La cour des grands de la fête [Libre]

Le Célestiafest était apparemment en train de battre son plein à l’heure actuel. Je dis bien « apparemment », parce que je n’ai pas eu la chance moi-même de pouvoir y participer. Pourquoi me direz-vous ? De un, parce que j’avais la flemme (c’est une raison valable, oui) et de deux, parce que je n’avais pas été mis au courant avant que l’évènement ne se produise, du coup, pas possible d’être invité. Apparemment, ils en parlaient partout dans le Dreamland pendant plusieurs semaines, comme quoi, c’était l’évènement de l’année, mais hélas, entre les caprices de Miss Régalia et mes explorations personnelles, je m’étais tenu éloigné de la civilisation. Bref, on pouvait dire que j’étais le glandu du village paumé. Pas que ça me dérange, mais bon, j’avais quand même l’impression de passer à côté de quelque chose… Mais bon, aujourd’hui, j’avais été convoqué à la base du Collectionneur afin qu’elle me parle apparemment d’un autre évènement important.

« - Aaaah, Johann, contente de te voir ! Fît elle avec un sourire presque enfantin.
- … Ok, c’est quoi l’embrouille ?
- Quoi ? Tu penses vraiment que moi, Régalia Ramon, j’essaierai de te tromper pour arriver à mes fins ? »

Un certain silence passa pendant cinq secondes alors que la brune essayait de faire des Puppy Eyes, qu’Estéban qui se tenait à côté de moi, contre un mur, toussa légèrement, et que moi je l’observai avec une tête à dire « Tu me prends au sérieux ? ». Soupirant, elle reprit enfin sa nonchalance naturelle, prenant sa même pose avachie sur ses coussins, la tête dans sa paume et me regardant de haut.

« - Très bien, j’ai compris, t’es plus aussi innocent que le premier jour où on s'est connu… Alors je vais aller droit au but. Je suppose que tu as été mis au courant du Célestia Fest ?
- Tard, mais ouais.
- Il se trouve que demain soir, il y a une soirée organisée au même moment à la DreamBox, à laquelle j’ai été invitée. Elle rassemble la plupart du haut gratin du Royaume des Songes, et donc, des personnes avec qui je pourrai échanger.
- Hun hun, et le rapport avec moi dans tout ça ?
- Ton rôle sera simple, tu seras mon cavalier.
- … Je vous demande pardon ? Fis-je en levant un sourcil, l’autre œil tremblant.
- Tu m’as bien entendu. Tu vas m’accompagner à cette soirée, je dois ramener un larb-je veux dire, un de mes mercenaires pour faire bonne figure.
- Hun hun, je vois, et pourquoi vous ne demandez pas à l’armoire à glace ? Fis-je en pointant du pouce Estéban. Il me paraît être de meilleure carrure et plus fidèle envers vous que moi.
- Je ne suis pas disponible ce soir-là, interrompit Estéban, j’ai à gérer une surveillance de nuit à mon travail.
- Voilà, et en plus, il ne possède pas tes… « talents ». »

Voyant qu’elle était en train d’hésiter sur le dernier mot, j’étais en train d’essayer de comprendre la situation. Le seul talent qu’elle pourrait me vanter, c’était mon don à créer des barrières et des murs. Soudain, je compris direct. Elle avait dit qu’il y aurait du beau monde, et donc, sans doute des personnes à qui elle aurait volé des objets qui aimeraient se venger. Comprenant la situation, je fis un certain sourire moqueur en commençant à rire doucement.

« - Ah d’accord, en fait, vous avez juste besoin de mes capacités idéales pour jouer les gardes du corps contre vos créanciers, c’est ça ?
- Hmpf, vois la chose comme tu le veux, je ne te demande pas ton avis ! Tu viendras avec moi et basta.
- Ca va, ça va, j’ai compris. Si vous y tenez, ça sera un « plaisir » de vous accompagner.
- Par-fait. Dans ce cas, tu me retrouveras aux alentours des dix heures, tu n’auras qu’à penser à moi, et tu arriveras à la soirée. Oh, et dernière chose, tenue de soirée exigée, alors t’as intérêt bien visualiser un costard si tu ne veux pas que je t’émascule. Ai-je été claire ?
- … Transparent madame, fis-je avec un sourire inquiet. »

*Le lendemain*

Il était presque dix heures, j’avais fait en sorte de pouvoir faire pas mal de sport afin de me fatiguer pour me coucher rapidement à l’heure prévue. Je savais qu’il n'était pas rare d’entendre des menaces en l’air de la part de Régalia, mais en général, quand elle menace de t’arracher les parties génitales, ce n’était pas des mensonges... Ceci me fit bien comprendre qu’elle tenait particulièrement à cet évènement. Enfin bref, il me fallait donc penser à deux choses en me couchant : Régalia et un costard. Fallait cependant pas que je fasse une association des deux, parce que jamais du mal à la visualiser dans un costume trois pièces. En quelques micros secondes, je me retrouvai enfin dans le royaume des Songes, dans un endroit avec pas mal de bruit. Tournant un peu autour de moi, je pus voir qu’il y avait effectivement un gros bâtiment animé, avec du monde sortant de partout. Cependant, ça avait plus l’ambiance d’une boîte que d’une soirée de gala comme je le pensai.

Tenue de soirée:

Soudain, une voix m’appela dans mon dos, et la reconnaissant, je soupirai en me tournant pour voir Régalia… Et je devais avouer que j’étais assez surpris par ce que je voyais. Je savais que Régalia avait une grande posture, mais là, elle faisait presque une tête de plus que moi. De plus, elle était d’une tenue époustouflante, c’était le cas de le dire. Alors qu’elle me demandait d’arrêter de faire une tête d’ahuri, elle me demanda de la suivre afin de me diriger vers l’entrée des VIP, pour que nous puissions nous diriger vers le Loft. Je profitai que nous soyons placés dans la queue pour lui demander plus de détails de la soirée, et m’expliquait qu’apparemment, plusieurs de ses collègues collectionneurs d’objets avaient choisi de profiter de l’occasion pour organiser une vente privée entre eux, et donc, s’installeraient au Loft afin de pouvoir procéder. Je me contentai de hocher de la tête pour ne pas à devoir argumenter.

Une fois que je pénétrai dans le Loft, je pus voir que le lieu était beaucoup moins animé qu’en bas, mais qu’il y avait tout de même une animation, avec une musique permettant de rappeler l’ambiance de la scène devant nous ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]). En effet, il y avait plusieurs danseurs et danseuses qui, contrairement à ceux en bas qui se déchainaient comme des tarés, se contentaient de pouvoir donner de quoi nourrir les yeux. Sifflotant devant les belles femmes devant nous, et ignorant royalement les hommes qui tentaient de faire de même, je suivis Régalia afin qu’elle puisse retrouver les personnes avec qui elle avait affaire. J’enchaînai donc les présentations, les poignées de mains, les flatteries masquées par des langues de vipère de la part de ma patronne, et je sentais ma patience atteindre rapidement son bout. De ce fait, je choisi de profiter de l’occasion pour m’éclipser, en prétextant que j’allais chercher des rafraîchissements pour elle et moi. Acceptant l’offre,  elle me laissa partir, et je pus éviter que mon envie de briser la vitre qui me séparait du Dancefloor afin de sauter et de rejoindre la foule en bas ne prenne le dessus. Maintenant, me voilà en train de chercher un endroit où poser mon cul afin de me détendre un peu, et essayer d’apprécier la fête.

