Dream Land Infinity RPG
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 La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx

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Joël Hamel
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Joël Hamel


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MessageSujet: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeVen 6 Juin - 17:21


 

 
« La nuit risque d'être unique »

 
Feat Sphinx

 

Le soir, début de toutes les nuits. C'est à ce moment-là que la plupart des gens ont terminé leur travail et sont rentrés chez eux, auprès de leur femme et enfants. Moi ? C'était juste le moment où la boutique fermait ses portes aux clients pour que je puisse ranger le bar. Passant le chiffon sur le comptoir du bar pour le nettoyer, je retirais les verres posés dessus avec ma main libre en étant concentré dessus. C'était la dernière chose à faire pour un barman, alors ce n'était pas une raison pour se lâcher et faire les choses à moitié. Me connaissant je suis toujours sérieux dans ce que je fais donc quand je commence quelque chose je le finis, normal. J'entendais la porte s'ouvrir un peu plus loin, me surprenant un peu en me disant qui pouvait bien venir à cette heure-ci de la soirée. Surtout que les horaires de l'endroit étaient plutôt connus donc bon, peut-être était-ce un nouveau qui n'était pas au courant. Me concentrant sur le rangement de quelques bouteilles dans les placards, je tournais le dos à la porte d'entrée même si j'entendais des bruits de talons hauts s'approcher. Je disais sans vraiment me détacher de mon activité.

▬ Désolé, je ferme pour ce soir.

▬ Même pour une vieille amie ?

Cette voix féminine me faisait hausser les sourcils, me forçant à me redresser pour me retourner et voir qui était cette fameuse vieille amie. Je fus étonné de voir que c'était celle que je connaissais étant enfant, une gamine devenue une femme de nos jours. Souriant légèrement, je prenais le chiffon pour nettoyer le verre en la fixant.

▬ Et ben ! Toujours aussi jolie, Valentine.

Ma remarque semblait la faire sourire alors qu'elle s'avançait pour s'installer sur l'un des sièges en face du comptoir, posant ses coudes sur ce dernier en me regardant. Je ne voyais personne d'autre avec elle, ce qui m'intriguait étant donné qu'elle était du genre à sortir avec son petit-ami ces derniers temps, bien que cela faisait bien quelques jours que je ne les ai pas vu ensemble. M'enfin, qui suis-je pour faire mon enquête à blanc comme ça ? Je me contentais de la regarder alors qu'elle souriait, comme si elle avait une idée derrière la tête. La connaissant, cela sentait plutôt mauvais pour moi...

▬ Dis-moi Joël... Tu es déjà allé en France ?

▬ Hein ?

_______________

Quelque chose me caressait le visage, c'était doux et moelleux à la fois. Chaud et rond, c'était réconfortant... Quelle sensation étrange pour un réveil à DreamLand. Alors que j'ouvrais les yeux, je remarquais que j'avais la tête cernée par les seins de deux femmes qui semblaient s'amuser avec moi. Décidément cette soirée avait son lot de surprise. Je m'écartais brusquement en secouant la tête de droite à gauche, non pas que la sensation était repoussante mais que je ne comprenais pas vraiment où j'étais.

▬ Euh... Je suis où là, mesdemoiselles ?

▬ Ah tu ouvres enfin les yeux ! Bienvenue à SboobLand ! Le Royaume des frustrés sexuels !

Hein ?! Des frustrés sexuels ?! Ouhlà ouhlà.... Ouhlà ! Je regardais autour de moi pour voir plusieurs rêveurs en train de peloter sans gêne les femmes dénudées du coin, tout cela dans un fou rire lâchant un frisson désagréable dans mon dos. J'avais plus l'impression d'être dans l'endroit où tous les pervers en manque se trouvaient... Attends, si je suis là c'est que c'est aussi mon cas ? Impossible.... Bon, je ne peux pas vraiment dire la dernière fois que je me suis retrouvé avec une fille au lit, mais de là à me retrouver dans ce genre d'endroit... Je soupirais un bon coup en baissant les bras, massant ma nuque en essayant de trouver par où je pourrais aller pour sortir.

▬ Viens donc t'amuser avec nous !

▬ Oui viens ! Tu ne le regretteras pas !

▬ Non merci les filles, je pense que je vais aller par là...

J'accourais dans une direction au hasard afin de m'écarter au plus vite de ces femmes qui m'avaient repéré. Je m'écartais du chemin principal, évitant les petites maisons d'où je pouvais entendre plusieurs cris de joies et autres choses capablent de me déconcentrer. Il fallait vraiment que je trouve un moyen de partir d'ici...

_______________

▬ Hmmm...

▬ Qu'est-ce qu'il y a ?

▬ Ce type, il partait pas en direction du château de Désirée ?...

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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeSam 7 Juin - 14:08


Jeunes femmes dénudées, jeunes et vieux pervers, j'étais à Sboobland. Un royaume où j'avais souvent mis les pieds, quand j'étais encore Baby. L'un des seuls royaumes, à Dreamland, où les créatures des rêves ne semblaient pas effrayées par mon aspect. Il faut dire qu'à côté de ces vieux geeks solitaires, je faisais figure d'Apollon. J'avais un beau corps, c'était mon visage qui craignait.

- Tiens, regarde qui est là! C'est Sphinx !
- Mais oui, tu as raison. C'est lui !

Je me rapprochais des deux superbes jeunes créatures qui parlaient. Je ne me souvenais pas d'elles, mais l'inverse était vrai. Enfin, peut-être que ça allait jouer en ma faveur. J'étais encore revenu fébrile du bar où je chassais, pour la troisième nuit consécutive. Sans la moindre fille à me mettre sous la dent. C'était la raison pour laquelle je m'étais retrouvé dans ces lieux. Alors, autant en profiter pour me relaxer, non ?

- Hey ! Cela fait longtemps ! Vous voulez qu'on fête ça ?

Il fallait se montrer clair et direct avec ces créatures. Elles étaient du genre à écarter les cuisses pour le premier venu, aussi était-il inutile d'attendre calmement son heure. Sboobland, c'était un peu le fast-food onirique du sexe. Et cette idée ne me dérangeait. Les rêveurs, qui avaient en vu la belle rousse et la magnifique blonde auxquelles je parlais, s'éloignèrent vivement quand je me tournais vers eux. Si mon apparence n'effrayait pas les habitantes de Sboobland, elle agissait toujours aussi bien sur leurs clients.

- Désolé, Sphinx, mais on va éviter. J'ai pas la moindre envie de devenir paraplégique...
- Ou de mourir ! rajouta précipitamment la seconde.  Ton pouvoir a causé la perte de pas mal d'entre nous, au cas-où tu l'auriez oublié... Enfin, c'est cool de te revoir ici !

Je ne répondis pas. Elles avaient raison. J'étais un monstre d’égoïsme, mais je l'avais été encore plus à mes débuts à Dreamland. J'exploitais alors, sans pitié aucune, le monde des rêves. Et à Sboobland, peu de créatures avaient échappé à mes coups de … hum... on va dire « fouets ». Et vu que je ne contrôlais, et ne contrôle toujours pas mon pouvoir...

Mais une part de ce monstre d’égoïsme subsistait en moi et j'étais tenté de mentir aux jeunes femmes, de leur dire que je savais me contrôler, à présent. Quitte à les blesser voire pire. Toutefois, ma conscience m'en empêcha. Et je devais rendre une petite visite à une certaine Lord de ce royaume. Une Lord qui ne devait pas beaucoup m'apprécier, au vu de ce que j'avais fait, par le passé, à ses protégés.


- Vous avez raison. Restez prudentes, les filles !

Et sur ces mots, je partis en direction du domicile de Désirée. Je n'étais pas le seul à m'y rendre, quelques Voyageurs ambitieux empruntaient également ce chemin. Beaucoup me jetèrent un regard curieux, avant d'être rapidement dégoûté par ma laideur. D'autres me reconnurent et détournèrent le regard, n'ayant aucunement envie d'attirer mon attention. Faut dire que je commençais à me faire un nom, à Dreamland. Entre mon excursion au royaume des glaces, la défense du royaume de Pâques ou encore les Hunters Games...

J'allais à une allure bien plus élevée que les autres Voyageurs, soucieux de ne pas faire la queue à mon arrivée. Et je ne tardais pas à apercevoir un mec torse nu, au loin, une crinière noire retombant sur ses épaules et un bandana rouge. Était-ce... Non, ça ne pouvait pas être lui. De plus, une gigantesque épée se tenait à ses côtés.

Pourtant, j'accélérais l'allure, me mettant à courir. Il fallait que j'en ais le cœur net. Je finis par le dépasser et...


- PUTAIN ! JOËL ! C'EST VRAIMENT TOI ! m'écriais-je, envahi par la joie.

Je me rendis rapidement compte que mon attitude transpirait la fangirl et contrastait avec l'image que « Sphinx » donnait à Dreamland. Je repris rapidement le contrôle de mes émotions, et ma neutralité habituelle. C'est donc avec une voix calme et posée que je poursuivis :

- Je te croyais mort et je m'en suis voulu de t'avoir laissé tomber. Content que tu ais survécu. T'as une raison particulière d'aller voir Désirée ? Tu souhaites te faire tatouer ? Et c'est quoi cette épée?

Cela faisait un bon bout de temps que Sphinx n'avait pas vu le contrôleur du feu, et il ne se gênait pas pour le presser de questions. Ils avaient traversé tellement de choses ensemble, en l'espace d'une soirée, que Sphinx avait l'impression de recroiser un vieil ami qu'il n'avait pas vu depuis plusieurs années.
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Joël Hamel
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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeDim 8 Juin - 16:01


 

 
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Feat Sphinx

 

Ce royaume possède une terre peu banale. Autant j'ai visité des endroits qui ressemblaient de près ou de loin à des villes civilisées ou des villages d'une époque lointaine, autant Sboobland me surprenait avec ses montagnes en forme de sein et ses maisons en forme de... Enfin, en forme d'un truc-que-tous-les-hommes-ont. C'était vraiment le pays des personnes en manque de sexe quoi, cela paraît évident sur le coup mais je n'y avais pas pensé depuis que j'ai commencé mon aventure, moi. Me massant la nuque, je suivais un chemin fait en pierre qui me faisait passer à côté de nombreuses maisonnettes, voyant de nombreuses personnes se dirigeant vers la même direction que moi mais ils me regardaient bizarrement... Comme s'ils me défiaient du regard. S'ils cherchaient la bagarre moi je les attendais de pied ferme, ma main droite posée sur la poignée de mon épée. Depuis que j'ai récupérée Anchor - oui je l'ai appelé Ancre à cause de la forme de son embout - je la garde toujours dans mon dos au niveau de ma taille, placée horizontalement par rapport à mon dos. Bien qu'elle était lourde je supportais facilement le poids, ce n'est pas un gros morceau de ferraille comme ça qui allait me ralentir, loin de là.

D'ailleurs, tout en répondant aux regards suspects de mes camarades voyageurs, j'essayais de les jauger au niveau de leur physique, histoire de déterminer s'ils étaient forts ou pas. Même si le physique ne faisait pas tout, cela aidait quand même ! La plupart semblaient relativement puissants, comme s'ils étaient prêts à se confronter à quelque chose de fort plus loin. Cela m'intriguait pas mal ce genre de truc, assez pour attiser ma curiosité. Caressant ma barbe, je réfléchissais en continuant de marcher tranquillement, sans que rien ne me presse, me demandant qu'est-ce qui pouvait bien attirer autant de personnes au même endroit... Parce que bon, je pourrais dire que c'est les relations « physiques » qui les intéressaient mais à un moment donné il faut bien faire marcher son cerveau et trouver une autre raison. A force de penser je pouvais imaginer la fumée s'échapper par mes oreilles, cela m'agaçait un petit peu de ne pas trouver la solution par moi-même et je finissais par stopper ma marche, soupirant un bon coup en croisant les bras....

Enfin, je fus perturbé dans mes pensées lorsque quelqu'un me dépassait sur le côté à la vitesse du son, se stoppant net avant de se tourner vers moi et crier mon nom. J'haussais les sourcils en voyant que c'était Sphinx qui venait de me retrouver, quelle surprise ! Je laissais le sourire reprendre sa place sur mes lèvres alors que je faisais signe à mon vieil ami masqué, ce dernier s'approchant rapidement. Cela m'amusait de voir qu'à peine il était proche il reprenait son air habituel : calme et posé, assez neutre. Il cachait bien son jeu le jeune, je savais d'avance qu'il était extrêmement content de me retrouver, et moi de même ! Alors qu'il me bombardait de question je posais ma main gauche - protégée par mon gantelet, je connaissais quand même les pouvoirs de Sphinx - sur son épaule en riant comme à mon habitude.

▬ Hahaha ça fait plaisir de te revoir Sphinx ! T'en fais pas pour la bombe à Eden Island, je me suis fait réveillé par mon chien à la seconde où t'étais partis !

Après avoir ris je le voyais qui fixait mon épée à ma ceinture, passant ma main droite sur la poignée pour la soulever et laisser le bout se planter dans le sol sous son propre poids, la présentant à mon camarade le masqué - oui je répondais à ses questions dans l'ordre que mon cerveau peut gérer.

▬ Ca, c'est Anchor. Une fois je me suis retrouvé dans un royaume dévasté par un dragon enragé, et cette épée était en train de lui faire souffrir le martyre puisqu'elle était plantée dans son coeur. Après avoir discuté avec lui, il m'a demandé de la retirer pour qu'il ne sente plus la douleur et meurt en paix... J'ai décidé de la garder pour que je puisse me souvenir de cette nuit.

Même si je souriais légèrement, mon regard se laissait tomber dans la nostalgie alors que j'observais la lame, repensant au moment où j'ai dû moi-même arracher l'épée massive du corps d'Angelus. Secouant ma tête de droite à gauche pour reprendre mes esprits, je regardais Sphinx en gardant un fin sourire.

▬ Tu as parlé d'une « Désirée », qui est-ce ? Elle est dans ce royaume ? Elle fait des tatouages si j'ai bien entendu ?

