercie, Lili.
- Et t’es qui la greluche ?
- Lili-Anna, Princesse des Mots, Reine d’Ilyria, et vous-mêmes, les cambouisardes ?
- Comment tu connais ce mot ? C’est de l’argot de steampunkos !
- Je connais tous les mots, en particulier les Summowords de la Ban Lieu Sud. Au pecos del este, ça décarille sévère, hein les filles. Maintenant vous claquez vos coffres garnis et vous laissez faire Simone.
- Lili-Anna !
- Quoi ? Pourquoi tu crois qu’on fugue dans la famille ? C’est avec les bouseux qu’on apprend le patois local !
- C’est nous les bouseuses ? Mais on va te mettre la tête dans le moteur, le rat de biblio…
- J’viens pour détendre le champion, accessoirement je suis une émissaire résidant au palais de Fumarola, les gonzes, alors vous allez tout de suite vous mettre sur la bande d’arrêt d’urgence.
- Planquée !
- Fumenteuses…
- Dites les filles…
- La ferme Joy !
- Lili-Anna, toi aussi ?
- Laisse-moi faire, tu viens bien que je gère parfaitement la situation ! Combien de temps avant que ta voiture soit prête ?
- Quatre heures.
- Parfait. Parfaitement parfait.



En espérant que Lysandre soit un vrai détective, sinon la mission n’allait pas vraiment avancer.
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Lysandre Videl
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeDim 26 Mar - 11:00



Lysandre ouvrit grand les yeux sur la ronde de fumée. Il se sentait à la fois ici et là-bas, parti et revenu, surtout revenu, les va-et-vient de conscience se calant sur la cadence des allers-retours de bassin. Impossible de dissocier le corps et l'esprit pour le Meteor, qui malgré l'emprise de la Drift, demeurait ancré dans une forme de réel à laquelle il s'accrochait fermement. Ses doigts s'agrippaient aux hanches de sa partenaire comme sa volonté le maintenait en présence, symptôme du refus d'absence à lui-même. Cette expérience tangente le fascinait, compte tenu de son incapacité à se situer véritablement dans l'espace et surtout, dans le temps. Au cours des ébats dont il honora cette créature de la fumée pendant qu'il survolait les cieux d'Uzinagaz, il perdit totalement le compte des minutes. Une première pour lui depuis qu'il était devenu Voyageur.

Mais il ne ressentait pas d'angoisse, il ne se sentait pas non plus perdu. Des points de repère, il en avait: le contact charnel, la forme évanescente de Joy, au loin, qui semblait emporté par quelque chose de fort, l'impression de comprendre par essence la cohésion qui animait la famille d'Alpha, ou encore le tintement de la chaîne à son poignet alors qu'il laissait ses mains vagabonder sur l'épiderme chaud de sa compagne. Les flux temporels, d'ordinaire à son strict commandement, l'enveloppèrent d'une aura chaleureuse, se mêlant à la fumée alors qu'il perdait progressivement le contrôle de ses réactions sensibles.

Il fut finalement happé par l'arrivée violente du point d'orgue de sa danse tribale, comme aspiré par un souffle puissant qui venait de sa propre cage thoracique. Le ciel enfumé disparut, la fille trembla, resserrant subitement l'étreinte de ses bras et de ses cuisses autour de lui. Elle laissa échapper un gémissement discret alors même qu'il soupirait ses propres fumerolles de Voyageur temporel. Il restèrent un moment dans cette position, s'échangeant des caresses intuitives tandis que chacun reprenait ses esprits. Lysandre, le menton posé sur l'épaule de la créature, laissa ses yeux dériver autour de lui. Allongé sur le canapé d'en face, Von Diasal s'était assoupi, ses deux bonitas à moitié nue dans les bras, dans un méli-mélo de membres indistincts. La musique s'était arrêtée, et tout autour, la famille semblait apathique. Les uns dormaient, les autres chantonnaient, d'autres encore déprimaient.

"Tu t'appelles comment ? Glissa le flic dans l'oreille de sa compagne.
- C'est important... ? Répondit-elle d'une voix fatiguée.
- Nan. T'as raison."

Il la sentit s'éloigner vers les bras de Morphée, celui des créatures. Lysandre esquissa un sourire à cette pensée. Où pouvaient bien aller les créatures lorsqu'elles dormaient ? Nulle part. C'était la réponse qu'il avait choisi depuis longtemps. Délicatement, il la déplaça sur le côté et se leva, l'étendant sur le canapé.

J'ai la tête qui tourne.

Le jeune homme se plaqua une main sur le front. Il resta planté là quelques instants, cherchant à assurer son équilibre, et lorsqu'il estima être capable d'avancer, il remit ses vêtements dans un ordre décent. Il chercha des sanitaires du regard, repéra des toilettes, et s'y dirigea d'un pas un peu titubant. Manquant la poignée au premier essai, il parvint à assurer sa prise au deuxième coup, et poussa la porte.

D'autres membres de la famille étaient là, et dans un box du fond un couple semblait encore s'adonner à quelques joyeusetés si l'on tenait compte des bruits et des soupirs qui en émanaient. Il alla au premier lavabo, se passa de l'eau froide sur le visage et s'avisa dans le miroir fêlé qui lui faisait face. Il avait le visage coupé en deux et le prisme de la glace lui renvoyait l'image exténuée d'un Voyageur qui ne savait plus vraiment où il en était.

Après l'euphorie procurée par l'expérience de la Drift, venait un sentiment qu'il ne connaissait que trop bien: l'angoisse. L'appréhension de ne plus savoir quoi faire, où aller, par quoi commencer. Il avait pourtant des objectifs à court, moyen et long terme. Pour l'heure, il devait faire connaître la crise à la petite entreprise de Speed Wagon, pour le compte de l'Oratorio. Un boulot classique, un cas d'école de police. Plus tard, il devrait trouver la Graine de l'Arbre des Rêves, pour son propre compte. Une tâche plus complexe, qu'on n'apprenait dans aucun livre et dont aucun stage ne procurait la compétence. Savoir cela ne suffisait pas à le rassurer. Quelque chose de sourd et de profond l'attrapait aux tripes. Le pire était qu'il ne parvenait pas à déterminer quoi.

Lysandre frappa dans la vitre, achevant de la briser. Le bruit d'éclat réveilla un comateux étendu près des urinoirs, qui grommela un juron avant de sombrer dans un nouveau délire. Le Meteor observa ses phalanges rougies par les bris de glace. La douleur était bien là, dans le rêve. C'était le premier paradoxe qu'il avait constaté en arrivant dans Dreamland. Ses sens fonctionnaient tous, alors que le monde qui l'entourait n'existait pas. Une contradiction fondamentale qu'il ne parvenait toujours pas à expliquer, et qui avait tendance à lui tendre les nerfs dès qu'il y réfléchissait. Une fois encore, il dut déployer un trésor de maîtrise de soi pour ne pas se laisser submerger par l'émotion négative. Il souffla, serra le poing à en faire couler une goutte de sang sur le carrelage, et tourna les talons.

A peine fut-il sortit des toilettes qu'il fut arrêté par une masse imposante. Robert Bébert. L'arrivée du beauf de luxe le sortit de son angoisse.

"Viens avec moi Time Wolf ! Fit le gros pilote en l'attrapant par l'épaule et en commençant à le diriger.
- Putain Robert Bébert, je t'ai dit de pas m'appeler comme ça ! Protesta un Lysandre un peu sur les dents, plus stable sur ses appuis après quelques minutes à être resté debout.
- Osef mon pote ! Faut absolument que j'te montre un truc !"

Le Contrôleur du Temps ne répondit pas, adressant un dernier regard à la famille d'Alpha alors qu'il se faisait entraîner à l'extérieur. Robert le guida jusqu'à la DeLorean, grimpa directement sur le siège passager et attendit qu'il le rejoigne. Pestant intérieurement, Lysandre consentit à entrer dans l'habitacle.

"T'as aimé la Drift ?
- Je t'emmerde.
- Roh, sois pas comme ça. Quelle humeur massacrante ! Tu m'en veux encore à cause du magnum des légendes ? T'inquiète, tu peux en prendre tant que tu veux sans problème maintenant !
- J'en veux pas, de ta piquette, rétorqua le conducteur en mettant le contact. Tu veux qu'on aille où ?
- Au garage d'Alpha.
- Ça pouvait pas attendre ?
- T'as autre chose à faire ?
- ...
- C'est bien ce que je pensais. Ecoute, Time Wol... Oula, me regarde pas comme ça, tu fais quoi avec ton couteau là ? Ok, ok, Videl ! Désolé mon pote. Ecoute Videl. J'ai un bon sentiment à ton sujet. Alpha aussi, ça a crevé les yeux à tout le monde. Je pense que tu pourrais faire partie de notre petite famille si tu voulais. Alors j'aimerais te montrer quelque chose au garage, pour que tu comprennes un truc fondamental.
- C'est quoi ?
- Tu comprendras que tu verras. Roule, mon gars."
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Joy Killamanjiro
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeVen 7 Avr - 11:00

Dans une tension plus que palpable, Joy voyait son véhicule se refaire une petite beauté, sous l’œil sévère et jaloux de la Princesse des Mots qui envoyait des regards de menaces à peine déguisées aux motardes. Lourde atmosphère, qui ne s’allégeait à aucun moment.  Il refaisait le tour du véhicule plusieurs fois pour placer des algorithmes, comprendre la mécanique de la bécane ou proposer des améliorations, sans toutefois en connaître autant sur le sujet que les créatures qui semblaient totalement dans leur élément. Soudainement, un homme fit irruption dans le garage, que Joy reconnut tout de suite comme étant le chauffeur de Bianca, la numéro 3 du Gunsen. Il fit un signe de détente aux filles qui zieutaient le nouveau venu avec une pointe de violence dans les yeux, et alla le voir. L’autre fit un signe de la tête, Joy reprit le signe pour dire à Lili-Anna de venir avec lui. En face du garage, la Bugatti Royale de 1930 ronronnait comme une merveille de la mécanique, encore plus belle que la Gran Torino de Joy, et la porte arrière s’ouvrit. Ils rentrèrent dans le salon privé de Bianca, de la taille d’un loft, ce qui surprenait le matheux pour la deuxième fois, et Lili-Anna s’exclama comme tout le monde pour une première fois dans ce véhicule. 