« - Essayons de trouver une table pour jouer, ça sera pas mal. »

HRP:

Voici une image de la lady:

voici le bg d'la night:

image:

Trainer dans le Loft était une activité beaucoup plus reposante que les autres missions que j’avais l’habitude d’exécuter pour Ramon. Je dirais même de trainer dans le reste du Dreamland de manière générale même ! Il fallait dire que ce monde était bien loin de partager les mêmes règles que notre réalité pour diverses raisons, que ce soit de l’ordre des lois de la physique élémentaire ou bien du bon sens de manière générale. Mais ici, le Loft ressemblait en pas mal de points aux boites de nuit que j’ai eu l’occasion de fréquenter durant ma vie étudiante (et que je fréquente encore aujourd’hui, bien que moins depuis ma découverte du royaume des Songes). La seule véritable différence entre ces dernières et le Loft de la Dreambox résidait surtout dans ces occupants, qui étaient majoritairement des créatures du monde des rêves, et des hauts gratins de surcroît. Que ce soit les danseuses aux oreilles pointues et aux formes de rêve (Dreamland, Rêves, blague de merde), ou bien les clients qui se baladaient de table en table, tout était bon pour me rappeler que ce n’était pas un endroit ordinaire.

Après avoir marché pendant plusieurs minutes, je finis par poser mon cul à une table déjà occupée par quatre autres individus, et aussi, par des jetons et un paquet de cartes. J’en conclus donc qu’il s’agissait du lieu de destination que je voulais atteindre en partant en vadrouille. Je conclus rapidement de par le nombre de cartes dans les mains des joueurs qu’il s’agissait d’un poker des plus classiques, autrement dit, un jeu dans lequel je me démerdai pas mal. Négociant rapidement en disant que j’accompagnai Le Collectionneur, les autres à la table comprirent que j’avais sans doute pas mal d’Essence de Vie (que je n’avais qu’en très maudites quantité, mais passons) et voulaient me plumer. Qu’ils y viennent, je les attendais.

*Quelques minutes plus tard*
« - Je m’attendais pas à ça… Mais bon, Good enough. »

Durant cette partie, j’eus l’occasion de passer par différentes teintes de couleur de peau dont j’ignorai l’existence. En effet, si les deux premières parties, je réussis à m’en sortir sans trop grand problème, je me rendis bien vite compte quand je dus mettre en gage mon bras droit qu’ils s’étaient surtout foutu de ma gueule pour essayer de m’arnaquer. Changeant donc de tactique de bluff (et faisant en sorte de voir les cartes de mes adversaires par des procédés que je tiendrais secret pour éviter de me faire botter le cul), je réussis à retrouver l’entièreté de mon corps, et faire un profit de cinquante pour-cent. Autrement dit, j’ai eu chaud au cul. La partie terminée, je me rappelai alors que j’avais une mission à remplir : trouver à boire pour l’autre grognasse. Soupirant en voyant que j’avais sans doute perdu pas mal de temps à faire ma partie, je me décidai d’aller rejoindre le bar.

Une fois posé, je m’adressai au Barman pour qu’il me fasse un verre de Vodka, et un de, je cite, « quelque chose de riche, du moment que ça plaît aux dames ». Soupirant ainsi face à l’idiotie de ma commande, je tournai sur moi-même afin d’observer un peu autour de moi. Rien n’avait changé au niveau des pistes, il y avait encore des danseuses qui essayaient de voir qui avait le plus de pognon sur lui, des gens qui s’agglutinaient sur des tables pour je ne sais quelle affaire, et des mecs qui pensaient que c’était une idée intelligente de passer la sécurité en étant à moitié à poil. Cependant, ce ne fut que quand se terminait l‘analyse de ma vision périphérique que je fus surpris de voir la compagnie qui se trouvait à côté de moi.

« - Et bah, je vois que t’as pas peur de faire biper les détecteurs aux aéroports. »

L’homme qui se trouvait à mes côtés semblait avoir une apparence des plus désinvolte. Je ne parle pas de sa coupe de cheveux qui pourrait faire l’objet d’innombrables blagues sur les blonds vénitiens, mais plutôt de la tête qu’il tirait avec les innombrables piercings sur le visage. Déjà que je trouvais les boucles d’oreille assez limite, se faire percer les lèvres et le nez, ça avait de quoi en jeter plein la vue. N’écoutant qu’à moitié, une éventuelle réponse de sa part, je me mis à regarder dans la direction qu’il observait, et me rendit compte que c’était là où se trouvait Ramon. Bien évidemment, je me demandai le pourquoi de cette observation. Est-ce qu’il connaissait quelqu’un à l’intérieur, ou est-ce qu’il en voulait à Ramon. Choisissant de n’émettre aucun soupçon, je décidai ainsi de faire juste de la petite conversation.

« - Alors, tu fais quoi de beau ici ? T’as reçu une invitation pour « faire la fête », ou alors quelqu’un t’y a trainé ? »

Question assez simple, cela me permettait ainsi de voir dans quelle catégorie je pouvais le ranger plutôt. Si jamais il était comme moi, venu pour surveiller une connaissance, j’allais devoir me méfier de lui. Le cas était le même s’il était juste venu pour voir Régalia, ça allait exploser sec. Alors que j’attendais une réponse de sa part, le Barman arriva en déposant les verres, ce qui me donna l’occasion de me rafraîchir le gosier. Tenant toujours le verre en main, je laissai mes coudes posés sur le comptoir avant de me tourner vers le rouquin, essayant de lui soutirer une réponse.

« - En tout cas, t’as pas l’air d’être là entièrement de ton plein gré. Si c’est le cas, on est deux. »

HRP:

HRP:

Je ne savais pas vraiment si c'était le regard noir qu'il me lançait, comme s'il essayait de se la jouer "yeux revolver", ou le ton froid dans sa réponse, qui avait fait baisser la température de la pièce, mais une chose était sûre, c'est que ma réplique cinglante avait réussi à faire son effet et attirer son attention. Une simple moquerie, oui, mais c'est parfois les raisons les plus minimes qui engendrent les conflits. C'était ce que je voulais vérifier en testant un peu son échelle de tolérance à la connerie. Et puis, après tout, c'était lui qui avait commencé. Il pensait peut-être que je ne l'avais pas entendu me traiter de clown, mais bon, même si l'insulte ne me faisait ni chaud ni froid (vu que ce n’était pas la première fois que j'étais relié au titre de comique de service), vous connaissez les lois concernant toute offensive : si l’on n’est pas l'initiateur, ce n'est que de la légitime défense.

Toujours était-il qu'il n'en restait pas moins intriguant ce rouquin. Non, je ne parle en aucun cas de sa dégaine, je ne l'ai fait que pour tester sa réaction, bande de racistes ! Je parlais plutôt de son attitude, son comportement. Il disait certes être venu à la fête contraint et forcé (comme moi), mais il restait cependant beaucoup trop concentré au niveau de la table des échanges, contrairement à moi qui, malgré les ordres de Regalia, avait l'opportunité de me balader comme bon me semblait. En parlant de l'autre justement, il savait direct que j'étais rattaché à elle, sans même que je n’eus besoin d'énoncer son nom. Autrement dit, il me surveillait depuis le début, ce qui n'était pas forcément des meilleurs. Soit il était juste quelqu'un qui se présentait réellement comme le garde du corps d'un autre participant, soit il voulait s'en prendre à Regalia, et donc, était en train de jauger les différents obstacles entre lui et son objectif, autrement dit, moi.