Cela pouvait expliquer la raison de la présence des nombreux voyageurs et créatures imaginaires dans le coin, marchant tous comme dans une file indienne pour se diriger dans la même direction que moi. Je massais ma nuque en me demandant pourquoi tant de personnes viendraient pour se faire tatouer... Peut-être pour le plaisir de regarder cette fameuse Désirée ? Si elle habite dans le coin c'est que ça doit être un régale de la regarder. Imaginant l'apparence angélique qu'elle pouvait avoir, je finis par ramener mon attention à Sphinx.

▬ Et toi, que deviens-tu depuis le temps ? T'as l'air de toujours chercher de quoi te divertir pour la soirée haha.

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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeLun 9 Juin - 13:27


Ainsi, Joël avait été réveillé avant que le laboratoire n'explose... Voilà une idée qui me rassurait. Je cessai de le regarder pour observer le mouvement de sa main droite, qui venait d'aller chercher l'épée pour la planter dans le sol. Je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir une lueur de convoitise dans le regard. Moi et les épées, c'était une longue histoire d'amour. Tous les personnages classes des mangas que mes otakus de potes m'avaient prêté avaient une épée. Et moi, qui avais bien plus de force que la majorité d'entre eux, je n'en avais pas. Pas de duel épique à l'épée pour moi.

Enfin, j'étais heureux que Joël ait trouvé une épée. Puis, elle semblait bien lourde et très solide. Une épée qui serait parfaite pour moi. Joël était musclé, mais peut-être n'avait-il pas assez de force pour manier cette arme comme il le fallait. Elle me serait bien plus utile qu'à lui. Elle m'appelait, et j'étais envoûté par elle. Inconsciemment, je me rapprochais de la lame, en écoutant la petite explication du contrôleur du feu à moitié. Une lame capable de pourfendre un dragon...

Il me la fallait. Je me voyais déjà avec elle, mon masque à gaz plaqué sur le visage, brillant comme le plus horrifiant des heaumes. Sur un dragon -que j'aurais soumis par la force de cette terrifiante lame- je fendrais les airs en direction de Kazinopolis, prêt à assouvir ma terrible vengeance. Rien ne me résisterait. Les montagnes se courberaient sous le poids de MA lame. Les plus grands des seigneurs apprendraient à la redouter. Une lame pour les gouverner tous. Une lame...


- Tu as parlé d'une « Désirée », qui est-ce ? Elle est dans ce royaume ? Elle fait des tatouages si j'ai bien entendu ?

Cela suffit à me ramener à la réalité. Je cessais de regarder la lame avec l'envie et la jalousie d'un Golum, et je me redressais afin de regarder Joël. J'avais été tellement focalisé sur l'épée que je n'avais pas remarqué qu'il était tombé dans un état un brin nostalgique.

- Ouais, Désirée fait des tatouages. C'est également la Lord de ce royaume, et elle est donc assez puissante. Même très puissante. C'est d'ailleurs elle que je vais voir. Pas pour me faire tatouer, non. Mais elle n'a pas toujours été du bon côté de Dreamland, à ce que j'ai entendu dire. Et j'ai besoin de renseignements concernant une espèce de pègre onirique. M'enfin, pour ce dernier point, fais comme si je ne t'avais rien dit. J'veux pas t'attirer d'ennuis.

Je m'étais montré honnête, voire même un peu trop.  Mais je n'avais aucun raison de ne pas l'être. De plus, mon attirance envers l'épée me donnait des remords. Comme si Joël m'avait présenté sa copine et que j'avais eu envie de coucher avec. Le même genre de remords. Il me demanda ce que je devenais avec le temps, déclarant que j'avais l'air de chercher de quoi me divertir pour la soirée. Il n'avait pas tort même si, avec mon masque, je doutais sincèrement d'avoir l'air de quoi que ce soit.

Mon seul but n'était pas d'obtenir des renseignements. Dire cela, ce serait mentir. C'était plutôt de découvrir ce que j'allais devoir faire pour obtenir ces renseignements. Je ne savais absolument pas à quelles épreuves je devais m'attendre. Impossible de m'ennuyer, quoi.


- Bah, j'ai pas fait grand chose depuis la dernière fois. J'ai juste défendu un royaume contre une armée de lapins. J'me suis d'ailleurs fait assommer comme une merde par le plus gigantesque des lapins que je n'ai jamais vu. Hahahahaha ! déclarais-je avant de rire de bon cœur.

Sur le moment, à mon réveil, j'avais été fou de rage. Mais à présent, c'était facile d'en rire, avec le recul. Puis, comme je l'avais dit précédemment, la présence de Joël m'apaisait. Avec lui, j'arrivais à retrouver quelques miettes de la personnalité que j'avais dans le monde réel. Je n'éprouvais pas le besoin de me dissimuler derrière mon masque, de me montrer cynique et de jouer le rôle du Sphinx.

Bien sûr, je continuais d'être « Le Sphinx ». Mais j'étais également « Henri », par bien des aspects.


- Bref, j'te propose de reprendre la route et d'aller voir Désirée. Pour le coup, j'ai l'impression que c'est toi qui ne sais pas trop quoi faire de ta nuit. Les tatouages, ça n'a jamais été mon truc. Mais peut-être que ce serait le tien?

J'écoutais la réponse de Joël avec attention, puis nous poursuivîmes notre petit bout de chemin, jusqu'à arriver à la demeure de la Lord. Il s'agissait d'une merveilleuse œuvre architectural, qui représentait le fessier d'une très délectable demoiselle. Le tout étant entouré de douves, qui étaient remplies d'une rivière de lait... enfin, je préférais ne pas penser à ce que ça pouvait être d'autre.

Le pont-levis, qui était abaissé, permettait d'entrer dans le château. Il est à noter que l'entrée dudit château était une sorte d'anus architecturale. Très glamour et distingué. Au milieu du pont-levis, un manège étrange se produisait : les Voyageurs faisaient demi-tour et partaient, se dirigeant tous vers l'Ouest. Je ne tardais pas à comprendre de quoi il s'agissait, quand nous arrivâmes devant l'espèce de succube qui gardait l'entrée.


- Halte-là ! Si vous venez voir Désirée, sachez qu'elle se trouve à son atelier de tatouage, à l'Ouest d'ici. Si vous venez juste passer du bon temps avec mes consoeurs, le château vous est ouvert. Et si vous êtes des alliés des prophètes du « Girlpower », votre existence onirique va s'achever ici.

J'ignorai superbement la créature, laissant à mon camarade le soin de lui répondre s'il en avait envie. Et je me tournais vers lui.

- J'vais voir Désirée. Tu m'accompagnes ou tu souhaites prendre du bon temps avec les habitantes de ce royaume ?

[HDJ : J'ai dit que tu m'accompagnais et ai employé le « nous ». Si quoi ce soit te gêne, n'hésite pas à me MP et j'éditerais]
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Joël Hamel
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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeLun 9 Juin - 20:39


 

 
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Alors que je posais la question sur la fameuse et mystérieuse Désirée, j'avais l'impression de ramener le masqué à la réalité. A quoi pouvait-il bien penser alors que je lui raconté une petite partie de mes aventures ? Etait-il surpris au fait que j'ai survécu à un dragon ? Que j'ai dû l'achever sur sa demande ? Ou peut-être ne s'intéressait-il qu'à l'épée, je ne saurais deviner les pensées du bonhomme en face de moi, le masque coupant toutes relations pouvant être partagées d'un simple regard dans les yeux. Enfin, je n'allais pas le forcer à retirer ce qui faisait qu'il était Sphinx, le masqué. J'entendais parler de lui à pas mal d'endroits, il suffisait de tendre un peu l'oreille. Soit il s'était battu avec un tel ou alors il avait ceci ou cela... Je me demandais quand est-ce que les gens entendront parler de Joël Hamel, le contrôleur de feu ? Je ne recherchais pas spécialement la célébrité, juste qu'on me reconnaisse comme étant un sérieux adversaire pour ce que je suis, pas comme un simple contrôleur de feu, mais comme un grand combattant.

Enfin, j'imaginais que je pouvais toujours espérer de ce côté-là, on me voit toujours comme un suppôt de Behemus qui part en conquête, j'en avais un peu marre que les gens se trompent sur mon compte. Heureusement, il y avait des gens simples comme Sphinx en face de moi, qui à notre première rencontre ne s'est pas arrêté pour se demander si j'étais ceci ou cela, il m'a juste dit « Ca te dis d'explorer ensemble ? ». Ces mots-là sont rares de nos jours, et je garde toujours un très bon souvenir d'Eden Island même s'il y a eu de féroces combats dans le menu de ce jour-là. Cette chimère sur la fin... J'avais bien douillé sur le coup. M'enfin bref, arrêtons deux minutes de repenser au passé et intéressons-nous au cas de ce très cher Sphinx. Il m'expliquait tranquillement ce que cet endroit risque de me montrer si je continuais à m'y aventurer. Cette fameuse Désirée était la Lord de ce royaume, une tatoueuse en chef. Cependant, le masqué m'expliquait qu'il voulait la retrouver pour avoir certaines informations sur un groupe en particulier. Je fronçais légèrement les sourcils, écoutant attentivement alors que je retirais ma main de l'épaule de mon ami pour gratter ma barbe en suivant ce qu'il me disait. Alors qu'il disait qu'il ne voulait pas m'attirer d'ennuis, je souriais en riant sans faire exprès.

▬ Des ennuis ? Tu devrais savoir Sphinx que c'est mon quotidien ! Tu n'as pas besoin de faire attention à ma sécurité, je peux très bien me défendre seul.

Vu que Sphinx s'était montré honnête, j'en faisais de même. Je n'avais rien de particulier à caché, après tout je n'ai pas de secrets pour mes amis comme lui ! Souriant et confiant à ce que je venais de lui dire, je soulevais mon épée pour la remettre dans mon dos au niveau de ma taille. Je riais en même temps que le masqué lorsqu'il racontait le moment où s'était fait assommé par un grand lapin. Pas de chance pour lui, il y avait des moments où on se frottait à des gens peu commodes ! Plus fortes que nous etc. Moi j'ai bien faillis y passer, à cause du souffle d'Angelus. Il a faillis me tuer, la peur de ma vie. N'empêche cela faisait quand même plaisir de voir Sphinx rire de temps en temps, pas un rire sadique comme à son habitude mais plus un rire de joie et d'amusement. Il avait l'air plus humain pour le coup, je ne pouvais imaginer à quel point porter un masque tous les soirs pouvait être... Perturbant. Si moi je devais en porter un et avoir un autre nom, je pense que même si je poursuivrais la même route je serais... Différent du Joël de maintenant. Je n'ai pas envie de changer quoique ce soit.

▬ Bref, j'te propose de reprendre la route et d'aller voir Désirée. Pour le coup, j'ai l'impression que c'est toi qui ne sais pas trop quoi faire de ta nuit. Les tatouages, ça n'a jamais été mon truc. Mais peut-être que ce serait le tien?

Je faisais mine de réfléchir en me tenant le menton, levant légèrement les yeux vers les cieux. Les tatouages, hein ? Hum, cela pourrait s'avérer intéressant... Encore restait-il à savoir quel type de tatouage elle pouvait bien faire. M'enfin, si pas mal de gens viennent pour avoir un, je devrais simplement supposer et me dire qu'ils doivent être d'une qualité supérieure. Grattant ma tempe, je ne pouvais que donner raison au masqué pour avoir deviner si rapidement que je n'avais rien à faire dans le coin donc bon, autant l'accompagner.

▬ Hmm, je demande à voir. Peut-être que je verrais quelque chose d'intéressant si je te suis haha.

Enjoué, je suivais Sphinx en étant sur sa gauche, posant ma main sur mon arme non pas pour me tenir prêt à la moindre attaque mais pour tout simplement marcher d'une manière tranquille et posée. Sans faire de commentaire sur les structures nous entourant, je remarquais les voyageurs qui étaient là tout le long du chemin partaient dans une direction, vers l'Ouest. J'haussais les sourcils en cherchant à comprendre la logique dans tout cela mais bon... Quand l'entrée d'un majestueux château en forme de postérieur c'est un anus, la logique on peut se la foutre au.... Enfin bref. Une sorte de succube nous barrait la route, tandis que je baillais légèrement. Elle était armée d'une sorte de faux et nous informait de l'endroit où se trouvait Désirée, nous disant également que pour s'amuser avec des femmes c'était tout droit et que si on faisait partie des Girlspower on mourrait. Je grimaçais légèrement en fronçant les sourcils, n'étant pas vraiment fan des menaces alors qu'on a rien fait de suspect.

▬ Attends Sphinx deux secondes Sphinx. Hé Miss ! C'est quoi cette histoire avec les prophètes du Girl-machin-truc ?

▬ Ce sont des voyageurs qui ont soulevé un mouvement au sein du royaume et qui ont causé beaucoup d'ennuis à Désirée. Nous avons pour ordre de les éliminer si nous sommes amenés à les apercevoir.

▬ Il n'empêche que c'est pas sympa de nous menacer aussi facilement alors qu'on a même pas ouvert la bouche. Boarf, ça a beau être le monde des désirs sexuels pouvant être satisfaits, y'en aura toujours qui pètent pas leur coup.

▬ Qu'est-ce que tu dis ?!

Enervée suite à mes allusions alors que je la regardais directement avec un sourire en coin, je la voyais sortir son arme pour charger dans ma direction afin de me donner un coup de cette fameuse faux. Il était peut-être temps que je montre rapidement à mon ami comment je me débrouillais avec une lame. Serrant mon épée dans ma main droite, je la sortais de mon dos dans un mouvement brusque du bras pour repousser la faux de la succube, le bout d'Anchor s'enfonçant dans la pierre du sol sous l'impact. Je gardais un sourire aux lèvres en voyant la créature de beauté revenir à l'assaut, tandis que je tournais sur moi-même en passant mes deux mains sur la poignée de mon épée faisant un 360° pour faire une sorte d'homerun dans l'arme de la petite minette qui se brisa. Sous l'impact elle fut projetée contre un mur, assommée. Décidément je l'adorais cette épée, la soulevant pour la reposer sur mon épaule, la gardant en main. Je regardais Sphinx avec un léger sourire satisfait.

▬ J'aime pas vraiment quand une femme me menace.

Pour le coup je repensais à Valentine... Elle qui était venue dans la soirée pour me proposer d'aller en France. Je soupirais rien qu'à y repenser.

