Dream Land Infinity RPG
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 Les Liaisons Dangereuses [RP solo]

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Joy Killamanjiro
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MessageSujet: Les Liaisons Dangereuses [RP solo]   Les Liaisons Dangereuses [RP solo] I_icon_minitimeJeu 22 Sep - 12:36

Un mot est mort quand il est dit
disent certains -
Moi je dis qu'il commence à vivre
Ce jour là.

Emily Dickinson


--



Citation :

A la Caravansary, premier Arbre-Lecture du Royaume des Mots.








Chère Lili-Anna,






Je suis arrivé dans ton Royaume. On peut dire que c’est bien classe, les chaînes de montagnes donnent de superbes balades – il faut juste faire attention aux Ours qui traînent dans le coin, mais je suis devenu pote avec une bande de loups rastas qui vit depuis des siècles sur un des versants au-dessus de Caravansary.
Je ne m’attendais pas à trouver ce genre de bibliothèques ! Tu m’avais caché ça, ô ma Princesse Sémantique...les bibliothèques en lucioles mentales font entrer dans des sphères de lectures, comme des salles, qui savent automatiquement ce qu’on recherche ! C’est incroyable, si seulement on avait ça dans notre monde, les gens iraient lire davantage je crois ! Je dis cela tout en lisant fort peu, si ce n’est des ouvrages de mathématiques.
Je suis à la première ville comme tu l’auras compris. On s’attend à Ilyria, c’est bien cela ? Le facteur de la ville m’a dit qu’avec les restructurations des Arbres-Lectures, ça mettrait quelques heures de plus. Je crois qu’il ne connaît pas les joyeusetés de la poste française lui...Je te demanderai de m’attendre un peu plus, car j’en profite pour lire tout plein d’ouvrages sur Dreamland, la faune et la flore ; la biologie qui me passionne depuis cette aventure dont j’ai fait mention dans une lettre précédente. C’est vraiment difficile de tout retenir, il paraît que dans votre famille la mémorisation est un pouvoir quasiment inné, mais pour le commun des voyageurs c’est impossible.


Tu seras aussi ravie d’apprendre des nouvelles de Jock. Je l’ai laissé aux montagnes rivales, je suis sûr qu’il ne peut rien lui arriver de vraiment grave. Si on entend parler d’une éruption volcanique, éboulement jusqu’à la quatrième zone ou tempête de n’importe quoi avec dix mille morts, on saura forcément qui en sera le responsable !




Je t’embrasse fort, avec passion, mathématiquement, c’est-à-dire méthodiquement.








*


Citation :
A Ilyria






Mon Joy,



Je vois que tu as pu découvrir les spécificités de mon chez-moi. En effet, depuis la Révolution des Encres mon père a décidé d’effectuer une restructuration littéraire et ergonomique et il a écouté les revendications des écolos-intellos afin de protéger les Arbres-Lectures qu’on creuse et qui accueillent toutes nos bibliothèques. Du coup les lucioles-étagères ont proliféré assez rapidement et nous avons pu accroître nos capacités d’accueil, de lectures, de stockages et de compréhension essentielle des Arbres-Lectures, car si l’Arbre Primogène de Babel est étudié, ses mystères restent entier, et on ne sait toujours pas s’il possède sa propre conscience ou non.


Je lis que tu es à la Caravansary, qui est une excellente ville pour débuter ton apprentissage dans mon royaume. Il y fait bon vivre, et les paturages sont protégés par les meutes de loups philosophes. Les Ours sortent quand la lumière berce les racines des Arbres-Lectures, mais généralement ils s’aventurent assez peu près de nos villes car ils restent des illettrés laissés pour compte, et ils sont vexés et très susceptibles ! Mon père a essayé de négocier avec leur chef, mais il semblerait qu’ils veuillent nous faire payer nos savoirs...va comprendre. Ne t’approche pas trop d’eux, s’il te plaît, ils ne savent pas lire mais ils sont braves et courageux, intrépides et parfois un peu frappés.


Je t’attends dans mon fief d’llyria, en effet. La population semble contente de me revoir, après toutes mes pérégrinations. J’écris des rapports pour nos archives, et ma famille. J’ai vu beaucoup de monde, de choses, d’événements, et l’autarcie du royaume nécessite des sorties régulières. J’ai donc beaucoup de travail et je suis coincée dans le bureau de lectures de ma grand-mère, qui est de loin le plus bel espace de lecture que je connais. Je comprends que tu veuilles approfondir ton savoir des plantes et de Dreamland en général...Je vois que le but que tu t’es fixé, rejoindre le Cénacle des Buveurs de Thé, est toujours bien inscrit dans ta tête, et je m’en réjouis : peu de voyageurs font l’effort de connaître en profondeur ce monde, et c’est désolant, n’est-ce pas ?


En effet, la mémorisation est une capacité spéciale de ma famille. Ma mère est parvenue au rang de Reine par ses capacités prodigieuses de compilation, de synthèse, et de concision. C’est une véritable érudit, un modèle pour toutes les femmes et les jeunes filles lectrices de notre Royaume, elle a montré qu’on pouvait devenir une femme importante, une grande dame et une mère respectable sans forcément être de bonne naissance. La lecture nous a appris que la naissance ne suffit plus – n’en déplaise aux autres Seigneurs de Dreamland. Mon père sait cela, je pense que cela l’a aidé à tomber sous le charme de ma mère. Leur histoire est formidable, tu ne trouves pas ?




J’ai beaucoup rigolé en lisant ton passage sur Jock. Il est une tornade, mais la chance est sa meilleure accompagnatrice. Il traversa la fin du monde à poil certes, mais en étant le seul à avoir survécu. Il y a un dieu pour les inconscients, sans quoi Jock serait mort dix mille fois par cent mille manières différentes ! Je ne regrette pas de l’avoir rencontré, mais il faut savoir lui dire stop quand les emmerdes deviennent trop importantes, trop nombreuses, et soumises à la loi de la causalité doublée de celle de l’emmerdement maximal !



Je pense fort à toi, mon voyageur aux formules toutes douces...Je t’attends, ma chère âme.


*


Citation :
En direct de la bibliothèque d’Alexandre, deuxième ville du Royaume.




Ô Princesse,








Tu as parlé de la Révolution des Encres, et je suis ici à Alexandre, la plus importante bibliothèque politique, sociologique et rassemblant les analystes du Royaume. J’ai pu approfondir l’histoire de Wordsmen, et je dois avouer que c’est passionnant. Dire que je n’aimais pas lire avant de venir ici, les lucioles sont les meilleures bestioles de tout Dreamland ! Si je résume bien l’affaire, avant le Royaume s’appelait Logos, et c’est ton grand-père qui le gérait...Pretoria, ta grand-mère, a éduqué ton père, tes oncles et tes tantes, dont tu ne fais jamais mention...J’ai compris à ce moment l’importance d’Ilyria, et le conflit latent, tacite, entre Babel la capitale administrative et royale, et Ilyria, la capitale poétique, avec l’élite intellectuelle de votre Royaume. C’est quelque chose de difficile à comprendre, même si on a ça dans notre monde, mais c’est comme si vous aviez deux capitales, une bureaucrate, et une plus fantaisiste, plus tape-à-l’œil. Ilyria est donc plus soumise aux intempéries politiques depuis la disparition de Pretoria. On sait maintenant qu'elle n'a pas été assassinée, mais je ne sais pas vraiment si ça vaut mieux.


J’ai aussi compris que vous craigniez le feu, un truc violent de chez violent. Asmodeus est clairement votre pire ennemi, et ça me fait peur, à l’époque actuelle, de le savoir aussi crûment. Mais ce que j’ai compris, c’est la modernité de votre mentalité. Chaque habitant compte, chacun d’entre vous porte un savoir et doit être respecté, tenu en vie, soigné au plus vite. La guerre est pire que le feu, car elle détruit toute connaissance...c’est quelque chose de nouveau, de fort. Wordsmen répond à cet état, chacun de vous crée le royaume...


J’ai aussi retenu qu’Ilyria est devenu, suite à l’arrivée de ton père Dialeg, un bastion de rebelles. Dont tu as hérité. Toi, la dernière née de la famille, héritière directe de ta grand-mère. Quel poids as-tu ou auras-tu à porter à l’avenir, ma Princesse ? Cela m’inquiète, et tous les spécialistes s’accordent à dire que tu tiens entre tes mains l’avenir pacifique ou belliqueux du Royaume. Je ne sais pas comment je réagirais si j’avais ce pouvoir entre mes mains...je veux que tu m’en parles, qu’on en discute, qu’on en débatte ensemble...décharge tes peurs et tes craintes en moi, je suis là pour t’aider…






Ton lecteur passionné qui titille ta couronne…



*



Citation :
A Ilyria





Joy,




Il faut que tu comprennes que ma grand-mère était ou est, je ne sais plus, adorée par le peuple, elle a apporté l’éducation et l’alphabétisation généralisée, elle a commencé à apporter les questions écolos-intellos sur le devant des questions politiques, et surtout, elle est restée digne malgré les coucheries éhontés de papi - paix à son âme. C’était une femme politique, une femme d’affaire, et une femme à poigne. Qui cachait ses blessures pour mieux se donner à ses proches – comme sans doute Silva qui l'a trahie comme un moins que rien. Elle voulait doubler mon papi dans l’influence politique sur la scène globale de Dreamland. Je n’accuse pas mon grand-père, il est mort pour elle, tout le monde le sait maintenant, et je sais de sa voix et de celle de mon père qu’il l’aimait plus que tout – il avait juste une incapacité totale à la fidélité conjugale. Maintenant que tout Dreamland le sait, quelque part il s'est racheté.
. Il paraît que mes parents et mon grand-père avaient une carte entre les mains qu’ils ne voulaient pas divulguer, selon mon frère Data. Le mystère restait donc entier…jusque la Celestiafest et la révélation de Silva, cet enfoiré de Juge Meteor...bref !


Je suis ravie de voir que tu voies immédiatement la beauté de ce Royaume, et encore, tu n’as pas vu Ilyria, tu n’as pas vu Babel, et tu n’as pas vu TA Princesse des Mots, qui t’attend avec un feu intérieur qui ronge toutes ses lectures, avec des flammes qui pourlèchent ses mots, et un incendie puissant qui embrasse la moindre de ses pensées. Te voir t’approcher petit à petit, par les mots, par tes lettres, de moi me rend complètement...de braises. Et j’enlèverai bien quelques lettres dans ce joli mot...quand arrives-tu ? Je me languis de toi…




Mais voilà, je passe mes journées à travailler pour remettre Ilyria dans la bonne marche. Mes absences ont des conséquences, pourtant c’est un rituel normal pour un noble des mots. Le travail accumulé aussi, notre grand-mère a toujours voulu qu’on travaille énormément, qu’on engrange et qu’on manipule du vocabulaire. Mais je rêve de te faire visiter Ilyria et ses beautés incroyables, avant qu’on se rende tous les deux à Babel. Ma famille veut te rencontrer, comme tu le sais, j’espère que tu n’es pas trop stressé...je le suis un peu, mais j’ai confiance en toi. Tu es déjà un sacré voyageur, malgré ton jeune âge…





Je t’attends, petit soupir venant d’un autre monde...je t’attends encore et toujours, chère âme.


I love you




*



Citation :
A Bachelotte, nouvel Arbre-Lecture à la bordure d’Ilyria.


Ma Princesse en feu,


Sache que je suis tout aussi impatient de nos retrouvailles, et je te sens comme moi à fleur de peau. Je me disais, comme ça, l’air de rien euh bon...tu as déjà...fait la chose ?
Je suis impatient de découvrir la beauté que tu me promets, je fais au plus vite pour arriver dans tes bras. J’arrive, je cours, je vole, je viens…



*



Citation :



A Ilyria




Ooooh Joy,




Ta question m’a fait sourire. J’ai 844 ans, alors je te laisse imaginer le nombre d’aventures, d’histoires d’amour ou de flirts que j’ai pu avoir. Mais ne crains rien, je sais que tu as 17 ans et que tu es potentiellement immaculé. J’ai déjà croisé quelques jeunes hommes purs comme toi, et tout s’est bien passé. J’espère ne pas t’effrayer, maintenant. Ne crois pas que je suis une fille qui accumule les conquêtes, c’est juste que...j’ai 844 ans, je te fais confiance tu seras combien il faut multiplier ton âge pour arriver au mien. Tu vas sortir avec une vieille, mon vieux, faudra t’y faire. Je sais que je suis bien conservée pour un humain normal, mais je suis une Princesse de Dreamland, c’est limite jeune pour nous, tu sais…









*





Citation :




A Bachelotte,




Lili,




Ça y est, tu m’as mis la pression tout en voulant l’enlever. J’ai trouvé pour me détendre des ouvrages libertins voire complètement osés à Bachelotte, dans des lucioles roses et langoureuses qui se déposent sur les lèvres. Je t’écris en étant complètement détendu et reposé, exténué par ses lectures aussi prenantes et exaltantes. Je comprends un peu mieux ce qui m’attend aussi. Le monde réel m’avait appris certaines choses sur le sujet, mais vous avez ici un don avec les mots qui vaut toutes les images, et presque les sensations.