« - Ah, Monsieur a une réputation, veuillez m'excuser de mon ignorance, mon seigneur. »

La dernière réplique était énoncée évidemment sur un ton des plus exagérée, alors qu'avec mes mains je simulai une révérence. Alors comme ça, le type était connu ? Le seul étalon de "renommée" que je pourrais lui donner serait par rapport au classement des ligues. Qu'on se mette d'accord, je n'ai jamais réellement eu l'occasion de l'observer dans tous ces détails ce système de rang. Donc, mis à part les visages des tops 10 de chaque ligue, de plusieurs noms de la S et ceux qui font la une quand je daigne regarder le Dreammag, j'en avais foutrement aucune idée de qui il pouvait être. Mais son arrogance faisait que je devais me méfier tout de même, car trop souvent, la puissance suivait ce genre d'attitude...
Toujours était-il que cela fut mon tour de subir l'interrogatoire que je venais de lui lancer. Si j'allais lui répondre ? Bah, je ne voyais pas de raison de refuser. J'étais l'initiateur de la discussion après tout, ça serait malpoli de ne pas enchaîner. Cependant, avant de lui donner plus de détails, fallait régler deux-trois micro-minutieux détails...

« - Ok, d'abord : Je ne suis PAS son petit quoi que ce soit, elle a beau faire deux mètres cinquante, je reste quand même de bonne taille. »

Oui, j'avais osé faire cette blague, mais j'avais une excuse : je voulais encore tester le seuil de tolérance à la connerie du punk, pour savoir jusqu'où je pouvais aller pour le pousser à bout. Intérieurement, je me marrais d'essayer de l'énerver, mais en vrai, je ne montrais que de l'agacement à ce genre d'insinuation. C'est vrai, je n'aime pas être classé comme "sous-fifre" de Régalia, alors que ce n'était plus que du contrat en Freelance. J'étais libre d'agir comme je le souhaitais, je devais juste répondre présent si y avait du boulot pour moi. Une sorte d'intérimaire, on va dire. Remarquant le silence suite à ma déclaration, je me remis droit, tête orientée vers la table des convoitises, et repris.

« - Pour être exact, tu dois être au courant qu'elle a engagé plusieurs mercenaires afin de l'aider à retrouver des artefacts. Bah Bibi est l'un d'entre eux. Mais bon, je dirais plus que c'est du "partenariat d'opportunité mutuelle" que la simple relation "Chef - Larbin". »

Après mon explication, il recommença avec ses questions, pour demander plus de détails sur mon "job", si je pouvais en référer comme tel, ainsi que les raisons qui m'ont poussé à rejoindre une personne aussi "stricte". Je lâchai un fou rire bien audible à cinq mètres autour de nous, malgré le fond sonore de la pièce ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]), avant de répondre à sa question.

« - Mec, « stricte » n'est même pas un euphémisme pour la désigner. C'est une chieuse d'une puissance... Toujours à donner des ordres à droite et à gauche pour avoir ce qu'elle veut. Mais bon, au moins, ça me permet d'accomplir ce que je voulais en la rejoignant : passer le temps. Entre les explorations de donjon à la Indiana Jones, les voyages sur les terres bordéliques de Dreamland et les cassages de gueule, je m'ennuie jamais. »

Je n'allai pas lui dire que je souhaitais surtout faire en sorte d'explorer tous le Dreamland, y compris les lieux qui étaient des légendes même ici, parce que j'avais envie de voyage. J'allais passer pour quoi après ? Je ne suis pas un héros de Shônen générique non plus ! Enfin bref, j'avais répondu à sa question, mais il me restait une à lui poser.

« - Et toi du coup ? Si tu penses vraiment que t'es en train de te faire chier, je suppose que ça arrive un peu plus souvent qu'un soir sur 30, et que ton supérieur / collaborateur / Qu'importe son grade puisse te laisser agir à sa guise. Dans ce cas, pourquoi le-
- Votre commande monsieur, fit le barman derrière nous.
- Ah quand même, j'ai failli t'oublier toi ! Bon bah on verra ça plus tard, en attendant, j'ai Grincheuse à satisfaire. »

Après cette déclaration, je me levai pour pouvoir me retourner et attraper les deux boissons qui avaient été mises dans mon dos. La couleur était d'un rose fushia avec un citron rouge. Je pense que j'aurais vraiment, mais VRAIMENT, du mal à m'adapter aux habitudes alimentaires des dreamlandiens. Sans plus d'autres cérémonies donc, je saluai d'un coup de tête, mon éternel sourire en coin présent, et pris ainsi la route en direction de la table des négociations. Allait-il me suivre ? Qui sait, après tout, il voudrait sans doute me savoir à portée si jamais il me considérait comme une menace. Dans tous les cas, me voilà aux portes de la fameuse pièce, gardée par deux gorilles qui, bien évidemment, refusèrent de me laisser passer avant que je demande à Régalia de me faire entrer, en gueulant comme un sagouin. Me rapprochant d'elle, je posai sa boisson devant elle, gardant la mienne dans la main, et nous échangeâmes des "mots doux" à voix basse.

« - T'en as mis du temps, il s'est passé quoi avec ma boisson ?
- J'ai juste fait mon boulot, consistant à repérer les "menaces potentielles". Maintenant, je sais au moins que tu n'es pas la seule sur le coup, ni d'ailleurs à avoir un voyageur pour te surveiller.
- Je vois... Tu as identifié son associé ?
- Je sais juste qu'il ou elle est présent dans la pièce. Suite à cela nous regardâmes les gens autour pour essayer d'identifier quelqu'un en particulier.
- Je vois... Bon, reste ici, tu t'éloignes, tu sais ce qui t'attends.
- Ja, ja, j'ai compris... »

Je repris alors ma place derrière la Ramon, mon dos appuyé contre un mur, alors que je sirotais qu'importe ce que j'avais dans la main, en observant les lieux. La pièce était pas mal sombre, avec seulement des lumières sur la table. Une vraie ambiance de mafieux, à se demander qui serait présent ici. Mon angle me permettait de voir l'extérieur, et je pus me rendre compte que finalement, le rouquin et moi-même n'étions pas les seuls sur le coup. D'autres étaient en train d'observer la scène du bar, mais seulement des regards lancés de temps en temps, pas comme deux glandus assis au bar à agir en vautour. Restait à voir si l'un d'entre eux insistait pour agir ou non...

La vente était sur le point de commencer, et je sentais déjà que ça allait partir dans tous les sens. Comment pouvais-je le deviner, me demanderez-vous ? Simple : les têtes des autres participants de la vente n'étaient pas des plus charmantes. Entre ceux qui avaient tellement de gras qu'ils avaient un triple menton, ceux avec des têtes de tueur bien balafré, tout droit sorti d'un nanar des années quatre-vingt-dix, et tout simplement ceux qui tiraient la gueule, il fallait dire que cela n'inspirait pas confiance. Ce que je remarquai aussi, c'étaient la concentration de créatures du Dreamland. Je savais bien que cet étage serait surtout réservé à la caste Dreamlandienne, mais je m'attendais à un peu plus de voyageurs qui avaient envie de se faire mousser. Après, tu me diras, sans doute qu'ils avaient été trop pris par le CelestiaFest après tout, c'était sans doute un évènement plus que cette petite "boom pour gens riches".