______________

▬ Franchement tu changeras jamais, Joël ! Tu devrais un peu sortir de Saint-Denis pour voir le monde, ça ne te fera pas de mal !

▬ Pourquoi est-ce que j'irais m'embêter à partir alors que je vis très bien ici ? Qu'est-ce qu'il a de si intéressant « le monde » ?

▬ T'es bien né dans ce monde non ?! Ou bien il y a quelque chose qui te retiens ici ?

A ce moment-là j'étais assis sur l'une de mes chaises avec un verre d'alcool à la main, réfléchissant à comment je pourrais répondre sans qu'elle continue à m'exaspérer avec cette envie énervante de m'emmener loin d'ici. Je soupirais en posant brusquement mon verre sur la table et en la fixant.

▬ Je n'ai pas envie, Valentine, c'est si compliqué ?

Elle me foudroyait du regard, je pouvais facilement lire un mélange de colère avec une pointe de... Je ne savais trop quoi. Alors qu'elle pestait elle me tournait le dos en reprenant sa veste, marchant rapidement vers la sortie.

▬ Finalement t'es un connard comme les autres Joël, t'as qu'à rester tout seul ici.


______________

Je soupirais alors que Sphinx et moi retraversions le pont-levis pour partir en direction de la fameuse tour à l'Ouest. Je détaillais le bâtiment de haut en bas, à première vue elle ressemblerait à n'importe quelle tour, la seule chose qui attire le regard pour le coup c'était qu'une sculpture aussi grande que la tour représentait une femme nue, collée à la tour comme si c'était une barre dans une boîte de strip-tease.  Décidément tout était bon pour partir en délire dans ce royaume, pourquoi pas. Alors que je voyais pas mal de voyageurs se bousculant aux portails bloquant l'entrée au périmètre de la tour – qui était cernée par un muret d'environ cinq mètres de hauteur – je voyais au loin un homme avec un masque blanc grimpait le muret et passer de l'autre côté. Je fronçais les sourcils en demandant à Sphinx si lui aussi il l'avait vu.

▬ Hé Sphinx, tu as vu ce type avec un masque ? Il était plutôt pressé de rentrer celui-là.

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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeMar 10 Juin - 16:49


Habituellement, j'étais l'homme qui se montrait allergique aux menaces. Mais là, cette menace ne m'avait même pas touché pour la simple et bonne raison qu'elle était conditionnelle, et que je n'en faisais donc pas directement l'objet. Pourtant, j'avais remarqué que la menace de la succube avait fait sourciller Joël. Alors que j'ignorais la créature et faisais mine de me barrer, il me demanda d'attendre et lui demande ce que c'était que l'histoire avec les prophètes du GirlPower.

Suite à cela, il se mit à chercher la créature. Cettedernière perdit son sang-froid et l'attaqua. Grossière erreur, puisque Joël avait une épée qui faisait passer sa faux, en terme de comparaison, pour un mini couteau suisse. Bref, la faux de la succube se brisa, et elle fut assommée.

En temps normal, j'aurais peut-être tenté d'expliquer -après l'avoir aidé à lui maraver la gueule- que c'était lui qui était en tort et qu'il l'avait cherché. Mais j'étais de nouveau hypnotisé par son épée. Je ne sais pas si c'était un effet d'optique dû au reflet du soleil, mais j'avais l'impression qu'elle me faisait des clins d'oeil complices. Peut-être me désirait-elle autant que je la désirais elle ?

Je suivais le moindre de ses mouvements, ne la quittant pas du regard alors qu'elle revenait sur l'épaule du barbu. Qu'elle était belle...


- J'aime pas vraiment quand une femme me menace.
- C'était pas une vraie femme. Sinon, crois-moi, je vous aurais séparé.

Je n'étais pas le genre de mec romantique qui préfère se faire frapper par une femme plutôt que de la violer violenter. Mais, dans ce cas-là, c'était Joël qui avait cherché la petite bête. Et il l'avait trouvée. Enfin, j'allais pas lui casser les couilles avec ça, aussi n'ajoutais-je rien d'autre. Nous retraversâmes le pont-levis en direction du fameux studio de tatouage qui se trouvait être... une tour. Enfin, pour cette nuit-là. En effet, lj' avais entendu dire que Désirée avait beaucoup d'ateliers de tatouages.

D'ailleurs, cette nuit-là, beaucoup de Voyageurs semblaient vouloir un tatouage. Vraiment beaucoup. Ce qui était inhabituel. Tiens, en parlant de choses inhabituelles, je venais d'apercevoir Tomoe au loin. Comment je connaissais ce type ? Bah, c'était le N°1 de la ligue M et, vu que je commençais moi-même à être bien classé dans cette même ligue, j'allais forcément me retrouver contre lui, un jour ou l'autre. Même si devenir le N°1 de la ligue Major ne m'attirait pas des masses, car cela apportait beaucoup trop d'emmerdes. Entre les challengers qui viennent te défier et les fans qui veulent des autographes...

Mais j'étais incapable de faire exprès de perdre un combat, juste pour diminuer mon classement, alors autant me préparer à devenir encore mieux classé, et à devoir le combattre. Je savais donc le minimum qu'il y avait à savoir sur lui.
C'està dire que c'était le N°1, qu'il était reconnaissable à son masque blanc et qu'il contrôlait l'encre comme certains contrôlent le feu.

Et également que c'était un rival de Désirée, qui le détestait. On disait qu'il s'amusait à arracher les tatouages faits par Désirée à leurs propriétaires, pour leur apposer ce qu'il appelait le "tatouage de la honte". C'est à dire, une simple tache d'encre sur le front. Bref, ce type venait d'escalader le muret qui servait à filtrer l'entrée de la foule.


- Hé Sphinx, tu as vu ce type avec un masque ? Il était plutôt pressé de rentrer celui-là.
- J'ai vu. J'espère que tu as bien apprécié le spectacle, tu ne le verras pas souvent cet oiseau-là. Il s'agit de Tomoe, le N°1 de la ligue Major. Autrement dit, l'un des 51 plus puissants Voyageurs de Dreamland. Un trop gros morceau, même si on se mettait à deux contre un.

J'étais déjà en train de me poser la question de ce qu'il se passerait si on se retrouvait, Joël et moi, à devoir nous battre contre lui. J'étais incapable d'imaginer avoir un autre type de relation avec un type comme lui, qui se servait de son masque comme d'un accessoire de beauté. J'utilisais le mien à des fins utilitaires, et lui pour se mettre en valeur. Rien qu'à travers ce fait, nous étions totalement différents. Si les types comme moi voulaient éviter les réflexions du style "Ton masque est inutile", les types comme lui devaient disparaître.

Je jaugeais la foule qui précédait du regard. Aucun visage connu, il n'y avait donc aucun des quelques 200 Voyageurs qui pouvaient représenter un réel danger pour moi. Et Tomoe n'était plus en vue. I[l était hors de question que j'attende patiemment mon tour, comme un Voyageur de seconde zone. J'augmentais la force de mes cordes vocales, afin que ma voix soit clairement entendue par l'intégralité de la foule, sans pour autant forcer car je ne voulais pas que Désirée et l'autre monstre apprennent mon arrivée.


- Votre attention, s'il vous plait : je suis venu voir Désirée. Si vous souhaitez m'empêcher de passer, c'est votre choix. Et vous en assumerez les conséquences.

Maintenant que je les avais prévenu, je pouvais agir. Je marchais donc rapidement devant moi, tandis que la plupart des membres de la foule s'écartaient pour me laisser passer. Je percevais quelques murmures, entendant le nom « Sphinx » dans suffisamment de bouches pour prendre la grosse tête. Mais je me calmais rapidement, m'obligeant à penser aux conséquences néfastes qu'une telle célébrité pouvait engendrer.

Quelques fous décidèrent de ne pas me laisser passer, déclarant que tout le monde était égaux, me demandant de quel droit je me permettais de passer devant eux.


- De quel droit ? Du droit de la force ! C'est la seule loi qui vaut en ce monde.

J'empoignais le type qui pensait me bloquer le passage et le balançai dans les airs.  Il n'avait pas eu le temps d'utiliser son pouvoir, et s'envolait à présent vers d'auuuuuuuuutres cieeeeeeeeeeeuuuuuuuuuuuuuuuuux. Ses collègues décidèrent de me laisser passer, et je n'eus plus ce problème. La plupart des membres de la foule étaient de jeunes Babies, venus se faire tatouer pour le prestige.

Nous traversâmes la petite cour qui s'étendait derrière le muret. Je m'étonnais de l'absence de gardes, avant de me rappeler que Désirée n'en avait pas besoin. Tout en marchant, je me régalais des délicates courbures de la sculpture qui nous surplombait, représentant une jeune femme adossée contre une gigantesque barre de strip-tease. J'ouvrais la porte d'un coup de pied, sans frapper.

J'arrivais finalement en face de Désirée, et je m'étais inquiété de n'avoir vu Tomoe nulle part.


- Désirée, j'aurais des questions à te poser à propos de...

Merde, j'avais omis de frapper avant d'entrer. Ce n'était pas la première fois qu'elle me faisait le coup, tout comme ce n'était pas la première fois que je me retrouvais à Sboobland. Je tentais d'esquiver le coup de pied qu'elle allait m'assener en me déplaçant légèrement vers la gauche, mais elle était bien trop rapide. Je parvins toutefois à modifier la trajectoire de mon vol plané, parvenant à m'écraser contre le mur au lieu de repasser par la porte.

- Tu connais les règles, Sphinx ! On frappe avant d'entrer, sale merde !
- J'suis plus une merde, Désirée. Et j'suis venu chercher des réponses.
- J'M'EN BRANLE !

Cette fois-ci, Désirée mit encore plus de force dans son coup et Sphinx traversa le mur. Elle contempla un instant le trou dans le mur avec une moue plutôt mignonne sur le visage, regrettant d'avoir éclaté son si joli studio, puis se tourna vers Joël.

- Bien. T'es déjà plus intéressant que l'autre abruti. J'te connais peut-être pas, le bleu, mais je sens en toi un pouvoir... vraiment particulier. Tu veux un tatouage, c'est ça ?
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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeJeu 12 Juin - 7:23


 

 
« La nuit risque d'être unique »

 
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Ai-je des regrets pour cette charmante créature que j'avais ouvertement défiée car j'étais allergique aux menaces ? Bien sûr que non, je n'étais pas du genre à me faire des remarques sur mon propre comportement parce qu'au moment où je commencerais à en faire, cela voudra dire que j'ai vraiment - mais vraiment - merdé de A à Z sur un truc. M'enfin, je ne faisais déjà plus attention à la succube dont je venais de briser la faux, ni même à ce que me disait Sphinx suite à ce que je disais à propos des menaces puisque mon esprit était tourné vers le passé, vers Valentine. Je n'étais pas loin de me poser des questions sur ma manière de réagir à cette soirée, si j'avais agis comme un con en n'essayant pas de discuter avec elle etc... Attention, je précise bien que j'ai faillis, pas que je l'ai fait.

Enfin bref, après avoir vu ce type au masque blanc passer par-dessus le muret, Sphinx m'aiguillait sur l'identité du bonhomme. J'apprenais que c'était un certain Tomoe, le numéro 1 de la ligue M, celle où le masqué à mes côtés faisait partie. J'étais un peu surpris de voir mon ami autant insisté sur la puissance de quelqu'un, répétant presque deux fois à quel point c'était pas n'importe qui : lorsqu'il disait qu'il était dans les 51 voyageurs les plus forts, puis en disant que même à deux on arriverait  pas à l'égratigner - grosso modo. Je massais ma nuque en laissant mon regard se perdre, observant là où Tomoe avait sauté pour grimper le mur, répétant les mots de Sphinx dans ma tête... Un fin sourire se dessinait sur mes lèvres, ce n'était pas l'expression habituelle du comique que j'étais, en faite j'étais content. Content de voir quelqu'un d'aussi reconnu pas loin. Et j'étais également content que même si mon ami me mettait en garde - indirectement bien entendu - j'avais envie de me frotter au numéro 1 d'une ligue. Je connaissais même pas le nom de celui de la ligue Baby que je voulais aborder celui de la Major, je devais pas être bien dans ma tête.

Mais peu importe, la puissante voix de Sphinx me ramenait à la réalité alors qu'il s'adressait à la vague de voyageurs qui se tassait devant l'entrée, bloquant complètement cette dernière. Apparemment pas mal de monde connaissait le morpheur, s'écartant gentiment du passage comme si c'était le chef d'un groupe de mafieux. Haussant les épaules, je gardais Anchor sur l'une d'elle tout en suivant d'un pas léger Sphinx, croisant le regard de pas mal de gens. Même s'ils étaient intimidés par mon ami, ils avaient le cran de m'observer avec de tels yeux, je pourrais tous les affronter, ici et maintenant. Néanmoins, par respect envers Sphinx, je ne voulais pas lui faire perdre plus de temps que cela, et je ne voulais pas baisser dans son estime au cas où il me trouverait idiot de me rabaisser au niveau des gens nous entourant. Bien que même en pensant cela, je le voyais balancer un type qui se la ramenait un peu trop pour l'envoyer looiiiiinnn. Je suivais rapidement du coin de l'oeil la progression du bonhomme à travers les cieux, ne le voyant même plus après trois secondes. Je sifflais en signe que j'étais toujours autant surpris par la force du masqué, depuis Eden Island j'ai vu peu de personnes avec une telle force, cela rendait Sphinx unique dans un sens.

Je me demandais d'ailleurs si mon Feu me rendait unique. Même si je savais qu'on me rabâcherait à me dire qu'être un contrôleur c'était déjà rare, mais alors un contrôleur de Feu... Personnellement je ne savais pas vraiment, je n'étais pas convaincu par moi-même. Je me sentais... Encore trop faible. Que dois-je faire pour devenir plus fort et donc savoir quoi faire de ma force ? Je ne le savais pas... Enfin, plutôt que de penser comme ça je devrais me contenter de suivre Sphinx, qui était à la limite de défoncer la porte d'entrée dans la tour pour qu'on puisse pénétrer à l'intérieur. A force de réfléchir, une petite distance s'était faite entre le morpheur et moi, pas très grande mais au moins cinq pas nous séparait. C'était plutôt bien puisqu'à peine rentré Sphinx se faisait attaquer par...