Je n’ai pas trouvé de transition raisonnable pour changer de sujet, mais j’ai aussi continué les recherches sur ta grand-mère. Dans un vieux bouquin, un chroniqueur rapporte une apparition publique de la Reine Pretoria, accompagnée dans la rue par un jeune gamin aux oreilles rondes. Un voyageur donc. Il avait des marques précises, des marques de reconnaissance immédiates, qui correspondent à un voyageur que j’ai vu dans les prédictions données par Deus...Silva apparaît trop tard sur mon enquête, désolé mon cœur. Je vais devoir rencontrer de nouveau un jour ce voyageur, nos vies semblent plus liées qu’on ne le pense, et je sens qu’il va me hanter durant de nombreuses nuits à ce rythme.




Répands et réponds-moi vite, je suis bientôt là de toute façon. Je t’embrasse comme jamais. Comme si c’était la fin du monde. La fin d’un monde, pour moi, incontestablement - le mien.



*



Citation :

A Ilyria,




Mon petit lecteur grivois,




Je vois de quels ouvrages tu parles, crois-moi je sais faire des choses bien plus intéressantes avec les mots.


Concernant Silva, je n’en avais pas connaissance, mais ce que tu dis me remplit de curiosité - malgré la haine que j'éprouve pour lui. Je questionnerai ma famille sur le sujet quand nous serons à Babel. Nous l'avons esquivé depuis notre retour, il est temps de mettre les pieds dans les grands plats. Je ne sais pas pourquoi ce voyageur revient régulièrement dans tes visions, mais il arrive que des voyageurs, sans avoir un destin précis, aient des chemins qui se croisent. Peut-être que vous devez vous croiser pour que Dreamland en sorte grandi, ou détruit, ou que vous vous éleviez ou détruisiez ensemble.. Vous les voyageurs avez un taux de mortalité qui dépasse toutes nos espérances...ce qui me remplit d’une angoisse terrible te concernant, mais je ne t’embêterai pas avec ça. J'espère par contre le pire pour Silva, il a provoqué la mort de papi, je ne lui pardonnerai jamais. Jamais.





*



Citation :


A Ilyria




Ma Princesse,



Je suis arrivé dans ta ville. J’écris depuis ma chambre d’hôtel en stressant. Je veux juste te dire que...non, attends, je viens te voir. Attends-moi encore un peu...


Dernière édition par Joy Killamanjiro le Dim 12 Fév - 19:44, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Les Liaisons Dangereuses [RP solo]   Les Liaisons Dangereuses [RP solo] I_icon_minitimeJeu 29 Sep - 14:56

Citation :
« Ici se déroule toujours la révolution qui reviendra à l’essence des mots ».




Le panneau d’entrée d’Ilyria ne laissait aucun doute sur ce qu’on allait y trouver. Une revendication puissante, qui montrait que les changements étaient toujours en cours, que la pensée ne s’arrêtait jamais, et que les habitants étaient toujours prêts. Prêts à quoi ? A modifier le cours de l’histoire de leur royaume, Ils avaient eu la chance de naître dans un royaume où les contestations ne se réglaient pas à coups d’armes à feu, d’armes blanches, d’armes de destruction massive, de voyageurs engagés pour un temps afin de faire revenir le calme...une chance, véritablement. Pour conserver la base de la révolution, ne pas abandonner, et avancer, toujours avancer, toujours remettre en question. Tout en connaissant ou en feignant d’ignorer l’avantage indéniable de Wordsmen : on ne tue pas les érudits, le savoir est bien trop précieux. C’était une règle fondamentale installée par Ex-Sima New HTML, et il restait à savoir si Dialeg, le roi actuel, le père de Lili-Anna, allait garder cette doctrine certes humaniste, mais qui promettait des mouvements contestataires présents, visibles, violents dans ce qu’ils apportent. Joy avait eu le temps de lire les récits de la Révolution des Encres, il avait pu imaginer ce que faisait cette ville en période de troubles sérieux. Il avait vu les images défiler dans sa tête et, tout en reconnaissant les bonnes idées qui avaient émergé, il avait vu que la mort de Pretoria avait servi certains intérêts, et surtout ceux d’Ilyria. Comme quoi, même avec l’érudition et les questionnements inhérents aux lectures diverses, les vivants restaient fidèles à leur nature profonde. Intérêts, intéressements, profits, bénéfices...mais Joy avait gardé les bons côtés : la prise en compte des Arbres-Lectures, qui souffraient visuellement de l’affluence de lecteurs ; les lucioles végétales enfin implantées, désengorgeant les bibliothèques et facilitant le transfert d’ouvrages, aussi permettant d’accéder à plus de lecteurs à plus de livres ; la création de nouvelles villes autour de nouveaux Arbres-Lectures pour diminuer l’importance des grandes cités et des grandes bibliothèques, ce qui entendait le partage d’ouvrages, la copie, de nouvelles impressions pour que tout le monde puisse lire...une révolution n’était jamais toute noire ou toute blanche. Ilyria avait souffert, Ilyria était mort pour part avec Pretoria, mais la ville a su se relever et se faire entendre – sans doute par la disparition de Pretoria. Une ville qui savait ce qu’elle voulait. Une ville qui était à la pointe des dernières questions. Une ville dans une dynamique de changement. Voilà ce qui attendait le voyageur des mathématiques, qui devait l’apprivoiser. Ou l’inverse.

Il avait pris une chambre dans un hôtel de la ville, près du centre, près du palais de couleur ivoire et indigo, aux toits dorés. Il avait peu vu le reste de la ville, ni profité de ses charmes, mais le petit mot envoyé à Lili-Anna importait plus que tout. Elle lui répondit quasiment dans l’instant : « retrouvons-nous au bois des Ormes Noirs, c’est à gauche à la sortie de ton hôtel. Règle la chambre, tu vas venir habiter au palais le temps de ta visiter ici. Ordre royal ». Il avait pris ses haillons servant de tenue pour passer partout, son sac contenant bien plus qu’il n’y apparaissait, et il était enfin sorti dans la ville, il s’y intéressait, il s’arrêtait sur des points de détails, des architectures, des senteurs et des éclats de voix. Ilyria était une ville bâtie d’après trois couleurs, comme le reste du royaume : ivoire, indigo, or. Les couleurs de Pretoria. Les bâtiments en pierre blanche étaient à la fois pâles, et brillants selon la luminosité. Quand la nuit tombait, ils semblaient s’éteindre avec la lumière, et les ruisseaux coulant depuis les nombreux parcs de la ville ruisselaient entre les pierres en chantant, faisant croire à une mer proche dans toutes les rues, à une beauté de lampions en fer forgé éclairant la surface des ondes calmes qui descendaient lentement la vallée d’Ilyria. Le calme régnait ici en empereur, et si des habitants criaient ou hurlaient, ils se taisaient bien vite pour respecter les lectures du voisinage. Une des particularités de la ville résidait dans ses lucioles rouges vives, qui arpentaient toutes les rues, depuis l’Arbre-Lecture qui se tenait près du palais, et abritait sous ses hautes branches une bonne partie du centre-ville. Autour, comme autant de petits secrets, des parcs accueillaient les artistes, les écrivains, et chacun pouvait s’allonger ou s’asseoir pour entrer dans le monde des mots, et composer de nouvelles œuvres.




La ville dans ses rues était calme, sans véhicules, peu de voyageurs, mais les discussions fleurissaient autour du Café de Flore, dont la patronne, Flore, était l’une des plus grandes philosophes engagées d’Ilyria. Elle était dans les cerveaux de la Révolution des Encres et avait combattu jusqu’à Babel, la capitale, pour soutenir la cause écolo-intello des Arbres Lectures. Sorte de géante de deux mètres de haut, forte de proportions proportionnelles à sa taille, dotée d’une voix de cantatrice et d’une mémoire d’ordinateur, elle hélait quiconque passait près de son bouge, jetait des livres à la gueule et discutait en riant grassement avec les clients. Une bonne adresse, selon tous les guides culinaires de Wordsmen, car elle cuisinait les mots comme personne pour les énoncer directement à ses gourmets, avec des nuances de goûts uniques, dues à ses lectures et surtout à ses écrits personnels. Une légende vivante.



Dans une avenue non loin, la Librairie du Diadoque, qui fut un surnom donné à l’ancien maestro de la bibliothèque d’Alexandre. Le Diadoque était un libraire, c’est-à-dire qu’il vendait non pas des livres, mais ses livres. Rares sont ceux qui possèdaient leurs propres ouvrages, bien souvent ce sont les nobles, la famille royale et les plus riches marchands de papier qui pouvaient s’offrir des livres. Les livres étant collectifs et soumis à la règle du partage social, les livres personnels étaient ornés, décorés, stylisés, parfois pendant des centaines d’années, avant d’arriver sur le marché. Ils pouvaient atteindre les 10,000 pages, mesurer plusieurs mètres de haut et de large, héberger autant des tableaux de maîtres que des partitions. Le Diadoque, ancien premier lecteur et responsable de la bibliothèque d’Alexandre, le maestro de la lecture rapide, conseiller spécial du Roi des Mots, était une créature voûtée et excentrique, cheveux multicolores, bosse déformant son dos, double quadruple sextuple monocles à zooms nyctalope. Malgré son physique disgracieux, il avait participé à la Révolution des Encres comme étant son mécène, et son principal soutien face à la famille royale. On parlait là d’un homme capable de lutter à mots égaux contre Ex-Sima New HTLM, ayant appris le langage informatique en trois heures. On l’appelait aussi le Souvenir de la Langue, car il avait compilé dans sa tête toutes les langues connues de Dreamland, et il partait régulièrement dans un véhicule ultra-rapide pour tout Dreamland, revenant toujours le soir même pour ne pas louper la lecture du soir adressée aux enfants d’Ilyria. Il écoutait depuis son enfance la lecture du soir et connaissait tous les contes par cœur, mais à chaque fois, on pouvait le voir pleurer à la fin des histoires. Ses détracteurs ont bien parlé quelquefois de son attachement particulier pour les enfants innocents de tous les vocabulaires, mais jamais rien n’a été vu ou prouvé concernant ces médisances.



La troisième figure de la Révolution était une figure prometteuse de l’avenir du royaume. Une gamine appelée Gab, pour Gabrielle, avait émergé durant la Révolution des Encres, et après le meurtre de Pretoria qui avait financé son orphelinat pour jeunes poètes, elle avait pris la parole sur le perron du palais, devant la foule rassemblée et son discours a lancé la Révolution des Encres. Plus mignonne que Flore, plus présentable que le Diadoque, Gab, du haut de son un mètre dix-huit, de ses couettes violettes, de ses yeux verts en amandes et de son parler d’adulte avait réussi à captiver la foule, la rendent incontournable et fascinante pour les observateurs, et pour le Dream Mag qui voulut en faire une nouvelle Reine. Flore, l’ayant comme cliente régulière, avait créée spécialement pour elle « la Limonade de l’Avenir », composée d’une limonade au citron pressée, aux bulles de mots venteux, du sirop d’encre joyeuse et des pincées de mots euphoriques, qui ont fait la célébrité de la gamine dans le bar de philosophes. Sorte d’enfant prodige des mots, ses partisans l’ont appelée assez rapidement « la nouvelle Lexie », la Reine actuelle, qui avait incarné l’espoir d’ascension sociale par le talent et le travail. Une nouvelle Reine pour Data, qui l’eut cru ? Mais la gamine, fortement intellectualisée, a déclaré préféré sa liberté de femme plutôt que l’enfermement dans la vie conjugale, dans un palais dépassé par les volontés du peuple. Un véritable tribun jouant encore à la poupée venait d’éclore, et la cohabitation avec la jeune Princesse Lili-Anna était depuis teintée de critiques, de tacles, de mots d’esprit et de réparties cinglantes.