Je remarquai également la présence de mon collègue rouquin, ce qui confirmait bien l'hypothèse que sa collègue se trouvait ici, et quelle collègue ! Maintenant, je comprenais pourquoi il se laissait diriger comme ça. Lâchant un petit sifflement pour montrer ma satisfaction, je me mis à la recherche d'autres potentiels voyageurs. Mais hélas, soit je ne voyais que des oreilles pointues, soit ils étaient plutôt bien camouflées derrière certains vêtements. Je me laissais donc porté plutôt par les informations arrivant dans mes oreilles que dans mes yeux, et me rendis compte que ce qu'ils avaient à dire étaient tout aussi intéressant. Certains parlaient des évènements du CelestiaFest, d'autres étaient plus concentrés sur ce qu'ils espéraient trouver lors de la vente. Mais plus encore, j'écoutais ceux qui attendaient des présences précises, et un nom revenait : Golde Lion. Aucune idée de qui il s'agissait, mais pour que des créatures énoncent un tel individu précis qui aurait dû se présenter, c'était qu'il devait avoir un lien important avec la vente.

Je fus bien vite interrompu dans mes pensées (essentiellement composées de "Je me fais chier, j'ai envie de retourner voir les danseuses") par la personne qui s'apparentait comme étant le chef commissaire de la vente. Essayant de rappeler les règles de bonne conduite entre les membres (comme si ça avait l'habitude de dégénérer entre eux) ils enchaînèrent avec les objets mis en vente. Ainsi, je pus me marrer en silence en observant la routine des participants, on se serait cru dans une des émissions pourris passant sur RMC TV. D'abord, il y avait le silence et l'observation en chien de Fayence. Tous voulaient deviner ce que l'autre essayait de faire. Enfin, tous sauf Ramon, qui elle en avait royalement rien à foutre. Soit elle fermait les yeux pour montrer que l'objet mis en vente ne l'intéressait pas, soit elle les gardait grand ouverts en ne regardant que lui. Facile donc de dire si un objet allait la mettre dans la compétition ou non, après, si quelqu'un d'autre avait remarqué ce détail, à voir.

Après ces échanges venait le moment des enchères en elles-mêmes. Certains essayaient de faire dépenser le plus de fric aux autres pour les éloigner de la vente. D'autres ne faisaient pas dans la demi-mesure, et faisaient en sorte d'augmenter le prix de plus d'EV que le pallier minimum requis. Mais le plus drôle restait encore et toujours ma "chère" patronne.

« - 50.000 EV.
- 55.000 !
- 65.000, puis un léger silence.
- Nous sommes donc arrivés, pour la couronne des sept mers, un objet unique appartenant au Royaume Aquatique, à 65.000 Jewels ! Qui dit mieux ? Personne ? 65.000 une fois ! 65.000 Deux Fois ! 65.000 Trois fois ?!... ADJU-
- Je double. »

Tout le monde se tourna alors en direction de la source sonore, n'étant autre que Le Collectionneur, qui levée légèrement sa main droite, alors que son autre lui servait pour reposer sa tête. Un sourire moqueur et arrogant dessiné sur son visage, elle venait une nouvelle fois de doubler la valeur de la dernière offre faite au dernier moment. Si je devais avouer un truc, c'était qu'en effet, elle savait mettre de l'ambiance, et alors que je riais à voix basse, une main cachant ma bouche, je me mis à parler sur le même ton.

« - Toujours dans le sens de la mise en scène, n'est-ce pas ?
- Une vraie victoire ne se fait pas sans coup de théâtre, mon cher, me répondit-elle sans se tournant, mais me laissant deviner son sourire satisfait.
- Ki shi, tu marques un point... »

Cependant, cela ne semblait pas être de l'avis de tout le monde. Cela faisait la quatrième fois qu'un objet échappé à la main de différents concurrents, et ils n'allaient pas hésiter à montrer de leur mécontentement. Ainsi, Obélix (le triple menton du début, je ne savais pas comment il s'appelait, mais OSEF) éleva la voix en frappant du poing, et ses deux gardes du corps sortirent ainsi ce qui s'apparentait à des armes à feu. Très vite, beaucoup firent de même, braquant ainsi soit Régalia, soit les premiers à avoir dégainé. Cela avait réussi à faire calmer l'ambiance, alors que le maître de cérémonie soupirait, comme s'il avait déjà vu cette scène. Moi-même, j'avais arrêté de ricaner, et adoptait un visage plus neutre, mes mains prêtes à agir, cachées dans mes poches.

« - Il suffit, Ramon ! Vous ne pouvez pas vous ramener ici et faire comme bon vous semble !
- Quelle est donc le problème, répondit sur un ton calme Régalia, ai-je enfreint les règles de cette vente ?
- Vous savez exactement de quoi je parle ! Vous pensez que parce que vous avez accumulé la fortune du royaume de la richesse que vous pouvez vous permettre de faire mumuse avec nous ?!
- Et bien, et bien, je ne comptais pas vous offenser. Je pensais que quelqu'un de votre gabarit ne serait intéressé que par de la nourriture. Qui sait, vous arriverez peut-être même à dépasser le poids des E.V. que vous possédez. »

Ooooouh, j'aurais pas aimé. Encore une fois, je ne voyais pas le visage de Régalia, mais je sentais bien qu'elle se sentait en confiance, sans doute parce qu'elle savait qu'elle avait un gars qui pouvait lui servir de bouclier, AKA moi. Je me demandais vraiment si elle aurait agi de la même manière autrement. Hmmm... Probablement, elle était toujours assez arrogante, et son côté composé qui était en opposition avec son attitude habituelle de gamine excentrique qui voulait tout ce qui lui tombait à portée n'arrangeait pas les choses. Cependant, on était arrivé au bout de la patience d'Obélix, alors que ce dernier ordonna le feu à volonté sur Régalia. Par réflexe, je claquai ainsi les doigts préparés en avance au coup de feu. Une rafale de tirs s'abattit alors sur Régalia, de la part des gardes du gros, mais aussi des autres ayant sorti leurs flingues visant le Collectionneur. Après quelques secondes ainsi, les tirs s'arrêtèrent, alors que les balles avaient fini de percuter... Ma barrière. Je soupirai de soulagement en me rendant compte que j'avais réussi à agir à temps. Je ne le montrais pas trop, mis à part en desserrant encore plus ma cravate, mais j'étais nerveux. À un poil de cul prêt, et Régalia aurait fini à ressembler à un citoyen du royaume du fromage (s'il existait, on sait jamais à Dreamland...). Mon mur disparaissant, les balles atterrissant sur la table, je m'avançais avec mon flegme naturel.

« - Mesdames, messieurs, et autres créatures au genre indéterminé. Je pense qu'il serait temps de se détendre un peu, on est juste là pour dépenser du fric, et pas pour jouer à qui a la plus grosse. N'est-ce pas, monsieur le juge ?
- Hummm... Ah, euh oui, certainement. Si vous pouviez ranger votre armement, s'il vous plait... »

Après quelques secondes de silence, tout le monde rengainèrent leurs armes, rassurant ainsi les autres participants, moi comprit. J'avais beau réussi à agir à temps, je ne disposai que d'un nombre de coup limité. Il fallait espérer que rien ne vienne envenimer la situation à l'avenir, surtout à cause de la présence du Punk. Lui aussi était un voyageur, mais il n'avait pas dévoilé son pouvoir, contrairement à moi. Je tournai la tête en sa direction pour l'observait, mais lui et sa collègue ne semblaient pas avoir pris part au conflit. Les objets visés ne l'intéressaient pas ? Sans doute, cela voulait dire qu'ils visaient quelque chose en particulier, et pas qu’ils aviseraient au fur et à mesure de ce qui débarquait sous leur main. Il me faudrait donc faire attention... Comme si de rien n'était, le commissaire-priseur reprit son assurance et continua.