▬ Wow...

Par une délicieuse créature de rêve qui dégageait d'un bon coup de pied mon ami - ce dernier traversant complètement le mur comme si c'était du beurre - tandis qu'elle observait les dégâts qu'elle avait elle-même causée à la structure. Je suivais cette Désirée du regard alors qu'elle s'avançait vers la sortie créée spécialement pour Sphinx, la détaillant lentement de la tête au pied. Outre le fait qu'elle soit toute nue - en même temps je commençais à avoir l'habitude des femmes à poil depuis le début de cette nuit - je m'attardais sur sa longue chevelure d'ébène qui tombait sur son dos, sans parler de ses formes plus que généreuses et qui étaient un véritable régal pour les yeux. Pour mes yeux. Je pouvais presque baver et l'observer pendant des heures si je pouvais en avoir l'occasion. Cependant je la voyais qui se tournait dans ma direction, puisque le principal fouteur de troubles à ses yeux était partit, elle s'intéressait probablement à mon cas. Je repensais au fait que Sphinx s'était fait jeter parce qu'il n'avait pas toqué à la porte, tandis que moi j'avais posé mon épaule contre la porte ouverte en laissant le bout de mon épée se poser contre le sol, tenue par ma main gauche. Je toquais à la porte suite au regard qu'elle me portait.

▬ Hmm... Toc-toc ?

▬ Bien. T'es déjà plus intéressant que l'autre abruti. J'te connais peut-être pas, le bleu, mais je sens en toi un pouvoir... vraiment particulier. Tu veux un tatouage, c'est ça ?

Je fronçais légèrement les sourcils, cherchant à savoir de quel genre de pouvoir elle parlait. Aurait-elle tout de suite deviné que j'étais un contrôleur de Feu ? Ou bien disait-elle cela à tous les beaux gosses qu'elle rencontrait ? Je ne saurais vraiment dire, je la connaissais depuis à peine une minute. Je souriais en me décalant légèrement, posant mon dos contre la porte en croisant les bras, Anchor étant posée contre le mur.

▬ J'aurais bien aimé discuter de votre beauté avant, mais puisqu'on en vient à parler tatouage...J'aimerais bien savoir : pourquoi avoir un tatouage ?

▬ C'est rare qu'un voyageur venant ici de son propre chef me pose cette question. N'aimerais-tu pas augmenter ta popularité en portant l'un de mes tatouages ? Tu seras reconnu partout où tu iras sur DreamLand.

Quelle proposition alléchante, surtout venant d'une telle créature de désir. Je comprenais à présent pourquoi elle s'appelait Désirée, et pourtant elle n'était que la Lord dans ce royaume. Si on m'avait dit qu'elle était la reine du coin j'aurais tout de suite cru à cette information mais passons. Je soupirais légèrement en regardant sérieusement la demoiselle.

▬ Désolé, je ne suis pas vraiment intéressé par la popularité.

▬ Alors qu'est-ce que tu recherches aux côtés de cet idiot de Sphinx ? Ne me dis pas que toi aussi tu es venu ici pour me poser des questions, je n'aime pas les lèches-vitrines tu sais.

Mon attention était attirée, c'est vrai après tout : qu'est-ce que je voulais ? Je passais mes doigts le long de ma barbe en réfléchissant à une manière simple de résumer ce que je voulais, levant légèrement les yeux au-dessus. Réflexe inconditionnel où tout le monde pense qu'on cherche une réponse écrite au plafond. Pas dans mon cas. Je bouffais légèrement de rire avant de sourire à Désirée tout en gardant une part de sérieux dans mes yeux, affichant un air sincère.

▬ Avancer. Je recherche le pouvoir d'avancer toujours plus loin d'où je suis.

Désirée ne répondait pas tout de suite. Elle semblait me jauger du regard, affichant un regard des plus sérieux et intense. Je pouvais presque craquer pour un visage aussi mignon et beau à la fois, mais j'allais passer mon tour car nous parlions sérieusement en ce moment. Alors qu'elle croisait les bras - recouvrant par la même occasion sa grosse poitrine - je continuais de la fixer avec la même expression avant qu'elle n'esquisse un sourire et se tourne pour marcher en direction des escaliers un peu plus loin.

▬ J'ai compris, suis-moi. On va pas avoir beaucoup de temps avant que l'autre débile malpoli ne se ramène, et j'ai horreur d'être dérangée pendant que je travaille.

▬ Vous allez me tatouer ? Sans vous offenser je pense pas qu'un tatouage puisse me faire avancer.

Elle se retournait pour me regarder, me souriant comme un enfant le ferait après avoir trouvé une source de divertissement. Elle était bien mignonne maintenant que j'y regardais de plus près. Elle s'approchait de moi avant qu'elle ne glisse son doigt le long de mon torse en approchant son visage du mien.

▬ Tu as bien du cran pour dire cela... Mais tu as raison, mes tatouages ne rendent pas les gens plus forts. Par contre... Tu es si intéressant que tu m'as convaincue : je vais te tatouer et voir jusqu'où tu vas emmener mon tatouage. Si tu recherches vraiment ce que tu m'as dis, alors tu feras de grandes choses...

Elle se retournait pour aller une nouvelle fois en direction des escaliers. Je mentirais si je disais que je n'avais pas pensé un instant qu'elle me ferait quelque chose d'imprévisible, comme m'embrasser ou... Plus. Alors qu'elle posait un pied sur la première marche, elle tournait la tête dans ma direction en me lançant un clin d'oeil.

▬ ... Et quelqu'un n'a pas le droit de faire de grandes choses s'il n'a pas un de mes tatouages. Dis-moi le bleu, comment tu t'appelles ?

▬ Si sérieuse... Joël, Joël Hamel.

Elle semblait surprise d'entendre mon nom, mais elle ne faisait que sourire davantage. Elle chantonnait alors qu'elle montait les marches de l'escalier, moi la suivant. Je jetais quand même un oeil au trou par lequel Sphinx est passé.

▬ Bon ben Sphinx, je passe devant.

Je savais qu'il ne m'entendrait pas, mais je reprenais ma marche en passant mon épée dans mon dos, suivant Désirée quelques étages au-dessus.

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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeDim 22 Juin - 9:24


Pfffffff... Désirée avait fait passer Joël avant moi. J'avais des trucs importants à lui demander, et ça me cassait les couilles. Juste parce que j'avais omis de toquer à la porte. Enfin bon, la Lord avait pu faire une démonstration de sa puissance et de son autorité. Les petits newbies que j'avais doublé avaient été heureux de voir que même un membre bien classé de la ligue M n'était rien face à certains Lords.

- Excusez-moi, monsieur... Pouvez- vous me ramener chez ma maman ?

Mon regard se porta sur la détentrice d'une voix aussi enfantine : oreilles pointues, aspect d'une gamine de neuf ans, c'était une créature des rêves. J'étais incapable de savoir si la créature avait vraiment l'âge qu'elle faisait, ou si elle était plus âgée que moi. Les créatures vieillissaient différemment de nous.

- Monsieur ! Vous pouvez m'aider ? Je ne suis née que depuis quelques jours et je me suis perdu... dit-elle, avant de fondre en larmes.

J'étais vraiment partagé car je devais attendre Joël. D'un autre côté, je ne pouvais pas laisser une gamine aussi petite et inoffensive seule, dans le monde pourri qu'était Dreamland. Un groupe de Voyageurs s'approcha de nous.

- Tu peux venir avec nous, si tu veux. déclara un grand barbu, un sourire aimable plaqué sur le visage.

Je fis signe à la gamine d'accepter, et me remis à attendre. C'était quand même plutôt drôle qu'une gamine aussi petite n'ait pas été effrayée par mon masque à gaz et mon aspect cauchemardesque. Enfin, l'apparence ne faisait pas tout. Comme pour ces Voyageurs qui venaient de l'embarquer, qui faisaient figure d'enfants de chœur à côté de moi. Mon expérience me disait de me méfier de ce genre d'adultes car l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Que penser des Voyageurs qui acceptaient d'aider une gamine à retrouver sa maman, dans un royaume pour frustrés sexuels ?

Enfin, ce n'était pas mon problème. Je devais attendre Joël.


♀♀♀

Les messieurs avaient été très gentils avec elle. Quand elle s'était rendu compte qu'ils se dirigeaient vers la forêt des pines, et qu'elle leur avait dit que sa maman n'habitait pas là-bas, ils lui avaient assuré qu'ils prenaient un raccourci et ça  l'avait rassuré... durant quelques minutes. Mais la gamine onirique n'était pas débile, et se doutait que quelque chose clochait. Elle commençait à regretter d'avoir accepté l'aide de ces Voyageurs. Ils étaient moins effrayants que l'homme au masque à gaz, mais elle avait ressenti quelque chose, chez ce dernier, qu'il n'y avait pas chez ces messieurs.

L'un des Voyageurs attrapa brusquement son bras, et la petite ne put s'empêcher de pousser un cri, qui fut étouffé par une main ferme, plaquée sur sa bouche.


- T'inquiète pas, on te ramènera à ta maman quand tout sera fini. On va juste te donner un avant-goût de ton futur travail.

Les rires gras de ces hommes achevèrent de terrifier la gamine qui fondit en larmes. Elle mordit la main de son « bienfaiteur » et tenta de s'enfuir.

- Au secours ! S'il vous plaît... À l'aide !
- Mais tu vas la fermer, sale garce!

Une nouvelle fois, une main se plaqua sur ses lèvres, la réduisant au silence, tandis qu'un poing menaçait de la frapper si elle n'obtempérait pas. Quant aux autres, ils ricanaient bêtement, se moquant de leur compagnon qui était incapable de se faire obéir par une gamine. Le barbu lâcha finalement la gamine, tandis que des racines sortirent du sol pour l'emprisonner dans une étreinte douloureuse. L'un d'eux semblait être un contrôleur de plantes.

- Bien ! Nous allons pouvoir commenc... commença l'un des Voyageurs, avant de s'interrompre.

Une branche d'arbre avait traversé à une vitesse folle son torse, et l'avait empalé. Il était mort sur le coup.

- Qu'est-ce qu...

Deux autres branches filèrent à toute vitesse, à travers les arbres, venus d''autres directions. Quelqu'un ou quelque chose se déplaçait à grande vitesse, d'arbre en arbre, et était assez loin pour ne pas être visible par les Voyageurs. Il n'en restait plus que trois.

- Aaaaaaaaaah ! s'écria de peur un petit moustachu, avant de foncer vers la forêt.

Il fut cueilli par une autre branche, lancée à pleine vitesse. Elle transperça son cou, le tuant net.. Plus que deux.

Une autre branche vint cueillir un autre Voyageur, et les racines dépérirent et noircirent, avant de tomber au sol, relâchant la gamine. Le grand barbu, seul survivant, se précipita vers la gamine et plaqua, contre sa gorge, son avant-bras qu'il venait de transformer en hache.


- Qui que tu sois, n'approche pas ou je la... commença-t-il, avant qu'une branche n'apparaissent dans son champ de vision et lui transperce le front, pile entre les deux yeux.

Une silhouette facilement reconnaissable sortit alors de la pénombre des sous-bois. Il était assez grand et portait un masque à gaz. Dans sa main gauche, il avait encore cinq ou six branches, longues, qui faisaient plus penser à des javelots qu'à des branches d'arbres. Leur forme phallique n'y était pas pour rien...

- Tu vas bien, gamine ?

Le type qui prononçait ces paroles avait beau avoir des airs de psychopathe, la petite fille ne pouvait pas s'empêcher de se sentir rassuré. D'autant plus que le Voyageur masqué la guida ensuite dans une direction qui était bien celle de sa maman...

♦♦♦

J'avais fait ma bonne action du jour, et c'était pas déplaisant. Je n'avais jamais fait de mal à aucun enfant, et ne pouvait laisser personne en faire. Si 'javais permis à ces fils de pute de toucher à un seul des cheveux de cette gamine, je me serais senti aussi souillé que si cela avait été moi qui lui avais fait du mal.

Enfin bref, je retournais à présent chez Désirée, en espérant que Joël m'avait attendu et n'était pas parti à ma recherche une fois sorti de l'atelier de la tatoueuse. Parce que, dans ce cas-là, il y avait de grandes chances pour qu'on se perde de vue le reste de la soirée...


Dernière édition par Sphinx le Lun 30 Juin - 9:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeSam 28 Juin - 22:43


 

 
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es escaliers et encore des escaliers... Moi qui pensais que je n'aurais qu'à grimper à l'étage suivant, non ! Il fallait suivre Désirée deux-trois étages plus haut, afin qu'elle ne soit pas trop dérangée dans son travail qu'elle me disait. J'entendais déjà dehors l'agitation des voyageurs à la porte d'entrée, suite au vol plané de mon camarade masqué à travers le mur de l'édifice. Enfin, c'était un solide gaillard, il n'aura qu'à revenir un peu plus tard, je n'en doutais pas une seconde. Après tout il était spécialement venu ici pour poser des questions à ma très chère hôte - très chère qui a décidé seule de me tatouer, même si je n'en voyais pas grandement l'intérêt. De toutes façons, je n'avais rien à faire pour attendre Sphinx, et puis si elle insiste autant, je me vois mal refuser la demande d'une dame... Oups, rien qu'évoquer le sujet j'ai la conversation avec Valentine qui me revient en tête. Je me grattais la tempe en soupirant, peut-être qu'au final j'ai agis comme un idiot... C'est vrai que c'est une amie de très longue date et qu'elle me proposait gentiment d'aller voyager avec elle en France, mais à côté j'ai ma petite île... C'est dur de choisir ! Je n'ai jamais voyagé en dehors de l'île de la Réunion pour la simple et bonne raison que je n'y voyais jamais trop l'intérêt, après tout j'ai tout ce qu'il me faut dans le coin : la plage avec l'océan, la ville avec laquelle je suis familiarisée, la grimpette jusqu'au sommet du volcan etc.