Bianca:

Bugatti Royale:




- C’est drôle, c’est plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur.
- Oui, on me le dit à chaque fois.




Dans un fauteuil en cuir blanc, Bianca lisait le dernier Dreamag sans lever les yeux vers les deux invités. Le salon de la voiture n’avait pas changé, canapé, fauteuils en cuir blanc, table de salon, divers apéritifs et trois verres de cognac, d’armagnac ou de whisky fumé trônaient dessus. Elle était dans sa tenue habituelle, une veste militaire blanche, immaculée, d’une netteté impeccable. Joy la contempla en silence, en se demandant cette fois ce qu’elle lui voulait. Lili-Anna, ne sachant que dire, se tenait en silence en observant l’intérieur meublé de la voiture. En pliant le journal, elle leva les yeux, esquissa un sourire de politesse et reprit son visage sévère, qui lui allait si bien. Elle regarda attentivement Lili-Anna, sans mot dire, une certaine malice dans le fond des yeux toutefois, et devant un toussotement ennuyé du matheux, elle ordonna à son chauffeur de se mettre en route.




- Vers où ?
- Mes affaires personnelles, petit voyageur.
- Je préférais quand vous m'appeliez Joy, Bianca.
- Joy, tu peux m'expliquer ?
- Votre petit-ami voyageur, chère créature, chère Princesse, m'a rencontré un soir à Félinia. Il a tué une cible que je lui ai indiquée au préalable et…
- Une cible qui a failli tuer un voyageur qui a placé sa vie entre mes mains, mais dites ce que vous voulez…
- Trêve de futilités. Je suis la numéro 3 du Gunsen, vous pouvez m'appeler Bianca. Je travaille avec Fumarola pour modifier la politique actuelle du Gunsen, qui ne me sied guère. 
- Vos intonations sont fausses. Je suis la Princesse des Mots, pas la Reine Crédule. Parlez vrai, sinon je le verrai immédiatement, et Joy semble vous porter une certaine estime. Raison pour laquelle je ne vous tue pas sur le champ.
- On m'avait dit que vous étiez pimentée, je ne m'attendais pas à une telle épice en bouche
- Et je n'ai pour elle que l'intérêt de l'Oratorio, et sans doute un fond de curiosité…
- Passons. En effet, vous méritez, Princesse, un développement plus complexe.
- Et moi j'ai pas le droit ?
- Silence, Joy.
- Oui m'dame.
- J'ai tenté il y a un peu une sorte de coup de poker politique au sein de la direction du Gunsen. Mais l'organisation a préféré les voies plus gratifiantes et bénéficiaires des activités des deux personnes qui sont devant moi dans l'organigramme. Pour l'heure, je suis en accord avec la direction des opérations, mais je me suis à rassembler divers...contacts, pour modifier certaines choses à l'intérieur même du groupe. Je ne vais pas me lancer dans l'historique de notre groupe, sachez simplement que j'ai mes raisons pour faire ce que certains prendraient pour de la trahison, ce que d'autres prendraient pour un mouvement salutaire et cohérent. Je suis sur la voie du fondateur du Gunsen, et aujourd'hui…




Elle regarda ailleurs, absorbée par ses propos et en pleine reconquête de ses moyens. A l'extérieur, la ville de fumée lançait ses cheminées, ses tuyaux gigantesques et fumants, les panaches de fumées blanches envahissant les rues. Elle revint vers Lili-Anna, la fixa du regard, et la Princesse acquiesça de la tête, sans rien dire. Le matheux comprit qu'il ne fallait plus insister sur le sujet – Bianca était sincère. A sa manière, certes, mais sincère, et c'est tout ce qui lui importait.



- Revenons à nos moutons. Je sais que l'Oratorio travaille sur la Drift, et je vous propose de rencontrer l'un des hommes d'affaires les plus influents du Royaume : Milan Pacha. Il a fait fortune dans les voitures de collection, de manière plus ou moins honnête, mais qu'importe. Il gère maintenant plusieurs trafics, notamment la Drift. Il en donne ensuite à ses distributeurs, parmi eux, Speed Wagon.
- Nous sommes au courant, mais nous cherchons encore qui est Speed Wagon.
- Speed Wagon n'est pas un homme, ni une femme, c'est une entreprise secrète. Mais elle est dirigée par quelqu'un qui tient tout le business des voitures dans l'ombre, et que Fumarola suspecte sans pour autant le choper pour l'enfermer, ça déclencherait des émeutes. On a des renseignements sur cette personne, mais…
- NON COUPABLE !
- Attendez, je n'ai encore rien dit...On a des renseignements, mais le nom du tenancier du Speed Wagon nous échappe.
- Ils sont quatre à tenir le gang des voitures secrètes, et l'un d'eux était un agent de Fumarola. Vous n'allez pas me dire que vous séchez ? C'est un problème pour un élève de primaire.
- Les choses ne sont pas aussi simples. Si le dirigeant de Speed Wagon est protégé par Milan Pacha, qui a prêté allégeance à l'un des chefs du Gunsen, on ne peut pas agir « comme ça ».
- Bien sûr que si, suffit de porter un peu ses couilles et de foncer.
- Vous ne comprenez décidément rien à ce qui peut se jouer ici...c'en est désespérant. Faites un effort si vous voulez un jour devenir un vrai voyageur talentueux. Arrêtez de vous agiter. Nous arrivons chez Milan.
- C'est quoi cet immeuble ?
- Ce n'est pas un immeuble, c'est son palais.




Spoiler:




Un immense dirigeable en verre, au ballon habité, lumineux et crachant de la fumée par panaches énormes trônait au bout d'un quai donnant sur le vide. La Bugatti avait pas mal grimpé dans la ville pour en arriver là, après des ascenseurs et des ponts suspendus qui montaient en accompagnant les dégagements des fumées. Les trois sortirent de la voiture, et furent encadrés par des créatures en costards en haie. Au bout, un type aux oreilles pointues, portant un sweat noir déchiré, un jeans peinturluré et des tongues attendait. Des dreadlocks blanches, la peau cuivrée, des dents en or, et des lunettes de soleil rondes aux reflets bleus. Le parfait guignol. Il tenait un lynx aux oreilles pointues énormes, noir et avec des ronds bleus luminescents qui bougeaient sur sa peau en continu. Derrière lui, des sortes de japonaises aux oreilles pointues, en tenues diverses et variées sorties du rayon fantasme d'un sex-shop. Il tendit les bras et serra Bianca en souriant.




- Bianca, tu as amené tes invités, parfait ! Milan Pacha, l'autre Seigneur du Royaume comme on m'appelle parfois dans les milieux autorisés ! Enchanté ! Je reconnais là la Princesse d'Ilyria. Condoléances pour votre grand-père, sa perte fut un déchirement pour nous. Et vous êtes ?
- Carvey, marchand ambulant intéressé par votre Drift.
- Joy. Un peu de respect.
- Merci Bianca, ma couverture parfaite a tenu deux secondes par ta faute…
- Joy Killamanjiro, aussi mutin que les rumeurs le disent. Comment se porte Euclide ?
- Bien, je crois.
- A votre place, je ne serais pas aussi sûr.
- A ma place, vous goûteriez aux joies de la légalité.
- Hum, intéressant...suivez-moi, je vous prie. Nous allons pas tarder à décoller. Mon navire, le Milan Force One part pour une petite virée, pour récupérer des fumées de nacre, en périphérie des nuages de la capitale. Vous serez revenus à temps pour la course, Joy.





Ils entrèrent à l'intérieur du dirigeable, le pont fut retiré après leur passage et la porte se referma sur le hall, en marbre bleu sombre. Ils prirent un couloir aux murs de verre contenant toute la faune et la flore possibles de tout Dreamland. Milan Pacha leur fit la visite, s'arrêtant parfois devant une de ses vitrines, expliqua comment il avait obtenu telle plante ou telle créature laissée statufiée, empaillée comme un simple animal. Il se présentait comme un collectionneur, un philanthrope amateur de coquillages, un amoureux des goûts simples, doué du sens des affaires. Un mécène de l'art, un amoureux des sciences, des artistes et surtout quand ça payait bien. Joy soupira à chaque élément présenté, tout en relevant le nombre incroyable de créatures présentes comme dans un musée. Un collectionneur...que faisait-il donc dans les trafics de Drift ? Il fallait bien financer ce qu'il mettait en place ici : le spectacle de sa puissance, de sa réussite, de sa richesse. Est-ce que Fumarola le savait ? Sûrement. Les voies des Seigneurs étaient parfois bien impénétrables, heureusement Lili-Anna rattrapait le sujet (ho ho ho).