« - Bien ! Maintenant que ce léger incident est réglé, passons à la suite ! L'objet suivant est une nouvelle fois un objet unique, venant du Royaume Céleste ! S’interrompant dans sa présentation, il sortit alors d’un petit coffret un morceau de tissu, du bout duquel était attaché une clé. Selon des sources plus que fiables, cet objet aurait été un objet personnel de Deus en personne. Après, à quoi elle sert, nul ne le sait, mais il a été prouvé qu’il l’a un jour porté autour de son cou. Nous commençons pour prix de base : 30.000 E.V. !
- Kukuku, voilà qui promet d'être un bel objet pour ma collection, je prends... »

Et voilà, le rapace avait repéré sa nouvelle proie. Elle sait pas à quoi ça sert, elle a aucune idée de son importance, mais ça brille, donc voilà. Elle avait choisi d'éviter un autre incident, et donc, procéda de manière plus classique, au désarroi d'Obélix qui s'était semble-t-il couché. Restait à voir la concurrence.

Je n’étais pas clairement quelqu’un que l’on pouvait qualifier de très doué en cuisine, mais je pouvais le dire, c’est que dans cette pièce, la moutarde montait ! Blague de merde à part, je pouvais sentir à la fois la montée d’adrénaline de Régalia, comme une pie quand elle voit un objet qui brille, ainsi que l’exaspération qui apparaissait peu à peu sur les autres visages de l’assemblée. Ils commençaient à comprendre en quoi Le Collectionneur était dangereux. Soit elle ne voulait pas l’objet, soit elle obtenait l’objet, il n’y avait pas d’entre-deux. Enfin, là, je vous la fais version poétique un, en vrai, c’est juste qu’elle se douchait dans l’argent de son ex-mari, rendant toute transaction contre elle impossible. Cependant, ce qui capta mon attention était plutôt mon « ami » le punk, qui n’avait pas quitté une seule fois des yeux l’objet concerné cette fois-ci. Pensait-il pouvoir l’obtenir ? Difficile à croire, quand il a pu témoigner la folie de shopping de la Ramon. Mais il ne semblait pas perdre la face pourtant. Étrange…

Ah non, pas tant que ça en fait. C’était juste qu’il ne comptait pas jouer dans les règles. Je veux pas dire, mais ce n’était pas très Charlie tout ça. Tout ça pour dire qu’après des mots doux donnés à sa charmante compagnie, cette dernière et un autre (que je soupçonnais donc complices) quittèrent la pièce. Je voulais bien les suivre, mais bon, j’ai pas eu de « Régalia a dit », donc je ne devais pas bouger de mon post. Une fois la brune en sécurité cependant, le rouquin prit un peu de vivacité, et commença à faire son cours d’histoire, confirmant par la même occasion la provenance de l’objet. Mis à part la question du « Comment ? » qui me venait en tête, je remarquai une incohérence dans son discours, mais on y reviendra plus tard. À la suite de cela, Obé’ pensa que c’était maintenant l’heure d’ouvrir sa grande bouche. Grossière erreur. Avant même qu’il ne puisse finir sa phrase, le voilà en train de valdinguer ailleurs, littéralement.

Et c’était là que ça se compliquait. Maintenant, j’avais une idée du pouvoir qu’il utilisait, une sorte de télékinésie, je supposais. Ce qui faisait que mon pouvoir n’avait que peu d’utilité face à lui. La merde comme certains le dirait. Le rouquin annonça alors qu’il était pressé, voulant éviter de rencontrer Monsieur le Lion, avant de se tourner vers lui pour me dire de me tenir à l’écart. Oscillant un sourcil, je tournai la tête vers la grande dame, sur le point d’exprimer mon avis sur la situation, mais je fus coupé d’entrer.

« - Si jamais tu me dis que tu es d’accord avec ce porte pins, je vais sérieusement repenser à ce que je t’ai dit hier soir.
- … Je n’étais pas sur le point de dire ça, mais au moins, le message est clair. »

Me tournant ensuite vers le rouquin, le dos droit, les mains au niveau des poches avec seulement les pouces dans ces derniers, j’observais d’un air interrogateur le rouquin. Il avait donc annoncé plusieurs éléments. Un, il était étroitement lié au Royaume Céleste, voire à ce fameux Deus. Un gars random n’aurait pas d’infos aussi précises à ce sujet. Deux, s’il était capable d’attirer quelqu'un vers lui, je supposais qu’il pouvait également le repousser, donc l’affronter de front avec un Slap ne servirait à rien. Il me faudrait contourner dans ses angles morts pour le frapper, avant qu’il n’exerce sur moi son pouvoir. Et trois, il ne tenait, mais alors pas DU TOUT à rencontrer Golde Lion. Bon, ce dernier point était valable avec n’importe qui, mais cela me donnait une idée pour la suite des évènements. Entre temps, je m'étais mis de sort à l'avoir lui, Régalia et l'objet de convoitise dans mon champ de vision. Levant les deux mains en l’air, comme si je montrais que j’avais rien dans les manches, je repris la parole.

« - Désolé mon pote, mais la chose est la suivante : elle me fait plus flipper que toi, donc tes menaces n’auront pas ou peu d’effets. »

Une fois la chose dite, je replongeai les mains dans mes poches, les doigts prêts à se claquer au cas où il déciderait de me donner le même sort qu’Obélix, ou à profiter qu’il se concentre ailleurs pour le frapper avec une barrière. S’il frappait, ma contre-attaque était déjà prête. Cependant, il me fallait revenir sur l’incohérence précédente.

« - Avant que tu n’ailles plus loin, faudrait que tu éclaircisses ma lanterne. Tu dis que Deus tuerait pour cet objet, et que personne ici ne pourrait l’affronter. Ça sous-entendant que tu as envie de te suicider ? Je dis ça, je dis rien… Pour moi, ça sonne plus comme si vous étiez alliés. »

Des paroles en l’air ? Sans doute, mais qu’importe. Le tout était de gagner du temps. S’il avait tant peur de ça de Golde Lion, on va pas se priver pour le laisser venir. Comment ça, cela ne ferait que me mettre encore plus en danger ? Si vous pensez que quelque chose est plus dangereux que la patronne en colère, c'est que vous n'avez jamais eu à l’affronter. Enfin bref, il était temps de voir sa réaction.

HRP:

La situation était plutôt tendue, ou comme certains le diraient, aussi tendu qu’une robe de mariage orange en train de se faire tirer par deux végétariennes trentenaires et célibataires. Fallait croire que le temps des enchères joyeuses et tranquilles, entre mafieux prêts à tirer à vue au moindre pet de travers, était révolu. Résumons donc ce que nous avions. Derrière, il y avait Régalia qui restait de marbre (ou du moins, donnait l’impression, je ne pouvais pas deviner vu que je la voyais pas) face au bordel qui venait de se créer, ainsi que les commissaires-priseurs qui, eux, voulaient supplier quelconque dieu dans le Dreamland de les sauver. Y a des dieux dans Dreamland ? Faudra que je pose la question à l’administration… En face, cependant, on a le rouquin qui se prend pour Illidan de WoW (oui, j’y ai joué, ce n’est pas la question) à nous dire qu’on n’est pas prêt à affronter Deus, le tout avec des effets pyrotechniques le faisant flotter. Si j’avais été en jeu, j’aurais fait « COME AT ME BRO ! », mais pour le coup, je doute que ce soit une bonne idée…

Toujours était-il que nous nous retrouvions pour l’heure face à deux choix qui n’était pas à notre avantage, malgré le fait qu’Isaac, le nouvellement nommé roux, mettait en avant l’argument de l’état de notre vie à la fin d’une ou l’autre transaction (ce qui, je devais admettre, était un argument assez valide). Il semblait assez fier du fait qu’il soit le seul représentant de son pouvoir. Que dirait-il si je lui disais que je venais de Claustrophobia ? De ce que j’en savais, la réputation de ces voyageurs n’étaient pas glorieuses, tout simplement parce que pour sortir du royaume, c’était un vrai défi. Le gars se disait donc ennemi de Deus, que seul lui pouvait contenir la clé, et tout le blabla des gens qui se pensent être l’élu d’une prophétie à la con. La partie qui me fit rebiffer par contre était le fait que son « assistante » était partie pour essayer de nous faire porter le chapeau. Ça, c’était pas cool. On appelle ça « l’arrière de la camionnette » d’où je viens : on t’attire ou t’occupe avec une grosse sucette pendant que l’autre essaye de mettre la sienne dans tes fondements.