C’était dans cette ambiance post-révolutionnaire que Joy se promenait pour aller rejoindre sa dulcinée. Les créatures se retournaient parfois sur son passage, le reconnaissait pour certaines, mais il n’en avait cure. Il vit Flore la Patronne debout en train de débattre sur la terrasse de son établissement, la gamine Gab lui répondre autour d’une vingtaine de personnes, courut encore, traversa les rues, bouscula des lecteurs absorbés, des lucioles passives, passa devant la librairie fabuleuse et richement décorée du Diadoque, poursuivit son chemin, pour s’arrêter uniquement devant l’Arbre-Lecture d’Ilyria, qui siégeait à côté du palais royal de Pretoria. L’Arbre-Lecture était entièrement blanc, des lettres étaient inscrites sur tout le tronc, jusqu’à sa cime, et les feuilles étaient multicolores et laissaient tomber parfois de l’encre tout aussi multicolore. Des paniers de récoltes d’encres se tenaient aux endroits stratégiques, sans quoi le sol prenait aléatoirement les teintures végétales. L’Arbre était le plus haut et le plus vieux de tout le Royaume, si on occultait l’Arbre Primogène de Babel, de deux minutes son aîné. Il était creusé pour accueillir l’immense bibliothèque, et tenu en vie par la sève nourrissant les livres, inscrivant de nouvelles lettres, et récoltée elle aussi pour former l’alcool-d’encre fermenté dont la ville se nourrissait avec gourmandise. Les lucioles rouges, en état de révolution continue, prenaient qui voulait lire, disparaissaient, apparaissaient et s’envolaient vers leurs nids une fois leurs journées terminées. Chacune d’entre elles devaient se rendre disponibles pendant cinq heures d’affilée, toutes les dix heures, dans un roulement continu. Ce roulement fut mis en place pour qu’un lecteur ne puisse pas retenir une lecture unique plus de cinq heures, soit quasiment une moitié de journée.




Le palais trônait à côté, sublime, ostentatoire, et pourtant si proche du peuple d’Ilyria, au milieu des maisons, des immeubles. Des tours d’ivoire fines s’élançaient, droites et brillantes, à l’inverse de l’Arbre-Lecture, dont les branches chatouillaient franchement les murs des appartements de Pretoria. Des marches amenaient au hall d’où allaient et sortaient des dizaines de lecteurs, car le château est libre d’accès pour tout le monde. D’immenses salles pour poser les corps durant les lectures mentales aux lucioles accueillaient les lecteurs, à toutes les heures du jour et de la nuit. Des dortoirs communaux avaient été installés à la demande de Pretoria qui ne supportait pas de voir des gens sans domicile. Des cours étaient lancés par des anonymes, et tout le monde pouvait y  participer, apprendre, faire cours, argumenter et poursuivre les débats sur la langue dans les multiples cafés qui parsemaient le palais. Une seule petite partie, d’une vingtaine de pièces reliées par des couloirs entre les tours, était réservée pour la Reine et la Famille Royale, qui cohabitait donc avec son peuple, qui l’hébergeait et qui l’éduquait. Le palais correspondait aux exigences populaires de Pretoria, qui voulait entendre le bruit des enfants, de la foule, de la vie quotidienne, qui voulait parler à n’importe qui, suivre des cours sur n’importe quel sujet, et qui croyait aux savoirs partagés par l’ensemble de ses sujets. Impossible pour un étranger de comprendre alors, disait-on à Joy, l’impact et la sympathie de Pretoria auprès de ses gens. Elle restait souvent mystérieuse et inaccessible, mais quand elle était capable de se mettre au niveau de son peuple, toutes les barrières s’effondraient. Cet amour vénéré était visible désormais puisque la statue de la Reine Pretoria trônait devant le palais. Elle était comme dans un cours qu’elle donnait, active, debout, en train de parler, et à côté son mari, Ex-Sima New HTML, assis, la regardait. Une façon de dire que le royaume regarde Ilyria, que le vrai dirigeant était Pretoria. La statue avait été commandée et dessinée par Ex-Sima lui-même, un signe d’apaisement étonnant, avant son abdication. Ce qui a calmé le peuple d’Ilyria comme une seule âme, et qui a permis à l’ancien roi de retrouver la sympathie populaire – il revenait de loin.



Le palais était construit en système d’étoile autour de la ville. Les habitants s’y retrouvaient pour les rendez-vous, restaient prendre un verre, un sandwich, discutaient, se baignaient dans les fontaines d’eau cristalline, lisaient sur des bancs, au calme sous les branches de l’Arbre-Lecture. C’était un lieu de vie très apaisant, où quelques révolutionnaires amenaient des débats, tentaient de lancer des piétons ou des badauds arrêtés temporairement pour créer des discussions prenant un maximum de gens de passage. Comme des flash mobs littéraires, sociaux, où chacun était pris au dépourvu et participait à l’élaboration d’une pensée, d’un débat que les initiateurs couchaient sur le papier. 

Ilyria vivait ainsi, au rythme des balades, des lectures, des discours, des échanges, des verres et du travail accompli partout autour du palais, dans le palais, dans l’Arbre-Lecture ou avec les lucioles éternelles. Autour de la place, des bâtiments officiels travaillaient pour la ville : le ministère de la poésie, l’organisme étatique et révolutionnaire le plus puissant ; la confédération de la rhétorique, les frères ennemis ; les fédérés grammairiens ; les chercheurs de phrases ; les hydropathes patentés et versés d’humour qui avaient leurs entrées dans tous les cabarets de bons mots ; les maisons de plaisir, pour les littératures libertines, aux lucioles d’amour ; les liseuses de bonne aventure, créée nouvellement pour permettre aux voyageurs de guider leurs prochains voyages ; les écrivaillons sans succès pour les écrivains ratés du royaume ; les affabulateurs fraternels, les créateurs de contes fabuleux ; les sororités des scénaristes pour femmes uniquement ; les points d’accueils pour débats sur la nouvelle littérature et la survie du papier face aux nouvelles technologie, créés pour les rêveurs inquiets de voir disparaître les livres ; les traducteurs associés, capables de traduire n’importe quelle langue de Dreamland ; le groupe Mayence, composé uniquement d’éditeurs capables de recevoir et d’envoyer des manuscrits dans tout Dreamland – ils sont en relation étroite avec le puissant groupe des Imprimeurs Officiels ; les traducteurs des langues à inventer, sorte de génies linguistiques créant environ une nouvelle langue par jour ; les traqueurs de réalité, les inventeurs de mots nouveaux, qui doivent désigner de nouvelles choses ; les sophistes de la rédaction, qui se donnent pour objectifs de trouver les failles de n’importe quel discours ; les comédiens de rues, les actrices assurées, les figurants nécessaires et toutes les troupes de théâtre achetant des pièces à Wordsmen pour ensuite se produire dans tout Dreamland ; les fiers écrivains classiques qui osent écrire au passé, des conservateurs qui boudent tout le monde, pour enfin finir sur les Infréquentables, sorte de mondains, criminels, dandys et braqueurs d’Arbre-Lecture, jamais vraiment recherché par les forces sémantiques ni le Royaume car ils sont connus de tout le monde et donne à écrire la passion dans la violence, et le risque dans le confort, puisqu’ils sont tout richissimes et capables de survivre sans richesses. Leur chef de gang, un certain Mercutio, se revendiquait continuellement de Dialeg, connu pour son passé de biker fou.

Le voyageur des mathématiques patientait gentiment en attendant sa dulcinée. Il zieutait partout un sweat violet aux yeux dorés, le classique, le fameux vêtement de la Princesse Camping. Mais c’est une jeune fille encapuchonnée dans un châle bleu vif, en tenue légère, une robe blanche et bleue, aux chaussures jaunes, qui sauta à son cou et lui vola ses lèvres pour quelques instants. Lavée, coiffée, habillée, camouflée, elle était méconnaissable. Les cheveux teints en noir pour ne pas être reconnue, le mot noir l’avait rendue encore plus jeune, encore plus pétillante. Elle enleva son châle pour se découvrir totalement, et eut un moment d’émotion quand elle se rendit compte que personne ne l’avait reconnue. Par sécurité, elle le remit prudemment. Les Ilyriens étaient distraits, mais point idiots, et il ne faudrait pas tenter le diable. Ils s’enlacèrent donc longuement, à l’abri des regards indiscrets, perdus et seuls au milieu de la ville, de la foule, du royaume, de Dreamland…




La nuit passa avec une douceur particulière. La Princesse l’avait emmené aux Jardins Suspendus des Livres d’Or, une splendeur spécifique à la ville. Les jardins s’entremêlaient et étaient conçus comme une poésie végétale. Les allées se croisaient comme des rimes, s’embrassaient et se défaisaient pour lancer sur d’autres strophes, des parterres complètement différents où les senteurs des plantes lançaient des mots odorants inédits pour le voyageur. L’expérience était incroyable : tous les sens étaient convoqués dans le jardin pour faire réfléchir intensivement le promeneur, n’importe lequel. Tout se répondait, les odeurs se conjuguaient pour en produire de nouvelles, les allées portaient des couleurs créées par la lumière traversant les feuillages, et des lacs accueillaient les promeneurs chargés d’effluves, de senteurs, nécessaires au vidage du flair. Elle lui parlait des correspondances baudelairiennes, qu'il aurait dû connaître. De la nature des poètes, des romantiques - car le romantique est un homme de nature, et non d'humanité, ses émotions viennent du spectacle de la forêt, de l'eau, de la terre, du ciel immense au-dessus du vide du monde. Mais le cœur, le cœur parlait aussi, s'émouvait aussi, bien plus que les yeux, ou mieux, ensemble, en cohésion, fusionné dans une constance poétique et végétale, la nature qui se donne entre structure, architecture, et vie sauvage. Les mots qu'ils croisaient tous les deux leur parlaient spécifiquement de ce qu'ils vivaient, comme des murmures de confirmation, de beauté, des mots qu'ils avaient encore du mal, par prudence, par retenue, par politesse ou par éducation, à se dire eux-mêmes. Les mots des parfums, les couleurs des mots, et les émotions des odeurs leur donnaient tout en main, aux lèvres, aux volontés, pour se rencontrer davantage, désirer plus que marcher main dans la main le long des bordures fabuleuses, où l'odeur désigne le mot, et le mot produit un effet nouveau à la surface de l'univers onirique. Ils s'oubliaient dans cette forêt pensée et mâchée comme un mot somptueux et riche, mais ils se retrouvaient au détour de leurs idées, de leurs visions, et ils les partageaient déjà, comme pour créer un écho à l'histoire, une prévision à l'avenir et un baiser pour un sceau. 
Au bord des étendues d’eaux, les amoureux venaient roucouler, les familles prenaient du temps à eux, et certains solitaires écrivaient en regardant la vie s’allonger dans les délices du temps libre. Les deux tourtereaux s’allongèrent un temps, à discuter, discuter, de tout et de rien. Lili avait prévu un panier pour manger sur place, et ils restèrent un temps fou, plusieurs nuits sans doute, et à chaque fois elle l’attendait, avec son panier rempli, ses lèvres en attente, et la joie au fond d’elle, partout. Elle lui tendait des fruits juteux qui coulaient de sonorités tendres, de rimes riches, de phrases mûres. Des en-cas sucrés qui réchauffaient l'être, des boissons pétillantes et incroyables qui donnaient de nouveaux mots inconnus sur le bout de la langue, elles enrichissaient le vocabulaire et mêlaient les nourritures du corps à celles de l'esprit. Elle lui fit goûter des lucioles confites, sortes de plats artificiels créées selon les capacités des lucioles. En manger une, c'était manger un livre, digérer comme le lire, et le savourer comme le comprendre. C'était chaud, doux, sucré, salé, épicé, glacial, rafraîchissant, amer et dur à la fois. C'était aussi une promesse de clins d’œil pour les couples, car on choisissait quel livre manger, et Lili avait choisi des histoires d'amours fabuleuses aux consommations charnelles osées, décrites, parfois crûment. Elle choisissait aussi des histoires de voyageurs et de créatures, ou bien des histoires de son Royaume. Le voyageur la regardait tandis qu'il dévorait les contes et légendes, rougissait en lisant mentalement les scènes de nus qui apparaissaient sans crier gare dans son crâne, ce qui faisait rire la Princesse, d'un bon rire qui voulait bien, comme l'a écrit Rimbaud...Les nuits s'enchaînèrent et leur emplacement était devenu comme une seconde maison. Joy était content de ne plus parcourir le monde, de rester sédentaire, pour quelqu'un qui valait le détour, qui valait une escale, que l'exploration et les combats, la politique et la guerre soient lointains, aussi loin que possible, derrière tous les horizons qu'il ne voyait plus derrière les cheveux noirs, blonds, roux, rouges, bleus, violets, bruns, auburn ou encore verts de Lili-Anna, qui changeait chaque nuit de couleur pour établir des paris avec son ami(ant). Plus les nuits s'écoulaient, et plus la complicité devenait envie, les dialogues se transformaient en allusions, et les corps se rapprochaient, même dans le plus profond et abandonné des baisers fougueux. La nuit tant attendue se rapprochait à grands pas, sous des yeux étrangers...