Dans un vaste salon donnant sur une verrière immense, l'hôte laissa ses invités s'installer, fait servir par les dames asiatiques et franchement décalées par rapport à l'ambiance une dizaine d'assiettes contenant des plats que Joy n'avait encore jamais vus. Le Pacha s'installa dans un fauteuil qui tenait plus du trône, Bianca prit une coupe de champagne et Lili-Anna croquait dans une sphère dégoulinant d'un coulis aux odeurs fromagères.




- Bon, maintenant, j'écoute en quoi le Gunsen me réclame...encore ...J'ai payé ma taxe d'assistanat et de soutien, j'vois pas ce que je peux faire de plus. J'ai des frais importants, vous vous en doutez.
- On vient se renseigner sur la Drift et Speed Wagon.
- Houla, gros business ça, j'peux pas vous renseigner sans mettre en danger le personnel.
- Écoutez, je suis pas un pote du Gunsen, et je peux très bien commencer pour tout détruire ici. Pas de fournisseurs en gros de la Drift, pas de Speed Wagon, de ce que j'ai capté ?
- Ce n'est pas aussi simple que ça, on se partage la marchandise, dans les milieux autorisés.
- Rien à foutre des milieux autorisés. Soit vous nous aidez, soit je commence à m'impatienter.
- Vous êtes bien recevable pour devenir un pilote, tempétueux, fou, agressif, violent, et un peu dépassé par les événéments, tentant le virage pour se remettre sur la route...sauf que je suis Milan Pacha, un ancien coureur, et j'ai gardé de bons restes. Vous n'êtes pas venus ici pour que je vous renseigne, vous êtes venus ici pour que le deal que j'ai passé avec le Gunsen soit effectué.




Il claqua des doigts et ses gros bas en costards vinrent pour mettre des menottes aux poignets et et au cou de Lili-Anna. La Princesse voulut se lever mais les gros bras la maintinrent sur le canapé, devant le rire froid du Pacha.




- Bracelets explosifs, ça calme tout le monde, vous allez voir. Le deal que j'ai passé avec Bianca était le suivant : vous, Joy Killamanjiro, vous gagnez la course contre Alpha et je libère la Princesse.
- Des paris, encore, Bianca ?
- Tais-toi et obéis, pour une fois.
- Si vous perdez, je garde la Princesse et elle...aura l'honneur immense de trôner dans ma collection. Je n'ai pas encore de Princesse des Mots, j'espérais avoir le grand-père mais on m'a devancé ha ha…




Le jeune voyageur se leva et se mit à léviter en bombardant les colliers de formules. Il fallait gagner du temps. Bianca restait assise et sirotait son champagne tout en le fixant d'un œil mauvais. Elle protégerait le Pacha si le matheux tentait quoi que ce soit. Il fallait renégocier les termes, il était presque sur le déclic du collier. Il regarda Lili-Anna qui réfléchissait intensément. Joy modifiait les formules sur le vêtement qu'elle portait dans son dos, pour imprimer des lettres. Puis des mots. Mot invulnérable. Toute énergie possible. Il marqua GO avec ses dernières formules tandis que les hommes le regardaient en hauteur et le mettait en joue. Il augmenta le poids sur les colliers pour les forcer, Lili-Anna cria « invulnérabilité », et les colliers tombèrent au sol...sans exploser. Un temps de silence, et Milan Pacha applaudit en riant.



- Tu ne m'avais pas menti, Bianca, ils sont très bons.



Joy fonça et prit Milan Pacha à la gorge, en fureur, prêt à le tuer sur place. Il sentit la peau cuivrée ne pas frémir sous ses doigts, aucun effet. Le Pacha était insensible à ce genre d'attaques. Joy se reprit, foudroya Bianca du regard, puis eut un geste d'incompréhension. Milan reprit sa place et fuma tranquillement une longue cigarette tenant avec une porte-cigarette en or.



- Je voulais voir vos capacités à l’œuvre. Vous êtes sanguins, mais non dénués de ressources, tous les deux. Je comprends mieux Bianca, qui ne tarit pas d'éloges sur vous...le deal maintenant, puisque tout le monde est au clair. Vous deux, vous monterez dans votre voiture, et vous gagnerez. Mon personnel ne répond plus à mes demandes. Il semblerait que l'amour soit plus fort qu'un pistolet pointé sur une tempe. Comme si les voitures et les gangs étaient plus importants que l'argent, en ce monde...Vous allez gagner, et je m'occuperai de faire disparaître la Drift avec ses consommateurs.
- Wait…
- Marché conclu. Maintenant sautez.




Il présenta deux parachutes amenés par ses gardes et fit un geste de la main pour signifier qu'il était temps d'en finir avec l'entretien.
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeSam 6 Mai - 12:30



Bébert écarta les bras face au rideau métallique, et beugla son nom à l'intention de quelque chose d'invisible. L'entièreté de l'immense structure s'ébranla, et commença à se relever. Laissé silencieux devant les dimensions de l'édifice qui leur faisait face, Lysandre sortit de voiture et s'appuya sur la portière en essayant d'en distinguer le sommet. Ils se trouvaient quelque part à l'extrême périphérie du Ban Lieu. Le Garage, comme l'appelait Robert, était au moins aussi imposant que la Manufacture qui faisait office de palais à Fumarola. On pouvait déjà entendre le bruit de centaines de mécanos qui s'affairaient à l'intérieur pour le compte de la famille d'Alpha.

Le Contrôleur referma la porte et s'approcha de son compagnon de route. Il eut ainsi l'occasion de jeter un œil au sein du bâtiment alors que le rideau continuait de s'élever. Sur des dizaines et des dizaines d'étages, des plateformes de stationnement et de réparation s'alternaient les unes après les autres, constituant autant de lieux de travail que d'aires de repos. Tout de métal parfois oxydé, parfois resplendissant, les carlingues s'étalaient une à une jusqu'à la cime. Au centre de tout, des élévateurs et des ascenseurs en tout genre déposaient çà un mécanicien, là un ingénieur. Tous les travailleurs s'affairaient a priori sans interruption, réparant, fabricant, détachant des véhicules par centaine. Une mince fumée jaillissait des pots d'échappement, des moteurs et des bidons de fer dans lesquels toutes sortes de déchets étaient brûlés.

Le beauf de luxe invita le Voyageur temporel à le suivre. Sans un mot, Lysandre obtempéra, l'attention captivée par ce spectacle industriel hors normes. Alpha n'était pas un simple chef de gang, c'était le créateur d'une économie souterraine ultra développée, l'organisateur d'une véritable colonie d'exploitation huilée aux petits oignons. En accordant davantage d'attention aux créatures qui se trouvaient aux alentours, le flic remarqua que tous n'étaient pas forcément issus du Royaume de la Fumée. Il y avait de tout, des chiens galeux chassés de Canin-Ville aux nobliaux de territoires qu'il n'avait pas encore eu la chance de visiter.

"Tous les gars qui travaillent ici le font par choix, informa Robert Bébert. Alpha fait aucune distinction, il accueille tous les amoureux de la mécanique. Alors bien sûr, y'a un paquet de hors-la-loi et de parias qui ont fui leur zone d'origine pour espérer mieux vivre ailleurs. Mais y'en a aussi beaucoup qui sont simplement restés après avoir découvert ce qui pouvait leur être offert. Les pilotes et les fêtards que t'as déjà vu sont que la partie émergée de l'iceberg. Les autres membres de la famille, ils sont ici."

Ça explique pourquoi il a laissé Pablo Skywalker le rejoindre après son retournement. Songea le jeune homme.

Robert Bébert glissa un regard à Lysandre tout en continuant de marcher. Puis il ferma les yeux, et soupira.

"Tu dis rien Videl. Je conçois que la découverte du Garage te la coupe, mais je m'attendais au moins à une réaction. T'es trop poker face.
- Je suis comme ça, c'est tout.
- Rien à dire sur l'endroit ? Demanda le gros bonhomme en se dirigeant vers un élévateur qui venait de toucher le sol et duquel sortait un mécano les bras chargés de boîtes à outils.
- C'est impressionnant, bien sûr. Mais je ne vois pas bien où tu veux en venir. Et la DeLorean, on la laisse dehors ?
- Un des gars se chargera de la rentrer. En attendant suis-moi, fit Robert en ouvrant la porte de l'ascenseur."

Une fois à l'intérieur, il appuya sur l'un des étages et laissa la machine s'ébranler. Ils commencèrent à monter, Lysandre se laissant aller à la contemplation de l'édifice dont le sol ne cessait de s'éloigner.

"On va où ?
- Au bureau d'Alpha.
- T'es sûr que ça pose aucun problème ?
- Aucun. D'ailleurs, j'ai oublié de te dire, t'es testé en ce moment-même.
- Quoi ?"