« - Alors, laisse-moi résumer : Soit on garde la clé, et on se prend Deus dessus, mais avec une chance de la lui rendre directement pour s’en tirer… Soit on te donne la clé, mais étant donné que l’information est déjà partie, Deus SAIT qu’elle a été en ma possession avant que je ne la laisse partir… Je suppose que tu n’es pas assez bête pour comprendre qu’il risque de faire passer sa vengeance sur nous… »

Régalia venait de parfaitement résumer la situation : impossible que l’on puisse se sortir entièrement de cette merde sans confronter Deus, et très certainement un Deus pas très très en clin de partager une tasse de thé. Cependant, prendre la première solution nous confronterait au « tueur de Seigneur » qui semblait avoir un pouvoir assez arrangeant pour lui. Cela expliquait en partie comment il avait fait pour attirer Obélix de l’autre côté de la pièce. Il pourrait sans doute nous alourdir pour réduire nos mouvements, ou bien même nous faire perdre attraction gravitationnelle… D’ailleurs, est-ce que Dreamland est une planète ronde ? Questions pour plus tard, pour l’heure, utilisons mes deux meilleures armes pour l’occasion : mon pouvoir, et ma langue.

« - Je ne crois pas m’être présenté pour ma part : Johann Maris, unique voyageur de Claustrophobia en liberté, du moins, à ma connaissance, et récupérateur de biens en tout genre. Oui, je préfère utiliser cette formule plutôt que, comment tu disais… »

Je claquai plusieurs fois des doigts, l’air de réfléchir au mot à trouver, alors qu’en réalité, je fis en sorte d’invoquer une barrière dans son dos. Il avait vu mon pouvoir, et même s’il a vu comment je l’enclenchai, j’espérai que le fil de mon discours l’en aurait déstabilisé. Et normalement, cela devait être le cas… Ou alors, c’était que le genre était super-méga parano, où qu’il avait des dons d’observation du monde d’un point de vue extérieur, lui permettant d’influencer ses mouvements via une « Méta-vision ».

« - Ah, oui, « mécréants ». J’aime pas le mot, ça le fait pas pour moi… Bref, toujours était-il que je comprends ton avertissement, cependant, à moins que tu n’empêches ta copine de prévenir le Big Daddy, dans tous les cas, Régalia et moi sommes perdants. De ce fait, fis-je le pointant du doigt, de la même main avec laquelle j’avais claqué, je pense que nous allons garder la clé, ne te proposant de la rendre que quand tu auras rappelé ta Lady. Mais pour l’heure… »

Puis, sans finir ma phrase, je fis un geste de doigts ramené vers moi, dirigeant la barrière vers lui, pour le percuter. Sans attendre de voir le résultat (il serait obligé de soit se la prendre, soit utiliser son pouvoir pour se protéger, dans tous les cas, je gagnerais du temps), je me dirigeai vers le coffret de la clé et l’arrachai des mains de l’autre, avant de chopper Régalia par le poignet et de fuir vers la sortie, non sans invoquer une nouvelle barrière pour, au mieux, nous protéger de l’homme, et au pire, l’empêcher de nous attirer à lui. J’espérais juste qu’il n’ait pas réagi entre-temps.

« - Qu’est-ce que tu fous ?! On va pas se laisser faire !
- On doit retrouver l’autre brune ! Si elle informe le « Deus », ou qu’importe son nom, on l’aura dans le cul !
- Tsk… Et ça aurait fait une si belle pièce.
- TU PENSES QU’A CA ?! »

Résumé:

C’est pas grave, ça ne me dérange pas, ça ne me dérange pas, ça ne me dérange pas, ça me dérange, ça me dérange, ça me dérange BEAUCOUP ! Bordel de merde ! On se retrouvait dans une situation de merde comme celle-ci à cause d’un autre des achats compulsifs de Régalia, et alors qu’on était en train d’essayer de fuir notre vie à cause de cette merde, qu’est-ce que je me retrouve à devoir écouter tout du long de notre course ? « Mais je voulais l’avoir pour ma collection… » Sérieusement ! C’est elle qui fait plus de deux têtes de plus que moi, et c’est moi qui semble me comporter comme un adulte… Bon, j’en suis un aussi, c’est juste qu’elle est une géante, mais ça change rien au fait que j’aurais du lui mettre une baffe comme à une gamine mal-élevée lorsque j’en avais l’occasion.

Pourquoi n’en avais-je pas vous me dites ? Simple : parce qu’avant que je puisse lui exprimer en long, large et profondeur ma pensée, d’autres emmerdes nous arrivèrent sur le dos, sous la forme d’un groupe de tarés qui débarquent comme s’ils se prenaient pour des méchants de Hokuto no Ken. Manquait plus qu’un qui faisait son « Gia Gia Gia Gia » en rire, et c’était parfait. Enfin, pas exactement, parce que ça nous mettrait encore plus dans la merde… Pour la faire court, apparemment, c’est des racistes des créatures du Dreamland qui voulait imposer leur loi, en remplaçant les « Météores ». Je me rappelle rapidement du nom, puisqu’ils étaient des fouteurs de merde pour les créatures, mais ceux-là semblaient encore plus tarés.

« - Oh putain, j’ai pas signé pour… Attends, où est la boîte ?! »

Au beau milieu du bordel avec les « soldats de la révolution » qui voulaient foutre la merde dans tous les coins, je me rendis compte que la boîte que je tenais avait été dérobée. Je regardai autour de moi pour voir si jamais il était tombé au sol, voir même si Régalia n’avait pas pu s’empêcher de regarder l’objet, mais rien, elle n’avait rien ! Grognant face au bordel monstre, je ne m’étais pas rendu compte des hommes qui nous fonçaient dessus… Jusqu’à entendre la voix de l’autre taré (il y en a beaucoup, je devrais essayer de trouver des synonymes…) roux qui nous en voulait. Prenant immédiatement une posture de combat, je le vis moins sur ses gardes, nous annonçant qu’il trouvait amusant le fait qu’on se soit fait volé la clé, et nous proposait de faire trêve pour nous débarrasser de ces trous du cul pour qu’il récupère la clé. Naturellement, mon esprit ne fit qu’un tour avant de répondre.

