Les squelettes sortent de terre [PV Alekto]

Y'a des zones comme ça qui ont une odeur de chien mouillé. Ça sent la loose et la charogne, la peur qui entraîne une sudation effrayée et l’inquiétude, en un seul mot. Je marche parmi les os et les haches de bataille, les cendres et les ruines. En tendant encore un peu l'oreille, tu peux encore entendre les cris des morts violentes et les chocs métalliques des armes, des armures. Les plaintes des agonisants, quand aucun médic n'a été prévu dans les troupes car personne ne devait survivre. Pauvres mecs échappés de la tranquillité de leurs foyers, pour s'finir comme des cons sur un terrain vague, cimetière à ciel ouvert, loin de chez toi coco parce que tu t'es fait embrigadé, que tu as cru jusqu'au dernier moment que ça allait porter des fruits, que tu allais t'en tirer, et que la gloire viendrait arroser ton corps desséché sous le ciel impie d'un Dreamland sans pitié. C'est pour ça que je rigole, pauvres de cons ! Voilà mon rêve incarné, la guerre qui te parle en direct live de tes os blanchis par le temps ! La guerre dans toute sa splendeur, faite de conneries et de manipulations, de courages tranchés dans le vif, ceux qui sortent ta chair de pauvre hère errant, misérable carcasse tentant des soubresauts de survie et...


- Moins vite Diavolo, je note !
- Y'a un copyright là-dessus, MC Bokken !
- Que dalle.
- Continue à me plagier et je t'enterre parmi les os !  
- Impossib' garçon, tu m'aimes trop !
- Continue à faire le greffier de la Guerre, et je te brise en deux !  


Là, je ferme fissa ma grande gueule, j'entends des bruits dans les ruines, parmi la cendre. J'entends la terre remuer, ma parole y'en a qui réveille les morts ! Un peu de marche, et du haut d'une ruine de temple je vois deux squelettes qui essayent de se foutre sur la tronche.  


- Elle me l'a dit à moi !
- Ta gueule, je suis sa nécromancie favorite !
- J'ai eu une vœu !
- Non c'est à moi qu'elle l'a donné !


Je saute devant eux, les mains dans les poches, le manteau faisant une sorte de cape. L'arrivée super classe quoi, même si ce sont des tas d'os en face. Les deux me regardent surpris. Je sais pas si c'est la peau, ou le fait que je sois en vie, qui surprend le plus, mais je sens qu'ils ont les orbites agrandies. Etonnante, l'expression faciale chez des squelettes. Les crânes fonctionnent, orbites écarquillées, sourires agrandis ou pincés. Les dents claquent et les bras bougent. Flippant, même si j'ai vu pire. Je suis le Prince de la Guerre, il m'en faut plus. Tiens, j'viens de lâcher une goutte dans mon froc. Ils sont...non, ils étaient puissants. Une aura de meurtre plane sur eux. J'en souris d'excitation.


- Dites-moi, Rik & Rok, kesse vous branlez dans le coin ?  
- T'es qui le jeune ?
- Diavolo Mayor, si t'as jamais connu mon nom, retourne t'enterrer.  
- J'ai connu ton père alors.
- Vous z'êtes qui, les gars ? Pas que j'sois détective, mais mon corps veut engager le fight en mode rage.  
- La même, petit.
- On est les jumeaux Dévastation et Destruction.
- Les jumeaux du Royaume des Épées Jumelles ? Vous êtes morts y'a plusieurs siècles...et sans vouloir vous offenser les gars, vous avez pris des rides.  
- T'es marrant le jeune. Est-ce que tu blagues aussi avec une claymore dans le bide ?
- J'sais pas, mais j'fais rire dans ta mère quand j'suis dans son bide.  
- Qu'est-ce qu'il a dit, là, frangin ?
- Ah oui, pardon, votre mère à tous les deux.  


Ok, ça me rappelle quand on se vannait avec Sento. Je déconnais pas mal sur sa mère, vu que le paternel n'en avait rien à foutre alors que la mienne était la plus respectée par le phallus royal. Niveau de Lord sur la répartie, mais le plus drôle c'est que les deux jumeaux prennent ça au sérieux. Comme quoi, même morts, il en faut peu pour déclencher des guerres. Ils arrivent vers moi, et j'vois leur quincaillerie : deux lames d'os dans chaque main. J'en rigolerai, si je sentais pas deux intrusions, dont une qui se marque par une aura des plus puissantes. Quoique l'autre n'est pas en reste.


- Vous avez parlé de voeux et d'une nana, les gars ? Elle serait ici ?  
- Ouais, et tu vas manger la poussière des os, mon gars !
- C'est à voir, y'a quelqu'un en plus de votre copine qui s'est invité à la petite sauterie. Pas que ça me gêne, mais j'ai du chemin encore à faire.
- Tu vas t'arrêter ici, foi de Dévastation !
- Ecoutez, les débiles, j'suis en route vers le Royaume Obscur, et j'ai mieux à faire que taper la discute avec des rouillés revenus des morts. Vous dégagez, ou j'vous dégage !  


L'aura du guerrier commence à faire bouillir mon sang de combattant. C'est pas tellement les deux tas d'os qui m'font ça, plutôt le fait de deviner qui se cache derrière. Si mes devinettes sont justes, va y avoir du sport.