Bébert rigola.

"On emmène pas n'importe qui comme ça dans le Garage. Alpha m'a demandé de surveiller tes réactions pour voir si tu vaux vraiment la peine qu'il s'intéresse à toi.
- Le procédé est assez fourbe. Et qui vous dit que je veux faire partie de votre famille ?
- Ma foi, tu m'as suivi, et t'es toujours là. Et y'a quelque chose dans tes yeux qui hurle que tu brûle d'en savoir plus.
- Tu te fais des illusions.
- Je crois pas."

Après plusieurs longues minutes d'ascension, la cage rouillée s'immobilisa soudain, et le beauf de luxe ouvrit de nouveau la marche. Comme depuis leur arrivée, aucun mécano ne semblait leur prêter attention alors qu'ils progressaient parmi les voitures neuves, les pièces détachées et les châssis démontés. Ils passèrent dans un couloir biscornu, composé de plaques de métal irrégulières, pour finalement débouché dans une partie bétonnée de l'édifice où quelques jolis modèles étaient installés.

"Bienvenue chez Alpha !"

Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} Thegar10

Lysandre croisa les bras sur son long manteau de cuir et fronça les sourcils. Les flux temporels qui agitaient cet endroit étaient étranges, comme perturbé par une interférence mystérieuse.

"T'en fais une drôle de tête.
- Le temps s'écoule différemment ici.
- Si tu le dis.
- Il y a quelque chose d'étrange, les seules fois où j'ai ressenti des trucs pareils, c'était à l'intérieur de Minuit, dans la Grande Horloge, et dans la souche de l'Arbre des Rêves.
- Je sais absolument pas de quoi tu parles, Videl, et à vrai dire ça m'intéresse pas vraiment. M'enfin si ça peut t'aider, faut quand même te dire que le Royaume du Temps et l'Arbre des Rêves, c'est des endroits plein de souvenirs. C'est pareil pour le Garage et la vie d'Alpha. Il en a vu, des trucs, le bougre.
- Il a quel âge ?
- J'en sais rien, mais il a dû voir passer quelques-uns des anciens Seigneurs de Dreamland à mon avis. La preuve, viens voir."

Robert guida Lysandre à travers la salle, le faisant grimper sur une passerelle, derrière une vitre où se trouvaient toutes sortes d'appareils électroniques. Il invita le jeune homme à s'installer sur un canapé, fouilla dans les étagères qui se trouvaient là, et en tira une petite boîte qu'il lui montra.

"On va mettre ça dans le projecteur. C'est un morceau de la vie d'Alpha qu'il m'a demandé de te montrer. C'est des bouts de mémoire, qui ont été enregistré sur format vidéo.
- Intéressant. Ça s'appelle comment ces boites ?
- Aucune idée, je crois que ça vient d'Albiana, fit le gros bonhomme en haussant les épaules et en déployant un écran blanc au milieu de la salle."

Après avoir mis en marche un projecteur futuriste et placé la boîte à l'intérieur, le beauf alla rejoindre Lysandre sur le divan pour en visionner le contenu.



La vidéo terminée, Lysandre se pinça l'arête du nez, essayant tant bien que mal de contenir sa colère.

"C'est une blague ou quoi ? Tu te fous de ma gueule, Robert Bébert ?
- Non, pas du tout. Ce que tu viens de voir est la raison pour laquelle Pablo a rejoint notre petite famille. Ce Vieux Louis, c'est le seul à avoir déjà battu Alpha sur piste. Quant à ce Fant Omas...
- Mais c'est de la pure conner... "

"Pouf !" Lysandre se réveilla.

***

Deuxième Nuit

Le Contrôleur du Temps revint dans Dreamland dans une humeur massacrante. Il s'était réveillé énervé, et la journée qu'il venait de passer avait été atroce par les petits détails, du café goût jus de chaussette aux embouteillages sur les grands boulevards pour prendre le témoignage d'une famille dont le fils aîné avait été retrouvé mort d'overdose dans les toilettes d'une soirée VIP du XVIème. Famille qui s'était avérée aussi coopérative qu'agréable, autant dire pas du tout.

Il ouvrit les yeux au volant de la DeLorean, qui avait bien été déplacée. Il la fit démarrer en trombe pour quitter le Garage à toute vitesse, déterminé à se rendre sur la ligne de départ pour la course suivante. Cette histoire commencer à lui courir sur le haricot et même s'il savait que Robert Bébert était très sérieux, il peinait, lui, à considérer les souvenirs de Von Diasal comme un élément à prendre en compte dans leur affaire. Il appuya sur le champignon. Sa conscience du temps lui intimait qu'il était loin d'être en avance et que Joy risquait de courir seul contre Alpha, Gréco et Pablo.

Il n'était pas vraiment loin de la vérité. Au beau milieu de la route qui traversait le Ban Lieu, il dut ralentir jusqu'à immobiliser son véhicule. En travers l'asphalte, trois individus bloquaient le passage. Plissant les yeux en avisant les silhouettes qui se découpaient dans la lumière de ses phares, il reconnut La Mariée, avec derrière elle ce qui ressemblait à deux hommes de main masqués.

Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} Lamari10
La Mariée

Elle était armée d'un six coups, et affichait la même mine malicieuse que la veille. Cette fois cependant, elle semblait déterminée à lui barrer la route.

"Rien ne presse, Lysandre... Fit-elle, presque dans un miaulement. Tu as bien progressé en pénétrant à l'intérieur du Garage... On aimerait en savoir plus. Alpha peut bien gagner cette nuit !"

Lysandre fit vrombir son moteur en fronçant les sourcils. Il baissa la vitre conducteur et répondit à voix haute.

"C'est toi-même qui m'a poussé à me rapprocher d'Alpha. Gagner cette course c'est rejoindre sa famille.
- Les choses ont un peu évolué. Le petit Killamanjiro aurait conclu un deal avec Milan Pacha et Speed Wagon n'aime pas la tournure que prennent les événements."

Joy... Qu'est-ce que t'as encore branlé ?

"C'est qui ce Milan Pacha ?
- Ne fais pas comme si tu n'étais au courant de rien.
- Mais je ne sais pas de quoi tu parles.
- Contente-toi de comprendre ce que je vais dire maintenant: dans ton intérêt, reste sagement à l'arrêt. On n'a pas envie de s'occuper de vous deux à la fois. Et pour ma part, ça me fendrait le cœur de devoir en finir avec toi.
- Vous allez vous en prendre à Joy ?
- Il ne doit pas remporter cette course, car la survie de Speed Wagon en dépend."

Lysandre fronça les sourcils et fit pétarader son moteur. Les hommes de main dégainèrent leurs armes et les pointèrent sur la DeLorean. La blonde de fumée se mit à glousser.

"Écarte-toi, Mariée.
- Je serais presque humide de ta colère, Lysandre. Que dirais-tu d'un autre marché ?
- Quel genre de marché ?"

Le gloussement de la créature se mua en long rire cristallin, tandis qu'elle écartait subtilement les jambes en direction de la voiture.

"On laissera le garçon tranquille, si tu l'empêches de franchir la ligne d'arrivée avant Alpha. Et j'ai encore mieux que ça. Si c'est toi qui gagnes cette course à la place d'Alpha, on te donnera tout ce qu'il faut pour faire tomber Milan Pacha."

Lysandre grogna et ferma les yeux, inclinant légèrement la tête en avant. On lui demanda de battre le roi du bitume au Royaume de la Fumée, ses lieutenants les plus proches ainsi que le numéro 2 de la Baby, un petit prodige des mathématiques qui le dépassait de très loin. Mission impossible. Pourtant, est-ce qu'il avait une autre solution pour protéger l'ado et remplir la mission pour l'Oratorio ? Dans soupir, il rouvrit les yeux et esquissa un geste approbatif de la main à travers sa fenêtre. La Mariée émit un petit gémissement de satisfaction et applaudit, demandant à ses hommes de s'écarter. Le Contrôleur du Temps fit avancer son véhicule jusqu'à sa hauteur.

"Je ne suis pas un pion, dit-il en la regardant droit dans les yeux.
- Bien sûr que si. Sinon tu ne serais pas là."

Le jeune homme resta un moment sans rien dire, fixant les iris fumantes de son interlocutrice. Puis, il appuya sur l'accélérateur et roula en direction du lieu où démarrerait la course de cette nuit.
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeSam 6 Mai - 15:13

Le saut au-dessus de la ville, dans la fumée n’avait rien d’agréable, si on occultait parfois la vue sur des usines, des cheminées, des immeubles immenses crachant leurs flots de panaches blancs grisonnants. Joy prit la main de Lili-Anna et ils chutèrent vers la ville ensemble profitant de cette nouvelle expérience pour se sentir pleinement vivants dans Dreamland. A un moment, il prit la Princesse dans ses bras en bougeant durant la chute et activa ses formules pour voler cette fois à sa guise, comme sur une piste de rollers, avec Lili qui passa dans son dos pour s’y accrocher. Il atterrit quelques instants plus tard sur le toit d’un immeuble, et après un câlin pour se remettre des émotions du vol et de la chute libre, la discussion sérieuse commença, et dura une bonne heure pour mettre les choses au point, ainsi qu’un plan pour la suite des événements. Une fois la discussion claire et le plan avancé, Lili alla rendre compte de la mission à Fumarola, et rejoignit le garage un peu avant la course. Ils avaient décidé qu’elle ne monterait pas avec lui, Joy refusant de prendre le risque de voir l’Oratorio perdre deux de ses membres. Il parlait bien de pertes nettes, en cohésion avec le plan.