Le Monde a peut-être des choses à me montrer, mais mes yeux n'en ont pas forcément besoin, contrairement à elle... Peut-être que je devrais aller m'excuser auprès d'elle à mon réveil, essayer de lui expliquer une nouvelle fois plus calmement, sans être aussi sec... Je réfléchissais vraiment à comment je pourrais aborder la discussion, sans prendre en compte que la Lord de Sboobland et moi-même venions d'arriver au fameux étage, celui qui me fera passer sous l'aiguille de la machine. Redressant la tête, cessant de me caresser le bout de la barbe, j'observais tranquillement le long siège en cuir ressemblant d'apparence à celui utilisé pour les tables d'opérations dans les hôpitaux. C'était sûrement plus pratique que la personne tatouée soit couchée pour éviter qu'il ne bouge trop, cela se tenait. Alors que je comprenais moi-même comment se déroulait les choses dans le coin, Désirée me ramena très vite à la réalité en claquant des doigts juste sous mon nez, me montrant du bout du doigt là où j'allais me placer : juste en-dessous d'une barre de métal avec à chaque bout deux chaînes tombantes, avec au bout des sortes de menottes. Haussant les sourcils, je croissais les bras.

▬ Euh... Vous n'allez pas juste me faire un petit tatouage habituel, j'imagine ?

Alors que Désirée faisait rouler une petite table avec de nombreux outils dessus, elle enfilait des gants transparents, lunettes de protection sur le bout du nez. Souriante, elle me regardait en faisant signer d'approcher.

▬ Bien sûr que non, cela n'aurait pas d'intérêt si personne ne le voyait sur quelqu'un comme toi petit Joël ! Mesdames, si vous le voulez bien, et qu'on m'apporte la peinture que j'ai reçue récemment !

Alors qu'elle tapait des mains plusieurs femmes cachées dans l'ombre s'approchèrent de moi, passant leurs fines mains sur moi pour me retirer mon arme de mon dos ainsi que ma protection sur mon bras gauche. J'étais littéralement torse nu pour le coup. Fronçant les sourcils, je remarquais deux autres dames qui rapportaient une jarre assez grande, scellée, la déposant à côté des outils de la cheffe du coin. Soupirant légèrement, je savais d'avance que j'allais en bavé...

▬ Alors, on se dégonfle ? Si tu te demandes « pourquoi les menottes », c'est au cas où tu t'évanouirais sous la douleur, on ne sait jamais avec les jeunes voyageurs comme toi. Une fois il y en avait un qui m'a...

▬ C'est bon c'est bon, j'arrive ! De toutes façons il n'y a aucune chance que je m'évanouisse pour un tatouage, alors autant faire ça bien selon vos règles.

Je me plaçais sous la fameuse barre, qui était placée assez haut, voyant Désirée passer les menottes autour de mes poignets. Je remarquais que mes épaules et mes bras étaient écartés, comptait-elle me tatouer plus que le dos pour le coup ? Je ne saurais le dire... Comme quoi, seul l'avenir me le dira. Même après avoir dit que je ne m'évanouirais pas, le doute subsistait toujours... Au pire, tant pis !

______________

La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx 753475look2

Toute la partie supérieure de mon corps me brûle, ça fait un mal de chien, j'ai soif... Ca gratte et ça me démange, je n'aime pas avoir autant de pansements sur moi, cela me donne envie de les arracher à la première occasion où je n'en aurais plus besoin, mais je sentais le regard pesant de Désirée dans mon dos, même si elle a dit qu'elle irait se rafraîchir grâce à une bonne douche après avoir autant suée à cause de moi, elle restait pas très loin de moi... Hoho attention bande de pervers, ce n'est pas du tout ce que vous pensez : je ne l'ai pas fait avec elle - bien que l'idée m'est souvent passé par la tête, avant le passage du tatouage - elle m'a juste tatoué et à cause de son encre bizarre j'ai, de temps en temps, laissais une ou deux flammes m'échapper par inadvertance. Du coup la chaleur dans la pièce a montée petit à petit et elle a finie par pas mal transpirer, voilà, fin de l'histoire, the end !

Enfin bon, pour le coup j'ai une sensation bizarre qui traverse de part en part mon corps, c'est pas de la douleur mais... Ca reste mystérieux, déjà que j'ai fait un sacré sursaut quand j'ai vu l'état de mes yeux, bien que ça ne me surprend pas qu'ils soient d'une couleur écarlate, j'ai bien vu un beau changement en ayant l'impression d'être comme enragé, les pupilles blanches. Désirée ne m'a pas vraiment éclairé sur ce sujet, elle n'y échappera pas dès qu'elle sortira de sa douche, celle-là... Tout en patientant, je reconnaissais l'ombre d'une personne qui m'était assez familière, reprenant le sourire alors que je lui faisais signe de la main, la majeure partie de mon corps recouvert de pansements et autres bandages.

▬ Yo Sphinx ! T'as pris ton temps pour revenir, elle t'as envoyer bouler aussi loin ?

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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeLun 30 Juin - 9:22


Je déboulais chez Désirée à toute vitesse, m'arrêtant tout de même pour toquer à la porte : je n'étais pas débile. Toutefois, il n'y avait aucune trace de la Lord dans la pièce spacieuse qui me faisais face. Je cherchaisdu regard des équipements de tatoueurs et n'en trouvais pas : soit Désirée était partie, soit ce n'était pas ici qu'elle tatouait les gens. Des escaliers, dans un coin de la pièce, attirèrent mon regard et je m'y précipitais.

Je montais d'un étage, rapidement, et je m'arrêtais. Une voix pure et cristalline se faisait entendre. Quelqu'un chantait, et cette personne le faisait merveilleusement bien. Je m'approchais doucement, ouvrant la porte qui n'était pas fermée. J'étais dans ce qui semblait être de somptueux appartements, mais n'en avais strictement rien à foutre. Hypnotisé comme par le Joueur de Flûte en personne, je me dirigeais vers la douce chanteuse, et donc vers la salle de bains.

C'est au moment que je posais la main sur la poignée que je compris ce que j'étais en train de faire. Mais c'était trop tard ! La poignée tourna sans difficulté et je me retrouvais à quelques mètres seulement de la plus belle créature que j'eusse jamais vu à Dreamland : Désirée. Elle portait bien son prénom. Un rideau de douche la dissimulait à mon regard, mais il me suffisait de fermer les yeux pour repasser ses formes en boucle, dans le moindre détail.

Quand j'étais encore un jeune Baby et que je venais à Sboobland, je ne pouvais pas m'empêcher de lui rendre visite pour boire sa beauté avec la même soif qu'un vampire a pour le sang. Moi qui avais perdu la mienne, je devais me contenter de celle des autres. Mais là, en parfait voyeur, je risquais gros. Très gros. À cet instant, je me trouvais sans doute dans l'un des endroits les plus dangereux de Dreamland : la salle de bain de Désirée.

Le chant s'interrompit.


- Il y a quelqu'un ?

Je l'imaginais sans peine froncer ses magnifiques sourcils et je me figeais, aussi immobile qu'une statue grecque. Un silence qui me parut une éternité succéda à cette question, puis fut interrompu par un chant. Mais je continuais de me tenir statique car je craignais une quelconque rouerie de la part de Désirée. J'allais attendre encore un petit moment, puis m'en aller.

- Ce n'est pas bien d'espionner les filles sous la douche, Sphinx.

Et merde ! N'en ayant plus rien à foutre d'être discret ou pas, j'ouvris la porte à la volée avant de la claquer, me précipitais dans l'escalier et commençais à monter les marches quatre par quatre, décidé à mettre le plus de distance entre moi et cette furie. Pour parler franchement, elle me faisait légèrement flipper... et en même temps, m'attirait terriblement.

Je croisais Joël alors que j'entrais dans la plus haute pièce.


- Faut que tu me caches, Joël. J'vais mourir !

Je regardais autour de moi, cherchant à voir s'il n'y avait pas une des servantes de la Lord, que je serais obligé de tuer pour qu'elle ne me balance pas à sa maîtresse. La porte, que je venais de refermer, s'ouvrit de nouveau derrière moi et je me cachais derrière Joël. En temps normal, je n'avais pas peur de Désirée car elle n'avait aucune raison d'utiliser sa force pour autre chose que m'envoyer à l'autre bout du monde.

Mais là... Je lui avais donné une raison suffisante pour essayer de me tuer. Et je désirais les femmes autant que je les craignais, surtout dans des cas comme ça. Pourtant, alors que je regardais Désirée approcher, vêtue d'un simple peignoir, je ne pus m'empêcher de l'ouvrir.


- Magnifique...

En même temps, c'était vrai : elle était beaucoup plus [strike]bonne[/strike belle avec son peignoir que sans. Ces formes, à moitié dissimulées, n'en exerçait que plus d'attrait. En mode « Cachez-moi ce sein que je ne saurais voir », Désirée était encore plus... désirée, sans mauvais jeux de mots.

- Tu m'as déçu, Sphinx. Je pensais que tu agirais en homme et ne fuirais pas comme un enfant.

Je voyais ce qu'elle sous-entendait par là. Comme le suggérait son aspect, la Lord ne considérait pas vraiment la luxure comme l'un des sept péchés capitaux. Toutefois, je n'eus aucun mal à lui répondre, n'ayant qu'à me rappeler les raisons pour lesquelles je souffrais autant.

- Les femmes du monde réel me suffisent amplement. Je fais pas partie des puceaux qui traînent dehors et qui pelotent vos sujets.

- Ah, vraiment ? C'est pour ça que tu me reluquais alors que j'étais sous la douche ? Tu vas me dire que les femmes du monde réel sont plus belles que moi ?

Aïe ! Un point pour elle, je n'avais jamais eu la chance de rencontrer des femmes aussi belles qu'elle.dans le monde réel. Mais j'avais une réponse qui me permettrait certainement d'égaliser.

- Vous, les femmes de Dreamland, avez en commun avec les roses que votre beauté n'a d'égale que la longueur de vos épines. Et je préfère ne pas faire connaissance des tiennes, Désirée. La souffrance que je ressens chaque seconde qui passe me rappelle suffisamment à quel point j'ai pu être con par le passé. Je ne reproduirais pas les mêmes erreurs.

Elle ne répondit pas et se contenta de me fixer, le visage impassible. Approuvait-elle mes dires, ou était-elle simplement déçu ? Incapable de savoir. Je profitais toutefois de son silence pour lui poser la question qui m'amenait ici.

- Que sais-tu de la Famiglia Addormentata ?
- Rien.

La réponse était venu assez rapidement et naturellement pour que je sois obligé de n'y voir que la vérité.

- Et tu connais quelqu'un qui a un lien avec la Famille et qui pourrait me renseigner ?

Elle sembla réfléchir quelques secondes, puis son visage s'assombrit et elle cracha par terre comme une routière.

- Tomoe. Mais je doute que tu ailles le lui demander, monsieur le froussard.

Je l'ignorais et me mis à réfléchir : elle venait de me rappeler le principal problème. Tomoe. Si Joël venait de se faire tatouer et que ce psychopathe continuait de rôder dans les environs, le contrôleur du feu risquait de se faire attaquer.

- Joël, t'aurais pas une idée brillante pour dissimuler à Tomoe le fait que tu te sois fait tatouer ? Ou, du moins, pour te dissimuler à lui ?

Je m'adressais à lui plutôt qu'à Désirée car la Lord n'avait pas vraiment l'air enclin à nous aider.
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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeLun 7 Juil - 1:27


 

 
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Ouhlà... Y'a quelque chose qui cloche dans le coin. Sphinx qui vient me voir en étant aussi paniqué qu'une souris s'étant faite repérée par un chat était probablement le détail le plus louche de cette situation. Surtout qu'il me demandait à moi de le cacher lui, mais il lui arrive quoi ? Il est dans un âge où il contrôle pas ses pulsions, peu importe le type ? On dirait qu'il a croisé un dragon sur la route... Ou peut-être bien Désirée. Alors que cette dernière débarquait dans la pièce, mon ami effrayé se plaçait derrière-moi, m'utilisant ouvertement comme un bouclier ! Fronçant les sourcils, je soupirais avant même que la Lord du royaume exprime à voix haute ce que j'avais finis par comprendre sur ce qu'il se passait.

▬ Sphinx, sérieusement...

Bon, alors voilà ce qu'il s'est passé : Désirée a finit de me tatouer le corps, donc elle est partie prendre une douche pour laver toute la sueur sur sa peau, mais Sphinx est revenu ici entre-temps et il a dû voir la demoiselle en train de se doucher. Cette créature de désire l'a bien entendu repéré et tétanisé par l'incroyable force de Désirée, le masqué est venu utiliser comme premières défenses l'un des clients du futur assassin de masqué, c'est-à-dire moi. Me grattant la tête, je ne pouvais m'empêcher de soupirer encore plus fort. Redressant les yeux, je pouvais voir que la délicieuse créature avait sur elle une légère serviette servant à caché – tout en les mettant en avant, paradoxalement – ses généreuses formes. C'est vrai que maintenant que j'y regardais je la trouvais sexy dans cette nouvelle façon de se présenter, souriant de ma stupidité de penser à cela dans un tel moment où si elle décidait d'attaquer je serais probablement le premier avec le cou brisé en trois parties.

S'ensuivit d'une pseudo-conversation entre les deux représentants de chaque sexe dans cette discussion, entre l'image de la femme la plus belle et délicieuse du monde des rêves et celle du garçon qui, bien qu'il dit trouver satisfaction dans sa réalité, a du mal à trouver un équilibre en frustration et plaisir dans ce royaume onirique. Cela en devenait... Ennuyant. Surtout qu'à cause des belles phrases de Sphinx je me mettais à dire des trucs assez intelligents sans que je le remarque, bon sang ! Me massant la nuque, je secouais la tête de droite à gauche en m'écartant à la fois des deux zigotos et du sujet de la conversation. Mes légers pas me guidèrent vers le balcon l'étage, posant mes coudes sur les rebords tout en m'appuyant dessus, mes yeux guidant mon regard sur le royaume qui m'entourait. C'était grand... Et probablement peuplé. Est-ce que les Rois et Seigneurs arrivent à gérer d'aussi grandes terres seuls ? Ils étaient probablement aidés par des Lords comme Désirée... Ou Belial. Rien qu'à me rappeler de son nom je serrais les poings, entendant plusieurs craquement. Si on me dressait un miroir je suppose que je donnerais l'impression d'être enragé avec ses yeux rouges sangs. Je l'étais peut-être, rien qu'à repenser à tous ces jours passer dans le royaume du Feu...

