Je regardai le ciel bleu, plongé dans ma rêverie: plage, soleil, chaleur, glaces, cocktails, rave partys et nanas... La belle vie... Un projectile me heurta. Une éponge. C'était Artus.
"-Eh, pauvre flemmard, c'est ton jour de vaisselle!
-Vas-y quoi! c'est bon! Je peux bien dormir cinq minutes!
-Oui, mais la nuit! Allez! Le samedi, c'est Ausy!
-Samedi prochain on fait un MacDo mec...
-Allez, flemmard, les assiettes t'attendent!"
Je soupirai. Je paye la moitié du loyer parce qu'Artus paye pas sa part et voilà que je me tape la vaisselle en plus.... Font ch*er... Bon allez, allons récurer tout ça... En lavant les assiettes, je repense à ma sieste bizarre d'il y a quelques heures... Qui était ce vieux voyageur? Pourquoi le mini-Mario m'avait-il protégé? Tellement de questions se bousculaient dans ma tête de piaf... Une fois la vaisselle finie, je m'asseois sur la terrasse. Je réfléchis alors. Je pense à tout ce qu'il se passe depuis mon arrivée à Dreamland. Ces changements dans ma vie, le caractère d'Artus se dégradant, et mes retards continus au travail. Aujourd'hui, je ne pouvais parler à personne. Artus se séquestrait dans sa chambre, refusant de parler à n'importe qui, et Anaïs était avec une amie. Je contemplais la pierre de la terrasse. Je vis le ciel se couvrir, ne sachant pas quoi y faire, je stagnais encore et toujours sur ce pan de pierre au dessus de quatres étages de vide. La pluie se mit à tomber. Je me dis que je ne valais pas mieux que ça, restant immobile sous l'eau. Alors que je contemplais les gouttes, je ne sentis plus la pluie. Je me retournai. L'amie d'Anaïs tenait un parapluie au dessus de ma tête trempée.
"T'es pas un peu taré toi, par hasard?" me dit-elle avec un sourire.
En retour, je passais pour un abruti en lui rendant son sourire. Elle rit.
"T'es marrant, Auseymo Axolotl, je t'attends ce soir au bar "La Taïga", vers 19 heures. Sois-y, tu ne le regretteras pas!"
Elle partit, me laissant ce parapluie et un papier dans la capuche humide de mon sweatshirt. Je lus le papier. "Marina Lesquierre, 21 rue Mokka"
"T'as un ticket, vieux frère."