Dans le garage, la Gran Torino brillait de mille feux, en crachait du vert, et son moteur ronronnait d’attente de faire rugir le bitume sous ses roues modifiées et crantées. Les filles et VanQuish avaient réalisé un boulot remarquable, la caisse était retapée et sentait la puissance juste en faisant fonctionner son moteur. Le volant avait été changé pour prendre les empreintes de Joy et le siège était surélevé pour lui permettre une meilleure visibilité. Comprenant un peu mieux son pouvoir, elles avaient placé des rétroviseurs ne laissant aucun angle mort ni endroit en dehors de sa vie, et même des rétros de secours directement adaptables par un système de ventouses. Conscient que la course lui demanderait une concentration maximale, il plaçait déjà des algorithmes et réfléchissait face à un tableau noir sur des formules d’automatisation de tout le moteur. Une sorte de dopage mathématique pour lutter non seulement contre la Delorean de Lysandre, mais surtout contre les monstres de course d’Alpha, Greco et Pablo.



Il cogitait encore sur une formule quand Lili arriva pour signifier que tout était okay. VanQuish, dans un souci d’apaisement vint lui apporter à boire et engagea la discussion, si bien que la Princesse commença à parler avec les autres filles qui avaient mis de l’eau dans leur vin, à la surprise du matheux. Finalement, l’une d’entre elles servit à boire à tout le monde, on fila à Joy une poudre excitante pour accroître sa concentration et son éveil, sorte de drogue de course qui permettait d’appréhender tout changement de trajectoire, tout événement, et qui donnait une sensation inouïe durant la course. Le voyageur s’installa au volant de la voiture après avoir posé tous les algorithmes possibles à chaque endroit visible de la voiture. Il se sentait rempli d’énergie, ce qui était bon signe pour la victoire, et qui allait faire vivre un enfer aux autres concurrents. Il tenait l’enjeu de sa mission entre ses mains, par les quatre roues de sa voiture, et il était prêt à tout.



Il se fit escorter par les motardes et Lili-Anna relookée en bikeuse, lunettes de star, manteau en cuir taguée « Princess Road » avec des ailes d’ange et des bécanes squelettiques. Elle roulait sur une harley comme les vraies motardes et roula pour un temps en tête du cortège. De quoi donner une série de crises cardiaques aux royaux parents de Wordsmen, car un journaliste du Dreamag était dans le coin en espérant voir la course légendaire. D’ailleurs, il n’était pas le seul, car la ville côté underground avait fait le déplacement pour voir les deux challengers faire face aux héros des courses, le trio infernal. Alpha trônait sur la place du départ avec sa Dodge Charger RT au capot légendaire, une antiquité infernale qui pouvait te laisser sur place dès le démarrage. Greco le toisait de loin et semblait lui envoyer des mots doux juste en le regardant, ou alors conspirer pour le sortir définitivement de la piste de sa vie, au choix. Elle était debout en train de danser sur sa Jaguar rouge vif, une XK 120 Roadstar de 1953, modifiée au possible avec une table pour mixer des morceaux de techno bien grasse. Pablo était dans sa classique Toyota Supra, un monstre rouge décorée pour Firania, avec un moteur fabriqué selon la légende dans les forges de Behemus. Lysandre arriva après les autres, avec son habituel air grognon, et se gara pas loin de Joy. Le matheux venait de faire le tour des voitures, tournées d’inspection obligeant à sortir à la vue de tous les moteurs et les carrosseries, pour se filer des tuyaux mais aussi pour zieuter les mécanismes choisis ou interdits selon les cas. Cette tournée était primordiale pour Joy qui, avec son pouvoir activé, avait placé depuis quelques minutes un nombre de formules conséquent. Il commençait à faiblir, il fallait juste tenir quelques minutes de plus. Il avait surtout développé une formule de décélération immédiate et automatique, immédiatement ré-utilisable quasiment à l’infini tant qu’il en aurait la force. Celle-ci ferait sa victoire, en plus des autres, il le savait. Personne ne pouvait voir ses formules sinon lui. Personne ne pouvait même comprendre l’étendue de son pouvoir, et ce qu’il ressentait maintenant en refaisant le chemin de la course dans sa tête. Il fit le vide en lui et visualisa chaque embranchement, carrefour, virage. Tout était mathématique, les trajectoires comme les vitesses.



Il ouvrit finalement les yeux et se laissa emporter par l’ambiance. Lili se faisait accoster par des motards d’autres gangs et toisait le matheux en lui faisant un clin d’œil en baissant ses lunettes. VanQuish vantait la conduite de son poulain en le regardant avec des yeux doux, mais sans chercher cette fois à lui mettre le grappin dessus. Tout allait dans le sens qu’il avait voulu. Cependant, il le savait, il avait un allié, encore, dans ce qui allait se jouer. Un allié de poids. Se décidant à cracher le morceau, il s’approcha de Lysandre et lui murmura, le regard froid, sévère, sans ciller.




- Un conseil mon pote, si tu veux éviter de te retrouver sur le toit avec ta dodoche, ne me double pas. Je finis la course en tête ce soir. On m’a énervé.



L’air impassible, il regagna sa place au volant de la Gran Torino 1975. Un bijou qui ronronnait magnifiquement sous ses doigts. Au moment où les voitures se mettaient en place, les uns et les autres se regardaient avec des expressions de défi, de méfiance, un air amusé pour Gréco, sérieux pour Pablo, Lysandre. Alpha semblait dans son élément, et Joy le vit même différemment : Alpha semblait pleinement dans son élément, comme s’il lui apparaissait réellement, pour la première fois. Détournant son attention du leader des courses, il attendit que la chica muy caliente donne le top départ en faisant voler son string dans les airs. A la retombée, Joy dans un tour de tête et un coup d'accélérateur activa sa première formule.



- Retour à zéro ! Quadruplé !



Il activa la formule de division qui empêcha les quatre concurrents de démarrer. Quatre calages d’un coup et un démarrage en trombe pour la Gran Turino, en accélérant sa vitesse pour rendre le véhicule impossible à cibler pour Lysandre ou pour d’éventuels gêneurs. Il partit en trombe, le regard sur le rétro, en faisant cracher la fumée verte de sa voiture. Derrière lui, sur la banquette arrière, les deux parachutes attendaient leur heure.
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Lysandre Videl
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeSam 13 Mai - 18:42



Il n'y eut que trois calages. Avant même que Joy ne s'en rende compte, Alpha le distançait déjà d'une centaine de mètres. Eh oui, un roi de l'asphalte, vieux de plusieurs générations de seigneurs, avait sans doute anticipé le coup et préparé son véhicule contre les pouvoirs de Joy ! Toujours est-il que le bolide de Von Diasal ne fut pas affecté par les algorithmes du jeune Voyageur. Qu'il y'ait des boucliers magiques ou des protections spéciales, ou même que le pouvoir de la créature entrave les mathématiques, il y avait quelque chose à l'oeuvre qui empêchait les chiffres de faire leur office.

Et comme si ça ne suffisait pas, la Dodge sembla soudainement décoller du sol tout en continuant à prendre de la vitesse et à laisser la Torino sur place. A vrai dire, elle ne s'envola pas vraiment: des rails jaillirent de la piste, sur lesquels s'imbriquèrent les roues modifiées du véhicule. Alpha partit en trombe. Ensuite, illusion ou phénomène réel, les rails semblèrent de dédoubler en plusieurs autres voies, quatre en tout, qui décrivirent un cercle autour du bolide tout en continuant à progresser au-dessus du circuit, suivant les mêmes courbes et les mêmes virages. Sur ces rails supplémentaires, des copies parfaites de la Dodge apparurent, et fusèrent de manière synchrone. Il y avait à présent cinq Alphas à bord de cinq Dodge Charger, qui filaient sur 5 voies ferrées au-dessus de la piste à une vitesse ahurissante, loin devant le jeune mathématicien. Mais ça, eh bien, c'était le problème de Joy.

Lysandre, de son côté, vit partir successivement Pablo, puis Greco. Les deux pilotes, à grand renforts de jurons, débloquèrent l'un après l'autre leur mécanique et s'élancèrent dans la course. Lorsque le Contrôleur du Temps essaya à son tour, il n'arriva à rien tant il était énervé.

Il frappa avec virulence le volant de la DeLorean, qui émit un clacson de protestation. La course était perdue avant même d'avoir commencée. Un instant, il s'imagina que La Mariée avait trafiqué sa mécanique sans même qu'il s'en rende compte. Mais il ne vit pas ce qu'elle pouvait bien gagner à faire ça, et se résigna à admettre qu'il avait tout simplement trop forcé au démarrage. Les algorithmes de Joy n'étaient bien sûr pas étrangers au phénomène. Et au final, il ne récolta que les rires moqueurs de la foule. Une situation qui lui arracha une grimace de colère. Du coin de l’œil, il perçut le regard désolé de Lili-Anne, non loin, qui compatissait véritablement à son sort.