« - Tu dis à ta groupie de revenir, ou au mieux, de rien dire à Deus nous concernant avec cette clé, et t’as un Deal.
- Quoi ?! Mais je veux cette clé !
- J’ai dit, on a un Deal ! »

Je gueulai une dernière fois sur Régalia, chose qu’en temps normal, j’aurais pas fait, mais vu qu’on était plutôt dans une situation de crise, il était hors de question que je perdes mon temps avec des conneries comme la civilité. Une fois l’accord obtenu, je me reconcentrai sur le groupe, foutant la barrière que j’avais créé précédemment en face de moi, avant de me rendre compte qu’Isaac avait botté le cul de traqueurs en voulant à Régalia. Haussant les épaules en le regardant d’un air à dire « J’aurais pu faire autant », je regardai autour et rassemblait les infos. Bon, le bâtiment était plastifié, et ils se vantaient d’avoir une porte de sortie. Question : Où ? Voyant le roux s’écarter, je fis signe à Régalia de me suivre, gardant la barrière dans notre dos, avant de me rendre compte qu’il visait l’homme en fumée. Et c’est là que ça tilta dans ma tête. Laissant l’autre avec un complexe de supériorité parler en voulant récupérer la clé, je ne pus m’empêcher de m’approcher nonchalamment et ajouter mon grain de sel.

« - Et moi, j’aimerais un Coca Light… Nan, plus sérieusement, j’ai cru comprendre dans votre discours que vous ne faites rien aux voyageurs, mais de ce que je vois, vous foutez le bordel en pourrissant le groove. C’est pas des plus joyeux… Sinon, z’avez pas vu une femme brune habillée en blanc ? »

Je me doutais bien que le regard du Blacksmoke (nom générique en attendant de connaître l’original de l’individu) était posé sur la Régalia dans mon dos, que je devinais évidemment avec une attitude condescendante envers le FLV, et très certainement en train de montrer son joli majeur à leur attention… Mais je me tenais près à devoir écraser la tronche de quiconque nous approchait, non pas spécialement pour protéger Régalia, mais surtout pour m’en sortir en une pièce. Si comme je me doutais, ce type était leur porte de sortie, je devais l’incapacité en temps voulu, ou du moins, l’empêcher d’agir. La question est surtout « comment »…

HRP:

Il fallait croire que la discussion avec monsieur fumette n’allait pas être des plus aisés. J’admets en effet que de notre côté, on n’était pas forcément des plus civilisés pour nous adresser à lui (entre le mégalomane, l’avare excentrique et le troll, notre groupe n’était pas le plus appréciable), mais il nous prenait d’encore plus de haut sans chercher à nous accorder le moindre crédit dans notre demande. C’était pas compliqué pourtant, on voulait juste récupérer la clé et régler notre histoire entre nous. Après, leur révolution avec Che GuevaPunk, je m’en battais les steacks… Bon, pas entièrement non plus, j’avouais que ça me la foutais un peu mal de voir le bordel autour se répandre. Je veux dire, je ne suis pas pour ou contre leur action, juste dire qu’ils exagèrent un peu à vouloir s’imposer sur les créatures aussi virulent.

Mais revenons à nos moutons. Il semblerait que nous ayons fait un échec critique dans notre jet de discussion, car le bougre semblait plus intéressé à non seulement garder la clé pour lui, mais en plus à foutre un merdier pas possible. De la dissidence dans le groupe, « super », c’est ce qu’il manquait. En plus, le gars semblait vouloir jouer avec Regalia. Personnellement, elle a beau avoir une certaine prestance, j’y fouterais pas les mains au risque de les perdre et de pas les récupérer sans demander un emprunt à la banque. Cependant, quand je tournai la tête pour voir sa réaction, je la vis complètement figée, paralysée dans ses mouvements. Pas de peur, mais vraiment comme si quelqu’un l’avait bloqué. Pas le temps d’hausser un sourcil qu’un bruit de pas pachydermique ne raisonna alors devant moi, m’obligeant à tourner la tête pour voir. Il était bidonnant, il était punk, il avait le rire d’attardé. Il était …

Putain, ça y est, je confirme : on est entrés dans un monde post-nucléaire, et c’est les bandits qui sont venus nous attaquer. Ca me donnait envie d’éclater de rire en me disant que ça allait être moi dans le rôle du mitrailleur de l’école du Hokuto… Ca me l’a fait moins quand j’entendis ce qu’avaient en tête les deux individus. S’échangeant ainsi un regard assez significatif, un bon gros flux de ténèbres nous plongea dans le noir complet. Mais noir, noir, genre là où le soleil ne brille jamais, tmtc. J’avais beau regardais autour, je ne voyais aucune sortie, jusqu’à qu’une boule de lumière apparue à mes côtés, ainsi qu’une autre qui me révéla ainsi la présence du mégalomane.

« - Je sais pas si je dois me sentir rassuré ou inquiet de ta présence. »

Génial, génial, on était enfermés tous les deux comme des cons à pas savoir quoi foutre. Enfin, je le pensais, jusqu’à ce que Blacksmoke nous annonce la couleur… Et je retire ce que j’ai dit. C’est pas Ken le Survivant, c’est Mad Max, parce qu’ils nous ont foutu dans un PUTAIN DE THUNDERDOME ! Je pouvais déjà entendre le public qui semblait avoir entendu ma pensée et qui chantaient en cœur « Deux hommes entrent ! Un homme sort ! ». Super, donc si je comprenais bien leur délire, si je voulais m’en sortir, je devais buter le rouquin. Je sais pas lequel était le plus inquiétant, le fait que je me doutais qu’il avait vraisemblablement l’avantage au niveau des pouvoir, ou alors j’éprouvais que peu de remords à le faire, sachant qu’il ne mourrait pas réellement (surtout quand il m’a cherché en premier). Cependant, avant qu’il ne fasse quoique ce soit, je mettais mes mains en avant, faisant un T, pour l’arrêter dans son action.

« - Ok, Temps-mort, temps-mort ! Réfléchissons un peu ! C’est pas possible qu’ils nous aient foutu dans un espace infini, y a forcément une sortie ! »

Pour démontrer mes propos, je fis apparaitre une nouvelle barrière à mes côtés, ne montant cependant pas dessus. La faisant faiblement flotter autour de moi, je continuai en m’adressant à la loupiotte.

« - Hey, le Punk au rabais ! T’as intérêt à nous faire sortir si tu veux pas que je fasse de jolis petits trous dans ton salon ! »

Plaçant la barrière sur ma tête, bras levé, j’abaissai ce dernier pour le propulser dans le vide de ténèbres à pleine vitesse. Soit le plan était bon et tenait du génie, soit j’allais passer pour un gros débile. Dans les deux cas, ça changera pas forcément de d’habitude…

HRP:

La situation était loin de ce que l’appelai communément une « partie de plaisir ». Oui, je me doute que vous vous attendiez à une appellation plus originale durant laquelle j’aurais perdu la moitié d’un paragraphe à l’expliquer le pourquoi du comment, mais hé, même les génies tombent à court d’idée ! Bref, passons outre ce détail embarrassant concernant mon manque total de licence poétique et passons plutôt à la situation. On était dans le caca. Et étant donné qu’ici, c’était encore plus sombre que là où le soleil ne brille jamais, ce n’était pas vraiment pour me plaire. On était dans le noir, on voyait que dalle, et on avait des gens qui voulaient nous forcer à nous battre. Super. Putain. De. SUPER.

Bon, bon, bon, voyons le côté positif de la chose. Bien qu’on nous avait demandé (ordonné) de nous battre pour le bon plaisir de ces punk, Isaac semblait plus enclin à trouver une solution pour nous sortir de ce merdier de manière intelligente. Il vient de gagner des points dans mon agenda le rouquin. Comprenant comme moi que l’espace ne pouvait être infinie, il voulut tenter ses propres actions perturber ce que l’autre « vilain » voulait tenter. Pour lui, il nous aurait absorbés afin de nous enfermer ici, et sa remarque sur le coffre me fit tiquer un moment.