C'est comme quand on arrête de fumer pendant un mois, il suffit de se rappeler de certains moments de son passé – alors qu'on avait une cigarette entre les lèvres – pour se remémorer des moindres détails, de toutes les sensations, qu'elles soient bonnes ou mauvaises... Frottant mes yeux en exprimant mon désaccord pour repenser à tout cela par le biais d'un soupire, je regardais au pied de la tour pour voir s'il y avait autant de voyageurs que tout à l'heure... Le nombre semble avoir diminué, bien qu'ils ne restent au final qu'une simple masse d'êtres humains devant une porte. Mon attention fut attirée par une scène se déroulant légèrement à l'écart de l'entrée, en face du balcon je voyais deux personnes en bas, l'un portant un masque blanc alors qu'il était avec une habitante de se royaume, vraisemblablement acculée contre le mur par la présence du bonhomme. C'était quoi le nom de ce type déjà... Raaah allez Jojo, t'es pas un poisson rouge quand même...

▬ Tomoe. Mais je doute que tu ailles le lui demander, monsieur le froussard.

▬ C'est ça ! Merci chérie.

J'avais répondu à voix haute, m'étant retourné pour désigner Désirée, inconsciemment. J'avais la réponse à ma question : c'était bien ce Tomoe là-bas en bas. Par contre je crois que je venais de faire une bourde en appelant ainsi la créature la plus délicieuse du royaume... Enfin c'était ce que je pensais jusqu'à ce qu'elle me sourit légèrement. Attends, ça veut dire quoi ce sourire ? C'est genre... « De rien bonhomme » ou bien « Toi, tu vas morfler méchamment » ? Ravalant ma salive, je me massais une nouvelle fois la nuque en regardant vers Sphinx qui semblait réfléchir, jusqu'à ce qu'il me pose cette étrange question :

▬ Joël, t'aurais pas une idée brillante pour dissimuler à Tomoe le fait que tu te sois fait tatouer ? Ou, du moins, pour te dissimuler à lui ?

▬ Hein ? Ben pourquoi je me cacherais ? Il va pas m'agresser si on fait que lui poser des questions, nah ? En plus on devrait en profiter, il est en train de draguer une fille en bas.

Je fronçais les sourcils en croisant les bras, cherchant la logique dans ce que me racontais le masqué. Je réfléchissais fort pour le coup, parce que tout ce que je savais sur ce Tomoe c'était qu'il était le numéro uno de la ligue M, la même que celle de Sphinx, c'est tout. C'est pas une raison pour m'attaquer, non ? A moins que mon ami ne m'ait caché quelque chose que j'aurais dû savoir. Cela ne faisait que froncer encore plus mes sourcils, mais je fus coupé dans mon élan – celui où j'allais poser des questions à Sphinx – par Désirée qui, par le biais d'un magnifique déhanché s'approcher de moi, souriante, presque joviale.

▬ Tu as raison Joël, un homme fort et musclé comme toi n'a pas besoin de se cacher des gars de secondes zones comme Tomoe ou Sphinx. Tu es de confiance, toi.

Ouhlà, je savais pas pourquoi, mais qu'une Lord me complimente autant d'un coup, je sais pas pour Sphinx, mais pour moi ça sentait le roussi à plein nez. En plus je ne l'avais jamais vu avec un tel sourire, elle a quelque chose derrière la tête, c'est sûr. Mais avant que je ne proteste haut et fort, elle posait sa main sur ma joue en continuant de dangereusement s'approcher, se plaçant en plein distance privée pour nous deux.

▬ Tu... Tu vas bien Désirée ?

▬ Et un homme de confiance devrait faire en sorte qu'il n'arrive rien à celle qu'il appelle « chérie », pas vrai ?

Disait-elle en posant ses lèvres contre les miennes, avant de me pousser en-dehors du balcon. Bordel je le savais ! Elle m'a piégée avec ses mots doux ! Désirée avait fait en sorte de me faire baisser ma défense en me disant de gentilles choses, jusqu'au moment où j'étais totalement perturbé par ce soudain baiser !... Bon, j'avoue que cet bref instant doux et tendre avait été bien plus qu'agréable, mais voilà quoi ! Je chutais du troisième étage, tombant à la ramasse sur l'herbe rose. Un simple choc, un seul choc a suffit à réveiller toute la douleur que mon corps a dû supporter pour ce tatouage... Tremblant de douleur, j'essayais de me relever tant bien que mal, me tenant l'épaule, la poussière occasionnée par la poussière disparaissant petit à petit. C'est là que je le voyais... Ce type avec un masque blanc, Tomoe. Il me regardait de haut en bas avant de regarder tout en haut, voyant probablement le sourire satisfait de la Lord de désire. J'entendais un rire derrière son casque alors qu'il écartait les bras sur les côtés.

▬ Styléééééé ! Avec ton look on dirait Tarzan qui vient sauver Jane ! Alors moi je suis qui selon toi ? La panthère ou Clayton ? J't'avoue que j'ai une petite préférence pour le chasseur, son regard avec sa petite moustache le rend classe.

Qu'est-ce qu'il me racontait celui-là ?... Je l'imaginais plus sérieux, mais pour le coup on dirait une boule de nerf qui balance des références de films ou de jeux. J'ai l'impression d'être en face de Caleb, c'est pour dire... En plus me comparé à Tarzan... Excuse-moi d'avoir un look inégalé et inégalable →

▬ → Connard.

▬ Hein ?

Oups, j'ai encore une fois parlé à haute voix ce que je pensais, va vraiment falloir que je me reprenne dans les temps à venir, sinon cela ne va aller que de plus en plus mal, d'ailleurs je crois qu'il a remarqué par le biais de mes bandages que j'avais un tatouage de Désirée...

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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeJeu 10 Juil - 21:44


Joël avait l'air surpris de la question que je lui posais. Pour cause : il se demandait pourquoi il devrait se cacher. Il ne semblait pas avoir compris que Dreamland était un monde sans véritables règles, dans lequel les conventions sociales ne s'appliquaient. Rien n'empêchait un autre Voyageur de vous agresser et de vous tuer. Que ce soit par un regard trop fixe, par une bousculade ou par une activité trop bruyante, la première cause de mortalité à Dreamland était d'attirer l'attention de Voyageurs plus puissants, pour qui vous tuer est un acte aussi anodin que manger une glace.

Enfin, Tomoe ne devait pas être du genre à tuer d'autres Voyageurs. Mais je me doutais qu'il ne devait avoir aucun remords à les humilier, et je voulais éviter à Joël de subir ça. Cependant, il ne semblait pas partager le même point de vue que moi.


- Qu'est-ce que t'en sait, qu'il ne va pas t'agresser si tu lui poses juste des questions ? T'es dans sa tête ? Réfléchis deux secondes : tu ne sais rien de ce type, ni du danger qu'il représente.

Enfin, il ne savait pas non plus grand chose de moi, et pourtant, il traînait avec moi. Ce que je venais de dire était donc hypocrite. Mais je pouvais voir, à son froncement de sourcil, que Joël réfléchissait à ce que je venais de dire et à ce que je lui avais dit précédemment. C'est vrai que je ne lui avais pas tout dit, mais je n'en savais pas vraiment plus moi-même. Hormis le fait que les types qui avaient perdu contre Tomoe avait subi une espèce de tâche d'encre honteuse.

C'est ce moment que choisit Désirée pour m'insulter, tout en me comparant à Tomoe, et pour complimenter Joël. Le tout en une seule phrase. Apparemment, le contrôleur du feu, que Désirée venait tout juste de rencontrer, était « de confiance ». Alors que moi, qui avais bien souvent sauvé ses sujets des griffes perverses et du regard lubrique de pas mal de Rêveurs frustrés, je devais comprendre que je n'étais pas homme de confiance ?

Même si cela ne servait à rien d'en prendre ombrage, je ne pouvais pas m'empêcher d'en être agacé et, par conséquent, de tirer la tronche. Heureusement, mon masque dissimulait à tout le monde ma moue boudeuse. Je n'avais pas compris que Désirée se jouait de Joël comme un chat d'une souris. Enfin, jusqu'à ce qu'elle l'embrasse, et le pousse hors du balcon.


- Tu... Tu viens de faire quoi, là ?

- La « chérie » peut disposer de son « homme de confiance » comme elle le souhaite, non ? répondit-elle, avec un demi-sourire.

- T'es peut-être plus belle que les femmes du monde réel, mais t'es surtout une belle salope !

Et avant qu'elle puisse réagir devant tant d'impudence, elle qui n'acceptait même pas qu'on entre chez elle sans frapper, je prenais le même chemin que le contrôleur de feu avait emprunté.

- Connard.

- Hein ?
- Hein ?

J'eus la même réaction que Tomoe, au même moment. Bordel, il pensait parler à qui, là ? À l'un de ses amis ? Heureusement, la surprise laissa place au rire. Un petit rire bien classe, de grand héros de manga. Presque franc. Comme si Joël venait de dire quelque chose de très amusant. Bref, j'aimais pas, mais alors pas du tout, ce type qui semblait vouloir passer pour le grand seigneur des environs, qu'aucune remarque ou insulte ne peut atteindre.

Pourtant, mieux valait que je rentre dans son jeu. Je m'obligeais donc à rire également, avant de me rapprocher de lui.


- Tomoe, c'est ça ? Ravi de faire ta connaissance. Cela t'ennuierais de...

- Tiens, t'es le mec qui porte un masque pour tenter d'avoir un dixième de ma classe ! C'est preeeeeesque ça ! Comment tu t'appelles, déjà ? Sponge, Spark, Stark ?

- Sphinx...

- Ah oui, c'est vrai. T'es mi-femme, mi lionne aussi, ou ça n'a rien à voir avec ton pouvoir ?

- …

- Dis-donc, t'es pas très causant. Tu chercherais pas l'embrouille, par hasard ?

- Non, non ! C'est juste que j'étais venu pour te poser des questions, pas pour te raconter ma vie.

* Sale connard narcissique. * rajoutais-je, seulement en pensées.

- Bref, je voulais savoir si...

Tomoe cessa de m'accorder son attention, se tournant vers Joël. On devinait qu'un sourire carnassier se formait sur ses lèvres, derrière son masque.

- Tiens, mais ne serait-ce pas l'un des tatouages de Désirée que Tarzan a sur lui ?

Et merde ! Non seulement ce foutu masqué me snobait mais en plus, il venait de remarquer les bandages et ce qu'ils dissimulaient. Je serrais mes poings, décidé à défendre chèrement nos deux vies si cela devait mal tourner. Avec un peu de chance, peut-être qu'il nous épargnerait si je parvenais à le blesser ?

[HDJ : Je te laisse raconter la suite car c'est ton idée et je préfère donc que ce soit toi qui l'introduise ^^.]
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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeMar 15 Juil - 9:11


 

 
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Une fois debout, je balayais la poussière sur moi d'un revers de la main, sans vraiment faire gaffe à ce Tomoe-machin-bidule. Déjà que Désirée m'a joué un mauvais tour en se faufilant dans mes défenses, si en plus je devais me taper un taré... Je sentais depuis le début que la nuit allait être longue et unique, je l'avais sentis au moment où Valentine était venue à mon bar dans la soirée, rien que ça c'était un message du destin pour m'avertir que je vivrais des choses pas banales la nuit ! Je me retrouve dans le royaume des frustrés sexuels, j'y retrouve Sphinx qui voulait poser des questions à la Lord du coin – cette dernière qui ne s'est pas gênée pour me faire souffrir le martyre à  appliquer un tatouage douloureux sur mon corps – et me voilà face à face avec le numéro uno de la ligue Major, rien que ça. Enfin bon... J'ai pas vraiment à me plaindre, après tout c'est mieux de voir de nouvelles choses que de s'ennuyer, enfin je crois... En tout cas l'insulte soudaine que je venais d'infliger au masqué causait la même réaction pour les deux voyageurs en M, bien que le retour fut différent pour chacun d'eux. Entre le rire du taré et l’inquiétude que je pouvais sentir venir à des kilomètres de la part de Sphinx, j'étais en train de nager en plein délire...

Vu que mon ami venait d'arriver, j'évitais d'en rajouter – vu que ça pourrait me mettre lui et moi dans une mauvaise situation, apparemment – et le laisser se débrouiller avec Tomoe. Même si Sphinx se faisait complètement mené par le bout du nez par ce dernier... Soupirant, me massant la nuque, je remarquais la belle demoiselle qui fut coincée entre les griffes de Tomoe se faufilait discrètement sur le côté, me faisant un petit signe comme pour me remercier de l'avoir libéré d'une plaie. Renvoyant le salut de la main, je souriais bien que derrière mon expression caché un sérieux ennui : après tout, c'est maintenant à Sphinx et à moi de se coltiner l'autre blaireaux. Je gardais un œil sur leur discussion, croisant les bras. Ce bonhomme avec un masque de renard avait une voix et une façon de parler insupportable... Je veux bien qu'on me mette dans la catégorie « grossier » mais lui c'est le niveau au-dessus, il a évolué en gros « emmerdeur » sinon c'est pas humain d'être aussi chiant. M'enfin, je disais ça mais ce qui me perturbait le plus c'était Sphinx, qui au final ne faisait rien pour remettre à sa place l'autre type. Ce même Sphinx qui face aux autres voyageurs s'imposait comme un diable, usant de sa force pour s'affirmer. Je n'y voyais plus rien de ce genre là, en ce moment. Etait-ce la limite de son influence ? A-t-il si peu de considération envers lui-même et se laisserait volontairement marcher sur les pieds par un mec qui, même s'il est plus fort et a probablement une réputation de merde – parce qu'on va pas me dire que c'est en étant comme ça avec les gens qu'il est vu comme un héros hein – ne se gêne pas pour rabaisser les autres ?