Fou de rage, il se mit à tripoter tous les boutons du tableau de bord et à forcer le levier de vitesse. Au bout de plusieurs minutes, il réussit sans trop savoir comment à démarrer. Il fit donc vrombir son moteur et grimpa dans les km/h, sans grand espoir de réussite tant les autres étaient déjà loin. La Mariée et ses sbires allaient s'en prendre au Voyageur des maths plus loin sur la piste, et il ne pourrait rien faire pour y changer.

Coup d’œil aux boutons de boost. Il décida de rouler sur une bonne demi-douzaine de kilomètres à bon rythme.

Puis, Lysandre leva soudainement la protection en PVC du bouton de nitro, et appuya. la Fumaroline pétarada à l'arrière, émettant une longue flamme bleutée qui le colla littéralement sur son siège. Dans un grognement, il décida tout simplement de mettre le paquet. Alors que la DeLorean fonçait sous l'action de la nitro, il appuya sur le gros bouton noir pour passer en mode thermo-dynamique. Le bruit des nano-turbines se mit en marche, et l'intérieur de l'habitacle se mit soudainement à irradier de lumière. La carlingue tremblait de toutes ses forces tandis que les kilomètres grimpaient au compteur.

Gnh... On va voir si elle en a vraiment sous le capot, la caisse de Chronos.

Il enfonça littéralement son doigt dans le gros bouton vert. Des étincelles jaillirent du tableau de bord, alors que la mécanique passait sur son module à réaction nucléaire. Derrière, la Nitro Fumaroline continuait de cracher sa flamme. Lysandre se sentit soudainement enfoncé dans son siège en cuir comme s'il ne s'agissait que d'une matière de mousse. La pression était terrible, il sentait certains de ses organes internes se chevaucher les uns les autres, et cette sensation désagréable lui procura un haut-le-cœur. Un coup d’œil au rétroviseur lui apprit que sa vitesse était désormais telle que les bitume fondait littéralement sous sa gomme, une flamme rouge vif se mêlant au bleu de la nitro.

Il dépassa d'abord Gréco, qui dut s'envoyer d'elle-même dans le décor pour éviter de se retrouver sur sa trajectoire. L'oeil du Contrôleur du Temps glissa inexorablement sur le bouton gris trônant en plein milieu du tableau de bord. Il se remémora les paroles du gamin mécano de Fumarola, Martin Mac Flouille: On a pas encore essayé d'actionner la nitro temporelle en même temps que module nucléaire, alors je ne vous le conseille pas.. Lysandre hésita un moment. Il haussa les épaules.

Et puis merde !

Il appuya sur le bouton.

Il y eut un son étrange dans le moteur, puis, soudainement, le Voyageur temporel sentit son énergie se vider d'un bloc. Comme une pile défectueuse, il se déchargea à toute berzingue, ce qui lui arracha un gémissement. Il y eut un bruit d'aspiration, puis le temps s'arrêta tout autour du Voyageur. Il ferma les yeux, de peur de subir une explosion... mais rien ne se passa. Lorsqu'il rouvrit les paupières, la DeLorean fonçait dans ce qui ressemblait à un long tube multicolore, un vortex au flot intarissable.

"Tu t'aventures dans des voies dangereuses, Lysandre."

Cette voix fluette et suave, qui sortait de nulle part, il la reconnaissait entre toutes.

"Chronos ! Est-ce que je délire ? Est-ce que t'es vraiment là ?"

Le vortex explosa soudainement sur lui-même. La DeLorean se retrouva à rouler dans du néant, au milieu d'une chrono-galaxie d'engrenages, de rouages, d'écrous et d'aiguilles.

"Tu ne devrais pas avoir accès aux couloirs du temps. En tout cas, pas déjà. Verne lui-même peine à les appréhender. Tu dois utiliser un vecteur... Une machine à voyager.
- Je t'ai piqué ta DeLorean, haha.
- Ridicule. Voler les choses des autres devient une habitude chez toi. La Dague du Temps n'était que ton coup d'essai.
- Kairos me l'a donnée.
- Et tu devais la récupérer pour moi.
- On en est encore là ?
- Je ne sais pas. Pas plus que je ne sais où tu te trouves actuellement. Mais sois sûr que Verne te trouvera. Et qu'il te traînera devant moi.
- Je reviendrai avant ça, et je te rendrai cette Dague, en te la plantant directement dans le cœur. L'ère des Créatures est terminée ! Ce monde nous appartient !
- Ce sont les Meteors qui sont finis. Quelle tristesse de voir que tu t'es joint à ces perdants. Tu aurais pu faire tellement plus à mes côtés... Le pouvoir du temps n'est pas une simple chronologie... Il ne se résume pas en secondes, en minutes, en unités de mesure. Il est bien plus que ça, il tient à l'intimité de l'expérience, au subjectif du vécu, à la perception du sensible. Et toi... Tu es tellement loin d'en saisir l'essence ! J'aurais pu te montrer tout ça.
- Menteur.
- Crois-tu ?
- J'ai des choses à faire. Je dois trouver la Graine de l'Arbre des Rêves !
- Il t'aura donc confié cette tâche ingrate... Il n'en est pas à son coup d'essai. A croire qu'il se plaît à briser les esprits fragiles. Tu ne trouveras pas cette Graine.
- Pytie m'a prédit mon avenir ! Je sais dans quelle direction regarder !
- Pytie t'a menti. C'est son fonds de commerce. Elle et sa sœur divinatrice... Je les conspue. Elles ne valent rien.
- Je fais partie de l'Oratorio, avec Joy Killamanjiro !
- L'ex-numéro 2 de la Ligue B... Un garçon valeureux, qui a prouvé en moins d'un an bien plus que tu ne l'as fait en deux. Je ne sais rien de cet Oratorio, mais son ombre te couvrira davantage qu'elle ne te portera.
- Je...
- Plus rien à dire ?"

Lysandre se crispa sur son volant.

"JE SUIS UN METEOR !"

Il y eut un moment de silence.

"Alors, tu finiras comme eux. Dans l'oubli."

La chrono-galaxie sembla soudainement se figer. Le tic-tac s'arrêta.

"Cette discussion touche à sa fin. Les secondes sont égrainées. Je ne te souhaite pas bon Voyage.
- Et toi, règne tant que tu le peux encore."

L'explosion appréhendée à l'origine par Lysandre arriva bien, finalement. Le capot de la DeLorean vola aux éclats, et les pièces du moteurs s'éparpillèrent dans les airs, sous une déflagration tonitruante. Comme si un voile se déchirait, le cosmos chronologique se plia sur lui-même et Lysandre retourna dans Dreamland.

A n'importe quel moment de la course, où que se situe la Torino de Joy, quoi que le jeune pilote soit en train de fabriquer, la DeLorean apparut soudainement juste devant elle, en travers. Le matheux parviendrait-il à l'éviter ?
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeSam 13 Mai - 21:42

Le roi du bitume partit quand même. Étonnant. Les moteurs et la mécanique interne de chaque voiture étaient pourtant contrôlés par qui le demandait, et si Joy n’avait pas mis le nez dedans, il était pratiquement sûr que des gens de son écurie l’avaient fait, au cas où. Une voiture contrant les pouvoirs des voyageurs ? Il n’avait encore jamais entendu parler d’un tel pouvoir dans Dreamland, et surtout pas sur une voiture de course. Un pouvoir personnel ? Là encore, Von Diasal aurait réservé une surprise de taille s’il avait conservé cet atout dans sa manche, surtout que son pouvoir était inutilisable dans les courses de voitures, puisqu’on ne les utilisait pas, ou alors de manière indirecte, contrairement aux formules directes de Joy. Il fronça les sourcils : son pouvoir ne pouvait pas être vu par d’autres créatures et d’autres voyageurs, sinon Euclide, la Reine X et lui-même. Sans doute des officiers, mais même Chupah était incapable de voir ses formules. Il y avait une tricherie là-dessous, ce qui fit songer le matheux qui ne manquait pas d’autres ressources pour gagner. Il maudissait quelque part sa célébrité, qui rendait possible des contres contre son pouvoir. Du reste, si un contre aux pouvoirs des voyageurs existait, il était assez curieux quant à sa récupération, il pourrait éventuellement en tirer un bon prix...ou l’utiliser dans une occasion particulière, par exemple face à Silva…



Ensuite, la Dodge du chauffeur se multiplia. L’effet était garanti, le spectacle à toute allure valait le détour, et méritait qu’on soit au cul du bolide pour voir ça. C’était réellement impressionnant et donnait de la ressource à Von Diasal, à son véhicule, qui sortait désormais de la catégorie course amateur pour aller voir le traficotage digne de la sorcellerie. Le matheux espérait pouvoir en faire de même un jour avec Mylène Farmer, ça l’aiderait à fuir sans nul doute. Mais pour l’heure, il devait gagner une course qui semblait bien mal partie. Chacun avait ses petits tours dans son sac, et Diasal n’était sans doute pas le seul sur le lot. Les autres chauffeurs seraient bientôt sur ses talons.