Car intriguée par les couchers bien trop tôt de son fils, Athénaïde Killamanjiro avait calé son arrivée dans Dreamland en pensant à son fils. Elle arriva dans le parc, étonnée, et vit son fils conter fleurette de manière très collée-serrée avec la Princesse. Surprise mais souriante, elle le laissa tranquille - il devait après tout vivre ses propres aventures - elle prit sa nuit pour faire un concours d'alcool d'anthologie au Café de Flore, face au Diadoque qui prit cette nuit là la cuite du siècle. Et quand on avait son âge et sa bouteille, ça voulait dire quelque chose ! 


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MessageSujet: Re: Les Liaisons Dangereuses [RP solo]   Les Liaisons Dangereuses [RP solo] I_icon_minitimeJeu 20 Oct - 14:41

- Raconte encore ton monde.

- Que dire pour que tu aies un tableau exact...Il y a des pays sans rois, avec rois, avec des présidents, des ministres, et tous nos dirigeants essaient tant bien que mal d’amener le navire des hommes quelque part dans le futur. Ça tu connais, y’a parfois peu de différences entre nos deux mondes. Il y a énormément de gens, de peaux différentes, des yeux, des cheveux, des odeurs, des senteurs que tu n’as jamais vus, jamais sentis – il y a des paysages aussi beaux et aussi fabuleux que dans ton monde, et on s’y rend tous pour prendre des photos.

- La spécialité de Relouland avec les journalistes ?

- Oui, on aime beaucoup ça. Les photos, les marques, les traces, les empreintes de ce que le temps a permis, a laissé faire. Vous vivez ici des centaines d’années, c’est sans doute quelque chose qui vous paraît plutôt vain, mais pour nous c’est hyper important ! Garder un souvenir de ce que tu fus, par tes proches, les photos, les lettres, l’écriture...ou plus concret, comme une maison ou des actions pour l’ensemble de tes concitoyens.

- Et qu’est-ce qui est beau chez toi ? Qu’est-ce que toi, tu aimes par exemple ?

- Des choses que tu pourrais retrouver dans Dreamland, tu sais.

- Ce n’est pas ce que je veux dire...qu’est-ce...tes activités, tes déplacements, ce qui t’occupe là-bas, je te demande...ici je connais, ou alors je peux m’y rendre…

- Hum...j’aime aller me baigner à la mer en face de là où j’habite. Ma famille a une maison sur le bord de mer d’un littoral assez joli, comme pourrait ressembler aux villes balnéaires de la première zone de Dreamland, comme Borliday. J’aime surtout y aller surfer au crépuscule, tu as moins de monde, l’air se rafraîchit pour caresser la température de l’eau, le soleil est orangé et nous réchauffe encore un peu. Tu sens que le bleu nuit tombe, un peu comme ici, mais il y a encore une puissante clarté, la mer se pare de reflets orangés terribles, scintillants, et la ville disparaît dans la lumière, dans l’eau, dans la vague. J’aime particulièrement cette image, et ça me donne envie de continuer à faire du surf, pour part. Le surf en tant que sport bien sûr, c’est cool, mais c’est un tout. J’aime aussi écouter les vieux vinyles de mon père, les tubes du jazz, du blues, du folk de pays qu’on appelle Angleterre et États-Unis dans notre monde. Ce sont comme deux grands royaumes, et le premier a influencé le second par une colonisation et une migration assez importante. Il y avait des gens de couleur de peau noire dans ce pays appelé États-Unis, et ils chantaient leur misère, leurs conditions, faisant naître plein de styles de musiques différentes. Le jazz en faisait partie, et je ne pourrais pas vraiment t’expliquer pourquoi cette musique me parle, mais avant d’aller dormir, d’aller te rejoindre, j’écoute toujours un peu de musique...ça m’aide, je crois, à faire le tour de la journée, de penser à Dreamland, à me concentrer. J’aime bien que ma mère m’apporte un verre d’eau gazeuse, le chat de la famille, quand je travaille aussi. J’aime beaucoup les dîners qu’on fait dans le jardin avec toute la famille, l’été, à la lueur des bougies. Mon frère Pete joue de la guitare tandis que ma sœur Maria chante un peu avec Gabriel. Mes parents se tiennent par la main en nous regardant, et Scarlet fait des blagues avec Sarah. Parfois des cousins, des tantes, la partie anglaise de la famille vient nous rejoindre, et j’aime assez l’ambiance qui règne à ce moment. Voilà, je crois que c’est une histoire de moments, d’instants pris comme ça, séparément, des choses très particulières du monde réel, et pas un tout. Qui fait qu’on le supporte plus facilement, qu’on l’aime ou qu’on veut le revoir chaque jour, de nouveau, pour profiter, retrouver ces moments qu’on chérit…

- S’il te plaît, parle-moi encore de ton monde...parle encore…

- Un truc qui me fait toujours bien marrer, c’est le délire des princes, des reines, des rois et des princesses. Nous on a ça encore, mais c’est plutôt dépassé et ringard. Bon, ils ont encore une thune de malade et dans certains pays, comme celui de mon père, y’a une vraie tradition royale, un respect et un intérêt pour la royauté. Mais c’est vraiment différent de Dreamland, et c’est un truc qui m’étonne, parce qu’on cherche la démocratie globale, nous, et pas forcément ici. Je sais, les pouvoirs des Seigneurs nous dépasse, mais tout de même, ça me fait rire. Qu’on essaie pas autre chose, ne serait-ce que pour mettre fin à la rivalité entre les Seigneurs, aux alliances entre les Royaumes, ce qui donne lieu à des guerres sans fins. Nous avons connu ça, et je m’étonne toujours qu’aucun voyageur n’en parle aux Seigneurs...comme si...comme si, au final, c’était comme ça et pas autrement, alors que non ! Je suis désolé ! Mais chez nous on a pensé ça mais on a évolué à un moment.

- Tu trouves qu’on n’est pas assez évolué ?

- Je ne sais pas...par certains côtés, vous êtes clairement archaïques, pour ne pas dire complètement démodés et vieux jeu, mais vous avez beaucoup plus de raffinement que nous. Nos dirigeants sont un peu moins concernés par leurs citoyens – du moins une partie. Enfin nous, nous sommes dans un moment compliqué, une sorte de transition dans nos progrès, dans notre évolution, et on a du mal à suivre ce qu’on met nous-mêmes en marche. Pour ça, je préfère Dreamland, car les Seigneurs tiennent leurs baraques et sont conscients à la fois de ce qu’ils sont, et de ce qu’ils font. Même si c’est une guerre terrible, ils assument, y’a des idées derrière, des buts, des objectifs, et la population peut en prendre connaissance, voire même tout Dreamland. Chez nous, j’ai cette impression d’un camouflage total, d’un centre de décision qui se fait en dehors de toutes les populations, une poignée de Seigneurs, si on veut faire un rapprochement, de dirigeants qui perdent le contact avec leurs populations.

- C’est ce qui se passe ici aussi, souvent. Regarde les grands Seigneurs, ils vivent dans leurs palais et omettent souvent les conditions de vie de leurs populations.

- Oui, tu as raison, nos dirigeants sont comme les Seigneurs, mais je crois qu’il y a une différence fondamentale, qui réside dans le pouvoir. Le pouvoir d’un Seigneur le liera forcément avec son peuple, il représente le pouvoir, le peuple, et ce que donne en puissance et en acte le pouvoir. Le peuple de Dreamland réagit par le pouvoir, ce qui fait ce que tu es. Certes, chez nous il y aurait la culture, la nation, la langue, beaucoup de choses qui nous rassemblent, mais je pense que c’est radicalement différent d’un pouvoir, qui te hante, t’habite et te définit puissamment, dans une violence tacite, entendue, dans une compréhension du combat.

- Tu veux dire par exemple qu’avec le pouvoir des mots, je serai beaucoup plus attachée à un de mes sujets d’Ilyria que ton dirigeant avec toi ? Je ne comprends pas.

- Parce que vous partagez une identité commune – même si je n’aime pas ce terme, le pouvoir forme ce que tu es. Tu es née princesse, ton sujet simple créature, mais vous vous comprenez par le même pouvoir. Je pourrais bien sûr échanger des mots avec mon dirigeant, mais nous pourrons jamais réellement nous comprendre, car en tant qu’homme – ou voyageur – je possède mes propres capacités, mon individualité, et l’autre que je verrais en face de moi ne sera pas un miroir, mais un miroir déformé. Là-dessus, je pense qu’il y a une vraie distance, une différence cruciale.

- Et les femmes de ton monde sont toutes comme les voyageuses ?

- Hum, justement, les pouvoirs peuvent les rendre assez différentes. Je trouve qu’ici, vous avez plutôt de la chance...je veux dire qu’il y a peu de distinctions entre les deux sexes, vous êtes plutôt ouverts et des Royaumes hyper tolérants et égalitaires voient le jour. C’est plus difficile de mon monde, même si depuis cinquante ans nous avons fait des progrès faramineux. Mais la place de la femme, son rôle et sa représentation sont toujours bafoués à mon sens, et là encore je préfère Dreamland, car par exemple tu vas avoir des divas dans le Dreamag, leurs formes, leurs physiques sont sans tabous, tout est assumé ou discuté...chez nous, on frôle Tartuffe, qui est un personnage de théâtre qui…

- Je connais, un voyageur nous a fait le résumé un jour. Et donc vous n’admettez pas ce que peuvent faire les femmes ? Pourquoi ? Les hommes commandent ?

- Les hommes commandaient. Enfin c’est encore vrai, mais ça a tendance à diminuer. Faiblement. Très faiblement. Par exemple je doute qu’une Princesse de ton niveau puisse se balader tranquillement dans Dreamland, alors que tout le monde te connaît et sait que tu te promènes toute seule. Dans mon monde, non seulement avec ta fonction tu ne sortirais pas, mais tu serais surveillée, suivie, harcelée et protégée. Si tu es connue. Si tu es anonyme, euh...comment dire euh...good luck et évite les véhicules le soir...enfin plein de trucs en fait.

- Alors Dreamland est mieux, c’est ça ?

- Hum, je ne sais pas, vraiment. C’est clair qu’avec la sélection des voyageurs, vous évitez un bon nombre de connards, mais vous en avez aussi du côté des créatures. Vous avez aussi l’utilisation de pouvoirs, ça vous rend plus violents, plus penchés sur la baston, le combat – alors que nous, nous prenons une voie allant vers toujours plus de pacifisme. Il n’y a aucun pouvoir dans notre monde, il n’y a aucun moyen pour exprimer notre potentiel, c’est pourquoi certains ici pètent des câbles et se mettent à se tabasser, à être violent, à exprimer une véritable violence, une haine, une aigreur, des pulsions meurtrières. J’en ai ressenties également parfois, durant mes explorations. Le pouvoir amène la violence et l’utilisation de la violence, du coup je ne sais pas si Dreamland est mieux, moins bien ou juste passablement préférable. Je me dis que c’est l’envers de notre monde, qu’il porte donc notre violence, nos erreurs, nos beautés, nos travers et nos qualités.

- Si Dreamland est comme ton monde, pourquoi vois-tu autant de différences, alors ?

- On peut vivre une vie différente, rencontrer des gens différents...non en fait c’est vraiment différent, c’est un grand mélange de notre réalité, de notre monde. C’est compliqué sans doute à visualiser, mais notre monde est bien bien sage, et tranquille, et ordonné, comparé à ici. Suffit d’aller à Délirium City, dans les forêts, dans les capitales des rêves pour s’en apercevoir. Les rêveurs créent du désordre, les voyageurs provoquent et continuent le désordre, et vous vous êtes habitués au bordel. Chez nous, on aime pas trop ça. Enfin y’a du bordel, mais généralement on essaie de le limiter, de le réduire, de le contraindre pour que ça se passe calmement. Mais on n’y arrive que rarement, tu peux avoir un reflet de ce que nous sommes dans Dreamland, au final. Je pense que le monde des rêves est en bordel car nous aspirons fondamentalement à foutre le merdier, et dans nos rêves, le chaos, la mierda, le bordel, la rumba, les tarés, les dingues, les exaltés et les fous furieux sont ceux qui règnent en maîtres.

- C’est ce que tu aimes dans mon monde ?