« - Attend, attend… Tu veux dire qu’il ne nous auraient pas tant que ça changé de place ? »

L’idée me paraissait improbable pour une raison simple : on entendait que dalle mis à part les sons de la caméra. Si nous étions vraiment au même endroit, on devrait pouvoir entendre les gueulards essayer de profiter des serveuses et les cris de douleur de créatures. De ce fait, soit en plus de l’obscurité, ils nous coupaient le son (ce qui était pas possible, car on pouvait communiquer entre nous, moi et Isaac), soit… Il nous avait envoyé ailleurs. La question était où. Cependant, pas le temps de pouvoir me concentrer dessus. En effet, je fus soudainement surpris de perdre le contrôle de la barrière que j’avais envoyé valser dans le vide. Impossible de deviner ce qui lui est arrivé. Cependant, quelques instants après, les cris de douleurs de Regalia résonnèrent dans l’orbe de lumière.

« - Hey ! Enfoirés, vous la touchez pas ! »

J’avais beau m’entendre comme chien et chat avec elle, merde, elle restait quand même une connaissance à moi, il était hors de question que je laisse ces enfoirés profiter d’elle. En plus, si Estéban l’apprenait, il me traquerait et me butterait. Et je sais pas pour vous… Mais je suis attaché à ma vie. Le cri résonnait, mais ne m’empêchait pas d’essayer de carburer au niveau du cerveau. Aller, réfléchis, qu’est-ce que tu sais. Blacksmoke est capable de sortir des trucs de sa fumée, l’autre taré était du royaume obscur, ils avaient un coffre qui… LE COFFRE ! Bordel de merde, ça devait être ça. Bon, ça paraissait complètement débile et absurde, mais bon, on était dans le Dreamland après tout. Parfois, l’absurde était le plus logique. Sans lui demander son reste, j’invoquai d’un nouveau claquement une barrière et montai dessus, avant d’emmener avec moi le rouquin en le choppant par le bras, et essayant de foncer droit dans la direction de là où j’avais envoyé mon projectile précédent. Avant qu’il ne demande quoique ce soit, je lui expliquai.

« - Je sais pas comment, mais je suppose qu’ils nous ont foutu dans ce coffre ! Si on fonce aux limites de cette place, on pourra peut-être sortir ! »

Je devinais qu’en réalité, ce qui avait fait mal à Régalia n’était rien d’autre que ma barrière. Elle s’était faite mal juste après que mon pouvoir se soit évaporé. Je m’excuserais plus tard, mais pour l’instant, c’est le seul indice que j’ai à ma disposition. Espérons que ce soit cette fois la bonne, et qu’on fonce pas droit dans un mur.

HRP:

HRP:

La nouvelle de ma découverte était l’occasion pour moi de m’en sortir de ce bordel dans lequel l’on s’était fourré. Ce n’était pas que j’étais contre le combat, loin de là, si le chemin pour réussir à nous sortir de cette embrouille était de casser des dents, je n’aurais pas hésité à le faire. Mais ce n’était que le dernier recours. Mon cerveau savait bien qu’il y avait forcément une issue, y avait pas de pouvoir suffisamment puissant pour nous sortir de la dimension des rêves (enfin, autrement qu’en nous tuant quoi… Vous voyez le délire…) Si nous étions bien dans ce foutu coffre comme je le pensais, nous pourrions trouver l’ouverture en suivant l’indice. Et alors que nous pouvions voir la lumière, un étrange changement se fit, et nous étions enfin de nouveau revenus dans le club.

« - Huh… J’avais raison. Je me sens chanceux ! »

Je me retrouvai ainsi heureux de constater que nous avions pu revenir entiers de cette situation bien emmerdante. Bon, d’accord, au lieu de se retrouver seuls dans un noir total, avec comme seule échappatoire de se maraver la face de l’autre pour nous en sortir, on se retrouvait encore au milieu du bordel causé par le FLV, mais hey, c’est toujours mieux que rien ! Observant un peu autour, je me rendis ainsi compte que le rouquin avait décidé de sauter de ma plateforme afin de régler leur compte aux voyageurs attaquant. A lui le plaisir, pour ma part, je restai méfiant. Ils nous avaient foutu une fois dans la merde, je comptais pas à ce que cela recommence. Soudain, la voix de Regalia résonna, me rappelant le pourquoi du comment, mais alors que je pensais la trouver souffrante en tournant la tête, c’était une toute autre situation sous mes yeux.

« - … Je ne savais pas que j’allais devoir encore me retrouver face à du bondage… »

Bon, en réalité, il n’y avait rien de tout ce que j’aurais pu voir face à Sonata à Claustrophobia (vraiment, Creepy stuffs), mais juste Régalia qui semblait en baver face à la caméra qui s’amusait à imiter un cri de sa personne. Maintenant, la question était la suivante : Le Collectionneur s’était-elle vraiment blessée, suite à mon cou ou non, ou alors c’était la caméra qui s’était amusée à nous faire tourner en bourrique ? Je n’avais pas le temps de me poser les questions alors que le rire significatif du Blacksmoke revient à résonner. Me tournant vers les voyageurs semblant debout encore, je fus surpris d’en voir un gueuler de toute sa voix la solution de l’astuce. Un voyageur citadelle ? Putain, tu parles d’un pouvoir à la con.

Mais je n’avais hélas pas le temps de me moquer que le voilà en train d’ouvrir la gueule et essayer de nous aspirer à l’intérieur de son « antre ». Pas très glorieux une fois répétée mentalement. Je grinçai des dents à l’idée de revenir à l’intérieur, car si ce qu’il disait était vrai, alors nous serions encore une fois prisonnière sans pouvoir faire quoique ce soit. Au bout de sa « bouche » cependant, je voyais l’objet recherché. Le coffre trônait au fond de sa gorge sans protection, si ce n’était la fumée et la force d’aspiration des deux individus. Oui, j’avais oublié, ils voulait nous avaler en plus ce salaud, tel un Kirby dans Super Smash Bros.

« - C’est pas ce que j’appelle aimé me faire sucer ! »

Cette blague de bauf mis à part, je concentrai plutôt mon mental dans ma barrière, afin de la maintenir éloignée autant que possible de la bouche, mais cela demandait beaucoup de ma concentration. Je m’étais moi-même allongé sur la surface afin d’éviter de m’envoler. Je devais réfléchir, vite, vite avant que je ne me fasse bouffer… Et j’eus alors un déclic, une idée pour un plan encore plus con. Gueulant fort, au-delà de tout le bordel, je voulais m’adresser au rouquin.

« - Isaac ! Couvre-moi ! J’ai une idée de fou, mais c’est tout ce qu’on a ! »

Et aussitôt dit, aussitôt agis. Je relâchai la pression que je mettais dans ma Carpet, mais en plus, je fis en sorte de la faire foncer vers l’avant. Mon but ? Espérer toucher la glotte du voyageur citadelle. Il a beau avoir un corps forteresse, ça restait un corps humain, il devait avoir un truc du genre quelque part. Aussitôt je l’aurais trouvé que je foncerais dessus pour la percuter, espérant le faire entraîner dans un état de rejet, ou au moins le paralyser. Mais je me doutais bien que l’autre taré de la fumette devait tenter de me parer dans mon action, et c’est pourquoi je comptais sur l’action de mon « camarade » pour me couvrir mes arrières. En espérant que ce dernier soit toujours aussi coopératif…

Spoiler:

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