Soudain, devant lui, il vit des gusses traverser la piste et de la fumée grisâtre envahir la piste. Ok, ça allait se passer comme ça ? Joy fonça et garda son cap, tout en faisant décoller la voiture avec la formule de gravitation, dans la fumée. Il évitait les pièges, les piques, les barrières, et toutes les conneries possibles et inimaginables posées par des spectateurs sans trop de scrupules.Il passa la fumée et laissa sur place la bande de bikers qui le prirent en chasse, malgré les différents arbitres qui surveillaient le déroulé du parcours. Ces mecs ne bougeaient pas, la course devait être certainement pipée. Le palpitant du matheux commençait à tambouriner tandis qu’il emmagasinait les hypothèses et réfléchissait à des plans à cent à l’heure sur les traces des multiples Dodges.



Il laissait Von Diasal tranquille pour le moment. Le plan pour le laisser sur place était déjà en route, il s’inquiétait plutôt de se faire rattraper, et dépasser, et enfin sécher sur place. Lysandre était dans une caisse de compétition, Greco avait une voiture puissante et manœuvrable, Robert Bébert avait la conduite et le ricard dans le sang. Après quelques minutes de route, il vit ce dernier le coller au train, et il s’ensuivit un jeu de blocages, tentatives de dépassement de tous les côtés, virages serrés pris en dérapage et accélération à prendre avant son adversaire. Le vieux Bébert lui donnait des leçons de conduite, mais il ne parvenait pas à lui passer devant, subissant des ralentissements soudains dus aux formules rapides que lançait Joy. Les kilomètres défilaient et ils voyaient tous les deux parfois les culs de Von Diasal qui fonçait vers sa victoire. Joy le sentait, il devait se débarrasser de Bébert, mais il ne savait pas comment. Il allait abandonner pour chercher un nouveau plan malgré la défaite, la fuite avec Lili-Anna, l’attaque du Pacha, ou bien une attaque frontale. Il sentait maintenant son pouvoir assez développé pour faire à peu près ce qu’il voulait dans un endroit dénué de combattants comme ici, mais l’idée ne le rendait pas aussi serein qu’il le voulait. Non, il fallait gagner dans les règles, or c’était pour l’heure impossible de gagner. Pas avec Bébert qui refaisait Duel version Royaume de la Fumée…



Finalement, la solution à l’équation à deux inconnues vint de Lysandre, qui déboula droit devant eux. Bébert tentait justement de doubler la Torino à pleine bourre, sentant le matheux faiblir et paniquer au volant. La DeLorean venait d’apparaître de nulle part et coupait la route d’une manière quasiment mortelle. D’un geste, Joy lança la formule présente sur le capot de la Torino, qui avec la vitesse stoppant d’un coup bascula vers l’avant. Elle passa au-dessus de la voiture de Lysandre, quasiment toit contre toit, Joy appliquant une formule de force cinétique et de  gravitation pour la faire revenir sur ses quatre roues  dans un salto avant d’une beauté inégalable, qui fit hurler de joie et de stupeur les spectateurs présents dans la zone. Mettant une formule pour accélérer comme un bourrin, la Torino repartit après son salto comme une fusée, encore plus rapide. Il ne sut pas l’intensité du choc entre Bébert et la DeLorean, mais il entendit un bruit de tôle cassée, et vit de la fumée émerger de l’endroit, dans son rétro. Il poussa un hurlement de rage, pensant avoir perdu son camarade dans un accident potentiellement grave, et surtout il vit la caisse de Pablo débouler comme une fleur à pleine puissance. Il appuya sur le champignon pour ne pas la laisser le dépasser mais c’était trop tard. Pablo fonçait, les yeux vissés sur le cul de Diasal, dans une ambiance virile et refoulée sans doute, c’était à la mode. Il accompagna l’ancien homme de Fumarola et posa alors ses formules sur les doubles de Von Diasal. Il posa autant de formules que de copies, et sortit le poids de chacune d’entre elles. Le résultat était sans appel : le vrai véhicule était le seul à peser le plus lourd. Les autres n’étaient que des illusions, sans doute venant du pot d’échappement ou du coffre. Le combat entre les trois s’engagea, mais Joy n’avait pas dit son dernier mot.




- Dans un kilomètre, passage à niveau…



Il se remémora rapidement la route prévue et fixa les barrières du passage à niveau laissant cracher une vieille locomotive immense et fière qui emmenait des wagons d’un ancien temps. Les deux pilotes devant lui forçaient et Pablo semblait lui aussi savoir qui était le vrai parmi les doubles. Au moment de passer, Joy fit tomber les barrières en alourdissant leurs poids, visant les capots ou les coffres. Il y aurait de la casse, mais il n’était plus à ça près. Les deux pilotes fous furieux voulaient passer avant le train, mais Joy lui avait réservé le meilleur : la gravitation le ferait passer au-dessus du train et des deux pilotes ralentis. Pas de pouvoirs directs, pas de moteurs bloqués cette fois, Diasal ne pourrait prévoir une barrière tombant dans la seconde. Joy éleva sa voiture et se retrouva dans les airs, avec une passagère à la place du mort.



- Salut, on m’appelle La Mariée !
- Me parle pas quand je conduis.
- Fu fu fu, on va s’amuser...
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeSam 20 Mai - 11:07



La 2CV de Robert Bébert s'encastra avec violence sur le côté de la DeLorean, tandis que le bolide de Joy virevoltait avec classe par-dessus le carambolage. Sous le choc, le corps de Lysandre vola contre le siège passager. Il y eut un bruit d'explosion, et son moteur vola littéralement aux éclates dans une gerbe de flamme. Les deux véhicules entrés en collision roulèrent en tonneau sur le côté de la piste. Lorsqu'ils s'immobilisèrent enfin, la carrosserie tout entière de la DeLorean se détache de part et d'autres, des morceaux de châssis s'en allant au loin. La bagnole était complètement défoncée, inutilisable dorénavant et sans doute à jamais. Trop de jus avait dû être dépensé lors du passage par les couloirs du temps. Lysandre, de son côté, gisait à moitié conscient, les membres et le visage ensanglantés, les jambes sur le siège à découvert, le haut du corps sur le terrain vague du Ban Lieu.

Robert Bébert sortit de sa chiotte, se massa le crâne duquel coulait un filet de sang, une partie de son scalp ayant été arrachée dans l'impact. Il se mit à grogner quelques jurons, et contourna les deux voitures considérablement amochées pour s'enquérir de la santé du Voyageur temporel.

"Tu vas bien, Time Wol... Heu Videl ? Merde, je t'ai pas loupé. Mais qu'est-ce que t'as foutu bordel ? Comment ça se fait que tu sois apparu comme ça de nulle part ?"

Lysandre ouvrit les yeux, tourna lentement la tête vers son interlocuteur. Il le voyait flou, mais à la voix, il le reconnut.

"Aah... Qu'est-ce que tu foutais sur la piste, toi ? Protesta-t-il en se redressant douloureusement sur ce qui restait de sa voiture, assis sur le siège passager déchiré. Depuis quand tu fais partie de la course, t'étais même pas au départ ?"

Robert Bébert grogna et l'aida à se relever en le soutenant du bras, comme il l'avait fait la veille avant l'after chez Von Diasal.

"On pensait que des gars de Speed Wagon et de Milan Pacha viendraient foutre la merde pendant la course... Du coup y'avait pas que vous sur le circuit. Et autour. Y'avait aussi eux... et nous. Pour garder un œil sur votre sécurité.
- Mais c'est qui, ce Milan Pacha ? Interrogea le Contrôleur du Temps alors qu'ils s'éloignaient des carcasses à pas de zombie.
- Le second roi du Royaume de la Fumée, rien que ça. On connaît pas trop les affaires de Fumarola, mais un des gars de notre famille ayant réussi à s'infiltrer sur son gros navire volant est revenu en disant que Milan Pacha avait pactisé avec des gars un peu louches, du genre à être les ennemis de Fumarola.
- ... Le Gunsen ?
- De quoi ? Ha, ça me dit quelque chose, ouais. Mais moi j'en sais trop rien en fait, je me contente de suivre les instructions d'Alpha.
- La course... Qu'est-ce qui va se passer maintenant ?
- Eh ben, c'est une affaire entre le gamin, Pablo et Alpha maintenant. Et puis les connards de Pacha et de Speed Wagon. Y'a plus grand chose qu'on puisse faire, toi et moi."

Ils arrivaient près de la piste. Au loin, un grand véhicule de rapatriement arrivait pour les ramener près de la ligne d'arrivée.

"Je veux voir ce Milan Pacha, comprendre ce qui se passe dans ce foutu royaume. Tu sais où le trouver ?
- Oula non, et à mon avis tu devrais pas. Surtout dans ton état. C'est pas Joe le Rigolo.
- Mh... Attendons la fin de la course alors. Vous aviez raison, les gars de Speed Wagon sont sûrement déjà en train de foutre le bordel. J'ai croisé celle qui se fait appeler La Mariée. Elle m'a demandé d'empêcher Joy de finir, en me menaçant de s'en occuper si je n'y arrivais pas... On peut dire que j'ai échoué.
- Mais quel est votre lien avec ce gamin ? J'arrive pas bien à comprendre."

Le tatouage de l'Oratorio démangea Lysandre.