- Entre autres. Paradoxalement de mon pouvoir, j’aime le désordre et le grand mélange culturel de l’humanité dans lequel vous vivez. J’aime la gueule de vos villes, la façon dont vous pensez, dont vous vivez, j’aime même les royaumes et les armées, alors que je suis un démocrate pacifique. J’aime voyager, rencontrer les gens de ce monde. J’aime suivre l’actualité des rêves, être pris au dépourvu et tenter de nouvelles expériences. J’aime même parfois me battre pour repousser mes limites, aller par-delà ce que j’ai connu, tout dépasser, tout surpasser, et surtout moi-même. Je sais qu’on peut le faire dans mon monde, mais ici c’est possible, c’est quotidien, notamment avec mon pouvoir, mais je pense que même un voyageur sans pouvoirs peut y trouver son compte. Ça nous fait aussi aimer notre monde, à force de le voir par petites touches ici. Par exemple la littérature et la lecture dans ton royaume, les mathématiques dans le mien, et d’autres royaumes qui ont réussi à me marquer, alors que dans mon monde je n’y fais pas attention, ou alors ça me passe au-dessus.

- Vous êtes trop occupés ?

- Non, pas tant que ça. C’est juste qu’on se contente de peu, en fait. On manque d’ambitions, d’activités, de choses à faire, de curiosités, d’événements qui se passent dans nos vies, alors j’ai l’impression que l’ennui devient général, que les vies deviennent tristes, et que la routine détruit peu à peu ce qu’on essaie de faire avec joie, dans le bonheur d’être là, ensemble. Ici c’est vraiment différent, les créatures connaissent la misère, la guerre, les conflits et les combats, mais les gens semblent heureux. Il y a d’autres endroits du monde où les gens sourient il paraît, mais il n’y a qu’ici que je trouve autant de...de fraîcheur à la joie.

- Ton prénom, en fait.

- Oui, ma mère que tu connais m’a appelé comme ça car la naissance des jumeaux fut délicate dans sa vie. Les premiers enfants, deux années consécutives, Gabriel qui est particulier comme gamin, elle s’est mise à douter, à déprimer, et mes parents étant très amoureux, je suis né dans cet esprit un peu morose. Je ne sais pas trop comment, mais ma mère m’a appelé Joy, comme un remède au mal de ce monde, à la tristesse, au laisser-aller, à la déprime. Joy, l’enfant de la joie, et elle a toujours essayé de me maintenir dans une bulle de bonheur, jusqu’à ce que j’éclose. Je crois que c’est pour ça qu’elle m’a laissé partir à l’aventure. Les autres n’ont pas à porter le fardeau de la joie constante, de la naïveté du bonheur, la recherche du rire, et tout ce qu’elle a voulu me transmettre en me donnant vie. C’est pour ça, tu sais, les gens rigolent sur elle et moi, Richard des Spirituals dit que je suis un fils à maman, mais moi je suis fier de l’être. Ma mère me fait confiance pour apporter de la joie à ce monde, et je suis bien décidé à remplir ce rôle.

- C’est ce qui m’a séduit chez toi, tu es vif et drôle...peut-être pas heureux, tu as un côté cynique, mais la joie s’est installée dans ton corps, et exhale par ce que tu fais. C’est quelque chose que ma mère, Lexie, ne m’a jamais donné. J’ai eu rapidement la conscience de ma position, de ma fonction, et, quelque part, de ma nature...et le sérieux et l’ennui dont tu parles m’ont envahie, pour ne jamais me quitter. Mon père m’a dit une fois que je souffrais du même mal que lui, et que ma grand-mère. Nous n’étions pas faits pour rester enfermés, nous sommes des oiseaux libres, des oiseaux migrateurs, des voyageurs prisonniers, des aventuriers coincés dans des costumes trop petits pour nous. Et la joie que tu as apporté avec toi m’a permis de sortir plus largement ce qui était coincé en moi…et d’assumer ce que je suis, et ce que je veux être : la Princesse Camping !

- J’ai toujours trouvé que c’était un joli titre. Enfin tu n’as pas vu le film Camping, alors pour toi ça reste un truc assez cool, j’en suis sûr. Je trouve que c’est amusant.

- Oui, et puis je préfère le camping aux grands hôtels ou aux palais. A Ilyria le peuple apprécie que sa Reine vive au milieu de lui, qu’elle côtoie tout le monde et qu’elle parle avec le plus petit de ses sujets.

- C’est plutôt rare dans Dreamland, de ce que j’ai pu voir. Que cette proximité soit poussée m’étonne et me ravit, mais je me dis toujours que tu risques d’être menacée un jour ou l’autre...c’est ce qui donne des mesures de sécurité dingues aux dirigeants chez nous. On ne compte plus les assassinats et les agressions sur ceux qui dirigent ou juste les personnes connues. Mais encore une fois, vous avez l’avantage de votre pouvoir…

- Parlant pouvoir, je suis sûre que tu as des pouvoirs cachés que je ne connais pas encore...hein, mon petit libertin littéraire qui fait des pauses pour en apprendre plus sur les Princesses malmenées par de jeunes lecteurs dans les recoins sombres des bibliothèques.

- On peut dire que tu manies l’art de la transition avec un tact infini. Dois-je comprendre que tu souhaites que je révèle l’étendue de ma puissance ?

- Oui, et on ne parle plus de pouvoirs à partir de maintenant, mais simplement d’un homme et d’une femme qui ont beaucoup de choses puissantes à partager.

- Si j’ai le bon traducteur, ça veut dire que tu veux que…

- Oui, tu as le bon traducteur, mais je peux aussi te donner ma propre version de la traduction, comme un secret d’une langue, à une autre langue…

- Je serai très heureux de lire ta version, mais pas ici peut-être...tu as dit que le peuple d’Ilyria aimait avoir sa Reine avec lui, mais ne peut-elle pas s’échapper quelques heures loin de lui pour profiter pleinement de son âme, de son corps, d’elle-même. Qu’elle puisse se retrouver ou retrouver ses proches, un parent, un ami...un amant, même, peut-être…

- Alors tu es d’accord ? Je veux dire...avec moi, tu sais…

- Oui, je croyais que ma venue signifiait que je voulais que ce soit avec toi.

- Oh. Effectivement.

- Je veux juste éviter une rencontre fortuite avec quelqu’un de ta famille au palais. Ça deviendrait rapidement gênant, voire un crime de lèse-majesté. Surtout non-mariée.

- Ah ah ah, mais mes parents savent très bien que je ne suis plus une petite fille à marier convenablement ! Ma sœur Litote a eu plusieurs copains, Data n’en parlons pas, il fréquentait les bordels avec ses copains de l’armée littérale ! Mais oui, évitons les ennuis…

- Ça me rassure, un peu.

- Alors on y va ?
- Ensemble, Princesse.
- Lili.
- Lili


***











- Lili ?
- Oui ?
- Réponds-moi franchement...les mots et les chiffres ne sont-ils pas inutiles après ça ?
- Après quoi ?
- Après...les étoiles  qui explosent, les échos dans les draps, les morsures, les empoignades, tes lèvres pulpeuses et le chant de nos corps, nos cœurs ensemble et le reste du monde qui s’est arrêté tandis que nous n’étions plus qu’un seul être respirant à l’unisson…
- Te voilà envahi par Ilyria, dis-moi !
- Plutôt par sa Princesse, et j’me comprends…
...
- Lili ?
- Oui ? Hi hi…
- J’étais comment ? Franchement…
- Hum...on va pas se mentir, j’ai connu mieux, mais j’ai connu pire.
- Ah. Bon. Ok. Ouais. Bon.
- Heyyyyyy, mais c’est normal…
- Moui moui...tu as connu mieux quoi, j’ai bien compris.
- Ah mais c’est normal roh ! Puis tu n’es pas loin derrière le mieux, je te rassure.
- Mais derrière quand même…
- C’est important ?
- Hum..attends, tu vas voir.
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Je dois pouvoir trouver une formule pour aider…
- Non, tu ne vas rien trouver du tout...si tu veux être encore meilleur, tu n’as qu’à revenir.
- Revenir...revenir ?
- Oui, revenir. Voilà, ici, comme ça, parfait...ouh…
- Lili…


***








- Lili ?
- Ah non, pas encore une fois ! Je suis épuisée, éreintée ! C’est bon tu as gagné, tu as eu ce que tu voulais, maintenant laisse-moi aller me doucher ! Petit malin !
- Non, c’est pas pour ça !
- Quoi alors ?
- J’ai passé une nuit de rêves...merci d’avoir été là...et ma première aussi.
- Merci d’avoir pris soin de moi aussi...tu as vu ce n’est pas très compliqué.
- Non, j’ai trouvé les bonnes formules, et sans mon pouvoir…
- Ah ah !
- Lili ?
- Oui mon ange ?
- Je peux venir dans la douche avec toi ?
- Oui, mais je te vois venir, avec tes formules ! J’en peux plus je t’ai dit !
- J’ai encore une idée à tester, allez…
- Une seule alors…
- Oui oui…Regarde, ça commence comme ça…
- Oh. Oui...



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MessageSujet: Re: Les Liaisons Dangereuses [RP solo]   Les Liaisons Dangereuses [RP solo] I_icon_minitimeMer 9 Nov - 17:18

La nuit suivante fut étrange pour le couple, comme si un secret avait été révélé à la face du monde, de leur monde, deux personnes seulement partageant un bonheur simple, dans l’intimité de la joie. Joy s’éveilla dans le monde des rêves en rêvant, dans le lit royal de Lili-Anna, qui l’attendait dans le plus simple de ses vêtements. Il ne vit pas cette nuit là passer, loin des conflits et des guerres totales, loin de la violence, du ressentiment, de la haine et de la rancœur tenace. Ilyria, comme le lit de sa Princesse, était un paradis à l’écart de tout Dreamland, et le peu de voyageurs qui fréquentait la ville et son Arbre-Lecture laissait le voyageur des mathématiques en paix. Il retrouva ainsi, pendant quelques jours, puis une semaine entière, comme des vacances, une parenthèse de bonheur et d’amour dans l’immense bordel que devenait Dreamland. Il repartirait un jour, il le savait, mais pour l’heure, il ne désirait qu’embrasser celle qu’il aimait, et rester contre elle ; l’entendre respirer tout doucement, les yeux fermés, et se demander si elle devenait une rêveuse, une voyageuse, quelque part dans un deuxième monde des rêves, celui des créatures ; la voir se laver, se baigner, contempler l’eau qui coulait le long de ses formes et penser devenir l’eau pour couler sur elle ; la voir lire partout, à table, au lit, par terre, sur des échelles de bibliothèque et en équilibre, sur son dos, sur son ventre ; relire les mots qu’elle lui laissait quand elle faisait une course, quand elle recevait des plaintes, qu’elle traitait les affaires courantes ; quand ils se promenaient tous les deux, incognitos et transformés grâce aux déguisements sémantiques de Lili, et que le temps filait dans les rêves, au bord du lac d’Ilyria, dans l’herbe chaude, à manger des spécialités grammairiennes, orthographiques ou juste déguster des vins d’exception sortis de la cave royale.

Le temps passait doucement, et Joy apprivoisa peu à peu non pas le corps de la femme, mais celui de Lili-Anna, et sans qu’une formule, un chiffre ou une équation ne vienne le déranger. Il était en pause de son pouvoir mais se retrouver d’abord avec lui-même, faire le point, et ensuite avec Lili-Anna, comme si le fait de mettre leurs pouvoirs de côté permettait de mieux s’empoigner, s’embrasser et fusionner, comme deux êtres similaires, capables de demeurer ensemble, dans le temps et dans l’espace, même venant de deux mondes distincts, à jamais opposés. Il y avait une certaine magie, indicible, qui flottait dans ses nuits de tendresse et de plaisir, de caresse et d’amour qui se donnaient sans compter, pour oublier les lointains fracas du monde. Bien sûr, une telle vie ne dure jamais, ils le savaient, ils se l’étaient avant même qu’elle ne commence, mais ils en profitaient tout de même, dans l’insouciance folle de ceux qui aiment, en dehors de toutes notions d’obligations, de raison et de sérieux. Les mots comme les chiffres n’étaient plus assez forts, et seuls demeuraient les gestes et les attentions mesurées, puis vite oubliées, envahies, englouties ; et tout alors disparaissait dans un grand soleil de couleur chair, dont la chaleur ne pourra jamais tout à fait se dire ou s’expliquer par les mots et par les chiffres. En dehors de ce que proposait le monde des rêves, un autre monde naissait et disparaissait pour mieux s’enrouler de nouveau dans une nouvelle naissance.  Joy apprit à la Princesse à chantonner doucement le Café du Canal, une chanson favorite de la famille parce qu’Athénaïde la chantait le matin, pour Andrew, l’encourager à aller travailler avec toute la marmaille déjà à 200 % d’énergie dans les ballasts.