Cette situation m'énervait, vraiment, dans les deux sens de la discussion. Entre le connard narcissique qui voit les autres comme de la merde sous ses pieds et le garçon qui s'écrase comme un insecte s'écraserait face à plus gros. C'en était insupportable, je me retenais d'intervenir en serrant mon poing. J'avais à présent une petite idée du pourquoi Sphinx ne voulait pas que je le rencontre. Tapant du pied par terre, je patientais sans rien faire de plus, à part pester intérieurement. Jusqu'à ce que Tomoe ignorait Sphinx, s'approchant de moi. Enflure, je pouvais imaginer ton sourire se dessiner derrière ton masque, s'il osait me toucher, je lui refais le portrait. Décroisant les bras, je le fixais sans vraiment paraître perturbé par sa remarque, bien que ça me dérangeait qu'il me surnomme Tarzan.

▬ Ouais c'est un tatouage de Désirée, ça te dérange monsieur le taré ?

▬ C'est qu'il serait prêt à mordre celui-là ! Peut-être que je devrais t'apprendre les bonnes manières en te tatouant à ma façon...

Il levait la main pour l'approcher de mon épaule, l'effleurant à peine. Bah oui, il n'a pas eu l'occasion d'aller plus loin, je serrais mon poing pour lui mettre une bonne droite en pleine face histoire qu'il vole quelques mètres plus loin. Serrant les dents, je n'osais imaginer la tête que je me payais avec mes yeux écarlates et mes nerfs sur le visage. Je tournais brusquement la tête vers Sphinx et chopait son masque par la trombe, le tirant légèrement pour rapprocher sa tête de la mienne.

▬ Je comprends pourquoi tu voulais me cacher à ce type : plus je reste à partager le même espace que lui plus j'ai envie de péter la gueule à ce bouffon ! Et toi aussi tu commences à m'énerver avec tes petites manières, tu veux pas lui cirer les pompes pendant que t'y es ?! Si t'as quelque chose à lui demander arrête de lui caresser dans le sens du poil, pose-ta-putain-de-question !!

Je le relâchais en reprenant une inspiration, après avoir parler sans vraiment m'arrêter et garder une respiration fluide. Je soupirais en massant ma nuque, relevant la tête vers le balcon où se trouvait Désirée. Je la voyais brièvement toute souriante, presque comme si elle avait des étoiles dans les yeux et... Une caméra à la main ? Mais à quoi elle jouait elle aussi ? Ce royaume va me rendre dingue... En plus elle osait me tendre le pouce comme si elle m'incitait à continuer, sérieusement... Tomoe se relevait, un peu plus loin, je me disais aussi qu'une simple droite suffirait pas à le remettre à sa place. Alors qu'il balayait la poussière sur ses vêtements, il me pointait du doigt comme on désignerait un coupable.

▬ Toi ! Pourquoi tu m'as frappé ? T'es courageux ou t'es stupide ? Ou les deux ?

▬ Qu'est-ce que le courage ? Sinon garder devant le danger une âme sereine et un esprit libre.

▬ Hein ?

Voilà que je mettais à ressortir des citations que j'ai appris à la fac... En même temps j'en ai tellement bouffé dans ma jeunesse qu'au final cela ne disparaîtra plus jamais, et tant mieux ! Je me fiche qu'on me prenne pour quelqu'un de cultivé, tant que les gens comprennent le sens de ses paroles, et qu'ils l'appliquent sur eux-même, comme Sphinx que je gardais dans ma ligne de mire.

▬ C'est du Paul Cazin, demeuré, et ça veut dire que je devais au moins t'en foutre une pour ne pas devenir fou.

▬ … Hahahaha l'autre il se prend pour une tête parce qu'il a dû lire un livre au moins une fois dans sa vie !

▬ Au moins je passe pas pour un gros inculte qui a la gueule plus grande que le cerveau.

Un silence, enfin... J'ai pensé pendant un moment que je ne pourrais plus jamais expérimenté une telle expérience, le vide, aucune voix, aucun son pour perturbait mes pensées, rien... Dire que j'étais proche de l'extase serait un euphorisme. Le calme, quelque chose que je pensais avoir perdu. Enfin, je disais ça mais une nouvelle tension grimpait petit à petit entre Tomoe et moi-même. Moi, Joël, qui n'était pas du tout effrayé par lui, s'il y a une chose que je ne ferais jamais, c'est m'écraser comme l'a fait Sphinx. S'il pensait que j'avais peur de sa position et de sa réputation, il pouvait se mettre le doigt dans l'oeil, parce que moi je me chargerais de lui foutre un coup de pied au cul et l'envoyer boulet avec cette histoire de ligue. Y'a pas besoin d'être haut dans un classement pour se permettre de dire : fait pas chier.

▬ Va falloir que tu m'expliques : c'est quoi ton tatouage ? J'arrive pas à te le retirer.

▬ Nah nah, c'est i-nu-ti-le ♪

La voix de Désirée se faisait entendre, elle n'avait toujours pas bougée ses fesses du balcon, avec son sourire enfantin et ses formes généreuses s'accoudant sur le rebord du balcon. Elle et Tomoe avait l'air de se connaître, vu qu'ils se fixaient comme chien et chat.

▬ Ca faisait un moment, Tomoe le faux-tatoueur.

▬ Blablabla, toujours à proposer plus de nichons que du beau travail à ce que je vois, laideron. Puisque t'es là, tu m'expliques pour ce noob ?

▬ Pourquoi ça ? T'as l'impression de tomber sur un os ? Ca doit te faire bizarre d'être face à la toute première personne tatouée par moi et qui ne peut être corrompu par ton engeance, hein ? Tu pourrais essayer tout ce que tu veux, tu ne pourras pas lui retirer l'encre sur sa peau puisque... Il n'a pas été tatoué avec de l'encre ! Mais avec de la peinture !

▬ Hein ?
▬ Quoi ?!

Je me disais aussi que j'avais bien entendu tout à l'heure lorsqu'elle parlait à sa servante : elle m'a vraiment tatoué avec de la peinture ! Je me demande si c'est pas pour ça que j'ai autant souffert... Alors le tableau commençait petit à petit à se dessiner, est-ce qu'elle m'a fait ça uniquement à cause de Tomoe ? Pourtant je suis rien pour elle, rien qu'un nouveau voyageur, alors plutôt que de protéger, elle a dû faire ça dans le but de...

▬ Le tatouage de Joël est le tout premier et sûrement le dernier que je ferais avec de la peinture issue du Royaume du Feu. C'est une œuvre unique et vivante que même toi, Tomoe, ne peut humilier comme tu le faisais avant. J'ai donc gagnée ♥

▬ Je le savais...

En gros elle a fait ça dans le seul but de prendre sa revanche sur le masqué blanc... Je soupirais en baissant littéralement les bras. Au final, dans toute l'histoire, j'ai été utilisé de A à Z... Boarf, au moins je suis toujours en un seul morceau et c'est pas ça qui va me traumatiser. Bon ok je suis tatoué et c'est irréversible, mais en fin de compte je m'en fiche, non ? Je sais pas ce qu'en pensait Sphinx mais pour moi, c'est juste une page de ma longue et virulente vie.

▬ … Hahahaha c'était donc pour ça. Tu me diras, puisque je ne peux pas l'humilier je peux toujours le tuer comme ça personne aura l'occasion de voir un tatouage que je ne peux toucher, ce serait pas mal non ?... Mais je suis bon joueur, tu m'as bien eu sur ce coup ! Pour la peine je vais laisser couler pour cette fois.

Je le voyais qui tournait le dos à tout le monde, prêt à grimper par-dessus le muret pour s'en aller. Je faisais signe à Sphinx pour pas qu'il perde l'occasion de demander les infos qu'il souhaite.

▬ Sphinx, manque pas cette occasion et dis ce que t'as à dire !

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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeLun 21 Juil - 9:01


- C'est qu'il serait prêt à mordre celui-là ! Peut-être que je devrais t'apprendre les bonnes manières en te tatouant à ma façon...

La réaction de Joël était prévisible, mais puérile. De toute évidence, le contrôleur du feu semblait détester l'autorité, sous toutes ses formes, et n'hésitait pas à se montrer insolent. Mais celle de Tomoe était bien pire : il commençait à se montrer menaçant. Je voulais bien lui passer la pommade, me montrer sympathique voire lèche-boules car ça ne me coûtait rien à part quelques onces de fierté. Mais je n'allais pas le laisser faire du mal à ce brave Joël sans intervenir. N°1 ou pas N°1.

Pourtant, le jeune homme m'épata une fois de plus : il envoya un solide coup de poing à Tomoe (qui devait s'attendre à tout sauf à ça), l'envoyant valdinguer plus loin. Puis il s'approcha de moi, une mine affreuse de mec énervé, et m'attrapa par la trompe afin de me parler. Si ça avait été quelqu'un d'autre, son bras aurait disparu. Même s'il s'était agi de Tomoe : quand on était aussi près de moi, ce n'était pas un écart de puissance même conséquent qui pouvait vous sauver de la perte d'un bras.

Il m'expliqua qu'il comprenait pourquoi je voulais éviter que Tomoe et lui se rencontrent, puis que mes petites manières l'énervait. Il voulait que je pose ma question de manière franche et directe. Si je n'en avais pas été certain jusqu'à présent, j'étais à présent fixé : Joël ne me serait d'aucune utilité pour tout ce qui concernait de près ou de loin à la Famiglia. C'était un type franc et honnête, et c'était tout à son honneur, mais de ce fait son espérance de vie s'en verrait drastiquement raccourcie si je le mêlais à mes problèmes.

Enfin, si on réchappait déjà à celui que représentait un Tomoe accusateur. Cette fois encore, je n'intervenais pas. Tomoe demanda à Joël pourquoi il l'avait frappé, et eut droit à une réponse inspirée de Paul Cazin. Mouais, je préférais Les Fleurs du Mal de Baudelaire à sa Tapisserie des Jours. Mais ce n'était que mon avis. Et puis, la citation de Cazin s'adaptait bien à cette situation-là.

Après une petite joute verbale, Tomoe déclara être incapable de lui retirer son tatouage. J'en étais le premier étonné, jusqu'à ce que Désirée intervienne. Ah... Joël avait été tatoué avec une peinture spéciale, venue du Royaume du feu ? Et Désirée avait décidé de se servir de lui pour humilier Tomoe ? Comme c'était étonnant... Elle ne changeait guère, les années passant.

Alors que Tomoe se barrait, après avoir dit qu'il épargnait Joël, ce dernier me sortit de mes pensées. Il avait raison, je devais obtenir des réponses. Je fonçais à la suite de Tomoe, me retrouvant d'un bond en haut du muret qu'il était en train d'escalader. J'en profitais pour lui tendre la main.


- Besoin d'aide ? demandais-je avec un sourire goguenard.

L'art de se venger sans s'attirer d'ennuis. Que Joël en prenne de la graine!

- Non. Tu me veux quoi ?

- J'ai besoin de renseignements sur la Famiglia Addormentata. J'ai demandé à Désirée, mais elle n'a pas su y répondre. J'espérais que tu serais plus efficace qu'elle pour transmettre des informations.

- Je suis plus efficace d'elle dans tous les domaines. Mais je suis pressé alors ne songe même pas à tenter de me retenir plus longtemps, t'y perdrais l'usage de tes bras.

- Ouais, t'es incapable de me répondre, quoi.

- À Kazinopolis, cherche quelqu'un de Tony. Il te dira tout ce qu'il a à savoir.

Ayant eu un semblant de réponse, je sautais du mur pour rejoindre Joël tandis que l'autre masqué se dirigeait vers je ne sais quel endroit. J'avais ma réponse, et tout ce que j'avais besoin de savoir. Maintenant, il était temps de régler certains points.

- Tu te prends pour qui, abruti ? Le fait que Désirée te dise que t'es spécial t'est monté à la tête ? Oui, je fais des petites manières, oui, je lui cire les pompes. Mais moi, au moins, je ne dois pas ma survie à une chance insolente ! T'as beau être plus âgé que moi dans le monde réel, ici t'es à Dreamland. Peut-être que toi, tu peux compter sur ta bonne étoile pour survivre, moi pas !

Je me rapprochais de lui, posant ma main sur son épaule de manière douce et non brutale, contrairement à ce qu'avait voulu faire Tomoe précédemment. Mon geste se voulait fraternel et je repris d'un ton plus calme.

- J'te demande pas de changer, Joël. Même si ton attitude risque de nous attirer des ennuis, par le futur, c'est cette attitude que j'apprécie et tu ne serais pas Joël sans. Alors ne me demande pas de changer. J'emploie les manières qu'il faut, quand il faut. Je ne suis franc et honnête qu'avec les gens que j'apprécie. Nous sommes différents.

Je le relâchais. J'avais dit ce que je pensais, et il n'avait qu'à le prendre comme il le voulait. Je resterais tel que je suis. Si mon attitude l'irritait tant que ça, on pouvait s'arranger pour ne plus se revoir. Moi-aussi, sa franchise à toute épreuve me saoulait à certains moments. Mais ça faisait partie de lui, et il ne serait plus le même sans cette franchise, sans cette insolence face à ceux qui s'imaginer le contrôler, lui être supérieur.

Pas étonnant qu'il n'ait pas été au service de Behemus !
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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeLun 21 Juil - 9:53

Spoiler:

Tomoe s'était barré en escaladant le muret après qu'il eut donné la réponse attendue par sphinx. il lui avait répondu par ce qu'il sentait l'autre là il allait pas lui lâcher la grappe s'il lui répondait pas. Mais a peine eut il passé le mur qu'il se gratta le menton sous son masque. Il avait l'impression d'oublier quelque chose. Il explosa de rire.

- haha! oui! je sais! Ah lala! comment j'ai put oublier un truc comme ça?!

Sur ce, Tomoe n'escalada pas le muret mais se mit à voler. Oui, il est capable de voler. Un peu comme un contrôleur de l'or portant l'armure d'or est capable de voler, un contrôleur d e l'encre portant des tatouages sur près de 90% de son corps et des flacons d'encre à la ceinture est capable de voler en contrôlant l'encre sous sa peau et à sa ceinture. Il survolait à présent la petite zone où Sphinx avait des explications fraternelles et très viriles avec Joel. Le contrôleur de l'encre laissa le temps à Joel le temps de répondre à Sphinx avant de finalement débarquer juste derrière eux en faisant semblant de pleurer.