"Il y a des choses comme ça, qu'on s'explique pas. Lui et moi, on n'a pas le même âge, on n'a pas les mêmes convictions, loin de là... Et pourtant c'est quelqu'un d'important, même ici. Je l'ai croisé pour la première fois à l'Arbre des Rêves.
- L'Arbre des Rêves ? Je vois. C'est pas la première fois que tu m'en parles. Le genre d'endroit qui laisse des traces. Qu'est-ce qui s'est passé là-bas, t'as pu discuter avec lui ?
- Ouais. Il avait un souhait, et m'a demandé de le réaliser.
- Il fait pas ça avec tous les Voyageurs, de ce que j'ai cru comprendre. C'était quoi ?
- Retrouver sa Graine.
- ...
- Ça te la coupe, hein ? On m'a dit que je n'y arriverai jamais.
- Qui t'a dit ça ?
- Chronos. A l'instant, dans ma caisse.
- ...
- Tu perds ta langue en fait ? T'as bu trop de rouge ?
- C'est juste, mon gars, que ce que tu me racontes me paraît très invraisemblable. T'es sûr que t'as pas pris un coup sur la tête dans l'accident ?
- Oui, ça va. Je suis lucide."

Le fourgon de rapatriement s'arrêta à quelques mètre d'eux en soulevant une gerbe de poussière. Les deux hommes s'avancèrent dans sa direction.

"J'en suis pas convaincu, grommela Robert Bébert en grimpant."
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MessageSujet: Re: Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio}   Dream for Speed : Fog & Furious {Oratorio} I_icon_minitimeDim 25 Juin - 9:44

La fille était dévêtue façon ecchi manga, de quoi donner des coups d’œil discrets au matheux. Elle lui souriait avec malice en le voyant conduire, seul en tête cette fois. Les deux pilotes devaient sûrement être derrière et il avait sûrement déjà gagné la course. Son pouvoir permettait de jouer avec le décor et de promettre une variété de surprises, les chauffeurs n’avaient donc aucune chance. Il resta concentré sur la route en tenant fermement le volant, et écouta la femme qui ricanait encore. Joy essaya d’analyser la situation tout de même. Une femme qui apparaît soudainement, sans doute un pouvoir lié à la fumée, dans un moment crucial. Perturbation de course ? Menace ? Encouragement ? Marché à passer avec lui ? Il valait mieux la laisser parler. Ou la faire parler.


- J’sais pas si vous êtes au courant, mais vous me ralentissez.
- Hum...tu es du genre à être un sacré rapide, de ce qu’on a pu en voir, ce n’est pas gênant.
- On va pas tourner autour du plot. Qu’esse vous faites ici ?
- Tu bosses pour Milan Pacha, et il se trouve que ça ne nous plaît pas vraiment.
- M’en fous.
- J’en étais sûre...tu roules des mécaniques, hein...mais j’ai les moyens de te faire retourner en première.
- Lili-Anna ? Jock ? Ma famille ? C’est le Gunsen ou Speed Wagon ?
- Tu réfléchis vite, d’accord, mais pas assez pour nos plans. Dans l’intérêt de tes proches, gare-toi sur le côté et abandonne la course. Speed Wagon est plus fort que toi, et Milan Pacha sera défait. Tu es l’ami de Fumarola, ça devrait être un deal intéressant pour toi ; que le vice-roi de la ville soit déchu…
- C’est intéressant ce que vous me dites, madame...euh madame ?
- Je m’appelle La Mariée.
- On n’est plus à ça près. La Mariée donc.
- Qu’est-ce qui est intéressant ?
- Pour comprendre les tenants et les aboutissants des affaires politiques ou stratégiques dans Dreamland, j’ai coutume – selon les conseils de mon Roi – d’utiliser une table de vérité modifiée. A partir de connecteurs logiques, j’établis des propositions qui s’avèrent vraies ou fausses de manière très simple. C’est un tableau mental que je pose n’importe où, grâce à mon pouvoir, et qui me fait réfléchir sur vos actions...puisque vous en êtes, manifestement. La chose est assez simple. Milan Pacha, Speed Wagon, le Gunsen, les chauffeurs. Si je fais un tableau comportant ces quatre données, collées les unes aux autres, je devine alors, par mes informations, qui se joue de moi, et qui tente de casser la logique. Milan Pacha et Speed Wagon, vrai. Speed Wagon et le Gunsen, Faux. Milan Pacha et le Gunsen. Vrai. Speed Wagon et les chauffeurs, vrai. Milan Pacha, le Gunsen et les chauffeurs, faux. Dès lors, les chauffeurs sont liés à Speed Wagon, Milan Pacha joue sur les deux tableaux, le Gunsen aussi mais il autoriserait donc la fin de Speed Wagon. Conclusion, le Speed Wagon est les chauffeurs OU le Speed Wagon ET les chauffeurs sont les cibles. Deuxième point : si on vient me déranger pour laisser les chauffeurs OU/ET Speed Wagon, alors selon la table de vérité, tu appartiens aux deux catégories. Bien sûr, tu pourrais être une femme de main de Milan Pacha, mais tu n’irais pas contre les négociations du Gunsen.
- Tu es malin, mais ce que nous faisons t’échappe totalement.
- Pas vraiment, les chauffeurs sont mouillés. Pablo est écarté du problème. Il reste Greco et Alpha. Speed Wagon veut les faire gagner, il ne reste qu’Alpha en course encore.
- Et il gagnera !



La Mariée se jeta sur le volant et l’envoya sur la gauche pour encastrer la voiture dans une barrière. Elle força la manœuvre en surprenant le matheux par sa rapidité et la force physique qu’elle déployait. Elle le mordit au cou pour le déstabiliser et la voiture racla contre la barrière. D’après le frottement, la vitesse et la trajectoire, la barrière allait rentrer par le pare-brise pour fracasser la tête du voyageur d’ici moins d’une minute. Avant cela, La Mariée s’évapora.
Joy reprit le contrôle du véhicule, mais il laissa sa portière sur la route, et la partie gauche de la caisse vraiment abîmée. Contrarié et les sourcils froncés, encore hanté par le rire de La Mariée en partant, il se concentra de nouveau sur la piste. Il repassa sa table de vérité, et sentit qu’un élément lui échappait encore, un élément fondamental dans la compréhension de la situation. Un jeu de dupes qui commençait à se découvrir, mais pas assez pour perdre le nom de jeu de dupes. Il restait encore quelque chose de caché, de secret, de mystérieux, il en était certain. La Mariée était partie car elle était découverte, mais Joy eut le sentiment qu’il y avait autre chose, surtout quand il vit les deux voitures, d’Alpha et de Pablo, revenir derrière lui. Il n’avait pas tout à fait toutes les cartes en main, il le sentait, et il se demandait si, de son côté, Lysandre pourrait enquêter le temps que la course se finisse.


Ses pensées s’arrêtèrent soudainement. La voiture d’Alpha faisait des appels de phares, et celle de Joy se mit alors à ralentir. Alpha passa à la vitesse d’une fusée, une lueur verte dans le pot d’échappement, en le regardant avec condescendance. La voiture de Pablo passa à côté de lui, et sans prévenir il colla la Turino sur le bas côté, de retour sur la barrière. Elle se déporta sur la droite par les roues arrières et Joy partit dans une suite de tours sur lui-même tandis que Pablo continuait de tracer, en faisant un signe de la main. Il restait moins d’un kilomètre avant la fin, il avait perdu. Il sortit de la voiture et zieuta l’arrière. Il manqua de trébucher sur des fils invisibles, qui partirent en fumée au contact des mains du matheux. Les appels de phares…


Il pensa tout d’abord à Lili-Anna, et s’envola pour aller la retrouver. Elle était non loin, avec Mylène et Jock qui avait la panoplie du spectateur des 24h du Mans, casquette, jumelle, bière et bouchons d’oreille.Elle comprit immédiatement que c’était perdu et murmura de suite des mots de protection, autour d’elle, de Jock, du van et de Joy. Ce dernier la prit par la main et l’amena vers la place de l’arrivée, où Alpha faisait son triomphe autour de son clan et du reste des coureurs. Joy vola au-dessus de la foule, emportant Lili avec lui, prit Alpha par le cou dans un silence de mort.




- T’as triché ! Des fils invisibles ont retenu ma caisse !
- Et toi ? Tu as désactivé mon anti-pouvoir au moment du départ ! On en parle ? Cherche pas, gamin, t’as perdu face à Alpha, tu assumes maintenant.
- Où est la Drift ? RÉPONDS !
- J’vois pas de quoi tu parles ! Maintenant lâche-moi !
- J’vais te buter, enfoiré !



Joy mit une droite bien augmentée par les formules mathématiques et fit gicler une dent d’Alpha. Il riposta en gueulant en le collant au sol et en lui assénant une série de coups de poing bien lourds et bien méchants. Joy se prépara à lancer une série de formules tandis qu’une rumeur enflait à côté, et que Lili-Anna lui criait d’arrêter. Les deux se relevèrent et firent face à Greco, et une tripotée d’hommes et de femmes en armes, qui les pointaient en joue. Greco souriait, Alpha ne disait rien, comme s’il était plus ou moins au courant. Juste derrière, La Mariée regardait Joy avec malice.



- Speed Wagon va en finir une bonne fois pour toutes avec les fouineurs et Pacha….



Lysandre ? C’était peut-être le bon moment pour faire un truc temporel bien placé.
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