L’émotion les gagnait souvent, dans les prises de chairs soudaines, subites, subies ou désirées, appelées ou embrasées par les yeux et le reste. Bien sûr, Joy fut à bonne école, autant que la Princesse aux honneurs. Aussi passionnée que didactique, elle eut la patience nécessaire pour l’amener jusqu’à elle, pour lui apprendre ses petits plaisirs, ses particularités, et tous ces petits détails qu’on découvre au fur et à mesure quand on plonge à deux dans l’autre, dans une totale fragilité salvatrice, dans une apnée merveilleuse où la surface s’éloignait pour ne les relâcher qu’aux réveils quotidiens de Joy. Au bout d’un moment, cela ne suffit plus, l’autarcie, l’entre-deux de l’entre soi, les entrechats des entrelacs de membres divers et rougis...Ils se mirent à sortir et à visiter tout Ilyria, la région ; ils se perdirent dans des refuges de libraires secrets dans les montagnes, qui gardaient pour toujours certains secrets dont on rougit même dans le noir – idem pour les éclats de voix et les velléités soudaines de l’envie ; ils allèrent vers les ruisseaux, les fleuves, dormir dans des barques, lire des ouvrages gigantesques abrités par des arbres immenses, devant des feux de cheminées, au calme du vent frais, la tête sur l’épaule de l’autre ; ils s’éloignèrent le plus possible, pour mieux se rencontrer de nouveau.

Jusqu’à tomber sur Jock.
Jock qui fit une entrée fracassante. D’abord, un cri contre la porte de la bibliothèque d’Ilyria dans laquelle le couple prenait une pause de lectures. Le matheux zieutait des ouvrages de mathématiques à l’époque où Euclide écrivait les mathématiques de Dreamland. La Princesse des lieux écrivait une lettre pour un grand fermier qui tenait une pépinière d’Arbre-Lecture. Puis la porte s’ouvrit et apparut la tignasse rousse et folle de la créature de Kazinopolis. Il était complètement paniqué, les yeux écarquillés. Il soufflait, la bouche grande ouverte, et rien ne sortait de sa bouche. Soudain, Lili, qui lisait sur ses lèvres, cria.




- Data ! Il dit Data !
- Data !
- Data et Litote ! Ma famille vient me chercher !



Jock fut propulsé face au sol, tête la première. Sur le seuil se tenait Data, le premier fils de Dialeg et de Lexie, Roi et Reine de Wordsmen. Le visage sévère, dur, où passaient des jugements horribles sur sa sœur, il fixait les deux assis à une table avec une haine dans le regard. Il était accompagné par une troupe d’élite, ses amis des champs de bataille, des guerriers surentraînés. Derrière eux, Litote, la sœur de Lili, contemplait les lieux comme absente et observatrice. Le couple se leva, et Joy tenta de s’incliner devant Data en signe de respect. Ce dernier lui envoya un coup de pied levé qui projeta le matheux au sol, pour renverser une table et les chaises. Lili cria et se mit entre eux deux, mais son frère n’entendit pas ses supplications et la poussa pour l’envoyer droit dans une bibliothèque. La garde d’Ilyria, fidèle à sa Princesse, essaya de charger mais les hommes de Data bloquèrent le passage et les empêchèrent d’essayer de défendre qui que ce fut. Le matheux se releva, et comprit qu’il devait défendre sa vie, du moins sa puissance. La famille royale était au courant, et Lili pleurait dans les bras d’un Jock qui ne savait pas quoi faire. L’enfant du clan Killamanjiro se releva et se présenta à Data, en activant son pouvoir et en se tenant prêt. Le Prince le foudroya du regard, comme vexé que le voyageur puisse penser faire jeu égal avec lui. Il fonça directement, et Joy utilisa sa technique de déplacements vectoriels pour l’esquiver. A chaque lancée, Data prononçait ou gueulait des onomatopées, que Joy n’arrivait pas à entendre. Jusqu’à se prendre un coup de genou ultra-rapide dans le ventre, qui le scotcha sur place. Il fit soudainement connecté avec les cris de la pièce, et se concentra sur ce que disait son adversaire.



- Je maîtrise les arts sémantiques du combat, et personne ne m’arrive à la cheville.
- C’est parce qu’elles sont trop grosses, idiot.
- Une insulte contre le Prince ? Ce sera ajouté à la liste de tes méfaits, voyageur.
- Qui sont ?
- Souillure de famille royale, espionnage et tentative d’enlèvement de la plus jeune Princesse.
- T’es fort pour raconter des bobards, toi, non ?



Data fronça les sourcils mais restait tout à fait calme. Encore une fois, Joy ne savait pas s’il était facile à provoquer, ou si juste sa gueule de voyageur ne lui revenait pas. Lili suppliait toujours son frère, mais cette fois, Joy en profita pour léviter dans la pièce. Son adversaire fit d’énormes bonds en faisant tomber des étagères entières au sol, et tenta de le déstabiliser. Finalement, il parvint à l’attraper et à le coucher, tout en criant son premier kata sémantique.


- Jan !


Un mot frappa directement le torse de Joy, il semblait s’ouvrir en deux pour accueillir tous les mots les plus violents qui soient. Le voyageur poussa un cri terrible et prit l’attaque de plein fouet, comme une pierre lancée comme une balle de pistolet. Data le regarda hurler de douleur, tandis que Lili l’accompagna de son cri d’horreur. Puis, quand ce fut fini, l’adolescent se releva. La douleur s’était estompée, et rien ne subsistait, à part le souvenir bien présent, et la peur de retrouver tous ses mots violents en soi. Avec son pouvoir actif, Joy essaya de prévoir la suite de ses mouvements. Le Prince recommença, mais cette fois, son attaque fut diminuée. Le matheux avait diminué la puissance vocale qui sortait de la bouche princière, la puissance en fut drastiquement réduite. Data, pris de court, fonça une nouvelle fois vers le voyageur, et enchaîna des coups de pieds tout en gueulant un nouveau kata sémantique.


- Ken !


Cette fois, la tête de Joy fut visée. Elle était comme ouverte à tous les vents, et elle absorbait des mots tranchants qui lui filaient un mal de crâne immédiat et cumulatif. Enfin, Data bondit vers lui avec une épée et fendit l’air des deux côtés de Joy. Les deux découpes s’attirèrent comme des aimants, et Joy crut avoir été coupé en deux, des flancs jusqu’aux épaules, le long de son corps. Il sentit son ventre tomber en ribambelles de mots ventraux, et son dos tomber de l’autre côté en libérant tous les mots de la colonne vertébrale. Data rangea son épée, tandis que le voyageur était paralysé.



- Pon...tu as goûté à ma technique, le Jan-Ken-Pon…
- DATAAAAAAAAAAAA !
- Silence, Lili-Anna, tu es convoquée à Babel, notre capitale, afin de suivre le jugement de ton voyageur...Père ne souhaite pas te voir sur le banc des accusés, fort heureusement. Mais je demanderai la peine capitale pour ton Roméo.
- Non ! Je ne l’accepte pas !
- Silence ! Ta conduite est inexcusable ! Que tu fricotes avec des voyageurs passent encore, mais les accueillir dans la demeure de notre grand-mère, et t’afficher publiquement avec lui...tu as déshonoré la famille, Lili !
- Elle était déjà déshonorée, Data ! Notre grand-père s’en est chargé bien avant moi !
- Silence !
- Oui, un peu de silence. Je réfléchis, Prince Data…
- Quoi ?
- Oui, ta technique est bien cool, mais il s’agit du Pierre-Feuille-Ciseaux et…



Pas le temps de finir sa phrase, le Prince était de nouveau déjà sur le voyageur qui souriait, un doigt levé comme pour faire une leçon. Data reprit ses trois onomatopées, et frappa Joy, qui se releva à chaque fois. Les katas s’enchaînèrent de plus en plus rapidement, avec des mots de plus en plus forts. Mais Joy parvint au fur et à mesure à esquiver, contrer, faire une parade, puis finalement envoyer un coup de poing bien placé sur un retour magistral, droit vertical vers le menton princier. Son adversaire recula, surpris, et comprit immédiatement que sa technique avait été contrée, du moins comprise, par un miracle qu’il ignorait. L’échange n’avait pas duré plus de cinq minutes, et les meilleurs combattants du Royaume mettaient beaucoup plus de temps.



- Comment as-tu fait ?
- Hélas, le pouvoir des mots et le pouvoir des chiffres sont des frères ennemis qui s’adorent. Tu déstabilises ma rationalité avec tous ces mots, mais je comprends les mots de manière mathématique.
- Impossible, pas aussi rapidement !
- Tu te trompes. As-tu entendu parler de l’équilibre de Nash, en théorie des jeux ? En mathématique, pour un contrôleur des chiffres, il suffit que j’adapte mon comportement à celui de l’adversaire. Ta technique basée sur trois mots à un défaut : tu choisis un mouvement sur trois. J’ai, pour ne pas subir ton attaque, autant de possibilités. Ta logique, Prince Data, est de réagir de manière pragmatique et efficace. La mienne, c’est l’aléatoire. Tu ne peux jamais prédire mes mouvements, et donc ton efficacité s’en trouve réduite.
- C’est impossible, comment tu pourrais ne pas choisir directement un mouvement ?
- En ne me basant que sur le calcul et en taisant mon raisonnement humain, je me laisse conduire par mon pouvoir...Au fait, sache que plus nous passons du temps à combattre, et plus les probabilités augmentent et me donnent des données pour te contrer, Data.



Le Prince se téléporta et arriva sur Joy en gueulant les trois mots en même temps. Le voyageur se crut découpé en plusieurs morceaux, et tomba au sol. Il fut surpris de retomber sur les cuisses de Lili-Anna, et reçut ses pleurs dans la figure, qu’il voyait floue et embuée…




- Alors, les trois mots ensemble et une vitesse dépassant ta capacité de calculs, et on n’en parle plus.
- Chessmate…
- Les gars, prenez le gamin, on s’en va. Lili, tu fais tes bagages et tu viens à Babel, Père te convoque immédiatement pour le jugement de ton petit-copain !
- Tu n’as pas honte, Data ! Tu es mon frère !
- Non, je te protège !
- Tu as manqué de le tuer !
- Il faisait trop le petit malin. A croire que la Celestiafest ne lui a rien appris.



A ces mots, Joy semi-conscient se libéra de l’emprise des soldats et se jeta à la gorge du Prince, qui le regardait, impassible et glacial. Litote écrivit un mot qui les sépara tandis que Joy hurlait dans ses dents en se mordant les lèvres, les yeux fous, hors de contrôle. Des chiffres passaient devant ses yeux blancs, et ses mains grossissaient et diminuaient en taille au fur et à mesure des formules d’écriture de paralysie. Lili-Ana, une main devant sa bouche choquée, fondit une nouvelle fois en larmes, soutenue par Jock qui ne savait pas quoi faire outre passer pour un paquet de mouchoirs. Data se releva et mit un poing d’une puissance quasiment sadique au voyageur qui tomba droit au sol. Le matheux tomba comme un sac, tandis que le Prince se tourna vers sa sœur cadette.



- Tu devrais déjà l’oublier, tu vois bien que c’est un looser de voyageur.



Alors qu’elle préparait des mots pour attaquer son frère, Lili fut stoppée par Jock, qui se mordait puissamment la lèvre inférieure, les yeux plein de larmes retenues, le poing tremblant comme jamais sur l’épaule de Lili-Anna. Litote jeta un regard à moitié rempli de compassion, à moitié d’indifférence totale, à sa sœur, à Jock et Joy emporté sur une civière de camisoles manuscrites par les gardes de Data. Le cortège sortit dans le palais, dont la garde fut alertée. La foule, craignant un nouvel assassinat, était massée sur le parvis, et Data fut hué quand Lili-Anna apparut, en larmes et suivant Joy. La foule fut repoussée par une attaque sonore surpuissante de Data, et Litote, d’une écriture magnifique et magique, téléporta tout le monde dans le silence glacial de la salle du trône de Babel. Lili-Anna avait devant elle le corps meurtri de Joy, ses parents silencieux. Ils la foudroyaient du regard ; Dialeg, le Roi des Mots, et Lexie la Reine des Mots, sévères, stricts, pincés et furieux. D’un geste, Dialeg envoya Joy et Jock en prison d’invités de marque, c’est-à-dire une suite royale mais gardée, et envoya sa dernière fille dans la Tour d’Ivoire, la prison royale pour les femmes de la famille royale, pour les surveiller et ne jamais les faire sortir.


Date du jugement de Joy Killamanjiro : d’ici deux jours.