- aaaaaaaah c'est si beau! tant d'amitié fraternelle et virile!! on se croirait dans Saint Seiya! Nan plus sincèrement! c'est assez drôle! vous êtes marrantes les mecs! ça vous dérange si je dis au dream mag que vous avez une relation un peu particulière vous deux?
- Tu me veux quoi encore gros con?!
- Bah ouais! désolé! j'oubliais pourquoi j'étais là à la base!

Tomoe tendit les bras comme magneto quand il cherche à manipuler du métal. Et là, des flacons d'encre traversèrent els murs de la maisond e Désirée et atterrirent dans les mains de Tomoe. La lord commença à péter une durite.

- Alors là nan enfoiré! j'te permet pas d'me taxer mon encre!
- désolé! j'suis presque en rupture de stock! avec ton histoire de tatouage à la peinture! j'avais oublié que j'étais là juste pour te taxer ton encre!
- Je vais te...
- Tu vas faire quoi?! j'te défonce quand je veux! et en fait! j'avais oublié un autre détail!

Tomoe fit un fuck à désiré puis mit tous les flacons d'encre dans ses poches. Il s'approcha de sphinx et Joel, poussa légèrement sphinx pour se mettre en face de Joel. On pouvait deviner qu'il arborait un grand sourire sous son masque traditionnel japonnais.

- Tu m'aurais pas collé un coup de poing toi?!

Tomoe arma un coup de poing. Con à dire mais il comptait pas laisser impunis ce geste avec le recule. il comptait pas le tuer, mais il allait pas laisser couler pour autant. On pouvait voire l'encre sous sa peau se mouvoir pour se rassembler autour de son poing. Il y en a même qui suintait un peu des pores de sa peau. Il envoya un coup de poing comme Joel n'en avait certainement jamais reçu. Décuplé par son contrôle de l'encre. Son coup de poing était juste destructeur. On avait l'impression de se faire rouler dessus par rouleau compresseur. D'ailleurs, le pauvre Joel traversa de part en part le studio de tatouage de désirée. Les tatouages de tomoe revinrent tous à leur place originale.

- Hmmm j'vais le tatouer, pas le tatouer?! Hmmm nan! pas le tatouer! même ma tache dégueulasse mérite pas de se retrouver sur le même voyageur qu'un tatouage de Désirée!

Tomoe mit les mains dans les poches puis commença à s'en aller. Il fit juste un salut de la main à Désirée et sphinx.

- Salut les nazes! Désirée! bonne chance pour retrouver ton encre! et toi! truc là! Bonne chance avec la famiglia!
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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeJeu 7 Aoû - 15:38


 

 
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Le pouvoir de Tomoe inutile sur moi, Désirée qui obtient sa victoire sur le voyageur et Sphinx qui poursuit ses petites affaires, j'avais limite l'impression de faire partie du décor. En même temps, mon rôle s'achevait depuis un bon moment, car à part pour la créature de luxure je n'étais pas forcément nécessaire dans le coin. Après tout, je n'ai fait qu'accompagner mon ami le masqué dans sa petite enquête sur une certaine famille. Une forme de pègre à DreamLand ? Cela ne m'étonnerait pas vraiment. Alors que je voyais les deux masqués grimper sur le muret, je soufflais un bon coup en massant ma nuque. Je crois que j'ai un peu trop gueulé pour ce soir, dire que ça a commencé avec Valentine, puis est venu l'ouragan Tomoe... Quel bordel cette nuit. Une fois la conversation des deux bonhommes terminés, l'un d'eux sautait près de moi, apparemment remonté pour me faire la leçon, à moi, cette fois. J'écoutais ce qu'avait à me dire Sphinx, sans réellement détourner le regard ou chercher à contester. En faite je restais passif, presque neutre, haussant légèrement les sourcils.

Enfin, jusqu'à ce qu'il pose sa main sur mon épaule, en paraissant plus calme cette fois. Je comprenais bien ce qu'il voulait me dire, j'étais si compréhensif que je ne pouvais m'empêcher de rire en tapotant son épaule.

▬ Qui te parles de changer ? Même si tu penses gérer les choses à ta manière, c'est pas une raison pour que je me taise. Selon moi, un homme devrait montrer qu'il en a dans le pantalon de temps en temps, c'est tout ! T'es ce que t'es, je suis ce que je souhaite être, rien de plus mec.

Croisant les bras en gardant le sourire, je remarquais le deuxième masqué redescendre à son tour du muret, s'approchant du bâtiment. Décidément ils ont encore de l'énergie pour des parties de grimpettes, ceux-là... C'est pas avec mes douleurs au corps que je pourrais les suive. Désirée m'a fait souffrir avec ses petits soins de tatoueuse. Enfin bref, à peine finissait-il de cracher son venin sur Sphinx et moi que je le voyais récoltait beaucoup beaucoup d'encre à travers le mur. En faite c'est vraiment un contrôleur... Et c'est un tatoueur, ses traitements doivent d'être aussi douloureux qu'avec une aiguille. Brr, rien que d'y penser j'en tremblais. C'est alors qu'il venait vers moi, visiblement rancunier par rapport au fait que je lui en ai mis une. En même temps il m'a bien cherché l'asticot, il croyait quoi ? Bon, après j'avoue que moi aussi j'aurais une sacrée dent contre un mec qui vient tout juste de me cogner. Soupirant, je me mettais bien face à lui.

▬ Après Sphinx, tu parles de chance insolente mais... Je récolte ce que je sème, et tu sais quoi ? J'assume, c'est la voie que je choisis.

Voyant le bras sombre du masqué, je pressentais d'avance la puissance du coup que j'allais devoir me prendre... Et dire qu'il était juste « fort » serait mentir. Son poing s'enfonçait contre mon nez, me projetant avec violence et brutalité en arrière, percutant douloureusement le mur dans mon dos, le traversant même comme si c'était du gruyère. Même après avoir touché le sol, je rebondissais tel un sac de viande qu'on aurait jeté avec force et détermination. Roulant sur plusieurs mètres avant d'atterrir sur le dos, le visage marqué par la trace du poing sur la figure. Je sentais mon sang chaud couler de mes narines et de ma bouche... Crachant ce que j'avais dans la gorge, j'avais les jambes sciées pour le coup. Tout ce que je pouvais faire, c'était lever avec peine le pouce en l'air en direction de Sphinx et compagnie, histoire de dire «  Ca va, j'suis pas mort » enfin, pas encore... Ma tête était bien lourde, même si elle était couchée en ce moment, j'ai même le tournis... Peut-être que je saigne de la tête aussi, je ne sais pas. Bizarrement, mes oreilles sifflent, quoique on dirait plutôt une sirène, c'est quoi qui fait ce boucan encore ?...

______________________

Drrrrr-rrrriing ! Drrrrrrrr-rrrrrrrrriiiinnng !

Oh, le réveil... J'avais oublié qu'en semaine je le mettais pour pas oublier de nettoyer le bar avant de l'ouvrir. Je me redressais lentement de sur mon lit, ayant des courbatures partout... Bon sang, j'ai l'impression d'avoir percuté un camion à pleine vitesse, j'ai la tête dans un étau... Je sortais de mes draps pour aller choper une aspirine dans le coin, histoire de faire passer la douleur. Quelle nuit, si on m'avait dit que je me disputerait avec une amie, que je tomberais sur le royaume des frustrés sexuels, que mon ami voyageur m’emmènerait voir une créature de rêve qui va m'utiliser pour prendre sa revanche sur un rival, en me tatouant le corps... Franchement, j'aurais fais en sorte de pas dormir cette nuit. Hahaha nan je plaisante, jamais de la vie je manquerais de tels moments, j'ai peut-être douillé vers la fin mais je regrette pas, pourquoi éviterais-je de tels instants pour me marrer sérieusement ? Bon, le bar ne va pas se nettoyer tout seul que je sache, au boulot...

Enfin, une fois les préparatifs terminés, j'ouvrais enfin l'enseigne histoire de laisser les clients entrer. Alors que je m'étais retourné pour rejoindre le comptoir, j'entendais déjà la porte s'ouvrir. J'aurais dû engager un devin pour savoir que ma première cliente de la journée ce serait Valentine...

▬ Bonjour ?

▬ Hmm... Te fais pas de fausses idées, je veux juste prendre un bon café.

▬ Aaah, tu reconnais que mes cafés sont bons.

Ah lala, la pauvre, je commençais à la taquiner de si bon matin alors que je ne devrais pas. Après l'avoir servis un bon arôme réchauffant, je posais le coude sur le comptoir, observant le journal afin de voir les nouvelles par-ci par-là. Rien de bien foli-fochon, l'économie en chute, des inquiétudes sur la fin du pétrole, tout ça quoi... Je tournais un œil vers la demoiselle qui était bien silencieuse, elle qui est si bavarde d'habitude. Peut-être attendait-elle que je lui fasse des excuses ? C'est vrai que j'ai agis comme un con la nuit dernière. Mais si je fais ça, elle va en profiter pour me forcer à faire ce voyage avec elle, en guise d'excuses, ça sent un peu le roussit pour moi ce scénario... En même temps, ais-je vraiment le choix ?

▬ Au faite, il dure combien de temps ton voyage ?

▬ … 2 mois.

▬ Et il reste une place pour un non-habitué des voyages ?

Gardant toujours en main le journal, je continuais de la regarder en souriant légèrement. C'était très amusant de voir ses réactions par étapes. D'abord la réflexion, puis la surprise, puis un grand sourire de satisfaction et enfin elle se levait pour passer ses bras par-dessus le comptoir et m'enlacer comme si j'étais une grosse peluche.

▬ Ouiii merci Joël, t'es le meilleur !

Et bien... Soupirant légèrement, je me massais la nuque en imaginant d'avance le calvaire que cela va être, deux mois en France... J'espère qu'il y a des plages dans ce pays.

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MessageSujet: Re: La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx   La nuit risque d'être unique | Pv Sphinx I_icon_minitimeLun 17 Nov - 12:03


Joël semblait avoir compris les raisons qui m'avaient poussé à m'écraser devant Tomoe. Même si, d'après sa réponse, il pensait que sa réaction était la plus valable pour « un homme », il était assez mature pour se montrer tolérant et finir l'échange verbal par un simple « tu es ce que tu es, je suis ce que je souhaite être ». J'étais donc plutôt calme, heureux de m'être fait comprendre.

Pendant que nous parlions, Tomoe était revenu et se moqua de notre discussion. Vu que sa teneur était probablement trop compliquée pour un type dont les références culturelles se bornent aux classiques de Disney (souvenez-vous de sa référence à Tarzan !), il nous traita plus ou moins subtilement de gay. Enfin, « traita »... n'étant pas homophobe, je ne pense pas que « gay » puisse être considéré comme une insulte. Mais vu que l'homme au masque blanc voyait ça comme une insulte, j'étais obligé de prendre ça pour une insulte.

Mes jointures blanchirent alors que je serrais mes poings. Pourtant, une nouvelle fois, je parvins à m'écraser. Je ne pouvais pas l'affronter maintenant. Je devais contenir ma colère, faire comme si de rien n'était. Pour m'aider à me contrôler, je m'imaginais en train de le rouer de coups : c'était un fantasme plutôt sinistre, mais qui m'aida à ne pas céder à la tentation.

Pendant ce temps, il volait toutes ses fioles d'encre à Désirée. La Lord, habituellement si belliqueuse, ne put que fermer sa gueule devant la puissance de son détracteur. Voir une personne que je considérais comme puissante s'écraser ainsi devant Tomoe m'aida un peu plus à ne pas céder à la colère.

Et puis, le n°1 de la ligue Major décida de se venger du coup qu'il avait reçu plus tôt. L'encre de ses tatouages se déplaça, comme si elle était vivante, et vient s'agglutiner dans la chair autour de son poing droit, qui prit une taille juste impossible. C'était comme si quelqu'un avait braqué un revolver sur le torse de Joël : j'étais partagé entre le désir de m'interposer, et celui de ne rien faire afin de ne pas crever.

La raison l'emporta sur mes émotions, pour une fois : Joël ne mourrait pas obligatoirement sur ce coup-là. Mais si je m'interposais, un combat entre moi et Tomoe s'engagerait et... je perdrais gros dans cette bataille. Et puis, le contrôleur du feu avait frappé le masqué en premier. D'une certaine façon, il l'avait mérité.

En fait, Tomoe passait pour un vrai gamin dans l'affaire, tandis que Joël, en acceptant le coup de son adversaire, lui montrait par là que son attitude était puérile. « Tu m'as tapé alors j'vais te taper, pour qu'on soit quittes ». Ce n'est pas brillant de maturité. D'un autre côté, j'aurais agi comme Tomoe à sa place donc je ne vais pas lui jeter la première pierre. Mais bon, après m'être imaginé en train de lui exploser sa sale gueule, critiquer son attitude m'aide à résister à ma colère.

Finalement, Joël est projeté des mètres en arrière, et semble à première vue inconscient. Mais il parvint à lever un pouce en l'air, afin de me faire comprendre qu'il est encore en vie. Quel poseur !

Puis Tomoe s'en alla, me souhaitant bonne chance pour retrouver la Famiglia. J'avais envie de lui rétorquer quelque chose de bien cynique, de bien piquant, mais à quoi bon ? S'il le prenait mal, il allait revenir pour me faire payer mes paroles, et j'allais prendre cher. Et puis, s'il m'ignorait, je passerais pour un gamin qui ne l'ouvre que lorsque le danger s'est barré. Non, mieux valait me taire. Joël s'était réveillé, Désirée était retournée à ses occupation, et je n'allais pas tarder à disparaître moi aussi.

C'est pourquoi, j'en profitais pour faire le point sur cette soirée. Au final, j'avais appris des choses intéressantes, comme le nom de celui que je devais contacter à Kazinopolis, ou encore e pouvoir du n°1 de la ligue M. Il était capable de manipuler l'encre de ses tatouages, de voler et, certainement, de se déplacer beaucoup plus vite. Bref, assez badass somme toute. Il ne serait pas facile à combattre mais, un jour, je lui enlèverais son masque dont il semble si fier et lui effacerait à jamais le sourire suffisant que je lui devinais, alors qu'il nous parlait à Joël et à moi quelques instants plus tôt

Sur cette dernière pensée, plutôt réconfortante, je me réveillais.
[HRP : The end. La fin ne vaut pas tout le temps qu'on a attendu, et je m'en excuse.]
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