Dernière édition par Joy Killamanjiro le Dim 12 Fév - 20:17, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Les Liaisons Dangereuses [RP solo]   Les Liaisons Dangereuses [RP solo] I_icon_minitimeDim 12 Fév - 17:19

- C'est pas possible ! Je dois sortir !
- Du calme, Joy, tu sais bien qu'on ne pourra pas sortir...et tu as un sceau qui t'emprisonne ici, jusqu'à nouvel ordre...Lili-Anna trouvera bien de quoi te défendre ! Arrête de t'agiter et concentre-toi un peu !
- T'es pas censé être un idiot, toi, normalement ? Arrête de faire le gars sérieux !
- Je suis l'idiot, oui, et toi le mec censé. Alors arrête d'inverser les rôles, et calme-toi…
- …
- Ouais, c'est pour ça qu'on est pote, Joyou…
- Désolé, Jock, c'est pas ce que je voulais dire.
- Oh mais je sais bien, que je suis pas futé comparé à toi. Mais je suis là pour pas que tu l'oublies...tu dois me surveiller, c'est pour ça que ma mère m'a laissé avec toi ! Alors surveille-moi, et reste concentrer sur l'essentiel.
- L'essentiel, c'est Lili.
- Non, tu te trompes. L'essentiel, c'est que tu sortes vivant d'ici. Lili est en sécurité ici, nous on ne peut pas en dire autant...essaie de t'en rendre compte, car s'il fallait me faire confiance pour sortir d'ici, je ferais déjà mon testament…
- Hum...Jock ?
- Ouais poto ?
- Merci.
- Je t'en prie. Je vais aller buller devant ce présentoir à macarons d'encres divines, le temps que tu cogites. Si je commence à écrire sur ma langue, c'est que j'ai trop bu cette liqueur absolument étrange.
- C'est pas de la liqueur, c'est de l'huile pour les lampes de la chambre.
- Ok ! ça explique le fait que je voie des cafards grimper dans toute la pièce, et que ton visage me rappelle l'art cubiste de la Tour des Art Zélettres. Je vais m'allonger cinq minutes…





Ça faisait déjà une nuit entière de perdue, à force de cris, de rages, du stress, et de la frustration de ne pas savoir ce qui se passait. Le matheux avait tourné en rond dans la suite royale, richement décorée et meublée, dotée d'un bar garni, d'un jacuzzi dans l'une des pièces, d'un golf miniature et d'un lac secret servant de piscines. La famille royale se mettait vraiment bien en son palais, et il fallait un temps d'adaptation pour supporter la vue des murs des appartements, faits uniquement par des bibliothèques garnies et pleines à ras-bord de bouquins en tous genres. Les victuailles ne cessaient jamais d'apparaître, toutes aussi bonnes les unes que les autres, et des feux immenses, chaleureux, multicolores une fois la nuit tombée donnaient une puissance et une vigueur quand le froid et l’inquiétude faisaient frémir le corps frêle du matheux. Il lisait pour passer le temps, il lisait beaucoup, de tous les sujets, espérant avoir des indices sur le fameux jugement dont il avait entendu parler. Selon Jock, ce qui était à prendre avec beaucoup de précautions évidemment, il s'agirait d'un combat à mort, ou d'une exécution sans réel procès, pour donner un exemple à tous les futurs prétendants des deux Princesses des Mots. Mais le voyageur doutait un peu de la manière forte parmi la famille royale, réputée humaniste. Ils n'allaient pas le tuer, mais ils avaient aussi de pouvoirs pour lui faire...pire. Bien pire, après avoir vu Data et Lili à l’œuvre. Leurs pouvoirs défiaient l'imagination du voyageur, qui la faisait du reste tourner à plein régime en étant enfermé. Il n'arrivait pas à se concentrer, et les chiffres lui échappaient, les formules ne venaient pas. Il se sentait vidé et cloisonné, enfermé physiquement et mentalement. Jock lui avait dit que les prisons pour les gens de la haute société avaient des particularités, et à voir ce dernier s'agiter sur le lit en imitant des lampes, croyant pouvoir s'allumer et s'éteindre, il se demanda si en effet, il n'y avait pas quelque chose qui empêchait de raisonner calmement dans ces pièces...il inspecta, fit le tour du propriétaire, mais ne remarqua rien. Au détour d'un rideau, Lexie apparut cependant à la fin de la nuit, impassible et flippante, blême et le fixant du regard.




- Bonjour, voyageur.
- Madame…
- Majesté.
- Majesté pardon. Que faites-vous ici ?
- Poser des questions que mon mari, ni mon fils, ni mes hommes ne poseront. La question politique est trop importante pour eux, comme la crainte de l'espionnage. En ces temps troublés, notre sécurité passe avant...le bien-être d'une Princesse. Surtout la troisième. Mais il s'agit de ma fille, et je viens vous visiter en tant que mère.
- Je vous écoute.
- Qu'arrive-t-il à votre ami sur le lit ? Son état m'inquiète…
- Il se prend pour une lampe à huile, tout va bien vous en faites pas.
- Bon, si vous le dites. Tout d'abord, je veux savoir...avez-vous...forcé L-Anna à faire...ce qu'un couple fait en principe…des choses intimes...des…
- Pour une Reine des Mots, je vous trouve bien en peine. Majesté.
- Répondez-moi.
- Je ne l'ai pas forcée, comme vous dites. Nous avons pris la décision ensemble, d'une volonté et d'un désir commun. Il me semble que je n'étais pas le premier, vous devriez le savoir.
- Certes, mais ça semble sérieux...elle a fugué la nuit dernière, nous venons juste de la retrouver dans une mansarde, prête à venir vous extirper dans votre cage...petit oiseau…
- Oh, vous pensez donc qu'elle aime pour de bon, et vous craignez que je ne sois qu'un voyageur avide de reconnaissance, ou de pouvoir, prêt à profiter d'elle quitte à souiller le nom de votre famille, c'est ça ?
- Non, je crains simplement que vous ne lui brisiez son cœur. C'est une Princesse d'Ilyria, soumise comme les autres Reines aux affres et aux tourments du cœur. Je crains qu'elle ait des difficultés à s'en remettre, et que ses mots ne dépérissent, comme c'est arrivé dans l'histoire de ce Royaume, quelquefois.
- Comme Pretoria avec Silva, vous voulez dire ?
- Je ne pensais pas à eux, et je doute fort que Pretoria ait eu quelques affections de l'âme envers ce jeune voyageur…
- Non, mais l'amour d'une mère, comme celui qu'elle vous a donné…
- Nous divaguons. Il s'agit de vous et de L-Anna. Que ressentez-vous pour elle ?
- Le contraire de ce que vous essayez de nous faire ressentir l'un envers l'autre. Je ressens de la loyauté, du courage, de la détermination et, plus que tout, une lutte intérieure pour tous vous faire mentir, et vous défier tous autant que vous êtes, famille royale ou pas !
- Je retrouve le voyageur croisé lors de la Celestiafest, voilà qui est...intéressant. Mais mon mari ne l'entendra pas de cette oreille, et vous finirez comme bon lui semblera.
- Mort ?
- Banni à vie de notre Royaume.
- Je m'attendais à pire.
- Et L-Anna restera enfermée le temps de votre existence minuscule dans la Tour d'Ivoire, réservée aux Princesses et aux Reines dont les souffrances sont trop importantes pour être mises de côté, ou ignorées…
- Vous ne vous êtes jamais dit que la solitude pouvait accroître ces souffrances ?
- Si vous souhaitez l'aider, car votre jugement sera en réalité, indirectement, ou directement, tout dépend de comment nous voyons les choses, le sien...si vous souhaitez l'aider, et si ce que vous ressentez est sincère, alors il ne vous reste qu'un moyen pour convaincre Dialeg. Les mots.





Lexie jeta un livre sur un fauteuil, et disparut derrière le rideau pour disparaître complètement. Joy le prit entre ses mains, et lut attentivement le titre : « L'alexandrin à travers les âges, méthodes et applications pour impressionner vos amis par votre bien-parler ». Il s'étonna que la Reine lui ait laissé un tel ouvrage, dédicacé par l'auteur et pour...Casual, l'ancien nom de Prince de Dialeg. Joy sourit...Lexie, la Reine Lexie lui avait donné de quoi plaire au Roi des Mots, sans nul doute. Il commença alors la lecture de l'ouvrage, et comprit pourquoi il avait reçu ce livre, et ce que voulait lui dire la Reine. Sans trop avancer des hypothèses sur les raisons l'ayant poussée à lui faire ce cadeau, il dévora avec attention et application le livre, et commença à établir des formules. Il se sentit léger et puissant, capable du meilleur et surtout capable de sortir Lili-Anna de la Tour d'Ivoire. Ici, il suffisait de lire pour réussir.

La nuit suivante, c'est avec le livre à la main qu'il entra dans le tribunal. La noblesse de Babel était présente, comme les bibliothécaires et quelques lucioles venues pour enregistrer le procès afin de le conserver aux archives royales. Lili-Anna était sur le banc des témoins, à côté de Lexie la Reine, et Litote sa grande-sœur. Data prenait la place de l'avocat de la partie adverse, à savoir...lui-même, et Dialeg, posé comme un surfeur sur une vague en rouleaux, toisait de toute sa hauteur la cour venue assister au jugement du voyageur d'Euclide. Derrière lui, la tête de son père, en statue, semblait draguer encore de vagues femmes dans les airs qu'elle fixait de son regard de Casanova. Des lecteurs passionnés de bouquins de justice, de procès fabuleux ou d'oraisons funèbres étaient présents, car comme partout à Wordsmen, les institutions étaient publiques pour faciliter l'accès et la participation aux savoirs. Des gardes firent s'asseoir Joy à sa place de jugé-condamné-à la potence, et son avocat s'installa à ses côtés.




- JOCK ?
- Pour te servir, mon pote ! Cette affaire va pas traîner, crois-moi !




Il se tourna soudainement vers Dialeg le Roi des Mots , et le pointa du doigt d'un air accusateur et gueule tout fort devant une salle qui s'exclama entre le rire et la moquerie, et bien souvent les deux.



- Vous ! Qu'est-ce que vous avez fait de la nuit du 5 au 2 juillet 1993 ?!
- J'étais dans une rave party avec un DJ de folie de Muzikland. Vous voulez mon alibi ?
- Non ça ira, mais votre honnêteté n'est pas si honnête que ça...je vous tiens à l'oeil, mon ptit pote.
- Merci, la défense a donc parlé...Mon fils, c'est à toi.
- Attendez, attendez...le procureur, c'est votre fils ? Je ne suis pas sûr que l'indépendance de la justice soit respectée, la séance doit être suspendue, surtout que j'ai oublié mes notes en haut !
- Non, et la justice ici, c'est moi.
- Ah bon bah d'accord.
- Data, viens donc condamner le voyageur, qu'on en finisse.
- Ah bon bah d'accord.
- Bonjour, assemblée de Babel, Royaume des Mots, Famille royale des Mots, ô ma Famille, Joy Killamanjiro et cet avocat nommé Dock.
- Objection, c'est Jock !
- Objection refusée !
- Non mais c'est pas mon prénom ! La justice se doit d'être parfaitement exacte, rigoureuse et…
- Puis-je avoir la parole, ô Juge de la cour, ô Père ?
- Avocat de l'accusé irrécupérable, taisez-vous, et laissez parler mon fiston !
- Objection, il y un conflit d'intérêts familial visible et éhonté ! Je demande la suspension de la séance !
- Objection refusée, on écoute le fiston j'ai dit !
- Merci ô Père. Je dédie ma plaidoirie au feu l'ancien Roi des Mots, le grand et toujours littéraire Ex-Sima New HTML Que ses mots perdurent en raisonnent à tout jamais, depuis son assassinat éhonté et volontaire toutefois au palais de Deus, devant nos yeux et, je le rappelle à tout hasard, devant ceux de l'accusé irrécupérable qui siège aujourd'hui devant nous. Ma plaidoirie, est-il besoin simplement de la dire ? Certains diront que non, car l'accusé est véritablement irrécupérable, sans parler du fait qu'il est voyageur. Non puisque nous sommes tous d'accord qu'il est coupable, car mathématicien. Non, du simple fait de sa nature, de sa naissance, de sa nuée humaine insupportable et ignare, qui a osé nous regarder de haut. Mais ce temps est révolu. D'une part, nous activons nos contacts pour en finir avec les voyageurs, par le biais de l'alliance élémentaire qui lutte à la fois contre le royaume obscur, et contre les Meteors. D'autre part nous sommes maintenant, depuis la mort de notre estimé géniteur sur deux générations, beaucoup plus préparés et puissants, aptes à affronter la guerre, les morts et la souffrance. Nous sommes une nation de philosophes, de savants, de lettrés, d'orateurs, de lecteurs passionnés, assidus et...cet homme, ou plutôt ce jeune homme, ou plutôt ce jeune ennemi représente tout ce contre quoi le Royaume lutte désormais. De la suffisance, allant jusqu'à souiller le lit d'une Princesse perdue sur les chemins de la bohème. Voulait-il retirer quelconque gloire de cet exploit...un voyageur et une future Reine de Dreamland...voulait l'exhiber comme un trophée, comme ils font souvent ? Voulait-il ruiner la lignée royale ou bien simplement participer à sa manière au triomphe de notre dynastie ? Ces questions posées ça et là me donnent la nausée, et indiquent qu'il est temps, ô Cour de Babel, ô mon Père, ô Dreamland, d'arrêter la complaisance avec les voyageurs. Arrêtons d'être les suppôts et les inférieurs prétendus de ces êtres qui ne respectent rien, ni le blé, ni le seigle, ni les lois, ni les honneurs, même ceux d'une Princesse qui être promise à un véritable avenir dans Dreamland. Bien sûr, certains diront que ma plaidoirie est nécessaire, parce qu'il peut exister de l'amour où se tient de la vie, et qu'un voyageur n'est pas les voyageurs, qu'un humaniste, comme ils se nomment, n'est pas un assassin. Je le dis comme je le pense, immédiatement : connerie ! Connerie que de croire aux sentiments entre deux mondes. Connerie que de penser que l'humaniste nous concerne, nous, ceux qu'ils appellent les créatures. Connerie que de raisonner avec amitié, complaisance, voire des amours plurielles, ou affirmées, ou puissantes. Nulle créature n'a vécu heureuse avec un voyageur. Nulle créature n'a jamais souhaité vivre avec un voyageur. Non, ce qu'ils apportent, leurs prétendues supériorités, leurs visions de l'autre monde, tout cela fait miroiter des choses dont nous devrions nous éloigner, et à Babel, nous protégeons la Princesse des vices de leur monde. Des volontés, des désirs, des affects, des complexes et des folies de ces voyageurs qui détruisent et nuisent à notre monde. Je ne parlerai pas ici des actions de ces voyageurs, dont le principal acteur des horreurs commises envers notre famille semble avoir un lien tenu avec l'accusé irrécupérable. Je ne parlerai pas du meurtre suicidaire de notre estimé et lettré grand-père. Tout cela, vous le savez autant que moi, et notre souffrance est ma souffrance, ma douleur est votre douleur, et la vengeance sera commune. Elle commencera par la condamnation de ce voyageur, pour lancer un message à Dreamland. Sans aucune forme de pitié.




La cour, toute la salle se mit à applaudir Data qui s'asseyait sur son siège, signe qu'il avait fini sa plaidoirie. Il semblait sûr de lui, surtout quand Jock faisait partie de ceux qui l'applaudissaient le plus fortement, et qui faisaient pratiquement un rappel comme au théâtre pendant plusieurs minutes. Joy soupira et regarda Lili-Anna. Elle semblait inquiète, très inquiète, et davantage par le discours anti-voyageurs et pro alliance élémentaire que le jugement de Joy. Le matheux comprit que de toutes les façons, le jugement était déjà rendu. Mais il pouvait cependant rétorquer comme il l'entendait, et rendre la monnaie de sa pièce à Data, sans prendre des pincettes. Il se remémora son texte tandis que c'était à Jock de prendre la parole. La salle rigola quand il se leva, mal assuré et bredouillant, tenant une demie-feuille froissée et raturée de partout.




- Je suis l'avocat de l'accusé irrécupérable...enfin de Joy Killamanjiro...alors euh, d'abord je tiens à exprimer mon admiration pour la verge...euuh ! La verve de mon collègue, voilà. Donc euh alors, bon, je suis là pour défendre euh mon ami hein. Joy. Joy Killaji...Killamnian...Kimallaji...Killaman
- Killamanjiro .
- C'est ça, merci mon ami. Joy Killamanjiro, donc, est un ami. Un ami qui reste profondément quelqu'un que j'estime et qui n'est pas du tout ce que vous dites. Je suis horrifié par ce que j'entends, et je tenais à vous dire, c'est pas joli joli. Voilà. J'ai terminé. Je laisse la parole au témoin, Lili-Anna, Princesse des Mots
- La Princesse ne peut pas parler, elle est punie de sortie, de parole, d'actions et de décisions jusqu'à nouvel ordre.
- Ah bon bah d'accord.
- Nous allons procéder à la délibération et à la condamnation précise de votre...ami. Je croyais d'ailleurs que la justice devait être indépendante, maître Dock ?
- Je l'ai dit, mais ce n'est pas tout à fait ce que j'ai dit.
- Nous vous remercions, et je vous invite à sortir dès à présent, afin d'éviter d'éventuelles représailles suite à vos déclarations amicales.
- Ah bon bah d'accord.




Le voyageur des mathématiques décida de se lever à ce moment précis, il s'avança et prit la parole sur une petites estrade destinée aux témoins, qui ne viendraient sans doute pas. Il comprenait un peu mieux le fonctionnement de la prétendue justice. Se défendre simplement ne suffirait pas, tenter une contre-attaque ne serait qu'un signe de faiblesse au mieux, qu'un signe d'attaque encore, au pire. Non, l'affaire était conclue, la condamnation était déjà actée, quasiment, et tout ce que Joy pouvait désormais faire, c'était de montrer patte blanche face à la cour de Babel, et de montrer également ses capacités, son potentiel, et la façon qu'il avait de comprendre Lili-Anna. De montrer également ce qu'elle lui avait appris durant ce laps de temps. Il activa donc son pouvoir, et se mit à réciter un texte qu'il avait écrit sur douze points précis, pour une défense de la dernière chance. L'alexandrin comme point de non retour, c'était quitte ou double. Capitaine mon Capitaine !


Dernière édition par Joy Killamanjiro le Dim 12 Fév - 20:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Liaisons Dangereuses [RP solo]   Les Liaisons Dangereuses [RP solo] I_icon_minitimeDim 12 Fév - 17:21


- Oui, le Prince présent parle d'or et de sang
S'il faut que les mots dorent et saignent son pouvoir
On peut bien condamner à la mort l'innocent
Un peu de vengeance, et puis rien pour la gloire…

Rien pour l'ancien roi mort, l'ancêtre littéraire
Rien pour sa mémoire qui méritait pourtant
Qu'on ordonne la paix, qu'on arrête les guerres
Mais rien ne vient jamais, on demande le sang !

Le sang, le sang versé sur les villes des rêves !
Les palais s'empourprent des vies sacrifiées
Les armées s'effondrent dans les batailles brèves
Où les morts tombent aux noms des monstres : Royautés !

Royautés atroces parmi les zones en feu,
Royautés ignares des erreurs, des errances
De ces diplomaties de royautés sans dieux
Royautés des horreurs aux décisions rances…

Alors je vous questionne et vous en répondrez !
Vous, Wordsmen, tribunal de Babel réuni
Écoutez tout d'abord mes mots et vous direz
Vous jugerez ensuite et sans aucun mépris !

Car je vous questionne, moi, simple voyageur,
Sur votre position dans la guerre à venir
Totale, mondiale, infâme, les malheurs
De la guerre viendront pour hanter et maudire !

Vos esprits échauffés voient l'épique combat
Les armadas rangées des volumes d'histoire
Les victoires des rois, les cris de branle-bas
Et tout le folklore que comporte un mouroir !

Mais les mots de la mort sont les morts de la guerre,
Les combats des lignes, les canons plusieurs points
Les généraux lisent quelques auteurs amers
Et l'amoureux tombe...juste un de plus, de moins !

Voilà vos comptes faits, voilà vos risques pris
Voilà un jugement, voilà un Prince fier
Et personne ne songe à donner de l'esprit
Dans un procès qui tient, en fait, de la prière.

Je vous questionne encore en tant que voyageur
Aussi comme l'amour d'une simple Princesse
Je dis : une femme, et je dis : tout mon cœur,
Avec lui va la joie et des reins, et des fesses !


Qui osera jeter la première des pierres
Le premier des verbes qui frappera mes yeux ?
Tous ici connaissent les sentiments contraires…
Voyageur, créature, autant qu'on est heureux...

...On peut vivre ensemble ! Dans tous les sens du terme !
Les rêves vivent aussi, malgré les différences…
Et nul mirage n'a le fessier aussi ferme
Que Lili-Anna, vraie essence de mes sens !

Je vous parais choquant ? Vous avez commencé !
Par séparer l'amour, sans savoir ce qu'il est
J'aime ce que j'aime, et défends royauté
Quand ma Reine permet que je meurs et renais

Entre ses bras, ses seins, ses cuisses de papier
Où j'écris de nouveaux mots échappés, libres
Quand on se retrouve dans la nuit des clapiers
Avec Carvey, Bobby, quand en secret on vibre

Dans les transports, enfin, fabuleux, incroyables
Les voyages toujours autour des quatre zones
On vibre à deux, à deux comme autour d'un seul câble
Sur les chemins des rêves, à deux quand ça détonne

Quand la guerre nous rejoint et qu'elle fait le bien
A côté des tueries on court à l'aventure
On s'aspire, on s'inspire, même si elle fait sien,
Notre souffle bienheureux qui souffle le futur

Un futur sans aucun rois, reines et voyageurs
Sans limites sans groupes et sans une frontière
Entre les mondes changent, une heure après une heure
Le rêve et l'homme, enfin, enfants de la misère

Pour les peuples partout, les peuples ravagés
Nous voulons autre chose et maintenant de suite
Clamer qui nous sommes, clamer comme enragés
La paix du couple là, devant la guerre en fuite

Jugez-moi à partir de mon discours censé
De mes choix, de mes mots, et votre pouvoir...voire
Vos lectures savantes et vos raisons poussées
Auront la sagesse approuvée du savoir

Je ne crains rien, jamais, ni vous ni plus personne,
Je reviens du ciel, les cieux m'ont éclairci
J'aime enfin les idées qui font que résonnent
Les belles formules qui sont les belles nuits.
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MessageSujet: Re: Les Liaisons Dangereuses [RP solo]   Les Liaisons Dangereuses [RP solo] I_icon_minitimeDim 12 Fév - 17:45

Citation :
A Ilyria,




ô Joy,



Je suis heureuse et désemparée. Ton départ, que dis-je, ton exil, ton bannissement à vie de mon Royaume est un coup de poignard dont je ne me remets toujours pas. Je sais que ma famille me veut du bien, mais cette mesure est complètement démesurée. Oui, je suis sérieuse dans cette histoire – notre histoire. Et je ne compte pas abandonner là, j’ai fait mon paquetage, et des dames de compagnie m’aident d’ici quelques heures à m’échapper. Dialeg, mon père, m’a donné un véhicule à deux roues que vous appelez moto grosse cylindrée, qui lui appartenait quand lui aussi fut enfermé étant plus jeune par Pretoria, pour retrouver une jeune voyageuse qui défrayait la Major Ligue. Je pars, et nous nous retrouverons bientôt sur les routes de Dreamland. Certes, mon royaume t’a rejeté, mon Joy, mais c’est tout Dreamland qui nous tend maintenant les bras. Aussi, je dois cependant te dire que nos contacts doivent se réduire, car je serai sûrement surveillée. Je ne sais plus si je dois te garder contre mon cœur, contre mon sein, ou si je dois te libérer, te donner la liberté que tu revendiques tant. Passer dans ces situations la moitié des jours, des nuits, sans toi, à errer, à t’attendre, à stresser, à avoir peur à chaque combat, à chaque provocation. Cette histoire a montré notre fragilité, mais aussi, j’en ai conscience et je porte cela chaudement en moi, notre lien, notre puissance, et la solidité de nos sentiments réciproques. J’espère que nous pourrons continuer à les exprimer comme nous l’avons fait avant l’arrivée de ma famille, ce fut les instants parmi les plus beaux jamais connus, de mémoire de Princesse – avec peut-être la Celestiafest il y a 400 ans et le feu d’artifices mémoriel ; je le concède.

Écris-moi vite, je te rejoins bientôt sur les chemins de la bohème.





Ton avocate fidèle





PS. Jock pleure encore ton bannissement, j'ai dû lui acheter un bavoir. Ou alors il a encore pris du produit pour les lampes à huile...




Citation :


A côté de Bobby, dans un bled paumé en route vers Rokhan.




Ma Princesse,






Cette histoire m’a donné l’occasion de me défendre sur l’alexandrin. Désormais, Dreamland sera notre nid d’amour, et ton Royaume sera ton jardin secret. Nous nous en remettrons, et nous voyagerons là où nous pourrons vivre autant ensemble que nos mondes nous le permettrons. Il faut croire, et avoir de l’espoir en ce que nous pouvons faire à l’abri du reste du monde.



Ton mathématicien qui sait danser sur douze temps.






Si ma Barque sombre
C'est vers une autre Mer



Emily Dickinson
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